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février 16, 2025

Vers une société sans État

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Ouvrage de David Friedman (1971), traduit en français sous le titre Vers une société sans Etat (1992), son titre original est The Machinery of Freedom.
 
 



 
 
Ce livre milite pour une privatisation de toutes les fonctions gouvernementales, à l'aide de nombreux exemples, et explore ainsi les conséquences de la pensée libertarienne, telles que l'histoire de l'Islande, et explique les raisons personnelles de l'auteur visant à défendre la pensée libertarienne. Friedman reconnaît que ce livre lui a été inspiré par le roman Révolte sur la Lune d'Heinlein, qui décrit une société où toutes les fonctions gouvernementales sont privées.
Des chapitres portent sur la privatisation de la loi et de la police, et sur la fourniture de biens publics (tels que la défense nationale ou les routes) en société libertarienne. L'approche de Friedman est typiquement anarcho-capitaliste.
 
Alors que la plupart des libertariens adoptent un point de vue déontologique en termes de droit naturel, Friedman est utilitariste et s'attache à montrer les conséquences bénéfiques de l'anarcho-capitalisme pour tout le monde, y compris les pauvres. Sa vision du passage à une société anarcho-capitaliste est pragmatique et graduelle : par exemple, il préconise les bons scolaires (education vouchers) comme un prélude à la privatisation du système éducatif, et la décentralisation de la police comme une étape vers une défense totalement privée.
Des chapitres sont accessibles en lecture sur le site de David Friedman.
 
 

 
 
La loi de Friedman
Dans cet ouvrage, Friedman énonce une loi selon laquelle tout ce que fait le gouvernement coûte au moins deux fois plus cher que ce que coûterait l'équivalent dans le privé. Il illustre cette loi par plusieurs exemples, tels que le service des Postes. Voir aussi loi de Savas.
Extrait : Police, justice et lois fournis par le marché
(traduction Dilbert à partir de Police, Courts, and Laws - on the market - copyright 1973 et 1978 David Friedman, 1989 Open Court Publishing Company)
Comment, sans gouvernement, pourrions-nous régler les conflits actuellement réglés dans les tribunaux ? Comment pourrions-nous alors nous protéger contre les criminels ?
 
Considérons d'abord le cas le plus facile, la résolution des conflits impliquant des contrats entre des sociétés bien établies. Une grande partie de tels litiges est maintenant réglée, non pas par des tribunaux d'État mais par l'arbitrage privé (comme décrit au chapitre 18). Quand elles élaborent un contrat, les sociétés indiquent la procédure d'arbitrage pour n'importe quel conflit pouvant surgir. Ainsi elles évitent les dépenses et les délais de la justice.
 
L'arbitre n'a aucune force de police. Sa fonction est de rendre des décisions, pas de les faire respecter. Actuellement, les décisions arbitrées sont habituellement exécutoires, mais c'est un développement récent ; historiquement, l'exécution venait du désir d'une entreprise de maintenir sa réputation. Si on refuse le jugement d'un arbitre, il est difficile de persuader quelqu'un de signer un contrat qui indique un arbitrage ; personne ne veut jouer au jeu de « pile tu gagnes, face je perds ».
 
Les arrangements d'arbitrage sont déjà répandus. Tant que les tribunaux continueront à se détériorer, l'arbitrage continuera à se développer. Mais il prévoit seulement la résolution de conflits sur des contrats préexistants. L'arbitrage par lui-même ne fournit aucune solution pour la personne dont la voiture est détériorée par un conducteur négligent, encore moins pour la victime d'un vol ; dans les deux cas, le plaignant et le défendeur (defendant), ayant des intérêts différents et aucun accord préalable, sont peu susceptibles de trouver un arbitre qui leur convienne mutuellement. En effet, le défendeur n'a aucune raison d'accepter un arbitrage quel qu'il soit ; il a tout à y perdre - ce qui nous amène au problème d'empêcher la coercition.
 
La protection contre la coercition est un bien économique. Elle est actuellement vendue dans une variété de formes - gardiennage, serrures, alarmes. Pendant que l'efficacité de la police étatique diminue, le marché fournit des produits de remplacement pour la police, comme pour les tribunaux.
Supposez qu'un jour il n'y ait plus aucune police étatique, mais des agences privées de protection. Ces agences vendent un service qui consiste à protéger leurs clients contre le crime. Peut-être vont-elles jusqu'à offrir une garantie de résultats en assurant leurs clients contre des pertes résultant d'actes criminels ?
Comment de telles agences de protection pourraient-elles vous protéger ? Ce serait sur la base d'une décision économique, selon les coûts et l'efficacité des différentes solutions possibles. À une extrémité, elles pourraient se limiter à la défense passive, installant des serrures et des alarmes sophistiquées. Ou bien elles ne prendraient aucune mesure préventive mais feraient de grands efforts pour retrouver les criminels coupables de délits contre leurs clients. Elles pourraient maintenir des patrouilles ou les voitures en faction, comme la police étatique actuelle, ou elles pourraient se reposer sur des substituts électroniques. De toute façon, elles vendraient un service à leurs clients et auraient une incitation véritable à fournir une qualité de service aussi élevée que possible, au coût le plus bas. Il est raisonnable de supposer que la qualité de service serait plus élevée et le coût plus bas qu'avec le système étatique actuel.
Inévitablement, des conflits surgiraient entre les agences de protection. Comment pourraient-ils être résolus ?
 
Je reviens chez moi un soir et je m'aperçois que mon téléviseur a disparu. J'appelle immédiatement mon agence de protection, Tannahelp Inc., pour signaler le vol. Elle envoie un agent qui vérifie la caméra automatique que Tannahelp, en tant qu'élément de son service, a installée dans mon séjour et découvre la photo de Joe Bock passant la porte avec mon téléviseur. L'agent de Tannahelp contacte Joe, l'informe que Tannahelp a des raisons de le croire en possession de mon téléviseur, et suggère qu'il le rende, avec dix dollars supplémentaires pour le temps et l'effort que Tannahelp a consacrés à le localiser. Joe répond qu'il n'a jamais vu mon téléviseur de sa vie et dit à l'agent de Tannahelp d'aller au diable.
L'agent lui indique que jusqu'à ce que Tannahelp soit convaincu qu'il y a eu une erreur, il doit procéder sur la présomption que le téléviseur est ma propriété. Six employés de Tannahelp viendront donc chez Joe demain matin pour récupérer l'objet. Joe répond qu'il a également une agence de protection, Dawn Defense, et que son contrat leur impose de le protéger si six crétins essayent de pénétrer par effraction dans sa maison et de voler son téléviseur.
 
À ce stade, il semblerait que nous sommes partis pour une aimable petite guerre entre Tannahelp et Dawn Defense. C'est précisément une telle possibilité qui a conduit quelques libertariens non anarchistes, notamment Ayn Rand, à rejeter la possibilité d'agences de protection en concurrence sur un marché libre.
Mais les guerres sont très chères, et Tannahelp et Dawn Defense sont deux sociétés à la recherche de profits, davantage intéressées à économiser de l'argent qu'à jouer les bravaches. Je pense que la suite de l'histoire sera moins violente que ce que Rand a pu supposer.
 
L'agent de Tannahelp appelle son correspondant chez Dawn Defense. « Nous avons un problème. … » ; après avoir expliqué la situation, il précise que si Tannahelp envoie six hommes et Dawn Defense huit, il y aura combat. Quelqu'un pourrait même être blessé. Quel que soit le gagnant, au bout du compte le conflit coûtera cher des deux côtés, qui pourraient même devoir augmenter les salaires de leurs employés pour compenser le risque. Alors, les deux sociétés seront forcées d'augmenter leurs prix. S'ils le font, Murbard Ltd, une nouvelle société commercialement agressive qui essaie de s'établir dans le secteur, baissera ses tarifs et leur volera de la clientèle. Il doit y avoir une meilleure solution.
 
L'homme de Tannahelp présente l'arbitrage comme la meilleure solution possible. Ils porteront le conflit au sujet de mon téléviseur à une société locale d'arbitrage honorablement connue. Si l'arbitre décide que Joe est innocent, Tannahelp accepte de payer à Joe et à Dawn Defense une indemnité pour compenser le dérangement. S'il est estimé coupable, Dawn Defense acceptera le verdict ; puisque le téléviseur n'est pas à Joe, ils n'ont aucune obligation de le protéger quand les hommes de Tannahelp viendront pour le reprendre.
 
Ce que j'ai décrit ici était un arrangement très improvisé. Dans la pratique, une fois que les établissements anarcho-capitalistes seront bien établis, les agences de protection prévoiront de telles difficultés et arrangeront des contrats à l'avance, avant que les conflits spécifiques se soient produits, en indiquant l'arbitre qui les règlera.
Dans une telle société anarchiste, qui ferait les lois ? Sur quelle base l'arbitre privé déciderait-il quels actes sont criminels et comment ils devraient être punis ? La réponse est que des systèmes juridiques seraient produits dans le commerce sur le marché libre, exactement comme des livres et des soutiens-gorge sont produits aujourd'hui. Il pourrait y avoir concurrence parmi différentes marques juridiques, juste comme il y a concurrence entre différentes marques de voitures.





Dans une telle société il pourrait y avoir beaucoup de tribunaux et même beaucoup de systèmes légaux. Chaque paire d'agences de protection convient à l'avance quel tribunal elle invoquera en cas de conflit. Ainsi, les lois en vertu desquelles sera traité un cas particulier seront déterminées implicitement par l'accord anticipé entre les agences de protection des clients concernés. En principe, il pourrait y avoir un tribunal différent et un système de lois différent pour chaque paire d'agences de protection. Dans la pratique, beaucoup d'agences trouveront probablement commode de traiter avec les mêmes tribunaux, et beaucoup de tribunaux pourraient trouver commode d'adopter des législations identiques ou presque identiques, afin de simplifier les affaires avec leurs clients.
Avant de qualifier d'injuste ou de chaotique une société dans laquelle différentes personnes sont régies par différentes lois, rappelez-vous que dans notre société la loi en vertu de laquelle vous êtes jugés dépend du pays, de l'État, et même de la ville dans laquelle vous vous trouvez. Dans le cadre des arrangements que je décris, elle dépend de votre agence de protection et de l'agence de la personne que vous accusez ou qui vous accuse.
 
Dans une société anarcho-capitaliste, la loi est un produit du marché. Un tribunal vit de la facturation des services d'arbitrage qu'il rend. Son succès dépendra de la réputation qu'il obtiendra du point de vue de l'honnêteté, de la fiabilité, de la promptitude et de l'attrait auprès des clients potentiels de l'ensemble des lois qu'il applique. Les clients immédiats sont les agences de protection. Mais une agence de protection elle-même vend un produit à ses clients. Dans ce produit entrera le ou les systèmes juridiques des tribunaux dont elle est cliente, et sous lesquels ses clients seront par conséquent jugés. Chaque agence de protection essayera d'entrer en affaires avec les tribunaux dont le système juridique plaira le plus à ses clients.
 
Considérez, par exemple, la question de la peine capitale. Certains pourraient estimer que le risque d'être eux-mêmes condamnés, à tort ou à raison, et exécutés pour un crime, serait supérieur à tous les avantages de la peine capitale. Ils préféreraient, dans la mesure du possible, faire affaire avec des agences de protection elles-mêmes en affaire avec des tribunaux n'appliquant pas la peine capitale. D'autres citoyens pourraient estimer qu'ils seraient mieux protégés de meurtriers potentiels si on savait que leur assassin potentiel finirait sur la chaise électrique. Ils pourraient considérer cette sécurité comme plus importante que le risque de finir eux-mêmes sur la chaise électrique ou d'être responsables de la mort d'un innocent accusé de meurtre. Ils feraient affaire, si possible, avec des agences liées à des tribunaux appliquant la peine capitale.
 
Si une position ou l'autre est prédominante, il est payant pour toutes les agences de protection d'utiliser les tribunaux de l'une ou de l'autre sorte. Si certaines personnes pensent dans un sens et d'autres dans un autre sens, et si leurs convictions sont assez fortes pour affecter leur choix d'une agence de protection, il est payant pour quelques agences de garantir, autant que possible, de n'utiliser que des tribunaux qui n'adoptent pas la peine capitale. Elles peuvent alors attirer des clients qui sont contre la peine capitale. D'autres agences feront le raisonnement inverse.
 
Les conflits entre deux agences anti-peine capitale, naturellement, iront devant une cour anti-peine capitale ; les conflits entre deux agences en faveur de la peine capitale iront devant une cour en faveur de la peine capitale. 
Que se produirait-il lors d'un conflit entre une agence anti-peine capitale et une agence en faveur de la peine capitale ? 
Évidemment il est impossible que si je vous tue le cas aille devant un tribunal, mais que si vous êtes tué par moi il aille devant un autre. Nous ne pouvons pas tous les deux obtenir exactement la loi qui nous arrange.
 
Nos préférences se reflètent dans les prétentions de nos agences respectives. Si les adversaires de la peine capitale sont plus déterminés que les partisans, les agences seront d'accord pour n'appliquer aucune peine capitale ; les agences qui veulent la peine capitale obtiendront autre chose en contrepartie. Peut-être conviendra-t-on qu'elles ne payeront pas les coûts du procès ou qu'on ira dans leur sens sur un autre point contesté.
 
On peut imaginer un processus de négociation idéalisé, pour ce conflit et pour tout autre. Deux agences négocient le fait de reconnaître un tribunal pro- ou anti-peine capitale. L'agence favorable calcule qu'adhérer à un tribunal en faveur de la peine capitale lui apporte un chiffre d'affaires de 20 000 dollars par an ; c'est la somme additionnelle qu'elle peut obtenir en échange de ses services s'ils incluent une garantie de peine capitale en cas de conflits avec l'autre agence. De la même façon, l'agence anti-peine capitale calcule un chiffre correspondant de 40 000 dollars. Elle offre à l'agence pro peine de mort 30 000 dollars par an en échange de l'acceptation d'un tribunal anti-peine capitale. L'agence pro accepte. Maintenant, l'agence anti-peine capitale peut relever ses tarifs suffisamment pour engranger 35 000 dollars supplémentaires. Ses clients sont satisfaits, puisque la garantie de n'avoir pas de peine capitale vaut plus que cela. L'agence est satisfaite, elle obtient 5000 dollars de bénéfice supplémentaire par année. L'agence pro peine capitale baisse ses tarifs d'un montant qui représente 25 000 dollars par an. Ceci lui permet de garder ses clients et d'obtenir même davantage, puisque l'économie est plus que suffisante pour compenser le fait qu'ils ne puissent obtenir le tribunal de leur choix. Elle gagne donc aussi 5000 dollars par an sur cette transaction. Comme dans tout bon commerce, chacun y gagne.
Si vous trouvez cela un peu confus, cela peut valoir la peine d'y revenir à nouveau ; le principe de base d'une telle négociation deviendra important plus loin quand je discuterai quelle sorte de loi une société anarcho-capitaliste est susceptible d'avoir.
 
S'il advient que les clients des deux agences sont aussi acharnés les uns que les autres, peut-être deux tribunaux seront choisis, un de chaque sorte, et les procès assignés aléatoirement entre eux. De toute façon, la préférence juridique du client, son avis quant au type de loi auquel il entend se soumettre, aura été un facteur important pour déterminer le type de loi qui le régit. Cela ne peut complètement contribuer à le déterminer, puisque accusé et accusateur doivent avoir la même loi.
 
Dans le cas de la peine capitale, les deux positions sont directement opposées. Une autre possibilité est que certains clients veuillent des lois spécifiques, adaptées à des circonstances spéciales. Les habitants de zones désertiques pourraient vouloir un système juridique qui définit très précisément des droits de propriété pour l'eau. Ceux qui vivent ailleurs trouveraient un tel traitement de la question au mieux superflu. Au pire, ce pourrait être une source de procès ennuyeux. Ainsi, les personnes vivant dans le désert pourraient adhérer à une agence de protection qui aurait comme politique d'aller toujours devant un tribunal pourvu d'une loi sur l'eau bien développée. D'autres agences agréeraient l'utilisation de ce tribunal dans les conflits avec cette agence, mais emploieraient d'autres tribunaux entre elles.
 
Les différences entre les tribunaux seraient probablement plus subtiles. Les gens constateraient que les décisions d'un tribunal sont plus promptes ou plus prévisibles que celles des autres, ou que les clients d'une agence de protection sont mieux protégés que ceux des autres. Les agences de protection, essayant d'établir leur propre réputation, rechercheraient les « meilleurs » tribunaux.
 
Plusieurs objections peuvent être formulées contre un tel marché libre de la justice. La première est que les tribunaux rendraient la justice en étant favorable à celui qui paie le plus. Ce serait suicidaire car sans une réputation d'honnêteté, ils n'auraient aucun client - à la différence de nos tribunaux actuels.
Une autre objection est que c'est aux tribunaux et à la législation de découvrir les lois, pas de les créer ; il ne peut pas y avoir en concurrence deux lois de la pesanteur, aussi pourquoi devrait-il y avoir en concurrence deux lois sur la propriété ? Mais il peut y avoir deux théories en concurrence au sujet de la loi de la pesanteur ou de la définition des droits de propriété. La découverte est une activité aussi productive que la création. S'il est évident de déterminer une législation correcte, ou quelles règles sociales découlent de la nature de l'homme, alors tous les tribunaux s'entendront, de même que tous les architectes s'accordent quant aux lois de la physique. Si ce n'est pas évident, le marché engendrera la recherche destinée à découvrir des législations correctes.
 

 
 
Une autre objection est que dans une société avec beaucoup de systèmes juridiques on ne s'y retrouverait plus. Si cela se révèle être un problème sérieux, les tribunaux auront une incitation économique à adopter une législation uniforme, exactement comme les papeteries ont une incitation à produire du papier aux tailles normalisées. Une nouvelle législation sera présentée seulement quand l'innovateur croira que ses avantages sont supérieurs à ceux de l'uniformité.
 
L'objection la plus sérieuse à la législation de libre marché est que le plaignant et le défendeur peuvent ne pas se mettre d'accord sur un tribunal commun. Évidemment, un meurtrier préférera un juge clément. Si le tribunal était choisi réellement par les parties après que le crime s'est produit, cela pourrait constituer une difficulté insurmontable. Dans le cadre des arrangements que j'ai décrits, le tribunal est choisi à l'avance par les agences de protection. On aurait du mal à trouver à un instant donné un nombre de meurtriers suffisant pour faire vivre leur propre agence de protection, une qui serait affiliée à des tribunaux qui ne considéreraient pas le meurtre comme un crime. Et même si c’était le cas, aucune autre agence n'accepterait de tels tribunaux. L'agence des meurtriers accepterait un tribunal raisonnable ou bien serait engagée dans une guerre désespérée contre le reste de la société.
 
Jusqu'à ce qu'il soit réellement accusé d'un crime, chacun veut des lois qui le protègent contre le crime et le laissent interagir paisiblement et productivement avec autrui. Même les criminels sont ainsi. Peu de meurtriers souhaiteraient vivre sous une législation qui leur permettrait de tuer - et aussi d’être tué.

mai 13, 2017

Un libéralisme à toutes les sauces franco-françaises, (réactualisé mai 2017)

Ce site n'est plus sur FB, alors n'hésitez pas à le diffuser au sein de différents groupes, comme sur vos propres murs respectifs. D'avance merci. L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses. 

Librement vôtre - Faisons ensemble la liberté, la Liberté fera le reste. 



Sommaire:


A) Cette France à qui on ne cesse de diagnostiquer une crise aigüe d’ultra-libéralisme alors qu’elle se meurt d’un abus chronique de socialisme - Drieu Godefridi - Atlantico

B) Emmanuel Macron : « Le libéralisme est une valeur de la gauche » -

C) Agnès Verdier-Molinié - "Si j'étais présidente..." - Le Figaro Magazine - Ghylain de Montalembert

D) Macron et Fillon : l’asservissement déguisé en libéralisme - Pierre Chaillot - Agoravox via son site

E) Le programme de Macron est moins libéral que prévu, selon Génération Libre (Gaspard Koenig) - Challenge





A) Cette France à qui on ne cesse de diagnostiquer une crise aigüe d’ultra-libéralisme alors qu’elle se meurt d’un abus chronique de socialisme

Ce dont la France souffre d'abord, c'est de l'aveuglement de ses élites intellectuelles. Et si le pays ne veut pas "crever" du socialisme, il serait temps de retrouver le chemin de quelques vérités élémentaires.
J'ai toujours détesté l’esprit de meute et de lynchage : le dernier crachat sur un homme à terre est le plus vil. Quand je lis les analyses du débat entre Mme Le Pen et M. Macron, je suis surpris de constater que s’agissant de Marine Le Pen — pourtant une femme ! — il n’existe virtuellement aucune limite dans l’injure. Si je ne l’avais pas regardé, je croirais que le débat était entre un Rottweiler et un jeune prince souriant.

Ce débat, je l’ai regardé. La forme ne m'intéresse pas. En revanche, j'ai été surpris par l’impréparation de Mme Le Pen. Bien sûr son programme de sortie de l’euro, nationaliste et protectionniste au sens strict s’inspire directement des thèses de ses conseillers économiques d’extrême gauche dans la ligne de Jacques Sapir et, plus haut, J. Stiglitz et P. Krugman. Mais après tout ces critiques de l’euro ont une thèse, partagée du reste par des libéraux qui ont de ces questions une intelligence réelle (je pense à Charles Gave et Henri Lepage).

Encore faut-il être capable de la soutenir, ce qui n’était pas son cas.

Pour le reste, le programme économique de Mme Le Pen est socialiste au sens strict : 

retraite à 60 ans, maintien des 35h, 
“évitement” de la concurrence entre entreprises même françaises (sic), 
protection des Français “contre” l’économie, 
aucune remise en cause de l’hyperinflation législative ni des 57% de PIB en dépense publique annuelle, soit le record mondial et dans l'histoire de France.

Cette doctrine est la doctrine française depuis 40 ans, transcendant les clivages et partis. En ce sens Mme Le Pen est tout autant un produit du “système” que l’est M. Macron — et sans doute l’est-elle, sur le plan idéologique, encore davantage que lui.

La France tombe, tout le monde le "sent" et — plus signifiant — les chiffres (chômage, dette, exode des Français qui s'en vont créer de la richesse à l'étranger) désormais en attestent. 

Mais ce dont la France souffre d'abord, c'est de l'aveuglement de ses élites intellectuelles.
Il y a toujours eu, sinon en fait, du moins en théorie, une hostilité française à l'égard du libéralisme et du libre-échange. Cette hostilité est liée au positionnement géopololitique historique de la France, plus autonome économiquement que ne l'a jamais été l'Angleterre ouverte aux vents du large.

Mais les précédentes générations d'intellectuels étaient capables de faire la part de l'atavisme et du fait. Ce n'est plus le cas. Triomphent aujourd'hui dans la droite et l'extrême droite intellectuelles les thèses d'un Jean-Claude Michéa, selon lequel c'est du libéralisme — ou du "modèle libéral-libertaire" — que souffre la France. Il n'est pas jusqu'aux éditorialistes les plus en vue de la presse de droite qui ne se définissent comme socialistes, anti-libéraux et décroissants (sic).

On peut être ce que l'on veut, c'est la beauté des idées et des valeurs. Mais si la France ne veut pas "crever" du socialisme en étant persuadée que c'est la liberté qui la tue, il serait temps de retrouver le chemin de quelques vérités élémentaires.

Jamais, dans l'histoire de France, les prélèvement obligatoires n'ont été aussi élevés.
Jamais, dans l'histoire de France, l'individu n'a été soumis à un volume de normes, lois et règles ne serait-ce que vaguement comparable à celui qui s'abat sur le Français dès le pas de sa porte — et jusque dans sa chambre. Je dirige actuellement une équipe internationale de chercheurs sur ce sujet, et nos recherches montrent que la France produit désormais davantage de normes chaque année — dans les 50 à 60.000 pages par an — qu'il s'en est produit entre Saint-Louis et 1789 ! Cela sans même tenir compte des 150.000 pages du droit européen. Un grand nombre de ces lois — le principe libéral de l'Etat neutre ayant été sacrifié depuis beau temps — sont désormais morales au sens strict, aussi vrai que la domination, le harcèlement, la violence psychologique, la discrimination, etc. sont moralement insupportables ! Tout se mesure désormais à l'aune du critère de l'inégalité matérielle comme mal en soi, et tout est bon pour y remédier.

La France crève du socialisme. Depuis l'URSS, modèle du socialisme dur, la France constitue l'expérience la plus aboutie de socialisme appliqué.

(*) Auteur et venture capitalist. À paraître : La passion de l'égalité — Essai sur la civilisation socialiste.

Drieu Godefridi est docteur en philosophie (Sorbonne), juriste, et dirigeant d'entreprise. Il est notamment l'auteur de Le GIEC est mort, vive la science ! (Texquis, 2010), La réalité augmentée (Texquis, 2011) et De la violence de genre à la négation du droit (Texquis, 2013).




B) Emmanuel Macron : « Le libéralisme est une valeur de la gauche »

Plutôt que d’arpenter un bitume parisien ensoleillé et débarrassé, pour quelques heures, de la majorité de ses voitures, près de 150 personnes sont venues écouter le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, se livrer à un exercice de pédagogie probablement jugé nécessaire face aux critiques dont il fait l’objet dans son camp.

Détendu mais offensif, il a répondu pendant un peu plus d’une heure aux questions du directeur éditorial du Monde, Arnaud Leparmentier, présenté au public par ce bon mot de Jérôme Fenoglio, directeur du quotidien : « Arnaud Leparmentier est au Monde ce qu’Emmanuel Macron est au gouvernement… » S’en est suivie une conversation courtoise mais animée pendant laquelle Emmanuel Macron a voulu convaincre : « Je suis de gauche, mais… » 

«… Je vais continuer », a répondu le ministre après qu’Arnaud Leparmentier lui a demandé s’il « le faisait exprès » de susciter la polémique par ses sorties peu conformes à la doxa socialiste. « Il faut rénover la pensée profonde de la gauche, a-t-il martelé, j’ai rarement vu des gens aller au bout du bovarysme parlementaire », dénonçant l’inaction de ceux qui ne vont pas au bout de leurs souhaits de réforme.

«… J’assume qu’il y ait un libéralisme. Le libéralisme est une valeur de gauche. » Déterminé à montrer qu’il ne s’est pas trompé de famille politique, le ministre a exposé sa conception de la lutte contre les inégalités, qui n’est pas, selon lui, « la correction ex post de [ces] inégalités » mais « l’égalité des chances » et la « valorisation de la réussite ». Et de prendre en exemple l’ouverture des lignes d’autocar pour le transport des passagers : « On a rouvert de la mobilité, c’est une lutte contre l’inégalité. »

«… Les partis sont beaucoup moins dans la production d’idées. Est-ce que la pensée économique sort des partis aujourd’hui ? Beaucoup moins. » Faisant référence à la polémique consécutive à ses considérations sur le statut des fonctionnaires, il réplique : « Les réactions sur ce que j’ai pu dire montrent une gêne à accepter qu’un politique puisse réfléchir, en marge de son action. » Répondant à une question sur la place grandissante des discours clivants d’intellectuels comme Michel Onfray ou Eric Zemmour, il a d’abord précisé qu’il n’était pas sur la même ligne qu’eux, avant de souligner qu’on « s’affaiblit en refusant de voir ce que ces pensées disent de l’état du monde, de l’état de la gauche ». Reconnaissant que « ce pays a le paradoxe de surinvestir la chose publique et de la critiquer en même temps », il s’est toutefois prononcé pour « une culture de l’évaluation et du suivi » pour l’action politique.

«… J’ai été très heureux dans le métier de banquier. » « Rien ne me prédestinait à être ici devant vous », a-t-il ajouté, avant de rappeler ses origines – fils de médecins, ayant passé des concours « ouverts à tous ». Face aux procès en illégitimité qui lui sont faits pour avoir travaillé dans la banque, il a souligné qu’il avait été plus longtemps fonctionnaire que banquier, et regretté qu’aujourd’hui « on vous demande d’où vous venez plutôt que ce que vous faites ».


« L’Etat a parfois pris trop de place »

«… Nous devons penser à la réforme des fonctionnaires. » Emmanuel Macron persiste et signe : sans réforme, un jour viendra où le statut des fonctionnaires sera purement et simplement « déchiré ». « L’Etat a sa place, mais il en a parfois trop pris », avait-il déclaré quelques minutes avant, admettant néanmoins qu’on « ne peut faire une réforme dure sans la présenter au peuple ». 

… Il faut réparer ce pays et l’ouvrir à la mondialisation », une mission impossible si l’on est « faible sur le plan économique et social ». Ces deux terrains sont pour lui ceux sur lesquels il y a le plus de « convergences entre la gauche de gouvernement et la droite de gouvernement ». « Il faut plus d’adaptabilité pour les entreprises, déconflictualiser le travail, je me méfie beaucoup des tabous », a-t-il précisé, évoquant les accords sur le temps de travail, travail qui est selon lui « une valeur du progressisme » et dont notre économie manque en ce moment, « en quantité ».

«… Je n’ai jamais voulu être candidat. » La réponse est claire : pour l’instant, le ministre de l’économie n’a pas l’intention de briguer un quelconque mandat de député en 2017. « Parce qu’il faut aller à une élection pour exercer les fonctions qu’on veut exercer au moment où vous les exercez. Beaucoup de gens qui disent ça, disent ou vous le présentent comme tel : pour être dans la vie politique, pour peser au parti, pour être qui ministre, qui premier ministre, qui président de la République, il faut être député mais ça c’est le cursus honorum d’un ancien temps. »

Macron veut un « Parlement de la zone euro »

«… Si rien ne bouge, il n’y a plus de zone euro dans dix ans. » Très offensif sur les sujets européens, Emmanuel Macron estime que « depuis 10 ans, nous sommes dans une forme de langueur des idées » et que la crise des migrants, sans être un sujet purement européen, montre ses fragilités et ses vitalités. Plus inquiet sur le sort économique de l’eurozone, il a déclaré que « l’absence de proposition [était] un choix : c’est la sortie de l’Europe ». Pour ne pas en arriver là, il souhaite la création d’un poste de « commissaire responsable de la zone euro, ainsi qu’un Parlement de la zone euro ». « Le temps est venu de proposer pour l’Europe, à ne pas la penser on laisse le terrain à ceux et celles qui doutent », a-t-il averti.

«… La gauche doit réconcilier responsabilité et solidarité, réconcilier l’égalité et la liberté. » Lors de la courte séance de questions-réponses qui a suivi la conversation, le ministre a bouclé son exercice en se positionnant clairement du côté d’une gauche qui se veut moderne et renouvelée, débarrassée des totems et ouvertement adepte de la flexisécurité, terme qu’il a d’ailleurs employé dans un de ses derniers échanges : « Aujourd’hui la loi dit trop, il faut trouver la bonne flexisécurité sur le marché du travail. »

Visiblement, l’auditoire ne lui en tient pas rigueur, bien au contraire : le ministre quitte l’estrade sous les applaudissements et s’éclipse rapidement, non sans avoir donné une adresse e-mail personnelle à l’ensemble des participants afin qu’ils puissent leur soumettre leurs projets. Pédagogue jusqu’au bout.





C) Agnès Verdier-Molinié - "Si j'étais présidente..."















D) Macron et Fillon : l’asservissement déguisé en libéralisme

Le libéralisme est un courant qui prône la fin de l'asservissement de l'Homme. Macron et Fillon par les politiques qu'ils défendent ne libèrent par les citoyens. Ils détruisent les lois protégeant les plus vulnérables sous couvert de libéralisme et par la même occasion les asservissent à la nouvelle oligarchie dominante, celle des détenteurs de capitaux, des financiers et de leurs marionnettes au pouvoir. Le vrai libéral veut l'accès libre et garanti pour tous aux besoins fondamentaux : l'eau, le logement, l'énergie. Le vrai libéral veut la fin de la monarchie présidentielle pour assurer un vrai contre-pouvoir aux citoyens. Le vrai libéral est contre la publicité qui nuit à la bonne information sur les produits. Le vrai libéral est contre le contrôle de l'information par une poignée d'industriels et de financiers. Le vrai libéral veut une concurrence saine sur le marché des biens où les citoyens peuvent réellement entreprendre et ne pas se faire manger par les puissants. Enfin le vrai libéral ne veut pas la compétition forcée entre citoyens ou des maîtres esclaves les regarde se battre entre eux pour leur survie. Il faut sortir du matraquage que nous subissons sur la "bonne politique libérale". Elle ne libère de rien mais nous asservit aux puissants en place.

Le libéralisme prône la fin de l'asservissement de l'homme. Il s'agit de garantir la liberté du choix pour chacun d'entre nous. Cette liberté permet a chacun de se différencier des autres, d'être vraiment soi-même. Ce courant de pensée existe aussi bien en philosophie qu'en économie.

Le libéralisme prend ses racines au XVIème siecle pendant les lumières. Après la monarchie absolue, la nouvelle pensée est de reconnaître a chacun un droit d'exister. Ce droit d'exister s'exprime par le choix. Il s'agit donc de combattre la servitude des hommes à toute autorité non nécessaire afin que puissent s'exprimer librement les choix de chacun. Il ne s'agit pas de supprimer les règles de la société, ni l'État, ni les lois et encore moins de transmette le pouvoir à une quelconque oligarchie (de la finance ou des détenteurs de capitaux par exemple...)

Le vrai libéral veut que chacun accède à ses besoins sans contrainte
La première des libérations est celle d'obtenir ses besoins nécessaires sans contrainte. Être libéral c'est s'assurer que personne n'est forcé d'une manière ou d'une autre de faire quelque chose pour survivre. Le libéral s'occupe de garantir à tous de l'eau pour boire et se laver, de la nourriture et un logement chauffé. Ces éléments ne sont pas des choix, ils sont nécessaires. Toute entité qui se les accapare pour elle va pouvoir forcer les autres à accepter ses conditions pour les obtenir. C'est de la servitude. Le libéral est pour les premiers litres d'eau, de gaz gratuits, le droit au logement et la cantine gratuite au moins pour les enfants. Seule une société pour laquelle les citoyens sont libérés des besoins primaire peut aller vers le libéralisme. Où sont Macron et Fillon quand il s'agit de garantir ces droits ? Ils font de la distribution de l'eau, autrefois bien public, un soit-disant marché. Vous êtes libres de payer leurs copains ou de ne pas avoir l'eau courante, quel est votre choix ? Ils imposent la même logique de marché à l'énergie. Où sont-ils pour défendre le droit de se chauffer l'hiver ? Ils vous prônent aussi la soi-disant libéralisation du logement où les nouvelles libertés vont aux détenteurs de logements au détriment des logés. Nous sommes libres de payer leurs copains ou de dormir dehors, dans le froid sans eau potable.

Le vrai libéral veut la fin de la monarchie de la 5e république.

Le libéral n'est pas pour la destruction totale de l'état. Les libéraux, philosophes ou économistes dès Adam Smith font la distinction entre les activités sur lesquelles l'état ne peut pas être remplacé par de l'initiative privée (personne n'a intérêt de payer les routes pour les autres, seul l'état peut intervenir en prélevant l'impôt pour réaliser et entretenir cette infrastructure utile a tous). Par contre le libéral est pour le contre-pouvoir. Le libéral refuse le principe d'une élection qui consiste a élire un monarque intouchable pour 5 ans. Le libéral veut pouvoir contrer un élu à tout moment. Le référendum révocatoire est un minimum ! Où sont leur propositions pour contrer le tout pouvoir des élus ? N'est-ce pas étonnant de la part de personnes voulant détruire la suprématie de l'État de se garder tout pouvoir quand ils l'obtiennent ? Bien évidemment qu'ils ne veulent pas de contestation possible quand leurs décisions vont aller favoriser une oligarchie déjà toute-puissante. La palme pour Macron qui demande tout pouvoir sans même afficher les mesures qu'il prendra. Ne devinez-vous pas qui seront les grands gagnants en regardant ses financeurs ?

Le vrai libéral est contre la publicité et pour des médias libres

En philosophie comme en économie, le libre-choix n'existe qu'en information pure et parfaite. Par exemple pour les produits, il nous faut connaître tous leurs prix et toutes leurs caractéristiques. Une publicité nuit a la qualité de l'information, elle ne nous montre qu'un champ reduit des produits et surjoue sa qualité réelle. Dans un monde libéral, seul des comparateurs de prix indépendants (les enseignent ne peuvent donc en etre actionnaire) peuvent être autorisés. Récupérer les espaces publicitaires privés (pour une utilisation culturelle par exemple) est nécessaire. Que faire quand les soutiens de ces deux candidats vivent de la publicité ?

L'information pure et parfaite nécessite des médias libres (pas forcément publics), un vrai libéral ne peut pas laisser des grandes fortunes, des multinationales ou des industriels en prendre le contrôle pour vous fournir la bonne parole qui les arrange ! Regardez quels personnages détiennent les médias français. Comme il est étonnant de ne pas voir ces candidats contrer les pratiques de leurs financeurs... Ils ne nous libèrent pas, ils nous asservissent par l'information contrôlée.

Le vrai libéral veut la fin des multinationales

Le vrai libéral défend la liberté du choix. 
Aucun monopole privé ne saurait être toléré car il crée nécessairement un asservissement de toute personne désirant le produit. Pour cette raison, les économistes libéraux supposent une concurrence libre et non faussée. Les multinationales interdisent tout concurrent d'entrer en jeu en le rachetant ou en lui opposant une concurrence déloyale jusqu'à disparition. Le vrai libéral veut un contre-pouvoir public qui empêche les multinationales de racheter leurs concurrents ou de faire de l'optimisation fiscale déloyale pour les empêcher de survivre sur le marché. Où sont les propositions de Macron et Fillon pour aider de nouvelles entreprises à concurrencer leurs copains ? Ils ne nous libèrent pas, ils nous asservissent aux multinationales.

Le vrai libéral considère que chaque individu s'occupe de son intérêt, son intérêt n'est pas de combattre les autres mais de coopérer avec eux

Il suffit de regarder les riches se comporter pour comprendre qu'on a tout à gagner à la coopération. N'avez-vous jamais entendu parlé du bottin mondain ? Où lorsque vous êtes suffisamment riches vous pouvez entrer dans le monde des supers-fortunes et organiser des rencontres pour vous soutenir en toute discrétion ? Ne savez-vous pas que toutes les marques automobiles ont des liens commerciaux, des accords de brevets, des parts de capitaux chez les autres ? Que les magasins de la grande distribution s'arrangent pour aligner leurs prix et augmenter leurs marges (vous participez à ça à chaque fois que vous allez vous faire "rembourser la différence," on demande alors à l'autre magasin de remonter son prix) ?

Nous avons déjà vu que Macron et Fillon n'en veulent pas de cette concurrence qui nuirait aux intérêts particuliers de leurs financeurs. Ils s'arrangent donc pour n'imposer la concurrence qu'entre êtres humains. Et ce n'est pas libéral. La fin du code du travail, la baisse du salaire minimal ça n'est pas libéral. Puisque les français doivent prendre un travail pour subvenir à leur besoins vitaux, ils ne sont pas en position d'avoir un contre-pouvoir face aux embaucheurs. En particulier dans une situation où 6 millions de personnes cherchent un emploi. Cette suppression de droits correspond très exactement à un asservissement d'une population en difficulté envers de nouveaux maître-employeurs. Cet asservissement ce traduit mécaniquement par un salaire plus faible que le salaire juste (puisque seul l'embaucheur à du pouvoir de négociation). Bien évidemment, ils veulent continuer dans cette voie, non pas pour "libérer" les travailleurs mais pour les asservir.

Que vous soyez salarié, chômeur ou petit patron, ne cherchez aucune libération chez les faux libéraux. Il vous font miroiter qu'ils vont vous libérer de l'État, ça n'est que pour vous asservir à intérêt privés. Faites attention à d'autres discours qui vous parlent de vous libérer d'autre chaînes, que ça soit l'Europe, les États-Unis ou d'autres mais qui bizarrement ne remettent pas en cause la première raison de cet emprisonnement : le fonctionnement de la 5e république, avec d'un côté des élus tout puissants intouchables et de l'autre des milliardaires donneurs d'ordre et financeurs.

Pierre Chaillot

Pierre Chaillot
Citoyen excédé par le discours économique ambiant. Des lois économiques fausses ou désuettes relayées par des soit disant "experts" médiatisés qui concourent au modèle de pensée unique et nous envoient droit dans le mur.
  1. L’arnaque de la dette
  2. Pourquoi les investisseurs étrangers font la ruine de la France ?
  3. Dette d’État / Dette du bon père de famille
  4. Macron et Fillon : l’asservissement déguisé en libéralisme
  5. Europe : la France peut-elle la changer ?





E) Le programme de Macron est moins libéral que prévu, selon Génération Libre (Gaspard Koenig)

Durée légale du travail, Europe, statut de la fonction publique, GPA... Le think tank libéral Génération Libre a passé au crible les mesures phares d'Emmanuel Macron. D'après sa note publiée ce mercredi, il en ressort un programme nettement plus conservateur qu'il n'y paraît de prime abord.

Le club de réflexion fondé par Gaspard Koenig, déplore la "libéralisation trop timide" du programme d'Emmanuel Macron, sur plusieurs fronts.

S'affichant volontiers comme le héraut d'une société ouverte et d'une économie décloisonnée, Emmanuel Macron est-il aussi libéral qu'il le prétend? Pas tant que ça, à en croire l'analyse des experts de Génération Libre, publiée mercredi 12 avril, qui ont passé au crible le programme du leader d'En Marche!. "Sur plusieurs points, le candidat a reculé. Son discours contre les rentes et les statuts est passé au second plan. Les totems français (35 heures, statut de la fonction publique, questions de société…) auxquels il osait s'attaquer de front sont désormais ménagés", regrette ainsi le think tank libéral, qui place pourtant Emmanuel Macron en tête des candidats à la présidentielle les plus libéraux, ex-aequo avec François Fillon.

Si Génération Libre salue toutefois des pistes intéressantes -telles que la priorité donnée à l'individu via l'universalisation de l'assurance-chômage, l'instauration d'un régime unique de retraite ou encore l'investissement massif prévu en faveur de la formation professionnelle- le club de réflexion fondé par Gaspard Koenig, déplore la "libéralisation trop timide" du programme d'Emmanuel Macron, sur bien d'autres fronts.
A commencer par celui du maintien de la durée légale de travail. Après l'avoir vivement critiqué en tant que ministre de l'Economie, le candidat à la présidentielle propose désormais seulement de déroger au dispositif actuel par accord d'entreprise ou référendum. "Cette proposition n'apporte rien de nouveau, tranche Emmanuelle Barbara, avocate associée chez August Debouzy, spécialiste en droit du travail et de la protection sociale et l'une des expertes mises à contribution dans le cadre de cette publication. "La volonté du candidat d'En Marche! de 'simplifier' le droit du travail en faisant croire que le droit des accords collectifs peut tout, est un leurre', ajoute-t-elle.

"Vision paternaliste"

Le think tank revient sur un autre "recul" de taille du candidat: celui de la réforme du statut de la fonction publique. En la matière, les aménagements proposés par le candidat sont loin d'être jugés convaincants. "Le programme actuel du candidat prévoit de moderniser le système, d'introduire plus de souplesse dans la gestion des carrières et de développer le recrutement sous contrat dans les fonctions non régaliennes mais 'le statut des fonctionnaires ne sera pas remis en cause'. Or aujourd'hui, cette souplesse est rendue impossible par la rigidité du statut", critique Génération Libre. 
Sur le plan sociétal également, le programme d'Emmanuel Macron est jugé comme assez conservateur. Le think tank dénonce en particulier la "vision encore paternaliste du rôle de l'Etat" dont fait preuve le candidat sur les questions de gestation pour autrui (GPA) et de légalisation du cannabis, auxquelles il est fermement opposé. 

"Trop protectionniste" sur l'Europe

Fait étonnant, alors qu'Emmanuel Macron s'impose de loin dans cette campagne comme l'un des candidats  les plus europhiles, le club de réflexion juge son programme "encore trop protectionniste". Le think tank libéral cite, pour étayer cette affirmation, trois mesures phares d'En Marche!: l'instauration d'un "Buy European Act" (réservant l'accès aux marchés publics à des entreprises localisant au moins la moitié de leur production en Europe), l'introduction d'un mécanisme de contrôle des investissements étrangers en Europe visant à préserver "nos intérêts et secteurs stratégiques", et la limitation du travail détaché. Pour Génération Libre ces dispositifs reposent "sur une vision biaisée de la concurrence et du "dumping social"".
Sur la question du "Buy European Act", "aujourd'hui, les produits manufacturés, qui représentent environ 70% du commerce mondial, sont composés de multiples composants provenant de pays divers. Prendre comme critère géographique le dernier lieu de transformation n'a donc plus grand sens", argue l'un des experts, Hervé Guyader, avocat au barreau de Paris et président du Comité français pour le Droit du commerce international. Quant à la notion d'"intérêts stratégiques", "elle mérite d'être précisée", avance l'avocat qui pointe le caractère actuel très flou de cette mesure notamment sur le volet des critères retenus et de la procédure de contrôle.
Pour ce qui concerne l'encadrement du travail détaché, le think tank déplore là encore une vision trop réductrice et faussement protectrice. "Cette exportation de main-d'œuvre est en réalité une des formes les plus efficaces de solidarité intra-européenne", précise Vincent Delhomme, expert de Génération Libre, actuellement au Collège d'Europe. La remettre en cause menacerait l'équilibre politique et économique du marché européen. D'autant que ce statut est, en droit, relativement protecteur. Si l'on prend le simple cas de la rémunération, celle-ci ne peut être inférieure au salaire minimum en vigueur dans l'Etat d'accueil." Ainsi, la proposition d'Emmanuel Macron visant à limiter à un an la durée autorisée de séjour d'un travailleur détaché ne s'attaquerait pas directement au fond du problème qui demeure la lutte contre la fraude et les abus du système actuel, en particulier via le renforcement des règles de contrôle, pourtant déjà initiées... par la loi Macron.

Mesures "électoralistes"

Enfin, Génération Libre regrette "un certain nombre de mesures typiquement électoralistes" comme la prise en charge à 100% des lunettes et des prothèses auditives et dentaires d'ici 2022, la création d'un "Pass Culture" qui permettra à chaque Français âgé de plus de 18 ans d'effectuer 500 euros de dépenses culturelles par an et surtout la suppression de la taxe d'habitation pour 80% des Français. Ce cadeau fiscal "flatte le contribuable sans résoudre les vraies difficultés", regrette Gaspard Koeing. "Une option alternative ambitieuse serait de renforcer l'autonomie fiscale des collectivités territoriales en leur attribuant le pouvoir, aujourd'hui détenu par le Fisc, de fixer l'assiette", avance ainsi le think tank.

Consultez la note de Génération Libre:

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