La
prostitution (du latin
prostituere, mettre devant, exposer au public) est une activité consistant à accepter des relations
sexuelles en échange d'une rémunération pécuniare ou autre (ou d'une promesse de rémunération).
Du droit de se prostituer
Les hommes et les femmes, du fait qu'ils sont
libres en
droit et qu'ils sont des adultes
responsables
de leurs actes, peuvent louer leurs services sous diverses formes, et
notamment gagner de l'argent en proposant des relations sexuelles
payantes. Nul ne peut les empêcher de se prostituer, car cela
reviendrait à les dessaisir de la
propriété de leur corps. La
morale peut réprouver cette relation commerciale, mais pour un
libéral le
droit n'a pas à proscrire ce type de
contrat.
Certains nous rétorqueront que l'on choisit rarement de devenir
fille de joie ou gigolo. C'est évidemment faux. Bien sûr, de nombreuses
personnes préféreraient des métiers plus prestigieux : acteur,
astronaute, chirurgien... Mais le fait de ne pas pouvoir réaliser ses
ambitions ne peut pas être comparé avec l'authentique prostitution
forcée, qui tient à la fois du
viol et de l'
esclavage.
Les États qui font de la prostitution une activité illégale bafouent
le droit des proxénètes à exercer une activité économique légitime, et
les mettent à la merci des policiers corrompus. De plus, en interdisant
la prostitution, l'
État
empêche les prostituées de s'établir librement, de proposer leurs
services au grand jour, dans des conditions d'hygiène et de sécurité
normales, soit comme indépendantes, soit en ayant recours aux services
d'un proxénète.
On le constate tous les jours : la prohibition ne fait pas disparaître la demande (la "
guerre contre la drogue"
dure depuis un siècle et il n'y a jamais eu autant de consommateurs de
stupéfiants), mais en plus, elle enrichit les trafiquants et accroît
l'insécurité. La prohibition est la meilleure amie du marché clandestin
et des criminels.
Le
discours
répressif contre la prostitution (ou la pornographie, l'usage de
drogues, etc.) veut faire de l’interdiction l’unique solution pour
protéger les prétendues "victimes" : on exclut a priori que les
personnes concernées puissent se défendre elles-mêmes, et, sous couvert
de les protéger contre ce qui porte atteinte à leur "
dignité
d’êtres humains", on leur retire déjà une pièce essentielle de la
dignité humaine : l’autonomie individuelle. Ce n'est pas autre chose que
du
paternalisme coercitif.
En France, la fermeture des maisons closes (établissements de prostitution légaux) en
1946
(loi Marthe Richard), décrétée pour des raisons morales (et aussi en
représailles contre des établissements jugés collaborationnistes) n'a
fait que rendre la prostitution moins visible, alors que de nombreux
autres pays tolèrent les "Eros centers". Le film "Les Bons vivants"
(1965), avec les dialogues truculents d'Audiard, est un réquisitoire
humoristique contre la fermeture des maisons closes ; il en décrit
toutes les conséquences fâcheuses : atteinte à la propriété, passage à
la clandestinité avec tous les risques associés, baisse d'attractivité
du pays, etc.
Combattre la discrimination contre les femmes
L’égalité des genres est essentielle pour parvenir aux droits humains
pour tous. Pourtant, dans toutes les régions du globe, des lois
discriminatoires à l’encontre des femmes sont toujours en vigueur et
continuent d’être adoptées. Quelles que soient les traditions
juridiques, de nombreuses législations continuent d’institutionnaliser
le statut de citoyens de second rang des femmes et des filles en matière
de nationalité et de citoyenneté, de santé, d’éducation, de droits
matrimoniaux, de droits en matière d’emploi, de droits parentaux, et de
droits d’héritage et de propriété. Ces formes de discrimination à
l’encontre des femmes sont incompatibles avec leur autonomisation.
La majorité des personnes les plus pauvres du monde sont des femmes
et le nombre de femmes vivant dans la pauvreté rurale a augmenté de 50 %
depuis 1975. Deux-tiers des heures de travail effectuées dans le monde
le sont par des femmes et elles produisent la moitié des aliments de la
planète, pourtant, elles ne gagnent de 10 % des revenus mondiaux et
détiennent moins d’un pour cent des propriétés du globe. Partout dans le
monde et dans toutes les cultures, les violences à l’égard des femmes
persistent dans des proportions inimaginables et l'accès des femmes à la
justice est souvent parsemé d’obstacles discriminatoires, dans les lois
comme dans la pratique. Les
multiples formes de discrimination
fondées sur le sexe et d’autres facteurs, comme la race, l’appartenance
ethnique, la caste, les handicaps, le VIH/SIDA, l’orientation sexuelle
ou l’identité sexuelle, accentuent les risques de difficultés
économiques, d’exclusion et de violence à l'encontre des femmes.
Dans certains pays, les femmes, contrairement aux hommes, ne peuvent
se vêtir comme elles le souhaitent, elles ne peuvent conduire ni
travailler la nuit, elles ne peuvent hériter de biens ni témoigner
devant un tribunal. La plupart des lois expressément discriminatoires
touchent à la vie familiale, y compris en limitant le droit des femmes
de se marier (ou de ne pas se marier dans le cas de mariages précoces
forcés), de divorcer et de se remarier, laissant ainsi la porte ouverte à
des pratiques matrimoniales discriminatoires comme la soumission de
l'épouse et la polygamie. Les législations qui prônent « l’obéissance de
l’épouse » régissent toujours les relations matrimoniales dans de
nombreux États.
Les droits humains internationaux interdisent la discrimination
fondée sur le sexe et prévoient des garanties pour les hommes et les
femmes afin qu’ils bénéficient de la même façon de leurs droits civils,
culturels, économiques, politiques et sociaux. Si les mécanismes des
droits humains réaffirment les principes de non-discrimination et
d’égalité, l’Article 15 (1) de la
Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW)
consacre explicitement l’égalité des femmes et des hommes pour les
États qui ont ratifié la Convention, et l’Article 2 les engage à
« prendre toutes les mesures appropriées, y compris des dispositions
législatives, pour modifier ou abroger toute loi, disposition
réglementaire, coutume ou pratique qui constitue une discrimination à
l’égard des femme ».
Trente ans après
l’entrée en vigueur de la Convention, la reconnaissance et la jouissance
de droits égaux à ceux des hommes restent hors de portée pour de
nombreuses femmes du monde. La CEDAW a bel et bien été ratifiée par
186 États, mais elle détient le record en nombre de réserves vis-à-vis
d'articles fondamentaux comme les articles 2 et 6 qui ont trait aux
jeunes filles et à la vie personnelle et familiale des femmes.
Même si la Convention sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination à l'égard des femmes exige des États qui l’ont ratifiée
d’éliminer la discrimination à l’égard des femmes « par tous les moyens
appropriés et sans retard », trop d’États conservent systématiquement
leurs législations discriminatoires, signe que le rythme de la réforme
est trop lent pour les femmes. C’est la raison pour laquelle la 12ème
session du Conseil des droits de l’homme a adopté une résolution
intitulée « Élimination de la discrimination à l’égard des femmes »,
demandant au Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme
de préparer une étude thématique sur la discrimination de droit et de
fait à l’encontre des femmes, sur la façon dont la question est traitée
au sein des Nations Unies, en consultation avec toutes les parties
prenantes et en particulier la Commission de la Condition de la Femme.
Cette étude thématique sera présentée lors de la 15ème session et
examinée pendant une demi-journée afin de déterminer les mesures à
prendre ensuite.
Les activités du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme
- Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes .
Le Comité surveille la mise en œuvre de la Convention sur l'élimination
de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. La
Convention établit, sous une forme juridiquement contraignante, des
principes internationaux sur les droits des femmes.
- Aide au Rapporteur spécial sur la violence contre les femmes .
Le Rapporteur spécial, qui est un expert indépendant, publie des
rapports annuels sur la violence à l'encontre des femmes, reçoit des
appels urgents d’individus et effectue des voyages d’étude dans les
pays.
- Aide au Rapporteur spécial sur la traite des personnes .
Conscient que les femmes de toutes les régions du monde continuent
d’être victimes de trafiquants à des fins d’exploitation sexuelle ou en
tant que main-d’œuvre, le Rapporteur spécial traite de toutes ces
violations des droits humains.
- Poursuite de la lutte contre la discrimination à l’encontre des femmes grâce à son Groupe des droits fondamentaux des femmes et de l’égalité des sexes .
Le Groupe renforce les capacités nationales en vue d’éliminer la
discrimination fondée sur le sexe grâce à des services de conseils, des
recherches et des analyses, de l’aide apportée aux dispositifs
intergouvernementaux et d’experts qui traitent de la situation de la
discrimination des femmes et des prises de contact avec le Conseil des
droits de l’homme et la communauté au sens large pour établir des
partenariats, sensibiliser et mobiliser des soutiens pour des mesures
contre la discrimination, comme des lois, des politiques et des
programmes.
- En mars 2008, le Groupe des droits fondamentaux des femmes et de l’égalité des sexes a publié un rapport sur les lois à l'origine de discriminations à l’encontre des femmes .
1. Tous ces chiffres proviennent des indicateurs du développement dans le monde de la Banque mondiale.