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Sommaire:
A) Chômage, Smic, ISF, fonctionnaires... Les 4 vérités du patron du Medef -  Pierre Gattaz - Par Challenges.fr
B) Ce que Mitterrand a légué à l'économie française - Par Emilie Lévêque - expansion.lexpress
C) L’observatoire des promesses de François Hollande - Journalistes: Marion Brunet, Jim Jarrassé - Le Figaro
D) «L'endettement réel du pays n'est pas complètement connu» Christopher DEMBIK - 
Le Figaro
Le Figaro
A) Chômage, Smic, ISF, fonctionnaires... Les 4 vérités du patron du Medef
Le Medef prône une révolution culturelle en France
INTERVIEW EXCLUSIVE Le patron des patrons se lâche et trouve qu’en France "on a tout mis à l’envers". Voici ce qu'il propose pour que la France connaisse une véritable "révolution culturelle".
Pierre Gattaz est chaud bouillant. Il n’en peut plus des postures, de la "commedia dell’arte" et des "totems" qui paralysent le dialogue social. "C’est insupportable", poncturera-t-il à différentes reprises dans l’entretien qu’il réserve à Challenges, au lendemain d’une saillie bien calibrée à l’Institut de l’entreprise, le 16 avril : "En France, on est surdoué, mais on glande", avait-il lancé pour le 40e anniversaire de l’institut patronal.
Déçu de l’impact du pacte de confiance 
qu’il avait lui-même proposé au gouvernement, houspillé par sa base qui 
l’a élu pour qu’il soit un président du Medef "de combat", énervé par 
des partenaires sociaux archéos, le patron des patrons se lâche, et 
trouve qu’en France "on a tout mis à l’envers". Sur le double discours 
gouvernemental, le smic jeunes, l’indemnisation du chômage,
 le Code du travail, l’ISF, la fiscalité, le statut des fonctionnaires… 
Gattaz veut une "révolution culturelle". Voici les quatre vérités d’un 
dirigeant impatient.
Découvrez les principales propositions de Pierre Gattaz sur :
- L'aide aux entreprises
- Le chômage
- Le marché du Travail
- La fiscalité
- Les fonctionnaires et les dépenses publiques
Pourquoi le Pacte entre les patrons et le gouvernement ne donne-t-il pas de résultats ? 
Il
 y a des résultats, on constate déjà une amélioration du taux de marge, 
et les branches ont eu des discussions sur l’emploi.  Mais les 
entrepreneurs n’ont toujours pas confiance, notamment dans la stabilité 
fiscale. Ils voient les débats au PS sur le pacte de responsabilité, qui
 envisagent de remettre en cause une partie des allègements pour les 
entreprises.
Le Pacte a pourtant été confirmé à maintes reprises par l’exécutif…
Dans
 les discours, il y a un virage entrepreneurial, c’est vrai. Mais 
l’exécutif  donne l’impression d’hésiter. Manuel Valls a fait une 
déclaration d’amour aux entreprises en août mais il a sorti un décret 
sur la pénibilité en octobre, qui leur a imposé d’énormes contraintes. 
Le discours sur le thème « on a trop donné aux entreprises et elles ont distribué des dividendes » revient régulièrement. C’est absurde. Il faut faire une révolution culturelle.
De quelle révolution parlez-vous ?
Arrêtons
 de voir les entreprises comme des exploiteurs du peuple. Nos marges 
sont à 29 % contre 40 % en Allemagne, ce qui explique pourquoi on 
investit et on embauche plus outre-Rhin. On a tout mis à l’envers : 
c’est l’entreprise qui crée de la richesse, pas la fonction publique, 
contrairement à ce que pensent certains ministres et parlementaires. 
D’ailleurs les sondages révèlent que les Français mettent l’entreprise 
comme première institution crédible pour redresser le pays.
Redresser le pays, n’est-ce pas d’abord en finir avec le chômage ? 
Il
 y a un million de personnes au chômage de longue durée et un million 
bénéficiant du RSA, très loin de l’entreprise et de l’emploi. Or, dans 
certains secteurs, il y a des pénuries : chez Radiall, j’ai besoin 
d’usineurs ou de fraiseurs et je n’en trouve pas. Je préconise de créer 
des contrats de professionnalisation « sur-mesure », en permettant aux 
entreprises d’embaucher ces personnes à 80 % du Smic comme c’est la 
règle pour les moins de 26 ans et de les former pour un retour à 
l’emploi durable. L’entreprise les formerait pendant une durée de 18 à 
24 mois, un investissement lourd. Et leur rémunération devrait être 
complétée par l’indemnité chômage ou le RSA pour atteindre le Smic.
Généraliser ce type de contrat, c’est verser un salaire inférieur au Smic…
Non,
 on utilise le cadre existant des contrats de professionnalisation, qui 
assure formation et emploi.  S’agissant du totem du Smic, regardons 
comment font les Allemands, les Anglais ou les Hollandais. Par exemple, 
aux Pays Bas la rémunération est inférieure au salaire minimum pour les 
jeunes. Et le taux de chômage y est très inférieur au nôtre.
Faut-il toucher aux les indemnités chômage ? 
Le
 dernier accord sur l’assurance chômage, signé avec les syndicats, n’est
 pas abouti. On a réalisé 800 millions d’économies par an mais ce n’est 
pas suffisant. Il faut s’occuper des gens en vraie difficulté mais aussi
 s’attaquer à ceux qui abusent du système du système, qui se mettent au 
chômage de façon opportuniste. Et il y en a.
Faut-il introduire la dégressivité des allocations ?
 Pourquoi
 pas, ou revoir les durées et conditions d’indemnisation comme l’ont 
fait de nombreux pays, notamment l’Allemagne. Et sanctionner les 
chômeurs qui refusent plusieurs fois un job correspondant à leurs 
qualifications. Il n’y a pas assez de différence entre le salaire et 
l’indemnité chômage. La dégressivité est un moyen. Ce n’est pas le seul,
 il faut en discuter avec les partenaires sociaux. Mais c’est aussi un 
sujet totem.
Pourquoi n’a-t-on pas le droit d’en parler ? 
Nous
 sommes en France… On n’a pas le droit de parler de la suppression de 
l’ISF, des 35 heures ou du Smic. Nous sommes dans la commedia dell’arte,
 la défense des postures, des dogmes et des appareils. Il faut arrêter 
de raconter du baratin et tenir un discours de vérité.
Quelle est votre « discours de vérité » en matière de marché du travail ? 
La
 priorité est de lever la peur de l’embauche notamment chez les patrons 
de TPE - PME. Je propose un CDI sécurisé. Lorsqu’un patron d’une petite 
entreprise va aux prud’hommes, c’est fini, il n’embauche plus. Il faut 
donc clarifier le contrat de séparation en prévoyant des causes réelles 
et sérieuses: si le chiffre d’affaires, ou le résultat d’exploitation 
stagnent ou baissent, l’employeur doit pouvoir rompre le contrat. 
Ensuite, il faut plafonner les montants d’indemnisation en cas de 
séparation. Aujourd’hui, aux prud’hommes, c’est le coup de dé. Et il n’y
 a pas de plafond.
Pourquoi considérez-vous notre modèle social comme dépassé ? 
Le
 modèle social français, c’est un embrouillamini épouvantable qu’il faut
 simplifier drastiquement et adapter aux enjeux d’aujourd’hui. Avec dix 
couches : du contrat de travail jusqu’à l’OIT en passant par l’accord 
d’entreprise, de branche, le code du travail,… Il faut simplifier et 
donner à l’accord d’entreprise la primauté sur le reste. Par exemple, si
 le chef d’une entreprise en situation délicate veut faire travailler 
ses salariés 40 heures, il doit pouvoir le faire s’il y a un accord avec
 les syndicats.
Quel est le problème avec le code du travail ? 
Il
 faut considérablement l’alléger. Il fait 3 500 pages alors que le code 
suisse, par exemple, en totalise 80. Soit autant que le document 
rassemblant les seules modifications de notre code du travail en 2013 ! 
Ce code exprime tous les cas de figure les plus tordus, les plus 
exceptionnels Il faut s’y attaquer avec une détermination churchillienne
 ou gaullienne.
Quelles sont vos idées pour réformer notre fiscalité ? 
Notre fiscalité est instable, souvent punitive et très compliquée. Je préconise une grande simplification, en instaurant une flat tax, un impôt proportionnel qui impose les contribuables au même taux. Le modèle de la flat tax, c’est la CSG. Un impôt très efficace qui rapporte 92 milliards d’euros par an et sans niche fiscale.
N’est-ce pas remettre en cause l’impôt sur le revenu, qui est un impôt progressif ?
Pour l’instant, personnellement, je propose d’étendre cette flat tax
 le plus possible, seulement pour  l’impôt sur les sociétés ou celui sur
 les plus-values, pour lequel il existe de nombreuses dispositions selon
 la durée de détention des titres, le type d’actionnaire… Il faut tout 
imposer au même taux pour simplifier et donner de la visibilité à 
l’impôt.
Demandez-vous toujours la suppression de l’ISF ? 
Oui.
 D’abord le taux à 1,5 % a été institué quand l’inflation était à 15 %. 
C’est dix fois moins maintenant ! Et puis, en France, on a trop 
l’habitude de créer un poison puis d’essayer d’en limiter l’effet. Pour 
l’ISF, on a créé la loi Dutreil qui permet aux associés et actionnaires 
de limiter leur montant d’ISF, ce qui est bien. Mais on perpétue la 
complexité, au lieu de faire comme nos voisins qui ont quasiment tous 
supprimé l’ISF. Il n’y a plus que l’Irlande et nous qui avons cet impôt 
en Europe.
Acceptez-vous la suppression des niches fiscales des entreprises? 
Absolument.
 Je l’ai dit à Pierre Laurent, le secrétaire national du PC, qui 
critiquait les soit disant 200 milliards d’euros d’aides ou 
exonérations des entreprises : gardez votre argent ! Mais baissez les 
impôts et les charges du même montant. La seule niche à laquelle il faut
 faire très attention, c’est le crédit d’impôt recherche. Elle est 
efficace et permet d’avoir un avantage concurrentiel par rapport à 
d’autres pays.
Vous appelez à une baisse drastique des dépenses publiques. Quelles sont vos propositions? 
Le
 Medef a applaudi l’opération de simplification menée par le tandem 
Thierry Mandon-Guillaume Poitrinal. Mais il faut aller plus loin. 
D’abord en imposant le principe anglais du « one in, two out » : à 
chaque loi créée, supprimons en deux. Ensuite, il faudrait affecter 
entre 5 et 10 % des fonctionnaires à la simplification, à l’évaluation 
de l’utilité des lois…
500.000 fonctionnaires pour simplifier, c’est astronomique…
Pas
 en incluant la dimension locale. Il faut mettre le paquet pour 
simplifier nos 85 codes et 400 000 normes. Et remettre à plat tout le process
 et l’efficacité des postes de travail de la fonction publique, comme 
dans les entreprises. Certaines administrations n’utilisent même pas 30 %
 des papiers demandés aux entreprises. Nous allons donc proposer à 
François Hollande qu’il nomme un binôme chef d’entreprise-haut 
fonctionnaire dans chaque ministère et chaque administration pour 
réaliser ce travail.
Voulez-vous supprimer le statut de fonctionnaire ? 
Dans
 un premier temps, nous proposons de le supprimer pour les 
hauts-fonctionnaires, par exemple les énarques, en faisant la différence
 entre les fonctions régaliennes et les autres. Cela améliorerait la 
fluidité entre le public et le privé. Les énarques devraient aussi faire
 des stages obligatoires de six mois en entreprise. Les patrons sont des
 paranoïaques de la survie. Cet aiguillon n’existe pas au sommet de 
l’Etat.
Dans votre manifeste pour créer un million 
d’emplois, vous demandez  une baisse du coût du travail, de l’énergie, 
de la fiscalité, des taux et de l’euro. Tout a baissé mais les 
entreprises ne créent pas d’emplois. Pourquoi ?
Le coût 
du travail et de la fiscalité commencent à baisser grâce au pacte de 
responsabilité, mais seulement depuis quelques mois. C’est très lent. En
 2014, seulement 6 à 7 milliards d’euros du CICE ont été perçus par les 
entreprises. Le pacte devrait avoir des effets sur l’emploi seulement 
d’ici deux à trois ans. Il faut du temps. Les chefs d’entreprise 
reconstituent leurs marges doucement : certains vont baisser les prix, 
d’autres vont investir ou commencer à embaucher.
Mais la baisse simultanée de ces coûts est inespérée…
Vous
 avez deux types d’entreprises : celles qui exportent, et là l’impact de
 la forte baisse de l’euro est important, comme dans ma société, 
Radiall, qui exporte  85 % de sa production. Mais il y a aussi toutes 
les PME et TPE qui n’exportent pas et qui ne sont pas de grosses 
consommatrices d’énergie. Elles sont toujours dans la nasse. Cela 
m’inquiète.
Une quarantaine de branches n’ont pas signé d’accords en contrepartie des allègements de charges. Comment expliquer cet échec ? 
Il
 est abusif de parler d’échec. Mais je ne suis pas favorable à ces 
contreparties. Quand on baisse les impôts des ménages, on n’en demande 
pas. On doit faire confiance aux gens, sans leur mettre des élastiques 
de rappel. Ensuite, le Medef
 a accepté de jouer le jeu, après avoir signé un accord avec la CFDT et 
la CFTC. Mais les trois autres ne l’ont pas accepté. Et quand vous avec 
ces trois syndicats face à vous dans les branches, cela ne marche pas. 
Malgré tout, une quinzaine de branches, qui représentent les deux tiers 
des salariés du MEDEF, ont signé et les autres continuent leurs 
discussions.
Propos recueillis par Vincent Beaufils, Thierry Fabre et Léa Lejeune.
 
  
B) Ce que Mitterrand a légué à l'économie française
  
10 mai 1981... Il y a trente ans, jour pour jour, François Mitterrand était élu à l'Elysée. L'héritage
 laissé par le premier - et jusqu'à présent unique - président de gauche
 de la Ve République a récemment été décrié par notre actuel chef 
d'Etat, Nicolas Sarkozy, à propos de la retraite à 60 ans. Ce symbole 
appartient désormais au passé, la réforme des retraites votée en 2010 
ayant repoussé ce curseur de deux ans. Mais de nombreuses réformes 
économiques et sociales adoptées pendant les deux septennats de "Tonton"
 - surnom utilisé par les services de sécurité des voyages officiels - 
sont toujours en vigueur aujourd'hui. Quitte à susciter encore des 
débats. Inventaire.  
La 5e semaine de congés payés
L'arrivée au pouvoir d'une majorité 
socialo-communiste devait être couronnée de symboles: en 1936, le Front 
populaire instaura la semaine de travail de 40 heures et deux semaines 
de congés payés; en 1981, Mitterrand créa la cinquième semaine de congés
 payés et la semaine de 39 heures, intégralement compensée au niveau des
 salaires. Le programme électoral du candidat PS prévoyait d'aller 
encore plus loin dans la réduction du temps travail, avec une semaine 
de... 35 heures. L'hostilité du patronat et le tournant de la rigueur en
 1982 enterra ce projet. C'est Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry 
qui le déterrèrent en 1997. Depuis 2000, la durée légale du travail 
hebdomadaire est de 35 heures.
 Aujourd'hui, le débat sur un réaménagement de la durée légale du 
travail agite de nouveau la majorité et l'opposition. Pourtant, les 
diverses réformes votées par la droite depuis 2002 ont considérablement réduit la portée de cette réforme phare du gouvernement Jospin.  
Le RMI
Les
 années Mitterrand resteront marquées par l'explosion du chômage et 
l'accroissement des inégalités sociales. En 1988, Mitterrand est réélu. 
Après deux années de cohabitation, la gauche retrouve le pouvoir. Si le 
chômage a légèrement reflué, le nombre de chômeurs en fin de droits 
prend des proportions inquiétantes. Un grand nombre d'entre eux se 
retrouvent sans ressources. C'est pour répondre à cette urgence sociale 
que Michel Rocard crée le revenu minimum d'insertion. La réforme sera 
votée en 1988 par l'Assemblée à la quasi-unanimité. S'il n'a pas réduit 
la fracture sociale - c'est sur ce thème que Jacques Chirac a remporté 
la présidentielle de 1995, ce filet de sécurité pour les plus démunis 
aura permis à des milliers de Français de ne pas sombrer dans la 
déchéance. Le seuil du million de bénéficiaires a été franchi en 1995. 
Le RMI a été remplacé en juillet 2009 par le revenu de solidarité active
 (RSA), censé favoriser le retour à l'emploi. Le RMI a en effet pêché 
par son manque d'accompagnement des bénéficiaires. Le volet "insertion" 
prévu par la loi de 1988 n'a jamais été mis en place. Aujourd'hui, près 
de 1,3 million de personnes touchent toujours le "RSA" socle, 
l'équivalent du RMI.  
L'ISF
Elu sur un programme social de relance 
par la consommation, Mitterrand augmente massivement en 1981 les 
prestations sociales (allocations familiales, chômage, revalorisation du
 minimum vieillesse, du SMIC, etc.). Pour faire face à cette hausse de 
la dépense publique, le gouvernement doit trouver de nouvelles recettes.
 En 1982, il crée l'impôt sur les grandes fortunes (IGF). Jacques Chirac
 le supprimera lors de la première cohabitation du quinquennat de 
Mitterrand, en 1987. Mais la gauche persiste et signe. Fraîchement 
réélu, en 1989, François Mitterrand le rétablit en 1989, sous 
l'appellation ISF, impôt de solidarité sur la fortune, car ses recettes sont gagées pour financer le RMI. La droite, qui n'a jamais manqué une occasion de critiquer cet impôt,
 censé faire "fuir" les riches hors du pays, ne l'a jamais supprimé. La 
preuve. Cette hypothèse avait été  envisagée par Niclas Sarkozy dans le 
cadre de la réforme de la fiscalité du patrimoine. Mais lâché par sa majorité, le chef de l'Etat a renoncé à le supprimer. L'ISF sera néamoins réformé en profondeur: 300 000 contribuables devraient prochainement en être exonérés.  
La CSG
La
 contribution sociale généralisée a été créée par Michel Rocard lors du 
second septennat de Mitterrand, en 1991, pour diversifier le financement
 de la protection sociale. La CSG est assise sur l'ensemble des revenus 
(activité, placements, épargne) des personnes domiciliées en France 
ainsi que sur les revenus tirés des jeux. Son taux est fixe et non 
progressif. L'idée était que les allocations familiales qui ne 
bénéficient pas aux salariés ne soient pas financées par les seuls 
revenus du travail. La création de la CSG a profondément modifié le 
système de financement de la Sécurité sociale. La droite ne l'a jamais 
supprimée: son taux a même été augmenté. Aujourd'hui, ses recettes sont 
largement supérieures à celles de l'impôt sur le revenu.  
Les lois Auroux
Il
 s'agit d'un ensemble de quatre lois modifiant profondément le droit du 
travail, votées en 1982. Parmi les principales innovations qu'elles 
introduisaient, citons l'encadrement du pouvoir disciplinaire du chef 
d'entreprise, la création d'un droit d'expression des salariés, le 
financement du comité d'entreprise, l'obligation de négociations 
annuelles sur les salaires et l'organisation du travail ou encore la 
création du CHSCT. Ces lois ont profondément modernisé le dialogue 
social et l'organisation du travail en entreprises.  
L'euro
Un an à peine après son arrivée au 
pouvoir, la gauche doit se rendre à l'évidence: la France est largement 
dépendante de l'économie mondiale, et plus particulièrement de son 
voisin allemand. La dispendieuse politique de relance par la 
consommation mise en place en 1981 est totalement à contre-courant de la
 politique restrictive menée par Paul Volcker (directeur de la Fed de 
1979 à 1987) aux Etats-Unis et par la Bundesbank outre-Rhin. Résultat : 
les prix flambent et minent la compétitivité des produits français à 
l'export. Entre 1981 et 1983, le franc sera dévalué trois fois par 
rapport au mark. S'opposent alors deux idéologies au sein du PS: la 
ligne Delors-Fabius, qui prône une adaptation à l'économie de marché et 
la ligne Chevènement, qui plaide pour une fermeture de l'économie 
française et une sortie du contraignant système monétaire européen. 
Mitterrand tranche: il choisit l'Europe et a désormais pour objectif un 
franc fort. C'est le tournant de la rigueur avec comme priorité la lutte
 contre l'inflation. Fin de l'indexation des salaires sur les prix. De 
13% en 1981, l'inflation décline à moins de 3% en 1986. C'est grâce à 
cette politique de désinflation et du franc fort que la France a pu 
recoller à l'économie allemande et convaincre son puissant voisin de 
signer le Traité de Maastricht en 1992, socle fondateur de la zone euro.
  
Le marché de la dette publique
Cette
 adaptation de la France à l'économie de marché se traduit par une 
libéralisation du marché des capitaux. En 1985, Pierre Bérégovoy, alors 
ministre des Finances, crée trois instruments aux noms un peu barbares :
 les "obligations assimilables au Trésor" (OAT), les "bons du Trésor à taux fixe à intérêt précompté" (BTF) et les "bons du Trésor à taux fixe à intérêt annuel" (BTAN).
 En clair: des véhicules financiers correspondant à des obligations de 
l'Etat, destinés aux investisseurs institutionnels, notamment étrangers.
 Une véritable révolution de la gestion de la dette publique.
 Depuis le début, le succès des obligations de l'Etat français, notées 
"AAA", ne se dément pas. A tel point que la dette de l'Etat vole de 
record en record. Aujourd'hui encore, la France continue d'emprunter 
massivement sur les marchés : elle prévoit d'émettre pour 184 milliards 
d'euros de dette en 2011.  
L'audiovisuel privé
TF1 peut dire merci à Mitterrand. Si la chaîne de télévision du groupe Bouygues caracole aujourd'hui en tête des audiences du PAF
 et réalise de juteux bénéfices publicitaires, c'est grâce à la 
libéralisation de l'audiovisuel en 1984. Cette réforme fait suite à 
l'autorisation des radios libres privées en 1981. Mitterrand aura mis 
fin au monopole des médias publics. Il aura aussi permis à la France, en
 obligeant les chaînes à contribuer au financement de la production 
cinématographique, de se doter d'une puissance industrielle culturelle 
et audiovisuelle.  
Par Emilie Lévêque
C) L’observatoire des promesses de François Hollande
Créations d’emplois d’avenir, mariage homosexuel, non-cumul des mandats … Le chef de l’État tient-il ses engagements ? Le Figaro a passé au crible les promesses faites par le socialiste pendant la campagne. Sauf mention contraire, les mesures étudiées sont issues des 60 engagements de son projet présidentiel. Elles seront régulièrement actualisées au fil du quinquennat.
 
(3 promesses tenues ou partiellement tenues su 
Croissance
Doublement du plafond du livret développement durable
La promesse
«Je doublerai le plafond du livret développement durable, en le portant de 6000 à 12000 euros.»
- 
										Promesse tenueLe décret du 28 septembre 2012 procède au doublement du plafond du livret de développement durable pour le porter de 6000 euros à 12000 euros.
Doublement du plafond du livret A
La promesse
«Je doublerai immédiatement, je dis bien immédiatement, le plafond du Livret A et du Livret de Développement durable». Conférence de presse sur le programme du 25 avril 2012
- 
										Promesse partiellement tenueLe doublement du plafond, qui devait être effectif avant le 29 juin 2012, sera finalement étalé sur la durée. Le 1er octobre, le plafond a été relevé de 25%, à 19125 euros. Le 1er janvier 2013, le plafond est à nouveau rehaussé de 25% et porté à 22950 euros. Actuellement, le plafond initial de 15300 euros a donc été augmenté de 50%. Le rapport Duquesne, commandé par Bercy, suggère de procéder à deux nouveaux relèvements du plafond, de 25 % début 2015 et 25 % début 2016. Le plafond sera alors doublé.
Création d’un livret d’épargne industrie dédié aux PME
La promesse
«Je mobiliserai l’épargne des Français, en créant un livret d’épargne industrie dont le produit sera entièrement dédié au financement des PME et des entreprises innovantes».
- 
										Promesse pas encore tenuePrésenté en novembre 2012, le pacte de compétitivité prévoit de remplacer l’actuel livret de développement durable (LDD) par un livret d’épargne industrie. Son produit doit contribuer à hauteur de 10 milliards d’euros au budget de la Banque publique d’investissement (BPI) et au financement des entreprises innovantes. Mais ce livret d’épargne, que l’ex-majorité de droite souhaitait également mettre en place, n’a pas encore été formellement créé.Création d'une banque publique d'investissement
La promesse
«Je créerai une Banque publique d’investissement. À travers ses fonds régionaux, je favoriserai le développement des PME, le soutien aux filières d’avenir et la conversion écologique et énergétique de l’industrie. Je permettrai aux régions, pivots de l’animation économique, de prendre des participations dans les entreprises stratégiques pour le développement local et la compétitivité de la France. Une partie des financements sera orientée vers l’économie sociale et solidaire." Source : 60 engagements de François Hollande
- Promesse tenueLa Banque publique d’investissement (BPI) a été lancée en janvier 2013 après la publication de la loi organique prévoyant sa création. Son premier conseil d'administration de s'est tenu à Dijon le 21 février 2013. Dirigée par Nicolas Dufourcq, ex-directeur financier de Capgemini, et présidée par Jean-Pierre Jouyet, très proche de François Hollande, la BPI compte également Ségolène Royal parmi ses administrateurs, en la qualité de représentante des régions. Dotée de 42 milliards d’euros, la BPI s’est fixée comme principal objectif de faciliter l’accès au financement aux PME innovantes ou orientées vers l’export, via des subventions, des prêts ou des investissements directs.
Emploi
Création de contrats de génération
La promesse
"Je proposerai un contrat de génération pour permettre l’embauche par les entreprises, en contrat à durée indéterminée, de jeunes, accompagnés par un salarié plus expérimenté, qui sera ainsi maintenu dans l’emploi jusqu’à son départ à la retraite."
											
												Promesse tenue
												
											
Le dispositif est entré vigueur mi-mars 
2013. Il permet aux entreprises de moins de 300 salariés de bénéficier 
d’une aide publique de 4.000 euros par an, pendant trois ans, dès lors 
qu’elles embauchent en CDI un salarié de moins de 26 ans tout en 
conservant un salarié de 57 ans ou plus. Le gouvernement espère la 
signature de 75.000 contrats de génération d'ici à la fin de l'année 
2013, puis 100.000 les années suivantes. L'objectif est de d'atteindre 
500.000 contrats d'ici à 2017.
Création de 150.000 emplois d’avenir
La promesse
«Je créerai 150.000 emplois d’avenir pour faciliter l’insertion des jeunes dans l’emploi et l’action des associations, en priorité dans les quartiers populaires.»
											
												Promesse pas encore tenue 
												
											
"Le dispositif est entré en vigueur en 
novembre 2012. Les emplois d'avenirs sont destinés en priorité aux 
jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas diplômés, en recherche d'emploi et qui 
ne suivent pas de formation. Ils seront créés principalement dans le 
public, même si certains secteurs créateurs d'emplois ou ""d'utilité 
sociale"" comme les services à la personne ou le développement durable, 
sont aussi concernés. Entre novembre 2012 et mars 2013, seuls 10.000 
emplois d'avenirs ont été créés. Le gouvernement veut accélérer le 
rythme pour atteindre l'objectif des 100.000 contrats d'ici à la fin de 
l'année 2013. La barre des 150.000 emplois doit être atteinte fin 2014."
 Augmentation des cotisations chômage sur les entreprises qui abusent des emplois précaires
La promesse
Je lutterai contre la précarité qui frappe avant tout les jeunes, les femmes et les salariés les moins qualifiés : à cette fin, j’augmenterai les cotisations chômage sur les entreprises qui abusent des emplois précaires.
											
												Promesse tenue
												
											
La taxation des contrats courts est prévue 
dans la loi sur la sécurisation de l'emploi adoptée fin avril par le 
Sénat et issue de l'accord national interprofessionnel (ANI) négocié 
avec les syndicats. A partir du 1er juillet, la cotisation chômage sera 
majorée de 3 points pour les CDD de moins d'un mois, d'1,5 point pour 
les contrats de 1 à 3 mois et de 0,5 point pour les CDD d'usage de moins
 de 3 mois.
 Fin de l’exonération des heures supplémentaires
La promesse
Je reviendrai sur la défiscalisation et les exonérations de cotisation sociale sur les heures supplémentaires, sauf pour les très petites entreprises.
											
												Promesse tenue
												
											
L'élément phare du "travailler plus pour 
gagner plus" de Nicolas Sarkozy a été enterré par un décret publié fin 
septembre 2012. Il rétablit la fiscalisation des heures supplémentaires 
pour les salariés ainsi que les charges payées par les employeurs. En 
revanche, l'exonération de la part patronale est maintenue pour les 
entreprises de moins de vingt salariés.
 Limitation du salaire des dirigeants des entreprises publiques
La promesse
"«J’imposerai aux dirigeants des entreprises publiques un écart maximal de rémunérations de 1 à 20.»"
											
												Promesse tenue
												
											
Le gouvernement a adopté en juillet un décret
 plafonnant le salaire des dirigeants d'entreprises publiques à 450.000 
euros. Soit plus de 26 fois le Smic. Pour se justifier, le gouvernement 
assure que certaines entreprises publiques octroyent des salaires 
minimums supérieurs au Smic. Il a ainsi pris comme base de calcul, non 
pas le salaire minimum, mais la moyenne des 10% des salaires les plus 
bas dans 15 entreprises dans lesquelles l'Etat est majoritaire. Seules 
six entreprises publiques sont concernées : Aéroports de Paris (ADP), 
Areva, La Poste, la Française des Jeux, la SNCF et EDF.
 Constitutionnaliser le dialogue social
La promesse
«Tout texte de loi concernant les partenaires sociaux devra être précédé d’une concertation avec eux. Je ferai modifier la Constitution pour qu’elle reconnaisse et garantisse cette nouvelle forme de démocratie sociale».
											
												Promesse à l'étude
												
											
C’est l'un des grands chantiers du 
quinquennat : la refonte du «dialogue social de l’après-crise». La 
méthode Hollande ?  «Il n’y aura pas de loi sans concertation», avait-il
 promis. Un engagement en passe d’être tenu. Le gouvernement proposera 
au congrès en juillet  d'inscrire le dialogue social dans la 
Constitution.
 Sécurisation des parcours professionnels
La promesse
«Je mettrai en place, en concertation avec les partenaires sociaux, la sécurisation des parcours professionnels, pour que chaque salarié puisse se maintenir dans l’entreprise ou l’emploi et accéder à la formation professionnelle».
											
												Promesse à l'étude
												
											
L'Assemblée nationale a adopté le 24 avril 
l'ultime version du projet de loi sur la sécurisation de l'emploi. Il 
sera soumis au Sénat le 14 mai. Le texte retranscrit dans la législation
 l'accord conclu en janvier entre le patronat et trois syndicats (CFDT, 
CFE-CGC, CFTC). Il accorde plus de flexibilité aux entreprises (accord 
de maintien dans l'emploi, mobilité interne, refonte des procédures de 
licenciements...) tout en créant de nouveaux droits pour les salariés 
(accès élargi aux mutuelles, droits rechargeables au chômage, 
formation...).
 
Finances
Fin du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux
La promesse
«Un coup d’arrêt sera porté à la procédure de révision générale des politiques publiques et à l’application mécanique du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux».
											
												Promesse tenue
												
											
François Hollande a mis fin à la révision 
générale des politiques publiques et à la règle du non-remplacement d’un
 fonctionnaire sur deux. En décembre 2012, Matignon a lancé la 
«modernisation de l’action publique» (MAP), un grand audit des 
politiques publiques qui a pour objectif de dégager 60 milliards d’euros
 sur le quinquennat. Critiquant les «coupes aveugles» de la précédente 
majorité, le gouvernement veut sanctuariser certains secteurs tout en 
stabilisant les effectifs globaux. Ce qui suppose d’importantes coupes 
dans les ministères non-prioritaires, «selon un rythme supérieur à celui
 appliqué à partir de 2007», estime la Cour des comptes dans un rapport.
 Le projet de budget 2013 prévoit la suppression de 12 298 postes dans 
ces secteurs considérés comme secondaires, comme la Défense, l’Écologie,
 l’Économie et les Finances, au profit de la création d'environ 11 000 
postes dans l'Éducation, la Justice et la police.
 Plafonnement des frais bancaires
La promesse
«Pour baisser les frais bancaires, une loi plafonnera le coût des services facturés par les banques».
											
												Promesse tenue
												
											
Dans la réforme bancaire votée à 
l’Assemblée, seuls certains frais bancaires liés aux découverts sont 
plafonnés. Leur montant maximal, qui ne devrait pas dépasser 40 euros 
par mois, sera fixé par le gouvernement, par décret.
 Séparation entre les activités bancaires d’investissement et les opérations spéculatives
La promesse
«Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi, de leurs opérations spéculatives».
											
												Promesse partiellement tenue
												
											
La réforme bancaire adoptée à l’Assemblée 
nationale ne prévoit pas de séparation, au sens strict, des activités de
 dépôt et des activités de marché. Pour sauvegarder les possibilités de 
crédits accordées par les banques, seules les activités spéculatives qui
 ne sont jugées «pas utiles» à l'économie devront être isolées dans une 
filiale dédiée. Les activités liées au financement et à l'investissement
 ne sont pas concernées. Au final, seuls 2% des activités bancaires 
seraient encadrées.
 Interdiction aux banques d’exercer dans les paradis fiscaux
La promesse
«J’interdirai aux banques françaises d’exercer dans les paradis fiscaux».
											
												Promesse pas encore tenue
												
											
La réforme bancaire votée à l’Assemblée ne 
prévoit pas d’interdire à proprement parler l’activité des banques 
françaises dans les paradis fiscaux. Elle impose simplement aux 
établissements financiers de fournir chaque année des informations 
précises sur leurs activités dans chacun des pays où ils sont présents, 
comme leur produit net bancaire ou leur masse salariale. C’est ce que 
l’on appelle le «reporting».
 Suppression des stock-options
La promesse
«Je supprimerai les stock-options, sauf pour les entreprises naissantes».
											
												Promesse pas encore tenue
												
											
Si la loi de finance 2013 a renforcé la 
fiscalité sur les plus-values issues de stock-options, le système n’a 
pas été supprimé. En janvier 2013, le ministre du Redressement Productif
 Arnaud Montebourg s’y est déclaré favorable, mais l'Elysée n’a pas 
réagi.
Crise de la dette 
Réduction du déficit de 3% en 2013
La promesse
«Le déficit public sera réduit à 3% du produit intérieur brut en 2013».
											
												Promesse non tenue
												
											
Le 13 février 2013, Jean-Marc Ayrault a 
reconnu que l’objectif des 3% de déficit en 2013 ne serait pas tenu. 
«Nous ne serons pas exactement à 3%», a expliqué le premier ministre, 
invoquant une croissance plus faible que prévu. A Dijon, un mois plus 
tard, François Hollande a assuré que le déficit public s'élèverait «sans
 doute 3,7 % en 2013, même si nous essaierons de faire moins».
 
Europe
Renégociation du pacte budgétaire européen
La promesse
«Je renégocierai le traité européen issu de l’accord du 9 décembre 2011 en privilégiant la croissance et l’emploi, et en réorientant le rôle de la Banque centrale européenne dans cette direction.»
											
												Promesse non tenue
												
											
D'un point de vue strictement juridique, le
 traité budgétaire européen n'a pas été modifié. Le texte qui a été 
soumis aux parlementaires en octobre est exactement le même que celui 
adopté sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Mais François Hollande a 
obtenu que le traité soit complété d'un pacte de croissance de 120 
milliards d'euros sur trois ans, soit 2% du budget européen. Pas 
suffisant pour relancer la machine,selon certains économistes et 
politiques de gauche opposés au traité.
 Création d’euro-obligations
La promesse
«Je proposerai de créer des euro-obligations»
											
												Promesse abandonnée
												
											
Le projet a été abandonné sous la pression 
d'Angela Merkel. Après avoir milité pour une mise en œuvre immédiate, 
Jean-Marc Ayrault a reconnu qu'«une mutualisation des dettes exige 
obligatoirement une plus forte intégration politique, ce qui prendra 
plusieurs années», s'alignant ainsi sur la position allemande.
 
Fiscalité
Tranche de 45% pour les revenus supérieurs à 150.000 euros
La promesse
«Je ferai contribuer les plus fortunés des Français ; à l’effort national en créant une tranche supplémentaire de 45% pour les revenus supérieurs à 150.000 euros par part».
											
												Promesse tenue
												
											
La création d’une nouvelle tranche à 45% a 
été entérinée dans le budget 2013. Elle concerne la part des revenus 
annuels supérieurs à 150.000 euros.
 Tranche d’imposition de 75% pour les revenus supérieurs à 1 million d’euros
La promesse
«J’ai considéré qu’au-dessus d’un million d’euros par an, le taux d’imposition devrait être de 75%». Parole de candidat, TF1, le 27 février 2012.
											
												Promesse non tenue
												
											
Plutôt que de créer une nouvelle tranche de
 l’impôt sur le revenu pour les revenus annuels supérieurs à 1 million 
d’euros, le gouvernement opte, dans le projet de budget 2013, pour la 
mise en place d’une taxe exceptionnelle de 75%, prévue pour durer deux 
ans. Elle sera retoquée en décembre 2012 par le Conseil constitutionnel,
 au motif d'une «méconnaissance de l'égalité devant les charges 
publiques». La taxe repose en effet sur les revenus de chaque personne 
physique tandis que l'impôt sur le revenu doit être prélevé par foyer. 
Le gouvernement souhaite alors adopter un dispositif équivalent dans le 
cadre d’une loi de finance rectificative au printemps 2013. Mais, dans 
une recommandation datant de fin mars, le conseil d’Etat estime que la 
taxe ne peut pas dépasser les 66,66%. La taxe des 75% ne devrait donc 
jamais voir le jour.
 Modulation du quotient familial
La promesse
«Je rendrai le quotient familial plus juste en baissant le plafond pour les ménages les plus aisés, ce qui concernera moins de 5% des foyers fiscaux».
											
												Promesse tenue
												
											
Le quotient familial est un avantage fiscal
 calculé en divisant le revenu fiscal du foyer par le nombre de parts 
(une par adulte, une demi-part pour chacun des deux premiers enfants, 
puis une part par enfant supplémentaire). Le budget 2013 plafonne 
l'avantage fiscal à 2.000 euros par demi-part supplémentaire, contre 
2.336 euros jusqu'ici. Cette baisse concerne environ 883.000 familles, 
soit moins de 2,5% des foyers fiscaux.
 Retour à l’ISF d’avant 2011
La promesse
«Je reviendrai sur les allégements de l’impôt sur la fortune institués en 2011 par la droite, en relevant les taux d’imposition des plus gros patrimoines».
											
												Promesse partiellement tenue
												
											
A défaut de pouvoir revenir dès 2012 sur 
l’allègement de l’impôt sur la fortune (ISF) voté en 2011 sous Nicolas 
Sarkozy (relèvement du seuil d'entrée dans l'ISF de 800.000 euros à 1,3 
million d'euros, réduction à deux tranches imposées à 0,25% et 0,5%), le
 gouvernement a mis en place une «contribution exceptionnelle sur la 
fortune», dont le barème est calé sur les taux d’avant 2011 (six taux 
allant de 0,55 à 1,8%). Pour 2013, la loi de finance prévoit de 
conserver ce barème, mais le seuil d’entrée restera à 1,3 million 
d’euros, comme prévu par la réforme Sarkozy.
 Modulation de l’impôt sur les sociétés en fonction de la taille de l’entreprise
La promesse
"«Je mettrai en place trois taux d’imposition différents sur les sociétés : 35% pourles grandes, 30% pour les petites et moyennes, 15% pour les très petites».
											
												Promesse pas encore tenue
												
											
Lors de l’élaboration du budget 2013, le gouvernement a renoncé à instaurer la modulation de l’impôt sur les sociétés.
 Fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG
La promesse
«La contribution de chacun sera rendue plus équitable par une grande réforme permettant la fusion à terme de l’impôt sur le revenu et de la CSG dans le cadre d’un prélèvement simplifié sur le revenu (PSR)».
											
												Promesse à l'étude
												
											
L’idée d’une grande réforme fiscale, 
soufflée par l’économiste Thomas Piketty, est de créer un impôt unique, 
prélevé à la source, combinant la large assiette de la CSG et la 
progressivité de l’impôt sur le revenu. Défendu par François Hollande 
pendant la campagne, le projet n’a pas été mis en œuvre dans la loi de 
finance 2013. Selon Pierre Moscovici, la promesse n’a pas été pour 
autant abandonnée : «Cette idée de fusion est toujours présente mais je 
ne crois pas qu'il y ait urgence parce que je pense qu'aujourd'hui la 
stabilité doit l'emporter», expliquait-il en janvier 2013.
Protection sociale
Rétablissement du départ à la retraite à 60 ans à taux plein
La promesse
«Je ferai en sorte que tous ceux qui ont 60 ans et qui auront cotisé la totalité de leurs annuités retrouvent le droit de partir à la retraite à taux plein à cet âge-là : ce principe sera mis en œuvre immédiatement»
											
												Promesse tenue
												
											
"L’engagement n°18 de François Hollande a 
été tenu dès juillet 2012, via l’adoption d’un décret. Parallèlement, le
 sujet d’une réforme des retraites plus globale a été lancé lors de la 
grande conférence sociale des 9 et 10 juillet 2012. Une «commission pour
 l’avenir des retraites», mise en place en février, doit rendre ses 
propositions en juin."
 Réforme de la dépendance
La promesse
«J’engagerai aussi une réforme de la dépendance permettant de mieux accompagner la perte d’autonomie».
											
												Promesse à l'étude
												
											
Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a 
présenté le 11 mars trois rapports sur le sujet. L’objectif, fixé par 
François Hollande, est que la réforme soit bouclée «d’ici à la fin de 
l’année 2013». Son financement ne sera décidé qu'en septembre.
Logement
Encadrement par la loi du montant des loyers
La promesse
"Dans les zones où les prix sont excessifs, je proposerai d’encadrer par la loi les montants des loyers lors de la première location ou à la relocation."
											
												Promesse tenue
												
											
"Depuis le 1er août, l'augmentation des 
loyers lors d'une relocation ou d'un renouvellement de bail est limitée à
 la hausse de l'indice de référence des loyers. Cet encadrement est en 
vigueur dans 38 agglomérations.
"
 Renforcement de la loi SRU
La promesse
Je renforcerai la loi SRU, en multipliant par cinq les sanctions qui pèsent sur les communes refusant d’accueillir les ménages aux revenus modestes et moyens.
											
												Promesse tenue
												
											
La loi sur le logement social votée en 
janvier prévoit que la part de la construction de logements sociaux doit
 passer de 20 à 25 % du parc de logements. Les pénalités encourues par 
les communes ne respectant pas cette proportion sont bien multipliées 
par cinq.
 Mise à disposition des collectivités locales des terrains de l’Etat gratuitement
La promesse
"Je mettrai gratuitement à disposition des collectivités locales les terrains de l’État qui sont disponibles pour leur permettre de construire de nouveaux logements dans un délai de cinq ans."
											
												Promesse tenue
												
											
L'adoption de la loi sur le logement 
social, qui prévoit la construction de 110.000 logements sur des 
terrains publics d'ici à 2016, n'a pas été de tout repos pour le 
gouvernement. L'État a recensé 930 sites sur lesquels ces logements 
pourraient être bâtis, mais a été contraint de revoir sa liste, car 
certains terrains n'appartenaient plus au domaine public. La loi a 
ensuite été rejetée par le Conseil constitutionnel. Après avoir été 
revoté par les députés et sénateurs, le texte a finalement été validé le
 18 janvier.
 Construction de 2,5 millions de logements en cinq ans
La promesse
«J’agirai pour que soient construits au cours du quinquennat 2,5 millions de logements intermédiaires, sociaux et étudiants, soit 300 000 de plus que lors du quinquennat précédent, dont 150 000 logements très sociaux
											
												Promesse à l'étude
												
											
Après avoir fait voter une loi sur le 
logement social en janvier, prévoyant la construction de 110.000 
logements sociaux d'ici 2016, la ministre du Logement Cécile Duflot a 
présenté début mai son projet de loi visant à fluidifier la construction
 de logements. Le texte propose notamment de faciliter la transformation
 de bureaux inoccupés en logements, de densifier les quartiers 
d'habitation en construisant des étages supplémentaires aux immeubles, 
ou de diminuer les possibilités de recours contre les permis de 
construire. Il s'agit du premier volet du plan d'urgence sur le logement
 qui doit être voté avant l'été. Objectif : créer 500.000 logements par 
an sur le quinquennat.
 
Questions de société
Droit au mariage et à l’adoption des couples homosexuels
La promesse
"J’ouvrirai le droit au mariage et à l’adoption aux couples homosexuels."
											
												Promesse tenue
												
											
Après 172 heures de débat au Sénat et à 
l'Assemblée, les parlementaires ont adopté le projet de loi sur le 
mariage pour tous le 24 avril 2013. Il ouvre le droit au mariage et à 
l'adoption pour les couples homosexuels.
 Abrogation de la circulaire sur les étudiants étrangers
La promesse
«J’abrogerai la circulaire sur les étudiants étrangers».
											
												Promesse tenue
												
											
La «circulaire Guéant», qui restreignait la
 possibilité pour les étudiants étrangers de travailler en France, a été
 abrogé le 31 mai, soit un an après sa publication. Une nouvelle 
circulaire l’a remplacé le 5 juin, à l'issue d'une collaboration entre 
les ministères de l'Intérieur, du Travail, et celui de l'Enseignement 
supérieur et de la recherche.
 Ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires
La promesse
«Je ferai ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires».
											
												Promesse pas encore tenue
												
											
François Hollande l’avait promis à Ajaccio,
 en Corse, en mars 2012. Mais un an plus tard, le président s’est rangé à
 l’avis du Conseil d’État qui a jugé cette ratification contraire à la 
Constitution. La non-signature de cette charte, destinée à protéger et 
promouvoir les langues régionales, a suscité de nombreuses réactions sur
 l’île de Beauté, mais aussi en Bretagne, en Alsace et en Midi-Pyrénées.
 Trois jours après cette annonce, la ministre à la Francophonie, Yasmina
 Benguigui, a toutefois affirmé que le gouvernement n'allait pas 
renoncer à la mettre en œuvre en France. «C'est vraiment une volonté du 
président, une volonté du gouvernement, c'est (la ministre de la 
Culture) Aurélie Filipetti qui va porter cette question au mois de juin 
et voilà, ce n'est pas du tout fermé», a-t-elle assuré.
 
Education
Augmentation de 25% de l’allocation de rentrée scolaire
La promesse
«J’augmenterai de 25% l’allocation de rentrée scolaire dès la prochaine rentrée».
											
												Promesse tenue
												
											
Destinée à aider à couvrir les dépenses 
liées à la rentrée comme les cartables ou les fournitures, l’allocation 
de rentrée scolaire (ARS) a été revalorisée de 25% à la rentrée 2012. 
Son montant passe de 284,97 euros à 356,20 euros pour les 6-10 ans. Pour
 les 11-14 ans, le montant passe de 300,06 euros à 375,85 euros. Pour 
les enfants de 15 à 18 ans, l'allocation est revue de 311,11 euros à 
388,87 euros.
 Réforme des rythmes scolaires
La promesse
«Dans l’intérêt de nos enfants, je reverrai les rythmes scolaires, qui n’ont aucun équivalent en Europe».
											
												Promesse à l'étude
												
											
Alors que la majorité des grandes villes – 
notamment Lyon et Lille, deux bastions de la gauche - ont reporté 
l’application de la réforme des rythmes scolaires à septembre 2014, 
Paris passera elle à la semaine de 4,5 jours à la rentrée prochaine. Au 
total, seulement 20 à 25 % des enfants prendront dès septembre le chemin
 de l'école le mercredi matin et auront droit à un temps scolaire 
raccourci - de 45 minutes par jour en moyenne - conformément au décret 
publié le 26 janvier. Un camouflet pour le ministre de l’Éducation 
nationale, Vincent Peillon.
 Scolarisation des enfants de moins de trois ans
La promesse
«Je ferai en sorte que les enfants de moins de trois ans puissent être accueillis en maternelle».
											
												Promesse à l'étude
												
											
Le ministère de l'Éducation a publié le 15 
janvier une circulaire sur la scolarisation des enfants de moins de 
trois ans. Elle sera mise en œuvre à la rentrée 2013. Présentée comme 
«un moyen efficace de favoriser la réussite scolaire du jeune enfant en 
particulier lorsque, pour des raisons sociales, culturelles ou 
linguistiques, sa famille est éloignée de la culture scolaire», cette 
scolarisation précoce devra être «développée en priorité dans les écoles
 situées dans un environnement social défavorisé, que ce soit dans les 
zones urbaines, rurales et de montagne ainsi que dans les départements 
et régions d'outre-mer», indique la circulaire. Le premier ministre 
Jean-Marc Ayrault a fixé en septembre pour objectif de passer d'un taux 
de scolarisation de 11,6% actuellement à 30% dans les cinq ans à venir.
 Création de 60.000 postes supplémentaires dans l’éducation
La promesse
«Je créerai en cinq ans 60 000 postes supplémentaires dans l’éducation. Ils couvriront tous les métiers».
											
												Promesse à l'étude
												
											
Le projet de loi d'orientation et de 
programmation pour l'école, présenté en janvier en Conseil des 
ministres, prévoit la création sur cinq ans de 5000 postes dans 
l'enseignement supérieur, 1000 dans l'enseignement agricole et 54.000 
dans l'éducation nationale. Ces 54.000 emplois comptent 26.000 postes 
d'enseignants stagiaires (avec le rétablissement de la formation des 
professeurs), 1000 de formateurs et 21.000 d'enseignants titulaires. 
Avec 14.000 enseignants titulaires dans le premier degré et 7000 dans le
 second degré, la priorité au primaire est confirmée. L’Assemblée 
nationale a voté le 19 mars en première lecture ce projet de loi.
 Rétablissement d’une formation des enseignants
La promesse
«Pour tous (les enseignants), je rétablirai une formation initiale digne de ce nom».
											
												Promesse à l'étude
												
											
Le projet de loi pour la refondation de 
l’école, voté en première lecture à l’Assemblée le 19 mars, prévoit la 
recréation d'une formation des enseignants dès la rentrée 2013 avec les 
Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation. La formation des 
enseignants avait été supprimée sous Nicolas Sarkozy lors de la réforme 
de la masterisation en 2009.
 
Energie
Adoption d’une tarification progressive de l’eau, de l’électricité et du gaz
La promesse
«Je ferai adopter une nouvelle tarification progressive de l’eau, de l’électricité et du gaz afin de garantir l’accès de tous à ces biens essentiels et d’inciter à une consommation responsable. Elle permettra de faire sortir de la précarité énergétique 8 millions de Français».
											
												Promesse pas encore tenue
												
											
Le Parlement a adopté définitivement le 11 
mars la proposition de loi instaurant un bonus-malus sur la facture 
d’énergie (électricité et gaz), à compter de 2016. Le texte prévoyait 
aussi l'expérimentation d'une tarification progressive des tarifs de 
l'eau. Mais le Conseil constitutionnel a censuré la loi un mois plus 
tard. La ministre de l'Énergie et de l'Écologie, Delphine Batho, a 
promis depuis «une solution nouvelle et juridiquement solide» qui sera 
incluse dans le projet de loi de programmation sur la transition 
énergétique, qui doit être présenté en octobre.
 Réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75 à 50%
La promesse
«J’engagerai la réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75% à 50% à l’horizon 2025, en garantissant la sûreté maximale des installations et en poursuivant la modernisation de notre industrie nucléaire».
											
												Promesse à l'étude
												
											
L’engagement n°41 de François Hollande est 
actuellement discuté dans le cadre du débat national sur la transition 
énergétique lancé fin novembre par le gouvernement. Ces pourparlers, 
prévus pour durer six mois, doivent déboucher sur une loi de 
programmation en septembre 2013.
 Fermeture de la centrale de Fessenheim
La promesse
"«Je fermerai la centrale de Fessenheim et je poursuivrai l’achèvement du chantier de Flamanville (EPR)». "
											
												Promesse à l'étude
												
											
Fin janvier, l’Élysée a redit sa volonté de
 fermer la centrale de Fessenheim «fin 2016, début 2017», un engagement 
déjà réaffirmé en septembre lors de la conférence environnementale. La 
future loi de programmation qui doit être déposée en septembre à l'issue
 du débat national sur la transition énergétique comportera une 
disposition sur la fermeture de la centrale alsacienne. L’achèvement du 
chantier de Flamanville est quant à lui prévu pour 2016.
 
Santé
Encadrement des dépassements d’honoraires
La promesse
"«Je sécuriserai l’accès aux soins de tous les Français en encadrant les dépassements d’honoraires.»"
											
												Promesse tenue
												
											
Après de longues négociations, les 
syndicats de médecins et la Sécurité sociale ont abouti à un accord sur 
l'encadrement des honoraires fin octobre 2012. Selon le contrat d'accès 
aux soins, qui entrera en vigueur le 1er juillet 2013, une consultation 
chez un spécialiste de secteur 2 - médecins fixant librement leurs 
honoraires - devra pas dépasser les 56 euros. Au-delà de 70 euros, le 
dépassement d'honoraires sera considéré comme "excessif", et le médecin 
s'exposera à des sanctions, qui pourront aller jusqu'au 
déconventionnement.
 Suppression du droit d’entrée dans le dispositif de l’AME
La promesse
«Je sécuriserai l’accès aux soins de tous les Français en (...) supprimant le droit d’entrée dans le dispositif de l’aide médicale d’État.»
											
												Promesse tenue
												
											
"En juillet 2012, le Parlement a voté la 
suppression de la franchise de 30 euros imposée en 2011 aux étrangers 
sans papiers bénéficiaires de l'Aide médicale d'État (AME). Un manque à 
gagner de 3 millions d'euros pour la Sécurité sociale."
 Création d’une assistance médicalisée pour la fin de vie
La promesse
"«Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité.»"
											
												Promesse pas encore tenue
												
											
"En décembre 2012, le professeur Sicard a 
remis à François hollande un rapport sur la fin de vie, préconisant la 
possibilité d'un geste médical permettant ""d'accélérer la survenue de 
la mort"" dans les cas les plus graves. Une recommandation reprise par 
l'ordre des médecins en février 2013."
 
Médias/Numérique
Désignation des responsables des chaines publiques de TV et de radio par une autorité indépendante
La promesse
«La désignation des responsables des chaînes publiques de télévision et de radio dépendra d’une autorité indépendante et non plus du chef de l’État ou du gouvernement».
											
												Promesse abandonnée
												
											
Jusqu’à ce jour, François Hollande n’a pas 
avancé sur cette question de l’indépendance des chaines publiques. Pire,
 il a lui-même désigné en janvier Olivier Schrameck, un ex-collaborateur
 de Lionel Jospin à Matignon, à la tête du CSA, semblant ainsi renier 
son engagement n°51. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault avait annoncé
 initialement une loi avant la fin de l’année 2012. Un recul que l’UMP 
n’a pas manqué de dénoncer, évoquant un décalage avec la «République 
exemplaire» prônée par le président pendant sa campagne. En 2007, 
François Hollande avait en personne dénoncé le caractère politique de la
 désignation par le président Chirac de Michel Boyon, lui-même directeur
 de cabinet de Jean-Pierre Raffarin à Matignon.
 Renforcement de la protection des sources journalistiques
La promesse
«Je préserverai l’indépendance de l’AFP et je renforcerai la loi sur la protection des sources».
											
												Promesse à l'étude
												
											
La nouvelle loi sur le secret des sources, 
qui est en cours de finalisation, doit remplacer le texte de 2010. 
L’avant-projet de loi prévoit, entre autre, des sanctions pécuniaires de
 30.000 à 75.000 euros, l’obligation d’obtenir le feu d’un juge 
d’instruction avant toute perquisition ou encore l’abandon du délit de 
recel. Si la loi de 2010 a permis des progrès en proclamant le principe 
de protection du secret des sources, elle autorise toutefois l’ouverture
 d’une enquête sur les sources si un «impératif prépondérant d'intérêt 
public» le justifie. En supprimant cette notion qui permet une 
interprétation très large, le nouveau texte réduit le champ des 
exceptions aux «infractions constituant une atteinte grave à l'intégrité
 physique d'une ou plusieurs personnes», terme beaucoup plus clair. La 
date de la présentation du projet de loi au Parlement n'est pas encore 
arrêtée.
 Remplacement de la loi Hadopi
La promesse
«Je remplacerai la loi Hadopi par une grande loi signant l’acte 2 de l’exception culturelle française, qui conciliera la défense des droits des créateurs et un accès aux œuvres par internet facilité et sécurisé».
											
												Promesse pas encore tenue
												
											
Depuis juillet, l’ancien patron de Canal +,
 Pierre Lescure, est à la tête d’une mission pour définir un «acte II de
 l’exception culturelle française». Ses membres ont présenté un premier 
aperçu de leurs réflexions début décembre. Trois chantiers ont été 
ouverts : le développement de l'offre culturelle légale, la rémunération
 des créateurs et la protection des droits d'auteur.
 
Religion
Inscription de la loi de 1905 sur la laïcité dans la Constitution
La promesse
«Je proposerai d’inscrire les principes fondamentaux de la loi de 1905 sur la laïcité dans la Constitution en insérant, à l’article 1er, un deuxième alinéa ainsi rédigé : « La République assure la liberté de conscience, garantit le libre exercice des cultes et respecte la séparation des Églises et de l’État, conformément au titre premier de la loi de 1905, sous réserve des règles particulières applicables en Alsace et Moselle».
											
												Promesse abandonnée
												
											
François Hollande a écarté cet engagement 
de campagne de la révision constitutionnelle engagée début mars. La 
décision du Conseil constitutionnel de débouter le 21 février 
l'Association pour la promotion et l'expansion de la laïcité, qui 
réclamait l'application, dans le Haut-Rhin, le Bas-Rhin et la Moselle, 
de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État, a pu jouer
 dans sa décision. Les Sages rappelaient en effet que la laïcité avait 
une valeur constitutionnelle, sauf dans ces trois départements. Ce qui 
rendait sans objet la promesse du président. 
 
Institutions
Réforme du statut pénal du chef de l’État
La promesse
«Je réformerai le statut pénal du chef de l’État»
- Promesse abandonnée"Une réforme permettant d'éventuelles poursuites contre le président pendant son mandat pour des crimes et délits détachables de sa fonction et qui auraient été perpétrés tant avant qu'après son élection exigeait de modifier l'article 67 de la Constitution, qui garantit actuellement l'immunité pénale du président. Mais l’hôte de l’Élysée a préféré y renoncer mi-mars, alors que la majorité n’affichait pas un visage uni sur cette question. "
Droit de vote aux élections locales aux étrangers
La promesse
«J’accorderai le droit de vote aux élections locales aux étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans».
											
												Promesse pas encore tenue
												
											
Sur ce sujet phare de la campagne 
présidentielle, François Hollande se voit contraint de temporiser. 
Jean-Marc Ayrault avait annoncé dans un premier temps qu'une loi serait 
votée en 2013, laissant entendre qu'une mise en œuvre de ce nouveau 
droit serait envisageable dès les municipales de 2014. Mais l'adoption 
de ce texte, ne peut se faire qu'à la majorité des trois cinquièmes des 
parlementaires réunis en Congrès en raison de son impact sur la 
Constitution. Or, l'UMP et une partie du centre étant résolument 
opposées à cette réforme, le gouvernement est contraint de chercher des 
alliés. Résultat, le droit de vote des étrangers a finalement été écarté
 par le président de la révision constitutionnelle engagée le 13 mars. 
Le PS promet cette réforme depuis 1981.
Non-cumul des mandats
La promesse
«Je ferai voter une loi sur le non-cumul des mandats».
											
												Promesse pas encore tenue
												
											
											
Le projet de loi destiné à mettre fin au 
cumul des mandat a été présenté le 3 avril en Conseil des ministres. Il 
prévoit qu'un parlementaire (député, sénateur ou parlementaire européen)
 ne pourra plus cumuler avec une fonction exécutive locale (maire, 
quelle que soit la taille de la commune, président de conseil général ou
 régional, président d'intercommunalité). François Hollande peut 
considérer que sa promesse n°48 est presque tenue, malgré la réticence 
des élus concernés et le risque de perdre un certain nombre de 
siègeslors d'élections partielles. La discussion parlementaire 
commencera le 3 juin, pour une adoption probable avant la fin de 
l'année. Il reste pourtant une inconnue : quand s'appliquera cette loi, 
une fois adoptée par les députés et sénateurs ? Flou sur la réponse, le 
président évoque "d'ici la fin de son mandat".
 Introduction d’une part de proportionnelle aux législatives
La promesse
«J’introduirai une part de proportionnelle à l’Assemblée nationale».
											
												Promesse pas encore tenue
												
											
											
La commission Jospin sur la «rénovation et 
la déontologie de la vie publique» préconisait début novembre que la 
proportionnelle concerne 10% au maximum des 577 députés, soit 58 élus. 
Actuellement, les députés sont élus au scrutin majoritaire uninominal à 
deux tours. Un système qui favorise la constitution de majorités 
solides, mais qui marginalise les petites formations politiques.
 Suppression du conseiller territorial
La promesse
«J’engagerai une nouvelle étape de la décentralisation en associant les élus locaux. Je ferai voter une loi sur le renforcement de la démocratie et des libertés locales. Elle prévoira notamment l’abrogation du conseiller territorial et la clarification des compétences.»
											
												Promesse tenue
												
											
											
La réforme des collectivités du 
gouvernement Fillon avait instauré des conseillers territoriaux siégeant
 à la fois aux assemblées régionale et départementale, devant être élus 
pour la première fois en 2014. Le Sénat, passé à gauche à l'automne 
2011, avait symboliquement voté en novembre de la même année son 
abrogation. En novembre 2012, l’Assemblée nationale vote à son tour leur
 suppression.
 Dix ans d’inéligibilité pour des élus condamnés pour corruption
La promesse
«Je porterai la durée d’inéligibilité des élus condamnés pour faits de corruption à dix ans».
											
												Promesse pas encore tenue
												
											
											
Empêtré dans l’affaire Cahuzac, François 
Hollande a dû improviser en urgence un panel de mesures visant à 
moraliser la vie politique. L’actuel texte de loi prévoit de rendre 
systématiquement inéligibles les élus condamnés pour fraude fiscale ou 
corruption. Mais la durée de cette inéligibilité n'est pas précisée. Par
 ailleurs, le caractère automatique de ce type de sanction pourrait se 
heurter à la jurisprudence du Conseil constitutionnel.
 Baisse du salaire du président et des ministres
La promesse
«Je réduirai de 30% la rémunération du président de la République et des ministres»
											
												Promesse tenue
												
											
											
C’est le premier engagement tenu par 
François Hollande. Au lendemain de son élection, le 17 mai, le tout 
nouveau conseil des ministres adopte la réduction de 30% du salaire du 
président et des ministres. Une mesure très symbolique pour le nouveau 
chef de l’État, alors que son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, avait 
augmenté son salaire net de 172% à son arrivée à l’Élysée.
 
Justice
Doublement du nombre de centres éducatifs fermés
La promesse
«Je doublerai le nombre de centres éducatifs fermés pour les mineurs condamnés par la justice en les portant à 80 durant le quinquennat».
											
												Promesse abandonnée
												
											
											
Malgré l’engagement de François Hollande, 
la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a annoncé début août à la
 surprise générale qu'elle suspendait la création prévue de 18 centres 
éducatifs fermés (CEF). Pour elle, ces structures, spécialisées dans la 
prise en charge des jeunes récidivistes, résulte d’un «fantasme». «Il 
faut arrêter de dire que c'est “la solution”», a-t-elle expliqué dans 
Libération. Créés par la droite il y a dix ans, puis adoubés par la 
gauche, les CEF, au nombre de 43 aujourd’hui, semblaient pourtant avoir 
acquis leur légitimité dans le paysage judiciaire. Pas encore 
définitivement enterrés, les CEF font actuellement l’objet d’une 
évaluation à la Chancellerie pour vérifier leur efficacité.
 Création de 1000 postes par an pour la justice, la police et la gendarmerie
La promesse
«Je créerai, chaque année, 1 000 postes supplémentaires pour la justice, la police et la gendarmerie».
											
												Promesse tenue
												
											
											
En nommant Manuel Valls Place Beauvau, 
François Hollande a voulu rompre avec l'angélisme souvent reproché à la 
gauche en matière de sécurité. Les zones prioritaires de sécurité (ZSP),
 lancées en septembre par le ministre de l’Intérieur, se verront allouer
 en priorité des moyens humains supplémentaires, parmi les 480 postes de
 policiers et de gendarmes créés en 2013. Le gouvernement prévoit 
également la création de 500 postes dans la justice en 2013. La promesse
 des 1000 postes est donc respectée.
 Réforme du Conseil supérieur de la magistrature
La promesse
«Je garantirai l’indépendance de la justice et de tous les magistrats : les règles de nomination et de déroulement de carrière seront revues à cet effet ; je réformerai le Conseil supérieur de la magistrature».
											
												Promesse à l'étude
												
											
											
Le gouvernement va soumettre au congrès en 
juillet une réforme de la Constitution, à travers quatre projets de loi,
 dont celui  d’une réforme du Conseil supérieur de la magistrature 
(CSM). Objectif du président : renforcer les prérogatives cette 
instance. L'exécutif devrait désormais obtenir le feu vert du CSM pour 
nommer un membre du ministère public, alors qu'il pouvait, jusque-là, 
choisir de s'écarter de l'avis du CSM, qui restait consultatif. Les 
instructions du garde des Sceaux dans des dossiers individuels seraient 
interdites.
Sécurité
Création de zones de sécurité prioritaires
La promesse
«Je créerai des zones de sécurité prioritaires où seront concentrés davantage de moyens.»
											
												Promesse tenue
												
											
											
Saint-Denis, Cayenne, Amiens, Vauvert…  
Quinze premières zones de sécurité prioritaires (ZSP) ont été lancées en
 septembre par le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. Un nouveau 
dispositif visant à juguler la délinquance dans des secteurs précis, 
mais avec des moyens constants. À l'occasion de cette première 
sélection, Beauvau a voulu établir un échantillon représentatif des 
diverses formes de délinquance en France. Cela va de la cité sensible de
 banlieue tombée sous la coupe de bandes au secteur rural confronté aux 
cambriolages. Mi-novembre, le locataire de la place Beauvau a annoncé le
 lancement de 49 nouvelles ZSP d’ici à septembre, ainsi qu’une nouvelle 
vague en 2014.
 
Politique étrangère
Retrait des troupes d’Afghanistan
La promesse
«J’engagerai un retrait immédiat de nos troupes d’Afghanistan : il n’y aura plus de troupes françaises dans ce pays à la fin de l’année 2012» Source : 60 engagements de François Hollande
											
												Promesse partiellement tenue
												
											
											
Les dernières troupes combattantes 
françaises ont quitté l’Afghanistan le 15 décembre 2012, deux ans avant 
le retrait définitif de la force internationale. Depuis, les 1500 
soldats restants – des formateurs et des logisticiens - quittent 
progressivement l'Afghanistan. Si ce rythme est maintenu, il ne restera 
plus dans le pays que 500 soldats français à l'été 2013, chargés 
d'assurer des missions de formation.
 
INTERVIEW - Pour Christopher 
Dembik, économiste chez Saxo Banque, l'endettement serait encore plus 
élevé que les 2031 milliards que l'Insee a annoncés mardi.
                        LE FIGARO - La dette continue d'augmenter. Peut-on aller loin comme cela?
Christopher DEMBIK - Oui, cela peut aller loin! On est sur une pente ascendante qui n'a pas de raison de s'inverser pour le moment, dans la mesure où il n'est pas prévu que le déficit public repasse nettement sous la barre des 3 % du PIB avant fin 2017. On le sait très bien, les objectifs de réduction du déficit du gouvernement ne seront pas tenus dans les années à venir, car ils reposent sur des prévisions bien trop optimistes concernant la croissance et les dépenses de l'État. Et encore, l'endettement public réel du pays n'est pas complètement connu. Si l'on tenait compte de tout ce qui est caché dans le millefeuille territorial, il serait encore plus élevé que les 2031 milliards que l'Insee a annoncés ce mardi. Tous débiteurs publics confondus, ce serait même un montant deux à trois fois supérieur dont il serait question.
Que faudrait-il faire pour enfin inverser la tendance?
Faire des réformes structurelles, en soi, cela ne veut rien dire. Il faut s'attaquer à des points précis. La Cour des comptes donne pratiquement toutes les recettes:
aller plus loin sur la durée de cotisation retraites,
agir sur le nombre de fonctionnaires,
baisser de nouveau les dotations de l'État aux collectivités locales,
modifier la carte hospitalière,
etc.
Le problème, on le sait, c'est que toutes ces réformes sont devenues impossibles à faire passer politiquement. Les Français et la majorité ne sont plus prêts au moindre effort.
Pourtant, la France n'a pas connu l'austérité ; les Français ont largement été épargnés par les aléas de la crise. En Espagne, de 2010 à 2013, les salaires réels ont baissé en moyenne de 7,3 %. Il n'en est rien en France. Encore cette année, ils ont augmenté en moyenne de 1,2 %. Il y a donc une réelle marge de manœuvre pour les réformes.
Les investisseurs ne risquent-ils pas de s'inquiéter de voir notre dette approcher des 100 % du PIB?
Pas pour l'instant, grâce à l'action que mène la BCE, et qui devrait se poursuivre encore deux ou trois ans. Si la Banque centrale européenne n'était plus garante des États, à ce moment-là, la France pourrait devenir aussi vulnérable sur les marchés que l'est l'Italie. Les Français doivent comprendre que nous vivons au-dessus de nos moyens. Lorsque la France dépense 100 euros, ses recettes ne lui permettent de couvrir que 80 % de ses dépenses. Ce n'est pas tenable à long terme. Il serait illusoire de croire que la protection fournie par la BCE a vocation à durer. Si ce n'est pas François Hollande, ce dossier sera sur la table de son successeur.
                 
Christopher DEMBIK - Oui, cela peut aller loin! On est sur une pente ascendante qui n'a pas de raison de s'inverser pour le moment, dans la mesure où il n'est pas prévu que le déficit public repasse nettement sous la barre des 3 % du PIB avant fin 2017. On le sait très bien, les objectifs de réduction du déficit du gouvernement ne seront pas tenus dans les années à venir, car ils reposent sur des prévisions bien trop optimistes concernant la croissance et les dépenses de l'État. Et encore, l'endettement public réel du pays n'est pas complètement connu. Si l'on tenait compte de tout ce qui est caché dans le millefeuille territorial, il serait encore plus élevé que les 2031 milliards que l'Insee a annoncés ce mardi. Tous débiteurs publics confondus, ce serait même un montant deux à trois fois supérieur dont il serait question.
Que faudrait-il faire pour enfin inverser la tendance?
Faire des réformes structurelles, en soi, cela ne veut rien dire. Il faut s'attaquer à des points précis. La Cour des comptes donne pratiquement toutes les recettes:
aller plus loin sur la durée de cotisation retraites,
agir sur le nombre de fonctionnaires,
baisser de nouveau les dotations de l'État aux collectivités locales,
modifier la carte hospitalière,
etc.
Le problème, on le sait, c'est que toutes ces réformes sont devenues impossibles à faire passer politiquement. Les Français et la majorité ne sont plus prêts au moindre effort.
Pourtant, la France n'a pas connu l'austérité ; les Français ont largement été épargnés par les aléas de la crise. En Espagne, de 2010 à 2013, les salaires réels ont baissé en moyenne de 7,3 %. Il n'en est rien en France. Encore cette année, ils ont augmenté en moyenne de 1,2 %. Il y a donc une réelle marge de manœuvre pour les réformes.
Les investisseurs ne risquent-ils pas de s'inquiéter de voir notre dette approcher des 100 % du PIB?
Pas pour l'instant, grâce à l'action que mène la BCE, et qui devrait se poursuivre encore deux ou trois ans. Si la Banque centrale européenne n'était plus garante des États, à ce moment-là, la France pourrait devenir aussi vulnérable sur les marchés que l'est l'Italie. Les Français doivent comprendre que nous vivons au-dessus de nos moyens. Lorsque la France dépense 100 euros, ses recettes ne lui permettent de couvrir que 80 % de ses dépenses. Ce n'est pas tenable à long terme. Il serait illusoire de croire que la protection fournie par la BCE a vocation à durer. Si ce n'est pas François Hollande, ce dossier sera sur la table de son successeur.
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