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Cinq raisons scientifiques qui prouveraient que le monde dans lequel nous vivons n’est pas réel
Et si le monde dans lequel nous vivons n’était pas réel ? Le
domaine de la physique est rempli de paradoxes que les scientifiques
n’arrivent pas à éclaircir. C’est d’autant plus vrai lorsque l’on aborde
la physique quantique, selon laquelle il serait possible que notre
univers ne soit qu’une projection d’un autre. ESM vous révèle les 5
raisons scientifiques qui remettront en question votre vision de la
réalité…
1. L’univers détient une vitesse maximale
Suivant le réalisme physique : Albert Einstein
a déduit que rien ne peut aller plus vite que la lumière se déplaçant
dans le vide. Cela a toujours été considéré comme une constante
universelle même si le pourquoi n’est pas très clair. Aujourd’hui, la
vitesse de la lumière est une constante parce que… c’est une constante
et parce que la lumière n’est pas composée de choses simples. Répondre à
la question « pourquoi les choses ne peuvent pas aller plus vite » par
« parce que », n’est pas très acceptable. La lumière est moins rapide
dans le verre ou dans l’eau mais lorsqu’elle se déplace dans le vide, il
devient compliqué d’expliquer comment une onde peut vibrer dans rien.
Il n’y a aucune base physique pour que la lumière puisse se mouvoir dans
le vide spatial.
Selon le réalisme quantique : si notre monde physique est en fait une
réalité virtuelle, il est le produit d’un traitement d’informations.
Ces renseignements sont définies comme un choix parmi un groupe fini, ce
qui veut dire que le traitement qui les modifie est aussi limité.
Effectivement, notre monde s’actualise selon un rythme défini. Les
processeurs d’un super ordinateur peut s’actualiser 10 millions de
milliards de fois par seconde et notre univers le fait des milliards de
fois plus vite mais le principe reste le même. Etant donné qu’une image
sur un écran est composée de pixels et possède un rythme
d’actualisation, notre monde possède une longueur de Planck et un temps de Planck.
Dans ce déroulement, la vitesse de la lumière est la plus rapide car le
réseau ne peut pas transmettre quoi que ce soit plus vite qu’un pixel
par cycle… par exemple.
2. Le temps est malléable
Suivant le réalisme physique : dans le paradoxe des jumeaux d’Einstein,
l’un des deux voyageant sur une fusée proche de la vitesse de la
lumière revient une année plus tard et retrouve son frère âgé de 80 ans.
Aucun des deux ne savait que leur temps de référence s’écoulait
différemment mais la vie de l’un d’entre eux est presque terminée alors
que l’autre vient de commencer. Cela semble impossible dans notre
réalité objective mais le temps ralentit vraiment en ce qui concerne les
particules dans les accélérateurs prévus à cet effet. Dans les années
1970, des scientifiques ont envoyé des montres atomiques dans des avions
autour du monde pour prouver qu’elles affichaient l’heure plus
lentement que celles qui restaient au sol. Mais comment le temps
lui-même peut-il être modifié ?
Selon le réalisme quantique : une réalité virtuelle présuppose que le
temps l’est aussi et qu’un cycle de traitement d’informations est
représenté par une seconde (ou toute autre durée). Tous les passionnés
de jeux vidéo savent que lorsque l’ordinateur est occupé, l’écran réagit
plus lentement. De la même façon, le temps ralentit en fonction de la
vitesse ou lorsque l’on se trouve près de corps très lourds (comme les
trous noirs), suggérant que tout ceci est virtuel. Le jumeau sur la
fusée n’a vieilli que d’un an car c’est tout ce que le système a pu
traiter à cette allure.
3. L’espace se courbe
Suivant la réalité physique : si l’on se réfère à la théorie de la relativité d’Einstein,
le Soleil garde la Terre en orbite en courbant l’espace autour d’elle.
Mais comment l’espace lui-même peut-il se courber ? Par définition,
l’espace peut se courber uniquement s’il existe dans un autre espace, ce
qui est une régression infinie. Si la matière existe dans un espace
vide, il est impossible pour ce vide de bouger (ou se courber).
Selon le réalisme quantique : un ordinateur oisif ne l’est jamais
vraiment mais fait tourner un programme de « oisiveté », ce qui pourrait
être la même chose pour notre univers. Dans l’effet Casimir,
le vide exerce une pression comme celle de deux assiettes plates
proches l’une de l’autre. La physique actuelle nous dit que des
particules virtuelles apparaissent de nulle part pour créer cet effet
mais en réalité quantique, le vide spatial est plein de traitements qui
produisent le même effet. L’espace vu comme un réseau d’informations
peut présenter un monde en 3 dimensions capable de se courber.
4. L’univers contient de la matière noire et de l’énergie sombre
Suivant le réalisme physique : la physique actuelle décrit la matière
comme nous la voyons, mais l’univers possède aussi 5 fois plus de
quelque chose, que l’on appelle matière noire.
Il peut être assimilé à un halo autour d’un trou noir situé au centre
de notre galaxie qui maintient nos étoiles ensemble de manière plus
étroite que ce que le permet leur gravité. Cette matière est invisible à
nos yeux et ce n’est pas non plus de l’antimatière
puisqu’elle ne possède pas de signature de rayons gamma. Ce n’est pas
non plus un trou noir étant donné qu’il n’y existe pas d’effet de lentille gravitationnelle. Cependant, sans elle, les étoiles composant notre galaxie s’éloigneraient dans le chaos le plus total.
Aucune particule connue ne peut expliquer la présence de la matière noire. Des particules théoriques connues sous le nom de particules massives agissant faiblement ont été proposées, mais aucune n’a été réellement trouvée. De plus, 70 % de l’univers est composé d’énergie sombre
et la physique ne peut pas l’expliquer non plus. Elle peut être
comparée à une sorte de gravité négative, un effet qui se propage à
travers l’espace qui repousse les choses et par conséquent participe à
l’expansion de l’univers. Sa force n’a jamais réellement changé alors
que quelque chose qui s’étend devrait logiquement s’affaiblir. Si cela
était une propriété inhérente à l’espace, cela devrait augmenter au fur
et à mesure que l’espace s’étend. Actuellement, personne ne sait
vraiment ce que c’est.
Selon le réalisme quantique : si l’espace vide est représenté par une
transmission d’informations « oisives », ce n’est pas rien, juste
quelque chose qui dit que ce n’est rien. Et si cela s’étend, c’est que
du nouvel espace est ajouté tout le temps. De nouveaux points de
traitements, par définition, reçoivent mais ne renvoient rien pendant
leur premier cycle. Ils absorbent mais n’émettent pas, exactement comme
l’effet négatif que nous appelons l’énergie sombre. Si du nouvel espace
est ajouté de manière constante, l’effet ne changera pas en fonction du
temps, donc l’énergie sombre est créée par la création
d’espace. Ce modèle attribue également de la matière sombre à la lumière
en orbite autour d’un trou noir. Cela est représenté par un halo car la
lumière trop proche d’un trou noir est attirée dedans et la lumière
plus éloignée peut s’échapper de l’orbite. Le réalisme quantique stipule
qu’aucune particule ne sera jamais trouvée pour déchiffrer la matière noire et l’énergie sombre.
5. Le phénomène d’intrication quantique existe
Suivant le réalisme physique : si un atome de césium relâche 2
photons dans des directions opposées, la théorie quantique les
« emmêle ». De cette manière, si l’un d’entre eux tournoie vers le haut,
l’autre tournoiera vers le bas. Mais si l’un se déplace de manière
aléatoire, comment l’autre fait exactement la même chose inversement, à
n’importe quelle distance ? D’après Einstein, la découverte qui mesure
l’intensité de tournoiement d’un photon et qui définit instantanément le
tournoiement de l’autre n’importe où dans l’univers est une action
étrange. Le test de ce phénomène a été réalisé à travers l’une des
expériences les plus précautionneuses qui soient, considéré comme le
test ultime de notre réalité. Encore une fois, la théorie quantique
avait raison.
Examiner un photon emmêlé causait le même mouvement de tournoiement
au photon opposé, même s’il était trop loin pour qu’un signal se
déplaçant à la vitesse de la lumière puisse les connecter. La Nature
pourrait conserver ce mouvement en créant un photon vers le haut et un
vers le bas dès le début mais c’est apparemment trop compliqué. Elle
laisse donc les photons tourner à leur façon, selon leur direction
aléatoire et lorsque l’un est mesuré, cela rend l’autre automatiquement
opposé, même si c’est impossible physiquement parlant.
Selon le réalisme quantique : deux photons s’emmêlent lorsque leurs
programmes respectifs fusionnent pour se rendre vers deux points
conjointement. Si l’un des programmes tourne vers le haut et l’autre
vers le bas, leur fusion déplace deux pixels, peu importe où ils se
trouvent. Cette réallocation de code ignore la distance puisque le
processeur n’a pas besoin d’aller sur le pixel pour le modifier, même
pour un écran aussi grand que notre univers. Le modèle standard de
physique implique 61 particules fondamentales avec une masse et une
charge bien définies. Si tout cela était une machine, quelqu’un devrait
définir à la main deux douzaines de boutons juste pour l’allumer. Elle
nécessiterait également 5 champs invisibles pour faire apparaître 14
particules virtuelles avec 16 charges différentes pour fonctionner. Même
après tout cela, le modèle standard ne peut pas expliquer la gravité,
la stabilité des protons, l’antimatière, les quarks, la masse des neutrinos ou encore les problèmes liés au caractère aléatoire de la physique quantique. Aucune particule ne peut expliquer l’énergie sombre ou la matière noire qui compose la plupart de notre univers.
Ces réflexions nous ont mis le cerveau en ébullition ! Ces théories
scientifiques suggèrent donc qu’il est tout à fait possible que vous
soyez actuellement en train de vivre dans un monde virtuel. A la
rédaction, certains trouvent ça fascinant tandis que d’autres sont
plutôt effrayés par une telle hypothèse. Le mieux est encore de regarder
la trilogie Matrixpour digérer tout ça :D. Pensez-vous qu’un jour, les scientifiques pourront percer tous les mystères de notre univers ?
L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre.
Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.
LES COÛTS DE GESTION DE L’ASSURANCE MALADIE
La ministre des affaires sociales et de la santé et le ministre délégué
chargé du budget ont demandé à l'Inspection générale des affaires
sociales (IGAS) et à l'Inspection générale des finances (IGF) de
conduire une mission relative à la gestion de l'assurance maladie
obligatoire (AMO) et complémentaire (AMC). Cette mission s'inscrit dans
le cadre des travaux lancés pour mettre en oeuvre la démarche de «
modernisation de l'action publique » (MAP) initiée par le Gouvernement.
Après avoir établi un diagnostic de la structuration et des coûts de
gestion de l'assurance maladie obligatoire et complémentaire, le rapport
détaille les recommandations de la mission en matière d'amélioration
des processus métier, de recherche d'efficience par comparaison aux
meilleures pratiques constatées et de réorganisation structurelle de
l'assurance maladie. Puis, il conclut sur la combinaison de ces
différents axes, sur le calendrier de déploiement des actions à
entreprendre et sur les gains à en attendre à court terme (2017) et à
moyen terme (2020)
F) - Ce que la médecine soviétique nous enseigne - Yuri N. Maltsev, du Mises Institute
La Sécurité sociale a perverti les mentalités, les Français n'ont plus
aucune idée de la valeur des choses. Tout irait mieux si on rendait leur
argent aux Français avec moins de charges sur leur salaire. Les gens
qui pensent que la santé est gratuite sont soit abrutis par l'État soit
ils n'ont jamais lu leur feuille de paie sur laquelle figurent leurs
cotisations. Henri Pigeat.
A) - INTRODUCTION
Par lettre de mission en date du 15 janvier 2013, la ministre des affaires sociales et de la
Santé et le ministre délégué chargé du Budget ont demandé à l’Inspection générale des
affaires sociales (IGAS) et à l’Inspection générale des finances (IGF) de conduire une mission
relative à la gestion de l’assurance maladie obligatoire (AMO) et complémentaire
(AMC).
Cette mission s’inscrit dans le cadre des travaux lancés pour mettre en œuvre la démarche de
« modernisation de l’action publique » (MAP) initiée par le Gouvernement, qui vise tout à la
fois à « simplifier l’administration, améliorer l’efficience de l’action publique et promouvoir ainsi
de nouvelles modalités d’intervention de la puissance publique ». Sa coordination a été confiée
au directeur de la sécurité sociale.
La mission avait pour objet « d’approfondir l’état des lieux en matière de dépenses de
gestion de l’assurance maladie obligatoire et complémentaire », et de proposer des
pistes de réduction de ces dépenses et d’amélioration de la qualité de service offerte
aux assurés.
Plutôt que de s’engager dans des comparaisons internationales difficiles à exploiter, la
mission a procédé par analyse des études et des données nationales disponibles3, ainsi que
par l’exploitation d’un questionnaire adressé aux opérateurs de l’AMO et à quatre des cinq
fédérations d’organismes complémentaires4 (FNMF5, FFSA6, CTIP7, GEMA8) pour
transmission à leurs principaux membres. Ce questionnaire, portant sur les coûts de gestion
et sur la volumétrie des unités d’œuvre du secteur, a été rempli par l’ensemble des caisses
gérant la part obligatoire et par onze caisses complémentaires, toutes rattachées à la FNMF.
La mission a nourri ses réflexions de plus de 60 entretiens auprès des acteurs concernés
(représentants des administrations centrales, directeurs des organismes de l’AMO et de
l’AMC, cf. liste des personnes rencontrées) et a effectué plusieurs visites dans des structures
locales de gestion (trois CPAM, une caisse de la MSA, une caisse du RSI).
Le secteur de l’assurance maladie est marqué par le poids des systèmes d’information (SI),
qui structurent profondément son organisation et contribuent à expliquer les écarts
d’efficience entre organismes. Par ailleurs, la lettre de mission indiquait que « les éventuelles
propositions d’évolution organisationnelle [devraient] intégrer les capacités offertes par les SI
en termes de référentiel et d’échanges de données ». Aussi, et étant donnée l’expertise requise
pour l’analyse d’outils matériels et logiciels gérant plusieurs millions de bénéficiaires, la
mission s’est appuyée sur le SG MAP pour étudier ces sujets, à travers le recours à une équipe
de trois consultants spécialisés.
3 Comptes de la sécurité sociale, rapport annuel de la DREES sur les organismes complémentaires, comptabilité
analytique des CPAM établie par la CNAMTS, statistiques du RNIAM et du GIE SESAM Vitale. 4 La fédération nationale indépendante des mutuelles (FNIM) constitue le cinquième membre de l’union nationale
des organismes d'assurance maladie complémentaire (Unocam), qui représente l’ensemble des organismes
complémentaires. 5 Fédération Nationale de la Mutualité Française. 6 Fédération Française des Sociétés d’Assurance. 7 Centre Technique des Institutions de Prévoyance. 8 Groupement des Entreprises Mutuelles d’Assurance.
La mission a conduit ses travaux dans le cadre spécifique de la MAP : après un comité de
pilotage de lancement le 1er mars 2013 regroupant les trois principaux régimes de protection
sociale (CNAMTS, RSI, MSA), la DREES ainsi que des représentants du ministère de
l’agriculture et du ministère du budget, la mission a présenté l’avancement de ses travaux à
deux échéances (diagnostic le 14 mai 2013, propositions le 5 juillet 2013). Les organismes
complémentaires et les régimes spéciaux ont été associés à travers deux comités de pilotage
distincts, réunis au mois d’avril (respectivement le 11 et le 17 avril 2013) pour le démarrage
de l’étude puis au mois de juillet à l’occasion de la présentation des propositions
(respectivement le 16 et le 15 juillet 2013).
Après avoir établi un diagnostic de la structuration et des coûts de gestion de l’assurance
maladie obligatoire et complémentaire (partie I), le présent rapport détaille les
recommandations de la mission en matière d’amélioration des processus métier (partie II),
de recherche d’efficience par comparaison aux meilleures pratiques constatées (partie III) et
de réorganisation structurelle de l’AMO (partie IV). La partie V conclut sur la combinaison de
ces différents axes, sur le calendrier de déploiement des actions à entreprendre et sur les
gains à en attendre à court terme (2017) et à moyen terme (2020).
La mission précise que ses travaux ne visent pas à comparer les performances de l’AMO et de
l’AMC en matière de coûts de gestion, mais à en réduire le montant global ; les deux secteurs
opèrent sur des activités dont l’intersection et la comparabilité sont limitées, ainsi que
l’illustre le rapport de la DREES paru en 20139.
Enfin, la mission a considéré pour établir ses propositions que chacun des régimes
obligatoires était maintenu et que les droits à prestations y demeuraient inchangés.
9 Rapport 2012 sur la situation financière des organismes complémentaires assurant une couverture santé, DREES,
mars 2013.
Les assurances santé privées étant moins chères et plus efficaces que la
Sécu, ceux qui ont le choix ne veulent pas qu'on les réintègre du
monopole de la Sécurité sociale. Les frontaliers ne veulent pas être
eux aussi les vaches à lait de l'État français et veulent garder le
droit de conserver leurs assurances privées.
B) - SYNTHÈSE La gestion de l’assurance maladie obligatoire et complémentaire a coûté 12,5 Md€1 à la
collectivité en 2011. Dans le cadre de la politique de « Modernisation de l’Action Publique », les
Ministres en charge du Budget, d’une part, et de la Santé, d’autre part, ont demandé à la
mission d’examiner tous les moyens permettant d’améliorer l’efficience de gestion de
l’assurance‐maladie obligatoire et complémentaire.
La gestion du risque maladie est fortement structurée par la distinction entre assurance
maladie obligatoire (AMO) et complémentaire (AMC), malgré certaines exceptions anciennes
telles que le régime d’Alsace‐Moselle ou les mutuelles de la fonction publique, ou plus
récentes s’agissant de la gestion de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU‐C). Tant l’AMO que l’AMC sont marquées par un important éclatement institutionnel, plus que
par le nombre ou par la complexité des processus dont elles ont la charge.
Au total, 86 opérateurs gèrent ainsi 14 régimes obligatoires d’assurance‐maladie. Aux trois
principaux opérateurs (CNAMTS, MSA, RSI) s’ajoutent 11 régimes spéciaux, les organismes
délégataires du régime général (étudiants, fonctionnaires, etc.)2 et les 20 organismes
conventionnés du RSI, le Gamex, etc.
L’éclatement du secteur de l’AMC est plus important encore avec plusieurs centaines
d’organismes assurant une prise en charge complémentaire (682 à fin 2011). Toutefois, la
recherche d’une efficience accrue, le respect des règles de solvabilité les plus récentes et la
volonté de se doter d’une couverture nationale, amènent à des regroupements rapides dans
le secteur de l’AMC et à une réduction forte du nombre des intervenants.
S’agissant des processus métiers, l’assurance maladie est caractérisée par un nombre réduit
de processus et par un traitement de masse des opérations. Il s’agit principalement de la
gestion des bénéficiaires (affiliation, mutations, mise à jour des informations de l’assuré), de
la liquidation des prestations en nature (remboursement des soins médicaux), de la
liquidation des prestations en espèces (versement des indemnités journalières), et de la
fonction d’accueil des bénéficiaires. A titre d’illustration, ces processus représentent au total
les deux tiers des effectifs des caisses primaires d’assurance maladie (CPAM).
Au‐delà du constat de l’égale importance pour la collectivité des coûts de gestion de l’AMO et
de l’AMC, qui représentent respectivement 6,5 et 6,0 Md€ sur les 12,5 Md€ de coût total, la
mission n’a pas cherché à établir de comparaison entre les performances de gestion
des régimes obligatoires, d’une part, et des acteurs du champ complémentaire, d’autre
part. En effet, la mission a considéré qu’il ne lui appartenait pas d’aborder le sujet de la
partition de l’assurance maladie entre AMO et AMC, pas plus que de remettre en question les
droits à prestations actuels ou de juger de l’existence même de régimes distincts d’assurance‐maladie.
La mission s’est appliquée, en revanche, à analyser les coûts de gestion de chacun des
acteurs de l’AMO et de ceux de l’AMC, afin d’identifier les leviers, spécifiques à chacun,
permettant de réduire ces coûts.
1 Sources : commission nationale des Comptes de la Sécurité sociale pour l’assurance maladie obligatoire, DREES
pour l’assurance maladie complémentaire.
2 10 mutuelles de fonctionnaires (dont MFPS agissant pour le compte de 19 mutuelles), 11 mutuelles étudiantes,
11 mutuelles relevant de l’article L. 211‐4 du code de la Sécurité sociale (dont des mutuelles de fonctionnaires
territoriaux et hospitaliers).
S’agissant, en premier lieu, de l’AMO, la mission a constaté l’existence de gains d’efficience
importants dans la période récente à la faveur d’une dématérialisation croissante des feuilles
de soins, rendue elle‐même possible par la diffusion des cartes SESAM‐Vitale. Toutefois, la
mission a aussi noté la persistance d’une très grande variabilité des niveaux d’efficience
parmi les gestionnaires : en retenant comme indicateur, par exemple, le coût moyen de
gestion par bénéficiaire, celui‐ci varie entre les organismes dans un rapport de 1 à 5.
La réalisation à l’avenir de nouvelles économies sur la gestion de l’AMO est possible et
pourrait, selon la mission, résulter de la mise en œuvre de trois orientations principales :
la poursuite des gains d’efficience sur les processus de gestion est clairement réalisable
grâce à l’achèvement de la dématérialisation du traitement des prestations en nature, à
une nette amélioration de la dématérialisation des prestations en espèces et grâce à
l’automatisation de certains actes de gestion du fichier des bénéficiaires. D’ores et déjà,
certains projets majeurs afférents aux systèmes d’information (SI) de l’assurance
maladie tels que le « programme 2 » de la CNAMTS ou la déclaration sociale nominative
(DSN) doivent conduire à de nouveaux gains de productivité, dans des conditions que la
mission s’est attachée à préciser. Selon des hypothèses prudentes, l’économie à moyen
terme (2017) pourrait s’élever à 542 M€ par an ;
la poursuite de la réduction des écarts de performance, au sein de chacun des grands
réseaux de caisses (CNAMTS, MSA, RSI), mais aussi entre les principaux régimes et les
régimes spéciaux serait également de nature à autoriser des gains importants en
gestion. Selon l’ambition voulue en la matière, la mission a chiffré les gains pouvant
être attendus dans une fourchette allant de 425 à 730 M€. Il ne s’agit, toutefois, pas de
gains entièrement cumulables avec ceux qui résulteraient des progrès de la
dématérialisation ;
enfin, alors que se profilent des investissements lourds et qu’interviennent des
rapprochements de pure opportunité entre certains opérateurs du régime obligatoire,
la définition d’une cible d’organisation de la gestion de l’AMO est indispensable pour
éviter à moyen terme des choix qui entretiennent les redondances et les surcoûts
constatés. La mission considère qu’une réorganisation structurelle de l’AMO avec la
cible à terme de deux opérateurs de gestion serait de nature à générer d’importantes
économies de gestion : de l’ordre de 440 M€ par an. Pour chaque organisme gérant un
régime obligatoire, il convient en effet de se demander si ce dernier régime ne pourrait
être géré par un autre organisme, plus grand et plus efficient, à un coût inférieur. Sur la
base d’une comparaison entre le coût moyen de gestion des organismes de l’AMO et le
coût marginal de reprise des régimes concernés par un organisme majeur comme la
CNAMTS ou la MSA, la mission aboutit à préconiser :
à court terme (2014), la reprise en gestion des étudiants par les CPAM et la
reprise par la MSA des exploitants agricoles couverts par le Gamex ;
à moyen terme, l’intégration de la gestion des régimes spéciaux au sein, selon les
cas, de la CNAMTS ou de la MSA ; la reprise en gestion par les CPAM des
fonctionnaires et affiliés aux sections locales mutualistes ; la rationalisation forte
de la délégation de gestion « maladie » du RSI.
L’examen des pyramides des âges des grands acteurs de l’AMO indique l’existence de départs
en retraite massifs d’ici 2020 (24 000 pour la CNAMTS par exemple). La mission considère
que la période à venir (2013‐2020) constitue la dernière fenêtre permettant à la fois d’opérer
les gains de productivité envisagés ci‐dessus par simple non‐remplacement de certains
départs, et de procéder au reclassement systématique et intégral de la totalité des effectifs
concernés par les réorganisations structurelles.
S’agissant des coûts de l’assurance maladie complémentaire, en second lieu, la mission
formule une série de recommandations de nature à les réduire tant pour les opérateurs des
couvertures complémentaires que pour les assurés eux‐mêmes.
Ayant déjà constaté les économies réalisées grâce à la dématérialisation des prestations en
nature et à l’automatisation de l’interface RO/RC, la mission considère comme nécessaire
d’achever l’intégration de la totalité des relations RO/RC. Au moyen, par exemple, de la
procédure d’échange automatisée Noémie 1, l’économie réalisable pour l’AMC s’élèverait ici à
191 M€ par an auxquels s’ajouteraient 153 M€ pour les seuls assurés.
Plus généralement, afin d’exercer une pression à la baisse sur les frais de gestion des
complémentaire‐santé, la mission estime nécessaire de renforcer la transparence sur les
coûts de gestion au profit des assurés. En outre, dans l’hypothèse où cette orientation
n’entrainerait pas une diminution significative des frais de gestion dans les années à venir, la
mission considère que la modération des frais de gestion pourrait être ajoutée aux conditions
existantes des contrats « solidaires » et « responsables », qui ouvrent droit à des déductions
fiscales et sociales.
Des gens qui ne cotisent pas à l'usine à gaz de l'Assurance maladie
française bénéficient quand même de celle-ci quand les cotisants sont
eux-mêmes privés de certaines prestations. L'AME et la bonne conscience. Michel Rocard : "La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit en prendre fidèlement sa part."
C) - CONCLUSION
Conformément à la demande des Ministres de la Santé et du Budget, dans le cadre de la
Modernisation de l’Action Publique, la mission a examiné les moyens permettant d’améliorer
l’efficience de la gestion de l’assurance‐maladie, c’est‐à‐dire littéralement le rapport entre les
moyens consacrés par la collectivité et le service rendu aux assurés sociaux.
Le champ de la mission a été défini avec soin : le service rendu par l’assurance‐maladie, les
droits à prestations, l’existence de différents régimes d’assurance‐maladie et la partition
même de l’assurance maladie entre une partie obligatoire et une partie complémentaires, ont
été considérés comme des données intangibles. Aucune des propositions de la mission ne vise
à revenir sur l’un de ces points.
En revanche, la mission s’est appliquée à dégager tous les leviers permettant de réduire
les coûts de gestion de l’assurance maladie qui représentent les deux tiers d’un point
de PIB dans notre pays, et de simplifier dans le même temps le service rendu à l’usager :
en identifiant les gains possibles grâce à une optimisation des processus à l’œuvre dans
l’assurance‐maladie ;
en signalant les gains qui résulteraient de la généralisation des meilleures pratiques de
gestion au sein et entre les organismes en charge de l’assurance‐maladie ;
en imaginant les réorganisations structurelles de nature à faire baisser le coût du
service rendu à l’assuré social et de simplifier ses démarches.
Sur la base d’hypothèses prudentes, la mission a ainsi mis en évidence une série de mesures
susceptibles de permettre la réalisation de gains importants : à hauteur de près de 2 milliards
d’euros annuels à l’horizon 2020, soit 16 % des coûts de gestion actuels.
Il ne s’agit pas ici de méconnaitre les difficultés inhérentes à la conduite d’un tel ensemble de
réformes. Toutefois, dans un contexte financier difficile, celles‐ci sont possibles et d’une
importance macroéconomique significative.
En outre, les prévisions de départs en retraite dans le régime général et à la MSA, offrent
l’occasion unique de pouvoir conduire ces réformes sans procéder à aucun licenciement et
en pouvant reclasser l’ensemble des agents éventuellement impactés.
D’ici quelques années, les réformes proposées ne seront pas moins nécessaires, même si
l’amélioration tendancielle de la productivité dans le champ de l’assurance maladie se
poursuivra. Mais les réformes proposées cesseront de pouvoir être conduites dans le respect
de l’emploi et, probablement, de la diversité des régimes.
Aussi, les mesures présentées par la mission n’ont‐elles pas à être menées dans la
précipitation, mais doivent être engagées dans les meilleurs délais.
A Paris, le 13 Septembre 2013
L’inspecteur des Finances
Boris RAVIGNON L’inspecteur des Finances
Arnaud LAURENTY Sous la supervision de
L’inspecteur général des Finances
François AUVIGNE
L’inspectrice des Affaires Sociales
Virginie CAYRE
L’inspectrice des Affaires Sociales
Caroline GARDETTE
Le conseiller général
des Etablissements de Santé
Xavier CHASTEL
L'assurance maladie est un dispositif chargé d'assurer un
individu face à des risques financiers de soins en cas de maladie,
associé parfois au versement d'un revenu minimal lorsque l'affection
prive la personne de travail. C'est un dispositif de sécurité sociale (au sens large) et de protection sociale.
Un système d'assurance maladie étatique peut être géré par un
organisme d’État, délégué à des organismes privés, ou bien être mixte.
Le fonctionnement, comme toutes les assurances, est basé sur la mutualisation du risque : chaque personne cotise, en échange de quoi elle est remboursée selon un barème fixé.
Concernant un système d'assurance maladie étatique, le premium
payé par l'assuré ne suit pas forcément les règles de l'assurance pure,
c’est-à-dire basé uniquement sur le risque. En effet, le système
étatique remplit à la fois une fonction d'assurance pure et une fonction
de répartition dans lequel les plus aisés payent l'assurance des plus
défavorisés.
Les libéraux sont opposés à un tel système de "redistribution sociale" collectiviste ou social-démocrate. En effet, il n'y a plus de rapport entre la prime et le risque couvert, il n'y a plus de contrat avec la responsabilité qui l'accompagne, on rend arbitrairement certaines personnes irresponsables, et d'autres responsables.
L'assurance obligatoire avec cotisations proportionnelles au revenu (comme c'est le cas en France) entraîne l'absence complète de responsabilité
des assurés : on ne peut pas demander à quelqu'un d'être responsable
quand on l'empêche d'être libre, c'est ce qu'on appelle une double contrainte. Les gouvernements
ont beau jeu d'en appeler à la responsabilité des "assurés"
(assujettis) alors qu'ils les déresponsabilisent en leur enlevant toute liberté de choix. D'où surconsommation médicale, files d'attente, déremboursements permanents, etc.
Certains (comme Hans-Hermann Hoppe)
mettent en doute l'assurabilité même de la santé : en effet, notre
santé n'est pas totalement aléatoire, puisque par nos comportements nous
pouvons grandement l'influencer (alimentation, tabac, hygiène de vie).
Est-il juste qu'un non-fumeur participe aux frais de santé d'un fumeur
atteint d'une maladie des poumons ? La sélection du risque fait partie
intégrante du métier de l'assureur. Cela signifie-t-il qu'un handicapé
ou quelqu'un de gravement malade doive être laissé aux seuls soins de la
solidarité
privée, faute de pouvoir être couvert par une assurance ? L'assurance
par définition couvre le risque aléatoire, et non les événements
certains : il suffirait donc d'être assuré avant l'événement, par exemple dès la naissance. Une telle prise en charge de soi-même semble impensable dans les pays où l'étatisme
oblitère la responsabilité individuelle en prétendant s'occuper de la
santé de chacun. Pourtant que fait l'État (ou la gestion "collective" au
travers d'institutions telles que la Sécurité sociale en France) si ce
n'est jouer le rôle d'un assureur - ce qu'il fait très mal et à un coût
démesuré ?
Les Français sont les plus grands consommateurs au monde (per capita) d'antidépresseurs et autres psychotropes. Dans
le pays du modèle social que le monde entier envie (mais que personne
ne copie), les Français broient du noir et se shootent aux drogues
anxiolytiques et antidépresseurs, ce qui coûte cher à l'Assurance
Maladie. Les Français, un peuple anxieux et déprimé.
Supposez que le gouvernement intervienne. Il est aisé de deviner le
rôle qu'il s'attribuera. Son premier soin sera de s'emparer de toutes
ces caisses sous prétexte de les centraliser ; et pour colorer cette
entreprise, il promettra de les grossir avec des ressources prises sur
le contribuable [...] Ensuite, sous prétexte d'unité, de solidarité (que
sais-je ?), il s'avisera de fondre toutes les associations en une seule
soumise à un règlement uniforme. Mais, je le demande, que sera devenue
la moralité de l'institution quand sa caisse sera alimentée par
l'impôt ; quand nul, si ce n'est quelque bureaucrate, n'aura intérêt
à défendre le fonds commun ; quand chacun, au lieu de se faire un
devoir de prévenir les abus, se fera un plaisir de les favoriser ; quand
aura cessé toute surveillance mutuelle, et que feindre une maladie ne
sera autre chose que jouer un bon tour au gouvernement ?
Le système poursuit en réalité d'autres finalités que celle de soigner
et de guérir les malades. La Sécurité sociale est en effet devenue un
gigantesque mécanisme de redistribution de rentes au profit d'intérêts
puissamment structurés et implantés au coeur de la vie politique
française.
En 1918, l’Union soviétique est devenue le premier pays à promettre
l’universalité des soins de santé du berceau à la tombe, par la
socialisation complète de la médecine. Le « droit à la santé » est
devenu un droit constitutionnel des citoyens soviétiques.
Les avantages proclamés de ce système consistaient en ce
qu’il réduirait les dépenses et éliminerait les pertes qui proviennent
de la duplication inutile et du parallélisme ─ c’est-à-dire de la
concurrence.
Ces buts étaient semblables à ceux déclarés par Barack Obama et Nancy
Pelosi ─ des buts séduisants et humains de couverture universelle et de
bas coûts. Où est la différence ?
La saleté, les odeurs, les chats errants dans les corridors,
l’ivrognerie du personnel médical et l’absence de savon et de produits
nettoyants, additionnés au désespoir et à la frustration, ont paralysé
le système.
Le système a eu des décennies pour réussir, mais l’apathie répandue
et la pauvre qualité du travail ont paralysé le système des soins. Dans
les profondeurs de l’expérience socialiste, les établissements de soins
en Russie étaient au moins cent ans derrière le niveau moyen américain.
De plus, la saleté, les odeurs, les chats errants dans les corridors,
l’ivrognerie du personnel médical et l’absence de savon et de produits
nettoyants, additionnés au désespoir et à la frustration, ont paralysé
le système. Selon les évaluations officielles russes, 78% de toutes les
victimes du sida en Russie ont contracté le virus par des aiguilles sales ou du sang contaminés par le virus dans les hôpitaux d’État.
L’irresponsabilité s’exprimant ainsi : « Ils feignent de nous payer
et nous feignons de travailler » a causé la piètre qualité des services,
la corruption répandue et d’innombrables décès. Mon ami, un
neurochirurgien célèbre en Russie d’aujourd’hui, recevait un salaire
mensuel de 150 roubles ─ un tiers du salaire moyen d’un conducteur
d’autobus.
Pour recevoir les services minimums des médecins et du personnel
infirmier, les patients devaient donner des pots-de-vin. J’ai même été
témoin du cas d’un malade qui, n’ayant pu acquitter le pot de vin, est
mort en essayant d’atteindre un cabinet de toilette au bout du long
couloir après une chirurgie cérébrale. L’anesthésie n’était pas chose
usuelle pour les avortements ou les chirurgies mineures de l’oreille, du
nez, de la gorge et de la peau. C’était un moyen d’extorsion par les
bureaucrates sans scrupules de la médecine.
Pour améliorer la statistique concernant la mortalité élevée dans le
système, on donnait généralement congé aux patients avant qu’ils ne
donnent leur dernier souffle.
Ayant été député populaire dans la région de Moscou de 1987 à 1989,
j’ai reçu beaucoup de plaintes de négligence criminelle, de pots-de-vin
pris par des apparatchiks de la médecine, des ambulanciers ivres et
d’intoxication alimentaire dans les garderies et les hôpitaux. Je me
rappelle le cas d’une fille de quatorze ans de ma zone qui est morte de
néphrite aiguë dans un hôpital de Moscou. Elle est morte parce qu’un
docteur avait décidé qu’il valait mieux économiser les précieux films
radiographiques (importés par les Soviets contre de la monnaie forte) au
lieu de revérifier son diagnostic. Ces radios auraient réfuté son
diagnostic de douleur neuropathique.
Au lieu de cela, le docteur a traité l’adolescente avec une compresse
chaude, ce qui l’a tuée presque immédiatement. Il n’y avait aucun
remède légal pour les parents et les grands-parents de la jeune fille.
Par définition, un système de payeur unique ne peut pas permettre un tel
remède. Les grands-parents de la fille ne pouvant pas faire face à
cette perte sont tous les deux morts dans les six mois suivants. Le
docteur n’a reçu aucune réprimande officielle.
Ce n’est pas étonnant que les fonctionnaires et bureaucrates du
gouvernement du Parti communiste, dès 1921 (trois ans après la
socialisation de la médecine par Lénine),
se soient rendu compte que le système égalitaire des soins était bon
seulement pour leurs intérêts personnels comme donneurs, administrateurs
et distributeurs de rations ─ mais pas comme utilisateurs privés du
système.
Comme dans tous les pays avec la médecine socialiste, un système à deux vitesses a été créé.
Ainsi, comme dans tous les pays avec la médecine socialiste, un
système à deux vitesses a été créé : un pour la masse populaire, et
l’autre, d’un niveau de service complètement différent, pour les
bureaucrates et leurs serviteurs intellectuels. En URSS, c’était souvent
le cas, tandis que les ouvriers et des paysans mouraient dans les
hôpitaux d’État, la médecine et l’équipement qui auraient pu les sauver
demeuraient là inutilisés dans le système de la nomenklatura.
À la fin de l’expérience socialiste, le taux de mortalité infantile
officiel en Russie était de plus de 2,5 fois plus haut qu’aux États-Unis
et plus de cinq fois que celui du Japon. Le taux de 24,5 morts par 1
000 naissances vivantes a été remis en question récemment par plusieurs
députés au Parlement russe, qui prétendent que c’est sept fois plus haut
qu’aux États-Unis. Ce serait un taux de mortalité russe de 55, comparé
au taux américain de 8,1 par 1 000 naissances vivantes. (Au Québec, le
taux est de 333,3 par 1 000 naissances à cause des avortements.)
La plupart des pays ne comptent pas les morts des prématurés.
Certains ne comptent pas les morts qui arrivent dans les 72 premières
heures. Quelques pays ne comptent pas même les morts dans les deux
premières semaines de leur vie. À Cuba, qui se fait fort d’un taux de
mortalité infantile très bas, les enfants en bas âge sont seulement
enregistrés quand ils ont plusieurs mois, sortant ainsi hors de la
statistique officielle toutes les nombreuses morts d’enfants en bas âge
qui ont lieu dans les premiers mois de vie.
Dans les régions rurales de Karakalpakia, de Sakha, de Tchétchénie,
de Kalmykia et d’Ingushetia, le taux de mortalité infantile est près de
100 par 1 000 naissances, mettant ces régions dans la même catégorie que
l’Angola, le Tchad et le Bangladesh. Des dizaines de milliers d’enfants
en bas âge tombent victimes de la grippe chaque année et la proportion
d’enfants mourant de la pneumonie et la tuberculose sont en
augmentation. Le rachitisme, causé par un manque de vitamine D et
inconnu dans le reste du monde moderne, tue beaucoup de jeunes.
Les dégâts utérins sont répandus, merci aux 7,3 avortements que la
femme moyenne russe subit pendant ses années de maternité. En gardant à
l’esprit que beaucoup de femmes évitent les avortements, la moyenne de
7,3 signifie que beaucoup de femmes ont une douzaine ou plus
d’avortements dans leur vie.
Même aujourd’hui, selon le Comité de statistique d’État, l’espérance
de vie moyenne pour les hommes en Russie est de moins de 59 ans ─ 58 ans
et 11 mois ─ tandis que celle des femmes est de 72 ans. La moyenne
combinée est de 65 ans et trois mois. [2]
En comparaison, la durée de la vie moyenne des Américains est de 73 ans
et pour les Américaines de 79 ans. Aux États-Unis, l’espérance de vie à
la naissance pour la population totale a atteint le record américain de
77,5 ans, de 49,2 ans plus élevé qu’il ne l’était il y a un siècle.
L’espérance de vie russe à la naissance est inférieure de 12 ans. [3]
Après soixante-dix ans de socialisme, 57% de tous les hôpitaux russes
n’avaient pas l’eau chaude courante et 36% des hôpitaux situés dans les
secteurs ruraux de la Russie n’avaient pas d’eau ou d’égout du tout.
N’est-il pas étonnant que le gouvernement socialiste, en développant
l’exploration spatiale et des armes sophistiquées, ignore complètement
les besoins humains de base de ses citoyens ?
La qualité épouvantable des services n’est pas simplement la
caractéristique de la Russie barbare et autres nations de l’Europe de
l’Est : c’est le résultat direct du monopole de l’État sur les soins et
il peut arriver dans n’importe quel pays. En Angleterre civilisée, par
exemple, la liste d’attente pour les chirurgies est presque de 800 000
pour une population de 55 millions. L’équipement dernier cri est
inexistant dans la plupart des hôpitaux britanniques. En Angleterre,
seulement 10% des dépenses des soins de santé proviennent du privé.
La Grande-Bretagne a ouvert la voie dans la technologie de dialyse
des reins, mais le pays a encore un des taux de dialyse les plus bas
dans le monde. La Brookings Institution (sûrement pas un partisan du
libre marché) a constaté que chaque année, 7 000 Britanniques ayant
besoin d’un remplacement de la hanche, entre 4 000 et 20 000 ayant
besoin d’un pontage coronarien, et environ 10 000 à 15 000 ayant besoin
d’une chimiothérapie, se voient refuser les soins médicaux en
Grande-Bretagne.
La discrimination selon l’âge est en particulier apparente dans tous
les systèmes lourdement étatisés des soins de santé. En Russie, les
patients de 60 ans et plus sont considérés comme des parasites sans
valeur, et ceux de plus de 70 ans n’ont souvent pas droit aux soins
élémentaires de santé.
Au Royaume-Uni, les 55 ans et plus n’ont pas droit à la dialyse dans
35% des centres de dialyse, 45% des patients des 65 ans et plus n’ont
pas droit au traitement, et ceux de 75 ans sont rarement soignés.
Au Canada, la population est divisée en trois tranches d’âge en
fonction de leur accès aux soins : ceux de 45 ans et moins, les 45-65
ans et les 65 ans et plus. Inutile de dire que le premier groupe, les
contribuables actifs, sont prioritaires.
Les chantres de la médecine socialiste aux États-Unis emploient la tactique de propagande soviétique pour atteindre leurs buts. Michael Moore est un des propagandistes socialistes les plus en vue et les plus efficaces aux États-Unis. Dans son film Sicko,
il compare injustement et défavorablement les services médicaux des
patients plus vieux aux États-Unis aux soins des maladies complexes et
incurables en France et au Canada pour les accouchements routiniers.
S’il avait fait la réciprocité ─ c’est-à-dire comparer les soins pour
les accouchements routiniers aux États-Unis avec ceux réservés aux
patients âgés avec des maladies complexes et incurables dans des
systèmes de soins socialisés ─ le film aurait été le même, sauf que le
système des soins des États-Unis semblerait idéal et ceux du
Royaume-Uni, du Canada et de la France sembleraient barbares.
Maintenant, aux États-Unis, la population subit le lavement de
cerveau pour accepter la discrimination selon l’âge dans le système de
santé. Ezekiel Emanuel est le directeur du Département de Bioéthique
Clinique, à l’Institut National de Santé des États-Unis, et l’un des
architectes du programme de réforme de la santé d’Obama. Il est aussi le
frère de Rahm Emanuel, le chef du personnel d’Obama à la Maison
Blanche. Foster Friess annonce qu’Ezekiel Emanuel a écrit que l’on ne
doit pas garantir la sécurité sociale aux individus qui sont
irréversiblement incapables de devenir des citoyens participants. Un
exemple évident ne garantit pas de sécurité sociale aux déments. [4]
Dans une œuvre de collaboration écrite par Emanuel parut dans le journal médical The Lancet en janvier 2009, les auteurs écrivent :
« À la différence de l’assignation [des soins] par le sexe ou la
race, l’assignation selon l’âge n’est pas de la discrimination
désobligeante ; chaque personne passe par des étapes de la vie
différentes plutôt qu’un simple âge. Même si les 25 ans ont la priorité
sur les 65 ans, tous les 65 ans ont déjà eu 25 ans. Le traitement des 65
ans diffère à cause des stéréotypes ou des mensonges serait « agéiste » [5] ; les traiter différemment parce qu’ils ont déjà vécu plus d’années à vivre ne l’est pas. » [6]
La médecine socialiste créera la bureaucratie massive de l’État ─
semblable à nos zones scolaires unifiées ─ imposera des mandats coûteux
aux employeurs, détruisant les emplois en étendant la couverture et en
imposant des contrôles des prix qui mèneront inévitablement aux manques
et à la mauvaise qualité du service. Il mènera aussi au rationnement
d’économies réalisées par des moyens autres qu’une action sur les prix
(c’est-à-dire le rationnement basé sur des considérations politiques, la
corruption et le népotisme) de soins par les bureaucrates du
gouvernement.
Des économies réelles dans un système de soins socialisé pourraient
être réalisées seulement en serrant les fournisseurs et en refusant les
soins ─ il n’y a aucune autre façon de sauver. Les mêmes arguments ont
été employés pour défendre l’agriculture de coton au Sud avant la Guerre
civile. L’esclavage a certainement réduit les coûts de main-d’œuvre,
éliminé les pertes causées par la négociation salariale et évité la
duplication inutile et le parallélisme.
En supportant la vague de la médecine socialisée, les professionnels
de la santé américains sont comme des moutons invitant les loups : ils
ne comprennent pas que les coûts élevés des soins médicaux aux
États-Unis sont partiellement dus au fait que les professionnels de la
santé américains ont le niveau le plus haut de rémunération dans le
monde. Une autre source du haut coût de nos soins provient des
règlements du gouvernement sur l’industrie, des règlements qui empêchent
la compétition de baisser les coûts. Des règles existantes comme les
certificats de besoin, les permis et autres restrictions de la
disponibilité des services de soins empêchent la compétition et, donc,
aboutissent à des coûts plus élevés et des services réduits.
La plupart des pays asservis par l’empire soviétique ont délaissé le système entièrement socialiste par la privatisation.
Les systèmes médicaux socialisés n’ont pas amélioré la santé générale
ou le niveau de vie n’importe où. En fait et le raisonnement analytique
et la preuve empirique démontrent le contraire de la conclusion. Mais
l’échec lamentable de la médecine socialiste pour améliorer la santé
populaire et la longévité n’a pas affecté son attrait pour les
politiciens, les administrateurs et leurs laquais intellectuels en quête
de pouvoir absolu et de contrôle total.
La plupart des pays asservis par l’empire soviétique ont délaissé le
système entièrement socialiste par la privatisation en s’assurant qu’il y
ait de la concurrence dans le système de santé. D’autres, incluant
beaucoup de démocraties européennes socialistes, ont l’intention de
privatiser le système de soins à la longue et de décentraliser le
contrôle médical. On voit la propriété privée d’hôpitaux et d’autres
unités comme un facteur déterminant critique d’un nouveau système plus
efficace et humain.
« Russian Life Expectancy on Downward Trend » (St. Petersburg Times, 17 janvier 2003). ↩
Rapport du CRS pour le Congrès américain : « Life
Expectancy in the United States. » Mis à jour le 16 août 2006, Laura B.
Shrestha, Order Code RL32792. ↩
Foster Friess, « Can You Believe Denying Health
Care to People with Dementia Is Being Considered? » (14 juillet 2009).
Voir également Ezekiel J. Emanuel, « Where Civic Republicanism and
Deliberative Democracy Meet » (The Hastings Center Report, vol. 26, no.
6). ↩
NdT : Agéiste = faisant preuve d’âgisme ; attitude
ou comportement visant à déprécier les individus du fait de leur âge. Ce
terme, formé par analogie avec « racisme », « sexisme », s’emploie pour
désigner la discrimination ou la ségrégation dont sont victimes des
personnes du fait de leur âge, et plus particulièrement les personnes
âgées.
Le regroupement des personnes âgées en catégories en fonction de leur
âge chronologique (« jeunes vieux », « vieux vieux », « troisième âge
», « quatrième âge ») peut être vu comme une manifestation d’âgisme.). ↩
Govind Persad, Alan Wertheimer, et Ezekiel J. Emanuel, « Principles for Allocation of Scarce Medical Interventions » (The Lancet, vol. 373, issue 9661). ↩
Par Yuri N. Maltsev. publié le 21 août 2009 Traduit par Clouseau
Yuri N. Maltsev,
du Mises Institute, a travaillé comme économiste dans l’équipe de
réforme économique de Mikhaïl Gorbatchev avant de passer aux États-Unis.
Il est le rédacteur de Requiem for Marx. Il enseigne l’économie au Carthage College.
540 euros, c'est en moyenne ce qu'il manque aux Français pour boucler
les fins de mois et c'est la dépense sociale qui grève le salaire des
Français. Certains s'affranchissent du monopole de la Sécu et
s'assurent dans le privé. C'est une tendance qui monte, des associations
se sont créées pour sortir de la Sécu mais les médias préfèrent ne pas
en parler. C'est une révolte contre la spoliation de l'État et si
ceux qui partent de la Sécu sont assez nombreux, c'est la fin de la
redistribution et de la Sécu. Nicolas Doze.