L'Université Liberté, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.
Il est intéressant de voir que les Allemands commencent à se poser des questions sur le fait que l'Allemagne est le soutien principal des Etats-Unis. Quoi en penser, est-ce une bonne chose, pour eux, pour l'Europe, voire pour la France ?
Ce n'est pas en France que nous verrions ce style de discours tant avec les socialistes de gauche que ceux nombreux de droite et d'extrêmes...
On a l’impression qu’il y a quelque chose, Mme Merkel, que vous pensez être encore plus important que les intérêts des entreprises allemandes, ce sont les intérêts du gouvernement américain et des entreprises américaines.
Dans votre discours à Sydney, Mme Merkel, vous vous êtes terriblement indignée par le fait que 25 ans après la chute du Mur de Berlin, il continue d’exister une ancienne façon de penser selon des sphères d’influence qui piétinent le droit international.
» Qui aurait cru cela possible ? « , avez-vous dit !
Cela soulève plusieurs questions :
Bien sûr, ce n’était pas du tout à propos de sphères d’influence !
Je peux vous recommander de lire le livre de Zbigniew Brzezinski, qui a longtemps été un pionnier de la politique étrangère américaine. Le beau titre de ce livre, écrit en 1997, se présente ainsi : » Le grand échiquier : la primauté de l’Amérique et ses impératifs géostratégiques « .
En ce qui concerne l’Europe, Brzezinski plaide pour un élargissement décisif de l’Otan vers l’est : d’abord en Europe centrale, puis dans le Sud, puis dans les pays baltes et enfin en Ukraine.
Parce que, comme l’auteur le justifie de façon convaincante, « chaque étape de l’expansion étend automatiquement la sphère immédiate d’influence des États-Unis « .
C’est une vieille façon de penser en termes de sphères d’influence, mais qui a été mise en œuvre avec succès, et vous ne l’avez vraiment jamais, jamais remarqué, Mme Merkel ?
Au contraire, vous apparteniez à ceux qui ont ensuite transposé et supporté cela en Europe !
Vous étiez juste l’un des vassaux qui utilisaient les mots de Brzezinski pour endosser cette stratégie !
[Le Président] Mme Wagenknecht, laissez…
… Je parlais de Brzezinski, de l’élargissement de l’Otan à l’est et la politique allemande à cet égard.
Mme Merkel, maintenant vous avez conduit l’Allemagne à réveiller la Guerre froide avec la Russie, à empoisonner le climat politique et mettre en péril la paix en Europe.
Vous êtes à l’origine d’une guerre économique insensée, qui nuit massivement et principalement à l’économie allemande et européenne.
Et quand vous pleurnichez, vous n’êtes pas de ceux qui travaillent pour des entreprises dont les commandes ont fortement chuté, vous n’êtes pas de ceux qui gèrent ces entreprises ou travaillent pour elles.
Vous n’avez pas à supporter les dures conséquences de ce que vous avez fait.
Vous nous avertissez qu’il y a le feu, Mme Merkel, mais vous êtes parmi ceux qui tournent autour avec des allumettes enflammées.
L’escalade verbale est toujours ce qui précède le pire ! C’est ce que Hans-Dietrich Genscher vous a dit après votre discours à Sydney.
Non, cela ne veut pas dire que nous aimons Poutine, ou le capitalisme russe avec ses oligarques, mais la diplomatie exige de prendre au sérieux les intérêts de l’autre côté plutôt que de les repousser par ignorance.
Et il ne peut pas être ignoré que Mikhaïl Gorbatchev et Helmut Kohl presque avec exactement les mêmes mots avertissent que sans un partenariat germano-russe la stabilité et la sécurité en Europe est possible.
L’ancien président du Parti social-démocrate (SPD), Platzeck, a souligné que le commerce entre la Russie et les États-Unis a augmenté cette année, tandis que le commerce entre la Russie et l’Union européenne, principalement l’Allemagne, a connu un énorme effondrement. En réaction, l’Union chrétienne-démocrate [La CDU, le parti de Merkel, NdT] essaie de coincer les gens comme M. Platzeck, et d’autres supposés apologistes de Poutine à la conférence des Dialogues de Saint-Pétersbourg.
Au lieu de prôner la compréhension, vous encouragez l’ignorance ! En Ukraine, vous coopérez avec un régime, dans lequel les fonctions importantes des services de police et de sécurité sont occupées par des nazis reconnus !
Le Président Porochenko parle de Guerre totale !. Il a arrêté tous les paiements aux retraités et aux hôpitaux dans l’est de l’Ukraine !
Et pour le Premier ministre Iatseniouk les insurgés sont des créatures, qui doivent être détruites.
Au lieu de travailler avec ces voyous, nous avons à nouveau besoin d’une politique étrangère allemande dans laquelle la sécurité et la paix en Europe est plus importante que les instructions de Washington.
En cette année qui marque le centenaire de l’éclatement de la Première Guerre mondiale et 75 ans après celui de la Seconde Guerre mondiale dans une telle année il serait, je pense extrêmement approprié de rappeler une phrase de Willy Brandt : « La guerre, ce n’est pas l’ultima ratio [dernier argument raisonnable - Lat.], la guerre c’est est l’irratio ultima » [dernier argument stupide Lat.].
La guerre ne peut pas être utilisée comme outil politique plus longtemps, Mme Merkel !
Donc, revenez à la voie de la diplomatie, la levée des sanctions !
Et si, en fait, il y a dans le SPD des voix appelant au bon sens en politique étrangère, de Helmut Schmidt à Matthias Platzeck, alors s’il vous plaît écoutez, Mme Merkel, la voix de vos partenaires de la coalition !
Arrêtez de jouer avec le feu !
Je résume : Vous avez gaspillé tous les gains de la d » politique et conduit l’Europe dans une nouvelle guerre froide, et au bord du précipice, parce que vous n’avez pas le courage de vous lever contre le gouvernement américain.
Ce n’est pas quelque chose dont vous pouvez être fière.
Dans tous les cas, les citoyens de notre pays méritent une meilleure politique, une politique où l’appel à la prospérité pour tous est enfin à nouveau pris au sérieux, ainsi que le retour à une politique de voisinage amical avec tous nos voisins européens.
Sahra Wagenknecht Traduit par Jean-Jacques pour VineyardSaker.fr
Née le 16 de juillet 1969 à Iéna (RDA)
Études de philosophie et de littérature allemande moderne à Iéna, Berlin et Groningen (1990-1996). Préparation en cours d'un doctorat d'économie politique.
Membre du bureau du PDS/DIE LINKE (1991-1995 et depuis 2000).
Membre de la société littéraire Goethe-Gesellschaft (RDA) (1985-1989).
Porte-parole du mouvement de solidarité "Venezuela Avanza" (depuis 2004).
Wagenknecht est une figure de l'aile gauche de Die Linke. Elle affirme que le parti devrait adopter une ligne plus radicale et anticapitaliste, qui la distinguerait clairement des Verts du SPD. Elle a publiquement critiqué les gouvernements de coalition formés par Die Linke avec les sociaux-démocrates dans les länder de l'est, en particulier dans le Land de Berlin, qui a opéré des coupes dans les dépenses sociales et a privatisé plusieurs services6. Au sein de Die Linke, elle a longtemps été membre de la Plate-forme communiste (Die kommunistische Plattform), mais a depuis rejoint une autre tendance plus importante, la Gauche anticapitaliste.
Elle a fréquemment apporté un fort soutien aux gouvernements de gauche en Amérique Latine, comme celui d'Hugo Chávez7. Au Parlement européen, elle fait partie d'une délégation chargée d'entretenir des relations avec le MERCOSUR
Il est intéressant de voir que les Allemands commencent à se poser des questions sur le fait que l'Allemagne est le soutien principal des Etats-Unis. Quoi en penser, est-ce une bonne chose, pour eux, pour l'Europe, voire pour la France ?
Pour information il faut regarder cette vidéo en entier, riche d'enseignement, à méditer même si ce personnage marxiste n'est pas spécialement à suivre (Die Linke).
Ajoutée le 9 déc. 2014
Allemand sous-titré en français
Le 26 novembre 2014, devant le Parlement allemand (le Bundestag), Sahra Wagenknecht accuse Angela Merkel de servir les intérêts américains, de façon claire au détriment du bien-être des citoyens allemands et de l'Union européenne.
Traduction en français par Jean-Jacques
The Saker's sites:
http://vineyardsaker.net/ - English
http://www.vineyardsaker.co.nz/ - English Oceania
http://www.vineyardsaker.ru - Russian/русский
http://www.vineyardsaker.fr - French/français
http://www.vineyardsaker.de - German/deutsch
http://www.vineyardsaker.it - Italian/italiano
Le 26 novembre 2014, devant le Parlement allemand (le Bundestag), Sahra Wagenknecht accuse Angela Merkel de servir les intérêts américains, de façon claire au détriment du bien-être des citoyens allemands et de l'Union européenne.
Traduction en français par Jean-Jacques
The Saker's sites:
http://vineyardsaker.net/ - English
http://www.vineyardsaker.co.nz/ - English Oceania
http://www.vineyardsaker.ru - Russian/русский
http://www.vineyardsaker.fr - French/français
http://www.vineyardsaker.de - German/deutsch
http://www.vineyardsaker.it - Italian/italiano
Transcription du discours de Sahra Wagenknecht
On a l’impression qu’il y a quelque chose, Mme Merkel, que vous pensez être encore plus important que les intérêts des entreprises allemandes, ce sont les intérêts du gouvernement américain et des entreprises américaines.
Dans votre discours à Sydney, Mme Merkel, vous vous êtes terriblement indignée par le fait que 25 ans après la chute du Mur de Berlin, il continue d’exister une ancienne façon de penser selon des sphères d’influence qui piétinent le droit international.
» Qui aurait cru cela possible ? « , avez-vous dit !
Cela soulève plusieurs questions :
- Mme Merkel, dans quel monde vivez-vous ?
- Et où avez-vous vécu ces 25 dernières années ?
- Où étiez-vous, lorsque les États-Unis ont piétiné le droit international en Irak, afin d’étendre leur sphère d’influence sur le pétrole irakien ?
- Où étiez-vous, quand le droit international en Afghanistan était (et est toujours) bafoué, avec la participation de l’Allemagne ?
- Où étiez-vous quand la Libye a été bombardée, lorsque l’opposition syrienne a été armée et affiliée à ISIS [l’État islamique] après les livraisons d’armes ?
- Tout cela était-il, à votre avis, conforme au droit international ?
Bien sûr, ce n’était pas du tout à propos de sphères d’influence !
Je peux vous recommander de lire le livre de Zbigniew Brzezinski, qui a longtemps été un pionnier de la politique étrangère américaine. Le beau titre de ce livre, écrit en 1997, se présente ainsi : » Le grand échiquier : la primauté de l’Amérique et ses impératifs géostratégiques « .
En ce qui concerne l’Europe, Brzezinski plaide pour un élargissement décisif de l’Otan vers l’est : d’abord en Europe centrale, puis dans le Sud, puis dans les pays baltes et enfin en Ukraine.
Parce que, comme l’auteur le justifie de façon convaincante, « chaque étape de l’expansion étend automatiquement la sphère immédiate d’influence des États-Unis « .
C’est une vieille façon de penser en termes de sphères d’influence, mais qui a été mise en œuvre avec succès, et vous ne l’avez vraiment jamais, jamais remarqué, Mme Merkel ?
Au contraire, vous apparteniez à ceux qui ont ensuite transposé et supporté cela en Europe !
Vous étiez juste l’un des vassaux qui utilisaient les mots de Brzezinski pour endosser cette stratégie !
[Le Président] Mme Wagenknecht, laissez…
… Je parlais de Brzezinski, de l’élargissement de l’Otan à l’est et la politique allemande à cet égard.
Mme Merkel, maintenant vous avez conduit l’Allemagne à réveiller la Guerre froide avec la Russie, à empoisonner le climat politique et mettre en péril la paix en Europe.
Vous êtes à l’origine d’une guerre économique insensée, qui nuit massivement et principalement à l’économie allemande et européenne.
Et quand vous pleurnichez, vous n’êtes pas de ceux qui travaillent pour des entreprises dont les commandes ont fortement chuté, vous n’êtes pas de ceux qui gèrent ces entreprises ou travaillent pour elles.
Vous n’avez pas à supporter les dures conséquences de ce que vous avez fait.
Vous nous avertissez qu’il y a le feu, Mme Merkel, mais vous êtes parmi ceux qui tournent autour avec des allumettes enflammées.
L’escalade verbale est toujours ce qui précède le pire ! C’est ce que Hans-Dietrich Genscher vous a dit après votre discours à Sydney.
Non, cela ne veut pas dire que nous aimons Poutine, ou le capitalisme russe avec ses oligarques, mais la diplomatie exige de prendre au sérieux les intérêts de l’autre côté plutôt que de les repousser par ignorance.
Et il ne peut pas être ignoré que Mikhaïl Gorbatchev et Helmut Kohl presque avec exactement les mêmes mots avertissent que sans un partenariat germano-russe la stabilité et la sécurité en Europe est possible.
L’ancien président du Parti social-démocrate (SPD), Platzeck, a souligné que le commerce entre la Russie et les États-Unis a augmenté cette année, tandis que le commerce entre la Russie et l’Union européenne, principalement l’Allemagne, a connu un énorme effondrement. En réaction, l’Union chrétienne-démocrate [La CDU, le parti de Merkel, NdT] essaie de coincer les gens comme M. Platzeck, et d’autres supposés apologistes de Poutine à la conférence des Dialogues de Saint-Pétersbourg.
Au lieu de prôner la compréhension, vous encouragez l’ignorance ! En Ukraine, vous coopérez avec un régime, dans lequel les fonctions importantes des services de police et de sécurité sont occupées par des nazis reconnus !
Le Président Porochenko parle de Guerre totale !. Il a arrêté tous les paiements aux retraités et aux hôpitaux dans l’est de l’Ukraine !
Et pour le Premier ministre Iatseniouk les insurgés sont des créatures, qui doivent être détruites.
Au lieu de travailler avec ces voyous, nous avons à nouveau besoin d’une politique étrangère allemande dans laquelle la sécurité et la paix en Europe est plus importante que les instructions de Washington.
En cette année qui marque le centenaire de l’éclatement de la Première Guerre mondiale et 75 ans après celui de la Seconde Guerre mondiale dans une telle année il serait, je pense extrêmement approprié de rappeler une phrase de Willy Brandt : « La guerre, ce n’est pas l’ultima ratio [dernier argument raisonnable - Lat.], la guerre c’est est l’irratio ultima » [dernier argument stupide Lat.].
La guerre ne peut pas être utilisée comme outil politique plus longtemps, Mme Merkel !
Donc, revenez à la voie de la diplomatie, la levée des sanctions !
Et si, en fait, il y a dans le SPD des voix appelant au bon sens en politique étrangère, de Helmut Schmidt à Matthias Platzeck, alors s’il vous plaît écoutez, Mme Merkel, la voix de vos partenaires de la coalition !
Arrêtez de jouer avec le feu !
Je résume : Vous avez gaspillé tous les gains de la d » politique et conduit l’Europe dans une nouvelle guerre froide, et au bord du précipice, parce que vous n’avez pas le courage de vous lever contre le gouvernement américain.
Ce n’est pas quelque chose dont vous pouvez être fière.
Dans tous les cas, les citoyens de notre pays méritent une meilleure politique, une politique où l’appel à la prospérité pour tous est enfin à nouveau pris au sérieux, ainsi que le retour à une politique de voisinage amical avec tous nos voisins européens.
Sahra Wagenknecht Traduit par Jean-Jacques pour VineyardSaker.fr
Son site:
Sahra Wagenknecht:
Études de philosophie et de littérature allemande moderne à Iéna, Berlin et Groningen (1990-1996). Préparation en cours d'un doctorat d'économie politique.
Membre du bureau du PDS/DIE LINKE (1991-1995 et depuis 2000).
Membre de la société littéraire Goethe-Gesellschaft (RDA) (1985-1989).
Porte-parole du mouvement de solidarité "Venezuela Avanza" (depuis 2004).
Elle a fréquemment apporté un fort soutien aux gouvernements de gauche en Amérique Latine, comme celui d'Hugo Chávez7. Au Parlement européen, elle fait partie d'une délégation chargée d'entretenir des relations avec le MERCOSUR
Après la chute du mur de Berlin et la transformation du SED en Parti du socialisme démocratique
(PDS), Sahra Wagenknecht devient membre du Comité National du nouveau
parti en 1991. Elle rejoint dans le même temps la Plate-forme
communiste, un courant du PDS incarnant une forme d'orthodoxie marxiste3.
Lors des élections fédérales allemandes de 1998, elle se présente comme candidate du PDS dans la circonscription de Dortmund, obtenant 3,25 % des suffrages exprimés. Lors des élections européennes de 1999, elle est élue députée européenne.
Au Parlement européen, elle est membre du Comité chargé des affaires
économiques et monétaires et de l'Assemblée parlementaire
Europe/Amérique latine3,4.
Dans le cadre de la fusion du PDS et de la WASG dans Die Linke,
Wagenknecht envisage de se porter candidate au poste de coprésidente du
nouveau parti. Toutefois, plusieurs leaders importants comme Lothar Bisky et Gregor Gysi
l'en empêcheront, suspectant de sa part une trop grande complaisance à
l'égard de l'ancien régime de la RDA. Balayée par la controverse, elle
renonce à briguer le poste. Elle déroche un mandat direct (au scrutin
majoritaire) de députée lors des élections fédérales allemandes de 2009 dans l'état de Rhénanie-du-Nord-Westphalie5. Au Bundestag,
elle devient porte-parole de Die Linke pour les politiques économiques.
Le 15 mai 2012, elle est élue vice-présidente du parti avec 75,3 % des
voix du congrès.