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septembre 07, 2025

Dans national-socialisme, il y a socialisme par François Guillaumat

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La Route de la Servitude par Friedrich Hayek

par François Guillaumat

Alors même qu’il y a dix ans tout le monde était pour le socialisme, on imagine mal aujourd’hui l’extraordinaire domination de cette chimère sur le monde intellectuel dans les années quarante. C’est vraiment à ce moment-là que le socialisme fut au plus haut, et l’humanité semblait devoir se résigner à le subir soit par voie de nationalisation - la méthode marxiste - soit par voie de réglementation : la méthode allemande. 

 

Les pays autrefois libéraux ne l’étaient plus: en Grande-Bretagne, les privilèges syndicaux de 1906 avaient rendu l’économie ingérable et provoqué intervention après intervention ; la guerre servait de prétexte pour habituer les citoyens à l’économie de contrainte et de pénurie. Aux Etats-Unis Roosevelt avait pu, en double violation de la Constitution, imposer l’Etat-Providence et se faire réélire une deuxième fois.

Le socialisme léniniste avait conquis la Russie, et le socialisme hitlérien l’Allemagne. Leurs idées contaminaient le monde entier : aux Etats-Unis, le monde intellectuel était depuis le début du siècle sous l’influence de la philosophie allemande et du pragmatisme, son avatar local. L’interventionnisme keynésien n’y avait rencontré aucune résistance intellectuelle alors que Ludwig von Mises, le seul économiste alors capable de le réfuter, était opportunément réduit au silence par la persécution hitlérienne.

Les quelques intellectuels libéraux dans le monde avaient essayé de se regrouper avant la guerre, qui les avait dispersés. Ils étaient cependant d’une qualité exceptionnelle, et il suffit de circonstances favorables pour qu’ils se fissent de nouveau entendre. Le succès de son premier roman We the Living avait permis à Ayn Rand de mettre en avant ses idées dans son deuxième roman The Fountainhead en 1943 ; Mises, grâce au soutien de Henry Hazlitt et à l’admiration d’un éditeur, pourra publier Le gouvernement omnipotent, La bureaucratie et L’action humaine assez peu de temps après son arrivée aux Etats-Unis. C’est ce genre d’occasion qui a permis à Hayek d’écrire La route de la servitude.

Hayek avait beau s’être installé à Londres depuis 1931, il était malgré tout d’origine autrichienne, et ne pouvait participer, comme la plupart des économistes britanniques, à la planification de l’effort de guerre de Sa Majesté. La London School of Economics, où il occupait la chaire Tooke de théorie économique, avait dû s’installer à Cambridge pour éviter les bombardements de Londres. Keynes, quoiqu’intellectuellement malhonnête, était en bons termes avec ce rival et lui trouva une petite maison ; Hayek avait encore à cette époque l’intention de réfuter la prétendue Théorie générale à l’occasion d’une véritable théorie générale du capital, mais ne jugeait pas opportun de s’opposer à lui à ce moment ; il avait donc le temps pour d’autres recherches.

Disciple de Mises en économie après avoir été social-démocrate, Hayek est Docteur en Droit et en Sciences Politiques de l’Université de Vienne. Il s’était déjà essayé à la philosophie du Droit en publiant au Caire en 1935 The Political Ideal of the Rule of Law ; on le connaissait cependant surtout pour ses travaux dans le domaine où il est meilleur, la théorie économique. Son livre le plus important de méthodologie économique, The Counter-Revolution of Science et ses autres contributions théoriques vraiment personnelles, le reste étant dû à von Mises (« The Use of Knowledge in Society » et autres articles parus dans Individualism and Economic Order en 1948) paraissent d’ailleurs en même temps. L’économie politique et la philosophie politique sont évidemment liées, et la participation de Hayek au débat des années 30 sur la possibilité du calcul économique rationnel dans un cadre de centralisation autoritaire l’avait rendu particulièrement à même de discuter des effets de l’ambition socialiste sur l’organisation sociale.

The Road to Serfdom, paru en 1944, fut immédiatement un succès de librairie ; on en discuta même pendant l’élection de 1945, qui vit la victoire des travaillistes. Hayek fut invité à organiser une série de conférences à propos de son livre ; il put ainsi rencontrer un peu partout des penseurs libéraux qui devaient, en avril 1947, constituer la Société du Mont-Pèlerin. La route de la servitude devait changer la carrière de Hayek puisqu’elle l’amena à enseigner la philosophie morale à l’université de Chicago entre 1950 et 1956. Elle préfigure The Constitution of Liberty, son meilleur livre de philosophie politique, paru en 1960, et ses quatre derniers ouvrages : les trois tomes de Droit, législation et liberté (1978) et The Fatal Conceit, paru cette année [1988].

Le thème de la route de la servitude est que les traits déplaisants du national-socialisme et du fascisme sont communs à tous les régimes qui veulent réaliser le socialisme, c’est-à-dire soumettre la production à la violence politique pour réaliser une redistribution particulière des revenus. En somme, dans « national-socialisme », il y a « socialisme » et tous les traits déplaisants du nazisme, y compris l’extermination des minorités, se retrouveront dans toute société politique qui prend au sérieux l’ambition de réaliser la « justice sociale ».

Dans une succession de chapitres organisés par thèmes, Hayek démolit un certain nombre des illusions que se faisaient les intellectuels socialistes de son temps sur la société qu’ils appelaient de leurs vœux.

Le socialisme est né de l’abondance créée par le capitalisme, et de l’incapacité des intellectuels à la comprendre. Si l’on a cru, à partir de John Stuart Mill, qu’on pouvait redistribuer les richesses sans se soucier des effets de cette prédation sur la production, c’est d’abord parce qu’il y avait des richesses. La planification centrale, c’est-à-dire la confiscation par l’autorité centrale de tout contrôle sur les moyens de produire, est nécessaire dès que l’on cherche à réaliser une distribution des revenus déterminée à l’avance. C’est cette ambition qui explique l’accroissement du contrôle politique de la société et non une prétendue « nécessité technique », car la complexité est précisément ce qui condamne la centralisation.

Pour « planifier » à la mode socialiste, il faut imposer la volonté des hommes de l’Etat à un degré tel, et à un tel niveau de détail, que la démocratie est vidée de sa substance. Quand le vote subsiste, il permet de choisir le gouvernement, mais le peuple ne contrôle pas les lois, pas plus que les dépenses publiques. En effet la législation ne se borne plus à énoncer les règles que chacun doit suivre y compris les hommes de l’Etat. Elle consiste uniquement, comme le dit François Lefebvre, à « énoncer en quelles circonstances, et par quels moyens les hommes de l’Etat interviennent arbitrairement dans l’économie ».

Cette intervention affecte nécessairement tous les aspects de la vie, puisque toute action est productive de valeur pour celui qui l’accomplit. L’« économique » n’est pas un domaine particulier de l’action humaine, mais un des ses aspects universels. La liberté d’expression, la liberté personnelle ne se conçoivent pas là où les Droits de contrôler les moyens de l’action ont été confisqués. L’inconséquence des auteurs qui, comme George Orwell, veulent à la fois la démocratie et le socialisme, ou le socialisme et les droits de l’homme, est ainsi tragiquement démontrée. De même, la distinction entre le socialisme allemand (celui du parti ouvrier allemand national-socialiste) et le socialisme soviétique est de pure forme car la réglementation ou la nationalisation sont synonymes : les hommes de l’Etat s’y emparent tout autant par la force du contrôle des choses qu’ils n’ont pas produites.

La question essentielle, comme le disait Lénine, est de savoir qui a le pouvoir de décision. Or le pouvoir politique ne remplace pas le pouvoir économique. Il commence là où finit le premier, et tout accroissement du pouvoir politique accroît le pouvoir tout court. Evidemment, il n’existe pas de moyen de déterminer rationnellement à quoi doit servir ce pouvoir. Le concept de « bien-être social » ou d’« intérêt général » ne sont pas plus objectivement définissables que celui de « justice sociale ». Trente ans plus tard, Hayek, dans Le mirage de la justice sociale, s’avisera qu’il est intellectuellement honteux de se servir, pour faire violence à autrui, de prétextes auxquels on ne peut même pas donner de sens intelligible.

Comme il y a autant de pommes de discorde que de formes de redistribution, la paix sociale est inévitablement détruite à mesure que le socialisme progresse : des bandes armées, syndicalistes, puis loubards, puis groupes paramilitaires, se partagent la rue, et imposent leur loi. Pour rétablir un semblant d’ordre, les gens sont alors prêts à supporter un gouvernement autoritaire. Comme il faut bien donner des rationalisations à toutes ces violences, on impose le mensonge : mensonge du socialisme lui-même, et mensonge sur les « réalisations » du socialisme, dont il est interdit de contester la réalité. Soljénitsyne rappelle que l’aspect le plus pénible du socialisme léniniste est le mensonge obligatoire ; mais il caractérisait aussi le socialisme hitlérien.

Comme il est impossible que le socialisme, qui est un vol, profite à tout le monde, il ne peut bénéficier qu’à une caste de privilégiés. A ce titre, le fascisme et le nazisme sont bien des réactions contre les mouvements socialistes, mais non contre le principe socialiste lui-même : ils voulaient le socialisme, c’est-à-dire la spoliation légale, mais un socialisme qui leur aurait profité à eux, et pas à la bande de leurs rivaux. C’est le socialisme « de gauche » qui a inventé l’embrigadement des enfants, la constitution d’une contre-société, et les méthodes politiques violentes comme la police politique et les camps d’extermination. De ce point de vue Hitler n’est qu’un pâle imitateur de Lénine, pour lequel il affichait son admiration.

De même, le socialisme au pouvoir est inévitablement nationaliste, puisque la clique de ses profiteurs est issue de la société politique nationale et qu’une fois atteintes les limites de ce qu’elle peut voler à la population, ils devront chercher leurs victimes ailleurs. Il est aussi inévitablement corrompu : il s’agit de voler les autres, et de disposer arbitrairement du butin, en l’absence de tout principe et de toute règle identifiable, et l’enjeu est formidable, puisqu’il s’agit de faire partie des maîtres ou de devenir esclave. Ceux qui se retrouvent au pouvoir sous le socialisme sont ceux qui ont accepté l’abolition de tout Droit qu’il implique, et qui ont été les plus malins ou les plus brutaux dans l’élimination des autres bandes.

On parle aujourd’hui (éventuellement comme « révisionnistes ») d’historiens allemands qui font remarquer le grand nombre d’anciens dirigeants socialistes parmi les dignitaires nazis ; c’est aussi un fait avéré que les communistes ont tout fait en Allemagne pour y aider les nazis à détruire ce qui restait de régime représentatif. Mussolini était lui-même un haut dirigeant du parti socialiste italien. Mais ce qui est moins connu, parce que les intellectuels socialistes qui ont fui le nazisme ont propagé les interprétations qui leur convenaient, c’est que l’Allemagne de Weimar elle-même avait pratiquement mis en place tous les instruments de la Zwangswirtschaft, le socialisme réglementaire, dont Hitler n’a eu qu’à se servir sans devoir les créer.

Par ailleurs, les courants de pensée de la gauche dans l’Allemagne de Weimar étaient tout aussi irrationalistes, antilibéraux et antidémocrates que ceux de la droite nationaliste. Hayek rappelle leurs références intellectuelles communes : Rodbertus et Lassalle étaient cités par Hitler comme des précurseurs. A l’irrationalisme ouvert des réactionnaires, correspond le polylogisme marxiste ; l’apologie de la violence est la même, souvent inspirée par les mêmes auteurs (Georges Sorel,).

La Route de la servitude est écrite pour faire comprendre aux intellectuels socialistes anglo-saxons que, les mêmes causes conduisant aux mêmes effets, les mêmes idées conduiront au même type de société. L’Allemagne, pour n’avoir été touchée que tardivement par les libéralismes démocratiques, était simplement en avance sur un chemin que tout le monde était en train de parcourir.

A quoi peut servir aujourd’hui La Route de la servitude? Ce livre fut en son temps le point de départ d’une reconquête des esprits par le mouvement libéral, d’une organisation systématique des réfutations du socialisme par des institutions et des groupes dans le monde entier. Inspiré par une connaissance alors unique des raisons pour lesquelles la décision économique rationnelle est impossible dans une organisation étatique, le livre décrit précisément les caractéristiques de toute société socialiste.

Pour qui n’est pas encore convaincu que toute ambition de réaliser une forme quelconque de « justice sociale » doit conduire à une organisation politique semblable à celle des nazis, et que sous ses accidents singuliers (Staline, Pol Pot, Hitler, etc.) le socialisme reste toujours essentiellement le même, lire La Route de la servitude est une obligation. De même, pour ceux qui veulent connaître les origines intellectuelles du nazisme, c’est un livre intéressant, quoique The Ominous Parallels de Leonard Peikoff soit plus profond.

On pourra aussi s’en servir pour identifier les effets du socialisme installé dans nos pays. La corruption, la censure, la bassesse des hommes politiques résultent bel et bien de l’ambition redistributrice, même si elle en rabat quelque peu sur ses prétentions moralisantes. Si elle a battu en retraite, c’est d’ailleurs largement parce qu’on a popularisé les idées contenues dans La Route de la servitude ; on peut mentionner Socialisme et fascisme : une même famille ? où le Club de l’Horloge montre bien que le fascisme est une variante du socialisme, plus précisément la version autoritaire du corporatisme social-démocrate.

Sur deux points cependant, on peut dire que le livre a mal vieilli, ou plutôt qu’il n’a jamais été l’un des meilleurs. C’est tout ce qui touche à la théorie économique et à la philosophie libérale. Si Hayek a mis les socialistes français dans l’embarras, ce n’est pas seulement parce qu’ils n’avaient aucune pensée valable à lui opposer. C’est aussi parce que c’est à partir de leurs propres prémisses collectivistes qu’il réfute le socialisme. Comme Adam Smith, Hayek démontre l’excellence du libéralisme à partir de ce qu’Ayn Rand appelle la prémisse tribale, pour laquelle il irait de soi que la société politique a le droit de disposer de ses membres comme elle l’entend. Ce qui le rend si convaincant pour des socialistes, c’est donc que son discours est proche de leurs conceptions. A ce jeu, il leur fait des concessions de principe majeures, ce qui donne l’impression agaçante d’une réflexion insuffisamment rigoureuse.

On peut dire que comme tous les savants qui se sont interdit d’examiner l’essence des phénomènes et des actes (il prendra de plus en plus ce chemin sous l’influence de son ami Karl Popper), Hayek se prive d’une connaissance générale et concise et ne cesse de tourner autour du pot. Au lieu de mettre l’esprit humain au centre des phénomènes économiques et sociaux, d’élucider la nature des rapports entre cet esprit et ses productions, et d’en déduire que toute interférence violente avec le contrôle de l’esprit sur ses produits engendre destruction et irrationalité, et qu’elle est par conséquent objectivement mauvaise, il ne fait que décrire pragmatiquement, quoi qu’exhaustivement, les effets des formes les plus extrêmes de cette intervention.

Cela fait que son libéralisme, tant économiquement que philosophiquement, est très en retard. Alors que la nature du laissez-faire avait été élucidée dès le début du siècle dernier par les économistes libéraux français : Destutt de Tracy, Jean-Baptiste Say, Charles Comte et Charles Dunoyer, on peut dire que Hayek n’a jamais compris le laissez-faire. Tout en minimisant leur validité mais sans voir qu’il adhère par là à l’utilitarisme qu’il dénonce par ailleurs, il reprend à son compte les rationalisations de l’intervention de l’État les plus traditionnelles: les soi-disant « biens publics », les prétendues « externalités », les « monopoles » imaginaires sur un marché libre, et même (il changera d’avis par la suite) la production de l’information (!) et de la monnaie. Il croit même que la redistribution « sociale » est compatible avec un état de Droit!

A force de parler le langage de ses adversaires, qui sont des irrationalistes vrais, et de développer des argumentaires qui mettent en cause la capacité rationnelle de l’homme alors que ce qu’il fallait, c’était persuader les hommes de l’État qu’il n’existe pas de norme objective par quoi la violation du consentement d’autrui puisse être guidée (Ayn Rand), Hayek finit aujourd’hui dans la peau d’un ennemi de la raison. Ce qu’il appellera plus tard le constructivisme, et dont il décrira exactement les effets, n’est pas un rationalisme : il consiste tout simplement à nier a priori la rationalité d’autrui.

Une immense faille traverse l’œuvre de Hayek, et ce n’est donc certainement pas lui qui peut servir de référence à la pensée libérale. Cette faille résulte de l’influence de la philosophie moderne, qui refuse de croire au pouvoir de la raison en matière d’éthique et de Droit. Paradoxalement, alors que le premier message qu’on peut tirer de son œuvre, c’est qu’un discours rationnel est possible en philosophie politique (ce pourquoi il avait d’ailleurs été comparé à un « dinosaure » en 1960), il refuse de tirer les conséquences de ce fait, et de reconnaître qu’on peut déduire rationnellement une définition objective du Bien et du Juste à partir de l’observation des lois de la nature. Ses normes d’« efficacité » sociale ou même de « sélection naturelles des institutions » ne sont pas davantage fondées que la « justice sociale » qu’il a excellemment dénoncée et ses normes ne reposent sur rien. Après tout, est-ce un hasard s’il lui a fallu soixante-dix ans pour se rendre compte qu’un mot qui ne voulait rien dire détruisait toute forme de pensée qui en ferait usage?

Il n’y a donc pas de philosophie politique libérale hayékienne. Sa définition du Droit ne va pas jusqu’au bout parce qu’elle repose sur ce qu’Ayn Rand appelle des « concepts volés », c’est-à-dire des mots dont il se sert sans être capable de rendre compte de leur validité logique et épistémologique. Sa théorie économique s’en ressent aussi. Aujourd’hui, aucun des économistes qui l’admirent comme tel ne croit que les hommes de l’Etat ne puissent jamais, par leurs interventions, améliorer l’efficacité productive. Le fait est que de meilleurs logiciens sont passés par là, notamment Murray Rothbard, qui a réfuté tout cela dès 1962 (dans Man, Economy and State) et Ayn Rand qui, en dépit des pétitions de principe de sa métaphysique, est de très loin la meilleure philosophe libérale. (Cf. notamment Capitalism: The Unknown Ideal, où l’on trouve la meilleure théorie de la valeur avec celle de Mises.) C’est à partir de ces auteurs, qui prennent vraiment la logique au sérieux, qu’on peut établir une théorie sans faille. 

https://fr.liberpedia.org/Dans_national-socialisme,_il_y_a_socialisme

 Voir lectures ici: https://fr.liberpedia.org/National-socialisme

avril 22, 2017

Voter, pourquoi donc !!

Ce site n'est plus sur FB, alors n'hésitez pas à le diffuser au sein de différents groupes, comme sur vos propres murs respectifs. D'avance merci. L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses. 

Librement vôtre - Faisons ensemble la liberté, la Liberté fera le reste.




Sommaire:

A) Pourquoi voter - un dossier de 2012 Books - Stéphane GEYRES

B) Ce que proposent les candidats pour moraliser la vie politique - Anticor

C) Une réaction explicative d'un libéral Alexandre Menard

D) Election présidentielle :Bertrand Lemennicier interviewé par Grégoire Canlorbe - Institut Turgot




Un bulletin de vote n'est pas un mandat. Aucun raisonnement juridique ne pourrait démontrer qu'un bulletin de vote serait un mandat donné par le votant. Un votant n'est pas un mandant. Il en résulte qu'il n'existe pas de relation mandant-mandataire entre l'électeur et l'élu. L'élu représente l'État, lequel l'a nommé par une voie élective. 

Le consentement tacite n'existe que s'il existe une possibilité d'objecter. Ce n'est pas le cas lors d'un vote. Le non votant n'a donc donné aucun mandat. celui qui a voté contre n'a non plus donné aucun mandat à l'élu. Et celui qui a voté pour le futur élu a voté pour un moindre mal, et non pas comme mandant.

Le vote est l’illusion de l’influence donnée en échange de la perte de liberté.  

A) Pourquoi voter 


























  • Le vote n'est pas un acte de liberté politique. C'est un acte de conformité politique. Ceux qui refusent de voter n'expriment pas leur silence, mais crient dans l'oreille des politiciens : "vous ne me représentez pas ! Ma voix n'est pas prise en compte dans ce système. Je ne vous fais pas confiance !" (Wendy McElroy)
  • Voter n’est pas dialoguer, c’est au contraire mettre fin au dialogue. C’est adopter le mode de résolution des conflits qui, comme la guerre, soumet les perdants à la volonté des vainqueurs. (Christian Michel)
  • Convaincus comme nous le sommes et comme l’expérience et la succession des temps nous ont forcé de l’être, que la politique, théologie nouvelle, est une basse intrigue, un art de roués, une stratégie de caverne, une école de vol et d’assassinat ; persuadés que tout homme qui fait métier de politique, à titre offensif ou défensif, c’est-à-dire comme gouvernant ou opposant, en qualité de directeur ou de critique, n’a pour objet que de s’emparer du bien d’autrui par l’impôt ou la confiscation et se trouve prêt à descendre dans la rue, d’une part avec ses soldats, de l’autre avec ses fanatiques, pour assassiner quiconque voudra lui disputer le butin ; parvenus à savoir, par conséquent, que tout homme politique est, à son insu, sans doute, mais effectivement, un voleur et un assassin ; sûrs comme du jour qui nous éclaire que toute question politique est une question abstraite, tout aussi insoluble et, partant, non moins oiseuse et non moins stupide qu’une question de théologie, nous nous séparons de la politique avec le même empressement que nous mettrions à nous affranchir de la solidarité d’un méfait. (Anselme Bellegarrigue, L’Anarchie – Journal de l’Ordre, numéro 2, automne 1849)
  • Si vous votez, vous n'avez pas le droit de chialer. Certains aiment dire le contraire. Ils prétendent que pour avoir le droit de chialer, il faut voter. Où est leur logique ? Si vous votez et élisez des politiciens incompétents et corrompus qui vont semer le bordel, alors vous en êtes responsable. Vous n'avez pas le droit de chialer. (George Carlin)
  • Le vote est l'illusion de l'influence donnée en échange de la perte de liberté. (Frank Karsten)
  • L’homme élégant respecte trop la démocratie pour risquer de la dérégler en votant. (Roland Topor)



Chaque vote compte (un seul vote n'a aucune influence, le vote ne sert que de prétexte au pouvoir pour réduire la liberté individuelle)





B) Ce que proposent les candidats pour moraliser la vie politique
 

Voici les propositions des candidats à l’élection présidentielle pour moraliser la vie politique !
Les candidats sont présentés selon l’ordre établi (après tirage au sort) par le Conseil constitutionnel.
Les propositions figurant dans la Charte éthique d’Anticor pour la présidentielle ont été mises en rouge.


Nicolas Dupont-Aignan
Dans sa charte éthique :
  • « Je m’engage à imposer le casier judiciaire vierge pour tout candidat à un mandat électif. »
  • « Je m’engage à prendre en compte le vote blanc dans les résultats des élections pour respecter le sentiment populaire : s’il est majoritaire, le scrutin est reporté et les candidats battus ne peuvent pas se représenter. »
  • « Je m’engage à renvoyer tout ministre mis en examen et à placer sous mandat de dépôt systématique les élus condamnés à une peine de prison ferme. »
  • « Je m’engage à interdire l’embauche de ministres, membres de cabinets ministériels, hauts fonctionnaires par des entreprises évoluant dans le domaine exercé afin de lutter efficacement contre les conflits d’intérêts. »
  • « Je m’engage à supprimer le cumul des rémunérations pour les élus : un salaire pour un mandat, aucun autre avantage. »
  • « Je m’engage à ne pas accepter de cadeaux de la part d’entreprises ou de groupes d’intérêts. »
  • « Je m’engage à supprimer les privilèges et les avantages indus des anciens présidents, premiers ministres et ministres, et des élus en général. »
  • « Je m’engage à supprimer la réserve parlementaire et à réaffecter les crédits aux petites communes. »
  • « Je m’engage à remettre le citoyen au centre du jeu démocratique et à créer un référendum d’initiative populaire dès lors qu’un projet est soutenu par 500 000 inscrits sur les listes électorales. »
  • « Je m’engage à réaliser un bilan annuel de la mise en oeuvre des promesses engagées. »
Dans son programme :
  • « Rémunérer les élus des assemblées en fonction de leur présence effective. »
  • « Les magistrats du parquet agiront sous la direction d’un procureur départemental (représenté par un bureau du procureur dans les tribunaux qui ne sont pas au siège d’une préfecture) et défendront directement leurs dossiers en appel, ce qui permettra de supprimer les procureurs généraux près les cours d’appel et d’alléger la bureaucratie actuelle. Le travail du parquet sera coordonné par le Procureur général de la République. »
  • « Instituer un pouvoir de surveillance démocratique sur l’action conduite par les procureurs de la République. »
  • « Doter l’Autorité des marchés financiers (AMF) de moyens supplémentaires pour qu’elle exerce sa mission de régulation. Les sanctions pour infractions financières seront fortement aggravées, tant pour les banques elles-mêmes que pour les banquiers délinquants. »
Dans la presse :
Nicolas Dupont-Aignan : « Les abus ne laissent pas le choix » (Libération, 08/03/2017)


Marine Le Pen
Dans son programme :
  • « Lutter efficacement contre l’évasion fiscale pour préserver notre modèle social en s’attaquant aux paradis fiscaux et en créant une taxe sur l’activité réalisée en France par les grands groupes et les profits qui auraient été détournés. Continuer la coopération fiscale internationale dans ce but. »
  • « Priver d’accès aux marchés publics les multinationales qui pratiquent l’évitement fiscal et refusent de régulariser leur situation. »
  • « nous proposons de rétablir le septennat, mais sans possibilité de réélection. Il s’agirait donc d’un septennat non renouvelable. »
Dans la presse :
Marine Le Pen : « Supprimer la réserve parlementaire » (Libération, 08/03/2017)

Emmanuel Macron
Dans son programme :
  • « L’interdiction pour les parlementaires d’exercer des activités de conseil parallèlement à leur mandat, pour mettre fin aux conflits d’intérêt. Toutes leurs indemnités seront soumises à l’impôt. »
  • « L’interdiction de toute embauche par un élu ou un ministre d’un membre de sa famille. »
  • « L’interdiction du cumul de plus de trois mandats identiques successifs. »
  • « L’interdiction pour tous les détenteurs d’un casier judiciaire (niveau B2) de se présenter à une élection. »
  • « La suppression du régime spécial des retraites des parlementaires. Ils seront rattachés au régime général. »
  • « La présentation, par le président de la République, de son bilan national et européen une fois par an devant le Congrès. »
  • « Nous entamerons une rénovation du fonctionnement parlementaire en limitant le nombre de mois pendant lesquels le Parlement légifère et en réservant plus de temps à l’évaluation et au contrôle de l’action du gouvernement, en s’appuyant sur les travaux de la Cour des comptes. »
  • « Nous demanderons aux parlementaires de mettre en place des dispositifs innovants d’évaluation du travail parlementaire (jurys citoyens, compte-rendus de mandat via les réseaux sociaux,…). »
  • « Nous encouragerons les communes à développer les budgets participatifs, c’est-à-dire à consulter directement les citoyens sur l’utilisation de l’argent public. »
  • « Nous modulerons le financement des partis politiques en fonction du renouvellement des candidats investis par le parti. »
  • Interdiction pour les élus et tout gestionnaire de deniers publics de recruter des membres de leur famille comme assistants parlementaires. »
  • « Contrôle de l’utilisation de leurs indemnités par les parlementaires. L’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) sera intégrée à l’indemnité parlementaire en tant que telle et, à ce titre, fiscalisée. »
  • « Consolider l’interdiction faite au ministre de la Justice de donner des instructions dans les affaires individuelles. »
  • « Faire adopter la révision constitutionnelle relative au Conseil Supérieur de la Magistrature. En 2013, le gouvernement a proposé de réviser la Constitution pour modifier la composition du Conseil Supérieur de la Magistrature. Un consensus équilibré peut être trouvé sur la base du texte adopté par l’Assembée nationale le 4 juin 2013. Le CSM rénové, présidé par un non magistrat, concourt par ses avis et ses décisions à l’indépendance de la justice. Les nominations des membres du parquet son alignées sur celle des magistrats du siège par généralisation de l’avis conforme. »
  • « Nous alourdirons les sanctions contre la fraude fiscale. »
  • « Nous lutterons contre les arrangements fiscaux entre États et entreprises multinationales. »
Dans la presse :
Emmanuel Macron : « L’activité réelle des collaborateurs doit pouvoir être vérifiable » (Libération, 8 mars 2017)


Benoit Hamon
Dans son programme :
  • « Au cours de la campagne présidentielle, nous rendrons publique l’identité des personnes dont le don ou le total des dons est supérieur à 2 500 euros avec leur accord préalable. »
  • « Nous rendrons obligatoire le dépôt d’une déclaration de situation patrimoniale et d’intérêts pour tous les candidats à l’élection présidentielle dès les premières publications de parrainages. »
  • « Nous élargirons la publicité des déclarations de situation patrimoniale à l’ensemble des parlementaires et non aux seuls membres du gouvernement. »
  • « Nous interdirons aux parlementaires de recruter un membre de leur famille en tant que collaborateur parlementaire. »
  • « Au cours de la campagne présidentielle, nous nous engageons à publier le nom des « lobbyistes » rencontrés par le candidat. »
  • « Nous rendrons incompatibles le mandat de parlementaire avec toutes activités professionnelles de « conseil ». »
  • « Nous renforcerons le contrôle sur les dépenses des parlementaires dans le cadre de leur Indemnité représentative de frais de mandat (IRFM). »
  • « Nous exigerons un extrait de casier judiciaire vierge pour le dépôt d’une candidature aux élections. »
  • « Nous porterons à 6 ans, pour toutes les élections, la durée d’inéligibilité que peut prononcer le juge de l’élection en cas d’infraction à la législation sur le financement des campagnes électorales. »
  • « Nous renforcerons les moyens humains, budgétaires et matériels de la Commission Nationale des Comptes de Campagne et de  financements politiques (CNCCFP). »
  • « Nous mettrons fin à tout statut d’exception en supprimant la Cour de justice de la République, et nous réformerons le statut pénal du chef de l’État. »
  • « Pour mettre fin à l’optimisation fiscale qui prive notre pays des ressources qui lui sont dues, j’instaurerai une taxe sur les bénéfices détournés par les multinationales et j’imposerai la transparence fiscale aux entreprises, qui devront transmettre les activités et impôts payés dans tous les pays où elles sont présentes. Ces informations seront rendues publiques. »
  • « Je ferai de la lutte contre l’évasion fiscale et la fraude une priorité. Les moyens du parquet national financier et des brigades financières spécialisées ainsi que ceux des services fiscaux seront renforcés. Un concours spécifique pour devenir enquêteur financier sera mis en place. »
  • « Je soutiendrai également la création d’un parquet européen. La justice pourra poursuivre les fraudeurs fiscaux sans autorisation préalable de l’administration fiscale (suppression du « verrou de Bercy »). »
  • « Pour lutter contre la présence des banques dans les paradis fiscaux, j’établirai une liste crédible des paradis fiscaux. Les juridictions qui refusent de changer leurs pratiques subiront des sanctions commerciales. »
  • « Par l’usage du numérique, je faciliterai l’entrée dans la démocratie 4.0 par la participation citoyenne l’élaboration de la loi et des politiques publiques, et par la transparence des décisions publiques. »
  • « Je renforcerai le statut des lanceurs d’alerte. Je saisirai nos partenaires européens pour qu’une législation protectrice existe dans l’Union européenne. »
  • « [La Conférence pour la VIe République] instaurera un septennat presidentiel non-renouvelable et limitera l’utilisation du 49.3 et le cumul dans le temps des mandats des élus. » Lors de la présentation de son programme, Benoit Hamon a précisé qu’« à l’Assemblée nationale, les députés pourront cumuler trois mandats dans le temps ».
Dans la presse :
Benoît Hamon : « Lever toute suspicion » (Libération, 8 mars 2017)
Lors du débat télévisé du 4 avril 2017 :
  • « Il nous faut d’urgence une loi de moralisation de la vie publique : exiger un casier judiciaire vierge pour les élus, mettre fin au pantouflage et en terminer avec les emplois familiaux. »
Nathalie Arthaud
Dans son programme :
  • « Les mandats électifs devraient être courts et ne donner lieu à aucun privilège (pas d’indemnisation supérieure au salaire d’un travailleur qualifié). »
  • « Comme gage de respect des engagements, les élus devraient être révocables à tout moment par les électeurs. »
  • « Notre conviction de communistes et de révolutionnaires est qu’il serait possible de construire un État infiniment plus démocratique que l’État actuel, en permettant à toute la population de participer directement à toutes les tâches administratives et de police et d’exercer un contrôle en permanence sur tous ceux qui effectuent ces tâches. »
Dans la presse :
Nathalie Arthaud : « Tout doit être public et connu de tous » (Libération, 8 mars 2017)


Philippe Poutou
Dans son programme :
  • « Nous défendons des exigences démocratiques élémentaires: suppression de la présidence de la République et de ses pouvoirs exorbitants, suppression du Sénat – assemblée de notables élus par les notables –, proportionnelle intégrale, droit de vote à toutes les élections pour les résidents étrangers, interdiction du cumul des mandats et de plus de deux mandats consécutifs dans la même fonction, indemnité correspondant au salaire moyen d’un ouvrier ou d’un employé ».
  • « Nous soutenons toutes les mesures pour augmenter le nombre de contrôleurs fiscaux et leur permettre de faire leur travail. »
  • « Les banques organisent une industrie de l’évasion fiscale au profit des grandes fortunes et des puissantes multinationales. Pour y mettre fin, il faut socialiser le système bancaire sans indemnité ni rachat des actions, afin de le mettre au service de la transformation sociale et de la transition écologique. »
  • « La fin du traitement exorbitant des infractions fiscales qui réserve l’initiative des poursuites au ministère des finances : le fameux « verrou de Bercy. »
Dans la presse :
Philippe Poutou : « Certains ont construit des villas, acheté des appartements en toute légalité… » (Libération, 8 mars 2017)


Jacques Cheminade
Dans son programme :
  • « Revenir à un septennat présidentiel non renouvelable, car le président tire sa force de sa durée et de son caractère rencontrant la volonté du peuple ; s’il perd cet assentiment, il doit partir ».
  • « Il est nécessaire d’imposer un mandat parlementaire unique, avec interdiction absolue du cumul des mandats et, en principe, avec l’exercice de toute activité professionnelle rémunérée ».
  • « En même temps, un véritable statut de l’élu doit lui garantir la reprise de son activité professionnelle (ou une compensation significative si cela s’avère impossible) à l’issue de son mandat ».
  • « Chaque député doit disposer de moyens beaucoup plus importants pour exercer sérieusement ses compétences et disposer des capacités techniques pour rédiger des propositions de loi importantes ».
  • « Un véritable statut des collaborateurs parlementaires doit par ailleurs être mis en place, en autorisant les contrôles éventuels de la Cour des comptes et de l’Inspection du travail pour assurer leur protection ».
  • « Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), les six personnalités qualifiées actuellement nommées par le président de la République, le président de l’Assemblée nationale et le président du Sénat, devront désormais être désignées par l’Assemblée nationale à une majorité de trois cinquième des élus ».
  • « Créer un procureur général de la nation, indépendant et inamovible, devant diriger l’action publique suivant des principes politiques généraux formulés par le garde des Sceaux. »
  • « Séparer les magistrats en deux corps, correspondant au siège et au parquet. Le ministère public qui accuse doit être séparé des juges qui rendent la justice ».
  • « Exonérer les fonds rapatriés des paradis fiscaux ou de pays étrangers qui viendraient s’investir dans un emprunt d’Etat à 10 ou 12 ans, rémunéré à un taux fixe modéré garanti et indexé sur le coût de la vie, servant à l’équipement de l’homme et de la nature, prioritairement attribué aux PME. »
  • « Renverser la charge de la preuve pour le blanchiment d’argent liquide. »
  • « Taxer en France les grands groupes de l’internet en créant une autorité européenne du numérique, qui impose la fin de ces détournements de recettes fiscales, et que l’ensemble des pays européens négocient sans complaisance avec les Etats-Unis le partage de la valeur fiscale ajoutée. »
  • « Autoriser les juges d’instruction à procéder à la saisie des biens des intéressés et de leurs présumés complices, sans attendre le jugement, comme en matière de trafic de stupéfiants, et notamment à geler les avoirs des présumés coupables en matière de fraude à la TVA. »
  • « Retirer aux sociétés du CAC 40 l’agrément dont elles disposent pour appliquer le régime du « bénéfice mondial consolidé » et supprimer le régime d’intégration de droit commun, qui permet de faire remonter les résultats des filiales sans imposition vers la société « tête de groupe », dans le cas où la détention d’une société mère française par une société étrangère permet de facto de délocaliser les bénéfices. »
  • « Donner de réels moyens d’agir à notre parquet financier autonome ainsi qu’aux services de la brigade nationale de répression de la délinquance fiscale et aux inspecteurs de la douane judiciaire. »
  • « Créer une vraie police financière en fusionnant les douanes et la brigade de répression fiscale. »
  • « Supprimer le filtre de la commission des infractions fiscales qui permet au ministre du budget, donc à l’exécutif, de faire le tri des diverses fraudes. »
  • « Réintégrer la fraude fiscale dans le droit commun pénal pour mettre un terme aux excès de favoritisme dans ce domaine. »
  • « Proposer aux Nations unies et au G20 que soit déniée toute existence juridique aux coquilles off-shore ouvertes dans les paradis fiscaux, en particulier celles placées sous la protection de Sa Très Gracieuse Majesté la reine d’Angleterre. »
Jean Lassalle
Dans son programme :
  • « Abolir la réserve parlementaire. »
  • « Exiger un casier vierge pour toute candidature. »
  • « Aligner les régimes sociaux des parlementaires (chômage, retraite) sur le droit commun ».
  • « Abolir la Cour de Justice de la République : justice ordinaire pour les ministres. »
  • « Rendre les ministres directement responsables devant le Parlement. »
  • « Présenter chaque mois au Parlement un bilan de l’action gouvernementale. »
  • « Instituer une vigie du futur au gouvernement ; il y aura un délégué en mission de veille dans chaque département. »
  • « Publier tout rendez-vous de lobbyistes et tout cadeau qu’ils feraient à un parlementaire. »
  • « Publier les déclarations de patrimoine des élus. »
  • « Permettre aux juges de poursuivre la fraude fiscale organisée : lever le « verrou de Bercy. »
  • « Sanctionner l’incitation à la fraude fiscale plus sévèrement qu’une simple complicité. »
  • « Renforcer les effectifs des contrôleurs fiscaux. Recruter au contrôle des impôts, au Parquet financier… »
  • « Autoriser les lanceurs d’alerte à contacter une instance extérieure à leur employeur. »
Jean Luc Mélenchon
Dans son programme :
  • « Rendre inéligible à vie toute personne condamnée pour corruption. »
  • « Rendre effectif le principe du non-cumul des mandats, y compris dans le temps. »
  • « Supprimer le monopole du déclenchement de poursuites judiciaires par l’administration fiscale en cas de fraude : la justice doit pouvoir enquêter librement et de sa propre initiative, même contre l’avis du ministre. »
  • « Combattre la pollution du débat parlementaire par les lobbies, interdire l’entrée des lobbyistes dans l’enceinte du Parlement et les cadeaux faits aux parlementaires. »
  • « Mettre fin au pantouflage : tout haut fonctionnaire souhaitant travailler dans le privé devra démissionner de la fonction publique et rembourser le prix de sa formation s’il n’a pas servi au moins dix ans, supprimer le concours externe de l’ENA pour toute personne n’ayant jamais travaillé, durcir les règles contre les conflits d’intérêts, allonger les périodes d’interdiction d’exercer une fonction privée après avoir exercé une activité publique dans le même secteur. »
  • « Appliquer les recommandations d’Anticor et de Transparency Internationl visant à empêcher la corruption et à rapprocher les représentants des représentés, notamment obliger un élu à rendre publique sa déclaration de patrimoine transmise à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique et supprimer la réserve parlementaire (enveloppe financière dépensée sans vote du Parlement, selon le bon vouloir de chaque parlementaire). »
  • « protéger les lanceurs d’alerte et investir les salariés d’une mission d’alerte sociale et environnementale ».
  • « Remplacer le Conseil supérieur de la magistrature par un Conseil supérieur de la justice désigné pour partie par les magistrats et le Parlement, devant lequel il sera responsable. »
  • « Créer un tribunal international de justice économique pour juger notamment les crimes financiers transnationaux (évasion fiscale internationale, spéculation, corruption). »
  • « Interdire aux banques françaises toute activité dans les paradis fiscaux en retirant les licences bancaires des établissements récalcitrants. »
  • « Obliger les entreprises à déclarer leurs résultats pays par pays et taxer les bénéfices des entreprises là où ils sont réalisés. »
  • « Renforcer les moyens humains et techniques de l’administration fiscale et des douanes dans la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. »
  • « Encadrer les mouvements de capitaux pour éviter l’évasion fiscale et les attaques spéculatives contre la France. »
  • « Agir contre l’évasion fiscale au niveau international, notamment en organisant le blocus des paradis fiscaux. »
  • « prendre des mesures de rétorsion commerciales contre les paradis fiscaux. »
  • « Supprimer la Cour de justice de la République et soumettre les membres du gouvernement à la justice ordinaire. »
  • « Créer un droit de révoquer un élu en cours de mandat, par référendum, sur demande d’une partie du corps électoral. »
  • « Remplacer les instructions ministérielles au Parquet par des lois d’orientation de politique pénale, débattues et votées par le Parlement. »
Dans la presse :
Jean-Luc Mélenchon : « Cette transparence ne doit pas épargner les puissants, les grands patrons, les oligarques » (Libération 8 mars 2017)
Lors du débat télévisé du 4 avril 2017 :
  • « Je nommerai un haut commissaire à la lutte contre la corruption pour récurer les écuries d’Augias que je soupçonne dans notre pays. »
François Asselineau
Dans son programme :
  • « Adopter une présidence économe de l’argent des contribuables. Le budget de l’Élysée sera réduit de 40 %. »
  • « Il sera mis un terme à tout passe-droit, tout favoritisme et tout népotisme au profit de la famille ou des amis du chef de l’État. »
  • « Les voyages internationaux du chef de l’État et des ministres seront revus à la baisse et limités aux seuls déplacements réellement indispensables. »
  • « Soumettre la nomination des magistrats du Parquet à l’avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature. »
  • « Transférer une partie des moyens de la direction des services judiciaires et de l’inspection générale des services judiciaires du ministère de la Justice au Conseil supérieur de la magistrature afin de le doter de moyens de contrôle et d’administration propres. »
  • « Renforcer le principe du juge naturel en assurant la transparence de l’affectation des magistrats et de la composition des tribunaux. »
  • « Conférer aux chefs de juridictions et aux assemblées générales un droit de communication au public pour rendre le fonctionnement judiciaire plus transparent, informer et éclairer les citoyens. »
  • « Assurer la protection des lanceurs d’alerte et leur accorder si nécessaire l’asile politique. »
  • « Rétablissement du contrôle des mouvements de capitaux qui permettra de lutter contre la fraude fiscale des entreprises et des particuliers, en récupérant environ 20 milliards d’euros par an »
  • « interdire la présence de tout organisme de lobbying dans les couloirs de l’Assemblée nationale. »
  • « Obligation pour tout élu mais aussi ministre de présenter un casier judiciaire vierge. »
  • « Nous proposons que les élus qui ont été condamné au cours de leur mandat soit destitués et inéligibles à vie. »
  • « Poser le principe de l’examen périodique des conflits d’intérêts et celui de l’inéligibilité à vie d’un responsable public condamné pour corruption. »
  • « Limiter à un seul renouvellement consécutif les mandats de parlementaires, conseillers régionaux et généraux. »
  • « Nous proposerons une loi pour interdire les prêts bancaires dans le financement des partis politiques, à égalité avec l’interdition qui est faite aux sociétés de faire des dons. »
  • « Rétablir et étendre le crime de haute trahison pour le chef de l’État et les membres du gouvernement. La signification juridique de cette incrimination sera précisée et étendue, notamment à la corruption, à l’abus de biens d’État et à la collusion avec des puissances étatiques étrangères ou avec des pouvoirs privés pour mener une politique contraire à l’intérêt général du peuple français. »
François Fillon
Dans son programme :
  • « Conserver la loi sur le non cumul des mandats, qui permettra d’avoir des parlementaires à plein temps concentrés sur la rédaction des lois et le contrôle du gouvernement. »
  • « Imposer aux fonctionnaires élus parlementaires qu’ils démissionnent de la fonction publique. »
  • « Inciter les assemblées à réformer et à améliorer les mécanismes de contrôle de déontologie mis en place dans chacune d’elles. »
  • « Instituer la transparence totale par la publication obligatoire des liens de parenté entre les parlementaires et les collaborateurs (y compris en cas de recrutement croisé). »
Lors du débat télévisé du 20 mars 2017 :
  • « Si je suis élu président de la République, je confierai au vice-président du Conseil d’Etat, au premier président de la Cour des comptes et au procureur près la Cour de cassation le soin de faire des propositions sur la transparence et sur la moralisation de la vie politique. »
Lors d’une conférence de presse le 13 mars 2017 :
  • « Les ministres signeront un code de conduite des membres du Gouvernement. Ce code garantira notamment la collégialité et la solidarité gouvernementale, la prévention des conflits d’intérêts et la bonne utilisation des moyens publics. »
  •  





C) Une réaction explicative d'un libéral Alexandre Menard

Pourquoi je ne voterai pas dimanche, ni dans 15 jours.

Ceci n'est pas un poste pour encourager les gens à ne pas voter, c'est juste pour expliquer mon point de vue à ceux qui ne le comprennent pas.


Tout d'abord pourquoi voter ? 
Dans une république à démocratie représentative, voter permet d'élire un représentant, chargé de représenter ses idées. Donc ici déjà il y a un gros problème: comment une seule et unique personne peut à elle seule représenter 66 millions de personnes ? Cela ressemble à un jeu de dupes... Mais bon jouons.

Donc voter pour un représentant c'est bien mais faut il encore que l'un des candidats le soit. Je suis pour moins d'État, moins d'impôt, plus de liberté, plus de concurrence, moins de monopoles et pour une Europe des nations. Donc manque de pot aucun des 11 ne me représente.

- Oui mais ce cas, il faut voter pour celui qui me représente le plus.
- Ok, dans ce cas je suis ok avec Fillon sur moins d'État et plus de liberté. Ca fait peut. Surtout que quantitativement on est très loin du compte. Donc je suis aussi proche de lui qu'Alpha du Centaure l'est du Soleil. Au final j'ai plus de désaccords (impôts, concurrence, monopoles, Europe) que d'accords (État et liberté).


- Oui mais dans ce cas il faut voter pour le moins pire.
- C'est ce que je fais depuis 1995. Et le résultat est un désastre, même politique À droite comme À gauche dans la même continuité depuis 1974. De plus à force de voter contre on ne fait que faire monter les extrêmes, et un duel MLP vs JLM est devenu de l'ordre du probable alors qu'il devrait être une utopie...


- Justement il faut voter stratégique et voter contre celui qui sera le pire.
- Ok mais on s'éloigne de plus en plus du concept d'élire un représentant. On est vraiment dans la politique politicienne de voter non plus pour ses idées mais contre celle des autres. Comment un tel représentant pourra tenter de représenter 66 millions de français et la France si il a été élu par défaut ? Comment faire preuve d'abnégation pour un chef d'orchestre que personne ne veut réellement ? 


- Mais il faut voter, des millions de gens sont mort pour que tu ais le droit de vote!
- Dans ce cas j'irai voter blanc. Blanc qui ne sert à rien à part gonfler une statistique pour en faire voter une autre. De plus voter blanc pour moi, cela signifie faire 300 km aller-retour, perdre entre 3 et 4 heures de mon week-end, seul temps de la semaine pour moi capable de passer avec ma femme. Sans compter l'essence ou le billet de train. Donc voter pour un résultat qui revient au même que l'abstention bof bof.


- Mais comment veux tu changer les choses si tu ne vas pas voter ? 
C'est à cause de gens comme toi que l'on en est là et que la bête immmmmmmmmmonde (le FN, pas le communisme, parce que le communisme c'Est gentil et le FN c'est méchant alors que ce sont les deux faces de la même piece collectiviste totalitariste) sont aux portes du pouvoir.

- Justement le problème est là:


1- si voter permettait de changer les choses, cela ferait longtemps que cela serait interdit - Coluche
2- le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument - Lord Acton
3- Power attracts the corruptible. Suspect any who seek it.- Franck Herbert
Le problème est que le système attire les psychopathes vicieux et se nourrissent d'eux. Plus on ira voter, plus on alimentera le système, plus il attirera les vicieux. C'est un cercle infernal.


Donc trois possibilités:


a- réformer de l'intérieur: espérer le messie pour sauver la démocratie et la France. utopique, voir point deux.
b- faire une révolution violente de la base. bref une guerre civile. Pas très motivant
c- faire grève, refuser le système, laisser le système s'effondrer de lui-même. C'est mon choix car comme dirait Orwell :"Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice." Et je ne veux plus être complice.


Je pense avoir fait mon devoir politique et citoyen en combattant dans mon entourage et sur les réseaux sociaux toute forme de totalitarisme, de collectivisme, d'atteintes aux libertés des individus, donc je ne vais pas trahir mes convictions pour aller voter pour un candidat qui est soit dans le système depuis 20 30 ou 40 ans et / ou qui promeut le contraire de ce que je crois: le libre arbitre de chaque individu à vivre sa vie comme bon lui semble sans emmerder son voisin. Et voter revient justement à emmerder son voisin en voulant lui imposer par le monopole de la violence légale qu'est l'état son petit point de vue égoïste.

Faites ce que vous voulez dimanche, votez ou allez à la pêche, mais si je n'ai qu'une seule chose À vous demander, ce de faire en sorte que lundi matin vous soyez capable de vous regarder dans la glace.
Alexandre Menard
 
 
D) Election présidentielle :Bertrand Lemennicier

Grégoire Canlorbe : en se fondant sur votre théorème de l’électeur médian, régulièrement mis en avant dans les exercices de prévision électorale, quel serait, rapidement, votre pronostic pour l’élection présidentielle de 2017 ?

Bertrand Lemennicier : L’élection présidentielle de 2017 révèle ce que les régionales de 2015 et le référendum de 2005 avaient déjà montré clairement : l’absence totale de consensus des électeurs sur les politiques à suivre dans le prochain septennat. A cela s’ajoute une situation à la 2002 prévue par les sondages, avec la présence au deuxième tour de Marine Le Pen présidente du Front National. Autant en 2002 c’était une surprise, autant aujourd’hui ce n’est plus le cas. Si l’on s’en tient aux intentions de votes à 1 mois des élections, la moyenne des sondages (1) début mars 2017 donne la distribution suivante:



Pourquoi proposer une analyse spatiale de la distribution des votes ? La raison en est simple : la façon dont la vie politique d’une nation se développe est décrite par la distribution des votes le long d’un axe gauche-droite mesurant les préférences politiques. Les caractéristiques de cette distribution (symétrie ou asymétrie, uni-modalité ou multi-modalité, hauteur des modes et emplacement de la médiane) jouent un rôle essentiel dans la stratégie à suivre pour emporter le vote de ce que l’on appelle l’électeur médian. Un personnage inconnu, dont les préférences sont telles que tout parti avec un programme éloigné des préférences de cet électeur n’accède pas au pouvoir.

L’élection de 2017 a plusieurs particularités dont la première est la tentative de créer « un pacte républicain » au centre de l’axe gauche-droite dans une configuration où les intentions de vote pour l’extrême droite amènent ce parti à être qualifié pour le second tour, comme en 2002, ou aux régionales de 2015. Nous avons analysé la dynamique de ce pacte républicain en janvier 2016 (2). Nous ne reviendrons pas sur ce point mais sur les traits essentiels à un mois des élections de ce que révèlent les intentions de vote.

L’analyse spatiale des votes est un modèle. Elle présuppose donc des hypothèses qui vont prendre leur importance dans l’élection prochaine. Nous en retiendrons cinq. - 1) Les candidats peuvent être identifiée le long d'un axe gauche-droite (Macron est-il au centre ou au centre gauche ?) - 2) Les électeurs votent pour leur candidat préféré, et non de manière stratégique. La distribution des votes doit donc représenter les préférences réelles des votants. (Les électeurs de gauche doivent-ils voter utile dès le premier tour pour barrer la route au FN dès le premier tour ?) - 3) Le scrutin majoritaire est à deux tours : les électeurs se reportent au second tour sur le candidat le plus proche de leur préférence exprimée lors du premier tour. (L’extrême gauche va-t-elle voter FN ?) - 4) Pour gagner, les candidats cherchent à se rapprocher des préférences des électeurs (Macron et son programme attrape-tout). - 5) Enfin, nous ne tenons pas compte des tentatives de manipulation du système de vote qui consistent à favoriser les divisions à l’intérieur de son propre camp ou dans le camp de l’opposition (Coup de Jarnac contre Fillon). - 6) Le gagnant est le candidat (ou le parti) le plus proche de l’électeur médian (50 % plus une voix).

A la lecture du sondage des intentions de votes (début mars), le parti socialiste des frondeurs et l’extrême gauche cumulent 26,4% des votes. Le parti socialiste recomposé sous la bannière de Macron obtient 25,7%. Les Républicains totalisent 19,6% des votes et l’extrême droite (Dupont Aignan inclus) obtient 28,1% des voix. Si l’on somme toutes les voix de droite et d’extrême droite (3), la droite est à 1,9% de l’électeur médian en totalisant 48,1% des votes. Le parti socialiste, l’extrême gauche et le parti socialiste recomposé totalisent 52,1% des votes. L’électeur médian est dans le camp de Macron.

Selon l’analyse spatiale des votes, Macron ou son double (François Hollande ?) devrait l’emporter puisque l’électeur médian est dans son camp. Malheureusement l’hypothèse 3) est cruciale.  Les reports de voix sur le parti adjacent ne sont pas assurés à gauche comme à droite. Traditionnellement les reports de voix de la gauche sur le candidat adjacent se font très correctement, contrairement aux reports de voix à droite lorsque, comme en 1981 (RPR), en 1988 (FN) et en 2012 (FN), une fraction des électeurs de ces partis se sont reportés sur le candidat « ennemi ». Il en va de même avec cette élection, sauf que l’on peut anticiper qu’à gauche les reports des 26 % de vote des Frondeurs et de la France insoumise ne vont pas se reporter en totalité sur le candidat adjacent Macron. Ils peuvent se réfugier dans l’abstention comme en 1969, permettant au candidat d’extrême droite de l’emporter. Si Fillon est éliminé au premier tour, les reports risquent de ne pas être nombreux sur le candidat adjacent (Macron). Ces électeurs peuvent se réfugier dans l’abstention ou voter pour l’autre candidat adjacent sur la droite, Marine Le Pen.

L’hypothèse 5) a été violée par une manipulation judiciaire pour éliminer un candidat créant une division au sein de la droite. Manipulation qui devrait annuler un tel scrutin.

Le point le plus important de cette élection non relevée publiquement par les commentateurs, y compris politologues et spécialistes des sondages, est le suivant : pour la première fois, à une élection présidentielle, les extrêmes dépassent les partis situés à droite et à gauche de l’électeur médian. Au référendum de 2005, rappelons-le, le traité européen proposé au vote a été rejeté par les extrêmes.

Classons les partis politiques en quatre classes : extrême gauche, gauche, droite et extrême droite. La distribution des votes se présente comme une courbe en cloche la tête en bas :



Conclusion, tout gouvernement en provenance de la gauche modérée ou de la droite ne dispose pas d’une majorité dans l’opinion publique. Il peut certes, au Parlement, obtenir une majorité de gouvernement compte tenu de la prime en sièges donnée au parti qui emporte les législatives (le plus souvent celui du camp vainqueur à la présidentielle), mais cette majorité dite représentative fera (ou abolira) des lois contre l’opinion de la majorité des français. Le quinquennat qui vient devrait-être celui d’une crise de régime politique et d’un changement brutal des élites au pouvoir comme en 1958.

Si l’on veut pacifier la société, il faut changer de régime politique pour une 6ème République. Ce sont justement les deux partis extrêmes qui proposent dans leur programme un tel changement avec, à l’extrême gauche, une constituante et à l’extrême droite une réforme de la constitution.

A vrai dire avons-nous vraiment besoin d’un Président de la République ? Vraisemblablement non. Ce type d’élection bloque la vie politique et économique du pays. Le Président, compte tenu des pouvoirs hors du commun qu’il détient dans ses mains, se croît obligé de se mêler de tout, de compatir à tous les événements dramatiques qui frappent ses concitoyens, fait la guerre comme bon lui semble sans le consentement des contribuables, fait la morale avec un ton de curé des années 1950 etc. Le mieux qu’on puisse lui demander c’est de ne rien faire. Un Roi fainéant est un bon Roi.

En fait, on peut vivre facilement sans Président de la République, à la rigueur avec un monarque ou un Président sans pouvoir. Les Australiens ont refusé d’avoir un Président préférant davantage la Reine d’Angleterre, une étrangère qui ne se mêle pas des affaires australiennes. De toute façon le consensus ne peut se faire qu’à un niveau inférieur à celui de l’Etat-Nation. La fragmentation du pays en entités politiques autonomes devient une urgence, les feuillants et girondins de la révolution française avaient raison.

Propos recueillis par Grégoire Canlorbe. via l' Institut Turgot
Grégoire Canlorbe vient de réaliser une grande interview de Bertrand Lemennicier à paraître prochainement. En avant-première, étant donné que nous ne sommes plus maintenant qu'à quinze jour de l'élection, il nous a proposé de publier l'extrait suivant où Bertrand Lemennicier, dans la lignée des articles précédemment parus sur le site de l'Institut Turgot, donne son analyse de la situation électorale actuelle.


 
 
 
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