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L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...
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Librement vôtre - Faisons ensemble la liberté, la Liberté fera le reste.
Al,
Sommaire:
A) Prises d’otages ... ou archaïsmes suicidaires ? - Xavier GUILHOU - magistro
B) Macron, le début de la fin ? - David Desgouilles - Causeur
C) Jupiter à l'Élysée, la stratégie de Macron s'enraye déjà - François Bazin - Challenges
D) Du courage ! - Xavier GUILHOU - http://www.magistro.fr
A) Prises d’otages ... ou archaïsmes suicidaires ?
Ce qui est frappant lorsque l’on suit l’actualité, au-delà les commentaires souvent insignifiants sur les jeux d’acteurs politiques, c’est la relative convergence des diagnostics et des analyses sur l’état aussi bien de notre pays que du monde. Il en ressort implicitement une atmosphère malsaine, comme si un chapelet de catastrophes inéluctables nous guettait pour ne pas avoir su anticiper les évolutions de l’Histoire qui s’imposent depuis plusieurs décennies. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir énoncé ici et là, dans des milliers d’éditoriaux, de reportages, de colloques et de débats les trains de réformes indispensables et les transformations à mettre en œuvre à tous les niveaux (transition énergétique, changement de modèle sociétal, mutation de nos matrices économiques et éducatives, révolutions technologiques etc.). Certes, des changements majeurs ont lieu, et le monde se transforme à très grande vitesse, mais ils semblent encore imperceptibles ou insuffisamment audibles pour s’imposer face aux convulsions excentriques, parfois mortifères, de ceux qui savent qu’ils sont condamnés à disparaître mais qui saturent nos écrans. Ces derniers, de plus en plus marginaux, ont décidé clairement de prendre en otage nos sociétés, avec le support de médias en quête permanente d’audience et la complicité de politiciens, souvent cyniques, qui savent instrumentaliser ces archaïsmes, la plupart du temps suicidaires pour nos démocraties, uniquement pour des finalités électorales futiles et sans avenir.
Serait-ce finalement le prix à payer ?
Prenons quelques exemples qui nous concernent directement dans l’actualité récente : la France, avec ces démonstrations de violence de l’ultra gauche et de ses affidés trotskistes, lambertistes, zadistes, anarchistes, communistes dans les rues face à ce qui reste des vestiges de 68 au sein du pouvoir et de la vieille S.F.I.O incarnée par des "frondeurs" qui ne représentent qu’eux-mêmes sur les plateaux de télévision, est prise en otage par des minorités syndicales et politiques qui représentent à peine 15 % de la population. Ces groupuscules, très idéologiques, et ces minorités politiques très affaiblies en termes d’adhésion populaire, pratiquent le déni de réalité et bloquent ostensiblement tout changement. Nous sommes dès lors confrontés à des stratégies de "bluff" où les uns et les autres, souvent de façon convergente sur le fond, même s’ils donnent l’impression de l’inverse au travers des joutes médiatiques, jouent leurs va-tout face à la fin d’un temps. C’est celui des accords de 1946 pour les syndicats révolutionnaires. La CGT, notamment, sait très bien qu’une transformation du Code du travail signe définitivement son arrêt de mort. C’est celui aussi des fondements de la S.F.I.O et du marxisme léninisme. Ces derniers se dissolvent dans une société digitalisée et noétique qui ne raisonne plus en lutte des classes mais en réseaux intelligents avec d’autres formes de solidarités interactives. Pour préserver leurs acquis, ces dispositifs qui sont condamnés inexorablement à disparaître assez rapidement, sont prêts à entraîner la France dans la catastrophe, juste pour conserver leurs prés carrés en termes de pouvoir. Pendant ce temps, 80% des français sont engagés sur d’autres paradigmes de vie et aspirent à un autre modèle de société et de gouvernance pour appréhender le futur... Pour autant, quelques nostalgiques du "grand soir" se complaisent dans le drame national en espérant jouer enfin les partitions d’une insurrection générale qui leur permettrait de renouer avec les pages sordides de 1791.
Sur le plan européen, les institutions sont-elles aussi prises à la gorge par des jeux singuliers et particuliers qui ne peuvent que déboucher sur une implosion à terme de l’Union Européenne telle que nous la connaissons. Le Royaume-Uni avec le Brexit prend en otage à sa manière l’UE pour obtenir un statut particulier afin d’affirmer globalement son leadership financier et bancaire. Quel que soit le résultat du référendum sur le plan institutionnel, les conditions générales ne seront valables que pour l’Europe continentale et il n’y aura que des conditions particulières pour la "perfide Albion" et surtout pour la City. Dans cette perspective, il est préférable que les anglais sortent de l’Union si telle est leur vision de la solidarité européenne.
Il en est de même pour la Grèce, qui est strangulée par la Troïka avec l’instrumentalisation de sa dette, permettant ainsi à l’Allemagne et aux réseaux financiers américains d’obtenir par défaut de paiement une sorte de nantissement déguisé de tous ses actifs stratégiques (1), en particulier de ses potentiels gaziers en Méditerranée orientale [au même titre que pour Chypre qui est engagée actuellement dans un processus de réunification avec la Turquie (2)]. A un tel niveau de spoliation, il serait préférable pour la Grèce de quitter l’Euro et de sortir de l’UE. C’est bien ce qui inquiète le FMI et motive par ailleurs Vladimir Poutine pour venir en aide à son frère orthodoxe (3)
Que dire par ailleurs de la gestion des migrations avec la confrontation entre l’Allemagne et les pays de Visegrád qui n’ont plus la même façon d’appréhender les accords de Schengen ? Les uns sont derrière Angela Merkel pour répondre aux besoins en main d’œuvre de l’industrie allemande, les autres se regroupent derrière les nationalistes autrichiens, hongrois et polonais tétanisés par le syndrome du "siège de Vienne" par les Ottomans (4)... Fort de ces divisions historiques et de ce traumatisme démographique sur le Mittleuropa (5), Erdogan joue sur les peurs ancestrales pour alimenter quotidiennement un chantage sur nos marges orientales avec en embuscade des escouades de djhadistes confinées dans le district d’Alexandrette et des armées de frères musulmans prêts à profiter des flux de migrants ou des accords financiers signés en catimini avec l’Europe pour finaliser leur travail de conquête. Où se situe le rêve d’Europe ? Où est la stratégie ? Notre destin commun n’est-il pas pris en otage par des jeux particuliers entre lobbies financiers, énergétiques et industriels qui se traduisent par une défaisance de nos institutions, une vulnérabilisassions sans précédent de l’Euro et une fractalisation de nos territoires (cf. le référendum en Ecosse face au Brexit, en Catalogne et l’impossibilité de constituer un nouveau gouvernement en Espagne, les revendications sur le Haut Adige/Tyrol du sud par les populistes autrichiens, les divisions en Belgique entre Flamands
et Wallons etc.)
Ne serait-ce pas la même chose sur le plan géostratégique ?
Prenons par ailleurs sur le plan sécuritaire les gesticulations de l’OTAN (avec ses émules polonais et lithuaniens) qui cherche de son coté à instrumentaliser, comme pour l’Ukraine, un nouveau processus type Maïdan sur la zone Baltique - Biélorussie avec comme cible l’enclave russe de Kaliningrad et l’ile de Gotland (6). Est-ce que cela correspond véritablement à un impératif de sécurité majeur pour l’Europe ou est-ce de nouveau un prétexte pour verrouiller à la fois les questions énergétiques (cf. gazoduc North Stream) et les questions de sécurité européenne en nous créant un nouveau niveau de crispation avec la Russie afin de nourrir les fournisseurs nord-américains de LNG ainsi que le complexe militaro industriel américain? Il suffit de suivre les réseaux qui œuvrent pour l’installation du bouclier antimissiles sur ce nouveau glacis de plus en plus militarisé qui va de la Baltique à la Mer Noire (7). Il suffit d’observer ces médias qui mobilisent subrepticement nos opinions sur la nécessité de remonter nos budgets de la Défense sur le plan européen à 3% de nos PIB, pour s’apercevoir que ce sont des minorités affairistes outre atlantiques qui prennent en otage nos stratégies européennes. Ils nous enjoignent sans ambages, et à coût de milliards de dollar, à nous aligner sur les théories de l’Alliance et à signer un traité de libre-échange, le TAFTA, dont les conditions unilatérales constitueraient une soumission inconditionnelle aux standards américains pour des pans entiers de nos économies. Ce sont les mêmes réseaux qui ont mis en échec la signature de l’accord de libre-échange entre l’UE et l’Union économique eurasiatique (8) proposé par Vladimir Poutine pour déboucher depuis trois ans sur le chaos ukrainien et les accords de Minsk qui ne font qu’engendrer tensions et vulnérabilités sur le flanc sud du continent européen. Cette posture de l’OTAN, qui est celle des vieilles doctrines de Mackinder (9) ou de Brezinski (10), est–elle celle qui convient pour notre futur ou ne serait-ce pas de nouveau une prise d’otage de notre vieille Europe sur des protocoles qui n’ont plus lieu d’être ? Ne serait-il pas temps d’inventer d’autres matrices sécuritaires face aux questions posées par la radicalisation islamique sur notre flanc sud, la montée de l’hégémonisme chinois sur nos confins orientaux, l’ouverture des routes maritimes sur le Pôle Nord, le doublement de la population sur le continent africain dans les prochaines décennies (11) ?
Parmi nos grands clients et partenaires financiers, l’Arabie saoudite, et son satellite wahhabite le Qatar, ne sont-ils pas dans la même configuration en termes de manipulation des marchés pétroliers et des radicalisations islamiques sur le Moyen Orient, l’Asie centrale et l’Afrique sahélienne ? De nouveau, la chute des cours qu’ils ont provoquée et entretenue depuis mi-2014 n’a comme finalité que de mettre en difficulté des pays comme les USA avec leur stratégie d’autonomie énergétique autour des gaz de schiste, mais aussi la Russie en tant que nouveau leader mondial du centre géostratégique énergétique sur le nœud eurasien et syriaque, ainsi que l’Iran ennemi régional ancestral et redoutable concurrent. En aucun cas l’Arabie saoudite ne cherche à être le promoteur de cette transition énergétique absolument indispensable au regard des impératifs que nous devons assumer pour transformer nos matrices économiques et sociétales. Comme pour le Qatar, sa seule finalité est de nous contraindre à renouer avec les vieux arrangements historiques qui ont été discutés entre Roosevelt et la famille Saoud sur le Quincy, une semaine après les accords de Yalta (12). Ils veulent que nous les remettions au centre des vieux jeux issus de Yalta.
Comme nous sommes engagés depuis 20 ans sur de nouveaux équilibres géostratégiques et que Barack Obama a tiré un trait sur cette page d’histoire, Saoudiens et Qataris essayent de nous piéger depuis plusieurs années. Ils ont récupéré astucieusement les convulsions nées des "printemps arabes" sur la Lybie et la Syrie. Ils continuent actuellement sur le Yémen en instrumentalisant la guerre contre les Houthis ainsi qu’au Liban en exaspérant les tensions intercommunautaires. Nous ne pouvons pas les sous-estimer dans un futur immédiat, notamment dans la perspective d’une implosion de l’Algérie au moment de l’après Bouteflika, avec l’assistance de tous les réseaux affiliés à Daesh qui sont en embuscade sur la zone sahélienne à proximité des grands champs gaziers. Ils créent ici et là des poches de chaos qui fixent nos moyens militaires et génèrent la confusion sur le plan diplomatique. En arrière-plan, ils neutralisent nos dirigeants en achetant nos armes ou en contrôlant nos dettes souveraines. Enfin ils nous dispersent sur le plan des stratégies sécuritaires, notamment face aux menaces terroristes, en jouant leur arme préférée : la Taqiya (13) ! Ils sont prêts à déclencher des guerres civiles et tribales sur des zones stratégiques (Liban, Yémen) et à accentuer ces tragédies humaines que nous connaissons notamment au Moyen Orient et en Afrique afin de garder leur prééminence dans le jeu de pouvoir autour de la domination des stratégies de marché sur les énergies fossiles.
Nous savons tous qu’elles sont condamnées à brèves échéances avec l’accélération de la transition énergétique qui est en cours sur le plan mondial et qu’il est devenu très urgent de faire émerger autre chose, mais il faut être conscient que pour eux c’est la seule issue pour asseoir le plus vite possible leur suprématie en termes de prosélytisme au sein du monde arabo-musulman religieux afin d’imposer leur vision apocalyptique d’un islam premier et épuré selon les dogmes du Wahhabisme (14). De fait, ce pays se marginalise en croyant se remettre au centre du jeu mondial et peut nous entraîner dans de grandes convulsions régionales, voire mondiales, si nous ne sommes pas capables de contenir ses dérives et archaïsmes suicidaires. Le plus dur sera de le convaincre de rentrer dans le XXIème siècle et surtout de ne pas perdre la face en redevenant "normal"...
Ou finalement "Les chiens aboient et la caravane passe" !
Tout ceci révèle les convulsions d’un monde qui meurt avec des jeux d’acteurs qui agitent les peurs, enferment nos opinions dans des visions morbides du présent, voire apocalyptiques du futur. Ces cinétiques contribuent à maintenir au pouvoir des synarchies (France, Commission européenne, OTAN), des lobbies (Energie, complexes militaro-industriels, banques), des oligarchies (ONG, syndicats, médias, réseaux "d’experts" etc.), à neutraliser tout débat politique (cf. les taux d’abstention record atteints par nos démocraties) et toute évolution pour nos sociétés. Pour ne prendre que la France actuellement, nous sommes ballotés entre le surmoi permanent et exubérant des psychopathies "post-soixante-huitardes" et l’indécence des "faiseurs de fric" qui abusent, sous prétexte de néolibéralisme, les vides de gouvernance de ces dernières décennies.
Par rapport à ces délitements sociétaux et institutionnels, le monde continue sa marche de façon indifférente avec un repositionnement des leaderships. Ils se concrétisent de façon explicite par un repli protectionniste américain et la reconsidération de son jeu bipolaire avec la Chine, mais aussi par l’affirmation de l’autorité de la Russie sur son espace vital et son "étranger proche", notamment sur le pivot eurasien. Ils se traduisent bien entendu par la montée de l’hégémonisme chinois au niveau mondial, ainsi que par l’affirmation de l’Inde, de l’Iran et de l’Egypte comme nouvelles puissances centrales sur leurs aires d’influence respectives, notamment face à l’implosion du sunnisme et aux risques de confrontations régionales sur le Proche et Moyen Orient.
A ces mouvements de fond il faut ajouter ce qui est propre aux BRICS. Ces derniers, malmenés par la crise occidentale et par la machine de guerre monétaire américaine, cherchent à ouvrir le jeu. La plupart sont engagés dans la "dé-dollarisation" prônée par la Russie et la Chine depuis plusieurs années (15) en essayant de faire émerger de nouvelles institutions et des processus alternatifs pour sortir de la domination de la Banque mondiale et du FMI (16). Dans ce contexte où les centres de gravité géostratégiques se déplacent à très grande vitesse sur le Pacifique nord et après-demain sur l’Océan indien, les Etats-Unis sont confrontés à une clarification de leurs enjeux stratégiques face à un réel risque de récession, les substituts monétaristes de la FED n’ayant pas produit les résultats escomptés depuis dix ans. Pour l’Europe, qui se divise et s’installe dans une déflation chronique, qui se désigne comme cible du terrorisme islamique en jouant la victimisation permanente et qui devient le terminal des migrations arabo-africaines, tout prédispose à la prise d’otage permanente là où le reste du monde prend ses marques pour construire l’Histoire de demain.
Les discours permanents et moralisateurs que nous subissons actuellement sont devenus littéralement exaspérants. La manipulation des opinions et la propagande sont devenues les deux mamelles de la gouvernance actuelle. Comment faire pour faire disparaitre ces archaïsmes qui bloquent nos sociétés? Comment désamorcer ces tentatives de suicides collectifs par quelques psychopathes de la vie politique ou par ces lobbies qui nous gouvernent malgré nous ? Comment remettre nos sociétés au cœur des enjeux du futur et au centre des processus de décision ? Faut-il accepter de payer le prix comme on nous l’impose actuellement en nous faisant croire qu’avec un cout marginal nous pouvons passer en douceur ces transitions de société et de gouvernance, au risque de perdre en compétitivité et en attractivité pendant quelques temps, voire en identité ou en liberté, avec en contrepartie l’assurance d’un risque zéro et d’un évitement de tout principe d’escalade en termes de confrontations civiles ou militaires ? Ne sommes-nous pas en train de jouer de façon infantile à la roulette russe en pensant passer entre les balles alors que tout le chargeur est plein ?
Comment sortir de cette spirale archaïque et suicidaire ?
Il est clair que la question de la légitimité et de l’autorité du politique au sens noble du terme se pose. On ne peut éradiquer des archaïsmes que si une vision forte et durable leur est opposée tout en étant fondatrice de temps nouveaux.
Pour cela, il faut incarner la ligne d’horizon, un état d’esprit, un souffle, une force d’âme et un cheminement avec des personnalités qui soient conscientes de leur responsabilité et de leur mission dans le temps, pas uniquement pour une législature et la satisfaction de leurs actionnaires ou sponsors. Cela suppose un sens de l’abnégation, du don de soi et de l’intérêt général, ce qui n’est pas dans les mœurs et l’hubris actuels. Il nous faut, non pas un "grand soir" et une réplique de la "Terreur", mais un renouvellement brutal et total de la quasi-totalité de nos élites. Celles qui sont aux commandes sont beaucoup trop disqualifiées pour être en mesure de conduire une telle inversion des paradigmes pour nos sociétés qui dans la règle des 80/20 sont piégées par les minoritaires. Nous avons trop tardé et avons été trop indolents et irresponsables sur ce plan. De fait, la société de défiance a submergé le peu de confiance qui restait dans nos institutions et nos dirigeants. Là est la véritable catastrophe qui nous maintient actuellement en état de sidération tout en générant de l’impunité aux marginaux de tous ordres...
Par ailleurs, il faut baisser l’intensité de ces prses d’otage en faisant bouger les lignes, en allant sur d’autres méthodes de négociation et en trouvant des portes de sortie à ceux qui se sont enfermés dans ces archaïsmes suicidaires, notamment pour ceux qui souhaitent finalement évoluer. Il faut être conscient que tous n’accepter ont pas forcément de bouger et que nous aurons sûrement des processus de catharsis à assumer et à neutraliser, peut-être à minima par la loi, le plus souvent par la force, s’il n’y a pas d’autres issues. Mais si nous ne voulons pas aller à la tragédie il faudra faire preuve de lucidité, d’initiatives et d’audace. Avons-nous les dirigeants pour cela actuellement ? Telle est la question fondamentale à laquelle il faut répondre sans trop attendre. Nous sommes trop dans la logorrhée et la virtualité, pas assez dans la décision et l’action.
Les deux pièges que nous devons surmonter dans ce contexte sont : d’une part le déficit éducatif avec en corollaire l’abêtissement de nos sociétés, et d’autre part la dette avec en prime l’avilissement de nos populations vieillissantes et apeurées. Ils nous ancrent dans des peurs et angoisses collectives qui ne sont pas saines. Il est encore temps de nous ressaisir !
Nos deux enjeux majeurs sont de retrouver le sens des valeurs et de réhabiliter le sens de l’espérance. Il faut sortir du matérialisme et du cynisme actuels qui enferment les populations dans des illusions où l’instantanéité, la société du spectacle, le culte du corps, le jeunisme, la consommation à crédit et le bien-être sont devenues les seules références de la vie. Nos sociétés sont devenues, dans ces périodes de mutation, extrêmement vulnérables. De fait nous avons besoin d’être plus résilients, moins naïfs et plus robustes.
Nos deux impératifs sont désormais d’empêcher ces formes de suicides collectifs en neutralisant les convulsions actuelles et en ne faisant pas perdre la face à ceux qui sont dans des impasses idéologiques ou tactiques. En revanche, il faut sortir des confusions intellectuelles qui dominent les débats actuels. Les jusqu’au-boutistes ne doivent pas avoir le mot de la fin. Au XXème siècle ils ont tous généré des totalitarismes et des tragédies historiques qui sont irrecevables, sauf pour ceux qui acceptent d’être de nouveau lâches devant l’Histoire. Mais à cela il faut opposer sans cesse l’esprit de la Résistance ! Finalement, comme l’a écrit Mark Twain "Dans vingt ans vous serez plus déçus par les choses que vous n’aurez pas faites que par celles que vous aurez faites. Alors sortez des sentiers battus.
Mettez les voiles. Explorez. Rêvez. Découvrez".
Sortons de ces prises d’otage pour offrir à nos enfants un autre monde qui, s’il n’est pas parfait, ne sera pas pour autant apocalyptique et mortifère comme celui qui nous est actuellement vendu en promotion par des imposteurs marginaux et forcément radicaux. Soyons enfin responsables et courageux. Plutôt que de subir tous ces archaïsmes et de gémir sans cesse face à ces prises d’otages, affranchissons-nous des dénis, osons dire enfin la réalité et transformons "sans peur et sans reproche" (17) notre pays qui mérite mieux que le délire actuel !
Xavier GUILHOU
Directeur du Cabinet XAG Conseil
Spécialisé dans la prévention des risques
Spécialisé dans la prévention des risques
Docteur es Lettres et Sciences humaines
DESS de l’IEP de Paris
Expérience triple :
* Sur le terrain des crises internationales ainsi qu’aux niveaux étatique et interallié.
(Ancien responsable de la DGSE dans les années 1980, engagé dans la montée en puissance des Opérations Spéciales (COS) dans la décennie 90)
* Dans le monde de l’entreprise pour avoir exercé des fonctions exécutives et opérationnelles
(Directeur général de filiale au sein du Groupe Hachette, directeur du marketing de Spie-Batignolles, directeur de la sécurité corporate de Schneider Electric, directeur du think-tank d’EuroGroup.
* Au sein du monde universitaire et des grandes écoles
Capitaine de vaisseau de réserve
Ancien auditeur de l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (IHEDN).
Ouvrages
Ruptures créatrices avec Patrick Lagadec -éditions d'organisation 2000
Un monde à repenser (avec Eric de la maisonneuve - éditions économica 2001
La fin du risque zéro (avec Patrick Lagadec) (2002)
Voyage au coeur d'une implosion, ce que l'Argentine nous apprend (avec Patrick Lagadec et Laura Bertone) (2003)
Quand ONG et PDG osent (avec Jean Marie Aoust, Gilbert Canameras et Claude Revel) (2004)
Quand la France réagira.... (2007)
Nombreux articles
Interventions régulières sur les chaines de radio pour décrypter l’actualité internationale
Site http://www.xavierguilhou.com
Distinctions
Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur
Officie de l'Ordre National du Mérite
Croix de la Valeur Militaire avec citation
Croix du Combattant Volontaire
Commandeur du Mérite de l'Ordre Souverain de Malte
http://www.magistro.fr
(1) Voir article : "Grèce les réserves de gaz permettraient de rembourser la dette"(selon la Deutsche Bank)
https://fr.sputniknews.com/economie/20121205196832438
(2) Voir analyse de Ana Pouvreau sur Diploweb, 21 mai 2016 : "Chypre : la réunification en perspective ?"
http://www.diploweb.com/Chypre-la-reunification-en.html
(3) 3 Voir analyse d’Alexandre Devecchio dans le Figaro du 3 avril 2016 :
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2015/04/03/31001-20150403ARTFIG00399-et-si-les-grecs-preparaient-leursortie-de-l-euro-avec-l-aide-de-poutine.php
(4) Voir dans la revue Hérodote : le siège de Vienne par Mehmet IV fut levé en 1683 grâce au roi Polonais Jean III
Sobieski https://www.herodote.net/12_septembre_1683-evenement-16830912.php
(5) Mitteleuropa : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mitteleuropa
(6) Cf. analyse de Camille Strub 15 mai 2016 "Gotland : l’équilibre dans la Baltique pourrait-il être inquiété par des aspirations russes ?": http://www.regard-est.com/home/breve_contenu.php?id=1642
(7) Cf. analyse de Michael Lambert : http://www.atlantico.fr/decryptage/et-otan-perdait-guerre-prochaine-contrerussie-c-est-en-tous-cas-scenario-think-tank-americain-michael-lambert-2578750.html
(8) Union économique eurasiatique (UEEA) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_%C3%A9conomique_eurasiatique
(9) Cf. Mackinder : « le pivot géographique de l’histoire » : http://egea.overblog. com/pages/Mackinder_le_pivot_geographique_de_lhistoire_1904-481863.html
(10) Cf. Zbigniew Brzezinski : "Le grand échiquier"1997 Bayard
(11) Cf. Diploweb : Roland Pourtier 28 mai 2016 : Le défi africain "bombe démographique" ou "dividende Démographique" http://www.diploweb.com/Le-defi-africainbombe. html?utm_source=sendinblue&utm_campaign=NL101300516&utm_medium=email
(12) Cf. le pacte du Quincy : https://www.herodote.net/14_fevrier_1945-evenement-19450213.php
(13) CF. Laurent Annie : "La taqiya ou dissimulation" http://www.magistro.fr/index.php/template/lorem-ipsum/depar-le-monde/item/2451-la-taqiya-ou-dissimulation
(14) Cf. Mathieu Guidere : "l’Arabie saoudite n’est plus ce qu’elle était… " Diploweb 5 juin 2015
http://www.diploweb.com/L-Arabie-saoudite-n-est-plus-ce-qu.html
(15) Cf. Forum de Bo’ao mars 2015 : https://fr.sputniknews.com/economie/201503301015386921
(16) Cf. Sommet des BRICS de 2014 : https://fr.sputniknews.com/economie/20140711201793659
(17 Devise associée au Chevalier Bayard qui signifie : "Qui ne craint rien et fait preuve d'une conduite Irréprochable"
B) Macron, le début de la fin ?
Dix points. Emmanuel Macon a perdu dix points de confiance
dans le mois qui a suivi les élections législatives. Fin juin déjà, le
nouveau président entamait sa mue – de manière subreptice – de la
présidence jupitérienne façon De Gaulle-Mitterrand à l’hyperprésidence
sauce Sarko. Une tendance qui semble bien se confirmer.
Dès la première semaine de la nouvelle Assemblée, un fameux épisode
nous avait mis sur la piste : la majorité parlementaire, cornaquée par
les deux porte-flingues de l’Elysée Ferrand et Castaner, avait privé
Eric Ciotti du poste à la questure, traditionnellement réservé au groupe
le plus nombreux de l’opposition, pour le confier à Thierry Solère,
chef de file des « Constructifs ». Cet événement en disait déjà long sur
cette propension à abandonner la hauteur monarchique et à vouloir se
mêler de tout.
La questure en péché originel
« Les
Français se foutent bien de Ciotti », nous rétorquait-on à l’époque,
arguant que cette histoire de questure passerait largement au-dessus de
la tête des citoyens et n’aurait aucune influence sur leur avis sur le
président de la République. Outre que cet événement s’inscrivait dans un
contexte de marginalisation du Premier ministre en décidant de
s’exprimer à Versailles devant les parlementaires, l’affaire de la
questure semble bien constituer le point de départ des ennuis du
président.
Christian Jacob, ce jour-là, a décidé en rétorsion que le groupe LR
ne participerait pas au bureau de l’Assemblée nationale et que les
vice-présidences réservées à LR ne seraient donc pas occupées. Richard
Ferrand avait alors déploré « la bouderie », tentant de reporter la
faute sur l’opposition et Christian Jacob. Toujours est-il que plusieurs
vice-présidences ont donc été confiées à des députés LREM novices qui
n’étaient prévus au départ pour cette fonction. Et que cette
inexpérience s’est fait sentir lors des débats qui ont eu lieu pendant
tout le mois de juillet, suscitant dans les journaux, la télévision et
plus encore sur internet, l’accusation d’amateurisme qui colle désormais
à la peau de la majorité parlementaire.
L’amateurisme de LREM comme un boomerang
Le
Jurassien que je suis ne peut que déplorer qu’on ait, par exemple,
confié ce cadeau empoisonné à la députée Danielle Brulebois, originaire
des mêmes terres que les miennes, qui était sans doute prête à devenir
parlementaire mais certainement pas à passer du statut de conseillère
départementale à la présidence de séances au Palais-Bourbon. Séances
d’autant plus sensibles qu’elles concernaient des textes essentiels du
début du quinquennat Macron. Là-dessus, la responsabilité des hommes du
président, Ferrand et François de Rugy est écrasante. Beaucoup plus que
ces pauvres députés LREM envoyés ainsi au casse-pipe.
Les conséquences de la satisfaction du caprice de Thierry Solère,
validée en haut lieu, se sont donc avérées catastrophiques. L’un des
gestes qui pourrait apaiser cette situation serait d’obtenir la
démission du chef des « Constructifs » de la fameuse questure afin que
tout rentre dans l’ordre à la rentrée. Ce serait à la fois une manière
d’apaiser la situation, de permettre le retour de vice-présidents à la
hauteur de la situation1, et enfin de donner des signes à l’opinion selon lesquels on a enregistré son message.
Un vrai chef n’a pas besoin de rappeler qu’il l’est
Le
second événement qui a fragilisé la position d’Emmanuel Macron est plus
difficilement rattrapable. Il se situe dans le même esprit que
l’histoire de la questure, en ajoutant l’inconvénient supplémentaire
pour Emmanuel Macron de s’être personnellement exposé: il s’agit de la
séquence menant à la démission du général De Villiers, chef d’état-major
des armées. Là encore, le président n’a pas fait preuve de la hauteur
nécessaire, confondant autorité et autoritarisme. Le rabrouer comme
Emmanuel Macron l’a fait, sur le mode « c’est moi le chef », constituait
une erreur politique majeure. Là encore, il a été rétorqué que le
pouvoir civil devait s’imposer sur le pouvoir militaire, que le général
De Villiers n’était pas à son coup d’essai, qu’il avait déjà critiqué
Emmanuel Macron pendant la campagne électorale. Mais dans ce cas,
pourquoi l’avoir reconduit dans ses fonctions ?
Christophe Castaner en a fait des tonnes à ce sujet, entretenant la
polémique, et on a fini par assister à ces images où le président
s’exhibait en tenue militaire pour saluer les soldats, ne se rendant pas
compte qu’elles ajoutaient non seulement au ridicule de la situation
mais aussi au doute qu’il avait lui-même instillé sur ses qualités de
chef, contraint qu’il était d’affirmer qu’il était bien le chef.
On lèche, on lynche, on lâche
Si
Emmanuel Macron a pu s’imposer lors de l’élection présidentielle, c’est
qu’il semblait avoir compris que les Français, après cinq ans de
hollandisme, étaient en demande de verticalité. Ainsi avait été théorisé
ce retour à une présidence de style gaullo-mitterrandien. Mais que l’on
sache, ni Charles De Gaulle ni François Mitterrand n’avaient besoin de
rappeler qu’ils étaient les chefs. Et si De Gaulle portait parfois
l’uniforme, ce n’était pas pour ressembler à Tom Cruise dans Top Gun.
Cette
perte de popularité, symptomatique d’un changement de style, commence
également à faire évoluer l’attitude de la presse à son égard. Le
président n’est plus autant protégé d’autant qu’il a eu aussi par
rapport aux médias des gestes maladroits sur la forme, même si on
pouvait les comprendre sur le fond. Et l’on en vient à se demander si –
une fois de plus – le théorème des trois L (on lèche, on lâche, on
lynche), créé par Jean-François Kahn, ne va pas s’appliquer plus que
rapidement prévu à Emmanuel Macron, la phase du lâchage définitif intervenant dès cet automne.
est blogueur et romancier.Responsable
du blog politique "Antidote" sur Causeur.fr, il a grenouillé un peu
dans la politique, surtout pendant les années 90. Derniers livres parus :
Dérapage (Édition du Rocher) / Le bruit de la douche (Édition Michalon) Source
C) Jupiter à l'Élysée, la stratégie de Macron s'enraye déjà Le système de
gouvernement mis au point par le chef de l’Etat est plein de vices de
forme. Trop centralisé, mal équilibré, il est surtout sans amortisseurs.
Résultat, il a suffi de quelques nids de poules, cet été, pour qu’à
l’ivresse des premiers pas succède la hantise d’une rupture durable
avec l’opinion sur fond de polémiques.
Quelque chose ne tourne plus très rond dans le système Macron. Les
sondages qui piquent subitement du nez disent moins un désamour passager
qu'une manière de déception devant un pouvoir devenu banalement
comparable à ce avec quoi il était censé rompre. Dieu que le Président
était fort et joli au temps des premiers agissements! Trois mois ont
passé et le voilà déjà usé. On croyait au miracle. On soupçonne
désormais le mirage. Crise de croissance, comme le disent aujourd'hui
les affidés du Château? S'il est vrai qu'en politique aussi, on apprend
en marchant, il est rare cependant qu'on désapprenne en avançant.
L'amateur qui devient professionnel, ça arrive. Le professionnel qui
redevient soudain amateur, c'est plus original.
Les mêmes expliquent donc que ce coup de mou estival n'est rien
d'autre que la rançon naturelle d'une activité réformatrice qui, en
bousculant les habitudes, ravivent nécessairement les plaies d'une
société trop longtemps abandonnée à la triste médecine des soins
palliatifs. Les réveils sont toujours douloureux mais par définition,
tout cela n'a qu'un temps. Après la pluie, le beau temps… Vieille
rengaine des gouvernants enlisés qui, en l'espèce, ne vaut rien. Au-delà
des mots, de quelle réforme tangible ce pouvoir qui débute est-il
aujourd'hui le nom?
L'échec du "en même temps"
S'il ne paye pas le prix de ce qu'il fait, hormis les coups de menton
et de rabot, faut-il croire qu'il règle par avance la facture de ce
qu'il a annoncé? C'est possible mais là encore faudrait-il que son
programme d'action ait un minimum de cohérence, faute de quoi c'est la
confiance qui immanquablement s'évapore. Or qui peut dire quelle est
concrètement la ligne – "le sens", comme dit le Président – d'une équipe
qui promet "en même temps", et plus souvent d'ailleurs à contretemps,
l'effort et le réconfort, les roses du renouveau et les épines d'une
rigueur véritable sur fond d'une bienveillance prétendument retrouvée et
d'une gouvernance au fond un brin pète sec?
Ces réglages-là sont l'essence même de la politique dès lors qu'elle
passe de la phase de conquête à celle de l'exercice des responsabilités.
Pour réussir cette transsubstantiation ô combien périlleuse, le système
ainsi mis en place ne doit souffrir d'aucun vice de forme. C'est
pourtant là que le macronisme présidentiel se révèle le plus fragile. Le
vice, si on ose dire, est à tous les étages. Ce qui apparaît subitement
n'est pas accidentel. C'est la rançon originale dans ses fondements
mais tristement banale dans ses effets d'une longue suite de
dysfonctionnements qui ne préjugent de rien de bon pour la suite tant il
est vrai qu'on ne répare pas d'un claquement de doigt ce qui a été
installé avec autant de soin et qui se révèle à l'usage aussi peu
performant.
La banalité transformé en insincérité
Commençons par le haut. L'erreur de Macron est de se vouloir à la
fois jupitérien et hyper-président. Ce sont là des rôles
contradictoires. Jupiter, c'est la surprise, le mystère, la rareté dans
une forme d'arythmie. On le craint d'autant plus qu'on ne le voit pas
venir. Qu'importe qu'il roupille au sommet de l'Olympe pourvu que son
réveil soit un coup de tonnerre. Il ne saurait en tous cas être au four
et au moulin. S'il se mêle de tout à la moindre occasion, s'il sature
l'espace médiatique au point de l'encombrer, c'est qu'il n'est pas ce
qu'il prétend être. La banalité qui rode devient alors la marque de
l'insincérité. Une recette, tout juste une recette…
Or Macron a beau parler avec parcimonie, son image est partout. On la
voit et avec elle sa main jusque dans le moindre détail de l'action
gouvernementale. A force de lancer la foudre à jets continus, le
Président ne balancera bientôt plus que des pétards mouillés. Il devient
attendu, ce qui est le meilleur moyen de ne plus être entendu. Il
transforme en technique ce qui devrait être un art. Le voilà déjà en
quête de hauteur. Dans son rapport avec l'opinion qu'il entend séduire,
il y a surtout quelque chose de "voulu", comme écrivait Stendhal dans le
Rouge et le Noir –l'un des livres officiels de quinquennat– en
décrivant les premières étreintes de Julien Sorel et Madame de Rénal.
On sait la fin de cette aventure à force d'imagination factice: une
balle perdue, une tête qui tombe. Jupiter, pour revenir à lui, a-t-il
jamais été un dieu "voulu"?
Philippe encaisse l'enfer de Matignon
Descendons d'un cran. A Matignon, Edouard Philippe découvre l'enfer.
Il n'est pas le premier. Il semble le vivre, à la différence de tant
d'autres avant lui, avec un placide sang-froid sans doute expérimenté à
l'ombre de Juppé. Cet homme, pour le moment, sait encaisser. On lui
soupçonne même un humour de bon aloi qui peut l'aider à flotter. Cela ne
règle pourtant en rien le caractère improbable de son positionnement.
Pour tenir, il faudrait que sa majorité parlementaire s'identifie à lui
alors qu'il n'est qu'un rallié tardif, longtemps contempteur des
contractions d'un projet présidentiel qu'il lui faut mettre désormais en
musique. Pour cela, il n'a pas d'autre choix que de s'installer, au
moins pour l'instant, dans le rôle du parfait collaborateur. Il décide,
j'exécute. Après tout, pourquoi pas?
Sauf que dans ce registre un peu trop plat pour enthousiasmer
l'opinion, le Premier ministre n'a même pas eu le temps de faire ses
preuves. Le raout de Versailles, la veille de son discours
d'investiture, c'était déjà fort de café. La correction de ce discours
pourtant validé par l'Elysée, à peine quelques jours après qu'il a été
prononcé, ça a été le coup de grâce. Même quand il récite, Edouard
Philippe peut être contredit. Les députés qui lui avaient accordé leur
confiance et, plus encore, les ministres qui l'entourent ont pu ainsi
vérifier ce qu'ils soupçonnaient déjà. L'arbitrage de Matignon ne vaut
pas tripette. Il y a en toutes choses à l'Elysée une instance de
recours. Quand ce n'est pas le Président lui-même, c'est son secrétaire
général, Alexis Köhler, celui dont Macron a pu dire en toute immodestie
qu'il était le seul à le valoir sur le terrain de l'intelligence… Si
Jupiter n'est pas à sa place, que vaut alors son Premier ministre dès
lors qu'on conteste le droit de ranger ses bidons? Comment s'étonner en
tous cas de tant d'instabilité au sommet de l'Etat quand l'un décide et
se ravise tandis que l'autre applique avant de devoir tourner casaque?
L'élite autoproclamée de l’aristocratie d’Etat au pouvoir
Le plus curieux dans cette affaire est que cette improbable
répartition de rôles ne favorise même pas l'émergence d'un gouvernement
fort d'individualités autonomes. Les ministres d'Edouard Philippe ne
sont ni meilleurs ni plus mauvais que leurs prédécesseurs. Ils sont
souvent différents dans leur pedigree et leur parcours. Leur surface
politique, à quelques exceptions près, est surtout assez mince. Ils ont
été sélectionnés pour cela. Dotés de directeurs de cabinets choisis par
l'Elysée dans le vivier de la fonction publique, ils ont été priés de
s'entourer d'équipes resserrées. A charge pour elles de travailler en
symbiose avec leurs administrations respectives. Là encore, pourquoi
pas? Mais il faut alors beaucoup d'innocence pour s'étonner après coup
du poids exorbitant de la technocratie quand on lui fait une place aussi
belle.
C'est comme si Macron ne voulait pas voir ce dont il est l'expression
achevée. Avec lui, ou plutôt dans son sillage, c'est l'élite
autoproclamée de l'aristocratie d'Etat qui s'est saisie des derniers
leviers que les politiques à l'ancienne ne lui avaient pas encore
abandonnés. Le fameux verrou de Bercy qui a fait tant fait parler lors
du récent débat parlementaire sur la moralisation de la vie politique
est aujourd'hui bouclé à triple tour. Là est la marque de fabrique d'un
pouvoir qui, dès l'origine, manquait d'assises sociales et qui s'est
organisé de façon telle que pour avancer sur le chemin de la réforme, il
n'a pas d'autre choix que celui - au mieux - du despotisme éclairé face
aux corporations de tous ordres et – au pis, si l'opinion regimbe -
d'un affrontement différé. C'est en cela que les escarmouches estivales
qui ont fait les choux gras de la presse n'ont pas le caractère
anecdotique ou artificiel que leur prêtent les porte-paroles du
Président. Elles sont logiques. L'étonnant est au fond qu'on s'en
étonne. Ou pour le dire autrement, cet étonnement, s'il est réel,
n'est-il pas annonciateur de désillusions autrement plus puissantes
quand il faudra constater qu'elles traduisaient une manière d'innocence?
Pour affronter les bourrasques qui sont le lot ordinaire de tout
pouvoir, surtout quand il ne se résout pas à la politique du chien crevé
au fil de l'eau, mieux vaut avoir enfin les relais qui expliquent, qui
protègent et qui, au besoin, sortent les dagues face aux oppositions
d'où qu'elles viennent. C'est toute la question du rôle et de
l'efficacité de la majorité, à l'Assemblée. Celle-ci est tellement large
qu'elle en est presque évanescente. Problème de riche mais problème
quand même. Les députés de la République en marche sont neufs. Sont-ils
encore frais? Tout se passe en fait comme s'ils étaient à la fois neufs
et déjà défraîchis. On a daubé leur manque d'expérience. D'autres avant
eux, en 1981 par exemple, s'étaient installés comme les soldats
vindicatifs et remplis d'une idéologie parfois sectaire. Les élus du cru
2017 sont d'un autre tonneau. Ce qui n'est pas fait pour rassurer.
L'obsession de la fidélité
Tout député qui découvre la vie parlementaire est obsédé par la
question de la fidélité. Fidélité à celui qui l'a fait élire. Fidélité
aussi aux raisons supposées de sa promotion. La génération Macron est un
mélange de vieux briscards habilement recyclés, de jeunes turcs qui se
voient déjà généraux et surtout de nouvelles pousses ébahies d'être là
où elles sont. Ces députés-là viennent de "la société civile", ce qui
est une manière de dire qu'ils découvrent à la fois les charmes de la
vie politique et les contraintes de la vie parlementaire. Ils apportent à
l'Assemblée un sang neuf, des pratiques originales, un style
rafraîchissant. C'est un atout qui a ceci de particulier qu'il n'est que
transitoire.
L'ignorer, c'est se perdre à coup sûr. Or tout se passe comme si ces
élus issus de la société civile ne voulaient pas voir qu'à partir du
moment où l'on détient en mandat, on appartient illico à la société
politique. Il en va en ce domaine comme de la virginité. Quand elle est
perdue, c'est pour toujours. Or dans les débats parlementaires de cet
été, on a pu voir combien les députés novices de la majorité caressaient
l'espoir insensé de ne pas assumer leur nouvel état. Non pas qu'ils
aient été incapables d'apprendre, comme on l'a souvent dit, mais parce
qu'ils refusaient cet apprentissage incompatible à leurs yeux avec de
qui fonde leur identité. Encadrés à la schlague et laissés "en même
temps" dans la nature, ils ont ainsi fait l'expérience d'une conscience
malheureuse que seule aurait pu compenser le promotion d'un programme de
réforme tiré au cordeau. Ce qui, on l'a vu, a manqué à l'appel.
Il faut ajouter à cela une particularité qui n'est pas faite pour
rassurer. Ce groupe pléthorique est ainsi fait que personne, au sommet
de l'Etat, ne sait ce qu'il pense vraiment sur des questions économiques
et de société qui domineront la session d'automne. On s'est longtemps
demandé s'il serait ou non malléable. On le découvre instable parce
qu'étrange et difficilement gérable car, au fond, imprévisible. Pour
lever ce mystère, le plus simple serait de le laisser débattre au grand
jour. Telle n'est visiblement pas l'intention de ceux qui sont censés
l'encadrer et qui craignent de le découvrir frondeur ou bien décalé.
Un parti sans visage sans amortisseur
Dans le système Macron, il n'y a d'ailleurs pas que le
relais parlementaire qui soit ainsi utilisé dans le seul but qu'il ne
serve pas à grand-chose. Le parti lui aussi est "une chose" comme
disaient autrefois les ex-communistes italiens lorsqu'ils
s'interrogeaient sur le monstre qu'ils étaient en train de construire.
"En marche" puis "La République en marche" ont toujours eu une
conception a-minima du militantisme et il a fallu que la presse soit
diablement imaginative pour voir là une machine capable de renverser les
montagnes. Emmanuel Macron
a démontré une fois encore qu'une campagne présidentielle pouvait se
gagner "avec cinquante hommes décidés" selon la formule de François
Mitterrand. L'originalité macroniste, même si on ne le crie pas sur les
toits, est de considérer que pour conserver le pouvoir il n'en faut
guère davantage.
Cela réduit inévitablement le rôle du "marcheur", puisqu'il en reste
encore, à celui de supporter auquel on ne demande rien d'autre que de
porter la bonne parole urbi et orbi. Si le parti doit exister, c'est
donc comme un média et non comme un intellectuel collectif chargé
d'élaborer un projet spécifique. Dans cette verticalité où tout vient
d'en haut pour irriguer le bas, il n'y a rien qui soit de
particulièrement original. Ce qui l'est davantage, en revanche, c'est
que dans une formation aussi centralisée où l'on nomme au lieu d'élire
au point de faire apparaître les partis à l'ancienne pour des exemples
de démocratie participative, rien ne soit fait concrètement pour faire
vivre pareil système.
La République en marche est aujourd'hui un parti sans visage. Sa
direction est inconnue. Son état-major se confond avec celui du groupe –
et encore! Les statuts qui viennent d'être votés comme au jeu de
bonneteau –pas vu, pas pris– organisent ce qu'on n'avait encore jamais
vu dans la vie politique française: une centralisation poussée à
l'extrême dans une formation dont le centre n'existe pas. Cela comme le
reste fait apparaître un dispositif privé de tout amortisseur et dont le
seul moteur est installé à l'Elysée. Quand on voit combien quelques
nids de poules l'ont fait tanguer cet été, on peut se dire qu'il
suffirait de presque rien –une mauvaise passe sondagière persistante, en
l'occurrence– pour le pousser dans le fossé plus tôt qu'aucun n'avait
imaginé lorsque Macron était le nom d'un bonheur sans partage
François Bazin Illettrées, "Gens qui ne sont rien"... les dérapages de MacronGénération Macron: qui sont ces députés En Marche! de moins de 30 ansSource
D) Du courage ! L'histoire,
qui est toujours tragique, montre que l'effondrement des civilisations
n'est pas que l'affaire des politiques, elle est en premier lieu le
résultat d’une lâcheté collective qui a permis à des imposteurs de
gouverner et à des barbares de ramasser le pouvoir. Est-ce bien cela que
nous voulons pour les générations futures ? Pourtant c’est bien cette
question qui nous est posée derrière ces attentats qui endeuillent la
France ! La situation que nous devons désormais assumer est bien de
l’ordre de la responsabilité globale, quels que soient les acteurs au
sein de notre société, et pas uniquement de la simple responsabilité des
boites à outils sécuritaires, judiciaires et administratives qui sont
systématiquement instrumentalisés sur le plan médiatique. Même s’il faut
le faire pour rassurer les populations, ne nous trompons pas ni dans le
de quoi s’agit-il, ni dans l’identification des enjeux et encore moins
dans la perception des conséquences pour notre pays (1).François Bazin Illettrées, "Gens qui ne sont rien"... les dérapages de MacronGénération Macron: qui sont ces députés En Marche! de moins de 30 ansSource
Fustiger le sort, sortir des limbes le "fluctuat nec mergitur" comme symbole éphémère de résistance, gémir et n'être que dans la compassion n’est pas suffisant. Instrumentaliser l'état d'urgence et se complaire dans la logorrhée guerrière, ne sont que des intermèdes politiques. Ce sont de belles postures tentantes et faciles, surtout pour des dirigeants qui n'ont jamais connu et fait la guerre... Quant à la saturation médiatique et le voyeurisme véhiculés par les réseaux sociaux ils constituent indéniablement un facteur aggravant qui ancre les populations dans des peurs collectives et des syndromes post-traumatiques inconsidérés. Il faut donc "raison se garder" face à ces folies mortifères, être très ferme et déterminé tout en restant dans l'état de droit.
Dans ce contexte est-il vraiment judicieux de tenter de s'approprier des pouvoirs exceptionnels au niveau de l'exécutif parce qu’une dizaine de kamikazes ont réussi à passer entre les mailles du filet sécuritaire avec le bilan que nous connaissons (et qui aurait pu être beaucoup plus sordide si les cibles programmées du stade de France avaient été atteintes) ? L'état d'urgence qui a été mis en œuvre pour permettre au monde sécuritaire de faire enfin son travail n’a finalement rien d’exceptionnel. C’est une décision qui s’impose d’elle-même pour palier à des années de laxisme et de non décision ! Avec l’adoption des lois sur le terrorisme et sur le renseignement n’avons-nous pas des bases suffisantes pour démanteler, neutraliser et éradiquer ces formes de radicalisme islamique qui instrumentalisent la haine et prônent la destruction de nos référentiels et logiques de vie ? Faut-il vraiment aller plus loin sur la limitation des libertés individuelles ?
Faut-il par ailleurs se contenter d’un discours budgétaire pour montrer que nous répondons à une menace globale par l'amélioration de la boite à outil en jouant sur la seule augmentation des capacités. Est-ce que ces décisions "cosmétiques" vont permettre une meilleure efficacité sur le terrain et contribuer réellement à mettre de l’intelligence dans la résolution des problèmes que nous avons à résoudre ? "Le pacte de sécurité contre le pacte de stabilité" est à cet égard un très bel effet de manche politico médiatique... C'est beau mais ce n'est pas la question que nous avons à traiter.
Désormais il faut que notre pays non seulement se ressaisisse mais s'organise à tous les niveaux pour faire face. Cela suppose dans un premier temps que le système judiciaire puisse véritablement fonctionner avec la fermeté, l’indépendance et l'autorité attendue dans une démocratie menacée d'intentions apocalyptiques (cf. "Le flot de tempête" annoncée dans la dernière revendication de Daesh). Or, tout le monde s’accorde sur l'échec de la politique judiciaire qui est menée depuis des années laissant à ces réseaux des capacités de gesticulation et de contamination inacceptables et dangereuses. Tant que le système judiciaire ne fonctionnera pas, et quel que soit notre environnement législatif, la lutte anti-terroriste ne pourra pas fonctionner de façon optimale.
Dans un second temps, il faut permettre au sécuritaire d'assumer ses missions de prévention, d'intervention voire de neutralisation et si besoin de destruction sans attendre une nouvelle catastrophe collective. Pour cela, il faut juste appliquer la loi, que la loi, rien que la loi mais avec des ordres clairs ! Ce qui ne fut pas le cas ces dernières années ! Nous en avons l'illustration depuis la tragédie de la nuit du 13 novembre, en l'espace de quelques jours ce sont des centaines de filières sensibles qui sont démantelées avec la saisie de stocks d’armes considérables et l’interpellation de djihadistes très dangereux. Pourquoi a-t '-il fallu attendre 130 morts et 350 blessés pour prendre ces décisions de perquisitions et d’anticipation sur des risques identifiés et avérés ? Cela signifie aussi que nous avions des renseignements mais qu’ils ne pouvaient pas être exploités correctement…
Par ailleurs il faut monter sans attendre un dispositif complémentaire de sécurité intérieure mobilisable immédiatement dans le continuum de nos opérations extérieures, avec une véritable réserve militaire (2) (garde nationale pour certains) qui soit en mesure de fournir des capacités d’intervention adaptées à ces nouvelles formes de risques terroristes. Seul un dispositif fortement militarisé et semi professionnalisé, de surcroit assis sur du volontariat, permettra de traiter au plus près de la population cette exportation des formes de guerre que nous connaissons en Afghanistan, au Moyen orient ou au Sahel avec les EID, les voitures piégées, les kamikazes etc. Il faut arrêter de penser que ces menaces sont de l’ordre des séries virtuelles type "homeland" où tout se règle en 45 minutes sur un écran plat. Là, la moindre faiblesse se traduit par des vies abimées ou déchiquetées.
Enfin il faut permettre à notre société d’être plus lucide à tous les niveaux et arrêter de se complaire dans une fausse neutralité multiculturelle. Ces réseaux, qui ne représentent rien en valeur absolue, mais qui sont absolument déterminés pour nous détruire par tous les moyens, ne nous respectent pas. Ils nous méprisent et nous haïssent. Il n’y a rien à négocier avec eux. Est-ce que nous avons bien compris que ces réseaux vont tout utiliser pour nous égarer (cf. la Taqiya) et nous diviser (cf. la Fitna) ?
Il faut en être conscients et être plus robustes au sein de nos organisations et plus résilients tant au niveau individuel que collectif (3). Ce n’est pas une question de guerre, juste une absolue nécessité de survie. Pour cela il faut admettre notre mortalité, la fragilité de notre humanité et les limites de notre universalité. Il faudra aller bien au-delà puisqu’ils nous interpellent sur nos convictions et nos valeurs profondes. Certes, chanter timidement la Marseillaise et allumer des cierges nous rassure, mais qu’elles sont nos véritables antidotes pour éradiquer ces formes de barbarie dans une société déchristianisée et matérialiste qui ne croit plus en rien ? Avons-nous envie de nous soumettre à ces forces ténébreuses et apocalyptiques ?
Notre pays est blessé profondément dans sa chair. Pour certains il y a une effroyable souffrance, pour d’autres il y a la tentation du renoncement, pour beaucoup il y a de la colère (pas forcément de la haine) mais cette fois-ci, à la différence du mois de janvier, les Français exigent une réponse claire et nette de la part des responsables du pays. La France a besoin de se redresser, elle veut résister, elle souhaite vivre ! Qu’attendons-nous pour réagir (4) ? D’avoir notre jeunesse engagée malgré elle dans une guerre que Daesh veut nous imposer alors que nous avons encore les moyens et les capacités d’enrayer ce processus. La guerre est la marque impitoyable d’un échec stratégique, elle signifie que nous n’avons pas su mettre de l’intelligence et de la fermeté quand et là où il le fallait. Mais pour cela il faut un certain courage historique. Voilà ce que les Français réclament désormais en mémoire de leurs enfants tombés innocemment en ce funeste vendredi 13 novembre : du courage !
Xavier GUILHOU
(1) Cf. qualification des attentats du 13 novembre. https://www.apm.fr/rencontres/actualite/2633/afficher.htm
(2) Cf. "Surtout ne supprimez pas la réserve" Xavier Guilhou - Revue Défense Nationale n 340 mars 2013
http://www.xavierguilhou.com/Clients/Guilhou/site_xavier.nsf/005546776102f9f0c1256d09002800c8/ff9cf89c59f84c0dc125718000319cfe/$FILE/Surtout,%20ne%20supprimez%20pas%20la%20R%C3%A9serve.pdf
(3) cf. "Admettre, résister et revivre" tribune du 20 novembre de Xavier Guilhou sur Jobsferic
(4) cf. "Quand la France réagira… " Xavier Guilhou - Eyrolles 2007
Envoyé par l'auteur et paru sur www.xavierguilhou.com Source
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