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(© DASSAULT AVIATION)
Sommaire:
A) - La vente de Rafale et d’une FREMM à l’Egypte confirmée par DCNS Dassault Aviation
B) - Un nouveau navire logistique pour les Australes et l’Antarctique - Mers australes
La FREMM Normandie © MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU
A) - La vente de Rafale et d’une FREMM à l’Egypte confirmée
C’est un contrat aussi inattendu qu’important pour l’industrie
française. Hier soir, François Hollande a confirmé la vente à l’Egypte
d’une frégate multi-missions et d’avions de combat Rafale. Le président
de la République a annoncé que le contrat serait signé lundi 16 février,
au Caire, par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Estimé à
5.2 milliards d’euros, il a été négocié en quelques mois seulement, les
premières discussions remontant à septembre dernier. Initialement,
l’Egypte aurait souhaité une seconde FREMM et un lot plus important de
missiles mais la facture, dépassant 7 milliards d’euros, était trop
élevée.
Une commande de quatre à six corvettes déjà signée en 2014
D’autant
que 2014 avait déjà été marquée par un important contrat entre les deux
pays, la marine égyptienne passant commande à DCNS de quatre corvettes
du type Gowind 2500 pour plus d’un milliard d’euros. La tête de série
est livrable à l’été 2017 par le site DCNS de Lorient, les trois autres
devant être réalisées en Egypte via un transfert de technologie. Le
contrat est, par ailleurs, assorti d’une option pour deux unités
supplémentaires, prévues pour être construites en France.
Ces
bâtiments de 102 mètres et 2700 tonnes en charge seront notamment
équipés de missiles surface-air VL Mica et de missiles antinavire Exocet
MM40, de torpilles MU90, d’un canon de 76mm, d’un système de combat
SETIS, d’un radar tridimensionnel (probablement un SMART-S), de
lance-leurres Sylena ainsi que de sonars Kingklip et Captas 2.
Gowind 2500 (© DCNS)
La frégate Normandie va changer de nationalité
S’y
ajoutera donc une FREMM, bâtiment nettement plus imposant avec ses 142
mètres et 6000 tonnes. Dotée d’un radar multifonctions Herakles, d’un
sonar de coque et d’un sonar remorqué (Captas 4), ainsi que d’un système
SETIS, cette frégate mettra en œuvre des missiles surface-air Aster 15,
des missiles antinavire Exocet MM40, un canon de 76mm, des torpilles
MU90 et un hélicoptère. Elle devra être livrée dès cet été afin de
répondre à la volonté du président égyptien d’en disposer pour conduire
la revue navale allant marquer début août la fin des travaux
d’élargissement du canal de Suez. Les délais étant trop courts pour une
construction neuve, il a été décidé de prélever la Normandie, seconde
FREMM française, qui devait être livrée fin 2014 à la Marine nationale.
Le bâtiment, actuellement à quai à Lorient, va être modifié par DCNS
pour répondre aux besoins et standards égyptiens. Les lanceurs Sylver
A70 conçus pour accueillir 16 missiles de croisière MdCN seront en outre
débarqués, cet armement n’étant pas vendu. L’un des grands enjeux enjeu
de la FREMM égyptienne sera la formation de son futur équipage, qui
sera probablement menée sous la houlette de DCI Navfco. La société
s’appuiera sans nul doute sur les marins français, qui ont mené à bien,
pendant plus d’un an, l’armement et la montée en puissance de la
frégate, aux côtés des équipes de DCNS.
La FREMM Normandie (© DCNS)
La Marine nationale se réorganise
Ce
prélèvement d’un bâtiment qui allait intégrer la flotte française va
imposer à la Marine nationale et à DCNS de se réorganiser. Concernant
les marins, l’équipage de la Normandie sera basculé sur la Provence,
actuellement en essais et dont la livraison est prévue en fin d’année.
Quant à celui de la Provence, il sera transféré sur la Languedoc, qui
est en achèvement à flot après sa mise à l’eau à Lorient en octobre
dernier. Afin de disposer au plus vite d’un noyau de deux FREMM à Brest,
où les frégates ont pour mission prioritaire de protéger les
sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, la Provence remplacera la
Normandie à la pointe Bretagne, alors qu’elle devait rejoindre Toulon
pour succéder au Montcalm. Puisque la base navale varoise devra attendre
2017 pour voir arriver sa première FREMM, en l’occurrence la Languedoc,
il a été décidé de prolonger le Montcalm d’au moins un an, sachant que
cette unité devait être retirée du service en 2016. Une mesure similaire
pourrait être adoptée pour le Jean de Vienne, la seconde frégate
varoise du type F70 ASM. Tout dépendra en fait du rythme de livraison
des FREMM suivantes. Interrogé en début de semaine par Mer et Marine, le
chef d’état-major de la marine, l’amiral Rogel, a indiqué que des
assurances avaient été prises auprès de DCNS pour qu’en cas de vente de
la Normandie, la cadence de production des FREMM soit accélérée. Avec,
comme objectif, que quatre frégates de ce type soient livrées d’ici la
fin 2016 et six d’ici la fin 2018.
La FREMM Normandie (© MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)
Modernisation et bond capacitaire
Grâce
à la « future ex-Normandie » et aux Gowind, la marine égyptienne va
profondément moderniser ses forces navales. Son corps de bataille est en
effet très vieillissant avec six anciennes frégates américaines, quatre
O.H. Perry mises en service en 1981 et 1982, ainsi que deux Knox datant
de 1973 et 1974. S’y ajoutent deux unités chinoises du type Jianghu I,
livrées en 1984 et 1985, ainsi que deux anciennes corvettes espagnoles
du type Descubierta, opérationnelles depuis 1984. Les nouveaux bâtiments
vont permettre à l’Egypte de renforcer significativement sa puissance
navale dans la région, tant pour des questions géopolitiques que
militaires, la sécurité des approches maritimes du pays, garantissant le
libre accès au canal de Suez, étant une impérieuse nécessité (le canal
constitue l’une des principales ressources de l’Egypte). On notera que
la FREMM et les Gowind, très polyvalentes, vont permettre à la marine
égyptienne de disposer de capacités anti-sous-marines de premier ordre.
Un domaine de lutte considéré comme crucial par Le Caire, qui a aussi
passé commande à l’Allemagne de deux sous-marins du type 209, dont la
livraison est attendue à partir de 2016 (l’accord a été conclu entre
Berlin et Le Caire en 2011).
Premier contrat export pour le Rafale
Le
contrat qui va être signé entre la France et l’Egypte va également
constituer la première commande export du Rafale. Un succès attendu
depuis longtemps par Dassault Aviation et ses partenaires, à commencer
par Thales, Safran et MBDA. Mais aussi 500 entreprises sous-traitantes
pour un programme générant quelques 7000 emplois. En service depuis 2001
dans l’aéronautique navale et depuis 2006 dans l’armée de l’Air,
l’avion de combat français a largement fait ses preuves sur les théâtres
d’opérations, de l’Afghanistan à l’Irak, en passant par la Libye et le
Mali. Unique en son genre, cet appareil totalement polyvalent, qui se
substitue à 7 types d’avions dans les armées françaises, peut remplir
tout type de missions : frappe au sol avec des bombes à guidage laser,
des missiles AASM et des missiles de croisière, attaque antinavire avec
l’Exocet AM39, défense aérienne avec les missiles Mica IM et ER, bientôt
complétés par le Meteor, et même frappes nucléaires avec l’ASMPA. Doté
d’une nacelle de désignation d’objectif et d’un canon de 30mm, le Rafale
est également apte aux missions de reconnaissance grâce au pod Reco NG,
ainsi qu’au ravitaillement en vol d’autres appareils. Continuant à
évoluer au fil du temps, avec de nouveaux équipements, les derniers
modèles intègrent le radar à antenne active RBE2 AESA. Salué par les
forces aériennes et les marines étrangères (notamment l’US Air Force et
l’US Navy) comme un appareil exceptionnel aux capacités remarquables, le
Rafale n’avait jusqu’ici jamais été vendu à l’export. Après les échecs
rencontrés en Asie dans les années 2000, qui s’expliquent logiquement
par l’intérêt des pays concernés à se placer sous la protection
américaine, l’occasion ratée au Maroc, dont la faute revient
probablement à l’Etat, avait été mal vécue. Quant au Brésil, les
annonces bien trop prématurées du président de l’époque, Nicolas
Sarkozy, n’ont fait qu’accentuer le sentiment d’un grave revers
commercial. Pourtant, les Brésiliens, en choisissant finalement le
Gripen NG, moins onéreux mais loin d’offrir les mêmes capacités que son
concurrent français, ont pris une décision assez « sage », le petit
chasseur suédois étant à la vérité bien suffisant pour des forces
aériennes qui ne sont pas amenées à se projeter sur de grands théâtres
internationaux.
Rafale Marine sur le Charles de Gaulle (© MARINE NATIONALE)
Les négociations s’éternisent avec l’Inde
Pour
le Rafale, la première bonne nouvelle est arrivée en janvier 2012
lorsqu’il a remporté l’appel d’offres lancé par l’Inde pour un programme
de 126 avions. Le « contrat du siècle », évalué à quelques 20 milliards
de dollars, pour lequel les négociations se poursuivent mais
s’éternisent, ce qui suscite quelques inquiétudes. Les discussions,
difficiles, portent sur les aspects liés au transfert de technologie,
108 des 126 appareils devant être réalisés localement, où il convient de
réunir les compétences et savoir-faire nécessaires. Dassault espère que
cette commande géante sera notifiée d’ici 2016. Au-delà de l’Inde, il y
a également différents prospects, comme les Emirats Arabes Unis, avec
là aussi des négociations complexes depuis 2009, ou encore le Qatar,
avec lequel les échanges sont en cours.
Conjonction de facteurs conduisant au succès
En
devenant le premier client international du fleuron de l’aéronautique
militaire française, l’Egypte (qui utilise des avions de Dassault depuis
les années 70 avec le Mirage 5, l’Alpha Jet et le Mirage 2000) incitera
peut être d’autres pays à lui emboiter le pas. C’est en tous cas ce
qu’a espéré hier François Hollande. Le chef de l’Etat a redit le besoin
urgent de l’Egypte à se doter de moyens lui permettant d’assurer sa
défense face aux menaces auxquelles elle est confrontée. Une exigence à
laquelle la France a répondu avec des matériels qui ont séduit le
maréchal Abdel Fattah al-Sissi. Au-delà des excellentes relations entre
Paris et Le Caire, la dimension politique étant essentielle dans ce type
de marché, il faut dire qu’en ce qui concerne le Rafale, l’avion
français a marqué des points ces derniers temps. Il y évidemment ses
performances en opérations, mais aussi les difficultés que des pays du
Moyen-Orient ont eu avec les Etats-Unis pour utiliser du matériel
américain dans des opérations n’ayant pas l’assentiment de Washington.
D’après certains observateurs, il en a résulté la conviction, dans
plusieurs capitales arabes, que faire affaire avec les Français était un
atout en matière de souveraineté. A ces éléments positifs s’ajoute
l’engagement de Jean-Yves Le Drian, unanimement salué par les
industriels, pourtant rarement du même bord politique, comme un ministre
extrêmement actif dans le soutien à l’export. La France récolte aussi
les fruits de plusieurs décennies de coopération avec de nombreux pays, y
compris en matière de formation. Ainsi, plusieurs générations
d’officiers ont appris leur métier avec les armées françaises et
arrivent aujourd’hui à des postes de haute responsabilité. C’est donc un
ensemble de facteurs qui contribue aux succès commerciaux.
Chaine de production Rafale (© DASSAULT AVIATION)
Compenser la baisse des livraisons aux forces françaises
Pour
la France, les ventes de Rafale à l’export sont en tous cas une
priorité et, avec le retard de la conclusion du programme indien, la
signature d’un contrat avec l’Egypte est une incroyable aubaine pour
l’industrie et l’Etat. Afin de respecter financièrement la loi de
programmation militaire (2014-2019), le ministère de la Défense avait en
effet anticipé les succès à l’export. Ainsi, à compter de 2016, il est
prévu de réduire les livraisons de Rafale aux forces françaises, soit 6
appareils par an au lieu de 11, seuil limite sous lequel Dassault
Aviation assure ne pouvoir descendre. Pour assurer le différentiel, il
était prévu qu’environ 5 avions soient chaque année, jusqu’à la fin de
la LPM au moins, destinés à des clients étrangers. On pensait alors aux
18 Rafale indiens. Sauf que ceux-ci tardent et vont donc être
opportunément remplacés dans la chaîne de production par des avions
égyptiens. On ne sait pas, pour l’heure, comment va exactement se
réorganiser Dassault. Seule certitude : l’Egypte commande 24 Rafale et
elle les veut très rapidement. Un étalement des livraisons sur 5 ans
est-il jouable ? Faudra-t-il aller plus vite ? Quid également du plan de
charge si une autre commande export vient se juxtaposer ? Faudra-t-il
encore réduire les livraisons aux forces françaises ? La cadence de
production peut-elle être augmentée ? On devrait, assez rapidement, y
voir plus clair.
Le malaimé enfin salué sur ses terres…
En
attendant, le Rafale, qui fait depuis ses débuts l’objet en France de
quantités de critiques, souvent aussi stupides qu’injustifiées, devrait
normalement sortir du purgatoire. Malaimé dans un seul pays, celui qui
l’a vu naître, ce superbe avion, fierté des industriels et des
militaires, va peut-être, enfin, trouver grâce aux yeux du grand public
et de la presse généraliste. Toujours un brin vachard, de nombreux media
ne manquaient pas hier soir de lancer des piques sur le prix de l’avion
et le temps qu’il aura fallu pour le vendre à l’export. Mais, dans le
même temps, la bonne nouvelle et les performances du Rafale ont été
unanimement saluées. C’est déjà un beau progrès…
DCNS Dassault Aviation
© IPEV
B) - Un nouveau navire logistique pour les Australes et l’Antarctique
La Marine nationale et les Terres Australes et Antarctiques Françaises
s'allient pour construire un bateau dédié à la logistique et les
missions de souveraineté en océan Indien, dans les Australes et en
Antarctique. « Le patrouilleur Albatros de la Marine nationale, dédié à
la surveillance des eaux australes, sera désarmé en juillet prochain. Le
ravitailleur Astrolabe qui effectue la desserte de la base de Dumont
d’Urville en Terre Adélie va perdre son certificat de franc-bord en
2017. Deux bateaux sortent de flotte dans notre zone d’intervention et
il n’y a pas de remplaçant prévu. D’où notre idée de construire un
bateau neuf qui puisse mutualiser les moyens et effectuer ces deux
missions », constate Christophe Jean, secrétaire général des TAAF.
L'Albatros est retiré du service actif cet été (MARINE NATIONALE)
La
zone de juridiction des TAAF est immense. Sur un gradient allant de
15°à 75° sud, elle englobe les îles subantarctiques (Crozet, Kerguelen,
Saint-Paul-et-Amsterdam), les Iles Eparses (Tromelin, Glorieuses, Juan
de Nova, Bassas de India, Europa) et les bases françaises de
l’Antarctique (Dumont d’Urville et Concordia), ainsi que les immenses
zones économiques exclusives et les aires marines protégées s’y
trouvant. Outre les missions scientifiques et les programmes de
conservation menés dans les aires marines protégées, la zone est
hautement stratégique, tant d’un point de vue économique (pêche à forte
valeur ajoutée de la légine et du thon tropical, gisement gazier dans le
canal du Mozambique) que géopolitique (présence dans l’océan Indien et
dans les zones polaires).
Les cinq districts des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF)
Pour
surveiller cette gigantesque étendue et y assurer les missions de
souveraineté aussi bien que la logistique des bases, les TAAF disposent
actuellement de moyens nautiques en propre : le Marion Dufresne, qui
effectue, quatre fois par an, la desserte des îles subantarctiques et,
très ponctuellement (et à la demande des forces armées de la zone de
l’océan Indien), celui des îles Eparses. L’Astrolabe, ancien navire
offshore armé par P&O et géré par l’Institut Polaire Paul-Emile
Victor, opère le ravitaillement de Dumont d’Urville au départ de Hobart
durant l’été austral. S’ajoute également la Curieuse, qui passe l’été
austral à Kerguelen pour y transporter les scientifiques entre les îles
de l’archipel, ainsi que des petits moyens nautiques à poste à
Port-aux-Français. Enfin, l’Osiris, un ancien bateau de pêche saisi en
2003 et affrété à l'année auprès du GIE Protection Légine et Ressources
Halieutiques qui regroupe les armements de pêche à la légine, effectue
des patrouilles de surveillance des pêches dans les Australes. Il
devrait sortir de flotte en 2016.
Le Marion Dufresne (MICHEL FLOCH)
Le patrouilleur Osiris (STEPHANE BOMMERT)
Il y a ensuite les moyens de la Marine nationale
qui a deux frégates de surveillance basées à la Réunion : le Nivôse
(actuellement en cale sèche après l’incendie dont il a été victime fin
septembre) et le Floréal. Ces deux bâtiments patrouillent dans
l’ensemble de la zone des océans Indien et Austral. Ils ne sont pas
spécifiquement dédiés à la zone des TAAF puisqu’ils participent
régulièrement à d’autres missions militaires, comme par exemple
l’opération Atalante de lutte contre la piraterie dans le golfe d’Aden.
La marine dispose également du patrouilleur Le Malin, ancien palangrier
saisi en 2004, qui effectue des missions de surveillance des pêches dans
la zone Réunion/Mayotte/Eparses. Enfin, le bâtiment de transport léger
La Grandière, qui devrait être désarmé en 2017, intervient
ponctuellement dans cette même zone. Pour le remplacer, la Marine
nationale souhaite qu'un quatrième bâtiment multi-missions (B2M) soit
construit et basé à la Réunion (les trois premiers seront positionnés en
Nouvelle-Calédonie, aux Antilles et en Polynésie).
La FS Floréal (MARINE NATIONALE)
Le patrouilleur Le Malin (MICHEL FLOCH)
Le batral La Grandière (PATRICK SORBY)
« Face à ces différentes sorties de flotte, nous
avons réfléchi, avec la Marine nationale, à la meilleure solution. Nous
avons constaté que le ravitaillement logistique de Dumont d’Urville
occupe le bateau cinq mois par an. Il reste donc 7 mois qui peuvent
être consacrés à des missions de souveraineté et de logistique au
départ de la Réunion. Nous avons, par conséquent, décidé de lancer le
projet d’un navire neuf qui serait armé par des équipages de la Marine
et qui effectuerait l’ensemble de ces missions ».
Le
futur navire sera acheté par les TAAF et l’IPEV, la marine fournira
l'équipage et effectuera son maintien en condition opérationnelle.
« Nous portons ce projet qui s’élève à 60 millions d’euros et sommes en
discussions avec les banques. L’emprunt sera contracté solidairement
avec l’IPEV ». Le cahier des charges de ce bateau qui devra être très
polyvalent est actuellement en cours de définition, « avec l’aide
précieuse de l’équipage de l’Astrolabe. Nous sommes en train de définir
les exigences en termes de motorisation, de coque et de logistique pour
les missions diverses qu'il aura à mener ». L’appel d’offres et le choix
du chantier devrait être effectués dans l’année. Le nouveau bateau
devra être à Hobart en octobre 2017.