"Ni instabilité, ni immobilisme. Refuser l’instabilité demande une rupture de méthode, en réinventant notre façon de travailler avec le Parlement, mais aussi au sein du Parlement. Refuser l’immobilisme, parce qu’il nous reste 20 mois pour agir sur ce qui peut être fait par la négociation et de bons compromis. Le reste sera tranché dans les urnes en 2027.
C’est la première fois sous la Veme République que les parlementaires ont autant de pouvoir.
Avec 210 députés, le socle commun est toujours la première plateforme politique à l’Assemblée nationale, et dispose de la majorité absolue au Sénat.
C’est une majorité à l’Assemblée très relative, qui ne suffit pas à gouverner comme avant.
Je veux une discussion parlementaire moderne, franche et de haut niveau avec les oppositions, notamment la gauche républicaine.
On ne peut pas demander aux Français des efforts si ceux qui sont à la tête de l’État n’en font pas. Beaucoup de choses ont déjà été réglées, notamment concernant les anciens Présidents de la République. Nous allons supprimer les derniers avantages « à vie » qui sont encore accordés à certains anciens membres du Gouvernement.
L’État doit être exemplaire sur sa gestion de l’argent du contribuable. Une mission débutera prochainement pour faire le ménage dans les comités, délégations et offices étatiques. Elle sera placée sous mon autorité directe pour une application rapide des décisions prises. Et confiée à des hauts fonctionnaires de sensibilités politiques différentes, en retraite et donc libres de toute attache, fins connaisseurs des rouages de l’État.
Nos concitoyens disent une chose simple : le travail doit payer. Je retire donc du précédent projet de budget la suppression de deux jours fériés. Pour réduire notre déficit, nous trouverons d’autres sources de financement, en protégeant toujours en priorité les fruits du travail des Français.
La rupture concerne autant la méthode que le fond. Nous présenterons au Parlement un grand acte de décentralisation, de clarification et de liberté locale, après une large concertation : le service public n’est pas qu’une affaire d’élus. Pour réduire la dilution des responsabilités et le millefeuille administratif payé par le contribuable, sans jamais tomber dans la critique facile de nos fonctionnaires. Chaque administration doit être sous l’autorité directe d’un ministre, d’un préfet ou d’un élu local. Quand on sait qui commande, on sait à qui demander des comptes.
L’accès aux soins est encore trop souvent une source d’angoisse. Depuis 2017, nous avons commencé à inverser la tendance, notamment sur la formation et le recrutement de médecins, mais nous devons faire plus. L’État sera au rendez-vous, en faisant confiance aux acteurs locaux et en accompagnant leurs démarches créatives, comme ici à Mâcon, en Saône-et-Loire. Notre objectif est simple : d’ici 2027, un réseau de 5000 sites France Santé, pour une offre de soins accessible à tous les Français en 30 minutes dans chaque bassin de vie. Nous allons y arriver.
Je veux dire sincèrement à nos compatriotes que je mesure leurs attentes et que je connais les difficultés. Nous sommes au travail, avec humilité, et nous allons tout faire pour y arriver.
https://x.com/SebLecornu
Sébastien Lecornu annonce la suppression des avantages «à vie» des anciens ministres au 1er janvier 2026
C’est fait : les avantages « à vie » des anciens membres du Gouvernement seront supprimés dès le 1er janvier 2026.
S’il est normal que la République protège les personnes faisant l’objet de menaces, il n’est en revanche pas concevable qu’ils puissent bénéficier d’avantages à vie en raison d’un statut temporaire.
La protection policière ne sera accordée aux anciens Premiers ministres et ministres de l’intérieur que pour une durée limitée, et reconduite en fonction de la réalité du risque.
Tous les autres moyens mis à disposition des anciens Premiers ministres à vie le seront dorénavant pour une durée limitée.
«On ne peut pas demander aux Français de faire des efforts si ceux qui sont à la tête de l’État n’en font pas», avait indiqué ce week-end le nouveau premier ministre dans une interview à la presse régionale.
Sébastien Lecornu n’a pas tardé à passer de la parole aux actes. Deux jours après s’être engagé à supprimer les avantages «à vie» dont bénéficient les anciens ministres, le nouveau premier ministre vient de concrétiser sa promesse. «C’est fait», a confirmé ce lundi soir le Normand sur le réseau social X, annonçant que ce changement sera effectif dès le 1er janvier 2026. «S’il est normal que la République protège les personnes faisant l’objet de menaces, il n’est en revanche pas concevable qu’ils puissent bénéficier d’avantages à vie en raison d’un statut temporaire», fait valoir le successeur de François Bayrou à Matignon moins d’une semaine après sa nomination, confirmant une information du Parisien .
Seule exception, une «protection policière» accordée aux anciens premiers ministres et ministres de l’intérieur pour «une durée limitée, et reconduite en fonction de la réalité du risque», prend soin de détailler Sébastien Lecornu. Lequel enfonce le clou : «Tous les autres moyens mis à disposition des anciens premiers ministres à vie» (moyens matériels, chauffeur, véhicule...) «le seront dorénavant pour une durée limitée», prévient l’élu de l’Eure.
Dans un entretien accordé ce week-end à la presse quotidienne régionale, le premier ministre, en quête d’économies budgétaires, avait préparé les esprits à un tel aggiornamento.
«On ne peut pas demander aux Français de faire des efforts si ceux qui sont à la tête de l’État n’en font pas. La réforme, ce n’est pas toujours “pour les autres”, cela crée la suspicion»,
avait-il jugé. Comme pour tenter de faire redescendre la température sociale à quelques jours de la journée de mobilisation syndicale, prévue le 18 septembre.
D’après Le Parisien, le gouvernement prévoit de revoir le décret du 20 septembre 2019, qui encadre les privilèges accordés aux anciens premiers ministres. Jusqu’à présent, ces derniers pouvaient se voir octroyer «sur leur demande, un véhicule de fonction et un conducteur automobile», à la charge de l’État. Mais aussi bénéficier d’un «agent pour leur secrétariat particulier» pendant dix ans à compter de la fin de leurs fonctions et au plus tard jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de 67 ans. À noter que ces avantages ne s’appliquent pas aux anciens hôtes de Matignon lorsque ceux-ci disposent déjà de privilèges via un mandat parlementaire ou local, ou leur fonction publique.
Sébastien Lecornu en opération séduction avec les partenaires sociaux
En recevant une par une les organisations syndicales et patronales, le premier ministre tente de retisser un lien abîmé par ses prédécesseurs.
À peine nommé, Sébastien Lecornu ne ménage pas son agenda. Dans son marathon de rendez-vous et de consultations, le nouveau premier ministre laisse une large place aux partenaires sociaux. Une manière d’éviter l’écueil auquel son prédécesseur s’est heurté. Après la chute de François Bayrou, l’ancien ministre des Armées le répète à l’envi : il veut être en « rupture » tant sur le fond que sur la forme.
Le défilé des partenaires sociaux a donc commencé vendredi dernier avec la venue de Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT. Après deux heures de discussion, la syndicaliste a jugé le nouveau chef du gouvernement « à l’écoute ». Elle n’a toutefois pas manqué de réaffirmer sa motivation « à réussir la mobilisation du 18 septembre ». Reçue ce lundi matin, son homologue cégétiste Sophie Binet s’est montrée plus virulente. La secrétaire générale de la centrale de Montreuil avait donné rendez-vous à la presse sur le trottoir de Matignon. « Ce rendez-vous confirme plus que jamais…
Thierry Solère, «intermédiaire» de l’ombre derrière Sébastien Lecornu
L’ancien député LR rallié à Emmanuel Macron en 2017 sert d’agent de liaison au nouveau Premier ministre, dont il est un ami de longue date.
Il était aux premières loges de la passation de pouvoirs entre François Bayrou et Sébastien Lecornu. Cravaté et souriant, Thierry Solère assistait à la consécration d’un intime. « Mon meilleur ami », dit-il depuis longtemps de Sébastien Lecornu, à qui il a offert cette chienne baptisée Tiga dont le nouveau Premier ministre se sépare rarement.
Depuis que Sébastien Lecornu a pris ses quartiers, Thierry Solère a déjà été aperçu à plusieurs reprises à Matignon, parfois assis à côté du nouveau titulaire des lieux en réunion. Mais pas question pour lui d’intégrer officiellement le cabinet de son ami. « Ce sera un visiteur du soir », évacue un proche de Lecornu. Ce qu’il était déjà à Brienne, siège du ministère des Armées que ce dernier occupait depuis 2022.
https://www.lefigaro.fr/politique/thierry-solere-intermediaire-de-l-ombre-derriere-sebastien-lecornu-20250915
Mission Etat efficace" : Sébastien Lecornu nomme deux fonctionnaires chargés de supprimer des structures publiques
➡️ https://l.franceinfo.fr/43C
Sébastien Lecornu relance la chasse aux comités, opérateurs et délégations inutiles →https://l.lefigaro.fr/Dw3
«Mise en extinction» du SNU, délégations interministérielles... Sébastien Lecornu relance la chasse aux agences et comités inutiles
Le premier ministre a chargé deux hauts fonctionnaires de lui faire des propositions pour améliorer l’organisation et renforcer l’efficacité du service public.
La chasse aux agences, opérateurs et comités inutiles est un sport auquel les derniers premiers ministres se sont adonnés. Sébastien Lecornu vient à peine de déposer ses affaires à Matignon qu’il en rejoint le club. Le nouveau chef du gouvernement a lancé ce vendredi la mission « État efficace », pour une meilleure organisation et une plus grande efficacité du service public. Avec une petite variante cette fois-ci : deux hauts fonctionnaires (Pierre-Mathieu Duhamel et Denis Morin) sont chargés de débusquer les structures caduques ainsi que les défauts d’organisation dans les services, et de lui en rendre compte directement, de façon « agile ». Autrement dit, ils devront formuler « en continu » auprès de Sébastien Lecornu des propositions de mesures d’efficacité. « La volonté est d’accélérer sur ces sujets en boucle courte, plutôt que de faire des cycles très longs comme cela était privilégié sous François Bayrou », précise une source gouvernementale.
Les chargés de mission du premier ministre poursuivront deux objectifs, précise Matignon. Le premier consiste à rendre l’organisation administrative plus lisible et plus efficace, notamment en regroupant et, si besoin, en supprimant des structures redondantes. L’intention est également de rendre le pouvoir aux ministres sur des services et sur les opérateurs réputés avoir pris trop d’indépendance. Le deuxième volet doit « contribuer, dans un contexte de finances publiques contraintes , à renforcer la performance de la gestion » de tous les services et organismes publics visés.
Plusieurs délégations interministérielles supprimées
Afin de montrer qu’il ne s’agit pas là de vœux pieux, Matignon annonce du même coup que différentes délégations interministérielles vont d’ores et déjà être supprimées. Ainsi la délégation interministérielle en charge du suivi des conclusions du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique, et celle à la forêt et au bois vont-elles disparaître. Un sort similaire sera réservé dès le 1er octobre au poste de délégué interministériel à l’accompagnement des territoires en transition énergétique. La délégation interministérielle aux restructurations d’entreprises est supprimée et ses missions sont renvoyées vers la direction générale des entreprises (DGE), tandis que celle en charge des grands événements sportifs rejoint la direction des sports du ministère des Sports.
Plus surprenant, Matignon annonce au détour de son communiqué « la mise en extinction » du service national universel (SNU), pourtant cher à Emmanuel Macron, et donc de la délégation générale chargée de ce sujet, au 1er janvier. Un service militaire volontaire (SMV) doit être prochainement créé. Cependant, « il ne s’agit pas de supprimer le SNU » immédiatement, a tempéré l’entourage du premier ministre cité par l’AFP. C’est aussi l’occasion d’accélérer la disparition d’entités « en fin de vie », comme le coordonnateur national des mobilités pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, et la délégation ministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 du ministère de l’Économie. Ces mesures, de portée symbolique, ont vocation à montrer « l’exemplarité de l’État », explique-t-on à Matignon, où l’on ajoute que « ce n’est que le début de la mission ». Car pour l’heure, seules « quelques dizaines de postes » sont concernées par les annonces de ce vendredi.
« On a pris des choses faciles pour commencer », ironise la sénatrice (LR) Christine Lavarde, rapporteuse d’une commission d’enquête sur les agences et opérateurs de l’État, tout en saluant le volontarisme affiché par le premier ministre. Désormais, « il s’agit de passer à l’action », estime celle dont les travaux ont conclu en juillet que 540 millions d’euros peuvent être économisés en deux ou trois ans sur les 103 agences, 434 opérateurs, 317 organismes consultatifs et 1 153 organismes publics nationaux recensés. Amélie de Montchalin, ministre sortante des Comptes publics, avait pour sa part affirmé en avril vouloir réaliser 2 à 3 milliards d’économies d’ici à 2027 en supprimant ou fusionnant un tiers des opérateurs, hors universités. Un objectif bien plus ambitieux mais qui suppose de couper dans des politiques publiques, et pas seulement de mettre de l’ordre dans le maquis des opérateurs, rétorque Christine Lavarde, sceptique.
Si l’on ignore encore l’ampleur du travail qui sera diligenté par Sébastien Lecornu, à Matignon on assure vouloir se servir « de l’existant » et que l’heure n’est plus à l’élaboration d’un « énième rapport ». Le gouvernement pourra s’appuyer sur la proposition de loi que les sénateurs LR ont élaborée cet été à partir des conclusions de la commission d’enquête, qui sera bientôt rendue publique. « Si ces deux hauts fonctionnaires mettent en musique notre travail, c’est parfait », espère la sénatrice.