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mai 13, 2017

Un libéralisme à toutes les sauces franco-françaises, (réactualisé mai 2017)

Ce site n'est plus sur FB, alors n'hésitez pas à le diffuser au sein de différents groupes, comme sur vos propres murs respectifs. D'avance merci. L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses. 

Librement vôtre - Faisons ensemble la liberté, la Liberté fera le reste. 



Sommaire:


A) Cette France à qui on ne cesse de diagnostiquer une crise aigüe d’ultra-libéralisme alors qu’elle se meurt d’un abus chronique de socialisme - Drieu Godefridi - Atlantico

B) Emmanuel Macron : « Le libéralisme est une valeur de la gauche » -

C) Agnès Verdier-Molinié - "Si j'étais présidente..." - Le Figaro Magazine - Ghylain de Montalembert

D) Macron et Fillon : l’asservissement déguisé en libéralisme - Pierre Chaillot - Agoravox via son site

E) Le programme de Macron est moins libéral que prévu, selon Génération Libre (Gaspard Koenig) - Challenge





A) Cette France à qui on ne cesse de diagnostiquer une crise aigüe d’ultra-libéralisme alors qu’elle se meurt d’un abus chronique de socialisme

Ce dont la France souffre d'abord, c'est de l'aveuglement de ses élites intellectuelles. Et si le pays ne veut pas "crever" du socialisme, il serait temps de retrouver le chemin de quelques vérités élémentaires.
J'ai toujours détesté l’esprit de meute et de lynchage : le dernier crachat sur un homme à terre est le plus vil. Quand je lis les analyses du débat entre Mme Le Pen et M. Macron, je suis surpris de constater que s’agissant de Marine Le Pen — pourtant une femme ! — il n’existe virtuellement aucune limite dans l’injure. Si je ne l’avais pas regardé, je croirais que le débat était entre un Rottweiler et un jeune prince souriant.

Ce débat, je l’ai regardé. La forme ne m'intéresse pas. En revanche, j'ai été surpris par l’impréparation de Mme Le Pen. Bien sûr son programme de sortie de l’euro, nationaliste et protectionniste au sens strict s’inspire directement des thèses de ses conseillers économiques d’extrême gauche dans la ligne de Jacques Sapir et, plus haut, J. Stiglitz et P. Krugman. Mais après tout ces critiques de l’euro ont une thèse, partagée du reste par des libéraux qui ont de ces questions une intelligence réelle (je pense à Charles Gave et Henri Lepage).

Encore faut-il être capable de la soutenir, ce qui n’était pas son cas.

Pour le reste, le programme économique de Mme Le Pen est socialiste au sens strict : 

retraite à 60 ans, maintien des 35h, 
“évitement” de la concurrence entre entreprises même françaises (sic), 
protection des Français “contre” l’économie, 
aucune remise en cause de l’hyperinflation législative ni des 57% de PIB en dépense publique annuelle, soit le record mondial et dans l'histoire de France.

Cette doctrine est la doctrine française depuis 40 ans, transcendant les clivages et partis. En ce sens Mme Le Pen est tout autant un produit du “système” que l’est M. Macron — et sans doute l’est-elle, sur le plan idéologique, encore davantage que lui.

La France tombe, tout le monde le "sent" et — plus signifiant — les chiffres (chômage, dette, exode des Français qui s'en vont créer de la richesse à l'étranger) désormais en attestent. 

Mais ce dont la France souffre d'abord, c'est de l'aveuglement de ses élites intellectuelles.
Il y a toujours eu, sinon en fait, du moins en théorie, une hostilité française à l'égard du libéralisme et du libre-échange. Cette hostilité est liée au positionnement géopololitique historique de la France, plus autonome économiquement que ne l'a jamais été l'Angleterre ouverte aux vents du large.

Mais les précédentes générations d'intellectuels étaient capables de faire la part de l'atavisme et du fait. Ce n'est plus le cas. Triomphent aujourd'hui dans la droite et l'extrême droite intellectuelles les thèses d'un Jean-Claude Michéa, selon lequel c'est du libéralisme — ou du "modèle libéral-libertaire" — que souffre la France. Il n'est pas jusqu'aux éditorialistes les plus en vue de la presse de droite qui ne se définissent comme socialistes, anti-libéraux et décroissants (sic).

On peut être ce que l'on veut, c'est la beauté des idées et des valeurs. Mais si la France ne veut pas "crever" du socialisme en étant persuadée que c'est la liberté qui la tue, il serait temps de retrouver le chemin de quelques vérités élémentaires.

Jamais, dans l'histoire de France, les prélèvement obligatoires n'ont été aussi élevés.
Jamais, dans l'histoire de France, l'individu n'a été soumis à un volume de normes, lois et règles ne serait-ce que vaguement comparable à celui qui s'abat sur le Français dès le pas de sa porte — et jusque dans sa chambre. Je dirige actuellement une équipe internationale de chercheurs sur ce sujet, et nos recherches montrent que la France produit désormais davantage de normes chaque année — dans les 50 à 60.000 pages par an — qu'il s'en est produit entre Saint-Louis et 1789 ! Cela sans même tenir compte des 150.000 pages du droit européen. Un grand nombre de ces lois — le principe libéral de l'Etat neutre ayant été sacrifié depuis beau temps — sont désormais morales au sens strict, aussi vrai que la domination, le harcèlement, la violence psychologique, la discrimination, etc. sont moralement insupportables ! Tout se mesure désormais à l'aune du critère de l'inégalité matérielle comme mal en soi, et tout est bon pour y remédier.

La France crève du socialisme. Depuis l'URSS, modèle du socialisme dur, la France constitue l'expérience la plus aboutie de socialisme appliqué.

(*) Auteur et venture capitalist. À paraître : La passion de l'égalité — Essai sur la civilisation socialiste.

Drieu Godefridi est docteur en philosophie (Sorbonne), juriste, et dirigeant d'entreprise. Il est notamment l'auteur de Le GIEC est mort, vive la science ! (Texquis, 2010), La réalité augmentée (Texquis, 2011) et De la violence de genre à la négation du droit (Texquis, 2013).




B) Emmanuel Macron : « Le libéralisme est une valeur de la gauche »

Plutôt que d’arpenter un bitume parisien ensoleillé et débarrassé, pour quelques heures, de la majorité de ses voitures, près de 150 personnes sont venues écouter le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, se livrer à un exercice de pédagogie probablement jugé nécessaire face aux critiques dont il fait l’objet dans son camp.

Détendu mais offensif, il a répondu pendant un peu plus d’une heure aux questions du directeur éditorial du Monde, Arnaud Leparmentier, présenté au public par ce bon mot de Jérôme Fenoglio, directeur du quotidien : « Arnaud Leparmentier est au Monde ce qu’Emmanuel Macron est au gouvernement… » S’en est suivie une conversation courtoise mais animée pendant laquelle Emmanuel Macron a voulu convaincre : « Je suis de gauche, mais… » 

«… Je vais continuer », a répondu le ministre après qu’Arnaud Leparmentier lui a demandé s’il « le faisait exprès » de susciter la polémique par ses sorties peu conformes à la doxa socialiste. « Il faut rénover la pensée profonde de la gauche, a-t-il martelé, j’ai rarement vu des gens aller au bout du bovarysme parlementaire », dénonçant l’inaction de ceux qui ne vont pas au bout de leurs souhaits de réforme.

«… J’assume qu’il y ait un libéralisme. Le libéralisme est une valeur de gauche. » Déterminé à montrer qu’il ne s’est pas trompé de famille politique, le ministre a exposé sa conception de la lutte contre les inégalités, qui n’est pas, selon lui, « la correction ex post de [ces] inégalités » mais « l’égalité des chances » et la « valorisation de la réussite ». Et de prendre en exemple l’ouverture des lignes d’autocar pour le transport des passagers : « On a rouvert de la mobilité, c’est une lutte contre l’inégalité. »

«… Les partis sont beaucoup moins dans la production d’idées. Est-ce que la pensée économique sort des partis aujourd’hui ? Beaucoup moins. » Faisant référence à la polémique consécutive à ses considérations sur le statut des fonctionnaires, il réplique : « Les réactions sur ce que j’ai pu dire montrent une gêne à accepter qu’un politique puisse réfléchir, en marge de son action. » Répondant à une question sur la place grandissante des discours clivants d’intellectuels comme Michel Onfray ou Eric Zemmour, il a d’abord précisé qu’il n’était pas sur la même ligne qu’eux, avant de souligner qu’on « s’affaiblit en refusant de voir ce que ces pensées disent de l’état du monde, de l’état de la gauche ». Reconnaissant que « ce pays a le paradoxe de surinvestir la chose publique et de la critiquer en même temps », il s’est toutefois prononcé pour « une culture de l’évaluation et du suivi » pour l’action politique.

«… J’ai été très heureux dans le métier de banquier. » « Rien ne me prédestinait à être ici devant vous », a-t-il ajouté, avant de rappeler ses origines – fils de médecins, ayant passé des concours « ouverts à tous ». Face aux procès en illégitimité qui lui sont faits pour avoir travaillé dans la banque, il a souligné qu’il avait été plus longtemps fonctionnaire que banquier, et regretté qu’aujourd’hui « on vous demande d’où vous venez plutôt que ce que vous faites ».


« L’Etat a parfois pris trop de place »

«… Nous devons penser à la réforme des fonctionnaires. » Emmanuel Macron persiste et signe : sans réforme, un jour viendra où le statut des fonctionnaires sera purement et simplement « déchiré ». « L’Etat a sa place, mais il en a parfois trop pris », avait-il déclaré quelques minutes avant, admettant néanmoins qu’on « ne peut faire une réforme dure sans la présenter au peuple ». 

… Il faut réparer ce pays et l’ouvrir à la mondialisation », une mission impossible si l’on est « faible sur le plan économique et social ». Ces deux terrains sont pour lui ceux sur lesquels il y a le plus de « convergences entre la gauche de gouvernement et la droite de gouvernement ». « Il faut plus d’adaptabilité pour les entreprises, déconflictualiser le travail, je me méfie beaucoup des tabous », a-t-il précisé, évoquant les accords sur le temps de travail, travail qui est selon lui « une valeur du progressisme » et dont notre économie manque en ce moment, « en quantité ».

«… Je n’ai jamais voulu être candidat. » La réponse est claire : pour l’instant, le ministre de l’économie n’a pas l’intention de briguer un quelconque mandat de député en 2017. « Parce qu’il faut aller à une élection pour exercer les fonctions qu’on veut exercer au moment où vous les exercez. Beaucoup de gens qui disent ça, disent ou vous le présentent comme tel : pour être dans la vie politique, pour peser au parti, pour être qui ministre, qui premier ministre, qui président de la République, il faut être député mais ça c’est le cursus honorum d’un ancien temps. »

Macron veut un « Parlement de la zone euro »

«… Si rien ne bouge, il n’y a plus de zone euro dans dix ans. » Très offensif sur les sujets européens, Emmanuel Macron estime que « depuis 10 ans, nous sommes dans une forme de langueur des idées » et que la crise des migrants, sans être un sujet purement européen, montre ses fragilités et ses vitalités. Plus inquiet sur le sort économique de l’eurozone, il a déclaré que « l’absence de proposition [était] un choix : c’est la sortie de l’Europe ». Pour ne pas en arriver là, il souhaite la création d’un poste de « commissaire responsable de la zone euro, ainsi qu’un Parlement de la zone euro ». « Le temps est venu de proposer pour l’Europe, à ne pas la penser on laisse le terrain à ceux et celles qui doutent », a-t-il averti.

«… La gauche doit réconcilier responsabilité et solidarité, réconcilier l’égalité et la liberté. » Lors de la courte séance de questions-réponses qui a suivi la conversation, le ministre a bouclé son exercice en se positionnant clairement du côté d’une gauche qui se veut moderne et renouvelée, débarrassée des totems et ouvertement adepte de la flexisécurité, terme qu’il a d’ailleurs employé dans un de ses derniers échanges : « Aujourd’hui la loi dit trop, il faut trouver la bonne flexisécurité sur le marché du travail. »

Visiblement, l’auditoire ne lui en tient pas rigueur, bien au contraire : le ministre quitte l’estrade sous les applaudissements et s’éclipse rapidement, non sans avoir donné une adresse e-mail personnelle à l’ensemble des participants afin qu’ils puissent leur soumettre leurs projets. Pédagogue jusqu’au bout.





C) Agnès Verdier-Molinié - "Si j'étais présidente..."















D) Macron et Fillon : l’asservissement déguisé en libéralisme

Le libéralisme est un courant qui prône la fin de l'asservissement de l'Homme. Macron et Fillon par les politiques qu'ils défendent ne libèrent par les citoyens. Ils détruisent les lois protégeant les plus vulnérables sous couvert de libéralisme et par la même occasion les asservissent à la nouvelle oligarchie dominante, celle des détenteurs de capitaux, des financiers et de leurs marionnettes au pouvoir. Le vrai libéral veut l'accès libre et garanti pour tous aux besoins fondamentaux : l'eau, le logement, l'énergie. Le vrai libéral veut la fin de la monarchie présidentielle pour assurer un vrai contre-pouvoir aux citoyens. Le vrai libéral est contre la publicité qui nuit à la bonne information sur les produits. Le vrai libéral est contre le contrôle de l'information par une poignée d'industriels et de financiers. Le vrai libéral veut une concurrence saine sur le marché des biens où les citoyens peuvent réellement entreprendre et ne pas se faire manger par les puissants. Enfin le vrai libéral ne veut pas la compétition forcée entre citoyens ou des maîtres esclaves les regarde se battre entre eux pour leur survie. Il faut sortir du matraquage que nous subissons sur la "bonne politique libérale". Elle ne libère de rien mais nous asservit aux puissants en place.

Le libéralisme prône la fin de l'asservissement de l'homme. Il s'agit de garantir la liberté du choix pour chacun d'entre nous. Cette liberté permet a chacun de se différencier des autres, d'être vraiment soi-même. Ce courant de pensée existe aussi bien en philosophie qu'en économie.

Le libéralisme prend ses racines au XVIème siecle pendant les lumières. Après la monarchie absolue, la nouvelle pensée est de reconnaître a chacun un droit d'exister. Ce droit d'exister s'exprime par le choix. Il s'agit donc de combattre la servitude des hommes à toute autorité non nécessaire afin que puissent s'exprimer librement les choix de chacun. Il ne s'agit pas de supprimer les règles de la société, ni l'État, ni les lois et encore moins de transmette le pouvoir à une quelconque oligarchie (de la finance ou des détenteurs de capitaux par exemple...)

Le vrai libéral veut que chacun accède à ses besoins sans contrainte
La première des libérations est celle d'obtenir ses besoins nécessaires sans contrainte. Être libéral c'est s'assurer que personne n'est forcé d'une manière ou d'une autre de faire quelque chose pour survivre. Le libéral s'occupe de garantir à tous de l'eau pour boire et se laver, de la nourriture et un logement chauffé. Ces éléments ne sont pas des choix, ils sont nécessaires. Toute entité qui se les accapare pour elle va pouvoir forcer les autres à accepter ses conditions pour les obtenir. C'est de la servitude. Le libéral est pour les premiers litres d'eau, de gaz gratuits, le droit au logement et la cantine gratuite au moins pour les enfants. Seule une société pour laquelle les citoyens sont libérés des besoins primaire peut aller vers le libéralisme. Où sont Macron et Fillon quand il s'agit de garantir ces droits ? Ils font de la distribution de l'eau, autrefois bien public, un soit-disant marché. Vous êtes libres de payer leurs copains ou de ne pas avoir l'eau courante, quel est votre choix ? Ils imposent la même logique de marché à l'énergie. Où sont-ils pour défendre le droit de se chauffer l'hiver ? Ils vous prônent aussi la soi-disant libéralisation du logement où les nouvelles libertés vont aux détenteurs de logements au détriment des logés. Nous sommes libres de payer leurs copains ou de dormir dehors, dans le froid sans eau potable.

Le vrai libéral veut la fin de la monarchie de la 5e république.

Le libéral n'est pas pour la destruction totale de l'état. Les libéraux, philosophes ou économistes dès Adam Smith font la distinction entre les activités sur lesquelles l'état ne peut pas être remplacé par de l'initiative privée (personne n'a intérêt de payer les routes pour les autres, seul l'état peut intervenir en prélevant l'impôt pour réaliser et entretenir cette infrastructure utile a tous). Par contre le libéral est pour le contre-pouvoir. Le libéral refuse le principe d'une élection qui consiste a élire un monarque intouchable pour 5 ans. Le libéral veut pouvoir contrer un élu à tout moment. Le référendum révocatoire est un minimum ! Où sont leur propositions pour contrer le tout pouvoir des élus ? N'est-ce pas étonnant de la part de personnes voulant détruire la suprématie de l'État de se garder tout pouvoir quand ils l'obtiennent ? Bien évidemment qu'ils ne veulent pas de contestation possible quand leurs décisions vont aller favoriser une oligarchie déjà toute-puissante. La palme pour Macron qui demande tout pouvoir sans même afficher les mesures qu'il prendra. Ne devinez-vous pas qui seront les grands gagnants en regardant ses financeurs ?

Le vrai libéral est contre la publicité et pour des médias libres

En philosophie comme en économie, le libre-choix n'existe qu'en information pure et parfaite. Par exemple pour les produits, il nous faut connaître tous leurs prix et toutes leurs caractéristiques. Une publicité nuit a la qualité de l'information, elle ne nous montre qu'un champ reduit des produits et surjoue sa qualité réelle. Dans un monde libéral, seul des comparateurs de prix indépendants (les enseignent ne peuvent donc en etre actionnaire) peuvent être autorisés. Récupérer les espaces publicitaires privés (pour une utilisation culturelle par exemple) est nécessaire. Que faire quand les soutiens de ces deux candidats vivent de la publicité ?

L'information pure et parfaite nécessite des médias libres (pas forcément publics), un vrai libéral ne peut pas laisser des grandes fortunes, des multinationales ou des industriels en prendre le contrôle pour vous fournir la bonne parole qui les arrange ! Regardez quels personnages détiennent les médias français. Comme il est étonnant de ne pas voir ces candidats contrer les pratiques de leurs financeurs... Ils ne nous libèrent pas, ils nous asservissent par l'information contrôlée.

Le vrai libéral veut la fin des multinationales

Le vrai libéral défend la liberté du choix. 
Aucun monopole privé ne saurait être toléré car il crée nécessairement un asservissement de toute personne désirant le produit. Pour cette raison, les économistes libéraux supposent une concurrence libre et non faussée. Les multinationales interdisent tout concurrent d'entrer en jeu en le rachetant ou en lui opposant une concurrence déloyale jusqu'à disparition. Le vrai libéral veut un contre-pouvoir public qui empêche les multinationales de racheter leurs concurrents ou de faire de l'optimisation fiscale déloyale pour les empêcher de survivre sur le marché. Où sont les propositions de Macron et Fillon pour aider de nouvelles entreprises à concurrencer leurs copains ? Ils ne nous libèrent pas, ils nous asservissent aux multinationales.

Le vrai libéral considère que chaque individu s'occupe de son intérêt, son intérêt n'est pas de combattre les autres mais de coopérer avec eux

Il suffit de regarder les riches se comporter pour comprendre qu'on a tout à gagner à la coopération. N'avez-vous jamais entendu parlé du bottin mondain ? Où lorsque vous êtes suffisamment riches vous pouvez entrer dans le monde des supers-fortunes et organiser des rencontres pour vous soutenir en toute discrétion ? Ne savez-vous pas que toutes les marques automobiles ont des liens commerciaux, des accords de brevets, des parts de capitaux chez les autres ? Que les magasins de la grande distribution s'arrangent pour aligner leurs prix et augmenter leurs marges (vous participez à ça à chaque fois que vous allez vous faire "rembourser la différence," on demande alors à l'autre magasin de remonter son prix) ?

Nous avons déjà vu que Macron et Fillon n'en veulent pas de cette concurrence qui nuirait aux intérêts particuliers de leurs financeurs. Ils s'arrangent donc pour n'imposer la concurrence qu'entre êtres humains. Et ce n'est pas libéral. La fin du code du travail, la baisse du salaire minimal ça n'est pas libéral. Puisque les français doivent prendre un travail pour subvenir à leur besoins vitaux, ils ne sont pas en position d'avoir un contre-pouvoir face aux embaucheurs. En particulier dans une situation où 6 millions de personnes cherchent un emploi. Cette suppression de droits correspond très exactement à un asservissement d'une population en difficulté envers de nouveaux maître-employeurs. Cet asservissement ce traduit mécaniquement par un salaire plus faible que le salaire juste (puisque seul l'embaucheur à du pouvoir de négociation). Bien évidemment, ils veulent continuer dans cette voie, non pas pour "libérer" les travailleurs mais pour les asservir.

Que vous soyez salarié, chômeur ou petit patron, ne cherchez aucune libération chez les faux libéraux. Il vous font miroiter qu'ils vont vous libérer de l'État, ça n'est que pour vous asservir à intérêt privés. Faites attention à d'autres discours qui vous parlent de vous libérer d'autre chaînes, que ça soit l'Europe, les États-Unis ou d'autres mais qui bizarrement ne remettent pas en cause la première raison de cet emprisonnement : le fonctionnement de la 5e république, avec d'un côté des élus tout puissants intouchables et de l'autre des milliardaires donneurs d'ordre et financeurs.

Pierre Chaillot

Pierre Chaillot
Citoyen excédé par le discours économique ambiant. Des lois économiques fausses ou désuettes relayées par des soit disant "experts" médiatisés qui concourent au modèle de pensée unique et nous envoient droit dans le mur.
  1. L’arnaque de la dette
  2. Pourquoi les investisseurs étrangers font la ruine de la France ?
  3. Dette d’État / Dette du bon père de famille
  4. Macron et Fillon : l’asservissement déguisé en libéralisme
  5. Europe : la France peut-elle la changer ?





E) Le programme de Macron est moins libéral que prévu, selon Génération Libre (Gaspard Koenig)

Durée légale du travail, Europe, statut de la fonction publique, GPA... Le think tank libéral Génération Libre a passé au crible les mesures phares d'Emmanuel Macron. D'après sa note publiée ce mercredi, il en ressort un programme nettement plus conservateur qu'il n'y paraît de prime abord.

Le club de réflexion fondé par Gaspard Koenig, déplore la "libéralisation trop timide" du programme d'Emmanuel Macron, sur plusieurs fronts.

S'affichant volontiers comme le héraut d'une société ouverte et d'une économie décloisonnée, Emmanuel Macron est-il aussi libéral qu'il le prétend? Pas tant que ça, à en croire l'analyse des experts de Génération Libre, publiée mercredi 12 avril, qui ont passé au crible le programme du leader d'En Marche!. "Sur plusieurs points, le candidat a reculé. Son discours contre les rentes et les statuts est passé au second plan. Les totems français (35 heures, statut de la fonction publique, questions de société…) auxquels il osait s'attaquer de front sont désormais ménagés", regrette ainsi le think tank libéral, qui place pourtant Emmanuel Macron en tête des candidats à la présidentielle les plus libéraux, ex-aequo avec François Fillon.

Si Génération Libre salue toutefois des pistes intéressantes -telles que la priorité donnée à l'individu via l'universalisation de l'assurance-chômage, l'instauration d'un régime unique de retraite ou encore l'investissement massif prévu en faveur de la formation professionnelle- le club de réflexion fondé par Gaspard Koenig, déplore la "libéralisation trop timide" du programme d'Emmanuel Macron, sur bien d'autres fronts.
A commencer par celui du maintien de la durée légale de travail. Après l'avoir vivement critiqué en tant que ministre de l'Economie, le candidat à la présidentielle propose désormais seulement de déroger au dispositif actuel par accord d'entreprise ou référendum. "Cette proposition n'apporte rien de nouveau, tranche Emmanuelle Barbara, avocate associée chez August Debouzy, spécialiste en droit du travail et de la protection sociale et l'une des expertes mises à contribution dans le cadre de cette publication. "La volonté du candidat d'En Marche! de 'simplifier' le droit du travail en faisant croire que le droit des accords collectifs peut tout, est un leurre', ajoute-t-elle.

"Vision paternaliste"

Le think tank revient sur un autre "recul" de taille du candidat: celui de la réforme du statut de la fonction publique. En la matière, les aménagements proposés par le candidat sont loin d'être jugés convaincants. "Le programme actuel du candidat prévoit de moderniser le système, d'introduire plus de souplesse dans la gestion des carrières et de développer le recrutement sous contrat dans les fonctions non régaliennes mais 'le statut des fonctionnaires ne sera pas remis en cause'. Or aujourd'hui, cette souplesse est rendue impossible par la rigidité du statut", critique Génération Libre. 
Sur le plan sociétal également, le programme d'Emmanuel Macron est jugé comme assez conservateur. Le think tank dénonce en particulier la "vision encore paternaliste du rôle de l'Etat" dont fait preuve le candidat sur les questions de gestation pour autrui (GPA) et de légalisation du cannabis, auxquelles il est fermement opposé. 

"Trop protectionniste" sur l'Europe

Fait étonnant, alors qu'Emmanuel Macron s'impose de loin dans cette campagne comme l'un des candidats  les plus europhiles, le club de réflexion juge son programme "encore trop protectionniste". Le think tank libéral cite, pour étayer cette affirmation, trois mesures phares d'En Marche!: l'instauration d'un "Buy European Act" (réservant l'accès aux marchés publics à des entreprises localisant au moins la moitié de leur production en Europe), l'introduction d'un mécanisme de contrôle des investissements étrangers en Europe visant à préserver "nos intérêts et secteurs stratégiques", et la limitation du travail détaché. Pour Génération Libre ces dispositifs reposent "sur une vision biaisée de la concurrence et du "dumping social"".
Sur la question du "Buy European Act", "aujourd'hui, les produits manufacturés, qui représentent environ 70% du commerce mondial, sont composés de multiples composants provenant de pays divers. Prendre comme critère géographique le dernier lieu de transformation n'a donc plus grand sens", argue l'un des experts, Hervé Guyader, avocat au barreau de Paris et président du Comité français pour le Droit du commerce international. Quant à la notion d'"intérêts stratégiques", "elle mérite d'être précisée", avance l'avocat qui pointe le caractère actuel très flou de cette mesure notamment sur le volet des critères retenus et de la procédure de contrôle.
Pour ce qui concerne l'encadrement du travail détaché, le think tank déplore là encore une vision trop réductrice et faussement protectrice. "Cette exportation de main-d'œuvre est en réalité une des formes les plus efficaces de solidarité intra-européenne", précise Vincent Delhomme, expert de Génération Libre, actuellement au Collège d'Europe. La remettre en cause menacerait l'équilibre politique et économique du marché européen. D'autant que ce statut est, en droit, relativement protecteur. Si l'on prend le simple cas de la rémunération, celle-ci ne peut être inférieure au salaire minimum en vigueur dans l'Etat d'accueil." Ainsi, la proposition d'Emmanuel Macron visant à limiter à un an la durée autorisée de séjour d'un travailleur détaché ne s'attaquerait pas directement au fond du problème qui demeure la lutte contre la fraude et les abus du système actuel, en particulier via le renforcement des règles de contrôle, pourtant déjà initiées... par la loi Macron.

Mesures "électoralistes"

Enfin, Génération Libre regrette "un certain nombre de mesures typiquement électoralistes" comme la prise en charge à 100% des lunettes et des prothèses auditives et dentaires d'ici 2022, la création d'un "Pass Culture" qui permettra à chaque Français âgé de plus de 18 ans d'effectuer 500 euros de dépenses culturelles par an et surtout la suppression de la taxe d'habitation pour 80% des Français. Ce cadeau fiscal "flatte le contribuable sans résoudre les vraies difficultés", regrette Gaspard Koeing. "Une option alternative ambitieuse serait de renforcer l'autonomie fiscale des collectivités territoriales en leur attribuant le pouvoir, aujourd'hui détenu par le Fisc, de fixer l'assiette", avance ainsi le think tank.

Consultez la note de Génération Libre:

mai 02, 2017

Présidentielles 2ème tour 2017 - Question de programmes !!

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Le candidat d' En Marche ! présente un programme de réformes nécessaires pour notre économie (chômage, retraites, formation professionnelle), mais ne va pas suffisamment loin dans le retour à la compétitivité et la réduction de la dépense publique. Nos experts ont chiffré à 52,5 milliards le besoin en financement de son programme. 

La candidate du Front National a bâti un programme tourné exclusivement vers le social (retraite à 60 ans, prime pouvoir d'achat) qui entraînerait une explosion des dépenses publiques. Pire, la sortie de l'UE et de la zone euro pourrait produire une inflation annuelle comprise entre 7 et 9% ; avec une dévaluation de l'ordre de 20% et la taxe sur les importations de 3% prévue dans son programme, le pouvoir d'achat des ménages et les débouchés des entreprises seraient amputés. Ce programme, qui prévoit 159 milliards € de dépenses non financées, est un programme de ruine accélérée de notre pays.



Programmes : quel impact pour les Français?

 


Le candidat d' En Marche ! affiche une volonté réformiste que l'on salue. Que ce soit les retraites, la formation professionnelle ou encore l'assurance chômage, Emmanuel Macron souhaite transformer de nombreux pans de notre économie.  

Néanmoins, de nombreuses zones d'ombres demeurent dans son programme, et les économies réalisées sont loin d'être à la hauteur des nouvelles dépenses engagées :
 
La réforme de l'assurance chômage présente 2 volets dont le financement reste encore très floue. L'ouverture des droits au chômage pour les démissionnaires pourrait représenter une dépense de 7 milliards € par an, y compris 1,6 milliards € par an, pour l'intégration des indépendants.  



Faire basculer le financement de l'assurance chômage vers les fonctionnaires, les retraités et les inactifs semblent une option intéressante.
Cependant, le souhait affiché d'améliorer le pouvoir d'achat des fonctionnaires et des indépendants nous semble contradictoire. Cela reviendrait alors d’abord à compenser les effets de la hausse de la CSG puis à baisser les charges pour augmenter le salaire net pour un montant total de 11,9 milliards € (7,8 milliards € de compensation de la CSG et 4,1 milliards € de "prime pouvoir d'achat"). 

 
La réforme des retraites, incarnée par la suppression des régimes spéciaux et l'instauration d'une retraite à points, n'aura pas d'effet budgétaire sur le quinquennat. En revanche les différentes revalorisations des pensions entraîneront une augmentation des dépenses de l'ordre de 2,5 milliards € par an.





Au total, le programme d'Emmanuel Macron ne dégage que 12,5 milliards € de recettes, et 10 milliards € d'économies, contre 60 annoncés. En revanche, il enclenche 70,6 milliards € de dépenses, amenant le coût de son programme de réforme à 51,5 milliards € à l'horizon 2022. 


 Le programme d'Emmanuel Macron présente également l'inconvénient de privilégier la politique de la demande à celle de l'offre : 41,2 milliards € d'allègements fiscaux pour les ménages, contre 8,5 milliards € seulement pour les entreprises, or la France ne pourra renouer avec la croissance que si elle favorise les entreprises exposées à la concurrence internationale, en diminuant drastiquement leurs charges.

 VICHY nous revoilà


Evaluation du programme économique d’Emmanuel MACRON 

Préambule
Dans le projet d’Emmanuel Macron, on voit bien les mesures très politiques : suppression de la taxe d’habitation pour 10 milliards €, droit au chômage pour les démissionnaires, autant de mesures couteuses pour le budget déjà très déficitaire de notre pays ; certaines autres mesures pour le soutien économique sont à saluer tant elles viennent tard mais à point pour notre économie : suppression de la part ISF sur les actions, taxation unique sur le capital à 30%, baisse de l’impôt sur les sociétés à 25%, des taux appliqués dans les pays concurrents depuis des décennies !
Toutefois, la suppression partielle de l’ISF qui portera désormais sur l’immobilier est une erreur qui coûtera cher à un secteur important avec des conséquences négatives pour l’activité de la construction sur le moyen terme.
Le reproche grave que nous faisons à ce programme est que pour l’essentiel il ne parle, ni ne s’inscrit dans une perspective de redressement alors que notre pays est face à de nombreuses menaces. Au total, il perpétue la routine: quelques cadeaux pour attirer l’électeur, sans perspective, sans espérance, toujours la focalisation sur les allègements de charges sur les bas salaires malgré l’échec de cette politique et l’impasse sur le retour à la compétitivité de notre industrie dont il n’est jamais question, et pourtant dont tout dépend. 



Introduction
Le programme économique d’Emmanuel MACRON a été évalué au regard du diagnostic que porte la Fondation Concorde sur la situation de l’économie française. Celle-ci est avant tout caractérisée par le manque de compétitivité de notre appareil productif doublée de son incapacité à répondre à la demande. De ce fait, toute tentative de relance économique par la demande est vouée à l’échec. Nous sommes dans l’obligation de mener une réelle politique de l’offre. Tant que nous n’aurons pas réparé notre moteur industriel et réorienté notre appareil productif vers les marchés mondiaux (qui croissent plus vite que notre propre économie), nous serons condamnés à la stagnation économique.
Retrouver de la compétitivité pour nos productions et nos services nécessite de réduire significativement les prélèvements sur nos entreprises : 140 milliards d’euros, si nous voulions revenir à parité de compétitivité avec l’Allemagne, soit 7 points de PIB. Cela nécessite préalablement une réduction de notre dépense publique pour assurer son financement.
La réduction de la dépense publique constitue ainsi la clé du redressement du pays, aussi bien pour rétablir notre compétitivité que pour rétablir notre solvabilité budgétaire.
Le programme économique d’Emmanuel Macron combine des mesures d’économies, des nouvelles dépenses, des transferts entre catégories sociales ou catégories d’entreprises qui le rendent difficile à décrypter. Au stade actuel, le programme publié n’évalue pas leur coût. Toutefois, après avoir réalisé notre propre évaluation pour chacune des mesures (voir annexe), nous pouvons le synthétiser comme suit : 

Bilan économique du programme d’Emmanuel Macron à l’horizon 2022 en milliards d’euros

Recettes ou économies
-22,5
Baisse liée à la contractualisation avec les collectivités locales
-10
Augmentation de la TICPE
-12,5
Dépenses totales
+75
Coût de la hausse des taux d’intérêt sur le budget de l’Etat
+12
Dépenses supplémentaires sur le budget de l’Etat
+3,3
Programme d’investissements publics
+10
Mesures en faveur des ménages
+41,2
Mesures en faveur des entreprises
+8,5
Total non financé
+52,5

I) Premier constat : Des économies extrêmement réduites
Les économies sont extrêmement réduites lorsque l’on analyse dans le détail le contenu et la portée des mesures proposées. : 10 milliards € par an contre 60 milliards annoncés. Elles ne permettraient ni de financer le redressement de la compétitivité de notre économie ni de financer les nombreux gestes électoraux qui émaillent le programme d’Emmanuel Macron.
Il existe en effet un écart considérable entre les annonces d’économies et leur réalité pour peu qu’on les évalue de manière précise. 

1. Assurance maladie : 15 milliards € d’économies annoncées, 0 selon nos estimations
En décrétant par avance le maintien des effectifs du personnel hospitalier (1,161 million d’agents et donc en rejetant la restructuration du réseau hospitalier (en France, 1 hôpital sur 2 ne dispose pas de la taille critique pour assurer des soins de qualité sans risque sanitaire), Emmanuel Macron se prive du principal levier d’économies dans le domaine de la santé.
La Fondation Concorde souscrit totalement aux propositions de développement de l’E-santé et de la prévention du candidat d’En Marche. Mais l’ensemble de ces mesures ne représente qu’une économie de 1 milliard à l’horizon de 5 ans sans réforme de structure. En revanche, le remboursement à 100% des soins dentaires, audio-prothétiques et optiques entraînera un besoin de financement supplémentaire de 5,5 milliards €. Le reste à charge pour ces soins étant, à l’heure actuelle, de 4,4 milliards €, nous estimons que le remboursement à 100% entraînera un recours accru à ces soins. Au total, nous chiffrons ces nouvelles dépenses à 5,5 milliards €. Les mutuelles ne sont pas en mesure de prendre à leur charge la totalité de ces dépenses malgré une hausse des cotisations payées par les ménages à raison de 230€ / ménage / an. Au total, nous estimons la charge supplémentaire pour la sécurité sociale à 1 milliard €, ce qui annulera les gains obtenus par ailleurs. 

2. Assurance chômage : 10 milliards € d’économies annoncées, 5,7milliards € de dépenses supplémentaires selon la Fondation Concorde
Dans les propositions d’Emmanuel Macron, les paramètres de l’indemnisation étant maintenus (durée, remplacement), la seule économie résultera d’un système plus contraignant obligeant à accepter les postes proposés. Nous estimons le potentiel d’économies maximal à 1,3 milliard €
en prenant comme hypothèse élevée, 100 000 chômeurs retrouvant un emploi à raison d’un montant moyen mensuel de 1 050 € net. Par contre, l’élargissement du droit à l’assurance chômage aux indépendants (qui augmenterait les emplois affiliés à l’assurance chômage de plus de 17%) et aux démissionnaires est susceptible d'augmenter le montant total annuel des indemnités chômage de 20%, soit 7 milliards €, dont 1,6 milliard uniquement pour l’intégration des indépendants au régime général.
Au total, les préconisations d’En Marche aboutiraient ainsi à une dépense annuelle supplémentaire instantanée de 5,7milliards €.
Effet de la hausse de la CSG sur le pouvoir d’achat et les finances publiques
Le financement de l’assurance chômage par la CSG sera donc supporté :
  • -  par les fonctionnaires (qui, rappelons-le, ne paient ni de cotisations chômage ni de cotisations maladie).
  • -  par les retraités qui ne profiteront pas de la hausse du pouvoir d’achat. [Pour un retraité percevant 1600€/ mois, la perte sera de 326€/ an].
  • -  par les inactifs qui ne profiteront pas de la hausse du pouvoir d’achat. [Pour un chômeur percevant 1100 €/ an, la perte sera de 224 €/ an].
  • -  par les salariés, qui gagneront en termes de pouvoir d’achat par la suppression des cotisations salariales santé et chômage.
  • -  par les indépendants, qui en contrepartie, bénéficieront des indemnités chômage en cas de cessation d’activité.[ Pour un indépendant percevant 3260€/ an, la perte sera de 665€/ an].
    Cela étant, il apparaît dans le programme d’Emmanuel Macron que les fonctionnaires et les indépendants devraient eux-aussi bénéficier de mesures de pouvoir d’achat équivalentes à celles pour les salariés du privé (en moyenne 500€/ an). Cela signifie qu’il devra pour cela compenser la hausse de la CSG qui amputerait leur pouvoir d’achat.
    Pour les fonctionnaires, cela reviendrait à compenser la hausse de la CSG de 4,9 milliards et à ajouter 2,7 milliards de mesures de pouvoir d’achat : soit un coût 7,6 milliards €.
    Pour les indépendants, la compensation de la hausse de la CSG sera de 2,9 milliards €, ajouter à la mesure du pouvoir d’achat qui représente 1,4 milliards € : soit un coût de 4,3 milliards €.
    Au total, la mesure pouvoir d’achat et compensation de la hausse de CSG représentent un coût total de 11,9 milliards €.
Pour les indépendants, E. Macron a assuré que leur taux de cotisation n’augmentera pas du fait de leur affiliation au régime général. Si cela devait être le cas, leur perte serait alors de l’ordre de 1917€, soit 5% de leur revenu annuel (sur la base d’un revenu annuel net de 39.120€) 

3. Assurance retraite : 2,5 milliards € de dépenses supplémentaires selon la Fondation Concorde
Le renoncement aux mesures d’âge (recul progressif à 65 ans à raison d’un trimestre par an) prive le programme du premier levier de réduction de la dépense publique (14 milliards € la cinquième année). La convergence public/privé n’aura pas d’incidence sur le quinquennat puisque les conditions de départ ne seront pas modifiées pour ceux qui sont à moins de cinq ans de la retraite alors que le surcoût des régimes spéciaux s’élève à 6 milliards €.
En revanche, l’augmentation du minimum vieillesse de 100 € par mois profitera à 430 000 bénéficiaires pour un coût de 500 millions €. De même, une hypothèse de revalorisation de seulement 400 € par an pour 5,4 millions de bénéficiaires des retraites agricoles représente plus de 2 milliards € de dépenses supplémentaires. 

4. Budget de l’Etat : 25 milliards d’économies annoncées, 3,3 milliards de dépenses selon la Fondation Concorde
En se privant d’une réduction significative des effectifs de la fonction publique, Emmanuel Macron se prive à nouveau du principal levier d’action.
Il envisage de ne pas renouveler sur le quinquennat le départ à la retraite de 50 000 fonctionnaires tout en embauchant 10 000 fonctionnaires de police et de gendarmerie supplémentaires ainsi que 4 000 enseignants supplémentaires. La réduction nette du nombre de fonctionnaires d’Etat à 46 000 ne procurera qu’une économie de 1,7 milliard € (le coût d’un fonctionnaire d’Etat est de 36 500 € brut par an). Dans le même temps, faire passer le budget militaire de 1,78 à 2% du PIB en 2025 coûtera 8 milliards € en 2022.
Si nous conférons à la nouvelle gouvernance un potentiel d’économies de 3 milliards € (hypothèse optimiste au vu de l’absence d’autres précisions), les propositions d’Emmanuel Macron aboutiront au total à une dépense supplémentaire de 3,3 milliards € pour le budget de l’Etat. 

5. Collectivités locales : identité de vue entre Emmanuel Macron et la Fondation Concorde sur la possibilité d’une économie de 10 milliards €
Nous estimons en effet cette économie à 10 milliards € réalisable par la contractualisation de la baisse des dépenses des collectivités locales et le non renouvellement des 70 000 fonctionnaires locaux partant à la retraite. 

6. Absence de prise en compte d’une hausse des taux d’intérêt (12 milliards €)
Le programme d’Emmanuel Macron rejette l’hypothèse d’une hausse d’intérêt alors que nous estimons très probable une normalisation des taux avec une hausse à 1% en début de période montant à 1,5% en fin de quinquennat, produisant une hausse de la charge d’intérêt en fin de quinquennat à 12 milliards €. 



II) Deuxième constat : une erreur de diagnostic en relançant l’économie par la demande
Une erreur de diagnostic, toujours la priorité donnée à la relance de l’économie par la demande. La multiplication des gestes en faveur des différentes catégories sociales représente une somme bien supérieure aux mesures en faveur des entreprises (41,2 milliards € contre 8,5). C’est une erreur de diagnostic majeure au vu de l’incapacité de notre appareil productif à répondre à la demande et au vu de nos déficits commerciaux : un pays en déficit commercial consomme trop ou ne produit pas assez. A l’heure actuelle une hausse de 1€ de la demande conduit en effet à une hausse de 72 centimes des importations et de 28 centimes du PIB. Cela signifie que toute nouvelle tentative de relance économique par la demande est désormais vouée à l’échec. Elle ne relancerait l’activité que chez nos partenaires...
Cette priorité donnée au pouvoir d’achat se double de transferts entre ménages avec un transfert de ressources des retraités vers les salariés.
L’exonération de 80% des ménages de la taxe d’habitation constitue une mesure particulièrement néfaste du point de vue de la gouvernance des finances publiques locales car elle supprime la régulation de la dépense locale par les citoyens.
Plus globalement, si l’on cumule l’ensemble des dépenses : ménages (41,2), entreprises (8,5), investissements (10), cette dimension de relance apparaît encore plus massive.
Le financement de ces gestes n’est pas précisé au stade actuel du programme hormis une hausse de la fiscalité verte à hauteur de 12,5 milliards € (TICPE et taxe carbone). Si l’on intègre la hausse des taux d’intérêt, l’impasse budgétaire s’élève à 52,5 milliards d’euros. Ce profond déséquilibre des finances publiques devrait susciter la défiance des marchés financiers et le levier de la fiscalité devra à nouveau être actionné à grande échelle pour y faire face. Comme en 2012, ce choc fiscal à venir étouffera l’économie.
Il ne pourra en effet y avoir de confiance de la part des acteurs économiques les incitant à se projeter et à investir. Ils savent par expérience que les mesures annoncées en leur faveur seront tôt ou tard annulées par de nouvelles taxes ou impôts et compensées au-delà. 




III) Troisième constat : une politique de l’offre limitée et erronée 

1. Un point positif, le retour à une taxation fixe à 30% des revenus du capital qui redonnera de l’attractivité à l’investissement dans les entreprises
Nous estimons du reste que cette mesure sera neutre pour les finances publiques.
En effet, le niveau de recettes fiscales français rapporté à la totalité des revenus du capital exprimé en % du PIB a atteint son maximum en 1998 (26,2%) et en 2001 (26,1%) lorsque les gains de cession de valeurs mobilières étaient imposés à 26%. Il n’était plus que de 22,6% en 2012 (-4 points de PIB) après passage à l’imposition progressive de l’impôt sur le revenu sous le quinquennat Hollande : les taux d’imposition sur les revenus du capital sont devenus contreproductifs en termes de recettes fiscales. 

Recettes fiscales du capital/revenu du capital en % du PIB
1998
2001
2003
2007
2008
2009
2010
2011
2012
26,2
26,1
24,9
25,8
25,9
23,4
24,1
23,4
22,6

De la même façon, la suppression des actions de l’assiette de l’ISF permettra aux investisseurs de demeurer sur le territoire français. 

2. Une politique de formation nécessaire mais mal ciblée et envisagée principalement en termes budgétaires (+ 10 milliards €)
La France dépense en effet beaucoup pour la formation (1,6 point de PIB) mais 53% de ce budget sont affectés à la formation des fonctionnaires et seulement 13% du budget aux chômeurs... Faute de formation d’une qualité suffisante, de nombreux postes ne sont pas pourvus dans l’industrie malgré un niveau de salaire supérieur à la moyenne. La France produit moins de biens manufacturiers qu’en 1998 alors que la consommation de ces produits a augmenté de 60% sur la période... L’enjeu n’est pas d’augmenter les budgets mais de réformer la gouvernance de la formation.  

Le programme d’Emmanuel Macron prend une initiative positive en sortant la formation du cadre de la gestion paritaire défaillante mais prévoit de confier cette mission à l’Etat au lieu de confier son pilotage aux entreprises. En centrant l’offre sur les jeunes et les chômeurs, il laisse de côté l’enjeu crucial de la montée en gamme de notre appareil productif via la formation des travailleurs en poste.
Pour que la formation joue pleinement son rôle d’adaptation aux mutations de l’emploi, la Fondation Concorde propose de :
  • Confier son pilotage aux entreprises et réaffecter drastiquement les budgets vers le secteur privé, les métiers en tension et les demandeurs d’emplois.
  • Améliorer en amont la qualité des formations initiales en particulier via le développement de l’apprentissage (ce point est à mettre au crédit du programme d’En Marche).
  • D’un côté, centrer l’effort sur les formations visant une réorientation professionnelle délivrant des qualifications reconnues, en particulier pour les chômeurs.
  • De l’autre côté, alléger les contraintes pesant sur les entreprises pour leur laisser, comme en Allemagne, la responsabilité de développer les compétences internes sur le lieu de production en accompagnement d’une stratégie d’innovation technique ou organisationnelle.
  • Faire émerger un vrai marché de la formation professionnelle transparent quant aux coûts et aux résultats des formations.
  • Lancer immédiatement un plan stratégique de formation pour les métiers industriels en tension qui bloquent la relance productive. Il est en effet symptomatique de constater que pour tous les métiers industriels et autres, le métier de régleur de machines à outils soit le plus en tension. Il constitue un véritable goulot d’étranglement pour la production sur le territoire français.
3. La poursuite de la politique d’allègement de charges sociales sur les bas salaires se fait aux dépens de la compétitivité de l’industrie
La politique proposée d’allègement de charges est complexe à décrypter :
  • Elle transforme le CICE actuellement sous la forme d’un crédit d’impôt, en allègement de charges, qui, lui, sera assujetti à l’impôt. Les entreprises devraient donc payer 6 milliards € d’impôts supplémentaires.
  • Elle allège à nouveau les charges sur les bas salaires de 4 points, soit un allègement de 8 milliards €, ce qui amènera un allègement net de 6 milliards €.
Le bilan pour les entreprises est nul et surtout ce mécanisme transfère des ressources du travail qualifié puisque le CICE allège les charges du travail jusqu’à 2,5 SMIC vers le travail non qualifié rémunéré aux alentours du SMIC. Cette politique donne ainsi la priorité à la création d’emplois faiblement qualifiés sur la compétitivité de notre appareil productif. C’est la poursuite d’une politique qui a échoué : les résultats de ces politiques de baisse de charge menées depuis 20 ans n’ont pas permis de faire refluer le chômage, bien au contraire...
En effet, le choix de subventionner le travail peu qualifié amoindrit la croissance de long terme. A production donnée, l’emploi non qualifié se substitue à l’emploi qualifié et ralentit les gains de productivité (il a été théorisé par l’administration française sous la forme de « l’enrichissement de la croissance en emploi ») avec le risque constaté de dégrader le niveau de qualité des productions et la croissance qui découle de la productivité. 

Le mode de financement et de répartition de ces allègements de charges pénalise les entreprises exposées à la concurrence internationale qui profitent moins de ces allègements de charges sur les basses qualifications et les bas salaires car leur niveau de salaire est plus élevé. Par exemple, le salaire moyen à temps complet dans l’industrie est plus du double du SMIC. Comme l'industrie et les entreprises du secteur exposé à la concurrence internationale participent naturellement aux financements de ces baisses de charges par le biais des prélèvements dans le cadre de notre niveau de prélèvement record sur les entreprises, les exonérations de charges sociales sur les bas salaires s’inscrivent dans une logique de transfert financier des secteurs ouverts à la concurrence internationale vers les secteurs protégés de notre économie. Nous dégradons encore davantage notre moteur industriel, un véritable non-sens économique dont nous payons le prix en termes de déficit commercial, et donc d’endettement, de croissance et in fine d’emplois

Soutenir les secteurs protégés de l’économie française via les baisses de charges sociales sur les bas salaires, c’est miser sur des marchés structurellement en stagnation du fait d’un pouvoir d’achat contraint par la réduction des déficits publics alors que miser sur l’exportation permettrait de tirer profit de marchés qui s’accroissent entre 3 et 5% l’an. 

Au total, les allègements de charges sur les basses qualifications ont créé une économie duale inadaptée à la compétition mondiale avec une faible taxation des emplois peu qualifiés mais qui seront toujours plus chers que les salariés roumains et vietnamiens et une surtaxation des salariés hautement qualifiés qui sont ainsi plus chers que les salariés allemands (+26% à 40 000 euros de salaire annuel, +41% à 90 000 euros). Nous ne sommes donc ni compétitifs dans le low cost, ni compétitifs dans la haute qualité (c’est du reste pour cette raison que les comparaisons internationales sur le coût moyen de la main d’œuvre s’avèrent non pertinentes...)

Cette politique est à l’origine de la « panne de l’ascenseur social » car ni le salarié ni l’employeur n’ont intérêt à monter en compétence.
  • Pour le salarié, monter en compétence, gagner davantage, c’est perdre des avantages sociaux (prime pour l’emploi, aides au logement, RSA et maintenant taxe d’habitation...). Le jeu en vaut rarement la chandelle ! A cet égard, l’exonération de la taxe d’habitation créerait un nouvel effet de seuil qui freinerait encore davantage la mobilité sociale.
  • Pour l’employeur, monter en compétence et en salaire, c’est devoir payer beaucoup plus de charges sociales. Alors que l’insertion dans les marchés mondiaux nécessite des salariés qualifiés rémunérés à plus de 2 SMIC, leur coût devient exorbitant pour l’entreprise du fait de la surtaxation sociale. 

    4. Baisse des impôts sur les sociétés mais rien sur les impôts à la production qui hypothèquent la compétitivité de notre industrie
    La baisse de l’IS nous rapprochera de la moyenne de l’IS des autres pays européens.
    Par contre, cette politique ne comporte aucune mesure de réduction des impôts à la production qui pénalise lourdement et de manière rédhibitoire les entreprises françaises. En 2012, les entreprises françaises acquittaient dans leur ensemble 64 milliards d’euros d’impôt sur la production de plus qu’en Allemagne.
    Les entreprises allemandes ne paient en effet, en sus des cotisations sociales, qu’un impôt foncier minime :

Nous estimons que le budget alloué à l’exonération de la taxe d’habitation pour un montant de 10 milliards € aurait dû être dévolu en priorité à la réduction des impôts sur la production. Selon nos estimations, une somme de 10 milliards € bien ciblée serait à même de relancer notre industrie. 

A cela s’ajoute l’absence de mesures en faveur de l’investissement productif alors que notre outil de production a terriblement vieilli et que nos entreprises doivent prendre le tournant de la numérisation et de la robotisation 

Nous proposons :

Prolongement du suramortissement pour les équipements industriels  
Crédit d’impôt numérisation et robotisation
Chèque premier robot pour les PMI


5. Des mesures de flexibilité
Emmanuel Macron propose plusieurs mesures de flexibilité :
  • Instance unique de représentation du personnel,
  • Primauté de la négociation d’entreprise ou de branche,
  • Plafonnement des indemnités prudhommales,
  • « Mise entre parenthèse » du compte pénibilité.
    Mais d’autres mesures assouplissant notre réglementation sociale pouvant avoir un effet immédiat sur l’emploi ne figurent pas dans le programme. 

    Nous proposons :
  • Doublement des seuils sociaux,
  • Suppressions des commissions interprofessionnelles régionales pour les TPE,
  • Abrogation de la réforme du travail à temps partiel de 2014 qui impose un seuil minimum de 24 heures de durée du temps de travail,
  • Sécurisation des donneurs d’ordre vis-à-vis des auto-entrepreneurs.
    Adopter ce paquet de mesures apporterait rapidement la preuve que la flexibilité crée des emplois et initierait un apprentissage collectif (salariés, entreprises, syndicat, Etat, monde politique) de la flexibilité sociale et permettrait d’aborder la réforme du code du travail de manière plus sereine.
    A contrario, l’octroi de l’indemnisation du chômage aux salariés démissionnaires prévue dans le programme va encore davantage complexifier la vie des chefs d’entreprises, déjconfrontés quotidiennement à l’absentéisme des salariés.
6. Absence de mesure de simplification législative et réglementaire permettant de libérer notre investissement industriel
C’est un enjeu crucial car il est double. Non seulement notre sur-règlementation bloque l’investissement de capacité et la production sur le territoire, mais de surcroît, elle occasionne un surcroît de dépenses publiques. En effet, l’échec relatif des méthodes de réduction de la dépense publique de type RGPP s’explique par le fait qu’elles ont été presque toujours limités par leur inscription dans un cadre réglementaire inchangé. Il s’agissait en substance de maintenir les mêmes procédures ultra-complexes, et de faire des économies en réorganisant uniquement les structures et les modes de travail. Ces exercices ont donc rapidement montré leurs limites.
Il existe plus de 71 codes, environ 4000 régimes différents d'autorisation qui doivent être mis en œuvre par les administrations et de l'ordre de 400 000 normes. Cet ensemble s’avère à la fois coûteux à concevoir et coûteux à faire fonctionner et très pénalisant pour l’économie. On dépense plus pour ligoter et bloquer davantage l’économie

Nous estimons absolument nécessaire non pas d’annoncer un énième choc de simplification mais de faire de la simplification pour les acteurs économiques à la fois un levier de libération des entreprises et un levier de réduction de la dépense publique. En proposant rapidement des réorganisations et des rationalisations des dispositifs d’aide, d’intervention, et de contrôle, en mettant en œuvre des redéfinitions de missions, des réformes et réorganisations.
Le programme d’Emmanuel Macron ne comporte qu’un engagement de ne pas rajouter de norme nationale aux normes européennes dans le secteur agricole et pour le reste, un service d’explication de la réglementation sur internet pour les entreprises. 

7. Réduction du recours à l’électricité nucléaire qui va renchérir nos coûts de production
Le système électrique français figure parmi les trois plus efficaces au monde avec une production à la fois bon marché et décarbonée grâce au nucléaire (Contenu en C02 de la production d’électricité en gC02/KWh : Allemagne : 561 g/KWh contre 17g/KWh pour la production EDF 2014). Malgré cela, Emmanuel Macron s’inscrit dans la politique de fermeture anticipée du nucléaire initiée par François Hollande. Or, en développant des énergies renouvelables très onéreuses en l’absence de besoin, la France est en passe d’annihiler les bénéfices qu’elle tire du nucléaire. 

La poursuite de la substitution de la production d’électricité nucléaire par la production d’électricité renouvelable actée par la loi de transition énergétique détruit à la fois l’activité et l’emploi

o la hausse du prix de l’électricité pénalise les ménages en réduisant leur pouvoir d’achat et donc la consommation finale, ce qui entraîne une baisse de l’activité économique.
o la hausse des coûts de production de l’électricité entraîne, pour les entreprises, un accroissement du coût de l’accès à l’énergie, qu’elles répercutent ensuite sur les prix de vente, avec une perte de compétitivité sur le marché national comme international, qui conduit à une baisse de l’activité et une détérioration de la balance commerciale.



Ainsi, le rapport « Energies 2050 » conclut à une perte nette d’emplois à l’horizon 2030 comprise entre 140 000 et 200 000 suivant les hypothèses de réduction de la production nucléaire dans le mix électrique (50% ou 20%).


Annexe- Le bilan économique du programme d’Emmanuel Macron

Aides, exonérations fiscales ou exonérations de prélèvement 

Mesures
Coût selon E. Macron 2022
Coût selon la Fondation Concorde 2022
Recette selon E. Macron 2022
Recette selon la Fondation Concorde 2022
Ménages
Suppression de la taxe d’habitation pour 80% de la population
10 milliards €
10 milliards €
0€
0€
Suppression des cotisations salariales maladie et assurance chômage mesure pouvoir d’achat pour les salariés du privé
19 milliards €
19 milliards €
Hausse de 1,7 point de CSG
19 milliards €
19 milliards €
Compensation de la hausse la CSG pour les fonctionnaires et mesure pouvoir d’achat
7,6 milliards €
Compensation de la hausse de la CSG pour les indépendants et mesure pouvoir d’achat
4,3 milliards €
Hausse de 50% de la prime d’activité
2,3 milliards € (coût de 4,5 milliards € en 2016)
Individualisation de l’impôt
1 milliard €
Réforme ISF avec exonération des actions
3 milliards €
3 milliards €
Forfaitisation de l’impôt sur les revenus du capital
0 milliard €
Selon nos calculs, cette mesure est neutre pour les finances publiques, le recul des taux étant compensé par un recul des stratégies d’évitement de l’impôt
Exonération de cotisations sociales sur les heures supplémentaires
2,5 milliards
Assurance chômage : intégration des indépendants et démissionnaires
5,7 milliards €
10 milliards €
Retraites : revalorisation des pensions
2,5 milliards €
Prestations handicapés
Allocations handicapés
Auxiliaire de vie par enfant handicapé
1,3 milliard
1 million d’allocataires bénéficiant de 100€ supplémentaires soit un coût de 1,2 milliard
Hypothèse de 5000 enfants bénéficiant d’un auxiliaire de vie pour un coût de 0,1 milliard €.
Rénovation thermique de 200 000 logements supplémentaires par an
1 milliard
Coût budgétaire de 1 milliard € par an à raison de 5000 € d’aide par logement.
Total ménages
32 milliards €
60,2 milliards €
29 milliards €
19 milliards €
Solde en faveur des ménages selon la Fondation Concorde : 41,2 milliards €
Entreprises
Transformation du CICE (22 milliards €) en allègement de charges
?
6 milliards €
Cette transformation assujettira les entreprises à l’impôt et constitue donc une recette
Allègement de charges de 4 points sur les bas salaires
?
8 milliards €
6 milliards € après impôts
?
?
Réduction IS
?
8 milliards €
?
?
Exonération de cotisations sociales sur les heures supplémentaires
0,5 milliard €
Total entreprises
14,5 milliards €
?
6 milliards €
Solde en faveur des entreprises : 8,5 milliards

Au total, le cadrage économique du programme d’Emmanuel Macron à l’horizon 2022 peut être résumé comme suit (en milliards €)

Recettes ou économies
-22,5
Baisse liée à la contractualisation avec les collectivités locales
-10
Augmentation de la TICPE
-12,5
Dépenses totales
+75
Coût de la hausse des taux d’intérêt sur le budget de l’Etat
+12
Dépenses supplémentaires sur le budget de l’Etat
+3,3
Programme d’investissements publics
+10
Mesures en faveur des ménages
+41,2
Mesures en faveur des entreprises
+8,5
Total non financé
+52,5




Où se cachent les 213 milliards d’euros d’économies promises par le FN ?

 

 
Un surcoût pour les finances publiques
 
Le "nouveau" programme économique du Front national prévoit de très nombreuses dépenses pas totalement compensées par de nouvelles recettes ou des économies.
Principalement tourné vers les dépenses sociales, ce programme est l'hologramme du programme économique de Jean-Luc Mélenchon. En effet, nous estimons à  145 milliards d'euros les dépenses supplémentaires par an, à l'horizon 2022.




Dans son nouveau chiffrage, la Fondation Concorde estime à 213 milliards d'euros le coût du nouveau programme de réforme du Front national à horizon 2022, lorsque les nouvelles recettes estimées ne s'élèvent qu'à 54 milliards d'euros.


Pour financer son programme de réforme, le Front national devra donc trouver 159 milliards d'euros d'économies d'ici 2022, soit 50% de plus que ce que proposent les candidats sérieux qui veulent redresser le pays.
 
Une perte de pouvoir d'achat pour les ménages 
 
Les ménages ne sont pas en reste puisque la politique monétaire voulue par le FN pourrait entraîner une inflation probablement comprise entre 7 et 9% (contre 1,2% actuellement). Concrètement, cela signifique que pour un salarié touchant le salaire médian en 2016, à savoir 1776€ net/ mois, sa perte en pouvoir d'achat en 2022 pourrait être de 139€/ mois dû à une spirale inflationniste que l'augmentation naturelle des salaires ne pourra compenser.


 
Consultez ci dessous le nouveau chiffrage du programme du Front national par la Fondation Concorde
 



Les énormes trous financiers du programme économique du Front national

Préambule
Un responsable politique disait naguère, « le FN pose les bonnes questions mais propose de mauvaises solutions. » C’est toujours vrai.
La désinvolture avec laquelle ce parti traite les différents flux financiers montre une fois de plus qu’il ne désire pas être au pouvoir.
Dans le cas contraire, la France serait disqualifiée entre autres par une dette insoutenable et le pouvoir d’achat des Français serait réduit brutalement entraînant un nouveau cortège de chômeurs. 

L’analyse qui suit est sans équivoque.
Troubles et désordres accompagneront vraisemblablement cette nouvelle donne qui nous couperait de nos voisins et partenaires. Le choix des extrêmes de droite comme de gauche serait une catastrophe pour notre pays. 

Michel ROUSSEAU
Président de la Fondation Concorde 



Où se cachent les 213 milliards € d’économies promises par le FN ? De nombreuses dépenses...
Dépenses chiffrées par le Front national : 86,5 milliards d’euros
Dans son programme, le Front national développe 3 postes de dépenses chiffrés par leurs soins de la façon suivante : 40 milliards en faveur des ménages (dont 20 milliards de prime de pouvoir d’achat, soit 80€ mensuels pour les salariés et fonctionnaires gagnant moins de 1500€/mois), 5,5 milliards pour les entreprises et 41 milliards pour l’augmentation du budget de la défense (pour atteindre 3% du PIB), pour un montant total de 86,5 milliards d’euros.
Dépenses chiffrées par la Fondation Concorde : 145 milliards d’euros Néanmoins, de nombreuses dépenses sont annoncées mais n’apparaissent pas dans leur
programme. Nous les avons chiffrées :
  • -  le passage de la retraite à 60 ans, estimé à 35 milliards €/ an à horizon 2022 (simulation du COR)
  • -  la mise en place d’une politique agricole française, que l’on imagine au même niveau de redistribution de la PAC, soit 9 milliards /an
  • -  La création d’un 5ème risque de Sécurité sociale liée à la dépendance que nous avons estimé à 5 milliards d’euros /an
  • -  la compensation des aides reçues par les entreprises et collectivités locales françaises au titre des fonds structurels européens, soit 4 milliards / an
  • -  La construction de 40.000 places de prison soit 1,7 milliards €/ an
  • -  le dégel du point d’indice des fonctionnaires, 1,5 milliards €/ an
  • -  l’augmentation des effectifs de la fonction hospitalière que l’on évalue à 1,6 milliards /
    an (avec comme hypothèse une augmentation de 5% des effectifs)
  • -  d’autres dépenses moins significatives individuellement que lon estime à 1 milliard €
En ajoutant ces dépenses non chiffrées, nous parvenons à un total de 145 milliards € à horizon 2022, soit 58,5 milliards € de plus que le Front national. 



Des économies qui ne sont pas au rendez-vous
Financement des dépenses selon le FN : 82 milliards d’euros
Le Front national souhaite instaurer une contribution de 3% sur les importations, ce qui correspondrait à une recette annuelle comprise entre 15 et 21 milliards d’euros compte tenu du niveau des importations actuelles selon que l’on y intègre les services ou non.
De plus, le FN espère réaliser des économies sur la contribution à l’UE, sur la rationalisation de la sécurité sociale, sur la réduction de la délinquance et de l’immigration pour un montant qu’ils
estiment à 60 milliards par an sans préciser la méthode.

A cela s’ajoute une la taxe sur les travailleurs étrangers qui rapporterait d’après leur calcul 2 milliards € par an.
Les économies ou nouvelles recettes annoncées par le FN s’élèvent en théorie à 82 milliards €
en 2022 (ligne d du tableau). En théorie, car en dehors de l’AME (1 milliard €) et la contribution à l’UE (20 milliards), les 60 milliards € d’économies apparaissent pour l’heure un objectif fantaisiste.

Financement des dépenses selon la Fondation Concorde : 54 milliards d’euros
En reprenant les mêmes postes de dépenses, la Fondation Concorde arrive à seulement 54 milliards d’économies en 2022 (ligne d du tableau) : 21 au titre de la contribution de 3% sur les importations, 20 au titre de la contribution à l’Union Européenne, 10 sur l’immigration - source OCDE -, 2 milliards sur la taxation de 25% sur les travailleurs étrangers, 1 milliard sur la suppression de l’AME.
⇒ il manque donc 90 milliards au FN pour financer leurs réformes (ligne x du tableau)

Une trajectoire de déficit ambitieuse qui nécessite de nouvelles économies
Une diminution du déficit en 5ans : 38 milliards d’euros
L’objectif du Front national d’atteindre un déficit à 1,3% du PIB en 2022 équivaut à une réduction de 38 milliards de celui-ci sur 5 ans (ligne y du tableau) le déficit se réduirait alors de 69 milliards € en 2016 à 31 milliards € (compte tenu de leurs hypothèses de croissance très optimistes). 



Un retour à la monnaie nationale coûteux
Le coût de la sortie de l’euro pour les finances publiques : 30 milliards d’euros
Quasiment absent du programme, la sortie de l’euro est désormais évoquée sous la forme dun retour à la monnaie nationale, dont les conséquences sur notre économie ne sont pas évoquées. Or, le seul effet d’une augmentation des taux d’intérêt sur la dette (l’écart entre les taux allemands et français se creusent d’ores-et-déjà par la simple hypothèse d’une arrivée de MLP au pouvoir), que l’on peut estimer au minimum à 300 points de base (3%) par rapport à la situation actuelle représenterait un surcoût de 30 milliards € à 5 ans au vue de la maturité de la dette (source : Banque de France).
Au total, un programme à financer à hauteur de 159 milliards d’euros
La méthodologie hasardeuse du Front national pour évaluer son projet économique ne permet

pas de présenter un cadre budgétaire crédible.
⇒ Selon les calculs de la Fondation Concorde, compte tenu des dépenses promises, des économies chiffrables, du coût de la sortie de l’euro et de l’objectif de réduction du déficit, l’ensemble des économies à réaliser sur le quinquennat est de 213 milliards €, il manque alors 159 milliards d’euros pour financer le projet du FN. 

Incidences de l’inflation sur le pouvoir d’achat des ménages
La politique de création monétaire à un niveau de 100 milliards pa ; sans compter sur une possible spirale inflationniste qui viendra également alourdir le pouvoir d’achat futur des ménages. Par ailleurs, on suppose que la hausse des salaires ne pourra pas suivre un tel niveau d’inflation (la plus forte hausse des salaires sur ces 10 dernières années étant de 2,5%). r an associée à un taux de croissance entre 1,2 et 1,5% entraînera mécaniquement une hausse du niveau des prix de l’ordre de 7 à 9% dès la première année (calculs Fondation Concorde)
Concrètement, en 2022 avec une dynamique d’inflation à 9%, pour un salarié percevant 1772€ net (salaire médian) en 2016, la perte de pouvoir d’achat serait de 139€/ mois soit 1671€/ an (La perte de pouvoir d’achat serait de 104€/ mois, soit 1250/ an dans le cas d’une inflation à 7%).





































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