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L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...
Merci de vos lectures, et de vos analyses.
Librement vôtre - Faisons ensemble la liberté, la Liberté fera le reste.
Sommaire:
A) Or de Wikiberal
B) Pourquoi la Russie et la Chine achètent-t-elles de l'or en masse - sputniknews.com
C) Faut-il détenir de l'or ? - Michel PRIEUR et Joël CORNU - contact@cgb.fr
D) OR
ET INFLATION - par
Ludwig von Mises -QL
E) Prix des métaux: l'OR
F) Étalon-or de Wikiberal
G) Pourquoi revenir à l’étalon or ? - Le Minarchiste - https://minarchiste.wordpress.co
H) Le retour de l’or comme monnaie - Fabrice Drouin Ristori - https://www.goldbroker.fr/
I) Monnaie : une caisse d’émission en or - Steve H. Hanke - Contrepoints
J) L’étalon or par Charles Gave - http://institutdeslibertes.org
K) Quand le dollar a remplacé l’or - Richard Duncan - Contrepoints
A) Or
« Relique barbare », disait Keynes. Du fait de sa valeur intrinsèque, à la différence de la monnaie-papier, l'or a servi d'étalon monétaire pendant des millénaires, car même les Barbares n'aiment pas être payés en promesses.
L'indexation de la monnaie sur l'or est soutenue par certains membres de l'École autrichienne d'économie proches de l'université d'Auburn aux États-Unis reprenant l'apport de Ludwig von Mises.
Ils s'opposent farouchement à l'autre tenant de l'école autrichienne
d'économie, à savoir la concurrence des monnaies, thèse introduite par Friedrich Hayek.
Parmi les supporters du gold-standard, on compte : Murray Rothbard, Hans Sennholz, Joseph Salerno, Richard Ebeling, Michael Heilperin, Gary North, Mark Skousen, Llewellyn Rockwell, James Turk, Arthur Kemp et également Hans-Hermann Hoppe. Quelques banquiers soutiennent cette thèse comme le Suisse Ferdinand Lips.
Depuis la nuit des temps, les pays stables ont une monnaie
indexée sur un métal précieux : or ou argent. Dans la Grèce antique, le
drachme était la monnaie mondiale en raison de sa teneur en or. À la fin
du Moyen-Àge, le florin d'or florentin a permis l'essor des
villes-États italiennes telles Florence, Sienne, Venise et Gênes.
Alan Greenspan, l'ancien gouverneur de la Federal Reserve System, était un grand défenseur de la monnaie-or comme garantie de la stabilité monétaire. En 1967, il écrivait un article, « L'or et la liberté économique » pour le bulletin d'Ayn Rand. « En l'absence de l'étalon-or, il n'y a aucun moyen de protéger l'épargne de la confiscation par l'inflation », précisait-il. Bien des années plus tard, Ron Paul
vint le titiller pour savoir s'il était toujours d'accord avec son
article. Utilisant la langue de bois, Alan Greenspan lui aurait déclaré
que le retour à l'or est inutile parce que les banques centrales ont
appris à produire les mêmes résultats que ce que le système monétaire
fondé sur l'or assurerait.
Pour contrer ce risque d'inflation tout en assurant une certaine
sécurité, de plus en plus de particuliers se tournent justement vers
l'achat d'or physique. Il peut s'agir d'un simple lingotin[1],
ou encore d'une pièce de 20 dollars comme celle qui illustre cette
page. Les lingots de faible masse sont appréciés car plus liquides.
Citations
-
« L'or, c’est de l'argent, et tout le reste, c'est du crédit. »
— Ferdinand Lips
-
« L’or représente encore l’ultime forme de paiement dans le monde. Dans le pire des cas, la monnaie fiduciaire ne sera plus acceptée par personne, alors que l’or le sera encore. »
— Alan Greenspan
-
« L’or est une monnaie. Et c’est toujours, jusqu’à preuve du contraire, une monnaie de premier choix. Aucune autre monnaie fiat, y compris le dollar, ne peut rivaliser avec lui. »
— Alan Greenspan, octobre 2014
-
« Je suis opposé au système bancaire à réserves fractionnaires, qui repose sur un mensonge : « Nous
vous paierons des intérêts sur votre argent que nous avons prêté à
quelqu'un d'autre et que vous pouvez retirer à tout instant ». »
— Gary North
-
« Si vous n’avez pas confiance en l’or, vous
admettez qu’il est logique d’abattre un arbre valant environ trois ou
quatre mille dollars, de le transformer en pulpe puis en papier, de
mettre un peu d’encre dessus et d’appeler le tout un Milliard de
Dollars. »
— Kenneth J. Gerbino
-
« On doit choisir soit de faire confiance à la
stabilité naturelle de l'or, soit faire confiance à la stabilité
naturelle de l'honnêteté et de l'intelligence des membres du gouvernement. Avec tout le respect que je dois à ces dignes personnages, je vous conseille fortement de voter pour l'or. »
— George Bernard Shaw
-
« Nous tenons donc pour nécessaire que les
échanges internationaux s'établissent, comme c'était le cas avant les
grands malheurs du monde, sur une base monétaire indiscutable et qui ne
porte la marque d'aucun pays en particulier. Quelle base ? En vérité, on
ne voit pas qu'à cet égard il puisse y avoir de critère, d'étalon,
autres que l'or. Eh ! oui, l'or, qui ne change pas de nature, qui se
met, indifféremment, en barres, en lingots ou en pièces, qui n'a pas de
nationalité, qui est tenu, éternellement et universellement, comme la
valeur inaltérable et fiduciaire par excellence. »
— Charles de Gaulle, Discours et Messages
-
« Une pièce d’or, trouvée au fond de l’eau dans
un galion naufragé, a conservé sa valeur pendant 400 ans, sans banque
centrale, sans experts et sans ministres de l’Économie. Les crustacés
sont manifestement plus compétents pour garder une monnaie saine, moins
arrogants et moins coûteux qu’une banque centrale. »
— Daniel Tourre
-
« L'absence aujourd’hui de l’or comme partie
intrinsèque de notre système monétaire rend ce siècle, celui qui vient
de se terminer, unique depuis plusieurs millénaires. »
— Robert Mundell
-
« Il est évident que le marché de l’or, comme
celui des fonds d’état ou celui des hypothèques ou celui des actions ne
peut être libre. Cela serait contraire à la politique suivie par les
responsables de la conduite des affaires, cela ferait chuter la demande
pour les « papiers », alors que toute la politique repose sur la
stimulation de la demande pour les « papiers ». »
— Bruno Bertez, 26/04/2015
-
« Dans un certain sens, avoir de l’or est un
acte politique plus efficace que le vote, bien sûr, mais aussi plus
efficace que l’abstention. En ayant de l’or vous vendez à découvert le
Système. Vous « shortez » leur compétence et leur honnêteté. Avoir un
peu d’or c’est être un peu « anar », avoir beaucoup d’or c’est être
beaucoup « anar ». »
— Bruno Bertez, 26/04/2015
-
« L'or a toujours été la monnaie de choix de l'homme libre, mais l'homme de l’État ne veut pas d'hommes libres. »
— André Dorais, Le Québecois Libre, 21/09/2009
-
« Il n'est point de difficulté que l'or ne surmonte. »
— Luís Vaz de Camões
-
« Par nature, l’or et l’argent ne sont pas monnaie, mais la monnaie est, par nature, or et argent. »
— Karl Marx
B) Pourquoi la Russie et la Chine achètent-t-elles de l'or en masse
Compléter les réserves d'Etat avec de l'or protège Moscou et Pékin contre la suprématie de la devise américaine.
Selon
les données du Fonds monétaire international (FMI), la Chine s'est
procuré mensuellement 11 tonnes d'or sur la période comprise entre
janvier et avril 2016. Moscou affiche un résultat plus sérieux – sur les
six premiers mois de l'année en cours, l'Etat russe a acquis 14 tonnes
de métal jaune par mois.
Comme l'indique le site d'information financière MarketWatch,
Pékin et Moscou augmentent leurs réserves d'or pour plusieurs raisons.
Notamment pour réduire leur dépendance du dollar et dans le cas de la
Russie cette stratégie est dictée par les sanctions occidentales
infligées à l'encontre de Moscou à l'initiative des Etats-Unis.
Pour sa part, la Chine renforce par ce biais sa devise nationale, le
yuan, inclus au panier de devises servant à fixer la valeur des droits
de tirage spéciaux (DTS), précise la source.
Les Etats-Unis restent le plus grand détenteur de réserves d'or avec
8.134 tonnes de ce métal précieux. Viennent ensuite l'Allemagne (3.380
tonnes), le FMI (2.814 tonnes), l'Italie (2.452 tonnes) et la France
(2.436 tonnes). La Chine et la Russie occupent la 6ème et la 7ème
position du classement. Vu le volume actuel d'acquisition d'or, il leur
faudra près de 6 ans pour arriver au même niveau que l'Italie et la
France.
La consommation
annuelle d'or en Chine devrait s'élever à 1200 tonnes en 2020, tandis
que la production d'or dans le pays ne sera pas en mesure de répondre à
la demande croissante. Dans ce contexte, les entreprises chinoises sont
prêtes à acheter des parts dans des gisements d'or en Russie.
Les
négociations sur ce sujet se tiennent à Pékin dans le cadre du congrès
China Gold Congress & Expo 2016 (26-28 juillet). Les entreprises
chinoises participent déjà dans l'industrie de l'or russe. L'année
dernière, par exemple, la société chinoise Zijin Gold a investi environ
100 millions de dollars (90,9 M EUR) dans la construction d'une usine
sur le territoire de la région russe de Touva (frontière avec la Chine).
Le président de l'union russe des producteurs d'or Sergeï Kachouba
estime qu'à l'avenir, le nombre de grands projets avec la Chine devrait
augmenter sensiblement. Après tout, le plus grand consommateur et
producteur d'or du monde est à court de réserves et il les recherche sur
d'autres marchés. En outre, les réserves minérales russes sont plus
riches que les chinoises: la Chine produit un gramme d'or par tonne de
poudre d'or, là où la Russie en produit deux grammes.
La coopération est importante pour les deux parties, a déclaré dans
un entretien à Sputnik Constantine Bounine, PDG de la société Karat,
l'une des premières à s'être implantées sur le marché de l'or chinois.
"C'est un domaine très prometteur, en
particulier parce que nous avons beaucoup de gisements situés au-dessus
du cercle polaire arctique", a souligné M.Bounine.
Selon lui, la production dans cette zone est considérée comme très
chronophage et nécessite, en outre, une exploration préliminaire de
l'or, ce qui requiert des ressources supplémentaires.
"Aujourd'hui, sur le marché russe, très peu
d'entreprises peuvent se le permettre. Ainsi, une progression dans ce
domaine est tout à fait envisageable en partenariat avec les
investissements chinois", a indiqué l'homme d'affaire russe.
Lors du congrès China Congrès Gold & Expo-2016 à Pékin, le chef de
l'association chinoise pour l'or et président de China Gold Song Xin a
noté que le Brexit a entrainé une augmentation significative du prix de
l'or. En outre, la première moitié de l'année a été marquée par la
croissance de l'investissement global en or.
Depuis la crise
financière mondiale de 2008, la croissance de la productivité a
significativement ralenti dans les pays développés, notamment aux USA,
en Europe et au Japon.
Dans
la Silicon Valley et d'autres centres technologiques mondiaux, l'heure
est pourtant à l'optimisme: entrepreneurs et experts considèrent que le
monde est entré dans un nouvel âge d'or des innovations qui va booster
la croissance de la productivité, améliorer le niveau de vie et
permettra de perfectionner les méthodes de travail.
L'économiste Nouriel Roubini — qui avait prédit la crise financière mondiale —
écrit pour Project Syndicate que le monde n'a pas encore ressenti les
améliorations liées au début de l'"ère des innovations", et il se
pourrait qu'il ne le remarque pas.
"On constate des avancées importantes dans au moins six domaines:
— les technologies énergétiques, notamment les nouvelles formes de
combustible fossile comme le gaz de schiste, l'huile de schiste, ainsi
que les sources d'énergie alternatives telles que l'énergie solaire et
éolienne, les technologies pures et les réseaux intelligents
d'alimentation électrique.
— les biotechnologies, notamment la thérapie génique, l'étude des
cellules souches, l'usage de "métadonnées" pour réduire considérablement
le coût des services médicaux, l'augmentation de la durée de vie et
l'amélioration de la santé.
— les technologies informatiques, par exemple le Web 2.0/3.0, les
réseaux sociaux, les nouvelles applications mobiles, les objets
connectés, les "métadonnées", le cloud computing, l'intelligence
artificielle, les outils de réalité virtuelle.
— les technologies manufacturées, y compris la robotique, l'automatisation, les imprimantes 3D et la production individuelle.
— les technologies financières qui promettent des changements
révolutionnaires dans tout le secteur financier, à commencer par les
systèmes de paiement et en terminant par les services créanciers, les
assurances ainsi que le placement d'actifs.
— les technologies de défense, notamment l'élaboration de drones et d'autres systèmes d'armement avancés.
Mais pourquoi toutes ces innovations, dont beaucoup sont déjà appliquées
dans notre économie, n'ont pas encore entraîné statistiquement de
hausse notable de la croissance de la productivité?
En réalité, nous ignorons exactement la cause de ce "mystère de la
productivité" et s'il est temporaire. Néanmoins, si la faible croissance
de la productivité se maintenait (et avec elle l'augmentation trop
basse des salaires et du niveau de vie), la contre-attaque des
populistes contre le libre-échange, la mondialisation, l'immigration et
la politique marchande pourrait s'accroître. Les pays développés
devraient donc se pencher sérieusement sur les causes du ralentissement
de la productivité avant qu'il ne mette en péril la stabilité sociale et
politique.
Les résultats du
référendum au Royaume-Uni ont eu une forte résonance sur le marché
financier japonais. Le 24 juin, le Nikkei (indice boursier japonais) est
tombé en dessous des 15.000 points, une baisse record pour les 16
dernières années. En revanche, le prix de l'or a connu une forte
augmentation suite au vote des Britanniques.
Le
Brexit a entrainé l'achat du yen, considéré comme un actif financier
stable, ce qui a conduit au renforcement la devise japonaise par rapport
au dollar. Au cours des échanges, le dollar est tombé à 99 yens.
Ainsi, la politique économique du Japon annoncée par le premier ministre
Shinzo Abe, qui repose sur trois piliers principaux, l'inflation, les
prix élevés pour les actions et la faible appréciation du yen par
rapport au dollar, est mise en doute.
En outre, le prix de l'or est en hausse au New York Stock Exchange.
Koichi Murakami, analyste à la société financière Daiichi Sohin, cite,
dans un entretien à Sputnik, deux raisons qui expliquent la hausse des
prix de l'or.
"Le 24 juin, le prix de l'or au New York Stock
Exchange a atteint 1360 dollars par once troy. Les risques,que le Brexit
implique ont un effet bénéfique sur le prix de l'or", a fait valoir
M.Murakami.
Selon lui, il y a également une autre raison qui peut expliquer une possible poursuite de la hausse des prix de l'or.
"Le relèvement du taux d'intérêt de la Réserve
fédérale américaine, qui devait avoir lieu en juin, dépendait de l'issue
du référendum au Royaume-Uni. Je pense que la probabilité de reporter
le relèvement du taux d'intérêt aux Etats-Unis sera un facteur qui
contribuera à la poursuite de l'augmentation des prix de l'or", a-t-il
indiqué.
Le Royaume-Uni envisage de négocier la sortie de l'UE sur une période de
deux ans. Cela conduirait à une appréciation à long terme du yen et à
la baisse des cours boursiers. Sur les marchés financiers, le sentiment
d'instabilité et d'incertitude se maintien et on verra des conséquences
spécifiques du Brexit dans un avenir proche.
Les Britanniques ont voté à 51,9% pour la sortie de l'Union
européenne le 23 juin dernier. Après les résultats du référendum, le
premier ministre britannique David Cameron a déclaré que le choix du
peuple serait respecté et a annoncé son intention de démissionner, mais
il assurera la transition jusqu'en octobre.
- La Russie table sur l'or et gagne
- L’Allemagne fait rapidement revenir ses réserves d’or de l’étranger
- Chypre compte vendre ses réserves d’or d’ici quelques mois
-
- George Soros fait son grand retour et achète de l'or
- La Chine veut dépasser Londres sur le marché de l'or
- Le Canada dit "adieu" à son or
-
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C) Faut-il détenir de l'or ?
Nous recommandons à nos clients d'avoir toujours chez eux, bien
cachés, deux cent napoléons de 20 francs, soit actuellement l'équivalent
de 50.000 € (12.400 euros quand ce texte a été écrit en 2004). Bien
entendu à domicile, pas dans un coffre de banque inaccessible durant les
époques troublées et en revanche facilement visitable par les
administrations diverses. Le volume représenté par deux cent napoléons
fait 4x4x8 centimètres. Nous faisons cette recommandation par référence
aux cours du napoléon lors de la Deuxième Guerre Mondiale et de
l'Occupation.
Nous avons eu l'occasion de compulser un document exceptionnel,
entre mains privées : l'enregistrement journalier des cours du marché
noir, durant la période 1941/1944, de cinq modèles de pièces d'or,
relevés par nos prédécesseurs à la Banque Centrale Parisienne, devenue
en 1947, lors de la nationalisation du Crédit par les communistes, la
Compagnie Générale de Bourse dont vous consultez actuellement le site
internet.
Rappelons tout d'abord que, durant l'occupation, la détention de
plus de cinq grammes d'or par personne (une alliance de taille moyenne)
était un crime économique contre le Reich et pouvait conduire en camp de
concentration.
Rappelons aussi que le pillage de notre pays, organisé pour le
compte des nazis par plusieurs réseaux franco-français,
franco-allemands, dont - comble - celui de Joseph Jaonovici, juif
roumain immigré, déjà millionnaire avant guerre dans la récupération,
qui, par ses filières déjà bien établies mettait en jeu de nombreux
rabatteurs acharnés à récupérer l'or. L'activité de changeur d'or, donc
particulièrement risquée, était exercée dans les caves de boutiques
fermées. Il en sera certainement de même pour le marché de l'or si, dans
le futur, les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Nous n'avons pas la certitude que nos prédécesseurs n'ont jamais
frayé avec des réseaux de pilleurs - ils l'ont certainement fait au
moins indirectement - mais la légende rapporte une histoire de canne
creuse au diamètre propice aux napoléons qui fit de nombreuses fois le
voyage vers la Suisse, les clients de la CGB de l'époque étant
manifestement plus préoccupés d'exfiltrer des fonds que de réaliser des
bénéfices métropolitains.
Les cours que révèlent ces cahiers avec un maximum de 5200 francs
par napoléon, fin 1942, sont très impressionnants. Nous devons comparer
avec les cours d'avant-guerre, lorsque le Front Populaire créait le
Ministère des Loisirs pendant que la Hitlerjugend défilait au pas
cadencé : entre 80 et 150 francs. Une autre comparaison intéressante
est, en pleine guerre, avec le prix de marché noir du kilo de côtes de
porc : 150 francs.
Nous pouvons donc en tirer comme conclusion que la hausse des cours
des valeurs réelles transportables et imputrescibles sont tels pendant
période de crise extrême que l'on peut raisonnablement espérer survivre
économiquement à une guerre avec deux cent napoléons. Bien entendu, sous
la houlette des élites aussi compétentes que sérieuses qui gouvernent
actuellement la planète, une guerre est très peu probable dans un avenir
prévisible. Malheureusement, la lecture des journaux de 1938 (Munich,
c'est la Paix !) laisse rêveur sur l'aveuglement des populations et de
leurs élus. Il est toujours facile d'être prophète après les évènements
et dans le doute, nous pensons que chaque famille devrait avoir, chez
elle, bien cachés, deux cent napoléons.
Pourquoi le napoléon ?
D'abord parce que nous vivons en France et que c'est la pièce la
plus connue des Français. C'est donc celle qui sera le mieux acceptée si
vous devez un jour faire une transaction hors du circuit des
professionnels de l'or. Ensuite, parce que le napoléon est d'une valeur
unitaire raisonnable adaptée à des transactions "à taille humaine" : il
est clair que le 50 pesos est moins maniable, sans parler du lingot,
parfaitement inutilisable.
Finalement parce que l'on peut acheter aujourd'hui des napoléons de
qualité parfaite pratiquement au poids du métal contenu, ce qui n'est
pas toujours le cas pour toutes les autres pièces de bourse.
Au-delà de ces fameux deux cent napoléons, le choix de détenir de
l'or est affaire d'investissement et donc de pari sur la hausse des
cours: une décision personnelle. Jusqu'à deux cent napoléons, c'est une
mesure de sécurité pour soi-même et sa famille. Un assurance "risques
majeurs" dont on ne perd pas la "prime" qui est récupérable à volonté.
Les Britanniques ont voté jeudi 23 juin
en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne. Depuis hier
soir les bourses s'affolent et la livre sterling est descendue à un
taux historiquement bas.
Très probablement autre conséquence
directe du Brexit, l'once d'or rattrape son retard. Le lingot se négocie
désormais à 38.000 € !
L'or a toujours été une valeur refuge
répondant à l'incompréhension ou à la peur des épargnants et/ou
financiers craignant l'instabilité économique engendrée par des crises
plus ou moins importantes.
Aujourd'hui, même si nous pensons qu'il serait dangereux de se jeter
aveuglément sur les monnaies en or ce qui participerait mécaniquement à
faire grimper les cours encore plus, il n'en reste pas moins que la
Numismatique en marge de l'or d'investissement demeure une valeur à la
fois sûre et tangible qui ne souffre d'aucune bulle financière...
Joël CORNU - contact@cgb.fr
D) OR
ET INFLATION
Dans les années qui précédèrent la guerre mondiale, presque tous les pays possédaient l'étalon-or.
Le terme: étalon-or signifie que l'unité monétaire consiste en un certain poids d'or qui est fixé par la loi. Les pièces d'or frappées par les établissements d'État, conformément à la parité légale, sont seules considérées comme monnaie principale. Elles seules ont un pouvoir libératoire illimité: c'est-à-dire qu'un débiteur ne peut se libérer de ses dettes qu'à l'aide de cette monnaie. Pour les besoins des menus paiements de la vie quotidienne, il existe, en outre, des monnaies divisionnaires en argent, nickel, bronze, etc. Mais ces monnaies divisionnaires n'ont qu'un pouvoir libératoire limité. Nul créancier n'est obligé de les accepter en paiement au-delà d'une certaine quotité fixée par la loi. Les monnaies divisionnaires sont frappées uniquement pour le compte de l'État, en quantités que la loi détermine directement ou indirectement. En revanche, la frappe de la monnaie-or est libre.
Partout ou l'étalon-or est en usage, les billets de banque sont en tous temps convertibles en monnaie-or, sur simple demande de leurs détenteurs. Ceci a pour effet de rendre impossible la dévaluation des billets de banque par rapport à l'or. Il s'ensuit qu'on peut définir l'étalon-or comme un système où la valeur de l'or en unités monétaires est fixée par la loi. L'étalon-or a vu le jour en Angleterre, au 18e siècle, et presque tous les pays l'adoptèrent au cours du 19e siècle. L'or devint ainsi l'étalon international.
L'or n'a pas de valeur stable. Il s'ensuit que le pouvoir d'achat de la monnaie-or est variable. Car l'immutabilité du pouvoir d'achat est inconcevable dans un monde qui n'est pas tout à fait figé, c'est-à-dire mort. On peut, toutefois, affirmer que la valeur de l'or est sujette à de moindres fluctuations que la valeur d'autres biens. Mais il ne faut pas, pour cela, s'imaginer que sa valeur soit immuable.
Par rapport à la monnaie libre, c'est-à-dire à une monnaie dont la valeur n'est pas liée à celle d'un métal précieux, l'étalon-or a ce grand avantage d'affranchir le pouvoir d'achat de l'influence des fluctuations politiques. En ce qui concerne les transactions commerciales et financières avec l'étranger, il a l'incomparable avantage de fixer la valeur des échanges monétaires entre les différents pays. Les devises nationales ne varient que légèrement entre deux cotes qui sont à peu près immuables et fixées pour chaque devise par rapport à chacune des autres: ce sont les gold points, les points d'or d'entrée ou de sortie.
L'abandon de l'étalon-or n'a pas été causé par le déchaînement des éléments, ou par des catastrophes qu'il n'était pas au pouvoir de l'homme de détourner. Son abandon n'est pas une conséquence directe de la Grande Guerre et des transformations politiques de l'après-guerre. L'étalon-or s'est effondré, parce que les gouvernements, les parlements et l'opinion publique ne désiraient plus le maintenir.
La guerre, et puis la malheureuse politique d'après-guerre ont considérablement enflé les dépenses publiques. Ces dépenses auraient pu être entièrement couvertes, soit par l'augmentation des impôts, soit par l'émission d'emprunts. Car, de toutes manières, ce que l'État dépense ne peut être pris que de deux sources: des revenus ou du capital des citoyens. Un troisième moyen n'existe pas. Ce que l'État dépense en trop doit être fourni par les citoyens, qui réduisent leurs dépenses ou entament leur fortune. C'est là une vérité élémentaire et facile à saisir, bien que certaines gens aient de la peine à l'admettre.
Dans le cas où gouvernement et parlement sont, d'une part, trop faibles pour limiter les dépenses, et que, de l'autre, ils reculent devant l'impopularité de nouveaux impôts, et si, enfin, ils ne peuvent contracter d'emprunt, alors ils recourent à la troisième solution, qui est l'inflation. L'État émet lui-même du papier-monnaie, ou bien il oblige la Banque nationale à lui consentir un emprunt, par une émission supplémentaire de billets de banque. Ces billets ont cours forcé; la Banque est relevée de l'obligation de les échanger sur demande contre de la monnaie-or.
L'inflation n'est pas un moyen de couvrir définitivement les besoins accrus. L'État a, par exemple, besoin de canons. Ces canons doivent être fabriqués, et les matières premières et la main-d'oeuvre dont on a besoin pour la fabrication doivent être récupérés sur les citoyens, et pour cela distraites d'autres emplois. Une émission supplémentaire de billets ne peut produire des biens réels. Quand l'État recourt à l'émission de papier-monnaie, c'est aux citoyens qu'en réalité il les demande. Les voies par lesquelles on amène les citoyens à sacrifier une partie de leur revenu ou de leur capital à l'État diffèrent, quand il s'agit d'inflation, de ceux employés en cas d'impôts supplémentaires ou d'emprunt. Mais toujours et dans tous les cas, ce sont les citoyens qui paient l'écot, et nullement l'État, ou quelque pouvoir mystérieux et magique.
Lorsque, pour couvrir ses besoins accrus, l'État, devenu acheteur, jette sur le marché ses billets nouvellement imprimés, il fait monter les prix des biens et de la main-d'oeuvre dont il besoin. les prix de ces biens et de cette main-d'oeuvre augmentent; mais les prix des autres biens et de la main-d'oeuvre non requis par l'État restent tout d'abord stationnaires. Ils ne commencent à monter que lorsque, eux aussi, voient la demande monter. Tous ceux dont les revenus augmentent du fait des commandes de l'État – en cas d'armements, les entrepreneurs et les ouvriers des industries d'armement – font, à leur tour, monter les prix par la demande accrue des marchandises qu'ils désirent acheter. L'augmentation des prix se poursuit ainsi, de groupe en groupe, jusqu'à ce que, finalement, elle s'étend à tous les prix et tous les salaires.
Du fait que l'augmentation des prix résultant de l'inflation n'atteint pas du même coup toutes les marchandises et toutes les catégories de travailleurs, découlent toutes ses conséquences sociales, ainsi que les avantages qu'en retire le Trésor. Car, tant que cette hausse des prix n'a pas accompli son périple complet à travers toute l'économie, elle nuit à tous ceux qui ne peuvent retirer que les prix anciens des marchandises qu'ils ont à offrir, cependant que, pour les marchandises et pour la main-d'oeuvre dont ils ont besoin, ils ont à payer les nouveaux prix augmentés. Ce sont ces couches de la population qui paient l'écot: ce qu'ils consomment en moins ou distraient de leur fortune enrichit les autres.
Ces effets de l'inflation sur les prix s'étendent indifféremment à tous les domaines, et quel que soit l'emploi de l'argent ainsi obtenu. Même lorsque ces sommes ne restent pas improductives, comme c'est le cas lorsqu'elles servent à acheter des armes, leur effet sur le mouvement des prix reste le même.
On voit ce qu'il faut penser du recours à l'inflation – avouée ou déguisée – lorsqu'il s'agit de couvrir les dépenses publiques, ou d'encourager l'activité industrielle par l'abaissement du taux d'escompte et l'élargissement du crédit.
La multiplication de la monnaie-papier a pour conséquences sa dépréciation par rapport à l'or, par rapport aux marchandises, à la main-d'oeuvre, et aussi par rapport à l'argent étranger. La Banque n'étant plus tenue d'échanger les billets contre de l'or, et la quantité des billets de banque augmentant, leur valeur par rapport à l'or décroît. Comme les prix montent à l'intérieur du pays, alors qu'ils restent les mêmes à l'étranger, il s'ensuit que le prix de l'argent étranger doit également monter à l'intérieur du pays.
« L'ordre ne sera rétabli dans la vie économique que lorsque le désordre monétaire aura pris fin, grâce au retour à l'étalon-or. »
Les lois du pays se cramponnent néanmoins à la fiction que la valeur de la monnaie nationale n'a pas changé. Ils reconnaissent à la monnaie-papier dépréciée le même pouvoir libératoire qu'à la monnaie-or dont la valeur est supérieure sur le marché. Celui qui a une dette de cent francs a le droit de s'en libérer indifféremment par le versement de cinq pièces de vingt francs en or, ou par le versement de cent francs en monnaie-papier. Il va de soit que le débiteur choisira le mode de paiement qui lui est le plus avantageux et donnera du papier et non de l'or. Il en résulte que l'or disparaît de la circulation. Quiconque a de l'or le garde, ou cherche à l'échanger là où il en obtient davantage que la valeur nominale en monnaie-papier. Des deux monnaies en concurrence, « la pire chasse la bonne ». Cependant, n'oublions pas que cela n'est possible que parce que les gouvernements imposent à la monnaie inférieure qu'ils ont créée le même pouvoir libératoire qu'à la bonne monnaie.
L'or une fois chassé de la circulation par la politique, les politiciens émirent l'affirmation que l'étalon-or avait fait faillite et que, pour cette raison, il était impossible d'y retourner. Tantôt ils donnent comme raison que la production d'or est insuffisante, ce qui provoquerait une forte baisse des prix, en cas de retour à l'étalon-or. Et tantôt ils affirment que la production d'or est si considérable qu'un retour à l'étalon-or entraînerait une hausse des prix considérable. Enfin, l'on soutient en outre, qu'avant de songer à restaurer l'étalon-or, il faudrait rétablir des conditions normales dans la vie économique.
Tous ces arguments sont sans valeur. L'ordre ne sera rétabli dans la vie économique que lorsque le désordre monétaire aura pris fin, grâce au retour à l'étalon-or. Rien ne serait plus simple. Pour que l'étalon-or fonctionne à nouveau sans accrocs, il suffit que les gouvernements s'abstiennent à l'avenir de toute tentative de couvrir une partie du déficit par de nouvelles émissions de monnaie-papier, ou de stimuler artificiellement l'activité économique par un élargissement du crédit. Tout pays, qu'il soit pauvre ou riche, fortement armé ou sans moyens de défense, peut rétablir et maintenir l'étalon-or « orthodoxe » (qualificatif qu'on applique aujourd'hui à l'étalon-or), pourvu qu'il le veuille. Et cela indépendamment de sa situation budgétaire, du bilan du commerce extérieur, des dettes contractées à l'étranger, ou encore des ressources à l'intérieur du pays. Une seul chose est indispensable: qu'on renonce à des mesures vaines qui, dans le cours des événements, ne font qu'ébranler le système monétaire.
Ce ne sont pas les faits qui empêchent le retour à l'étalon-or: ce sont des doctrines erronées, soutenues par l'opinion publique. Pour amener le rétablissement de l'étalon-or, il faut que l'opinion publique, et les gouvernements à sa suite, renoncent aux conceptions qui les dominent aujourd'hui. Pour qu'un pays puisse maintenir son étalon-or, il n'y a rien d'autre à faire qu'à renoncer aux procédés dont on use actuellement. Les règles indispensables au maintien de l'étalon-or les suivantes: 1) En aucun cas la machine à imprimer ne doit servir – directement ou indirectement – à couvrir les dépenses publiques. Toutes les dépenses publiques doivent être couvertes par les impôts ou les emprunts que les citoyens consentent à distraire de leurs économies.
2) La Banque d'émission doit, en tous temps, et immédiatement, convertir les billets émis par elle, au taux de la parité or légale. Et pour être en état de le faire, elle doit éviter de baisser artificiellement le taux de l'escompte par l'élargissement du crédit. Tant que les peuples ne seront pas disposés à appliquer rigoureusement ces principes, ils ne cesseront pas de souffrir de troubles monétaires. Il est insensé d'appliquer aux fluctuations monétaires les termes empruntés au vocabulaire militaire. Il n'y a pas de bataille du franc, ni d'attaque du franc, ni de défense du franc. Il n'y a que deux politiques monétaires: celle qui ne veut pas avilir la monnaie, et celle qui entraîne l'abaissement du pouvoir d'achat de l'unité monétaire. La faillite de l'étalon-or est la conséquence d'une certaine politique monétaire et non l'oeuvre des spéculateurs, ni la conséquence d'une fatalité à laquelle on ne peut se dérober; elle n'est pas non plus assimilable à une bataille perdue.
Une bonne partie de l'opinion publique et beaucoup d'hommes d'État sont d'avis que l'inflation et toutes les conséquences qu'elle entraîne sont préférables au maintien de l'étalon-or – ou, du moins, que c'est un moindre mal. Cette opinion est erronée. Mais, du moment qu'on la fait sienne, il ne faut pas s'étonner si, infailliblement, les conséquences de l'inflation se produisent.
Ce serait dépasser les limites de cet article que d'énumérer tous les arguments produits par les partisans de l'inflation et d'en démontrer l'inanité. On l'a, du reste, fait si souvent, que, pour se renseigner, il suffit de recourir aux nombreux ouvrages qui traitent de la question.
Nous n'insisterons que sur un des aspects du problème, et cela parce qu'on lui accorde généralement une attention insuffisante.
L'inflation nuit au créancier et favorise le débiteur. Mais – choses surprenante – l'opinion publique croit y voir un avantage des classes pauvres au détriment des riches. Mais l'opinion que les riches sont les créanciers et que les pauvres sont les débiteurs est démentie par les conditions sociales actuelles. Les grandes fortunes sont généralement investies en actions, entreprises, maisons ou terrains. Mais les modestes fortunes de la classe moyenne consistent généralement en créances. Les économies des ouvriers et des intellectuels sont déposées dans les banques et les caisses d'épargne, ou servent à l'achat d'obligations. Les moins favorisés deviennent ainsi les créanciers des plus riches, à qui appartiennent les entreprises, maisons et terrains endettés. La destruction de la valeur des créances n'est donc pas un avantage pour les pauvres, mais, au contraire, un préjudice.
La stabilité sociale d'un État industriel moderne a pour fondement la possibilité pour chacun d'économiser et de jouir de ses économies. Si, par l'inflation, on frustre les épargnants du fruit de leurs épargnes, on sape les bases de l'équilibre social. Même si, du point de vue économique, l'inflation n'était pas si désastreuse, elle devrait être combattue par tout homme d'État, à cause de ses répercussions sociales. Elle prolétarise les classes moyennes et les jette dans les partis extrêmes. C'est dans les rangs des classes dont l'inflation a englouti l'avoir que les amateurs de coups de force recrutent leurs troupes.
Recourir à l'inflation pour surmonter des difficultés passagères équivaut à brûler ses meubles pour ses chauffer.
par
Ludwig von Mises via QL
Ce
texte a d'abord été publié (en français) dans
Aujourd'hui, première année, numéro 4, daté
du 15 février 1938, p. 153-161. Nous le reproduisons
du site d'Hervé
de Quengo qui contient de nombreux textes en français d'auteurs
libertariens, en particulier de l'École autrichienne.
E) Prix des métaux: l'OR
L’or est un métal très précieux convoité par beaucoup de personnes.
On le trouve sous forme de pièces de monnaie, ou bien de lingots,
parfois même en pépites.
L’essentiel de sa valeur réside dans le
fait qu’il est inoxydable, c’est-à-dire qu’il garde son éclat quel que
soit le lieu où il se trouve. Ni l’air ni l’eau ne peuvent lui faire
perdre son éclat.
Quel est le prix de l’or au gramme et à l’once ?
Il
existe plusieurs qualités d’or, cela peut aller de quelques carats à 24
carats, ce qui correspond à 99,9 % d’or pur. Au fil des siècles, l’or a
connu une inflation constante en raison de sa qualité et de sa rareté.
L’or a toujours été très prisé par les hommes et il se vend aujourd’hui à
un prix très élevé à la Bourse.
Prix d’un gramme d’or 18 carats
Un gramme d’or 18 carats, ce qui correspond à environ 75 % d’or pur, peut s’échanger à 40 euros.
Prix d’un gramme d’or 24 carats
Un gramme d’or 24 carats, soit approximativement 99,9 % d’or pur, peut s’échanger à 55 euros.
Le cours de l’or en dollars et son évolution
Évolution du prix de l’or au cours des 30 derniers jours
Évolution du prix de l’or au cours des 12 derniers mois
Évolution du prix de l’or au cours de ces 5 dernières années
Quel est le prix de l’or aujourd’hui ?
Au kilo
Le
prix de l’or est régulé par cotation mondiale. Aussi, si l’on prend les
dernières données, un gramme d’or se situe dans les 40 euros. Le kilo
quant à lui vaut dans les 40 000 euros.
Néanmoins, il peut varier d’un jour à l’autre, comme pour toutes les matières premières et les actions en bourse.
A la tonne
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chaque jour.
L’or, en bref
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Dernier Eurobaromètre sur l'opinion publique dans l'Union européenne
F) Étalon-or
L’étalon-or (Gold Standard) est un système monétaire dans lequel l'étalon monétaire correspond à un poids fixe d'or, fixé ordinairement par une banque centrale.
Dans ce système, toute émission de monnaie se fait avec une contrepartie et une garantie d'échange en or. Les parités
de deux monnaies différentes sont donc fixées par rapport à l'or, et
les taux de change sont stables entre pays participants. L'or constitue
une monnaie internationale, qui sert au règlement des échanges et comme
instrument de réserve pour les banques centrales des pays ayant adopté
le système.
Pourquoi l'étalon-or ?
Illustrant le théorème de régression de Mises,
l'or a servi de monnaie pendant des millénaires, et l'étalon-or a été
en vigueur dans tous les pays développés jusqu'en 1914, date à laquelle
il est abandonné en faveur d'un système plus souple (le change-or)
jusqu'en 1971 et son abandon total (changes flottants) : comme
l'explique Antal E. Fekete, on a remplacé une "valeur positive" (les métaux) par une "valeur négative" (la dette).
Le système de l'étalon-or permet de mieux résister à l'expansion du crédit et de la dette publique. Au contraire d'une monnaie fiduciaire, une monnaie à contrepartie en or ne peut pas être émise arbitrairement par un État : elle empêche l'inflation
par dévaluation et lève en théorie toute incertitude sur la pérennité
de la monnaie, ce qui permet à l'autorité monétaire d'avoir un crédit
sain, et de prêter plus facilement :
« Les promoteurs du retour à l'étalon-or ont le mérite de
nous sensibiliser sur un point : les monnaies actuellement en
circulation n'ayant pas de valeur intrinsèque, quelle garantie y a-t-il
que les titres de dette libellés dans ces monnaies puissent être
remboursés en quelque chose qui ait de la valeur ? Aucune. Dans le cas
d'une monnaie fiduciaire, le gouvernement a simplement décrété que "cet
argent est un moyen d'échange légal, qui a la valeur que nous affirmons
qu'il a". La valeur des monnaies fiduciaires ne repose que sur la
confiance »
— Myret Zaki, La fin du dollar (Favre, 2011)
L'école autrichienne d'économie est favorable à l'étalon-or. Elle met en garde quant aux conséquences dramatiques de son abandon au XXe siècle :
« Maintenant que cette discipline a été brisée, je ne
vois aucun espoir de la restaurer. Pour cette raison, à moins de
changements radicaux, la perspective qui est devant nous est celle d'une
inflation indéfiniment accélérée, aggravée par le contrôle des prix,
suivie d'un effondrement rapide du marché, des institutions
démocratiques, et finalement de la civilisation telle que nous la
connaissons. »
— Friedrich Hayek, Toward Free Money Market, WSJ, 19 août 1977
Cette constatation conduit cependant Hayek à préconiser des monnaies privées comme un moindre mal.
L'économiste français Jacques Rueff lance le même type d'avertissement après l'abandon de l'étalon-or :
« On croirait, en observant l'évolution du système
monétaire international, que l'Occident s'applique à mettre en œuvre le
conseil de Lénine, suivant lequel : « Pour détruire le régime bourgeois,
il suffit de corrompre sa monnaie. » Comment admettre que pareille
faute soit commise principalement par le pays qui a voué tant d'efforts
et tant de soins à préserver, pour lui et pour les autres, le régime de
la libre entreprise et qui a consacré tant de sang à sauvegarder dans le
monde la liberté. Puissions-nous, avant qu'il soit trop tard, rendre
aux mécanismes monétaires les tâches que les faibles mains et l'esprit
vacillant des hommes ne sont pas, dans l'état actuel des choses, en
mesure d'assumer. »
— Le péché monétaire de l'Occident (1971)
Pourquoi l'abandon de l'étalon-or ?
Alors que l'étalon-or au XIXe siècle avait accompagné une prospérité croissante sans crise financière ni monétaire notable, au XXe
siècle les États ont progressivement abandonné l’étalon-or, incapables
de respecter une discipline monétaire incompatible avec la démagogie redistributrice de la social-démocratie ainsi que les "investissements dans la destruction" des deux guerres mondiales :
« Si les pays en guerre lors de la Première et Seconde
Guerre mondiale n’avait pas abandonné l’étalon-or, la Première Guerre
mondiale n’aurait pas duré plus de six mois, car les pays en guerre
auraient épuisé tout leur or… Je soutiens que la Première Guerre
mondiale a duré aussi longtemps parce l’étalon-or a été abandonné. Le
financement du déficit a permis à la guerre de durer plus de quatre ans,
de détruire l’économie, un patrimoine culturel riche et surtout de tuer
des millions de jeunes soldats et de gens innocents. »
— Ferdinand Lips
Après la première guerre mondiale, les États-Unis
restent le seul pays dont la monnaie est convertible en or (conférence
de Gênes de 1922). France et Grande-Bretagne rétablissent la
convertibilité, mais la suspendent ensuite (1931 : la Grande-Bretagne ne
conserve l'étalon-or que pour les échanges extérieurs ; 1937 : la
France abandonne à son tour l'étalon-or).
Aux États-Unis, en 1933, Roosevelt interdit aux particuliers de détenir de l'or (Executive Order 6102
signé le 5 avril 1933). L'étalon de change-or définit la convertibilité
des monnaies en dollar (le dollar étant la seule monnaie convertible en
or). La réunion de juillet 1944 à Bretton-Woods renforce les accords de
Gênes de 1922 et l'étalon de change-or : le cartel de banques centrales crée une institution monétaire, le FMI, organisme chargé d'éviter les "dévaluations compétitives" en venant en aide aux États en difficulté (dont la balance des paiements
est en déficit) à seule fin de maintenir le taux de change. Les
États-Unis sont chargés de maintenir la parité décidée en 1934 (35
dollars l'once). À cette époque, Jacques Rueff critique l'étalon de change-or et préconise le retour à l'étalon-or.
Durant les années 1960, le déficit de la balance des paiements
des États-Unis s'accélère. En 1968, il y a dédoublement du marché de
l'or : un marché officiel réservé aux institutions internationales (où
l'or vaut toujours 35 dollars l'once) et un marché libre pour le privé
(où l'or vaut davantage). Cela contribue à créer de fortes distorsions
sur le prix de l'or. La France demande aux États-Unis le remboursement
de dollars en or, la Grande-Bretagne s'apprête à faire de même pour de
grosses quantités en 1971.
Le 15 août 1971,
les États-Unis étant incapables de tenir leurs engagements, Nixon
suspend la convertibilité extérieure du dollar en or (la dernière fois
où cela s'était produit fut pendant une courte période en 1933). Une
taxe sur les importations de 15 % est instaurée. Les accords de
Washington de 1971 élargissent les marges de fluctuation des monnaies à
2,2 %. En Europe,
le serpent monétaire européen essaie de maintenir des parités fixes
entre devises européennes avec des marges de fluctuation de 0,75 % ; un
système compliqué de "montants compensatoires" compense ces fluctuations
pour les prix des produits agricoles. En mars 1972, le dollar est de
nouveau dévalué, le prix officiel de l'or passant à 42 dollars l'once,
puis le dollar devient officiellement inconvertible. Le double marché de
l'or est abandonné. L'étalon de change-or a disparu, et une période de
forte inflation démarre. En dollars courants, un pic dépassant les 1 800
dollars est atteint en 2011[1], cependant en dollars ramenés à l'équivalent de 2011, le pic de 2 477 dollars est atteint le 21 janvier 1980[2].
Allemagne et Japon
ont à cette époque, dans les années 1970, des monnaies échangeables
en-dehors de leurs frontières, et qui rendent possibles des emprunts
dans ces monnaies (marché libre des euro-monnaies). La communauté
économique européenne s'élargit à de nouveaux membres. L'or passe de 42
dollars l'once à 800 dollars en 1980. Sous Ronald Reagan,
les taux d'intérêt sont relevés, ce qui met un terme à l'inflation
mondiale liée au dollar. La concurrence entre monnaies s'avère être un
moyen efficace de réduire l'inflation, jusqu'à l'instauration de la
"monnaie unique", l'euro, qui fige définitivement les taux de change, sans pour autant brider l'endettement continuel des États.
La cause profonde de l'abandon de l'étalon-or, pour les économistes autrichiens, est le monopole
d'émission de la monnaie, générateur de crises de change, couplé à la
dépense étatique débridée ; ces causes sont incompatibles avec la
discipline qu'impose l'étalon-or. Les mêmes causes expliquent d'ailleurs
les crises continuelles des monnaies étatiques, dollar ou euro.
« J'ai toujours nourri de la nostalgie pour la stabilité
des prix inhérente à l'étalon-or ; une monnaie stable en était le
premier objectif. Mais j'ai depuis longtemps admis que l'étalon-or ne
s'accommode pas aisément de l'idée courante sur la fonction d'un
gouvernement, notamment le devoir d'assurer un système de sécurité
sociale (social safety net). […] La plupart des Américains ont
toléré l'inflation comme le prix à payer pour avoir un État-providence
moderne. Il n'existe plus aujourd'hui de partisans de l'étalon-or, et
je ne vois guère de possibilité qu'il revienne. »
— Alan Greenspan, Le Temps des turbulences, J-C Lattès, 2007
Les objections courantes à l'encontre de l'étalon-or
- L'or est difficile à transporter, et l'on n’imagine pas des bateaux chargés d'or traversant les océans :
c'est confondre un bien avec le titre de propriété qui le représente.
Doit-on transporter les maisons lorsqu'on les achète ? Avec l'étalon-or,
la monnaie-papier subsiste, mais elle est gagée sur le métal précieux.
- On n'imagine pas de faire ses courses avec des pièces d'or : même réponse que ci-dessus. L'étalon-or n'implique pas forcément que toutes les pièces soient en or.
- La quantité d'or existante n'est pas suffisante pour servir de monnaie :
en fait, cette quantité est quelque chose de purement conventionnel, et
n'importe quelle « quantité » de monnaie suffit toujours à tous les
échanges possibles (Ludwig von Mises :
« la quantité de monnaie disponible dans l'économie est toujours
suffisante pour permettre à chacun tout ce que la monnaie fait et peut
faire »). Il n'y a pas besoin d'une énorme quantité d'or pour établir un
étalon-or, il suffit que le "prix" de l'or s'établisse en conséquence :
« L'étalon-or économise l'or. Dire qu'il n'y a pas assez
d'or est une incompréhension complète. Ce n'est pas une question de
quantité, mais de prix. »
— Philippe Simonnot, le 25 octobre 2012, sur ReichmanTV
« Le meilleur des mondes, c'est celui où il y a une
quantité de monnaie stable. Il n'est pas nécessaire dans une société
quelconque de créer de la monnaie. À partir du moment où une certaine
quantité de monnaie existe, il n'est pas nécessaire d'en créer. La
quantité de monnaie existante peut satisfaire indéfiniment, pour
l'éternité, les besoins monétaires : elle prend de la valeur, et le prix
des biens diminue tandis que la valeur de la monnaie augmente. Tout le
monde croit qu'il est nécessaire de créer de la monnaie et d'avoir une
banque centrale. Pourquoi ? Parce que implicitement on fait le
raisonnement que la création de la monnaie c'est la création de crédit,
et la création d'investissements. »
— Pascal Salin
- De plus, d'autres monnaies peuvent très bien coexister avec
l'or. Un fait souvent ignoré du profane est que la création monétaire
n'est pas nécessaire, pas plus qu'est nécessaire une banque centrale (dont c'est en fait la mission principale).
- La découverte de nouvelles mines d'or risque de générer de l'inflation :
la monnaie papier étant extensible à volonté, c'est bien à son propos
qu’on peut avoir de telles inquiétudes – et l'Histoire montre qu'on a
bien raison d'être inquiet. La production mondiale annuelle d’or est
connue (environ 2 500 tonnes) et a peu de chances d'évoluer sensiblement
(certains spécialistes affirment même que le "pic de l'or" a été
atteint et dépassé). Le stock d'or existant serait d'environ 170 000
tonnes[3].
- L’or est aussi une matière première utilisée dans l’industrie : ce n’est pas un inconvénient, mais un avantage, car c’est une assurance de plus contre la baisse de son pouvoir d'achat.
- On ne sait pas comment fixer le prix de l'or en Euro ou en Dollar : l’or est coté en continu sur les marchés financiers.
- L'or est stérile, c'est un placement qui ne rapporte rien :
on ne s'intéresse pas à l'or comme placement spéculatif, mais comme
réserve de valeur et moyen d'échange universel, ce qui est le rôle d'une
monnaie ; dans ce rôle, en remontant sur des millénaires, l'or est
historiquement imbattable (on peut montrer que la même quantité d'or
qu'il y a 2000 ans suffit aujourd'hui à se nourrir quotidiennement ou à
s'habiller).
- L'étalon-or a un effet déflationniste à cause de la rigidité excessive de la masse monétaire : cet effet (qui résulte en réalité du monopole monétaire et de l'unicité du valorimètre) n'empêche pas la croissance,
l'histoire du régime de l’étalon-or au XIXe siècle le montre amplement.
La déflation accroît le pouvoir d'achat, ce qui est une bonne chose
pour les individus. Elle n'est certes pas « politiquement intéressante »
ni « politiquement vendable » car elle rend la dette publique plus lourde et empêche la spoliation des créanciers par l'inflation. Par ailleurs, dans un système de banque libre et de monnaie privée, il n'y a aucune raison que l'or soit le seul étalon : sa mise en concurrence avec d'autres étalons diminuerait l'effet déflationniste potentiel.
- L'étalon-or n'empêche pas la dévaluation de la monnaie (ainsi le dollar valait 1/20 d'once d'or au XIXe siècle jusqu'au début du XXe siècle, puis 1/35 à partir de 1934) :
une monnaie qui repose sur l'or peut en effet être dévaluée, mais l'or
sous-jacent garde toute sa valeur (en fait augmentée par rapport à la
monnaie dévaluée). La dévaluation est une tromperie qui découle de
mauvaises politiques.
- Pourquoi les banquiers, les gouvernements et les médias semblent-ils opposés à l'or ? : parce que le papier monnaie et le jeu des réserves fractionnaires permet à une petite élite de s’enrichir au détriment du reste de la population et de la classe moyenne.
- D'après la loi de Gresham (« la mauvaise monnaie chasse la
bonne »), on ne peut instaurer durablement de monnaie « or », car cette
dernière serait vite appelée à disparaître en raison de la thésaurisation qui en serait faite : la loi de Gresham n'est vérifiée que lorsque l'État impose un cours forcé
("vous devez utiliser la mauvaise monnaie que nous fabriquons") ; dans
un système de monnaies privées ou à cours libre, c'est au contraire la
bonne monnaie qui chasse la mauvaise (davantage encore dans les
situations de forte inflation), de même que sur n'importe quel marché
libre un "mauvais produit" n'a en général aucun succès durable.
- Imposer l'étalon-or revient à instaurer un monopole monétaire : certes ! La monnaie privée
est la vraie solution libérale (avec cependant la possibilité de voir
apparaître un monopole de fait parce qu'une des monnaies apparaît comme
la meilleure). Cependant, dans la situation actuelle de monopoles
monétaires, l'étalon-or est la moins mauvaise des solutions, puisqu'il
empêche la création monétaire illimitée et encourage la concurrence des
monnaies nationales entre elles, "ancrées" à une convertibilité fixe. De
plus, même avec des monnaies privées en concurrence, l'expérience
historique (et la loi de Gresham inversée) laisse suggérer qu'une
convergence s'établirait rapidement vers des monnaies qui reposeraient
toutes sur l'or.
- L'étalon-or a été la cause de crises monétaires et économiques par le passé :
cette assertion revient à affirmer que le thermomètre doit être
supprimé parce qu'il est la cause du mauvais temps ! L'étalon-or peut
être le révélateur d'une mauvaise gestion, d'un endettement excessif, ou
d'une mauvaise politique économique ; le réflexe du politicien sera
hélas davantage de « mettre à mort le messager » qu'est l'étalon-or plutôt que de rectifier le tir. L'étalon-or est le premier ennemi de la dette publique excessive.
Retour à l'étalon-or au XXIe siècle ?
- Plusieurs hommes politiques américains (Herman Cain, Newt Gingrich, et surtout Ron Paul) sont favorables au retour à l'étalon-or aux États-Unis ; le Gata
(Gold Anti-Trust Action Committee), groupe de pression qui milite pour
la fin de la manipulation des cours de l'or, va également dans ce sens ;
- L'État de l'Utah a légalisé en 2011, l'emploi de l'or et de l'argent pour les transactions financières courantes[4] ; plusieurs autres États (Michigan, Minnesota, Caroline du Nord, Idaho) ont des lois similaires en préparation[5] ;
- La pièce d’or « Khalifa » est depuis le 15 août 2011, une nouvelle monnaie courante et légale à Dubaï ;
- Certaines personnalités politiques, en France, évoquent occasionnellement un retour possible à l'étalon-or (Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan) ;
- En 2001, le Premier ministre de Malaisie, Mahathir bin
Mohamad, a proposé une nouvelle monnaie pour le commerce international
entre nations musulmanes : le dinar-or islamique (دينار إسلامي ذهبي),
défini comme 4,25 grammes d'or pur (cette monnaie n'a pas réussi à
s'imposer) ; cependant, le Kelantan, État de Malaisie, a lancé une
monnaie-or en 2010[6][7] ;
- En Suisse, une association franc-or, soutenue par plusieurs économistes (comme Peter Bernholz),
milite pour l'instauration d'un franc-or officiel sur la base de 1
franc-or = 0,1 g d'or, ce qui implique la modification de l'article 99
de la Constitution de la Suisse.
Il ne s'agit pas exactement d'un retour à un étalon-or, mais de donner
le choix aux gens entre deux types de monnaie aux caractéristiques bien
différentes, la monnaie-or étant une meilleure protection contre
l'inflation (inversion de la loi de Gresham). Ce franc-or serait frappé
par des banques privées, et non la banque centrale. Une initiative populaire fédérale (demande écrite réunissant 100 000 citoyens) est prévue à ce sujet : Initiative parlementaire 11.407 "Institution d'un franc-or".
- En 2012, la Chine et d'autres pays Asiatiques et du
Moyen-Orient ont décidé d'utiliser l'or pour le règlement de leurs
achats massifs à l’international (pétrole), plutôt que le système de
virement SWIFT[8][9].
- Certains analystes, comme Simone Wapler, évoquent la possibilité pour la Chine
d'arrimer sa monnaie à l'or une fois qu'elle aurait amassée un stock
suffisant de métal. Une telle éventualité aurait évidemment d'immenses
répercussions dans le système monétaire mondial.
- En novembre 2014, le groupe "État islamique"
annonce qu'il va frapper de la monnaie sous forme de pièces d'or,
d'argent et de cuivre, sur la base des monnaies instaurées par les
Omeyyades au VIIe siècle ap. J.-C.
D'après Philippe Simonnot[10],
n'importe quel pays peut très facilement revenir à l'étalon-or : il
suffit de supprimer le cours légal de la monnaie fiduciaire (cours légal
qui est toujours lié à l'existence d'une mauvaise monnaie, dont il faut
forcer l'usage) et de lever la taxation relative à l'or ; la banque
centrale devrait également vendre son stock d'or. Il n'y a pas besoin de
supprimer autoritairement la monnaie en cours, car une monnaie-or peut
très bien coexister avec une monnaie fiat dans le même pays[11].
Pascal Salin
rappelle que dans le passé, l'étalon-or reposait sur un engagement
contractuel des banques, engagement qui a disparu quand la garantie de
convertibilité est passée à la banque centrale monopolistique. Le point
crucial n'est pas le retour à l'étalon-or, c'est de savoir qui donne la
garantie et qui émet la monnaie, et dans ce cadre seule la concurrence et la liberté monétaire donnent la réponse.
Ron Paul, dans son projet de loi Free Competition in Currency Act of 2011 (HR098), propose d’abroger les lois Legal Tender
(imposant l’utilisation des dollars dans les transactions) et de
permettre aux citoyens de choisir la monnaie privée qu'ils souhaitent
sur le marché libre, en concurrence avec les billets de la FED :
« Ce projet de loi élimine trois des principaux obstacles
à la circulation d’une monnaie saine : les lois fédérales qui forcent
l’acceptation de la monnaie de la réserve fédérale, les lois contre la
contrefaçon qui n’ont pas d’autre but que d’empêcher la création de
monnaie privée, et l’impôt qui pénalise l’utilisation de l’or et de
l’argent comme monnaie. »
Antal E. Fekete
prédit un retour à l'étalon-or, une fois que seront oubliées les
« foutaises de Keynes et de Friedman ». Historiquement, on connaît le
cas de la Grande-Bretagne au début du XIXe siècle[12], qui revint à l'étalon-or après une politique "keynésienne avant l'heure" particulièrement désastreuse.
Steve Hanke
indique comment pourrait être créée une caisse d'émission, publique ou
privée, indépendante et basée sur l'or, qui siègerait en Suisse et
fournirait une monnaie convertible en or et indépendante du gouvernement
concerné (États-Unis dans le cas qui l'intéresse)[13].
En revanche, Nigel Farage[14]
considère que le retour à l'étalon-or n'aurait pas que des avantages,
puisqu'il implique le retour à une parité fixe, exactement comme avec l'euro.
Le plaidoyer d'Alan Greenspan pour l'étalon-or
Une hostilité presque hystérique à l’égard de l’étalon-or est un
trait commun aux « étatistes » de toutes tendances. Apparemment ils
comprennent (peut-être plus clairement et plus subtilement que beaucoup
de défenseurs du libre-échange) que l’or et la liberté économique sont inséparables, que l’étalon-or est un instrument de la liberté économique et que l’un ne va pas sans l'autre.
Pour comprendre la source de leur hostilité, il est nécessaire d’abord de rappeler le rôle spécifique de l'or dans une société libre.
L'argent est le dénominateur commun de toutes les transactions
économiques. C'est cet instrument qui sert de moyen d'échange, qui est
universellement accepté dans une économie d'échange pour le paiement de
marchandises ou de services, et peut, par conséquent, être utilisé pour
mesurer la valeur et pour stocker de la valeur, c’est-à-dire, pour épargner.
L'existence d'un tel produit est une condition nécessaire pour
une division économique du travail. Sans un produit ayant une valeur
objective qui puisse être accepté comme monnaie, les hommes devraient avoir recours au troc ou vivre en autarcie agricole et renoncer aux avantages inestimables de la spécialisation.
Si les hommes n'avaient aucun moyen d'entreposer de la valeur, c’est à
dire d’épargner, ni l’échange ni la planification à long terme ne
seraient possibles.
Un instrument d'échange acceptable pour tous les acteurs
économiques ne se détermine pas arbitrairement. En premier lieu, le
moyen d'échange doit être durable. Dans une société primitive pourvue de
peu de richesses, le blé peut durer assez longtemps pour servir de
monnaie, dès lors que tous les échanges se produisent pendant et
immédiatement après la récolte, sans qu’un surplus soit conservé. Mais
quand le besoin de stocker est important, comme c’est le cas dans les
sociétés plus riches et plus civilisées, la monnaie d'échange doit être
un produit solide, habituellement un métal. Un métal est choisi en
général parce qu’il est homogène et divisible : chaque unité est
semblable à une autre et le métal peut être fondu en quantité variable. A
l’inverse, les bijoux précieux ne sont ni homogènes ni divisibles.
Bien plus important est le fait que le produit choisi comme
monnaie soit un produit de luxe. Les désirs de luxe sont illimités, par
conséquent les produits de luxe sont toujours demandés et seront
toujours acceptés. Le blé est un luxe chez les peuples sous-alimentés,
mais pas dans une société prospère. Ordinairement les cigarettes ne
serviraient pas comme monnaie, cependant ce fut le cas en Europe après
la Deuxième Guerre où on les considérait comme un luxe. Le terme
« produit de luxe » équivaut à pénurie et à haute valeur unitaire. Avec
une haute valeur unitaire, un tel produit est facilement portable, à
titre d’exemple une once d'or vaut une demi-tonne de fonte brute.
Dans les étapes initiales d'une économie en voie de
développement, plusieurs monnaies d'échange pourraient être utilisées,
car une grande variété de produits rempliraient les conditions
précédentes. Cependant progressivement un des produits prévaut sur tous
les autres, étant davantage accepté. Le choix d’une monnaie de réserve
se portera sur le produit le plus accepté, ce qui en retour le rendra
encore plus acceptable. Le changement est progressif jusqu'à ce que ce
produit devienne le seul moyen d'échange. L'usage d'un seul moyen est
très avantageux pour les mêmes raisons qu'une économie dotée d’une
monnaie est supérieure à une économie de troc : cela rend les échanges
possibles sur une échelle incomparablement plus large.
Que cette monnaie soit de l'or, de l’argent, des coquillages, du
bétail ou du tabac dépend du contexte et du développement d'une économie
donnée. En fait, tous ces moyens ont été employés, à différentes
époques, comme monnaie d'échange. Et même dans notre siècle, deux
produits majeurs, l’or et l’argent, ont été utilisés comme monnaie
internationale d'échange, l’or devenant prédominant. L'or, ayant un
usage artistique et utilitaire, et restant relativement rare, a toujours
été considéré comme un produit de luxe. Il est durable, portable,
homogène, divisible, et par conséquent a des avantages considérables sur
toute autre monnaie d'échange. Depuis le commencement de la Première
Guerre Mondiale, il a été virtuellement la seule monnaie internationale
d'échange.
Si tous les biens et services étaient payés en or, les paiements
de grands montants seraient difficiles à exécuter, et cela aurait
tendance à limiter la division du travail et la spécialisation. Une
conséquence logique de la création d'une monnaie d'échange est le
développement d'un système bancaire et d’instruments de crédit (billets
de banque et dépôts) qui viennent remplacer l’or, tout en étant
convertibles en or.
Un système bancaire libre basé sur l'or est capable de développer le crédit
et donc de créer des billets de banque (de la monnaie) et des dépôts,
selon les besoins de production de l'économie. Les individus
propriétaires d'or sont incités, par le versement d’intérêts, à déposer
leur or dans une banque
(sur laquelle ils peuvent tirer des chèques). Mais comme il est rare
que tous les déposants viennent retirer leur or en même temps, le banquier
garde seulement en réserve une fraction des dépôts d’or. Cela permet au
banquier de prêter plus que le montant de l’or déposé (ce qui signifie
qu'il détient des à-valoir sur l’or plutôt que de l'or comme sécurité
pour ses dépôts). Mais le montant des prêts qu'il peut faire n'est pas
arbitraire : il doit l’évaluer par rapport à ses réserves et à l’état de
ses investissements.
Quand les banques financent des efforts productifs et rentables,
les prêts sont remboursés rapidement et le crédit bancaire continue à
être disponible. Mais quand les projets financés par le crédit sont
moins avantageux et rapportent moins vite, les banquiers découvrent
bientôt que leurs engagements sont excessifs par rapport à leurs
réserves d’or, et ils commencent à restreindre les prêts, habituellement
en exigeant des taux d'intérêt plus hauts. Cela a tendance à limiter le
financement de nouveaux projets et oblige les emprunteurs actuels à
améliorer leur rentabilité s’ils veulent obtenir de nouveaux crédits
pour leur expansion. Donc, sous le régime de l’étalon-or, un système
bancaire libre apparaît comme un dispositif qui protège la stabilité
d'une économie et permet une croissance équilibrée.
Quand l'or est accepté comme un moyen d'échange par une partie ou
la totalité des nations, cette liberté sans entraves permet une
division mondiale du travail et favorise un commerce international à
grande échelle. Bien que les unités d'échange (dollar, livre, franc,
etc.) soient différentes d’un pays à l’autre, dès lors que toutes sont
rattachées à l’or, les économies des différents pays marchent de concert
— à condition que le commerce et les mouvements de capitaux soient
libres. Le crédit, les taux d'intérêt et les prix deviennent comparables
dans tous les pays. Par exemple, si les banques d’un pays accordent des
crédits trop libéralement, les taux d'intérêt dans ce pays auront
tendance à baisser, ce qui induira les déposants à envoyer leur or dans
les banques d’autres pays pour obtenir de meilleurs rendements. Cela
provoquera immédiatement une pénurie de réserves bancaires dans le pays
« laxiste », rendra le crédit plus difficile et entraînera un retour à
des taux d’intérêt plus élevés.
Un système bancaire complètement libre et un régime d’étalon-or à
part entière restent encore à construire. Mais avant la première guerre
mondiale, le système bancaire aux États-Unis (et dans la plupart des
pays) était basé sur l'or et, bien que les gouvernements interviennent
parfois, le système bancaire était plus libre et moins contrôlé.
Périodiquement, par suite d’une expansion trop rapide du crédit,
les banques ont prêté jusqu'à la limite de leurs réserves en or ; alors
les taux d'intérêt ont augmenté très vite, le crédit a été restreint,
et l'économie est tombée dans une récession aiguë, mais éphémère (en
comparaison avec les dépressions de 1920 et 1932, les récessions d’avant
la première guerre étaient vraiment bénignes). Ce sont les réserves
d'or qui ont stoppé des expansions économiques en plein déséquilibre,
avant que celles-ci ne tombent dans le désastre qui suivit la première
guerre mondiale. Les périodes de rajustement étaient courtes et les
économies sont reparties sur une base saine pour renouer rapidement avec
l'expansion.
Mais on a confondu le remède et le mal : si une pénurie de
réserves bancaires cause un déclin économique — argumentaient les
interventionnistes — pourquoi ne trouverait-on pas un moyen de fournir
plus de réserves aux banques pour qu’elles n’en manquent jamais ! Si les
banques pouvaient continuer à prêter de l'argent indéfiniment —
prétendait-on — il n’y aurait jamais de crise économique. C’est ainsi
que la Réserve Fédérale a été bâtie en 1913. Elle consistait en douze
Banques régionales de Réserve Fédérale détenues en nom propre par des
banquiers privés, mais en fait parrainées, contrôlées et supportées par
le gouvernement. Le crédit développé par ces banques est en pratique
(bien que non légalement) adossé par le pouvoir fiscal du gouvernement
fédéral. Techniquement, nous restions dans le régime de l’étalon-or ;
les individus étaient encore libres de posséder de l'or,
et l'or servait toujours de réserve bancaire. Mais outre l'or, le crédit détenu par les banques de la Réserve Fédérale (les réserves « papier ») pouvait servir à payer les déposants.
Quand l’économie des États-Unis a subi une légère contraction en
1927, la Réserve Fédérale a créé plus de réserves papier dans l'espoir
de prévenir toute pénurie possible de réserves bancaires. Plus
désastreuse encore fut la tentative de la Réserve Fédérale d’aider la
Grande-Bretagne qui perdait de l'or par rapport à nous parce que la
Banque d'Angleterre s’était opposée à une augmentation des taux
d'intérêt sous la pression du marché (c'était désagréable
politiquement). Le raisonnement des autorités concernées était le
suivant : si la Réserve Fédérale alimentait les banques Américaines de
réserves papier, les taux d'intérêt aux États-Unis tomberaient à un
niveau comparable avec ceux de la Grande-Bretagne ; cela stopperait
l’hémorragie en Grande-Bretagne et éviterait les problèmes politiques
d’une hausse des taux d'intérêt.
La Fed a réussi : l’hémorragie en or a été arrêtée, mais,
dans ce processus, on a presque détruit les économies de la planète.
L'excès de crédit que la Federal Reserve a injecté dans
l'économie s’est répandu sur le marché boursier et a déclenché un
fantastique boom spéculatif. Tardivement, les dirigeants de la Fed
tentèrent d’éponger les réserves et réussirent finalement à freiner le
boom. Mais c'était trop tard : en 1929,
les déséquilibres spéculatifs étaient tels qu’on aboutit à des
restrictions économiques et à une perte de confiance du monde des
affaires. Il en résulta un écroulement de l'économie américaine. En
Grande-Bretagne ce fut encore pire : plutôt que d’affronter toutes les
conséquences de ses erreurs antérieures, le pays abandonna complètement
l’étalon-or en 1931, rompit ce qui restait du tissu de la confiance et
provoqua une série de banqueroutes dans le monde. Les économies
mondiales plongèrent dans la Grande Dépression des années 30.
Avec une logique qui remontait à une génération précédente, les
étatistes ont prétendu que l’étalon-or était pour une grande part la
cause de la débâcle qui a mené à la Grande Dépression. Si l’étalon-or
n'avait pas existé, arguaient-ils, l'abandon par la Grande-Bretagne en
1931 des paiements en or n'aurait pas causé des faillites bancaires dans
le monde entier (l'ironie était que depuis 1913, nous étions, non pas
dans un régime d’étalon-or, mais dans ce que l’on pourrait appeler un
« étalon-or mixte » ; cependant c'est l'or qui a été mis en cause).
Mais l'opposition à l’étalon-or sous toutes ses formes, visible
dans un nombre croissant d’États-Providences, provient d’une prise de
conscience plus subtile : la constatation que l’étalon-or est
incompatible avec le déficit budgétaire chronique (signe caractéristique
de l'état-providence). Si l'on laisse de côté le langage officiel,
l'État-Providence n’est rien de plus qu'un mécanisme par lequel les
gouvernements confisquent la richesse des membres productifs d'une
société pour engager toutes sortes de programmes d’assistanat. La confiscation s’opère en grande partie à travers la fiscalité. Mais les partisans de l’État-Providence
furent prompts à reconnaître que, s’ils voulaient garder le pouvoir
politique, la ponction fiscale devait rester raisonnable ; aussi
durent-ils avoir recours à des programmes de déficit budgétaire massif,
c’est-à-dire à l’emprunt, en émettant des obligations d’État, pour financer à grande échelle les dépenses de l’État-Providence.
Sous le régime de l’étalon-or, le niveau de crédit qu'une
économie peut supporter est déterminé par ses actifs tangibles, puisque
chaque instrument de crédit est en dernier lieu une option sur un actif
tangible. Mais les obligations émises par un gouvernement ne sont pas
adossées à des richesses tangibles, elles ne tiennent que par la
promesse du gouvernement de rembourser en prélevant sur les impôts
futurs ; et ces obligations ne peuvent pas être absorbées facilement par
les marchés financiers. Un grand volume d’obligations d’État ne peut
être vendu au public qu’à des taux d'intérêt de plus en plus hauts.
Donc, le déficit budgétaire de l’État sous un régime d’étalon-or est
rigoureusement limité.
L'abandon de l’étalon-or a permis aux partisans de
l’État-Providence d’utiliser le système bancaire pour parvenir à une
expansion illimitée du crédit. Ils ont créé des réserves papier sous la
forme d’obligations d’État que les banques, à travers une suite complexe
d’étapes, acceptèrent en lieu et place d'actifs tangibles et traitèrent
comme si cela constituait un dépôt réel, c’est-à-dire comme
l'équivalent de ce qui était autrefois un dépôt d'or. Le détenteur d'une
obligation ou d'un dépôt bancaire résultant de réserves papier croit
qu'il a une option valable sur un actif réel. Mais en réalité il y a
maintenant plus d’options en circulation que d’actifs réels.
On ne peut pas contourner la loi de l’offre et de la demande.
Comme l’offre d'argent (options) augmente par rapport à l’offre d’actifs
économiques réels, les prix finissent nécessairement par augmenter.
Donc l’épargne des membres productifs de la société perd de sa valeur en
termes de pouvoir d’achat. Quand on finit par tirer le bilan, on trouve
que cette perte de valeur équivaut aux dépenses de l’État-Providence
permises par l’émission d’obligations financées par l’expansion du
crédit bancaire.
En l'absence d’étalon-or, il n'y a aucun moyen de protéger l’épargne de la confiscation à travers l’inflation.
Il n'y a aucune réserve de valeur sûre. S'il y en avait, le
gouvernement devrait rendre illégale sa détention, comme cela fut le cas
pour l'or. Par exemple, si tout le monde décidait de convertir ses
dépôts en argent ou en cuivre ou en n’importe quel autre bien, et par la
suite refusait les paiements par chèque, les dépôts bancaires
perdraient leur pouvoir d’achat et le crédit bancaire créé par le
gouvernement serait sans valeur. La politique financière de
l'État-Providence exige que les détenteurs de richesse n’aient aucun
moyen de se protéger.
Voilà le secret éculé des partisans de l’État-Providence
contre l’étalon-or. Dépenser par la voie du déficit est simplement un
stratagème pour confisquer la richesse de façon cachée. L'or se dresse
contre ce processus insidieux. Il apparaît comme un dispositif de
protection des droits de la propriété. Ayant saisi cela, on n'a aucune
difficulté à comprendre l’opposition des étatistes à l’égard de
l’étalon-or.
G) Pourquoi revenir à l’étalon or ?
Pourquoi revenir à l’étalon-or ? Relique barbare ou système monétaire
efficace? Voici pourquoi le retour à l’étalon-or est souhaitable.
Efficience et stabilité
Dans une étude publiée
en décembre 2011, la Bank of England étudie des réformes potentielles
au système monétaire international. Son rapport contient des données
plutôt intéressantes.
Tout d’abord, les trois objectifs d’un système monétaire sont 1) l’équilibre interne (qu’elle associe à la possibilité d’utiliser la politique monétaire pour contrer les cycles économiques), 2) l’efficience allocative(qu’elle associe aux flux de capitaux entre les pays de façon à ce que le capital aille là où il est requis) et 3) la stabilité financière (qu’elle associe aux crises financières).
Selon l’étude de la Bank of England, le système monétaire actuel
performe très mal concernant ces trois objectifs. Celui-ci est distordu
par des rigidités nominales (résistance à la baisse des prix et des
salaires), des marchés incomplets (qui poussent certains pays à
accumuler des réserves de change astronomiques), de l’information
imparfaite (qui augmente le risque systémique et la formation de bulles)
et des arrangements institutionnels malsains (comme les politiques
monétaires visant à déprécier la devise pour stimuler les exportations).
Le système de véritable Étalon-or, qu’elle date de 1870 à 1913,
privilégiait les objectifs 2 et 3, mais ne permettait pas de politique
monétaire pour favoriser l’objectif 1. J’ajouterais que ce système ne
permettait pas à l’État de monétiser ses dettes de guerre pour financer
celles-ci, ce pourquoi l’étalon-or prit fin en 1913, alors que la
Federal Reserve fut créée juste à temps pour la Première Guerre
Mondiale. Ainsi, les banquiers menés par JP Morgan ont fait du lobbying
pour convaincre les politiciens et le peuple qu’une banque centrale
était nécessaire afin d’éviter les crises financières dont ils étaient
pourtant eux-mêmes les responsables. La vraie raison était que ce
système leur permettait de générer beaucoup plus d’inflation et de
profit.
Le système Bretton-Woods, sur la période 1948-1972, faisait un
compromis sur l’objectif 2, de façon à avoir la possibilité d’intervenir
sur l’objectif 1. Il fut très stable grâce à son arrimage à l’or, mais
sa stabilité se dégrada au fur et à mesure que des débalancements
monétaires s’accumulèrent inévitablement (lesquels étaient intrinsèques à
la construction de ce système). Le problème avec ce système était que
la liquidité globale était liée à la taille des déficits de la balance
commerciale des États-Unis. Il était impossible pour les États-Unis de
maintenir à la fois l’arrimage du dollar à l’or tout en créant de la
monnaie pour financer ses déficits commerciaux. Ce système s’avéra donc
aussi être un compromis sur l’objectif 3. Néanmoins, la BoE conclut que
le système Bretton-Woods avait tout de même mieux performé que le
système contemporain, mais ajoute que celui-ci avait bénéficié d’une
bonne performance de l’économie mondiale en raison de la reconstruction
d’après-guerre.
Selon l’étude, le problème principal du système actuel de taux de
change flexible et « géré » est que plusieurs pays émergents ont arrimé
leur devise au dollar américain. Ces pays ont établi des modèles de
développement axés sur les exportations, ce qui les amène à maintenir
leur devise sous-évaluée tout en générant d’importants surplus
commerciaux face aux pays industrialisés. Leur banque centrale crée de
la monnaie locale et accumule des réserves de devises étrangères qu’elle
conserve comme coussin de sécurité. En ce sens, l’objectif 2 est
complètement manqué. Ces immenses débalancements et l’absence d’étalon
métallique rendent le système très vulnérable aux crises financières,
donc l’objectif 3 est aussi manqué. Comme ces réserves sont investies en
titres de dette de pays industrialisés, cela aboutit à une entrée
massive de capital dans ces pays, laquelle fait baisser leurs taux
d’intérêt et y engendre l’apparition de bulles de crédit ; ce qui en dit
long sur la capacité du système à accomplir l’objectif 1. Ainsi,
le système actuel a sacrifié les objectifs 2 et 3 au nom d’une
politique monétaire keynésienne qui ne livre pas la marchandise quant à
l’objectif 1. Le système monétaire actuel n’est donc pas viable et est
probablement le pire que le monde ait connu.
Malheureusement, malgré les conclusions claires tirées par la BoE,
ses solutions consistent simplement à maintenir le système actuel tout
en cherchant une forme de coopération internationale pour en améliorer
la flexibilité et la stabilité. La BoE souhaiterait que les pays
émergents laissent leur devise fluctuer librement et que ces pays
favorisent le développement de leurs marchés financiers de façon que
ceux-ci puissent les aider à absorber les chocs de liquidité et réduire
la volatilité de leur taux de change (diminuant ainsi le besoin de
maintenir des réserves de devises élevées). Il est donc décevant de
constater qu’après avoir démontré la supériorité des systèmes monétaires
basés sur l’or et la médiocrité du système actuel, la BoE ne propose
pas de réintroduire l’or dans l’organisation du système monétaire.
Dommage…
Ceci dit, le tableau suivant est très intéressant car il
montre que les systèmes basés sur l’or engendrent moins d’inflation,
moins de volatilité des prix, moins de crises financières et moins de
défauts souverains. J’ai particulièrement apprécié le fait que
la BoE établit (correctement) la fin de l’étalon-or à 1913, et non à
1933 ou à 1971 comme certains le font. Je noterais aussi que si on
considère le système actuel comme débutant en 1990 plutôt qu’en 1972, on
constate que la performance s’améliore au niveau de l’inflation, de la
volatilité des prix et des défauts externes, mais il demeure inférieur
aux systèmes basés sur l’or à plusieurs égards, notamment au niveau des
crises financières.
L’étalon-or et les crises financières
Ceci dit, comment se fait-il que l’étalon-or minimise les crises
financières ? Par ailleurs, n’est-ce pas l’étalon-or qui a aggravé,
entre autres, la Grande Dépression aux États-Unis?
Ce n’est pas le système étalon-or qui engendre les crises financières, mais plutôt la dérogation à ce système. À la fin du 18e siècle,
les crises financières ont résulté du système bancaire à réserves
fractionnaires (donc plus de notes bancaires en circulation que d’or
dans les coffres).
Lors de la Grande Dépression, il est vrai que le délaissement tardif
de l’étalon-or par les États-Unis (en 1933-34) a nui à l’économie, non
pas parce que ce système est mauvais, mais bien parce que les États-Unis
ont effectivement abandonné le « vrai » étalon-or en 1913, lors de la
création de la Federal Reserve. Entre 1913 et 1933, la masse monétaire a
crû à un rythme effarant, de 7.7% par année entre 1921 et 1929, soit
environ 60% au total. La Fed a permis aux banques de créer encore plus
de monnaie sans or sous-jacent. Il était là le problème ! Les
économistes et historiens oublient de considérer l’expansion ex nihilo
de la masse monétaire durant les années 1920. L’abandon de cet étalon-or
corrompu en 1933 a permis de rééquilibrer cette situation insoutenable
en dévaluant le dollar à un niveau plus près de sa vraie valeur en or.
Attribuer ce genre de crise à l’étalon-or est équivalent à blâmer un
miroir pour sa laideur…
Sous un véritable étalon-or, le gouvernement et les banques ne
peuvent pas créer de monnaie à partir de rien et l’injecter dans
l’économie pour faire baisser les taux d’intérêt, ce qui encourage
l’endettement et la consommation à court et moyen terme. Dans un tel
système (étalon-or), chaque dollar d’emprunt est financé par un dollar
d’épargne. La quantité de monnaie en circulation ne varie que de manière
minimale.
Dans le système actuel, l’endettement stimule un boum économique
insoutenable. La création de monnaie qui en résulte fait gonfler les
prix (inflation), jusqu’au moment où la banque centrale décide de faire
augmenter les taux d’intérêt pour freiner l’endettement et contrer
l’inflation. Les gens cessent alors d’emprunter pour consommer et
tentent de rembourser leurs dettes, ce qui engendre une récession.
L’étalon-or permettrait entre autres de sortir de ce genre de cycle.
Par ailleurs, alors qu’elles créent de la monnaie, les banques se
retrouvent en situation vulnérable. Les banques créent de la monnaie à
partir des dépôts, mais lorsque les gens réclament leurs dépôts, la
pyramide monétaire s’écroule et les banques se retrouvent coincées :
elles n’ont pas assez de liquidité pour rembourser leurs déposants, ce
qui engendre une crise financière. Sous un système étalon-or à réserves
entières, cette situation n’est pas possible puisque les banques ont en
tout temps des réserves d’or couvrant l’ensemble de leurs dépôts.
Ceci dit, même sous l’étalon-or américain du 19e siècle,
les banques n’ont jamais maintenu de réserves entières, mais plutôt des
réserves fractionnaires ce qui occasionna de nombreuses crises
financières à certaines époques. La dernière banque à réserve entière
fut la Banque d’Amsterdam au 17e siècle. La Banque
d’Amsterdam, qui ouvrit ses portes en 1609 et qui arrivait à être
rentable même si elle n’utilisait pas les dépôts à vue pour faire des
prêts, maintenait un ratio de réserves de 100% et exigeait des frais
pour la garde de ces dépôts entre autres services financiers. Celle-ci a
permis à la Hollande d’éviter les désastreuses bulles financières qui
ont notamment frappé la France, laquelle a expérimenté avec le système
de monnaie fiduciaire de John Law et sa Compagnie du Mississipi, ainsi
que la bulle de la South Sea Company en Angleterre (voir ceci).
Cependant, la banque a divergé de cette discipline dans les années
1780s, pour financer les dépenses de l’État durant la guerre
Anglo-Néerlandaise.
Discipline fiscale
Dans le présent système monétaire, les banques centrales et
commerciales utilisent beaucoup de monnaie créée ex nihilo pour acheter
des titres de dette du gouvernement, ce qui permet au gouvernement de
financer plus facilement ses déficits fiscaux résultant de dépenses trop
élevées. D’ailleurs, au cours de l’histoire, nous avons observé que les
déficits servent plus souvent qu’autrement à financer des dépenses
militaires… (voir ceci).
Il n’est d’ailleurs pas surprenant de constater que le système bancaire
inflationniste s’est développé de concert avec le militarisme
gouvernemental. C’est davantage Nathan Rothschild que Wellington qui a
vaincu Napoléon à Waterloo ! Sous l’étalon-or, il serait plus difficile
pour l’État de financer ses déficits, car il devrait alors solliciter
l’épargne, ce qui le forcerait à restreindre ses excès dépensiers.
L’étalon-or versus Zone Euro
Lorsque l’on comprend bien le fonctionnement du système monétaire
« étalon-or », on voit tout de suite le lien avec la situation qui
prévaut en zone Euro, où règne « l’étalon-euro ». Dans
la zone Euro, les déficits des gouvernements sont financés sur les
marchés financiers ; ils ne peuvent être financés par de la monnaie
nouvellement créée par la banque centrale. Pourquoi ? Parce que les pays
de la zone Euro n’ont pas de banque centrale ! Cette fonction a été
centralisée à Francfort au sein de la Banque Centrale Européenne (BCE).
Donc, lorsque les dépenses de la Grèce atteignent un niveau insoutenable
et que les marchés financiers ne veulent plus de ses obligations,
craignant un défaut de paiement, le gouvernement Grec ne peut se tourner
vers la BCE et lui demander un programme d’assouplissement quantitatif
(en théorie, puisque c’est ce qui a été fait en réalité…). À partir du
moment où les engagements financiers de la Grèce devinrent
insoutenables, ses obligations furent décotées, ce qui les rendit
inéligibles comme garantie à la BCE (ce détail technique a littéralement
fait dérailler l’engrenage du système Euro).
Les gouvernements des PIIGS ont dépensé allègrement durant le boum
économique des années 2000, finançant leur déficit par de la dette à
taux presque aussi bas que l’Allemagne. Mais lorsque la crise a éclaté,
les revenus fiscaux ont fondu et les dépenses ont augmenté. Dans le cas
de la Grèce, l’État était tout simplement trop gros ; une immense
fonction publique syndiquée et improductive. Dans le cas de l’Irlande,
ce pays s’est engagé, dans un élan de socialisme, à soutenir les banques
en garantissant leur solvabilité, ce qui lui a occasionné une « grosse
dépense » et a miné sa solvabilité. Face à ces graves problèmes fiscaux,
les investisseurs se sont mis à délaisser les titres de dette de ces
gouvernements, ce qui a eu comme impact de propulser dans la
stratosphère les taux d’intérêt sur leur dette. L’autre chose à observer
concernant les PIIGS est que leur système bancaire a généré une grande
quantité de création de monnaie par le système bancaire en raison du
boum immobilier qui y a sévi et de l’expansion du crédit qui y fut
associée. Cette expansion de la masse monétaire locale a généré de
l’inflation qui a miné la compétitivité des PIIGS en faisant augmenter
leurs coûts de production, dont les salaires.
Sous un système étalon-or, le boum d’endettement qui a sévi au sein
des PIIGS n’aurait tout simplement pas eu lieu car la création de
monnaie qui l’a financé aurait été impossible.
Par Le Minarchiste, depuis Montréal, Québec. https://minarchiste.wordpress.co
H) Le retour de l’or comme monnaie
Le retour de l’or comme monnaie indiscutable de base du système monétaire international est en marche.
Les implications du paiement en or des importations de pétrole
Iranien par la Chine représentent l’événement le plus important de
l’histoire moderne de l’or. Le retour de l’or comme monnaie indiscutable
de base du système monétaire international est en marche.
En ce mois d’élections présidentielles en France (où toute question
sur une réorganisation d’un système monétaire stable est exclue du
débat), les évènements géopolitiques internationaux qui se succèdent
continuent à prouver que nous nous dirigeons progressivement vers un
retour inéluctable de l’or comme base monétaire internationale, et ce,
indépendamment de la consolidation du cours de l’or depuis 7 mois.
N’en déplaise à certains détracteurs, la crise financière (qui
deviendra rapidement une crise du système monétaire international à
mesure que le pouvoir d’achat des monnaies est détruit) est devant nous. Elle s’accentuera en France après les élections.
Le retour à un monde multipolaire où s’affrontent
(souvent indirectement) trois puissances, les USA, la Chine et la
Russie, garantit l’évolution vers ce nouveau système monétaire,
notamment car les puissances exportatrices refusent désormais
progressivement de recevoir de la « monnaie papier » en règlement de
leurs échanges internationaux.
Les implications du paiement en or des importations de pétrole Iranien par la Chine représentent l’événement le plus important de l’histoire moderne de l’or a dit récemment Jim Sinclair, légendaire investisseur américain.
1. On peut raisonnablement considérer que la Chine a dû être menacée
d’exclusion du système de virement internationaux SWIFT, si elle
continuait à payer ses importations de pétrole Iranien dans n’importe
quelle devise internationale
2. La Chine a donc décidé d’utiliser l’or pour le règlement de ses
achats massifs à l’international, libérée ainsi de toute contrainte liée
au système SWIFT.
3. D’autres pays Asiatiques et du moyen Orient vont désormais
considérer leurs réserves d’or comme une véritable monnaie libérée de
toute influence occidentale matérialisée par le système SWIFT.
4. L’or est non seulement la seule et unique forme de monnaie qui
exclue tout risque de défaut de contrepartie, mais s’impose également
comme la seule monnaie ne subissant aucune influence occidentale.
5. Le système SWIFT (par lequel transitent tous les virements
internationaux) est de plus en plus considéré comme une arme au service
des intérêts politiques occidentaux (l’Iran a été exclu du système SWIFT récemment).
6. En cas de guerre, l’or est bien désormais considéré comme la seule
forme de monnaie permettant de régler des achats de matière premières
vitales. Le système SWIFT représentant lui les formes de monnaie papier
non convertibles.
7. Loin d’être une relique barbare, l’or est bien la seule forme de monnaie permettant la survie d’un État en cas de conflit.
8. Il est quasiment certain que la faible quantité d’or physique
disponible, rendra impossible la couverture des positions vendeuses
massives (à découvert) détenues par certaines banques occidentales. Ces
positions vendeuses ne pourront être couvertes à un cours correct car
personne ne souhaitera vendre d’or physique permettant de couvrir ces
positions au cours actuel. Ceux qui connaissent l’implication de ces
positions vendeuses sur le cours de l’or (cours artificiellement bas) ne
vendront pas sur la base du cours spot actuel mais beaucoup, beaucoup
plus haut.
9. Il ne sera vraisemblablement pas possible d’utiliser des analyses
techniques traditionnelles pour estimer le futur cours de l’or.
Si les USA décidaient, dans un contexte de marché de l’or physique
totalement illiquide, de mener une guerre économique contre la Chine en
l’excluant à son tour du système SWIFT, le cours de l’or atteindrait un
cours qu’on ne peut qu’imaginer.
Une autre étude de R. Peter W. Millar,
confirme également qu’historiquement le retour de l’or comme monnaie
indiscutable de base du système monétaire international est en marche.
Millar explique que la réévaluation de l’or est périodiquement
nécessaire pour contrer une dépression déflationniste de la dette à la
fin d’un cycle économique.
Le premier cycle s’est déroulé de la manière suivante :
– Phase 1 : stabilité jusqu’en 1914 sous le gold standard
– Phase 2 : inflation jusqu’en 1921 avec augmentation considérable de la dette
– Phase 3 : légère désinflation permettant un retour à la
stabilité mais pas assez pour ne pas encourager la réduction des dettes
qui continuent à augmenter, et avec elles, l’augmentation du prix de
certains actifs jusqu’en 1929
– Phase 4 : Instabilité à partir de 1929 dûe à une déflation
sévère sur tous les actifs financiers ayant atteint des niveaux de
surévaluation à cause d’une dette trop importante, instabilité
matérialisée par une dépression économique.
– Phase 5 : Réforme du système monétaire, rendue possible par une réévaluation de l’or pour contrer la spirale déflationniste
Dans la deuxième partie du 20ème siècle nous avons vu une répétition de ces mêmes trois premières phases du cycle :
– Phase 1 : stabilité économique sous le gold standard de 1944 à 1968
– Phase 2 : 1968 à 1981 : inflation causée par une augmentation de la dette
– Phase 3 : Désinflation de 1981 jusqu’à la fin du 20ème siècle, et peut-être même jusqu’à 2006/2007
Il semble que depuis 2007, la Phase 4 (instabilité et déflation due à
une dette excessive) ait bien commencé. Si c’est le cas, la Phase 5
(réévaluation du cours de l’or pour augmenter la base monétaire mondiale
et donc réduire le poids des dettes) devient probable voire inévitable.
Pour rappel, le poids de la dette devient plus important en phase de déflation
Le montant de cette réévaluation, au regard de la quantité
astronomique de monnaie fiduciaire en circulation devrait être très
importante, de l’ordre de 7 à 20 fois le cours actuel de l’or (prendre
comme base de calcul le cours de l’or en Mai 2006 soit 800 dollars
l’once > de 4800 à 16 000 dollars l’once).
Les dominos tombent les uns après les autres dans le sens d’un retour au standard or.
Dernière preuve en date, l’État de l’Utah aux USA vient de reconnaitre légalement l’or et l’argent comme forme de monnaie acceptée dans le règlement de transactions financières.
Fabrice Drouin Ristori https://www.goldbroker.fr/
I) Monnaie : une caisse d’émission en or
Dans le présent billet nous présentons une esquisse de loi
illustrant la manière dont pourrait être établie et fonctionner une
caisse d’émission moderne, indépendante et basée sur l’or.
Jusqu’au début du vingtième siècle, l’or a joué un rôle central dans
le monde de la monnaie. Ce rôle, il l’a tenu pendant une période
incroyablement longue : presque trois millénaires. Et cela se justifie.
Le professeur Roy Jastram a montré de manière convaincante dans son
ouvrage The Golden Constant que l’or maintient son pouvoir d’achat sur le long terme.
Malheureusement, depuis août 1971 et la suspension par Richard Nixon de
la convertibilité du dollar, l’or a perdu son importance officielle dans
le régime monétaire international, qui est depuis qualifié par beaucoup
de non-système chaotique.
Durant la dernière décennie, le prix de l’or s’est envolé et des voix
ont commencé à se faire entendre concernant la nécessité de rétablir
son rôle dans la sphère monétaire internationale. En 1997, le prix Nobel
Robert Mundell a été jusqu’à prédire que « l’or fera partie de la
structure du système monétaire international du 21ème siècle.
» Aujourd’hui existent de nombreuses propositions en ce sens dont une
initiative parlementaire Suisse (11.407 « Institution d’un Franc-Or »).
Des caisses d’émission automatiques
Une méthode sans faille pour réaliser la prédiction du professeur
Mundell consiste à établir des caisses d’émission basées sur l’or. Des
caisses d’émission ont existé dans plus de 70 pays et beaucoup d’entre
elles sont encore actives. Elles permettent une meilleure discipline
fiscale, des prix plus stables et une plus forte croissance par rapport
aux pays comparables fonctionnant avec des banques centrales.
Une caisse d’émission classique est une institution qui ne peut
émettre que des billets et des pièces. Ces obligations monétaires sont
librement convertibles dans une devise de réserve (aussi appelée monnaie
d’ancrage) selon un taux fixe. La devise de réserve est soit une
monnaie étrangère convertible, soit une marchandise choisie pour sa
stabilité. En guise de réserve, une telle caisse d’émission possède des
actions à faible risque et autres actifs payables dans la devise de
réserve.
Les caisses d’émission sont légalement tenues de maintenir un taux de
convertibilité fixe avec la devise de réserve et de posséder des
réserves égales à la base monétaire, ce qui les empêche de modifier le
volume monétaire à volonté. Elles ne peuvent pas non plus jouer sur la
relation entre la base monétaire et l’offre monétaire en imposant des
taux de réserve ou utiliser un autre moyen quelconque de réguler les
banques commerciales. Cette institution se caractérise par la passivité
et l’automaticité.
Dans le passé ont existé des monnaies dont la valeur était fermement
garantie par l’or et convertibles en or à un taux fixe sur simple
demande. Ce qui suit est une esquisse de loi (la version complète est
disponible dans Hanke, 2012) illustrant la manière dont pourrait être
établie et fonctionner une caisse d’émission moderne, indépendante et
basée sur l’or. Sous cette forme particulière il s’agirait d’une entité
gouvernementale, mais quelques modifications sont envisageables pour
obtenir une caisse d’émission purement privée.
Loi établissant une caisse d’émission basée sur l’or
1. La caisse d’émission du pays X (« la Caisse ») est créée. Son rôle
consiste à émettre des pièces et des billets libellés dans une unité de
monnaie-or, et de détenir des réserves suffisantes pour que la totalité
de cette monnaie soit convertible en or selon un taux fixe.
2. La Caisse aura son siège en Suisse et sera soumise aux lois de ce pays.
3. Les pièces et billets émis par la Caisse seront convertibles en or
en totalité et à tout moment. La Caisse ne demandera aucune commission
lors d’un tel échange (or-monnaie ou monnaie-or). Les billets seront
imprimés hors du pays X.
4a. La Caisse ne peut pas augmenter le volume monétaire sans que ses
réserves ne couvrent totalement la valeur de cette augmentation.
4b. Les réserves de la Caisse seront constituées d’or ou de titres
liquides et à haute cote, soit libellés en or, soit couverts contre les
fluctuations du prix en or de la monnaie fiat. Ces réserves seront
déposées à la Banque des règlements internationaux ou dans un entrepôt
internationalement certifié.
5. La Caisse remettra au gouvernement du pays X tout seigneuriage net
au-delà de ce qui est nécessaire pour maintenir des réserves de 110
pour cent.
6. La Caisse n’offrira pas de services bancaires au gouvernement du
pays X et ne pourra pas être tenue responsable pour les obligations
financières de ce gouvernement.
7. En cas d’échec pour maintenir le taux d’échange, la Caisse et ses
directeurs pourront être poursuivis pour violation de contrat selon la
loi suisse. Cette disposition ne s’applique pas aux tentatives pour
échanger des pièces, billets ou dépôts qui auraient été détournés,
dégradés ou contrefaits.
8. Les lois en vigueur qui sont incompatibles avec la présente sont déclarées nulles.
9. Cette loi prend effet immédiatement après publication.
Steve H. Hanke est professeur d'économie appliquée et co-directeur de l'Institute for
Applied Economics and the Study of Business Enterprise à l'Université
Johns Hopkins à Baltimore.
J) L’étalon or
Les facéties des banquiers centraux sont telles en ce moment que
beaucoup de gens s’intéressent à nouveau à l’étalon or qui a existé
grosso modo pendant un siècle de 1815 à 1914 sous une forme très
édulcorée. Et donc je reçois beaucoup de questions sur ce sujet qui
semble exciter beaucoup les imaginations.
La principale raison que
les tenants de l’étalon or donnent pour son retour est que cela
enlèverait le contrôle de la monnaie aux politiciens locaux et que donc
cela nous amènerait enfin au libéralisme et à la réforme.
Rien n’est moins certain.
En
fait, l’étalon or a amené souvent à des guerres (coloniales d’abord
pour s’accaparer les gisements, voir la guerre des Boers par exemple),
mondiales ensuite en raison du mercantilisme qu’il porte en lui et enfin
à la montée de personnage fort douteux en particulier chez ceux qui ont
perdu les guerres.
Je vais donc essayer d’expliquer à quoi amène
l’étalon or, aussi calmement que possible, tout en sachant fort bien que
tout le monde va me tomber dessus en expliquant que je n’ai rien
compris.
Ce point étant acquis, je peux commencer et ceux
qui ne doutent pas de mon ignorance ou de mon parti pris dans ce domaine
peuvent s’arrêter de lire immédiatement.
Dans le bon
vieux temps de la marine à voile et des lampes à pétrole, l’or servait à
solder les transactions extérieures avec les autres pays. Si nous
avions un déficit extérieur avec l’Allemagne par exemple, la contre
valeur de ce déficit était payée par la France en or, et donc le stock
d’or baissait d’autant et montait de la même somme en Allemagne.
Et
dans un régime d’étalon or « parfait », qui n’a d’ailleurs JAMAIS
existé, la masse monétaire du pays en déficit, appelons la « M » était
simplement la contrepartie du stock d’or. Et donc un déficit extérieur
entrainait ipso facto une BAISSE de la masse monétaire dans le
pays qui avait un déficit extérieur. Le déficit du commerce extérieur
amenait toujours à une politique monétaire restrictive et à une hausse
des taux d’intérêts.
Et comme nous le savons tous depuis
Irving Fischer, MV=PQ, c’est-à-dire la masse monétaire multipliée par la
vitesse de circulation de la monnaie est égale à PQ, c’est-à-dire au
PIB nominal (valeur de la production dans un pays).
Donc, si M se
mettait à baisser, nous allions automatiquement avoir une récession ou
une dépression puisque V ne va certainement monter dans une récession,
et donc le PIB va baisser. Et comme tout cela va être accompagné par une
baisse des prix, tous les entrepreneurs qui se sont endettés vont faire
faillite et les banques avec eux.
Fort bien va me dire le lecteur
« Darwinien » qui m’a suivi jusqu’ici, voila qui va permettre à
l’économie de redevenir compétitive et dés que nous passerons en
excédent extérieur, la croissance reviendra et tout sera pour le mieux
dans le meilleur des mondes possible. Rien n’est moins sûr.
Imaginons que le pays qui a des excédents (l’Allemagne dans notre exemple) refuse
de faire monter sa masse monétaire à due concurrence de ses
importations d’or. Eh bien, ce pays ne connaitra aucune augmentation
sensible de sa demande intérieure et les autres pays ne lui vendront
rien de plus. Et probablement, comme leurs appareils de production ont
été endommagés par la récession ou la dépression, l’Allemagne dans
notre exemple, se retrouvera encore plus compétitive aprés les livraisons d’or qu’avant.
L’immense inconvénient de l’étalon or est donc le suivant : Si
UN pays refuse la règle de l’adéquation automatique entre le stock d’or
et la masse monétaire en suivant une politique mercantiliste
d’accumulation de plus en plus d’or sans contreparties monétaires
internes, alors il force tous les autres pays qui perdent leur or à suivre des politiques de déflation interne, et le monde entier rentre en dépression.
Que
le lecteur n’imagine pas une seconde que c’est là une vue de l’esprit
car c’est très exactement ce que la France (après la deuxième
dévaluation Poincaré) et les USA (après la dévaluation Roosevelt) firent
au début des années 30, accumulant à eux deux la moitie des réserves
d’or de la planète sans création de contreparties monétaires, acculant
de ce fait l’Angleterre à une dévaluation qui laissa notre industrie
exsangue tandis que l’Allemagne et l’Italie faisaient face à des
déflations/dépressions monstrueuse qui à terme amèneront Hitler au
pouvoir.
Donc si UN et un seul pays excédentaire refuse de
jouer le jeu en thésaurisant l’or (ce qui se passe TOUJOURS), il accule
automatiquement les autres à la faillite.
Et c’est très
exactement ce que l’Allemagne est en train de nous faire, nous rendant
la monnaie de notre pièce des années trente, non pas à cause de l’or
mais cause de cette imbécilité suprême qu’est l’euro. L’euro n’est en
fait rien d’autre qu’un étalon DM tout à fait semblable dans son
fonctionnement à l’étalon or. Les excédents Allemands ne se transforment
pas en un accroissement de la demande interne Allemande mais en une
hausse de l’endettement Français vis-à-vis de l’Allemagne et donc par un
écroulement lent mais certain de l’économie Française.
Que le
lecteur ne s’imagine pas une seconde qu’il en serait autrement avec
l’étalon or.Les génies qui nous gouvernent nous expliquaient il y a 20
ans que l’euro nous forcerait à reformer notre système politique. Ceux
d’aujourd’hui nous expliquent que si on remplaçait le DM par l’or, tout
irait beaucoup mieux.
Je ne vois pas pourquoi. La logique est la même.
Ou
alors, il nous faudrait dévaluer tous les cinq ans, comme nous l’avons
fait pendant toute l’entre deux guerres et on ne voit pas bien ce que
l’étalon or nous a apporté pendant cette période si ce n’est l’arrivée
d’Hitler.
Rétablir l’étalon or, c’est favoriser le serviteur qui
enterre son talent au détriment des deux autres qui prennent des
risques. C’est donc favoriser les rentiers au détriment des
entrepreneurs.
On n’imagine rien de plus destructeur.
Et
cela est très compréhensible : si vous dites à des hommes politiques que
la qualité de leur gestion se mesurera au stock d’or que le pays
possède à la banque centrale, alors ils prendront des mesures pour
empêcher l’or de sortir à tout prix, du type protectionnisme,
interdiction des importations « non stratégiques », champions nationaux,
subventions étatiques et que sais je encore.
Et ce sera bien sur le moyen qu’ils trouveront pour continuer à contrôler la monnaie.
L’étape
suivante, aux USA par exemple avec Roosevelt, fut d’interdire purement
et simplement la détention d’or par les particuliers, ce qui est bien
normal si l’or est un actif « stratégique » nécessaire à la survie de
l’Etat.
Continuons à mentionner quelques contre vérités dont les
partisans de l’étalon or font état. L’étalon or ne garantit en rien la
stabilité économique ou financière. L’idée que l’étalon or amène
naturellement à la stabilité économique est une légende urbaine qui ne
résiste pas une seconde à la moindre analyse historique. Nous avons eu
au cours du XIX eme et au début du XX eme d’immenses faillites bancaires
par exemple aux USA, en 1873 , en 1905, en 1922, en 1929 , amenant à
chaque fois des dépressions profondes et des malheurs sans nom. La
dépression aux Etats-Unis qui dura de 1873 à 1880 fut pire que celle de
1929, et la panique financière de 1905 est restée dans l’histoire.
Qui
plus est, l’étalon or donne un avantage géopolitique immense à celui
qui en produit puisque cela le libère tout au moins en partie de la
contrainte du commerce extérieur. Si nous passions aujourd’hui à
l’étalon or, les principaux gagnants (pays producteurs) seraient d’abord
la Chine, ensuite l’Australie et enfin la Russie, tous des pays que
j’aime bien mais qui ne sont pas tous des parangons de marchés libres et
de Démocratie. Donner plus de pouvoir au premier et au troisième
qu’ils n’en ont déjà ne me paraitrait pas très opportun en ce moment.
Qui
plus est, s’imaginer que passer sous l’étalon or va automatiquement
réduire le pouvoir de l’Etat me parait être en fait une vue de l’esprit
et toute analyse historique infirme cette idée. Par exemple, Philippe le
Bel, le Roi faux monnayeur a dévalué 12 fois la monnaie Française
pendant son règne, en diminuant à chaque fois son poids d’or.
En
fait, notre temps est confronté à un problème éternel : le contrôle de
la monnaie par l’Etat. S’imaginer que l’étalon or nous délivrera de ce
problème est une vue de l’esprit. Nous avons eu une période « libérale »
dans l’Histoire qui a duré un siècle, non pas grâce à l’étalon or mais
parce que tous les gens au pouvoir étaient libéraux. Il ne faut pas
inverser l’ordre de la causalité…
Mais va me dire le lecteur, que faire donc et quelle est la solution ?
Le seul système libéral et donc rationnel est celui que j’ai toujours défendu :
- La monnaie est un bien commun qui ne doit appartenir ni à l’Etat ni au secteur privé.
- A chaque Nation sa monnaie et chaque monnaie doit être indépendante
des autres et cotée dans un marché libre et sans contrôle des changes.
- Les pays qui contrôlent leurs taux de change et le maintiennent à
des niveaux artificiels pourront être l’objet de mesures
protectionnistes de la part des autres.
- Dans un monde idéal, chaque monnaie sera gérée par un Conseil
indépendant constitutionnellement du pouvoir politique, sur le modèle de
la Bundesbank autrefois.
- Dans les pays démocratiques, il sera prévu que l’Etat ne peut être en déficit budgétaire, sauf en cas de guerre.
Les monnaies des pays bien gérées monteront, celles des
pays mal gérées baisseront, et de ce fait les électeurs choisiront en
connaissance de cause ceux qui seront en charge de gérer les économies
locales, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui dans la zone euro par
exemple.
C’est peu ou prou le système qui a fonctionné de 1982 à
1998, à la satisfaction générale et qui depuis à disparu. Nous avons eu
aux USA d’abord une tentative de privatisation de la monnaie menant à
la crise des sub-prime et ensuite une nationalisation évidente de la
monnaie par des instances publiques aussi bien aux USA qu’en Europe et
au Japon.
La première tentative a échoué piteusement,
La deuxième va échouer d’ici peu.
La
solution n’est certainement pas de confier son à sort une brute
aveugle mais de revenir au marché libre et à la concurrence, comme
toujours.
Par Charles Gave, Economiste et financier, Charles Gave s'est fait connaitre du grand
public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 " Des Lions menés par
des ânes "(Editions Robert Laffont) ou il dénonçait l'Euro et ses
fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage "L'Etat est mort, vive
l'état" Editions François Bourin 2009 prévoyait la chute de la Gréce et
de l'Espagne.
Il est le fondateur et président de Gavekal research (www.gavekal.com)
et Gavekal securities et membre du conseil d'administration de SCOR.
K) Quand le dollar a remplacé l’or
Le régime de l’étalon-dollar a remplacé celui de l’étalon-or. Cela a conduit à des déséquilibres commerciaux puis financiers à l’échelle mondiale. Ce système est à bout de souffle.
Alors les Dieux du marché vacillèrent, et leurs sorciers enjôleurs se retirèrent, et les coeurs les plus vils furent humiliés et commencèrent à croire en cette vérité, que tout ce qui brille n’est pas d’or, et que deux et deux font quatre.
— Rudyard Kipling, 1919
Lorsque le système monétaire international de Bretton Woods prit fin en 1973, les responsables financiers du monde entier furent incapables de s’accorder sur un nouvel ensemble de lois pour réguler le commerce international et les relations monétaires. A la place, un nouveau système commença à apparaître sans accords formels. Il est également resté sans nom. Le dollar a remplacé l’or On appellera donc le système monétaire international actuel, né de l’effondrement des accords de Bretton Woods, « l’étalon-dollar » — parce que le dollar américain est devenu la première monnaie de réserve mondiale en remplacement de l’or, qui constituait les actifs de réserve sous le système de Bretton Woods ou avec l’étalon-or classique du 19ème siècle. L’étalon-dollar a principalement permis aux Etats-Unis de financer des déficits courants extraordinairement élevés. Les Etats-Unis vendirent des obligations du Trésor à leurs partenaires commerciaux – au lieu de payer pour leurs importations avec de l’or, comme l’aurait exigé le système de Bretton Woods ou celui de l’étalon-or.PUBLICITÉ C’est ainsi que l’étalon-dollar a inauguré l’ère de la mondialisation, en permettant aux Etats-Unis d’acheter ses produits à crédit au reste du monde. Cet arrangement a permis une croissance économique beaucoup plus rapide, en particulier dans les pays en développement. Cela a également tiré vers le bas les prix pour les consommateurs et par conséquent les taux d’intérêt aux Etats-Unis, car les biens manufacturés bon marché fabriqués par une main-d’oeuvre très peu chère ont été importés aux Etats-Unis en des quantités toujours plus grandes. Les trois vices de l’étalon-dollar Toutefois, il devient aujourd’hui de plus en plus évident que l’étalon-dollar a également donné lieu à un certain nombre de conséquences indésirables et potentiellement catastrophiques. Tout d’abord, il est clair que les pays qui ont amassé de grandes quantités de réserves monétaires grâce aux excédents de leur balance des paiements ont connu de graves surchauffes économiques et une hyperinflation du prix de leurs actifs, ce qui a fini par entraîner un effondrement économique. Le Japon et ceux qui ont été frappés par la crise asiatique sont les exemples les plus évidents de pays qui ont souffert de ce processus. Ils n’ont pu éviter un effondrement économique total que parce que leurs gouvernements se sont lourdement endettés pour renflouer les déposants de leurs banques en faillite. Aujourd’hui, la Chine traverse une crise similaire. Deuxièmement, les points faibles du système monétaire international actuel ont également entraîné une surchauffe économique et une hyperinflation du prix des actifs aux Etats-Unis, dont les partenaires commerciaux réinvestissaient leurs dollars excédentaires en actifs libellés en dollars. Ces acquisitions d’actions, d’obligations d’entreprises et de dettes des agences américaines ont aidé à alimenter la bulle boursière, ont poussé à la mauvaise affectation du capital des entreprises et ont permis aux prix de l’immobilier aux Etats-Unis d’atteindre des niveaux insoutenables. Troisièmement, la création de crédit rendue possible par l’étalon-dollar a entraîné un surinvestissement à large échelle dans quasiment tous les secteurs. Ce surinvestissement a produit une capacité excédentaire et des pressions déflationnistes qui à présent sapent la rentabilité des entreprises à travers le monde entier. L’étalon-dollar à l’origine des bulles internet et immobilière La Fed n’a pas été la seule banque centrale à créer de la monnaie fiduciaire au fil des années. Afin d’empêcher leur monnaie de s’apprécier, beaucoup de banques centrales ont créé leur propre monnaie et l’ont utilisée pour acheter les dollars entrant dans leur économie, résultat de leurs excédents commerciaux. Une fois qu’elles avaient acheté les dollars, elles les investissaient dans des actifs libellés en dollars pour bénéficier d’un rendement. Les deux précédents excès de liquidités ont été enregistrés en 2000 à l’époque de la bulle du NASDAQ et en 2006 lors de la bulle immobilière. Ce sont les excès de liquidités qui sont à l’origine de ces bulles. Les partenaires commerciaux des Etats-Unis ont une alternative : soit continuer à investir leurs surplus de dollars dans des actifs libellés en dollars malgré des raisons très valables de mettre en doute la sécurité de tels investissements ; soit convertir leurs surplus de dollars en leur propre monnaie, ce qui entraînerait l’appréciation de leur monnaie et donc la baisse de leurs exportations et de leur croissance économique. Aucune des deux propositions n’est attrayante, en particulier si l’on considère la fragilité économique de la plupart de ces pays et les sommes énormes servant à financer le déficit courant des Etats-Unis. Ces dernières années, des cycles importants d’expansion et de récession ont brisé les systèmes financiers et les finances publiques de pays affichant un fort excédent de leur balance des paiements. Pour résumer, l’économie mondiale est dans un état de déséquilibre extrême. Les faiblesses du système monétaire international sont responsables de ce déséquilibre. Celui-ci aboutira en un effondrement de la valeur du dollar US et dans un marasme économique mondial continu. Le système doit changer tôt ou tard. La seule question est de savoir à quel point la transition sera douloureuse.
Richard Duncan. via Contrepoints