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La France ne respecte pas les traités européens. Elle hésite à engager des réformes structurelles douloureuses mais nécessaires. Faute de moyens, elle peine à maintenir sa puissance militaire. Son influence s’érode. Résultat : la chute devient prévisible.
« En politique, le plus grand crime est d’avoir des ambitions plus hautes que ses capacités » (Napoléon).
La France va donc dans le mur toute seule et en plus en klaxonnant.
Philippe Dessertine et Natacha Valla.
Divulguée par le site Médiapart, la lettre adressée, en anglais, le 24 octobre 2014 par le commissaire européen aux affaires économiques, Jyrki Katainen, au ministre des Finances, Michel Sapin, fait l’effet d’une bombe. Prise en flagrant délit de déficit excessif, la France est sommée par la Commission européenne d’expliquer comment elle « prévoit de se conformer à ses obligations de politique budgétaire en 2015, conformément au pacte de stabilité et de croissance ». Cette missive intervient dans un contexte où « le mot ‘réduction de dettes’ devient familier. Longtemps demeuré dans le registre pornographique, il fait son entrée au catéchisme » (Michel Camdessus). La France est « l’homme malade de l’Europe », un « pays déficitaire récidiviste », le « cancre de la zone euro » pour 2016. L’aval de son budget 2015 sous forme d’ultime avertissement n’écarte pas les risques de déclassement.
"Je vous écris pour vous demander les raisons qui ont conduit la France à dévier des objectifs budgétaires fixés par le Conseil, en ce qui concerne à la fois le déficit public et l'ajustement de l'équilibre budgétaire structurel en 2015, écrit le commissaire européen aux Affaires économiques et budgétaires Jyrki Katainen. Je voudrais également savoir comment la France prévoit de se conformer à ses obligations de politique budgétaire en 2015, conformément au pacte de stabilité et de croissance.
Selon les éléments fournis par la France, le projet de budget ne prévoit pas de ramener le déficit public sous la barre des 3 % du PIB d'ici à 2015, la valeur de référence du traité", constate Jyrki Katainen. 2015 est "la date butoir fixée par le Conseil dans ses recommandations du 21 juin 2013 avec l'objectif de mettre fin à la procédure de déficit public excessif pour la France".
"Tout porte à croire que le projet de budget pour 2015 prévoit de manquer aux obligations budgétaires qui découlent des recommandations du Conseil, sous la procédure de déficit public excessif", insiste le Commissaire, même s'il précise que "la Commission cherche à poursuivre un dialogue constructif avec la France".
Quand on s'endette, on perd son indépendance et le jour où ceux qui prêtent à l'État français en auront assez, les fonctionnaires et les retraités français ne seront plus payés.
Il faut donc urgemment couper dans les dépenses publiques et pour ceci, il faut un chef de gouvernement au dessus des partis politiques.
François de Closets.
La France, « l’homme malade de l’Europe ».
Les gouvernements se succèdent, les politiques ne changent pas. « Depuis dix ans, La France, comme tous les pays de l’Europe latine, s’est laissée aller au dévergondage budgétaire, c’est- à-dire à l’abandon de toute discipline en matière de comptes publics » (Valéry Giscard d’Estaing, 25 octobre 2014). Notre pays ne cesse de souscrire à des engagements précis en termes de discipline budgétaire qu’il ne peut ou veut pas respecter. Ainsi, il réclame des délais supplémentaires pour parvenir à l’engagement d’un retour du déficit public sous la barre des 3%. « Tournons-nous vers le passé ; ce sera un progrès » (Giuseppe Verdi). Que nous-dit-il ? La France adhère fin 2012 au pacte de stabilité et de croissance dont la Commission a la responsabilité de juger de la conformité des projets de budget. Elle ne peut donc feindre aujourd’hui d’ignorer ce qu’elle acceptait hier de plein gré. La duplicité n’a qu’un temps dans les relations internationales. Reprenant l’adage romain Pacta sunt servanda, l’article 26 de la convention de Vienne sur le droit des traités de 1969 dispose que « tout traité en vigueur lie les parties et doit être exécuté de bonne foi ». Juridiquement, la France se retrouve « en manquement grave » à ses obligations au nom d’une discipline collective acceptée. Or, que se passe-t-il ? Certains hommes politiques ne tolèrent pas que la France soit traitée ainsi par les technocrates de Bruxelles. Emmanuel Macron rappelle que « la réduction des déficits budgétaires et le respect des engagements que nous avons pris sont indispensables ». C’est peu dire que les tentatives françaises visant à déroger aux contraintes du pacte accepté en 2012 font grincer des dents nos partenaires. Ils attendent des actes. Les belles paroles ne suffisent plus. Les rappels succèdent aux mises en garde. Les projets de loi de finances rectificatives se succèdent pour satisfaire aux exigences de la Commission.
Selon
les informations en provenance de Bruxelles, la Commission européenne
pourrait refuser le projet de budget 2015 présenté par le gouvernement
socialiste français. Une humiliation qui ferait l’effet d’une bombe.
Les conséquences d’une telle expérience sont assez désolantes pour la France. L’hexagone va passer inexorablement pour la cancre économique de la classe européenne.
Les conséquences d’une telle expérience sont assez désolantes pour la France. L’hexagone va passer inexorablement pour la cancre économique de la classe européenne.
Le temps de l’angélisme est passé. La Commission européenne exige des résultats rapides (Cf. son avis sur le projet de budget 2015 rendu le 28 novembre 2014). Or, l’économie française est en panne ; le déficit égal à 4,4% du PIB ; l’autorité politique affaiblie ; la confiance des citoyens ébranlée. La France doit réformer le périmètre de ses missions régaliennes, doit rechercher le « mieux d’Etat ». La France est tentée par la rupture politique dès que l’Europe l’attaque sur le plan financier. Aujourd’hui, les Etats de la zone euro partagent leur souveraineté budgétaire. Même si Paris évite de justesse la sanction de la Commission en corrigeant in extremis son budget 2015, l’horizon n’est pas durablement éclairci. La France ne pourra faire l’économie de réformes structurelles douloureuses sauf à se mettre au ban de l’Union européenne. Faute d’un réel sursaut, de l’abandon de la « comédie de la réforme », Paris risque d’être mis à la diète. Utopie hier, réalité demain. L’épée de Damoclès européenne place la France dans une situation de souveraineté limitée, de tutelle renforcée. Faute de maîtriser ses choix budgétaires, « notre pays risque de se retrouver dans la situation qu’a connue la Grèce. Les pouvoirs publics seront conduits à demander l’aide du FMI » (VGE). Sur la scène mondiale, la France, qui enregistre une perte d’influence à Bruxelles, risque de subir un sérieux déclassement par rapport à son statut de « puissance moyenne d’influence ». Déclassement d’autant plus sensible qu’elle ne pourra plus s’appuyer sur un outil militaire fort, un engagement à niveau nécessaire pour garantir un effet de crédibilité politique suffisant. Les questions ne manquent pas. Comment peser en continuant à réduire drastiquement le budget de la défense ? Comment moderniser un outil militaire vieillissant ? Comment s’engager dans de multiples opérations extérieures budgétivores (plus d’un milliard d’euros en 2014) avec des moyens contraints ? En un mot, comment résoudre la quadrature du cercle ?
Avec tous ces parasites de fonctionnaires, bien trop nombreux en France, la dette de la France s'élève à 5 000 milliards d'euros soit 250% du PIB.
La France qui tombe ?
Cet avatar d’une saga européenne n’est une surprise que pour certains Candide. La perte d’influence du pays est avérée, mais somme toute logique. Une réponse rapide s’impose. Elle passe par l’impérieuse nécessité de s’écarter des contingences du moment au profit de la vérité, si contraignante soit-elle. Elle passe par le choix incontournable d’assumer le réel. Prenons garde à la culture de la fausse grandeur. Si nous ne faisons rien, que restera-t-il de la « grande nation » ? Faute de puissance, il ne nous restera plus que la mise en scène de la souveraineté. Sans parler de son décrochage économique, de sa perte de leadership en Europe et dans le monde, la France serait menacée d’une « portugalisation » que redoutait en son temps le général de Gaulle.
La morale de cette histoire est à chercher dans un plagiat de Jean de la Fontaine :
« Adieu défense, diplomatie, puissance, influence »
(La laitière et le pot au lait).
Adieu défense, diplomatie, puissance, influence.
Source, journal ou site Internet : esprit corsaire
Date : 8 décembre 2014
Auteur : Guillaume Berlat
Source, journal ou site Internet : esprit corsaire
Date : 8 décembre 2014
Auteur : Guillaume Berlat
Le ministre des Finances et des Comptes publics a envoyé la réponse du Gouvernement à la Commission européenne.
Retrouver la copie du courrier envoyé :
Letter to Jyrki Katainen from Michel Sapin (english version)
Alors
que l'Allemagne annonce un équilibre budgétaire pour 2015, la France
laisse filer le déficit de l'État qui sera de (au moins) 4,4% en 2014.
Autant de dette en plus pour nos enfants et les générations futures.
3 commentaires:
Quand on voit Hollande, c'est plutôt le «poteau laid»!
Sapin: «C'est donc un discours de vérité que je veux adresser aujourd'hui»
Ah?! ...il reconnait enfin que, jusqu'à présent, il n'avait cessé de mentir !!!
Petit rappel des solutions proposées pour réduire les dépenses publiques d'un milliards d'€ par jour, soit 365 milliards par an :
http://sylvainjutteau.blogspot.fr/2012/11/comment-gagner-un-milliard-par-jour-sur.html
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