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mars 25, 2015

Loi renseignement, le débat "confiance" + 110 propos du sénat (terrorisme) !

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.

Loi Renseignement : le compte rendu des débats en direct


Le projet de loi sur le renseignement, qui va l'égaliser des pratiques existantes des services français et étendre considérablement les écoutes et interceptions, arrive bientôt devant le Parlement. Il déclenche de nombreuses critiques et inquiétudes. 

Ce mardi, la Quadrature du Net et les autres associations réunies au sein de l'Observatoire des Libertés et du Numérique (le Cecil, Creis-Terminal, la Ligue des droits de l'Homme, le Syndicat de la magistrature, le Syndicat des Avocats de France et donc LQDN), publient un communiqué, dont voici un passage: "«Pas de moyens d'exception»: sonoriser des espaces privés, capter des images, accéder en temps réel aux données de connexion internet ou installer des dispositifs de recueil des communications couvrant de larges périmètres de l'espace public suivant la technique du chalutier (en jetant son filet au large, pour faire le tri ensuite): voilà donc des dispositifs qui ne constituent pas «des moyens d'exception»: faudrait-il donc admettre qu'ils relèveront dorénavant du quotidien le plus banal? «Pas de surveillance généralisée des citoyens»: au prétexte de la lutte légitime contre le terrorisme, le projet déborde largement hors de ce cadre. Il prévoit que les pouvoirs spéciaux de renseignement pourront être mis en œuvre pour assurer, notamment, «la prévention des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique». Au nom de la lutte contre le terrorisme, ce sont les mouvements de contestation sociale qui pourront faire l'objet de cette surveillance accrue. L'ensemble des citoyens constituera ainsi la cible potentielle du contrôle, à rebours de ce qui est affirmé." 

"Contrôle occulte des citoyens"
Les associations de défense des libertés soulignent la faiblesse des limites imposées aux surveillants auxquels on va donner des pouvoirs énormes, pour noter: 

"Ce projet de loi installe un dispositif pérenne de contrôle occulte des citoyens dont il confie au pouvoir exécutif un usage quasi illimité. Il est à ce titre inacceptable." 

Inquiétudes disproportionnées de "droits de l'hommistes", angélisme face aux dangers terroristes, répondront les promoteurs de ce projet de loi? On retrouve pourtant ces critiques parmi de nombreuses personnalités qualifiées quant à la sécurité, comme le juge antiterroriste Marc Trévidic. Comme le signalait ZDNet le 19 mars, ce magistrat a déclaré à L'Express: 

"Ne mentons pas aux Français en présentant ce projet comme une loi antiterroriste. Il ouvre la voie à la généralisation de méthodes intrusives, hors du contrôle des juges judiciaires, pourtant garants des libertés individuelles dans notre pays." 

Enfin on trouve même de dangereux rêveurs pour critiquer le projet de loi chez... des policiers, en l'occurrence le syndicat CGT-Paris Police, qui a publié le 23 mars un communiqué titré "Projet de loi sur le renseignement: La liberté d’être surveillé et de ne plus manifester!" 

Et le respect de la vie privée?
Ce syndicat de policiers dénonce "une loi qui ne va pas seulement concerner le terrorisme, la prolifération d’armes de destruction massive ou encore la contre-ingérence, mais qui va se glisser dans des domaines plus variés tels que les 'intérêts majeurs de politique étrangère' et les 'violences collectives pouvant porter gravement atteinte à la paix publique'. 

Que viennent faire ces deux catégories dans la lutte contre le terrorisme ? 

Quel rapport ont-elles avec la mort de journalistes, de personnes en raison de leur religion ou de nos collègues ? 

Qui va définir la nature de ces 'intérêts majeurs' ou décider de ce qu’on doit considérer comme 'violences collectives'? 

Une simple manifestation ne pourrait elle pas être classée dans cette catégorie, vu le 'risque' inhérent de ce genre de rassemblement qu’il tourne mal ? 

Toute personne participant à un rassemblement pourrait être mise sur écoute ?

Réalisez-vous ce que ça implique quant au respect de la vie privée ?!" 

Enfin, pour ajouter encore à l'inquiétude, on apprend aujourd'hui que les députés vont entendre, à huis clos (le 1er avril pour faire croire à une mauvaise blague?), l'entreprise Blue Coat, dont les machines ont servi notamment en Syrie et en Birmanie à la surveillance de masse sur Internet. Pour rassurer quant aux futures "boîtes noires" annoncées, c'est mal engagé...

SECURITE INTERIEURE 

Loi renseignement : de la Quadrature au syndicat CGT Paris de la police, de nombreuses critiques
Source, journal ou site Internet : ZDnet Blogs
Date : 24 mars 2015 

 

Projet de loi renseignement : le secteur numérique craint la perte de confiance

 Le 9 avril, sept hébergeurs français ont menacé le gouvernement de s’expatrier que si le projet de loi sur le renseignement passait en l’état. Seuls ou au travers de leurs associations, les opérateurs télécoms, éditeurs de logiciel et acteurs du service ont tous exprimé de fortes inquiétudes face au texte dont l’examen à l’Assemblée nationale débute le 13 avril.

Alors que le projet de loi relatif au renseignement est débattu par les parlementaires, la cohorte des opposants au texte gonfle à vue d’œil. Et les acteurs économiques directement concernés, notamment les opérateurs télécoms et les hébergeurs, exposent tous leurs lourdes inquiétudes. "Le projet de loi du gouvernement est non seulement liberticide, mais également antiéconomique, et pour l’essentiel, inefficace par rapport à son objectif". Cette phrase résume la pensée exprimée par sept hébergeurs français dont les deux plus importants, OVH et Gandi, dans un communiqué commun publié en ligne le 9 avril.

OVH et Gandi  menacent de partir
Sans remettre en cause la nécessité de "doter la France des moyens de renseignement nécessaires pour lutter contre le terrorisme", le texte ajoute à l’atteinte à la liberté et à la vie privée des utilisateurs d’Internet — que les opposants de la première heure mettent en avant —, l’inefficacité technique et le danger économique du projet de loi. Pour les sept sociétés, "une organisation terroriste bien structurée saura échapper à ces mesures".

En revanche, l’obligation faite aux entreprises d’installer les désormais fameuses "boîtes noires" et leurs algorithmes susceptibles d’intercepter tout échange électronique pourrait fortement ébranler la confiance des clients sur laquelle toute leur activité repose. "Les entreprises et les particuliers choisissent un hébergeur sur des critères de confiance et de transparence, qu’il ne sera plus possible de respecter car seuls les services de l’État auront, directement ou indirectement, le contrôle et la connaissance de ces données".

Orange exprime ses craintes techniques et commerciales 
La confiance, pilier du modèle économique numérique, est au cœur des inquiétudes du secteur. En première ligne, l’opérateur historique Orange, dont l‘État détient 25 % du capital, reste officiellement en retrait. Mais il exprime néanmoins quelques inquiétudes, même au travers de ses déclarations officielles : "A ce stade, Orange examine avec attention plusieurs aspects du texte : la faisabilité technique des mesures envisagées, leur coût, le fait qu’elles soient parfaitement encadrées juridiquement et, enfin, le fait qu’elles ne transfèrent pas la responsabilité sur les FAI. […] Nous restons attentifs à ce que les mesures ne remettent pas en question la confiance établie entre l’opérateur et ses clients notamment dans le domaine du secret des correspondances et de la protection données personnelles. […] Orange tient à préciser que les mesures devraient s’appliquer à tous les acteurs du numérique et en particulier les acteurs d’Internet."

Le 7 avril, Stéphane Richard, PDG d’Orange, répondant à une question sur le sujet à l’occasion de son audition par la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale (1’24’’) a aussi confié d’autres inquiétudes. "Évidemment, nous sommes toujours assez réticents à l’idée de voir s’installer dans nos réseaux, et dans nos équipements, des équipements étrangers à l’entreprise. C’est un risque de rupture de la capacité de maintenance et d’architecture cohérente d’un réseau. […] Avoir dans nos propres réseaux des équipements que nous n’opérons pas, qui sont opérés par des personnels extérieurs à l’entreprise, c’est un sujet qui est quand même très compliqué. […] C’est un enjeu de sécurité majeur. On ne peut que le comprendre. Après, dans les solutions techniques qui sont mises en œuvre, bien sûr qu’il faut avoir des protections nécessaires au respect de la vie privée. Et je pense que c’est plus dans la mise en œuvre et l’exécution que dans les dispositifs eux-mêmes qu’on pourra rechercher ces équilibres, qui ne sont quand même pas toujours faciles."

Le Syntec numérique réclame un filtre judiciaire
Dès la publication du texte du projet de loi le 18 mars, le Syntec numérique avait réagi sur son site souhaitant entre autres "rappeler son attachement à de grands principes fondateurs, comme la nécessité d’un filtrage par le juge judiciaire, garant des libertés individuelles et des intérêts de la Nation. C’est un élément clé de l’attractivité de notre territoire." L’interception de données sans intervention d’un juge est un autre des points de tension du projet de loi. En guise de conclusion au communiqué, Guy Mamou-Mani, Président de Syntec numérique insistait : "Si la sécurité des citoyens est indispensable, elle ne peut se faire au détriment des libertés fondamentales de la Nation. Une approche réussie de la cybersécurité nécessite une approche globale et européenne. […] Nous rappelons que les mesures existantes donnent déjà des prérogatives extrêmement larges aux services concourant à la sécurité de la nation".
L’Afdel craint la création d’un "marché gris"

L’Afdel, une association qui regroupe les éditeurs de logiciels en France, avait elle aussi très tôt exprimé sa désapprobation et de fortes craintes d’un impact négatif en particulier sur les acteurs Internet : "Si l’Afdel a bien noté le progrès que constitue la perspective de légalisation de certaines pratiques de renseignement auparavant conduites en dehors du cadre de la loi, elle n’en a pas moins relevé la perspective de massification des nouveaux dispositifs d’interceptions envisagés (branchement en temps réels, technologies de big data)". Rappelant par ailleurs que "les plateformes numériques vraisemblablement visées par ces dispositifs, qu’ils soient des acteurs français, européens ou extra-européens, sont confrontées à la diversité des approches de ces sujets par les administrations des pays concernés."

En outre, l’AFDEL évoquait des "risques de création d’un "marché gris" des solutions de communication en ligne échappant au contrôle des autorités de renseignement. […] Les enjeux économiques doivent impérativement, sans porter atteinte à l’efficacité de la lutte antiterroriste en France, être pris en compte dans les discussions. À ce stade (18 mars 2015, ndlr), l’Afdel craint que cette loi qui s’inscrit dans un cadre extra-judiciaire, ne vienne porter atteinte à la confiance dans les technologies et solutions numériques et donc à la compétitivité et à l’attractivité françaises." 

Emmanuelle Delsol 

 

 



Une commission d’enquête du Sénat fait 110 propositions pour combler les lacunes de la lutte contre le djihadisme. Elle propose surtout plus de moyens humains pour le renseignement, des formations à la détection de la radicalisation pour les acteurs de terrains ou de rendre plus facile les signalements sur le net. Mais les groupes UMP et UDI-UC se désolidarisent du rapport.

Le sujet est large. Les réponses sont multiples. La commission d’enquête du Sénat sur l’organisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes en France et en Europe présente ses conclusions ce mercredi. Co-présidée par la sénatrice UDI Nathalie Goulet et l’UMP André Reichardt, avec pour rapporteur le sénateur PS Jean-Pierre Sueur, ce rapport de 440 pages dont 180 d’annexes, fait 110 propositions. Son titre : « Filières djihadistes : pour une réponse globale et sans faiblesse ».

Mais six heures après la présentation à la presse du rapport, les groupes UMP et UDI-UC du Sénat s'en sont désolidarisés par un communiqué, exprimant leur « désaccord avec le rapport Sueur » où « il manque des aspects essentiels » (voir plus bas). Le rapport a pourtant été adopté à l’unanimité…

De « gros problèmes » dans le renseignement

Essentiellement techniques, le rapport propose notamment de renforcer les moyens humains des services de renseignement pour combler ses « lacunes » selon Jean-Pierre Sueur. Certains services « sont rapidement arrivés aux limites de leurs capacités humaines et techniques » souligne le rapport. Le rapporteur évoque même de « gros problèmes » à certains niveaux, notamment sur « le lien entre la base et le sommet » du renseignement. Des considérations liées à l’affaire Merah.

Depuis le mois d’octobre, la commission d’enquête sénatoriale a rencontré environ 70 personnes, dont cinq ministres (le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, la garde des Sceaux Christiane Taubira et la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud Belkacem) et les services de renseignement (DGSE, DGSI, DRM ainsi que Tracfin). Les sénateurs ont pu s’entretenir avec le numéro 1 de la CIA, John O.Brennan, lors d’un déplacement aux Etats-Unis. Ils se sont rendus en Turquie, où le problème de coopération avec les autorités Turques a été abordé. Les sénateurs ont également visité un camp de réfugiés à la frontière turco-syrienne.

L'intégralité du rapport :


Le constat d’abord. En mars 2015, on compte exactement 1432 français partis en Syrie ou en Irak, dont 413 effectivement dans les zones de combat. Un chiffre en augmentation. « La situation est grave. Il y a beaucoup à faire », note Jean-Pierre Sueur. Le rapport fait le constat d’un certain retard de la France dans son action. « Il a fallu attendre le printemps 2014 pour que soit mis en place un plan anti-jihad comprenant notamment l’instauration d’un point de contact pour les familles souhaitant signaler la radicalisation d’un proche », alors que l’accélération des départs avait commencé en 2012.

« Prévenir la radicalisation »

- C’est la proposition numéro 1 des sénateurs : mettre en place des actions obligatoires « de formation à la détection de la radicalisation, à destination des acteurs de terrain » (personnels enseignants, conseillers d’éducation, personnels de l’aide sociale à l’enfance, éducateurs sportifs, assistants sociaux, personnels pénitentiaires, etc).
- Le rapport propose de renforcer les moyens du Centre national d’assistance et de prévention de la radicalisation (CNAPR) pour faire fonctionner le service 24 heures sur 24.
- Le CNAPR pourrait aussi être chargé « d’élaborer des programmes de contre-discours adaptés aux différents profils visés » avec  diffusion notamment via les réseaux sociaux.
- Autre proposition : « Introduire un programme d’enseignement laïc du fait religieux dans le cadre scolaire ».

« Renforcer la coordination et les prérogatives des services antiterroristes »

- Le rapport propose de tripler rapidement les effectifs du bureau du renseignement pénitentiaire par « la création d’au moins 100 postes ».
- La proposition numéro 20 est d’augmenter les moyens humains et matériels du service central du renseignement territorial.
- La commission d’enquête propose aussi de créer « des task forces » permettant aux services de sécurité de mettre leurs moyens en commun et de partager leurs informations.
- Autre idée : ouvrir l’accès des fichiers de police et de justice « aux services de renseignement qui n’y ont pas actuellement accès, dans les conditions définies par la CNIL ».

« Contrer le djihad médiatique »

 - Les sénateurs proposent « d’imposer aux acteurs d’Internet de permettre aux internautes de signaler des messages contraires à la loi en un seul clic ».
- Doter le service chargé de la lutte contre la cybercriminalité (l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication) de 80 personnes supplémentaires.

« Tarir le financement du terrorisme »

- C’est la proposition 46 : « Doubler les effectifs de Tracfin affectés à la lutte contre le financement du terrorisme ».
- Les sénateurs proposent aussi de « revoir le cadre juridique de la pratique du financement participatif (crowdfunding) ».

« Mieux contrôler les frontières de l’Union européenne »

- C’est une des propositions fortes du rapport : « Instaurer des contrôles systématiques aux frontières de l’espace Schengen sur la base de critères appliqués uniformément dans tous les Etats membres ».
- Les sénateurs souhaitent « augmenter les effectifs de la police de l’air et des frontières ».
- « Créer un corps de garde-frontières européens chargé de venir en soutien » aux services des Etats membres.
- Autre proposition : rétablir la vérification de concordance documentaire au moment de l’embarquement des vols aériens.
- « Adopter le plus rapidement possible la directive européenne sur le PNR ».

« Adapter la réponse pénale et carcérale »

- Les sénateurs proposent de « former les élèves magistrats aux phénomènes de radicalisation ».
- La proposition 89 vise à « renforcer la procédure d’agrément des aumôniers de prisons ».
- Le rapport propose d’isoler les individus radicalisés en prison, dans la limite de 10 à 15 personnes. Une mesure déjà prévue par Christiane Taubira, ministre de la Justice.
- Dernière proposition : « Enregistrer dans un fichier les personnes condamnées pour des actes de terrorisme ».

Ce qui n’a pas été retenu dans le rapport :

D’autres propositions n’ont en revanche pas été retenues. Les membres de la commission n’ont pas été en accord sur tous les sujets, loin de là. Les sénateurs UMP ou UDI auraient souhaité rendre obligatoire les sermons en français dans les mosquées. Une telle proposition serait anticonstitutionnelle, selon Jean-Pierre Sueur. Il faudrait aussi dans ce cas interdire la messe en latin dans les églises ou l’hébreu dans les synagogues, selon le sénateur PS.
Un amendement de Nathalie Goulet sur « la clarification des circuits financiers du Halal » a aussi été rejeté. « Ça dégage beaucoup d’argent. Il ne serait pas imbécile qu’une petite partie de cet argent soit prélevée pour former les aumônier musulmans », affirme l’UMP Alan Reichart.

Autre désaccord : la droite sénatoriale aurait voulu lancer la réflexion sur « l’organisation de l’Islam en France. On ne peut pas en faire abstraction. On dit que le CFCM n’est pas tout à fait représentatif, ça ne le fait pas », lance André Reichardt. Le groupe communiste aurait aussi souhaité des propositions sur le sujet. Pour le rapporteur Jean-Pierre Sueur, ce n’est pas le rôle de l’Etat de se mêler de cette organisation.

D’autres sénateurs ont défendu, sans être suivi dans le rapport, des propositions plus fortes sur le plan de la prévention et des stigmatisations. « Il y au niveau mondial une humiliation des musulmans. Il y a une frustration quand on n’est pas dans l’emploi. Daesh recrute plus que les entreprises françaises », lance Bariza Khiari, sénatrice PS de Paris. La sénatrice EELV Esther Benbassa pointe « les problèmes de discrimination ». Elle souhaite l’instauration de statistiques ethniques pour mieux mesurer le problème et y répondre. La sénatrice du Val-de-Marne attendait des réponses pour « éviter les contrôles au faciès ». Elle propose aussi une « formation des imams » avec « l’ouverture d’un institut de théologie musulmane ». Selon Esther Benbassa, « notre société a fabriqué des djihadistes. (…) Il manque dans ce rapport toute la partie prévention. Le juridique ne suffit pas à porter des solutions à des maux. Ce n’est pas en mettant en prison les djihadistes qu’on réglera le problème ». « Notre projet n’est surtout pas de faire un patriot act à la française », souligne pour sa part Jean-Pierre Sueur, « mais d’agir sans faiblesse contre ce mal, dans le respect du droit ».

 François Vignal

 

décembre 16, 2014

Drone attitude et l'Etat tax

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La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) vient de publier une courte notice rappelant dix principes de base à respecter lorsqu’on veut faire voler son drone en toute légalité. Signe d’un effort bienvenu de simplification, ce document de deux pages pourrait d’ailleurs se retrouver prochainement dans les boîtes de drones neufs.

En avril dernier, la députée Virginie Duby-Muller se plaignait auprès du gouvernement de la trop grande complexité des règles applicables aux drones de loisirs. « La réglementation est en effet très stricte mais aussi particulièrement complexe, écrite dans un jargon issu du monde aéronautique ce qui la rend quasiment incompréhensible pour le grand public, déplorait l’élue UMP au travers d’une question écrite. De plus, la prise de photos aériennes est soumise à autorisation et peut tomber sur le coup de la législation sur les données personnelles. »

Bref, pas simple de s’y retrouver, comme nous l’avait expliqué l’avocat Julien Brochot (voir notre interview). En guise de réponse, le ministère de l’Écologie a expliqué la semaine dernière à la députée qu’une page Internet avait été spécialement mise en place « afin de rappeler aux utilisateurs de drones professionnels et aux amateurs les exigences principales qui leur sont applicables, les démarches administratives à suivre, ainsi que les sanctions administratives et pénales qu'ils encourent en cas de manquement à la réglementation en vigueur ».

La DGAC dévoile sa notice, articulée autour de 10 règles clés

Ségolène Royal précisait surtout qu’une « réflexion » était « actuellement en cours entre la DGAC, la CNIL et des constructeurs de drones destinés à un usage de loisir, afin que les constructeurs intègrent à la notice d'emploi ou aux emballages de leurs drones vendus en France, des éléments d'information visant à rappeler aux utilisateurs de ces drones les règles de sécurité applicables ».

De fait, les choses étaient déjà bien avancées. Vendredi, la DGAC a effectivement mis en ligne la fameuse notice sur les « règles d’usage d’un drone de loisir » (PDF). Ce document de deux pages « rappelle aux utilisateurs, dans un format court et simple, ce qu’ils ont le droit de faire ou non et qu’il existe un espace aérien dans lequel on ne fait pas ce qu’on veut » explique l’institution, qui ambitionne d’éviter ainsi certaines imprudences et négligences.




Assurer la sécurité des personnes et des autres aéronefs est DE votre responsabilité 

Je ne survole pas les personnes
J’utilise mon drone en veillant à ne pas mettre en danger les personnes et les véhicules à proximité. Je ne les survole pas et conserve une distance minimale de sécurité. Je reste bien éloigné de tout rassemblement de personnes.

Je fais toujours voler mon drone à une hauteur inférieure à 150m

Je respecte toujours cette hauteur maximale afin de limiter les risques de collision entre mon drone et un aéronef. Dans tous les cas, je n’entreprends pas un vol ou j’interromps un vol en cours, si un aéronef se trouve à proximité.

Je ne perds jamais mon drone de vue

Je conserve mon drone à une distance telle qu’il reste facilement visible à l’oeil nu et je le garde à tout instant dans mon champ de vision. Les vols en immersion (FPV) à l’aide de lunettes de vision synthétique sont uniquement possibles lorsqu’une seconde personne conserve le drone dans son champ de vision et est en mesure à tout instant et aisément de reprendre les commandes du drone. 

Je ne fais pas voler mon drone au-dessus de l’espace public en agglomération
En agglomération, le survol de mon espace privé avec un drone de petite taille et sans présence de public est toléré sous réserve de respecter une vitesse et une hauteur maximale adaptées à l’environnement immédiat (bâtiments, arbres, ...) et permettant de limiter les risques en cas de perte de contrôle. Je n’utilise en aucun cas mon drone au-dessus de la voie publique. 

Je n’utilise pas mon drone à proximité des aérodromes
Je n’utilise pas mon drone à proximité de tout terrain d’aviation pouvant accueillir avions, hélicoptères, planeurs, ULM, etc. La distance minimale à respecter est de l’ordre de 5 km, et atteint 15 km pour les aérodromes les plus importants (ceux dont la piste dépasse 1 200 m).

Je ne survole pas de sites sensibles

Certains sites sensibles et leurs abords sont interdits de survol. Il s’agit par exemple des centrales nucléaires, de terrains militaires, de monuments historiques ou encore de réserves naturelles et parcs nationaux. Je me renseigne sur l’existence de tels sites avant d’entreprendre un vol. 

Je n’utilise pas mon drone la nuit
Pour assurer la sécurité des aéronefs volant à basse altitude, comme les hélicoptères réalisant des opérations de secours, la réglementation interdit l’utilisation de drones la nuit, même s’ils sont équipés de dispositifs lumineux.

Je respecte la vie privée des autres

Les personnes autour de moi et de mon drone doivent être informées de ce que je fais, en particulier si mon drone est équipé d’une caméra ou de tout autre capteur susceptible d’enregistrer des données les concernant. J’informe les personnes présentes, je réponds à leurs questions et je respecte leur droit à la vie privée. Je m’abstiens d’enregistrer des images
permettant de reconnaître ou identifier les personnes (visages, plaques d’immatriculation ...) sans leur autorisation.

Je ne diffuse pas mes prises de vues sans l’accord des personnes concernées et je n’en fais pas une utilisation commerciale
Toute diffusion d’image doit faire l’objet d’une autorisation des personnes concernées ou du propriétaire dans le cas d’un espace privé (maison, jardin, etc.) et doit respecter la législation en vigueur (notamment la Loi du 6 janvier 1978 modifiée dite « Informatique et Libertés »). Toute utilisation de drone dont l’objectif est l’acquisition de prises de vues destinées à une exploitation commerciale ou professionnelle est soumise à des exigences spécifiques et nécessite la détention d’autorisations délivrées par la direction générale de l’Aviation civile. Pour plus d‘informations à ce sujet : http://www.developpement-durable.gouv.fr/Effectuer- des-activites.html 

En cas de doute, je me renseigne
Rendez-vous sur le site de la direction générale de l’Aviation civile pour plus d’informations. Les fédérations d’utilisateurs ainsi que la Commission nationale de l’informatique et des libertés sont également des sources d’information utiles. 

DGAC (direction générale de l’Aviation civile) : http://www.developpement- durable.gouv.fr/Drones-civils-loisiraeromodelisme

CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) : www.cnil.fr FFAM (Fédération Française d’AéroModélisme) : www.ffam.asso.fr 

FPDC (Fédération Professionnelle du Drone Civil) : www.federation-drone.org
Références réglementaires :

Arrêté du 11 avril 2012 relatif à l’utilisation de l’espace aérien par les aéronefs qui circulent
sans personne à bord

Arrêté du 11 avril 2012 relatif à la conception des aéronefs civils qui circulent sans aucune personne à bord, aux conditions de leur emploi et sur les capacités requises des personnes qui les utilisent


Règles d’usage d’un drone de loisirs  
Source, journal ou site Internet : direction générale de l’aviation civile
Date : 14 décembre 2014


novembre 14, 2014

Un budget France insuffisant pour une priorité, la cyber-sécurité !!

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Grande cause nationale, le déploiement des politiques de cyber-sécurité se heurte au manque de moyens des ministères. Un indicateur du gouvernement montre clairement le retard pris en la matière. Les annexes au projet de loi de finances pour 2015, qu’a publiées récemment le gouvernement (lire à partir de la page 30), font ressortir le dilemme dans lequel se trouve plongée l’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) : si elle bénéficie d’efforts budgétaires importants – reflétant la volonté de la France de faire de la cyber-défense une priorité nationale -, la mise en œuvre de sa politique se heurte, dans les ministères, au manque de moyens de ces derniers. Dans un document répertoriant l’avancée de différents projets portant sur la performance de l’administration, le gouvernement livre l’évolution d’un indicateur mesurant la maturité globale des différents ministères en matière de cyber-sécurité. Le constat est sans appel : alors que l’Etat prévoyait de parvenir à une note de 3,8 sur 5 en 2014, il n’a atteint que 3,4. Désormais, le gouvernement espère parvenir à un indice de 3,6 en 2017, à comparer à 3,1 en 2013. 

Un critère qui passe après les coûts
Cet indicateur, calculé sur la base d’un guide méthodologique et d’un questionnaire établis par l‘ANSSI en collaboration avec les RSSI ministériels, reste à un niveau « insuffisant », reconnaît le gouvernement. En cause selon ce dernier: «l’insuffisance de ressources financières et humaines dans les ministères, l’évolution de la menace, l’ouverture des systèmes d’information (utilisateurs extérieurs à l’administration, nomadisme, ...) et le fait que le critère de la sécurité passe généralement loin derrière ceux des coûts et de la facilité d’usage dans les investissements ou dans l’affectation de ressources humaines ». D’où une projection assez prudente de l’évolution de cet indicateur d’ici à 2017. « Selon le degré de prise en compte de la cyber-défense dans les ministères, cette cible pourra être dépassée ou au contraire non atteinte », précise le document. Traduction en langage clair : l’Anssi est aujourd’hui dans le brouillard quant à la prise en compte réelle de la « priorité nationale » au sein des ministères. nEt ce même si tout n’est pas forcément noir. Les responsables de la sécurité informatique au sein des ministères signalent ainsi l’accroissement des homologations de systèmes ou la mise en œuvre de plus en plus fréquente de plans de continuité et de reprise d’activité (PCA et PRA). Le retard pris par les ministères s’affiche également dans un autre indicateur, suivant le niveau d’avancement des grands projets interministériels en matière de sécurité des systèmes d’information. Même s’il faut considérer cet indice avec des pincettes, puisque ce dernier vient d’être réévalué pour tenir compte de l’accroissement des besoins, lié notamment à l’évolution des cyber-menaces. Les grands projets ministériels (raccordement des passerelles au centre gouvernemental de détection des attaques informatiques, déploiement des systèmes d’information sécurisés comme le réseau téléphonique Rimbaud ou l’intranet Isis, utilisation des produits certifiés Anssi) doivent être achevés à 81 % en fin d’année. Le gouvernement s’est fixé pour objectif de parvenir à 85 % l’année prochaine. Et à 89 % en 2017. Si l’Anssi doit donc composer avec les autres priorités ministérielles – à commencer par les réductions de budget -, l’agence elle-même bénéficie d’investissements importants. Elle représente plus de la moitié des budgets de personnel et des efforts d’investissement gérés par le SGDSN (secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale), auquel elle est rattachée. Une proportion appelée à encore augmenter, explique le gouvernement.

Par Reynald Fléchaux
Silicon

Cyber-sécurité : une priorité nationale...qui se heurte à la réalité budgétaire

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