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décembre 05, 2025

Sarah KNAFO: le scandale de l’aide publique au développement et ses milliards d’euros gaspillés en projets ubuesques

 Le service public diffuse un énième reportage de Cash Investigation, l’émission d’Élise Lucet, militante payée 25 000 euros par mois grâce à nos impôts.

Sur qui porte la hargne de l’audiovisuel public aujourd'hui ? Sans surprise, sur Bernard Arnault !
Car Madame Élise Lucet adore les combats sans risque : les grands patrons, les riches, les entreprises, Trump, le Pape, les catholiques… Avec ça, elle ne risque pas de déplaire à France Télévisions, ni de se retrouver sous protection policière.
Où sont les reportages d’Élise Lucet sur la fraude sociale ou les gabegies de l’État ? Cette militante est prête à passer trois heures sur le moindre euro versé en dividende, tout en fermant les yeux sur les milliards dilapidés chaque semaine par l’État.
Où est son reportage sur les subventions aux énergies renouvelables et sur les fortunes que certains ont bâties à coups de subventions publiques ?
Ces dividendes-là ne choquent pas Élise Lucet.
Où est l’épisode de Cash Investigation qui explique pourquoi nous sommes le pays le plus taxé du monde ? Pourquoi la moitié de ce que vous gagnez est captée par l’État, pourquoi votre niveau de vie recule alors que celui de nos voisins augmente…
Avec Élise Lucet, vous n’aurez jamais de reportage sur la difficulté des commerçants, des indépendants, des éleveurs : leurs faibles revenus ne l’intéressent pas. C’est la différence entre nous : Élise Lucet veut moins de riches, je veux moins de pauvres.
Vous n’aurez jamais de reportage sur les violences que subissent les policiers pour un faible salaire, sur les milliards distribués par l’Agence française de développement pour des bénéficiaires douteux, sur les revenus astronomiques des dirigeants de certaines ONG, sur le manque de pluralité dans le service public…
Vous ne verrez jamais un Cash Investigation sur les black blocs et les casseurs, ni sur leurs circuits de financement, puisqu’Elise Lucet est fière d’être une de leurs égéries.
Ce travail-là, ce sont les médias non subventionnés, jamais labellisés, comme Frontières ou Thinkerview, qui le mènent.
Eux prennent des risques.
Eux bousculent les tabous.
Eux ne vivent pas de notre argent.
 
Sarah Knafo 

Depuis mes révélations sur l’aide publique au développement, ils paniquent. Je les ai laissés mentir et dévoiler leurs cartes. L'heure des comptes a sonné. 

👉10 mensonges démontés, dette explosive, milliards dilapidés, salaires mirobolants, wokisme, siège somptuaire.

Depuis plusieurs mois, je dénonce le scandale de l’aide publique au développement et ses milliards d’euros gaspillés en projets ubuesques. Ce n’est pas un simple gaspillage : c’est littéralement l’argent des Français que l’on distribue dans le monde entier, alors que chez nous, tant de Français manquent de tout. 

J’ai notamment publié les montants accordés à la Chine et à l’Algérie, ce qui m’a valu une plainte du gouvernement algérien. Première victoire : sa plainte fut classée sans suite. Je n’avais fait que révéler un chiffre officiel. 



 

Depuis la semaine dernière, ministres, politiciens et haut-fonctionnaires réagissent comme le gouvernement algérien : ils s’affolent et m’attaquent quand des chiffres publics sont révélés. Leur tactique : nier en bloc, prétendre que je mens. 

Le DG de l’AFD, M. Rémy Rioux, appelle les journalistes en implorant : « Sarah Knafo nous met dans la m****, aidez-nous ! ». Le ministre des Affaires étrangères désigne en urgence une commission d’enquête sur le sujet : il a attendu mes révélations pour s’interroger, comme l’indique la sénatrice LR Nathalie Goulet. Curieusement, ils refusent d’en débattre. Alors, je vais dévoiler le dossier ici.

 

Exposons tout de suite les 10 mensonges de l’AFD. Je vais les démonter un à un.

D'ailleurs, qui est Rémy Rioux, le DG de l’AFD depuis 8 ans, qui appelle les journalistes pour m’attaquer ? Il se définit comme « un haut-fonctionnaire de gauche ». Il est fier d’affirmer : « Nous à l'AFD on se sent Africains. On EST Africains d'ailleurs. » Sachez que pour le remercier de dilapider autant Notre Argent, Monsieur Rémy Rioux est rémunéré 17 500 € par mois, sans les primes. Voilà. Avec vos impôts. A votre bon cœur.



1er mensonge : « L’aide publique au développement ne coûte rien aux contribuables. » FAUX. ❌ 

Elle coûte 15,96 milliards d’euros en 2023. Plus que le budget de la Justice (12,2 milliards) ou l’Agriculture (6,7 milliards). Ce coût a explosé depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron. L’Agence française de développement distribue une partie des 15,96 milliards de l’aide publique au développement. Le reste est distribué par des ministères et d’autres agences publiques.


 

2ème mensonge : l’AFD prétend que l’aide au développement « ne coûte rien, car ce sont des prêts et pas des dons ». FAUX. ❌ 

➡️ 87% des 15,95 milliards d'aide se font sous forme de dons. 

➡️ 65% des aides financées par l’AFD sont des dons. Alors, d’où sort ce chiffre de « 85% de prêts » rabâché par l’AFD ? On peut le trouver sur leur site, mais il indique plutôt que l’AFD se finance à 85% par des prêts contractés sur les marchés. Dans la panique, l’AFD aurait-elle confondu "emprunter" avec "prêter" ? Dramatique.


Donc résumons : 

➡️ L’AFD reçoit de l’argent du contribuable chaque année en loi de finances. C’est son budget. 

➡️ Elle le dépense majoritairement sous forme de dons faits dans des pays étrangers. 

➡️ L’AFD a aussi des frais de structure à payer, son personnel, ses locaux. Et non des moindres ! Nous y revenons dans un instant. 

➡️ Ensuite, elle emprunte des montants faramineux sur les marchés financiers pour prêter aux pays étrangers, « comme une banque », dit-elle. Nous y venons


 3ème mensonge : lorsque j’ai dit que nous aidions même la Chine, deuxième puissance mondiale, le ministre de la Francophonie m’a répondu que la « France n’y dépensait pas un euro d’argent public ». FAUX. ❌ 

 Les données officielles sont cruelles avec les ministres. Entre 2018 et 2020, la France a consacré 371 millions d’euros d’aide publique au développement pour aider la Chine… dont 75% de dons. Soit 278 millions d’argent public. 💣 Monsieur Rioux explique pourtant sur Sud Radio : « je lève de l’argent sur les marchés à 3%, je prête à la Chine à 5% ». Monsieur Rioux est plus fort que Xi Jinping ! Mais il n’a pas le bon sens de comprendre « qu’aider au développement » de la Chine est tout simplement ridicule quand nous avons tant de besoins chez nous. Rappelons que la Chine a un PIB de 18 000 milliards de dollars, soit 6 fois celui de la France et que la France emprunte à des taux supérieurs à ceux de la Chine.


 

4ème mensonge : « L’AFD gagne de l’argent, car elle prête plus cher qu’elle n’emprunte. » FAUX. ❌ 

Pour essayer de calmer l’opinion, l’AFD nous explique qu’elle se fait de la marge sur les prêts qu’elle accorde aux pays étrangers qu’elle aide, en empruntant sur les marchés financiers à des taux faibles et en prêtant à ces pays étrangers à des taux plus élevés. Là, j’imagine que vous vous dites que c’est immoral de se vanter de se faire de l’argent sur le dos des pays pauvres… Ils ne sont plus à une contradiction près ! Seulement les prêts accordés par l’AFD sont généralement « concessionnels », c’est-à-dire qu’ils sont octroyés à des taux proches de 0%. Donc on s’endette à un certain taux, et on prête à un taux plus faible. L’Etat prend en charge le différentiel de taux d’intérêt. Ce poste a plus que quadruplé sous Macron pour atteindre 1,7 milliard d’euros en 2024. C’est 7 milliards payés avec #NotreArgent depuis 2017 pour ces prêts dont l’AFD ose affirmer qu’ils nous enrichissent. 


 

5ème mensonge : « les prêts de l’AFD sont parfaitement remboursés ». FAUX. ❌ 

Il faut savoir l’OCDE interdit de demander des garanties sur les prêts aux pays bénéficiaires d’aide au développement. Si un État ne rembourse pas, l’AFD n’a aucun moyen de récupérer sa créance. Malheureusement, nous savons que la France annule des créances, mais nous ne savons pas à combien s’élèvent ces créances impayées. Il y a une incroyable opacité sur la question, comme le relèvent plusieurs rapports parlementaires, un rapport de la Cour des comptes en 2020 et même Médiapart. Imaginez le ridicule : la France est deux fois plus endettée que la totalité du continent africain, mais elle aide l’Afrique et annule régulièrement des créances !


Vous comprenez désormais le 6/7ème mensonge de l'AFD qui prétend qu’elle « rapporte de l’argent aux Français ». ❌ 

 👉 L’AFD dépense la majeure partie des moyens que l’Etat lui confie sous forme de dons, puis elle s'endette massivement pour prêter aux pays étrangers, à des taux faibles et souvent, elle ne revoit pas cet argent. 

 👉 L’AFD va jusqu’à prétendre qu’elle dégage un « résultat net positif qu’elle reverse à l’État ». ❌ 

On croit rêver. En réalité, en 2021, l’AFD a « rendu » 21 millions d’euros à l’État… qui lui en avait donné plusieurs milliards. Comme toujours, c’est vous qui payez et vous, personne ne vous a rendu le fruit de ce maigre « résultat net positif ». 

 👉 A écouter monsieur Rioux, l’AFD serait un groupe prospère qui multiplie l’argent ! « Avec 2 milliards, on investit 12 milliards » dit-il. Il reçoit 2 de l’État, il emprunte 10. Imaginez un salarié payé au SMIC qui prendrait un nouveau crédit tous les mois de 13 000 euros et affirmerait fièrement : « avec 1300 euros, je fais 13 000 euros ! Je multiplie par 10 ». Il ne multiplie rien, il s’endette. Et pour Rémy Rioux, il nous endette. 

 👉 Alors, vous vous demandez : si l’AFD emprunte beaucoup d’argent sur les marchés financiers, pour donner beaucoup d’argent aux pays étrangers sous forme de dons, et non de prêts (donc de l’argent qu’elle ne reverra jamais) comment rembourse-t-elle donc ce qu’elle emprunte chaque année ? Évidemment, elle ne le peut pas. Les conséquences sont dramatiques. Vous allez comprendre…


 

Maintenant, tenez-vous bien : du fait de cette gestion calamiteuse, la dette de l’AFD atteint 60 milliards d’euros ! Sa dette vient d'exploser de 10 milliards en à peine deux ans. C’est une bombe à retardement. 💣 Que se passe-t-il à l'AFD ?


 

8ème mensonge : « l’APD sert les intérêts et l'influence de la France ». FAUX. ❌ 

Financer l’éducation à l’égalité des sexes en Irak, le développement écoresponsable du ylang ylang aux Comores, analyser l'impact du Covid sur les inégalités au Togo ne sert pas la France. L’aide au développement, ce n’est pas le soft power, c’est le woke power. Et c’est assumé ! C’est écrit noir sur blanc : la loi de 2021 prévoit que 75 % des projets financés aient « comme objectif l'égalité femmes-hommes d'ici 2025 ».

 

Regardez les mots-clés qui obtiennent le plus de subventions parmi les projets financés par l’AFD ! Les projets avec le mot « genre » obtiennent 843 millions d’euros en 2024. En revanche, on cherche toujours les financements pour ceux qui contiennent le mot « terrorisme » ou « faim ».

 


9ème mensonge : l’AFD nous dit que grâce à l’aide publique au développement, nos entreprises remportent des marchés. Ça, c’était avant. Aujourd’hui, c’est FAUX. ❌ 
 
➡️ Comment l’AFD peut-elle mentir aussi éhontément alors qu’elle s’est elle-même engagée à ne pas privilégier les entreprises françaises dans l’utilisation de ses fonds ? Elle lance à chaque fois des appels d’offres ouverts à la compétition internationale. C’est la règle du « déliement de l’aide » promue par l’OCDE. Résultat ? Nous finançons des opérations dont les marchés peuvent être raflés par des entreprises chinoises ! 
 
 ➡️ Les secteurs comme l’énergie, les infrastructures, et le transport représentent seulement 2,3 milliards sur les 15,96 milliards d’aide versée en 2023. Et parmi eux, une partie seulement fera l’objet d’un appel d’offres qu’une entreprise française pourra éventuellement gagner. A lui seul, le groupe Vinci fait plus de 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’export. Vous voyez bien que ce n’est pas grâce à l’AFD… 
 
➡️La plupart des financements de l’aide publique au développement ne font l’objet d’aucun appel d’offres auquel les entreprises françaises soient susceptibles de répondre. Quand il s’agit de subventions aux associations, ou de bourses pour des étudiants étrangers, nos entreprises n’ont aucun moyen d’en profiter. 10ème mensonge : le ministre des Affaires étrangères nous dit que l’aide au développement permet de réduire l’immigration. FAUX. ❌ 
 
Sinon, pourquoi l’immigration comorienne explose alors que l’aide au développement vers ce pays hostile a plus que doublé depuis 2017 ?
 

 
M. Rioux utilise cet argument pour défendre les millions pour la « budgétisation genrée en Jordanie ». Il dit qu’ « il faut stabiliser le Proche-Orient ». Fabuleux ! Ne saviez-vous pas que ce qui déstabilisait le Proche-Orient, c’était l’absence de budgétisation genrée ? 🤥 
 
Maintenant, que nous avons répondu point par point à tous leurs mensonges, penchons-nous sur leur gestion… Il y a du nouveau. ⏰ 
 
 Je viens de vous dire que l’AFD était lourdement endettée. Sachez que cette dette ne l’empêche pas de dormir. Ni de se faire construire, en ce moment-même, un nouveau siège somptuaire de 50 000 m², gare d’Austerlitz. Le coût ? 1 milliard d’euros. 💣 
 
Le projet prévoit même 8 000 m² de plus que les besoins de l’AFD. A quoi vont servir ces espaces en trop ? C’est « en cours de définition » nous dit-on. On ne sait jamais. Quand on sait qu’il y a 5 millions de m² de bureaux vides en Île de France, il y a de quoi s’inquiéter.



Savez-vous combien de personnes l’AFD emploie ? 2 800. Il en faut du monde pour distribuer votre argent ! Coût ? 403 millions d'euros de frais de personnels en 2023. C'est colossal. Voyez l'organigramme : le nombre d’adjoints et responsables de départements est hallucinant.


 

Finalement, quel est le bilan ? 

🔴Ils dilapident votre argent dans le monde entier. 

🔴Vous n’y gagnez rien. Nos entreprises n’y gagnent rien. Notre influence n’y gagne rien. 

🔴 Ils dissimulent une dette hors de contôle. 

🔴 Ils se versent des salaires géants et se font construire un palais somptuaire. 

🔴 Ils ne veulent surtout pas que vous sachiez tout ça. C’est pour cela qu’ils disent que je mens. 

 👉 Partagez ce travail et demandez-leur avec moi : l’un des responsables de ces folies acceptera-t-il d’en débattre devant les Français ? Je continuerai de vous informer régulièrement. C’est un travail fondamental : si l’on veut relever l’économie de notre pays, il faut mettre les mains dans cette machine infernale et en démêler tous les fils. Comptez sur moi pour faire toute la lumière dessus. 👊 

 

Sarah KNAFO

https://threadreaderapp.com/thread/1894855664368816301.html?utm_campaign=topunroll 


Rappel d'un autre article ici sur la taxe Zucman:

https://universite-liberte.blogspot.com/2025/09/la-taxe-zucman-vue-par-sarah-knafo.html

 

octobre 14, 2025

L’Allemagne, un nouveau clivage Est-Ouest !!

L’Allemagne toujours divisée : un nouveau mur invisible entre Est et Ouest 

Plus de 35 ans après la réunification de 1990, l’Allemagne célèbre chaque 3 octobre la Journée de l’Unité allemande. Pourtant, cette commémoration masque une réalité persistante :

le pays reste profondément fracturé entre l’Est et l’Ouest.

Loin d’être un simple vestige de la Guerre froide, ce clivage s’est réinventé, nourri par des disparités économiques tenaces et, surtout, par une polarisation politique exacerbée. Comme l’illustre l’article récent de Tarik Cyril Amar, historien germano-turc et contributeur à RT,

 


 

ce « nouveau Mur de Berlin » n’est pas fait de béton, mais d’exclusions partisanes et de frustrations électorales.

En cette année 2025, marquée par des élections fédérales tumultueuses, ces divisions se manifestent plus que jamais, remettant en question l’unité tant vantée.

Des disparités économiques qui s’estompent, mais pas assez vite

Les écarts économiques entre l’Est et l’Ouest demeurent un symbole criant de cette division. En moyenne, les salariés de l’ex-Allemagne de l’Est gagnent encore 17 % de moins que leurs homologues occidentaux, soit environ 1.000 euros d’écart mensuel. Le chômage des jeunes y est particulièrement élevé, atteignant jusqu’à 13 % dans certaines régions, et de nombreux Est-Allemands perçoivent leur quotidien comme inférieur à celui de l’Ouest. Ces inégalités remontent à la réunification, souvent perçue comme une absorption brutale de l’Est par l’Ouest, avec des promesses non tenues comme celles de Helmut Kohl sur des « paysages florissants« .

Pourtant, ces disparités s’atténuent progressivement. Des sondages récents montrent un niveau de satisfaction élevé à l’Est, malgré les plaintes, et une convergence économique accélérée. Ironiquement, le néolibéralisme a unifié le pays dans la précarité : que ce soit à Dresde ou à Stuttgart, la gig economy (l’économie des petit-boulots) et les emplois instables touchent tout le monde. Mais ce rapprochement matériel ne suffit pas à effacer le sentiment d’injustice, amplifié par un processus de réunification perçu comme imposé par l’Ouest.

Le clivage politique : l’AFD, symbole d’une exclusion systématique

C’est dans l’arène politique que le fossé se creuse le plus. L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti populiste de droite, domine l’Est, formant un « bastion bleu » sur les cartes électorales. Lors des élections fédérales de février 2025, remportées par la CDU de Friedrich Merz, l’AfD a confirmé sa force à l’Est, obtenant des scores bien supérieurs à la moyenne nationale, tandis qu’elle progresse aussi à l’Ouest, y compris dans des bastions industriels comme la Ruhr et parmi les immigrés.

Ce succès s’explique en partie par un sentiment de marginalisation. Des figures comme Bodo Ramelow, vice-président du Bundestag et originaire de l’Est, appellent à un nouvel hymne et drapeau nationaux, arguant que les symboles actuels, hérités de l’Ouest, ne résonnent pas à l’Est. Friedrich Merz, chancelier impopulaire à 71 %, attribue cela à des « frustrations erronées » des Est-Allemands, une condescendance qui alimente le ressentiment.

Au cœur du problème : le « pare-feu » érigé par les partis d’établissement (CDU, SPD, etc.) contre l’AfD, excluant tout coalition avec elle. Cela rend les votes AfD ineffectifs pour former des gouvernements, transformant les électeurs de l’Est en « citoyens de seconde zone ». Les cartes électorales de 2025 illustrent cette fracture : l’Est vote massivement AfD, tandis que l’Ouest reste fidèle aux partis traditionnels, évoquant l’ombre persistante du Rideau de fer. Par ailleurs, la division entre villes et campagnes aggrave ce clivage Est-Ouest : l’AfD profite des colères des ruraux, surtout dans l’Est.

 


 

Nouveaux acteurs et alliances inattendues

L’émergence du Bündnis Sahra Wagenknecht (BSW), parti de gauche populiste ancré à l’Est, ajoute une couche de complexité. En 2025, le BSW a été potentiellement lésé par des erreurs de comptage suspectes lors des élections, l’excluant du Parlement. Paradoxalement, l’AfD soutient tactiquement le BSW pour un recomptage, voyant une opportunité de dissoudre la coalition au pouvoir et de briser le pare-feu. Ces alliances improbables, traversant le clivage droite-gauche, soulignent une discrimination commune contre les voix de l’Est.

Des médias comme le Tagesschau reconnaissent que la réunification « reste inachevée », tandis que le Frankfurter Allgemeine Zeitung ironise sur la Journée de l’Unité devenue « Journée de l’AfD ».

Vers une vraie unité ou une fracture irréparable ?

En 2025, l’Allemagne n’est pas seulement divisée par son passé, mais par des choix politiques actuels qui marginalisent une partie de sa population. Le pare-feu contre l’AfD et les irrégularités électorales créent un clivage Est-Ouest moderne, alimenté par un establishment accusé de miner la démocratie au nom de sa défense. Pour guérir cette fracture, il faudrait abandonner ces exclusions et écouter les frustrations légitimes de l’Est. Sinon, le « nouveau Mur » risque de s’ériger plus haut, transformant l’unité célébrée en une façade fragile. Comme le rappelle Amar, ce n’est pas l’héritage communiste qui divise aujourd’hui, mais l’entêtement d’un centre radical à s’accrocher au pouvoir.

https://multipol360.com/lallemagne-toujours-divisee-un-nouveau-mur-invisible-entre-est-et-ouest/ 

L’Allemagne est loin d’être réunifiée, le nouveau clivage Est-Ouest.

Plus d’un tiers de siècle s’est écoulé depuis la réunification allemande de 1990. Entre Hambourg et Munich, Cologne et Francfort-sur-l’Oder, on trouve facilement des adultes qui n’ont aucun souvenir personnel de la division du pays pendant la Guerre froide, et même un certain nombre d’entre eux qui sont nés après. Autrement dit, l’Allemagne divisée appartient à l’histoire.

Et pourtant, ce n’est pas le cas.

C’est ce que la Journée de l’unité allemande de cette année – un jour férié le 3 octobre – a une fois de plus démontré. D’une part, les divergences, voire les tensions, entre les anciennes Allemagnes de l’Ouest et de l’Est persistent.

Bodo Ramelow, vice-président du Parlement allemand et lui-même originaire de l’ex-Allemagne de l’Est, a scandalisé nombre de ses collègues en soulignant que les deux types d’Allemands demeurent éloignés .

En effet, Ramelow estime que l’Allemagne a besoin d’un nouvel hymne et d’un nouveau drapeau, car trop d’Allemands de l’Est ne parviennent toujours pas à s’identifier à ceux actuels, simplement hérités de l’ex-Allemagne de l’Ouest. Un ministre allemand, lui aussi né à l’Est, estime que les discussions sur l’Est et l’Ouest s’intensifient à nouveau. Même l’une des principales émissions d’information allemandes, le Tagesschau, politiquement conformiste, admet que « le processus de réunification reste inachevé ».

À un égard, souvent déploré, cette désunion persistante dans une Allemagne pourtant loin d’être réunifiée est liée à des facteurs fondamentaux et donc déterminants, comme le revenu : en moyenne, par exemple, les Allemands en emploi à l’Est gagnent encore près de mille euros, soit 17 % de moins qu’à l’Ouest . Cela pourrait s’expliquer par le fait que presque partout à l’Est, les Allemands ont le sentiment que la vie est meilleure ailleurs , et plus particulièrement ailleurs en Allemagne. Les jeunes se sentent (et sont) particulièrement touchés : le chômage des jeunes est généralement plus élevé à l’Est, et c’est là que l’on trouve des régions qui affichent un triste record national d’environ 13 %.

Mais ces déséquilibres économiques et sociaux sont peut-être moins importants qu’il n’y paraît à première vue, pour deux raisons : ils reflètent des tendances qui s’estompent avec le temps et ne rendent pas nécessairement les Allemands de l’Est moins satisfaits que leurs compatriotes de l’Ouest. Contre toute attente, les sondages montrent que même les régions d’Allemagne de l’Est où de nombreux répondants estiment que la vie est meilleure ailleurs affichent également un niveau de satisfaction élevé.

En fin de compte, il n’est pas surprenant que deux anciennes économies nationales, pourtant extrêmement différentes en 1990, aient mis du temps à se rapprocher et à fusionner. Avec le recul, certains historiens, avec leur penchant pour la longue durée, pourraient même affirmer que la véritable histoire réside dans la rapidité avec laquelle elles ont convergé.

À cet égard, ce qui importait réellement était moins la rapidité du processus que son déséquilibre : si les Allemands de l’Est n’avaient pas eu le sentiment, à juste titre, que, pendant de trop nombreuses années, toutes les décisions étaient prises par les Allemands de l’Ouest, l’éloignement aurait été moindre. Les promesses exagérées de solutions miracles, comme celles du « chancelier de l’unité » Helmut Kohl, n’ont pas non plus aidé.

Ironiquement, en fin de compte, la grande majorité des Allemands, de l’Est comme de l’Ouest, ont un point commun fondamental depuis toujours : avoir été piétinés par la grande offensive néolibérale qui a ravagé la plupart des sociétés occidentales, et même plus. Est-ce important d’avoir été confiné à la précarité de l’économie des petits boulots à Dresde ou à Stuttgart ? Pas tant que ça. C’est aussi une forme d’unité, sans doute.

C’est pourtant là qu’intervient le clivage véritablement intéressant entre l’Est et l’Ouest de l’Allemagne d’autrefois. Car c’est la politique qui compte aujourd’hui, plus précisément la politique des partis, des élections et de la représentation. Ce n’est pas pour rien que le Frankfurter Allgemeine Zeitung, fleuron des médias grand public centristes et obstinément conservateurs, a déploré que la Journée de l’unité allemande soit désormais la Journée de l’AfD , le nouveau parti de droite Alternative pour l’Allemagne surclassant tous les autres dans les sondages et à peine tenu en échec par une étrange politique de « pare-feu » .

Si l’AfD progresse également à l’Ouest de l’Allemagne – par exemple dans la région industrielle de la Ruhr et même parmi les immigrés –, c’est l’ex-Allemagne de l’Est qui est devenue son bastion. Sur les cartes électorales, sa silhouette est désormais clairement reconnaissable en bleu uni de l’AfD. Et elle continue de croître et de se renforcer de jour en jour.

Pour le chancelier Merz, dont la cote d’impopularité a atteint le chiffre impressionnant de 71 % , le triomphe de l’AfD est dû au sentiment, à tort, que les anciens Allemands de l’Est continuent de se considérer comme des citoyens de seconde zone .

C’est typique. Merci, Friedrich, d’avoir une fois de plus illustré avec altruisme pourquoi de nombreux Allemands de l’Est en ont assez de la condescendance occidentale, qu’il s’agisse de l’injonction au courage ou de la psychologisation du « c’est normal d’être en colère ».

Ce que Merz oublie, c’est qu’une grande partie de la division Est-Ouest actuelle de l’Allemagne n’est pas une relique du passé, désagréablement persistante, trop lente à disparaître, mais bien, en fin de compte, une sorte de séquelle produite par le mauvais parti de l’unification d’hier, et qui finira par passer.

En réalité, c’est la politique allemande contemporaine qui alimente ce clivage.

Eexcluant l’AfD du gouvernement, où, selon les règles habituelles de la formation de coalitions allemandes, elle devrait se trouver, même aujourd’hui, les partis de l’establishment ont, de fait, fait de ses partisans des électeurs de seconde zone.

Votez, par exemple, pour la CDU ou le SPD, et votre vote pourrait contribuer à la formation d’un gouvernement avec des ministres – voire un chancelier – issus de votre parti favori.

Votez pour l’AfD et oubliez-le : par la force du pare-feu , cette conversion au pouvoir de votre vote est tout simplement exclue. Votre vote ne peut qu’alimenter une opposition marginalisée de toutes les manières possibles.

Et pour couronner le tout, vous devrez écouter d’interminables sermons sur votre méchanceté, votre incompétence et votre arriération. Il n’est donc pas étonnant que de nombreux Allemands de l’Est se sentent encore traités comme des citoyens à part entière. Car c’est précisément ce que fait le « pare-feu » dès qu’ils osent voter AfD.

Il est donc logique que l’AfD soutienne désormais son adversaire idéologique, le parti de nouvelle gauche BSW (Bündnis Sarah Wagenknecht), dans sa demande de recomptage des voix . Il est fort probable que le BSW ait été exclu du Parlement allemand en raison d’une accumulation scandaleuse et extrêmement suspecte d’erreurs de comptage.

D’un côté, la position de l’AfD est, de toute évidence, tactique : si un recomptage complet devait amener le BSW au Parlement avec des dizaines de sièges, la coalition gouvernementale actuelle des partis de l’establishment serait dissoute. L’AfD, principale et, en réalité, seule opposition efficace actuellement au Parlement, a tout à gagner : soit par la formation d’une nouvelle coalition gouvernementale qui supprimerait définitivement le « pare-feu » et l’inclurait, soit par de nouvelles élections.

Mais il y a aussi, par-delà un profond clivage idéologique droite-gauche, le fait que l’AfD et le BSW sont des partis ancrés – mais pas limités – sur le territoire de l’ancienne Allemagne de l’Est . En ce sens, ce que le « pare-feu » a infligé à l’AfD a été infligé au BSW par le décompte erroné, délibéré ou non : il s’agit d’une discrimination de fait à l’encontre des électeurs des deux partis, dont les votes ont été considérés comme moins importants que ceux des autres.

Si les représentants de l’establishment politique traditionnel allemand étaient réellement intéressés par la garantie de l’unité du pays, ils abandonneraient la politique du « pare-feu » contre l’AfD et lanceraient immédiatement un recomptage complet des votes du BSW.

Mais dans l’état actuel des choses en Allemagne, la tentative de plus en plus malhonnête du centre radical de s’accrocher au pouvoir produit non seulement une désunion politique et une désaffection fondamentale, mais aussi un nouveau clivage Est-Ouest.

Un clivage qui n’est pas un héritage de la Guerre froide – et que l’on impute facilement aux dirigeants communistes de l’ex-Allemagne de l’Est, incapables de répliquer. Au contraire, ce clivage est nouveau et les responsables sont ceux qui handicapent obstinément une grande partie de l’électorat allemand et, par la même occasion, une région en particulier : l’ex-Allemagne de l’Est.

Il est ironique que trop d’experts allemands se plaisent à accuser les Allemands de l’Est de ne pas être suffisamment « démocratiques » . C’est la marmite qui se moque de la marmite. Si quelqu’un manifeste son manque de culture démocratique, ce sont ceux qui trouvent normaux les « pare-feu » et les « erreurs de comptage » massives .

Et ce qui frustre à juste titre de nombreux Allemands de l’Est aujourd’hui, c’est précisément l’absence de démocratie effective dans une Allemagne grande, unie et pourtant si malheureuse.

Tarik Cyril Amar est historien et expert en politique internationale. Il est titulaire d’une licence en histoire moderne de l’Université d’Oxford, d’un master en histoire internationale de la London School of Economics et d’un doctorat en histoire de l’Université de Princeton. Il a été boursier du Musée mémorial de l’Holocauste et de l’Institut de recherche ukrainien de Harvard, et a dirigé le Centre d’histoire urbaine de Lviv, en Ukraine. Originaire d’Allemagne, il a vécu au Royaume-Uni, en Ukraine, en Pologne, aux États-Unis et en Turquie.

https://brunobertez.com/2025/10/12/lallemagne-est-loin-detre-reunifiee-le-nouveau-clivage-est-ouest/ 

 

 

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