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mai 06, 2015

Alain Madelin news et archives

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.


Sommaire:

A) « La maîtrise de la dépense publique passe essentiellement par une redéfinition des frontières de l’État » - Dossier : Finances Publiques - Alain Madelin - Charlotte Cabaton

B) Alain Madelin : l'UMP, le libéralisme et moi -

C) Alain Madelin et tous les posts de l'Université Liberté

D) La nouvelle prime d’activité ne résout en rien l’empilement des aides sociales françaises, alors que la création d’un impôt négatif permettrait de le faire - Libre échange avec Alain Madelin

E) Alain Madelin et tous les posts de Contrepoints

F) "De quel Droit ?", conférence Alain Madelin - Par Institut Turgot

G) Alain Madelin dresse un constat de la loi éponyme vingt ans après sa création. - par AG2R La Mondiale



A) « La maîtrise de la dépense publique passe essentiellement par une redéfinition des frontières de l’État »






La France est-elle un pays difficile à réformer ? 

Alain Madelin – Non. Les réformes souffrent davantage d’un manque de méthode que d’un manque de courage chez les politiques. Les très nombreux travaux internationaux consacrés à la réforme de l’état restent encore assez largement ignorés en France. 

La Révision générale des politiques publiques (Rgpp) ne constitue-t-elle pas un premier pas dans cette direction ? 

Alain Madelin – La Rgpp est en soi une bonne approche. Hélas, l’état vient de faire un extraordinaire aveu de l’impuissance publique en se montrant incapable de financer le RSA par un quelconque redéploiement de ses ressources. 

Elle est une bonne méthode car elle pose – ou du moins devrait poser – la question essentielle du périmètre de l’état, de la légitimité de ses fonctions et de ses interventions. 

Une vraie stratégie d’économie de la dépense publique nécessite de reconfigurer les missions de l’état au sens large et donc de se poser la question pour chacune de ses actions : 

est-elle légitime, est-elle efficace, pourrait-elle être effectuée autrement ou par d’autres ?
Quelle part de ces actions échappe par nature à la concurrence et relèvent de choix collectifs effectués sur le marché politique ? 
Quelle part correspond à des services qui pourraient être transférés sur le marché économique et relever de choix individuels ? 
Quelle part représente des missions d’intérêt général qui peuvent être déléguées, concédées ou effectuées en partenariats publics privés ? 

Bercy a un rôle central à jouer dans la réforme de l’état même si cette tâche doit être clairement impulsée par le président de la République et le Premier ministre. Il y a un lien entre l’intelligence de l’économie et les économies. 

La loi organique relative aux lois de finances (Lolf) est-elle un plus dans la maîtrise des finances publiques ? 

Alain Madelin – Indiscutablement la France a besoin de maîtriser ses dépenses publiques. Mais il faudrait regarder de façon plus fine le concept de déficit public. Car il peut être dans certains cas considéré comme un investissement destiné à préparer l’avenir – comme c’est en général le cas de la dette d’une entreprise – ou dans d’autres cas comme une fuite en avant dans l’endettement pour payer un excès de dépenses courantes ou un excès de frais généraux. La France est plutôt et depuis longtemps dans ce dernier cas puisque nous n’avons jamais voté un budget à l’équilibre depuis 1973. Et la dette publique, liée à un excès de dépenses publiques pèse sur la croissance et la compétitivité. 

La question du déficit doit être bien évidemment liée à celle du retour sur investissement des dépenses publiques i.e. de l’efficacité de l’état et des administrations publiques et sociales. La Lolf permet une clarification comptable mais elle ne se pose pas la question du bien fondé des actions de l’état. 

Et il en va de même pour la loi de programmation des finances publiques. J’ai toujours raillé la loi dite d’équilibre des comptes de la Sécurité sociale. Car depuis qu’on a décidé que le Parlement voterait une loi d’équilibre, les comp- tes n’ont jamais cessé d’être en déficit. Année après année, l’état cherche à les équilibrer. Pour cela on augmente les recettes, on diminue les rembour- sements ou on renvoie de plus en plus sur des mutuelles. Ce qui constitue en fait une sorte de privatisation des prélèvements obligatoires. Et certaines années ont fait les trois à la fois. De plan de sauvetage en constat de faillite, nous assistons à une véritable dérive. Il faudrait se poser la question non pas des « économies » que l’on peut faire mais de « l’économie de la santé » que l’on peut construire avec des acteurs responsabilisés, des assurances sociales en concurrence qui se comporteraient non plus en payeurs aveugles mais en acheteurs avisés afin de remplacer les signaux des « tarifs » par ceux de vrais prix. 
 
La maîtrise de la dépense publique passe essentiellement par une redéfinition des frontières entre l’état qui fait, l’état qui permet de faire et l’état qui fait faire. 

La crise va-t-elle avoir pour conséquence un coup de frein aux réformes ? 

Alain Madelin – Bien évidemment. Elle va marquer le retour en grâce des états et des interventionnistes qui voyaient depuis déjà quelque temps leurs pouvoirs rognés par la mondialisation et l’essor des marchés. C’est-à-dire en fait le rétrécissement de la sphère des choix collectifs au profit de la sphère des choix individuels. On annonce volontiers la revanche de la politique sur les grands méchants marchés mais celle-ci s’inscrit totalement à contre-courant des exigences et constitue une véritable rupture intellectuelle. Il fallait redéfinir l’état, voilà que l’état va redéfinir le capitalisme ! 

Ce retour de l’État est-il durable ? 

Alain Madelin – Non. Il exploite la chute du mur de l’argent facile mais il se heurtera inévitablement au mur des réalités. 

S’autoriser une augmentation du déficit budgétaire et un accroissement de la dette publique, est-ce raisonnable ? 

Alain Madelin – Il n’est pas anormal, en période de récession/déflation, de faire jouer les clauses de situations spéciales du Pacte de stabilité et de croissance. C’est peut-être d’ailleurs le seul moment où je verrais des vertus à une politique de soutien de la demande par le déficit budgétaire. Ce qui me semble préoccupant en revanche, c’est la remise en cause de la politique de concurrence au niveau européen. Car la concurrence est par nature le levier qui nous a permis bon an mal an de moderniser l’état. 

Le remboursement de nos dettes passe par une politique de libération de croissance, par l’exigence de « retrousser ses manches », pas par une politique punitive de « serrage de ceinture ». Même en période de crise une bonne politique exige des mesures de libération de la croissance. 

Libérer la croissance, cela passe-t-il par des baisses d’impôts ? 

Alain Madelin – Des baisses d’impôts bien choisies, lorsqu’elles ont un effet de levier sur la croissance – ce qui ne me semble pas être le cas ces derniers temps –, sont paradoxalement le meilleur moyen de lutter contre le déficit public, car elles dopent la crois- sance.

Le vrai problème, c’est que nous n’avons pas eu une politique d’écureuil accumulant les noisettes pendant les périodes de prospérité, ce qui rend quasi nulles nos marges de manœuvre pour soutenir l’activité et diminuer les impôts. 

D’autant que le plan de soutien aux banques ne sera pas neutre en termes de finances publiques... 

Alain Madelin – L’idée d’une facture à supporter par les contribuables est in fine réelle mais il y a aujourd’hui beaucoup d’incertitude sur son montant. Il sera très différent selon la capacité de reprise des économies et des secteurs bancaires des différents pays. 





Propos recueillis par charlotte cabaton
 



B) Alain Madelin : l'UMP, le libéralisme et moi  

Alors que Nicolas Sarkozy a été élu ce weekend président de l'UMP, quel regard portez-vous aujourd'hui sur ce qui a longtemps été votre famille politique? Est-elle à la hauteur des enjeux actuels?
Alain MADELIN: A l'évidence, l'UMP, dans ses propositions, son programme et son action n'a pas vraiment permis de relever les défis posés à notre pays. Après l'immobilisme chiraquien post-2002, et à la faveur - ou avec l'alibi - de la crise, la droite UMP a plaidé pour le retour de l'Etat, le renforcement des frontières, la mise en oeuvre du principe de précaution, par exemple pour les gaz de schiste, augmenté les impôts et même défendu l'idée d'aligner la fiscalité du capital sur celle du travail! Sans doute l'idée la plus fumeuse pour l'économie, partiellement mise en œuvre sous Sarkozy, parachevée par les socialistes. Ce qui nous vaut aujourd'hui le double record du monde de la fiscalité du capital et de la taxation marginale du travail.

De même, l'idée du Pacte de responsabilité et du CICE était en germe dans la TVA sociale prônée par l'UMP.

Je pense que si les libéraux sont entrés dans l'UMP après 2002, le libéralisme en est sorti.

La droite libérale que vous incarnez existe-t-elle encore? Qui pourrait la représenter aujourd'hui?
Il est frappant de voir comment l'UMP, née de familles gaullistes, centristes et libérales, qui n'étaient pas de droite à l'origine, a viré à droite toute et en est même très fière: la «droite décomplexée», ça marche. Or, pour moi, se dire de droite est bien trop court: il existe une droite dirigiste, protectionniste, xénophobe, à l'opposé de ce que je pense, et aux antipodes des solutions qu'il faut proposer aujourd'hui.

Les idées libérales aujourd'hui ne sont pas incarnées politiquement. En revanche, elles irriguent de plus en plus largement le champ politique.

Nicolas Sarkozy a-t-il été un jour libéral, comme certains le lui reprochaient d'ailleurs en 2007?
Cette question me rajeunit. Du temps de mon premier compagnonnage avec Nicolas Sarkozy, celui des Etats Généraux de l'opposition - qui avaient alors très largement une tonalité libérale - les journalistes nous demandaient souvent ce qui nous différenciait lui et moi. Je répondais que j'étais libéral avant d'être de droite, tandis que lui disait qu'il était de droite avant d'être libéral. 

Le mot «libéralisme» a mauvaise presse en France. Comment l'expliquez-vous?
Je conteste votre affirmation. Tous les sondages montrent que lorsqu'on met le mot «libéralisme» en compétition avec les mots socialisme, droite, capitalisme, il ressort largement en tête. 

J'ajoute que lorsque l'on oublie le mot pour présenter aux français des propositions libérales en termes de liberté d'agir ou de choisir, on rallie les deux tiers et les trois quarts d'entre eux. Prenons un exemple précis: l'âge de la retraite. Faut-il l'établir à 64, 65, ou 70 ans?

C'est une mauvaise solution car le problème ne se pose pas ainsi.

La question économique est de ne pas distribuer plus d'argent qu'il n'y en a dans les caisses. La solution sociale la plus juste, c'est d'appliquer le principe «à cotisations égales, retraites égales» et de laisser en suite chacun choisir librement l'âge de sa retraite - c'est la retraite à la carte - et faciliter la constitution d'une épargne retraite complémentaire.

C'est le principe de la retraite par points, une idée qui d'ailleurs transcende aujourd'hui les clivages. Voilà un exemple de réforme libérale qui pourrait rassembler. Des idées qui hier, semblaient marginales, font souvent aujourd'hui presque consensus. Il serait dès lors dommage de ne pas profiter de cette opportunité pour transformer en profondeur notre pays.

N'avez-vous pas manqué de pédagogie, en vous enfermant dans une sémantique libérale?
On peut ne pas aimer le mot, néanmoins politiquement, philosophiquement, économiquement, il a un contenu clair, de plus en plus actuel. C'est un mot magnifique, évoqué par tous les défenseurs des droits de l'homme dans le monde dont le premier sens, selon le dictionnaire, est «généreux». Aujourd'hui d'ailleurs, qualifier un socialiste de libéral est une preuve d'évolution dans l'échelle politique! 

Diriez-vous que d'une certaine manière François Hollande mène une politique libérale?
La croissance, c'est à la fois la compétitivité des entreprises et celle de l'Etat. De façon assez surprenante, vous avez une sorte de consensus mou entre la gauche, la droite, le centre et le patronat, sur l'idée selon laquelle le problème de compétitivité serait essentiellement dû au coût du travail trop élevé. On prône alors une politique qui a sa cohérence économique, la déflation salariale. Puisque je ne peux pas dévaluer ma monnaie, je pratique une sorte de dévaluation intérieure, en baissant les coûts de production, à commencer par le coût du travail, et en demandant aux salariés de payer une partie du coût de leur travail comme consommateur ou comme contribuable. C'est la politique initiée au précédent quinquennat avec la TVA sociale et poursuivie aujourd'hui avec le CICE et le Pacte de responsabilité. Je ne cesse de dire que cette politique est inepte et inefficace. La désillusion, qu'on commence à voir pointer, s'annonce grande. 

Les coupes salariales et l'austérité combinées forment une politique qui ne peut qu'échouer, et beaucoup la remettent en cause. Lorsque vous arrosez l'ensemble des entreprises avec un pacte de responsabilité de 50 milliards, les entreprises applaudissent ce qu'elles voient comme une reprise des impôts supplémentaires qu'on leur a fait payer. Dans les faits, on arrose le sable: la Poste ou la grande distribution sortent gagnants, alors que le problème de la compétitivité est celui de l'investissement dans les entreprises innovantes. 50 milliards paraît énorme, mais représente à l'arrivée 2% maximum du coût d'un produit industriel soumis à la compétition international, c'est-à-dire moins qu'une variation de quelques jours de l'euro, moins que l'impact de la facture du pétrole. Imaginer qu'on va bouleverser la compétitivité avec cette mesure est absurde.

Il faut changer de cap économique. S'il est vrai qu'on a distribué plus de salaires qu'il n'y a eu de gain de productivité au cours des 15 dernières années - il faut bien constater que cette augmentation est de la seule responsabilité du patronat. La question n'est pas aujourd'hui de diminuer les salaires au niveau des gains de productivité, mais d'augmenter les gains de productivité pour rejoindre le niveau des salaires. Cette politique de baisse du coût du travail et de coupes dans les dépenses publiques, apparait comme une purge, et je ne veux pas laisser penser qu'il s'agit d'une politique libérale. Il y a peut-être des socio-patronaux dans le gouvernement, mais sûrement pas de socio-libéraux!

Alors que faut-il faire?
S'il n'est pas dans le pouvoir de l'Etat de fabriquer la croissance, il est en son pouvoir de la libérer. Les deux ingrédients de la croissance sont le travail et le capital. Or, nous avons -répétons-le - les records mondiaux de taxation du capital et du travail. Ceci ne passe pas par le chômage et le recul du pouvoir d'achat.

Nous avons donc d'urgence besoin d'une fiscalité normale, qui s'aligne au moins sur la fiscalité des pays nordiques, qui ont, comme nous, un fort taux de dépenses sociales.

Nous avons également le patronat le plus assisté au monde. La facture de l'assistance au patronat et à l'économie va dépasser 150M€. En échange de cette somme, je pourrais supprimer l'impôt sur le revenu, sur les sociétés et les charges sociales patronales. C'est vous dire l'énormité de cette facture. Certes, on ne peut tout supprimer, mais il existe des marges de manœuvre. Je propose d'échanger ce trop plein de subventions contre des baisses d'impôts et des libertés supplémentaires!

Nous avons besoin aussi de reconstruire un vrai marché du travail, avec un droit du travail moins rigide et plus moderne.

La formation professionnelle devrait être également une grande cause de mobilisation nationale au-delà des clivages partisans. Plutôt que de faire des emplois d'avenir, qui sont bien chiches en terme d'avenir, mieux vaudrait mobiliser l'ensemble des entreprises au service d'une action d'urgence et en utilisant tous les nouveaux moyens de l'éducation numérique.

Ajoutons que nous avons besoin d'une large ouverture à la concurrence d'activités fermées, y compris les activités publiques. 

L'outil de la compétitivité de l'Etat n'est pas la hache budgétaire mais la restructuration et la délégation de gestion pour réinventer l'Etat.

On connaît mal vos positions sur les questions de société ... Les qualifieriez-vous également de libérales?
Je suis un libéral «complet», politique, économique et sociétal: demandez à Zemmour! Il se complaît à dénoncer l'axe du mal «libéral-libertaire» que je forme, selon lui, avec Cohn-Bendit. Je suis effectivement à l'opposé de cette verticale du pouvoir poutinienne, jacobine et paternelle qui fascine Zemmour. Que la politique était belle du temps de la raison d'Etat! 

En fait, et c'est ce qui angoisse Zemmour, c'est qu'il sait bien au fond de lui-même que nous ne subissons pas une simple crise dont il serait facile de sortir en restaurant l'ordre ancien. Nous vivons une profonde mutation.

Un changement de civilisation avec le passage de la société industrielle à la société mondiale de la connaissance. Une mutation de la notion de souveraineté, le grand passage de la souveraineté de l'Etat à la souveraineté de l'individu.

La réinvention des Etats est aujourd'hui guidée par le principe de subsidiarité, admirablement résumé par Abraham Lincoln 

«Tout ce que les citoyens sont capables de faire, il faut leur laisser faire».

Et on sent aujourd'hui chez nos concitoyens une revendication spontanée de reprise en main de leurs affaires malmenées par l'Etat, une sorte de nouveau «laissez-nous faire» sous-jacent à beaucoup de colères des français. Les politiques doivent comprendre que le «faites moi confiance» ou l'anaphore égocentrique du «Moi président de la République» ne sont plus supportables. Je rêve d'un président qui dirait: «Je vous fais confiance», et qui ajouterait «je ne suis pas là pour faire, mais pour permettre de faire». Ceci dépasse la gauche et la droite. Il existe d'ailleurs à gauche un héritage génétique libéral autour de l'idée de «l'émancipation» des individus et j'accepte volontiers la devise des sociaux- démocrates «la liberté autant que possible, l'Etat autant que nécessaire».

Le triomphe de Zemmour ne signifie-t-il pas la défaites de vos idées?
Quand le bateau menace de couler, c'est le moment où l'on attend beaucoup de la protection du capitaine. Dans l'état de désarroi qui est le nôtre, et lorsque le capitaine parait dépassé, on désigne des boucs émissaires, comme les riches, la finance, les immigrés, l'Europe, l'Euro… On se réfugie dans un certain conservatisme social. 

Je sais bien qu'à côté du niveau de vie économique, il existe aussi un niveau de vie du cœur, fait d'un certain nombre de valeurs, d'un héritage culturel, de règles de vie commune, et que ce niveau de vie là baisse aussi. Je ne mésestime pas ces problèmes même si je pense que la crispation identitaire n'est pas la solution.

Prenez l'exemple du mariage pour tous. J'avais critiqué le pacs devant le notaire à l'époque, en disant qu'il n'allait pas assez loin et qu'il fallait faire l'union civile devant le maire. Personne, hélas, ne m'a suivi alors à droite. Ainsi, les couples homosexuels se seraient de fait «mariés» à la mairie, et l'on n'aurait pas donné aux nombreux français qui sont attachés au mot «mariage» comme une sorte «appellation hétérosexuelle contrôlée» le sentiment d'être dépossédés.

Les analyses de Zemmour sont souvent très fines, mais ses conclusions, le rétablissement de l'autorité et de la virilité perdues, me paraissent d'un autre âge.

L'économie libre que vous prônez ne soulève-t-elle pas une question morale? Que faites-vous des ouvriers et des mineurs exploités dans des pays en voie de développement?
Il y a effectivement une question morale: 

faut-il interdire aux plus pauvres de s'enrichir? 

Les plus pauvres profitent incontestablement de libertés économiques et du libre-échange. La vraie question me parait être celle de la baisse du moral des français, de la perte de confiance dans l'avenir. Regardons aujourd'hui l'avenir avec confiance. 

Deux moteurs de croissance sont aujourd'hui allumés à l'échelle de la planète. Le moteur de l'innovation et de la création destruction. Les progrès à venir dépassent l'imagination. Le moteur de la mondialisation et de l'enrichissement par l'échange.

7% de croissance signifie que vous doublez votre niveau de vie tous les dix ans, tandis que 0,5% de croissance le doublent tous les 150 ans. Le problème, c'est que les français ont aujourd'hui la sensation de subir une grande panne. Ceci exacerbe les tensions sociales et les politiques sont tentées, faute de résultats, de s'affirmer par des discours démagogiques.

Je considère aujourd'hui la situation sociale comme très grave: la pauvreté et le précariat gagnent du terrain, le chômage progresse, le pouvoir d'achat réel recule, les fins de mois sont de plus en plus difficiles, et même souvent dramatiques pour beaucoup trop de nos compatriotes. Une partie de France décroche, que ce soit dans nos cités ou au fond de nos campagnes.

Tous ces drames humains au quotidien ne sont pas le fruit d'un excès de libéralisme ou d'une insuffisance de dépenses publiques!

J'ai le sentiment de vivre une sorte de «perestroïka française». Souvenez-vous, dans les pays de l'Est, vers la fin du communisme. On y faisait ce diagnostic «la base ne veut plus, le sommet ne peut plus». La perestroïka, c'était la tentative de la nomenklatura de faire un certain nombre de réformes censées prolonger le système et le préserver d'une remise en cause plus profonde. Je pense qu'aujourd'hui l'urgence sociale, l'impératif de la croissance et l'exigence de mutation de l'économie et de l'Etat exigent un sursaut libéral.

Alain Madelin



Le terme "libéral" banni - LA FAILLITE DU CRYPTO-LIBÉRALISME par Faré !

"La vraie facture de l’assistanat c'est celle des entreprises (150 milliards de subventions)" A Madelin

Alain MADELIN et le "Libéralisme" en 2014/15 - Un "Libéral complet" !!

L’antilibéralisme France ?

Alain Madelin son programme entier pour 2017, s'il se présentait ! + réponses diverses de mars

Alain Madelin: l'ISF, le bouclier fiscal, et l'hyper croissance 2020


Avec Sabine Hérold-Fillias


D) La nouvelle prime d’activité ne résout en rien l’empilement des aides sociales françaises, alors que la création d’un impôt négatif permettrait de le faire 

Le premier ministre a annoncé mardi 3 mars la création d’une « prime d’activité », à destination des bas salaires et qui a pour intention de remplacer le revenu de solidarité active et la prime pour l’emploi. Ouverte aux jeunes, contrairement au RSA, elle a pour vocation à compléter les salaires modeste et à inciter les chômeurs à retrouver du travail.

Atlantico : Alors que la France doit prouver sa maîtrise budgétaire pour répondre aux critères de Maastricht, quel impact cet impôt négatif aurait-il dans les finances publiques ?
Alain Madelin : J’ai le sentiment que cet impôt négatif correspondrait à une rationalisation de l’Etat providence, avec une concentration d’aide à ceux qui en ont le plus besoin.

Il n’y aurait pas de coût supplémentaire. L’objet est d’avoir une protection efficace pour ceux qui en ont vraiment besoin. Comme le disait Tony Blair: « Il nous faut construire un filet de solidarité qui soit un tremplin, et non pas un filet qui enferme ».

A. : La solidarité de l’Etat se finance à travers de nombreuses ponctions, comme la CSG par exemple. Qu’en serait-il d’un impôt négatif ?
A.M : En réalité, l’impôt négatif aurait effectivement beaucoup plus de sens si l’on faisait une réforme de l’impôt sur le revenu qui engloberait la CSG – qui est en réalité un impôt déguisé. Et non pas avec pour perspective d’augmenter la progressivité de la CSG comme le propose Piketty, qui serait une folie alors que nous avons déjà le record de la taxation marginale sur le travail. Mais au contraire, dans l’esprit de proportionnaliser davantage l’ensemble impôt sur le revenu + CSG, avec une retenue à la source. Cela constituerait un dispositif simple, efficace, par rapport au mille feuille des diverses allocations sociales votées au fil du temps.

A. : En quoi un tel impôt pourrait-il pallier la désincitation au travail que les dispositions actuelles semblent provoquer ?
A.M : Il faut être clair sur l’idée qu’un impôt négatif a avant tout pour objectif d’être un filet de solidarité efficace. En effet, il permettrait de gommer l’effet de taxation marginale dissuasive du travail en bas de l’échelle des salaires.

En revanche, certains comme à gauche, ou libéraux comme Gaspard Koenig, évoquent un revenu universel pour tous. Je suis très réservé sur cette proposition qui alimente les mécanismes de l’assistance et qui donnerait à chacun un droit sur le travail des autres. Je défends le revenu minimum garanti. Il faut pour autant faire attention à ce que ce revenu minimum ne soit pas considéré comme un choix de vie : c’est la raison pour laquelle l’Angleterre, ou les Etats-Unis par exemple ont développé un « workfare », c’est-à-dire des emplois d’utilité collective pour sortir les personnes de l’enfermement éventuel dans ces revenus minimums.

A: Dans quelle mesure, selon vous, le système actuel n’est-il pas suffisamment incitatif à l’emploi ? Comment coupler ces deux objectifs que sont le fait d’assurer un revenu minimum pour tous, et d’inciter à un retour à l’emploi ?
A.M : C’est une question délicate. Indiscutablement cependant, lorsque le montant et la durée des indemnisations de chômage est moins généreuse qu’en France, on observe que le phénomène qui consiste à aller « prendre son chômage » existe moins.

Nous connaissons tous des gens qui « prennent leur chômage », qui l’utilisent au maximum, de manière répréhensible.  Il faut peut-être revoir les allocations chômage dans un sens plus incitatif, réformer dans le but d’inciter au travail est une bonne chose, mais cela n’aurait aucun sens de le faire dans une période où il n’y a pas d’emploi.

Cet article est initialement paru sur Atlantico.




E) Alain Madelin et tous les posts de Contrepoints

Contrepoints le nivellement par le haut, cliquement vôtre 



F) "De quel Droit ?", conférence Alain Madelin

la vidéo de la conférence d'Alain Madelin sur le Droit, donnée le lundi 21 janvier 2013


D'où vient le Droit ? Quelles sont ses origines ? Alain Madelin répond à ces questions fondamentales et décrit le combat entre la force et le Droit du début de la société à aujourd'hui qui consacre la supériorité du droit sur la forme.

Au sommaire :

Au dessus de la loi, il y a le Droit. Un Droit antérieur et supérieur. Les lois de Vichy étaient légales mais étaient-elles légitimes ? Une histoire de l'affrontement du Droit et de la Force. Le droit naturel et la " règle d'or ". La Déclaration des Droits de l'Homme. Le Droit de propriété. Révolution française et Révolution américaine. L' état de Droit, ce n'est pas l'Etat qui fait le droit. Vrais et faux Droits de l'Homme. Le rôle de la Constitution. La production du Droit. Lois, règlements et " soft laws ". La hiérarchie du droit. Le droit positif. Les paradoxes de la démocratie.Où l'on rencontre Aristote, Hobbes, John Locke, Rousseau, Condorcet, Kenneth Arrow ....






G) Alain Madelin dresse un constat de la loi éponyme vingt ans après sa création.

Cette interview des Echos Partenariats avec Alain Madelin - ancien député, ancien ministre de l’Industrie (1986), des Entreprises et du développement économique (93), puis de l’Economie et des Finances (95) - analyse le contexte et les effets de cette loi « innovante », qui a permis notamment :
  • De renforcer le statut de chef d’entreprise
  • De favoriser le développement des Travailleurs non-salariés (TNS), qui ont pu se constituer une retraite par capitalisation
  • De créer le statut d’entreprise unipersonnelle (EURL et EARL) ; une réelle avancée pour simplifier et faciliter la création d'entreprise
  • D’annoncer et d’amorcer avec « quelques années d’avance » le fameux statut d’auto-entrepreneur. 

« Bilan de la loi Madelin, 20ème anniversaire »





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