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Sommaire:
A) "Tout pour la France": ce que propose Nicolas Sarkozy pour 2017 - Lina TRABELSI - PUBLIC SENAT 2016
B) Vérité, identité, compétitivité, autorité, liberté : les 5 priorités du candidat Sarkozy - Par
Le Scan politique - Le Figaro
C) "Tout pour la France" : ce que Sarkozy dit dans son livre - Par Jérôme Béglé - Le Point
D) Sarkozy : «Tout pour la France», un livre tout en muscles -
E) Retour de Nicolas Sarkozy : zéro crédibilité ? - Parisien Libéral
F) "Tout pour la France" : les mesures
économiques et sociales de Nicolas Sarkozy passées au crible de la
faisabilité et de la cohérence - Bertrand Martinot - Atlantico
G) Tout pour la France : ce qu'on trouve dans le livre de Nicolas Sarkozy - Par Marthe Ronteix avec Aurélie Herbemont - Europe 1
H) Le retour médiatique de Nicolas Sarkozy laisse les Français sceptiques - Par Robin Verner - BFM
I) Nicolas Sarkozy sur l'Université Liberté
J) Version du livre en pdf, en cours....
J) Version du livre en pdf, en cours....
A) "Tout pour la France": ce que propose Nicolas Sarkozy pour 2017
Baisse massive d'impôts, thématique de l'identité mise en avant, réduction de l'immigration... Voici les principales propositions énoncées par Nicolas...
Baisse massive d'impôts, thématique de
l'identité mise en avant, réduction de l'immigration... Voici les
principales propositions énoncées par Nicolas Sarkozy dans son livre
"Tout pour la France", vitrine de son programme pour 2017.
TRAVAIL
- Le temps de travail hebdomadaire ne sera plus soumis aux 35 heures.
Le temps supplémentaire sera fixé en accord avec les salariés, et par
référendum d'entreprise qui deviendra "la norme".
- Report progressif de l'âge de départ à la retraite (63 ans en 2020,
64 ans en 2025). Les régimes spéciaux de retraite seront supprimés.
- Primauté de l'accord d'entreprise sur l'accord de branche.
- Suppression de 300.000 postes de fonctionnaires. Un départ à la
retraite sur deux ne sera pas remplacé. Les futurs fonctionnaires ne
bénéficieront pas des "allocations familiales spécifiques" à la fonction
publique "qui s'ajoutent aux allocations familiales versées à toutes
les familles".
- Révision des critères de licenciement économique: Le motif de
réorganisation pour adapter l'entreprise au contexte économique sera
suffisant.
- Suppression du compte personnel de prévention de la pénibilité au
profit d'un plan d'amélioration de la qualité de vie au travail.
ECONOMIE
- Suppression "immédiate" de l'impôt sur la fortune.
- Réduction des dépenses publiques à hauteur de 100 milliards d'euros.
- L'impôt sur le revenu sera diminué de 10% dès 2017.
- Exonération totale des charges sur le Smic.
- Expérimentation "encadrée" et "encouragée du gaz de schiste, réinvestissement dans la filière nucléaire.
- Abrogation dans le secteur immobilier, de la loi Alur, prévoyant notamment l'encadrement des loyers.
JUSTICE-SECURITE
- Rétablissement des "peines-plancher". La peine sera automatiquement majorée dès la 4e condamnation.
- Baisse de la majorité pénale à 16 ans contre 18 actuellement. Des prisons spécifiques seront dédiées aux mineurs.
- L'application des peines sera de la compétence du parquet et non plus du juge d'application des peines.
- Les individus fichés "S" seront placés en centre de rétention, et
les étrangers expulsés. Les individus en voie de radicalisation, et ceux
radicalisés en sortant de prison seront transférés dans des centres de
déradicalisation. Une "Cour de sûreté antiterroriste" sera créée avec un
parquet national spécialement dédié.
-Les perquisitions administratives seront permises de jour comme de nuit sans décréter l'état d'urgence.
IMMIGRATION
- Sarkozy prône "l'assimilation républicaine" des populations issues
de l'immigration. Il appelle à un nouveau pacte d'assimilation,
préalable à tout séjour de longue durée ou aux demandes de
naturalisation.
- Le délai pour une demande de naturalisation passera d'ailleurs à 10 ans de résidence contre 5 ans actuellement.
- Stopper l'immigration économique et suspendre le regroupement
familial. Concernant les demandeurs d'asile, il entend imposer aux pays
sud-méditerranéens la création de centres d'instructions des dossiers,
financés par l'Europe.
LAÏCITÉ
- Tout signe d'appartenance religieuse sera prohibé dans les écoles, universités, administrations et lieu de travail.
- Fin des menus de substitution dans les cantines scolaires
- La réforme de l'islam de France, passera par une révision des
prérogatives du CFCM(Conseil français du culte musulman). L'institution
cultuelle créée par Nicolas Sarkozy aura la légitimité d'habiliter les
imams (sous contrôle du ministère de l'Intérieur).
- Le ministère de l'Intérieur se réserve un droit de veto sur la
constructions de lieux de culte et d'interdiction de prêche pour tout
imam dont les propos seraient contraires aux règles de la République.
Voire d'expulsion si celui-ci est de nationalité étrangère. Il sera
également chargé d'encadrer la formation des imams, et d'assurer la
transparence sur les financements venant de l'étranger.
EDUCATION-SANTE
- La réforme des collèges et des rythmes scolaires sera revue, tandis
que le temps passé à l'école sera augmenté de 25% pour les élèves comme
les enseignants. Un "CP+" (cours préparatoire+)sera créé pour les
élèves avec de fortes lacunes.
- La généralisation du tiers-payant sera abrogée. La rémunération des
médecins se fera à l'acte, et par secteur géographique, favorisant ceux
qui exercent en déserts médicaux.
- Tout bénéficiaire de prestations sociales devra attester d'une présence sur le territoire depuis plus de 5 ans.
EUROPE
- Un nouveau traité européen sera proposé: il s'agira de recentrer
les compétences de l'Europe, assurer une présidence stable à la zone
euro - de préférence assurée par un Français et un Allemand- stopper
l'élargissement de l'Union, rappelant que la Turquie n'y a toujours pas
sa place.
- Création d'un nouveau cercle de discussion international avec l'Europe, la Russie et la Turquie pour membres fondateurs.
Lina TRABELSI
B) Vérité, identité, compétitivité, autorité, liberté : les 5 priorités du candidat Sarkozy
L'ancien chef de l'État, qui vient
d'officialiser sa candidature à la primaire à droite, détaille les
principaux axes qui jalonneront sa campagne dans un livre-programme
intitulé Tout pour la France.
Il
était attendu sur le terrain des idées. Tandis qu'il multiplie les
propositions au nom des Républicains depuis qu'il a été élu chef de
l'opposition il y a près de deux ans, Nicolas Sarkozy vient finalement
de révéler les mesures qu'il portera lors de la campagne à venir. Dans
un ouvrage intitulé Tout pour la France (Éd. Plon) à paraître mercredi, l'ancien chef de l'État officialise sa candidature à la primaire à droite et dessine une ébauche de programme qui s'organise autour cinq axes, présentés comme les «grands défis à affronter».
Ainsi
de la vérité; l'identité «notre premier combat pour défendre notre mode
de vie»; la compétitivité pour que la France «redevienne une puissance
économique»; l'autorité alors que «l'autorité du maître à l'école n'a
jamais été autant remise en cause» et que «des minorités gagnent leur
chantage contre le pouvoir en place»; et la liberté, «un atout pour
rétablir la confiance et l'espoir dans l'avenir». Pour Nicolas Sarkozy,
«les cinq années qui viennent seront celles de tous les dangers mais
aussi de toutes les espérances».
Par Le Scan politique
L'ancien chef de l'État publie un nouveau livre Tout pour la France dans lequel il dresse ses cinq axes de campagne : la vérité, l'identité, la compétitivité, l'autorité, la liberté.
«J'ai
décidé d'être candidat à l'élection présidentielle de 2017. La France
exige qu'on lui donne tout. J'ai senti que j'avais la force pour mener
ce combat à un moment si tourmenté de notre histoire». C'est par cette
phrase, rédigée sur la quatrième de couverture d'un nouveau livre (Tout pour la France,
publié chez Plon), que Nicolas Sarkozy marque lundi son entrée en
campagne. «J'ai hésité, j'ai retourné les données du débat dans tous les
sens. J'ai essayé d'être le plus honnête possible vis-à-vis des autres,
de ma famille, comme de moi-même», confie-t-il. Alors Nicolas Sarkozy a
«écouté» et puis «finalement (il) a décidé». «Ce fut comme un
soulagement car l'évidence s'était imposée», note-t-il.
Ce livre,
ajoute l'ancien président, «est le point de départ». «Face à tant de
défiance à l'égard de la parole publique, je veux convaincre les
Français que le débat de la campagne doit s'intégrer à part entière au
mandat présidentiel», poursuit-il. Pour l'ex-chef de l'État, «c'est
seulement en disant tout avant, que nous aurons le légitimité pour tout
faire après. Rien ne sera possible sans cette exigence de clarté».
Cette esquisse de programme, il
la présente en cinq axes comme autant de «grands défis à affronter». La
vérité; l'identité, «notre premier combat pour défendre notre mode de
vie»; la compétitivité pour que la France «redevienne une puissance
économique»; l'autorité alors que «l'autorité du maître à l'école n'a
jamais été autant remise en cause» et que «des minorités gagnent leur
chantage contre le pouvoir en place»; et la liberté, «un atout pour
rétablir la confiance et l'espoir dans l'avenir». Pour Nicolas Sarkozy,
«les cinq années qui viennent seront celles de tous les dangers mais
aussi de toutes les espérances».
Décidé à tranformer son entrée en campagne en événement qui
soufflerait les ambitions présidentielles de ses concurrents, Nicolas
Sarkozy prend tout le monde de court en révélant lundi la publication
d'un nouveau livre. Le deuxième en huit mois. Si son entrée en campagne
avant le 25 août ne laissait place à aucun doute, le projet d'écrire un
nouvel ouvrage n'avait pas été confirmé par l'entourage de l'ex-chef de
l'État.
Après le succès de La France pour la vie (Plon),
publié en janvier dernier et vendu à plus de 100.000 exemplaires,
Nicolas Sarkozy compte transformer l'essai. Depuis le début de l'année, il a fait de chacune de ses séances de dédidaces une tribune. Dans nombre de librairies ou de centres commerciaux, parfois situés en zones péri-urbaines,
plusieurs centaines de personnes se sont déplacées pour le rencontrer.
L'occasion de renouer le lien avec les militants, le président des
Républicains se disant certain que ceux qui paient 19,90 euros pour son
livre et attendent des heures pour une signature seraient les premiers à
aller voter le jour de la primaire.
En hausse dans les sondages
Une stratégie qui a effectivement semblé payer. Mois après mois, Nicolas Sarkozy a repris du terrain dans les sondages.
Certains instituts indiquent même qu'il est au coude à coude avec Alain
Juppé chez les seuls sympathisants Les Républicains. Toutefois pas
encore suffisamment pour dépasser le maire de Bordeaux dans les enquêtes
qui portent sur le second tour de la primaire, à laquelle pourrait se
joindre un cercle plus large d'électeurs. «Je participerai à la primaire
de la droite et du centre. J'en respecterai chacune des règles»,
confirme Nicolas Sarkozy.
Douze candidats sont déjà en piste pour
la primaire à droite, programmée les 20 et 27 novembre. Ils devront
être toutefois beaucoup moins à pouvoir effectivement se présenter, vu
le nombre requis de parrainages pour finaliser leur démarche (250 élus
dont au moins vingt parlementaires, et 2.500 adhérents).
Par Tristan Quinault Maupoil du Le Scan politique
C) "Tout pour la France" : ce que Sarkozy dit dans son livre
Dans son livre de candidature de 230 pages, le candidat trace les grandes lignes de sa campagne à venir : compétitivité, liberté, autorité, identité.
Le secret a été conservé jusqu'au bout. Nicolas Sarkozy publie mercredi Tout pour la France (Plon), un ouvrage dans lequel il se lance officiellement dans la bataille
en utilisant une formule sans ambiguïté : « J'ai décidé d'être candidat
à l'élection présidentielle de 2017. » Sans faire de référence
explicite à la primaire de la droite et du centre.
Le livre compte cinq chapitres dans lesquels l'ancien président trace
les grandes lignes de la campagne : compétitivité, liberté, autorité,
vérité et identité. Bien que Tout pour la France ne soit pas un
livre programmatique, « il comporte néanmoins des propositions et des
idées qui vont décoiffer », s'amuse un très proche de Sarkozy. Ainsi,
s'il est élu, le nouveau chef de l'État mettrait-il un terme au
regroupement familial des immigrés décidé au milieu des années 70 par Valéry Giscard d'Estaing.
Aucune allusion à François Hollande
Parmi les autres propositions écrites noir sur blanc, il faut noter
le « rétablissement des heures supplémentaires défiscalisées » ; « le
passage de l'âge de la retraite à 63 ans en 2020, puis à 64 ans en
2025 » ; « la suppression de l'ISF » ; « une baisse de 10 % de l'impôt
sur le revenu dès l'été 2017 » ; « une augmentation du temps de travail
et de la présence des enseignants à l'école », tout en affirmant plus
loin que « le pilier de l'école de la Republique, c'est le professeur,
le savoir [...] et l'autorité qu'il incarne », enfin l'abaissement « de
la majorité pénale à 16 ans et non plus à 18 ans comme aujourd'hui ».
Tout au long des 230 pages, il n'est fait aucune allusion à François Hollande comme si l'auteur avait d'ores et déjà tiré un trait sur son successeur.
L'existence de cet ouvrage à été tenue secrète jusqu'à la dernière
minute. Nicolas Sarkozy le présentera lui-même ce soir lors d'une
rencontre avec des élus locaux. « Ce livre est le point de départ du
prochain mandat. Face à tant de défiance à l'égard de la parole
publique, je veux convaincre des millions de Français que le débat de
campagne doit s'intégrer à part entière au futur mandat présidentiel »,
précise l'encore président des Républicains à la fin de son livre.
Nicolas Sarkozy va devoir quitter son bureau de président de LR rue
de Vaugirard. Il retrouvera son QG d'ancien président situé rue de
Mirosmenil dans le 8e arrondissement. Au mois de février, il avait
publié La France pour la vie,
dont les ventes frôlent à ce jour les 200 000 exemplaires. Pour
parachever son annonce, le désormais candidat sera l'invité d'un 20
heures mercredi et fera son premier meeting de campagne à Châteaurenard
dans les Bouches-du-Rhones jeudi après-midi.
Par Jérôme Béglé
D) Sarkozy : «Tout pour la France», un livre tout en muscles
Dans son manifeste à paraître mercredi, l'ancien président, à nouveau candidat, déroule des mesures 100 % droite décomplexée.
«Ce livre est le point de départ», écrit Nicolas Sarkozy dans Tout pour la France. Et
pour un premier jet, le désormais candidat à la primaire de la droite
ne fait pas dans la dentelle. Dans son opus de 230 pages qui sortira
mercredi chez Plon, tous ses thèmes de prédilection, gage d’une campagne
musclée, y sont. De l’«autorité» à «l’identité de la France», qu’il érige en «premier combat», mais aussi compétitivité, liberté. Et vérité : l’ex-président entend désormais «tout dire avant, pour pouvoir tout faire après». Nous voilà prévenus.
Temps de travail. «Chaque entreprise aura
désormais le droit de déterminer librement le temps de travail de ses
salariés et donc le moment où l’on passera des heures normales aux
heures supplémentaires.» «Il n’y aura plus une durée unique du travail
hebdomadaire», conclut-il.
Retraites. «Pour l’avenir, il faudra reporter l’âge de la retraite à 63 ans en 2020 et à 64 ans en 2025.»
Démocratie sociale. Sarkozy veut «privilégier systématiquement l’accord d’entreprise de préférence à tout autre niveau de discussion». «Cela ne signifie pas qu’il n’y aura plus d’accords de branche, mais que ceux-ci demeureront l’exception».
Dégressivité des indemnités de chômage. «Au bout
de douze mois d’indemnisations, celles-ci diminueront de 20%. Au bout
de dix-huit mois, elles diminueront de nouveau de 20%. […] Refuser par
deux fois un emploi ou une formation qualifiante sans raison sérieuse
doit avoir pour conséquence [leur] suspension.»
Politique économique. Que les syndicats se préparent : «Toute notre politique économique devra désormais être focalisée pour et sur les entreprises.» Dès lors, «ce qui est bon pour elles devra être systématiquement privilégié». A commencer par les cotisations patronales, qui seront à nouveau abaissées, sur les bas salaires, de 34 milliards.
Fiscalité. Suppression de l’ISF (impôt de solidarité
sur la fortune), baisse de 10% de toutes les tranches de l’impôt sur le
revenu (IR), abattement de 400 000 euros pour les successions en ligne
directe (contre 100 000 aujourd’hui)... Les propositions fiscale sont
clairement orientées vers les classes aisées. En témoigne également les
revenus du capital (hors foncier) qu'il propose d'imposer à un taux
forfaitaire, sur option et tout compris (CSG, IR…), de 26%, alors que
Hollande avait initié un alignement de cette imposition sur celle des
revenus du travail. La transmission des entreprises, enfin, feraient «l’objet
d’une exonération de 85%, voire d’une exonération totale, si l’activité
est maintenue pendant cinq ans au minimum avec le maintien de la
majorité des emplois correspondant», ajoute-t-il.
Immigration. «Il nous faudra réduire drastiquement le nombre d’étrangers que nous aurons à accueillir chaque année […] Je
veux proposer un nouveau pacte d’assimilation […] Il sera une condition
préalable à tout séjour de longue durée et à toute naturalisation.» «La condition de résidence pour devenir français est aujourd’hui de cinq ans […] Le délai sera porté à dix.» Sarkozy entend également «restreindre les conditions du regroupement familial». Il veut enfin «supprimer
l’aide médicale d’Etat qui coûte chaque année près de 800 millions
d’euros et qui sera remplacée par une aide couvrant uniquement les
urgences vitales».
Schengen. «La France devra dès le début de la
prochaine alternance proposer un Schengen II qui réaffirmera le principe
de la libre circulation dans l’Union des ressortissants communautaires,
mais pas des extracommunautaires», propose l’ancien chef de l’Etat.
Laïcité. «A l’école, à l’université, dans son
administration, sur son lieu de travail même, on ne doit pouvoir arborer
aucun signe extérieur d’appartenance religieuse». Sarkozy réaffirme par ailleurs son intention de supprimer les menus de substitution dans les cantines scolaires.
Islam. «La formation des imams devra être très
strictement encadrée afin que tous s’expriment en français et possèdent
les connaissances des grandes règles de notre République. Les rapports
de l’islam de France avec les gouvernements étrangers devront être régis
avec une très grande transparence, notamment sur le plan financier.»
A lire aussi: Nicolas Sarkozy : la peur pour programme
Autorité. «Toute occupation illicite de place
sera immédiatement empêchée, et les zadistes seront renvoyés chez eux.»
«En cas de dégâts sur la voie publique à la suite d’une manifestation à
laquelle ils auraient appelé, les syndicalistes devront régler les
dommages sur leurs propres deniers.»
Récidive. «Après trois condamnations pour des
crimes et des délits, le quantum de la peine sera majoré de 25%, après
cinq condamnations de 50%, après dix condamnations de 100%», précise l’ancien président de LR qui prendra comme «première décision», l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans. Sarkozy propose par ailleurs l’installation, «dans chacun des quartiers de non droit, des postes de police qui ne seront ouverts que la nuit».
Justice. «Je veux faire des parquets le bras
armé de la politique pénale du gouvernement […] Il faut également leur
confier l’application des peines.»
Terrorisme. «La première des priorités sera de
placer dans un centre de rétention fermé, ou d’assigner à résidence sous
surveillance électronique, tous les individus français fichés et
susceptibles de constituer une menace pour la sécurité nationale.»
«Quant aux personnes suspectées qui ne seraient pas françaises, je veux
leur expulsion immédiate dans leur pays d’origine», balance-t-il. Sarkozy entend enfin
«donner au ministre de l’Intérieur le pouvoir de s’opposer à
l’ouverture de tout lieu de culte constituant une menace pour la
sécurité nationale ou d’en ordonner la fermeture», et «mettre en place
des centres de déradicalisation».
E) Retour de Nicolas Sarkozy : zéro crédibilité ?
Faut-il croire au changement de Nicolas Sarkozy ?
Autant l’avouer tout de suite, votre serviteur n’en revient pas.
Oui, il en faut du courage à l’ancien président de la République pour
oser se représenter devant les Français, surtout au vu du bilan de
2007-2012. Rappelons, en effet, ce qui s’est passé pendant 5 ans : les
Français ont pris cher, ils ont souffert. Nous avons été assaillis par
un déluge de taxes, validé par un gouvernement de « droite » : taxe sur
les stock options, surtaxe sur le certificat d’immatriculation, taxe sur
les véhicules polluants, taxe sur les complémentaires santé, baisse du
1er euro du seuil de taxation des plus values sur cessions de valeurs
mobilières, taxes sur les taxes (TVA sur TIPP), taxe sur les sodas, etc…
sans oublier l’incroyable exit taxe, une sorte de Mur de Berlin fiscal,
taxer les riches qui partent de France.
À l’époque, et surtout après Lehman Brothers, Sarkozy nous disait :
- on ne va pas abandonner le modèle social français
- je ne me lève pas le matin en me demandant ce qu’aurait dit Hayek
Depuis, Sarkozy est parti, et nous avons pire : toujours plus d’État, de lois, de dépense payée à crédit (et donc de déficits et de dette). Rien de surprenant à cela. Pourquoi ? Parce que tant qu’on ne remet pas en cause le périmètre de l’État, alors il faut bien financer toutes ces dépenses, et donc il faut bien taxer, ou emprunter pour payer les services publics et les fonctionnaires. Dont acte.
Aujourd’hui, alors que Hollande a fait la démonstration de son incompétence, Sarkozy tente un retour au niveau des idées, dans les médias. Cela a commencé par la publication de « La France pour la vie ».
Cela fait bien longtemps que la France a conduit toute ma vie,
a sollicité toutes mes forces,
a orienté tous mes rêves1
Cela s’est poursuivi avec la participation à l’émission Des Paroles et des Actes. Et là, force est de constater que celui qui ne rendait même pas hommage au statut de l’auto-entrepreneur dans son livre, a choisi de défendre, comme François Fillon, sur le plan économique, des mesures qu’il n’a pas appliquées pendant 5 ans, mais qui vont plutôt dans le bon sens :
- contre-choc fiscal de 25 milliards d’euros
- baisse de 10 % de l’impôt sur le revenu
- suppression de l’ISF
- baisses de charges pour les entreprises
- programme d’économies de 100 milliards d’euros
- retour du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite étendue aux collectivités locales
- augmentation du temps de travail dans la fonction publique
- recul de l’âge légal de départ à la retraite
- dégressivité des allocations chômage votées « dès l’été 2017 »
- programme de privatisation affecté au désendettement
- arrêt des régimes spéciaux de retraite
Ce sont des bonnes idées pour la plupart. Quel dommage qu’elles
n’aient pas été mises en oeuvre entre 2007 et 2012, comme la suppression
de l’ISF ou celle des 35 heures.
Mais, le vrai problème, c’est, comme le note L’Opinion, qu’il y a un problème de méthode.
Passons sur le fait qu’un contre-choc de 25 milliards, ce n’est pas
assez. Passons aussi sur le fait qu’il n’est pas très logique de
promettre des baisses de charges sans affirmer que le corollaire, c’est
la fin de la protection sociale telle que l’entendent les Français, y
compris à droite.
Le problème, c’est que Nicolas Sarkozy tente d’attirer la droite et les libéraux par effet d’affichage. Les médias comme la Croix ne tombent-ils pas déjà dans le panneau d’un Sarkozy qui serait un libéral ? On en rirait presque, car pour les libéraux, le compte n’y est pas du tout.
La question, certes, est de baisser les impôts puisque la France est
déjà à un niveau record. Mais le préalable doit d’abord être une
question philosophique, et non pas fiscale.
Où
est la réflexion sur le rôle de l’État ? Où est l’analyse de la
nécessité de recentrer l’État sur ses seules missions régaliennes ? Où
est l’étude de l’articulation entre la possibilité de gérer au niveau
fédéral européen les missions régaliennes de l’État et de déléguer à des
régions redevenues des patries d’autres missions de service public ?
Pourquoi devrait-il y avoir le même modèle, imposé par un ministère, en
Bretagne, en Provence, en Savoie, en Corse ou en Flandres ?
L’autre souci avec Nicolas Sarkozy est sa crédibilité. On avait déjà
vu sa capacité à changer d’avis comme de chemise, notamment avec
l’affaire du mariage pour tous. Sur le plan économique, quand bien même
les idées de Sarkozy iraient dans le bon sens : qui a envie de le croire ?
Nous n’avons pas oublié 2007-2012, un quinquennat de légitimation du socialisme et du dirigisme.
http://leparisienliberal.blogspot.fr/
F) "Tout pour la France" : les mesures
économiques et sociales de Nicolas Sarkozy passées au crible de la
faisabilité et de la cohérence
Rétablissement des heures supplémentaires
défiscalisées, refonte du dialogue social en entreprise, plafonnement
des indemnités de licenciement économique, suppression d'emplois
publics... Dans son ouvrage "Tout pour la France", Nicolas Sarkozy
dévoile plusieurs mesures liées au travail et à l'emploi en France.
Petit tour d'horizon de la pertinence et de la faisabilité de ces
propositions.
Alors que Nicolas Sarkozy a dévoilé dans son ouvrage Tout pour la
France un éventail de mesures économiques pour la France, l'économiste
Bertrand Martinot revient pour Atlantico sur la pertinence et la
faisabilité de certaines de ces mesures, centrées sur les domaines du
travail et de l'emploi.
Rétablissement des heures supplémentaires défiscalisées
C’est une mesure qui prend tout son sens avec la libéralisation de la
négociation sur le temps de travail qui est prévue par ailleurs (voir
question suivante). Elle est cohérente avec le constat que la durée
effective du travail à temps plein des salariés français est parmi les
plus basses de l’Union européenne d’après les données d’Eurostat. Nous
devons donc à la fois avoir une législation plus souple sur le temps de
travail et inciter la négociation collective à accroître la durée du
travail. Non pas de manière forcée (un retour obligatoire aux 39 heures,
par exemple, serait aussi absurde que le mouvement autoritaire vers les
35 heures de Martine Aubry), mais de manière incitative.
C’est la clé de cette réforme.
Cette proposition extrêmement populaire (rappelons que François
Hollande lui-même a regretté de l’avoir supprimée dogmatiquement en
2012) n’est évidemment pas difficile à mettre en œuvre.
Exonération des charges au niveau du SMIC et doublement des crédits alloués au CICE
En proposant de négocier le seuil de déclenchement des heures
supplémentaires au niveau de l’entreprise, la droite va jusqu’au bout de
la logique initiée en 2008 avec l’assouplissement des 35 heures. Elle
va aussi jusqu’au bout de la logique amorcée timidement par la loi
Travail, qui étend le champ de la négociation en matière de temps de
travail, sauf, précisément, sur le seuil de déclenchement des heures
supplémentaires.
Les entreprises, en particulier les plus petites, ont vraiment besoin
de cette souplesse. Dès lors que la loi pose les gardes-fous
nécessaires (temps de travail maximal de 48 heures par semaine, par
exemple). Le fait que chaque heure travaillée donnera lieu à
rémunération (il n’est pas question de passer à 37 heures payées 35, par
exemple) devrait faciliter son acceptation. Surtout s’il y a des
allégements fiscaux à la clé. Je crois vraiment que, dans ces
conditions, les esprits sont mûrs pour cette réforme, ce qui n’était
sans doute pas le cas en 2008. Avec cette mesure, la France passerait
immédiatement d’une législation parmi les plus complexes et rigides
d’Europe au système le plus fondé sur la négociation sociale.
Liberté de négocier le temps de travail pour chaque entreprise
Là, il s’agit d’une véritable mesure de salut public. Aujourd’hui,
les entreprises ne savent plus où elles en sont en matière de charges
sur le travail : il y a les allégements généraux (Fillon, pactes de
responsabilité), un crédit d’impôt sur les sociétés (le CICE), sans
compter des mesures temporaires de subventions massives à l’embauche (la
prime à l’embauche dans les PME en vigueur sur la seule année 2016…).
Il y a déconnection totale entre ce qui figure sur la feuille de paie et
ce que payent réellement les entreprises en termes de charges sur le
travail. Et puis, comment expliquer ce maquis à un investisseur
étranger… ?
Il est donc urgent de rendre lisible et aussi de STABILISER le
système. Il faut tout fondre évidemment en un seul allégement de charges
massif, unique, aboutissant à supprimer purement et simplement toutes
charges patronales au niveau du SMIC.
Refondation du dialogue social dans l'entreprise et suppression du seuil de 11 salariés pour les délégués du personnel
L’idée est de ne plus rendre obligatoire la tenue d’élections de délégués du personnel à partir de 11 salariés.
Cette
obligation est en effet souvent formelle quand, comme c’est souvent le
cas, il n’y a pas de candidats. Il faut toutefois décider ce qui se
passe si des salariés, dans des entreprises entre 11 et 50 salariés, se
proposent pour être délégués du personnel. Une solution naturelle, telle
que nous la proposons avec Franck Morel dans notre ouvrage "Un autre droit du travail est possible"
(Fayard, mai 2016) est évidemment, d’obliger à des élections dans ce
cas. Du reste, la possibilité de désigner des représentants du personnel
dans l’entreprise est un droit reconnu dans le préambule de la
Constitution. Cette formule de représentation "à la demande" est du
reste ce qui se pratique avec le Betriebsrat en Allemagne, pays où le
dialogue social dans l’entreprise est plutôt plus développé qu’en
France.
Cette mesure doit être couplée avec la fusion des instances
représentatives, dont le nombre est anormalement élevé en France au-delà
de 50 salariés. Cette prolifération (on ne recense pas moins d’une
douzaine de mandats différents de représentants du personnel pour une
entreprise de plus de 300 salariés aujourd’hui) impose un formalisme
invraisemblable au dialogue social et un nombre d’heures de délégation
excessif, encore accru par la récente loi Travail.
Evidemment, on peut anticiper une levée de bouclier unanime des
organisations syndicales. Mais je ne pense pas que cela fasse l’objet
d’un rejet de la part des salariés dès lors que leur droit à être
représentés s’ils le souhaitent n’est pas remis en cause.
Réforme du droit du travail pour permettre le licenciement économique dans certaines situations, et plafonnement des indemnités de licenciement économique
Je ne pense pas que la loi puisse lister de manière exhaustive les
motifs légitimes de licenciement économique. Elle ne prévoira jamais
tous les cas de figure possibles et il y aura toujours des "trous dans
la raquette" dans laquelle s’engouffreront des juges des prudhommes (et
surtout des cours d’appel) très créatifs. En outre, l’introduction d’un
nouveau critère comme celui de la "réorganisation de l’entreprise"
pourrait être la porte ouverte à une nouvelle et complexe jurisprudence
autour de cette notion (un déménagement est-il une réorganisation ? une
diminution d’effectifs dans un service qui, par ailleurs, conserve
exactement les mêmes missions, est-elle une réorganisation ?, etc.).
La mesure la plus forte est celle du plafonnement des indemnités
attribuées par les prudhommes en cas de licenciement injustifié. C’est
un peu l’arme absolue si l’on veut limiter, pour l’entreprise, les
incertitudes sur l’issue de la procédure de licenciement. J’ajouterai
qu’en rendant cette issue plus prédictible, cette réforme diminuerait
massivement les contentieux en incitant à des transactions entre les
partis.
Contrairement à ce qu’a pu suggérer le barnum autour de la loi
travail, l’opinion publique me semble mûre pour cette mesure de bon
sens. Je rappelle qu’elle était prévue dans la loi Macron en 2015, qui
n’avait pas déchaîné les passions sur ce sujet. A l’époque elle avait
été retoquée par le conseil constitutionnel, mais pour des raisons
techniques facilement surmontables, pas dans son principe.
Suppression de 300 000 emplois dans la fonction publique en 5 ans (forces de sécurité exonérées), et augmentation du temps de travail (37 heures pour l'Etat)
Il s’agit de reprendre en l’amplifiant et, surtout en y incluant les
collectivités locales, le mouvement initié entre 2007 et 2012 et
brutalement inversé à partir de 2012 (à partir de 2012, le mouvement de
création nette de poste permanents dans les administrations publiques a
repris, et même massivement si l’on inclut l’explosion des contrats
aidés).
Cette fois-ci, et contrairement à la période 2007-2012, ce mouvement
serait étendu à toutes les collectivités publiques, c’est-à-dire aussi
aux collectivités locales. C’est évidemment essentiel car il faut en
finir avec les effets de vases communicants si caractéristiques de la
décentralisation "à la française".
Mais il ne faut pas se leurrer : cette mesure, pour réussir, suppose
non pas une simple diminution comptable et uniforme, mais une véritable
refonte de l’action publique à tous les niveaux. Entre autres choses,
elle suppose qu’il soit mis fin aux doublons (voire triplons ou
quadruplons si l’on veut utiliser des néologismes…) qui abondent entre
les multiples strates d’intervention publiques en France.
Concrètement, certains services de l’Etat ou des collectivités
locales ont besoin d’être renforcés en effectifs ou en compétence (ce
qui suppose aussi une meilleure formation et une meilleure
rémunération), d’autres, en revanche, doivent purement et simplement
disparaître. Dans le cas, évidemment central, de l’Education nationale,
on ne pourra pas faire l’économie d’une réflexion sur ce que doit être
la mission des enseignants dans l’école du XXIe siècle (leurs tâches,
leurs obligations de service, leur formation, les modalités
d’enseignement, etc.).
C’est à l’aune de ces réformes de structure, dont les diminutions
d’effectifs ne seront que la résultante, qu’il faudra juger de l’impact
concret de cette annonce. Je suis persuadé que les Français sont prêts à
entendre un vrai discours modernisateur sur l’action publique, y
compris parmi les fonctionnaires.
Bertrand Martinot est économiste,
ancien délégué général à l'emploi et à la formation professionnelle.
Co-auteur notamment, avec Franck Morel, de "Un autre droit du travail
est possible" (Fayard, mai 2016).
G) Tout pour la France : ce qu'on trouve dans le livre de Nicolas Sarkozy
L'ex-président de la République, se déclare candidat à la présidentielle dans un livre programme à paraître mercredi. Voici ce qu'on y trouve.
"J’ai décidé d'être candidat à l'élection présidentielle de 2017". Voilà comment Nicolas Sarkozy ouvre son dernier livre Tout pour la France,
à paraître chez Plon mercredi. "En conséquence, je participerai à la
primaire de la droite et du centre". Avec cette annonce, l'ancien
président de la République se lance pleinement dans la campagne
présidentielle et quitte ses fonctions de président des Républicains dès
ce lundi. "J’ai conscience de la singularité de ma position. J’ai été
élu et battu. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi prêt",
assure-t-il. Au programme de cet ouvrage en forme de feuille de route :
un bilan de l'actuel quinquennat de François Hollande et une critique de
ses rivaux ainsi que le déroulement de son programme économique, social
et sécuritaire.
Un bilan sévère du quinquennat de François Hollande. Nicolas
Sarkozy évoque une "crise de crédibilité politique majeure" provenant
des "quatre années que nous venons de vivre, où le mensonge,
l’immobilisme, le cynisme ont tant pénalisé notre pays." Le candidat
accuse la gauche, le président de la République en tête, d'avoir trahi
le peuple français car il ne le connaît plus. "À quoi ont servi les
exhortations de François Hollande durant la campagne de 2012 sur la
finance, son prétendu ennemi ?" Il dénonce également "le déni profond de
réalité dont a fait preuve celui qui m’a succédé". Un bilan sans
concession qui ne laisse pas de place au moindre rival.
Il attaque ses rivaux. Tout au long de son ouvrage, il remet en cause les positions et propositions de ses rivaux
au sein de sa famille politique. Par exemple, il reprend le thème de
"l'identité heureuse" développé par Alain Juppé et considère qu'elle
n'est pas possible à cause du chômage, des Français qui haïssent leur
pays, lorsque les "règles de la République sont bafouées" ou encore
lorsque l'on accepte des accommodements 'raisonnables' par soucis d'apaisement.
Le gouvernement par ordonnance avancé par Jean-François Copé est lui
aussi mis à mal "lorsque Chirac [alors président de la République] et
Juppé [premier ministre] utilisèrent cette procédure en 1995, cela se
termina par un blocage du pays et le retrait en rase campagne de
l’essentiel du projet de l’époque de réforme de la sécurité sociale."
Des critiques sans détour qui lui permettent de dérouler son propre plan
pour la France.
Nicolas Sarkozy est "toujours partisan du travailler plus pour gagner plus". Pour
le candidat l'orientation économique que le pays doit prendre est
claire, "être focalisée pour et sur les entreprises" et pour atteindre
cet objectif, Nicolas Sarkozy déroule une série de mesures. Pour les
entreprise, il propose une baisse des cotisations de 34 milliards
d'euros ainsi que la fin de la "durée unique du temps de travail". "Je
suis toujours un partisan du 'travailler plus pour gagner plus',
pas pour gagner moins." Chaque entreprise pourra fixer son temps de
travail et les salariés seront payés en conséquence. Trente cinq heures
seront payées 35, 36h seront payées 36 etc. Et les heures
supplémentaires seront de nouveau défiscalisées. Mais pour cela, il
faudra également que l'âge de départ à la retraite soit repoussé à 63 en
2020 et 64 en 2025.
Des allocations chômage dégressives. Le candidat Sarkozy s'attaque également au chômage.
Il propose que les demandeurs d'emploi touchent une aide unique qui
soit plafonnée à 75% du SMIC et conditionnée à la reprise d’une activité
ou d’une formation. D'autre part, son montant serait dégressif. Il
diminuerait de 20% au bout de 12 mois et à nouveau de 20% après 18 mois
sans activité.
Un tiers de parlementaires en moins. Pour faire des économies
au sein même du fonctionnement de l'État, l'ancien chef de file des
Républicains suggère de réduire de 300.000 le nombre de fonctionnaires
sur tout le quinquennat en ne remplaçant pas un départ en retraite sur
deux sauf pour l'armée, la justice, la police et la gendarmerie. Les
parlementaires seront également réduits d'un tiers et les députés-maires
et sénateurs-maires pourront de nouveau cumuler leurs deux mandats électoraux.
L'identité, "sera bien l’un des touts premiers débats". Le
candidat Sarkozy consacre un chapitre entier de son ouvrage à ce
thème. "Je veux parler au peuple français. Il est patriote, il veut la
sécurité, il a compris qu’il fallait réduire l’immigration, il est
contre l’assistanat. Il est solidaire, généreux, ouvert mais il
n’acceptera plus que la république recule." La proposition principale de
Nicolas Sarkozy est une réduction "drastique" du nombre d'immigrés.
Selon lui, la France a "trop accueilli" et doit désormais s'atteler "à
assimiler les nouveaux arrivants et pas seulement les
intégrer". Car "refuser la civilisation française, c’est s’exclure de la
communauté nationale".
Une communauté dont l'accès sera pourtant
plus difficile. Le droit du sol ne s'appliquera pas si les parents sont
en situation irrégulière au moment de la naissance et les étrangers
devront justifier d'une résidence de dix ans sur le sol français (contre
cinq aujourd'hui) pour prétendre à une naturalisation. "Il est temps
d’engager un combat déterminé contre multiculturalisme", affirme-t-il.
L'Islam doit "s'adapter à la France". "Disons le tout net sans
aucun esprit de polémique, ce n’est pas avec les religions que la
République a aujourd'hui des difficultés, mais avec l’une d’entre elles
qui n’a pas le travail nécessaire autant qu’inévitable d’intégration".
Partant de cette constatation, Nicolas Sarkozy se déclare favorable à la
mise en place d'une procédure d'habilitation des imams avec une
formation très encadrée. "C’est donc à l’Islam de s’adapter à la France,
non à cette dernière d’accepter une pratique religieuse radicale
parfaitement contraire à nombre de nos principes fondateurs. À commencer
par celui, inviolable, de l’égalité entre l’homme et la femme."
Concernant le port de la burqa, il souhaite que les contrevenantes se
voient "suspendre toute aide sociale et familiale en cas de récidive".
"L’état de droit n’est pas gravé pour l’éternité dans des tables de pierre". Dans le chapitre qu'il consacre à "L'autorité", le candidat reste convaincu de l’absolue nécessité de déchoir de leur nationalité "ceux
qui trahissent la France." Mais selon lui, la première urgence est de
mettre en place un centre de rétention fermé ou d'assigner à résidence
sous surveillance électronique les Français fichés et susceptibles de
constituer menace." Il souhaite également la création d'une cour de
sûreté antiterrorisme à l'image de la cour de sûreté de l'État créée par
Charles de Gaulle pendant la guerre d'Algérie (1954-1962).
Un service militaire pour les décrocheurs.
Par ailleurs Nicolas Sarkozy juge nécessaire d'abaisser la majorité
pénale à 16 ans au lieu de 18 et de mettre en place un internat dans
chaque académie scolaire pour encadrer les jeunes tombés dans la
violence ou inadaptés à un environnement scolaire normal. Les
décrocheurs de 18 à 25 ans, quant à eux, seront tenus de faire un
service militaire. En cas de refus de l'une ou l'autre structure,
Nicolas Sarkozy prévoit de suspendre les aides sociales. Tout un
programme pour celui qui se présente comme le rassembleur des Français
face à un "ennemi qui n'a aucune limite".
H) Le retour médiatique de Nicolas Sarkozy laisse les Français sceptiques
Un sondage Odoxa pour BFMTV, Le Parisien et Aujourd'hui en France montre que l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy est une réussite médiatique. Mais que les Français se montrent pour le moins sceptiques.
L’exposition médiatique n’est pas gage de succès. En dehors des chiffres des intentions de vote à la prochaine primaire de la droite et du centre, il s’agit là d’un des principaux enseignements du sondage réalisé par l’institut Odoxa et Dentsu Consulting pour BFMTV, Le Parisien et Aujourd’hui en France.
Un électorat, mais deux mondes
Ce document montre que l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy est
une réussite médiatique incontestable. Il est extrêmement présent dans
la presse comme sur les réseaux sociaux. Sur la toile, il éclipse
d’ailleurs largement Alain Juppé, son grand rival dans la course à la
désignation comme candidat principal de l’opposition. Entre fin juillet
et fin août 2016, Nicolas Sarkozy a été mentionné plus de 650.000 fois
sur Twitter, contre 76.000 fois pour Alain Juppé sur le même réseau
social.
Mais de là à aller le chercher dans les urnes, il y a un pas que
l’ancien président de la République est encore loin de franchir, note Gaël Slimane,
président d’Odoxa: "En termes de perceptions politiques, deux mondes –
au moins – cohabitent donc bien, sans toujours s’interpénétrer : Celui
de la visibilité et celui de l’opinion."
Nicolas Sarkozy largement distancé dans l'opinion au premier comme au second tour...
En effet, l’issue du combat pour la conquête de l’opinion n’a rien
d’évident pour Nicolas Sarkozy. 66% des personnes interrogées estiment
qu’il a raté son entrée en campagne.
Les projections de vote pour le premier tour de la primaire tirées de
l’enquête Odoxa placent Nicolas Sarkozy en deuxième position avec 24%
(-2% par rapport au précédent baromètre), largement battu par Alain
Juppé caracolant en tête avec 38% (et qui reste stable). Bruno Le Maire
est, quant à lui, en troisième position avec 15%, cinq points devant
François Fillon. Au second tour, bénéficiant d’un excellent report de
voix en provenance des autres candidats, Alain Juppé s’imposerait avec
63% des suffrages contre 37%.
Il ne faut pourtant pas enterrer l’ancien chef de l’Etat. Car, si cette primaire est un scrutin ouvert,
sans obligation aucune d’être encarté dans un quelconque parti, les
personnes les plus susceptibles de voter sont bien entendu les
sympathisants de la droite et du centre.
...mais au coude-à-coude avec Alain Juppé pour les sympathisants de droite
Or, de ce côté-ci, les choses vont mieux pour Nicolas Sarkozy. Même
s’il perd un point dans les intentions de vote auprès de cet électorat
en vue du premier tour, il est toujours à égalité avec le maire de
Bordeaux (qui gagne 1% par rapport à l'enquête précédente) à 33%. Bruno
Le Maire est encore le troisième homme, avec 19% des suffrages projetés.
Le second tour tournerait tout de même à l’avantage d’Alain Juppé: en
prenant en compte les seules intentions de l’électorat de droite, il
l’emporterait avec 53% des voix contre 47% pour Nicolas Sarkozy.
Cette dichotomie se retrouve aussi dans le volet du sondage portant
sur la perception des qualités du candidat. Pour l’ensemble du panel,
c’est Alain Juppé qui fait les "meilleures propositions pour le
pays" (41%), tandis que Bruno Le maire apparaît comme "le plus
moderne" parmi les candidats (42%) et que Nicolas Sarkozy a "le plus
envie d’être président" (70%). Mais les sympathisants de droite
délivrent une autre opinion des mêmes sujets. Pour eux par exemple,
c’est Nicolas Sarkozy qui "fait les meilleures propositions" (44%). Le
suspense ne prendra sans doute fin que le 27 novembre prochain, au soir
du second tour de la primaire.
« La notice de ce sondage peut être consultée à la Commission des Sondages.
La première diffusion de ce sondage a été effectuée sur le site Internet d’Odoxa (www.odoxa.fr) et comporte toutes les précisions demandées par la loi. »
Ce sondage a été constitué à partir de quatre enquêtes effectuées entre le 1er
et le 22 juillet, impliquant 5053 personnes de plus de dix-huit ans
représentatives de la population française, puis sur une dernière
investigation conduite les 25 et 26 août, cette fois-ci auprès de 995
personnes de plus de dix-huit ans représentatives de la population
française.
Par Robin Verner
I) Nicolas Sarkozy sur l'Université Liberté