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janvier 16, 2015

Le Charles de Gaulle part pour le Golfe - janvier 2015

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.





 Le Charles de Gaulle quittant Toulon hier (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Le déploiement du groupe aéronaval français en océan Indien et dans le golfe Persique a été officialisé hier, alors que le Charles de Gaulle appareillait de Toulon. Le bâtiment amiral de la flotte française recevra aujourd’hui le président de la République, qui vient à bord présenter ses vœux aux armées. Le porte-avions mettra ensuite le cap vers la Méditerranée orientale puis, après avoir franchi le canal de Suez, gagnera la mer Rouge et poursuivra vers l’océan Indien et le Golfe, où il devrait être en position début février.

De là, le groupe aéronaval doit participer aux frappes contre le groupe islamiste Daech, que la France combat depuis le mois de septembre en Irak, au sein d’une coalition internationale dont elle est le second contributeur après les Etats-Unis. Les opérations seront probablement menées depuis le nord du golfe Persique, au plus près de la zone d’intervention, permettant ainsi de réduire de moitié le temps de vol par rapport aux Rafale de l’armée l’Air qui interviennent depuis quatre mois à partir des Emirats Arabes Unis.

 Rafale sur le Charles de Gaulle (© MARINE NATIONALE)



Irak : Une capacité de frappe plus que doublée


Grâce au déploiement de la plus puissante force navale de surface dont dispose l’Europe, qui va compléter significativement les moyens déjà déployés sur zone, la France aura à sa disposition différentes possibilités d’action. La présence du Charles de Gaulle au sein de l’opération Chammal peut servir à « soulager » le dispositif de l’armée de l’Air. En ce qui concerne les avions de combat, celui-ci comprend les Rafale intervenant depuis la base aérienne 104 d’Al Dhafra, à Abu Dhabi. Cette unité, qui compte actuellement 9 Rafale, a été complétée fin novembre par un détachement de 6 Mirage 2000D positionnés en Jordanie. Fort notamment de 12 Rafale et 9 Super Etendard Modernisés (SEM), le groupe aérien embarqué du Charles de Gaulle pourra prendre au moins partiellement le relais des appareils basés à terre, ce qui permettrait d’économiser le potentiel des escadrons de l’armée de l’Air. Mais François Hollande peut aussi décider de profiter de la présence du Charles de Gaulle pour renforcer significativement le dispositif français, qui avec l’appoint de l’aéronautique navale pourra passer de 15 à 36 appareils de combat. Même si les frappes demeurent limitées en Irak en raison de règles d’engagement très contraignantes, qu’il faudra peut-être réviser pour plus d’efficacité, une montée en puissance peut constituer une réponse politique et militaire aux attentats meurtriers perpétrés sur le sol français la semaine dernière, contre Charlie Hebdo, une policière municipale et un supermarché casher. L’éradication des foyers islamistes en Irak et en Syrie, comme dans d’autres parties du monde, à commencer par le Sahel, est en effet l’une des clés de l’action contre la menace terroriste.
 
« Charlie Golf » part en guerre

Pour l’anecdote, si le porte-avions français n’est pas surnommé « Charlie », son indicatif maritime se termine par « Charlie Golf » (ces deux lettres de l’alphabet phonétique international étant utilisées à la radio), ce qui dans les circonstances actuelles n’est pas sans représenter, même s’il ne s’agit que d’un hasard, une certaine symbolique.

Il convient toutefois de rappeler que, si le Charles de Gaulle peut apporter une réponse militaire forte à la guerre que les Occidentaux et les pays arabes livrent contre Daech et le terrorisme, le déploiement du porte-avions français n’est pas une conséquence directe des attaques qui se sont produites à Paris.  Baptisée Arromanches (port artificiel construit suite au débarquement de Normandie), en hommage au 70ème anniversaire de la libération de la France, cette mission est programmée depuis de nombreux mois. La seule incertitude concernait la destination précise du Charles de Gaulle, qui réalise habituellement un déploiement de trois ou quatre mois chaque année. Si la région du Golfe, compte tenu de son caractère stratégique, est celle que le bâtiment fréquente le plus lors de ses déploiements depuis sa mise en service en 2001, d’autres « points chauds » sont actuellement surveillés de très près en Méditerranée. En plus de la Syrie, la dégradation de la situation en Libye, où les islamistes gagnent du terrain, inquiète en effet beaucoup les états-majors, qui s’interrogent depuis plusieurs mois sur l’opportunité de relancer des frappes aériennes dans ce pays, cette fois contre les groupes terroristes.
 
Un exercice aruna avec la marine indienne (© MARINE NATIONALE)
 
 
Des opérations militaires et des exercices, notamment avec les Indiens

Malgré tout et compte tenu de l’évolution du contexte sécuritaire, le choix de l’Irak s’est imposé, bien qu’une participation du porte-avions dans l’opération Chammal n’a pas encore été officialisée (peut-être du fait qu’il fallait attendre que le parlement autorise la poursuite de l’engagement français, ce qui a été le cas hier soir). Cela ne signifie toutefois pas que le groupe aéronaval restera cantonné aux zones aujourd'hui prévues. Au cas où la situation géostratégique évoluerait, il pourra très bien être redéployé dans une autre partie du monde.
Devant opérer hors de France durant quatre mois environ, le Charles de Gaulle et son escorte ne fréquenteront pas uniquement le golfe Persique. Pour l’heure, en plus du transit en mer Rouge, qui pourra donner lieu à des interactions avec des marines alliées, le porte-avions est sensé participer à un important exercice aéromaritime avec les Indiens. Alors que la France espère conclure d’ici 2016 la vente de Rafale avec New Delhi, ces manœuvres franco-indiennes, qui se déroulent régulièrement et son connues sous le nom de Varuna, seront l’occasion de renforcer les liens entre les deux pays et de présenter une nouvelle fois les capacités de l’avion de combat mis en œuvre par l’aviation et la marine françaises.
 
 
 Le Charles de Gaulle avec un porte-avions américain (© US NAVY)
 
F-18 américain sur le Charles de Gaulle (© MARINE NATIONALE)
 
 
Interopérabilité parfaite avec les Américains

Dans la région du Golfe, des exercices et opérations communes sont également prévus avec les pays riverains et les forces alliées occidentales, à commencer par les Etats-Unis. Le Charles de Gaulle doit, ainsi, œuvrer de concert avec le groupe aéronaval américain articulé autour du porte-avions USS Carl Vinson, dont les appareils sont engagés contre Daech. La coopération sera d’autant plus intéressante que les forces navales françaises et américaines ont atteint l’an dernier un degré d’interopérabilité jusque là inégalé à l’occasion de la mission Bois Belleau (voir notre article sur le sujet).

Frégate britannique du type 23 vue depuis le CDG (© MER ET MARINE - V. GROIZELEAU)


Une frégate britannique dans l’escorte

Il est également intéressant de noter que l’une des frégates d’escorte du Charles de Gaulle sera Britannique. Il s’agit du HMS Kent, une unité du type 23 spécialisée dans la lutte anti-sous-marine. Elle rejoindra le groupe aéronaval français une fois que celui-ci aura franchi le canal de Suez. Le HMS Kent prendra la relève de la frégate anti-sous-marine Montcalm, dotée d’un hélicoptère Lynx et qui accompagnera le Charles de Gaulle jusqu’en Méditerranée orientale, où elle restera probablement un moment dans le cadre de la présence maritime que la France maintient dans le secteur, à des fins notamment de renseignement.
 
 
 Une FDA, la Meuse et le Charles de Gaulle (© MARINE NATIONALE)
 
 La frégate Montcalm (© MARINE NATIONALE)

Le Chevalier Paul, un Caïman, la Meuse et un SNA

Le reste du groupe aéronaval, armé en tout par quelques 2600 marins, est constitué de la frégate de défense aérienne Chevalier Paul (voir notre reportage sur ce bâtiment). En plus de la protection du Charles de Gaulle, elle sera en mesure d’assurer le contrôle aérien d’une vaste zone et embarque un NH90 Caïman, le nouvel hélicoptère français étant pour la première fois, à cette occasion, déployé dans cette région du monde.

Le pétrolier-ravitailleur Meuse, chargé de regarnir les soutes des unités de combat en combustible, munitions, vivres et pièces détachées, suivra la force de combat. Celle-ci sera également constituée d’un sous-marin nucléaire d’attaque. Hier, l’état-major des armées a indiqué que ce SNA était employé en « élément précurseur ». Autant dire qu’il s’agit très probablement de l’Améthyste,  annoncé fin décembre comme étant en opération dans l’océan Indien depuis un mois.

Caïman sur le Chevalier Paul (© MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)
SNA du type Rubis (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)


Un seul Hawkeye pour éclairer la flotte

Enfin, concernant le groupe aérien embarqué, qui a rallié le Charles de Gaulle hier au large de Toulon, on compte en plus des 21 Rafale et SEM trois hélicoptères (deux Dauphin et une Alouette III) et, ce qui est surprenant, un seul avion de guet aérien. Habituellement, deux appareils de ce type sont en effet présents mais les autres Hawkeye dont dispose la Marine nationale sont apparemment en maintenance. Une situation qui illustre le manque d’avions radar, pourtant indispensables pour assurer l’éclairage de la flotte, le contrôle aérien et la coordination des raids. Avec seulement trois Hawkeye, le parc de la flottille 4F a toujours été considéré comme trop faible, ce qui laisse depuis des années planer la menace d’une lacune capacitaire en cas de problème technique ou d'attrition. Ainsi, au cas où l’unique avion actuellement disponible tombait en panne ou, pire, était perdu, le Charles de Gaulle perdrait sa vision à longue portée. Le groupe aéronaval serait alors potentiellement contraint de dépendre de moyens étrangers, par exemple américains (chaque porte-avions de l’US Navy embarque quatre Hawkeye). C'est typiquement pour ce genre de circonstances que la marine avait tenté vainement, il y a quelques années, d'obtenir l'acquisition d'un quatrième Hawkeye, ce qui lui a été bien malheureusement refusé malgré la pertinence d'un tel achat.

Hawkeye et SEM (© MARINE NATIONALE)


Un outil politique et militaire majeur

Au-delà de cette faiblesse, qui illustre les conséquences des restrictions budgétaires imposant aux armées, depuis longtemps, de mener leurs missions avec des moyens réduits, le groupe aéronaval français demeure une redoutable machine de guerre.

Plus grand bâtiment militaire européen, le Charles de Gaulle, pour lequel même les Américains ont la plus haute estime, est un outil politique et militaire unique, permettant à la France de déployer au plus près d’une zone de conflit une force dotée d’une puissance offensive considérable. Ses avions sont, en effet, en mesure de mener des missions de défense aérienne ainsi que des raids antinavire et contre des cibles terrestres à grande distance, en employant des armements de haute précision (bombes GBU, AASM mais aussi missiles de croisière Scalp EG). Capables également de mettre en œuvre le missile nucléaire ASMPA, les Rafale du Charles de Gaulle sont aussi utilisés pour la reconnaissance et le renseignement, ainsi que le ravitaillement en vol au profit des avions chargés des frappes. « Le groupe aéronaval français offre à notre pays et à ses décideurs militaires et politiques un atout stratégique et un outil militaire de premier plan. Affirmant la présence et la puissance de la France, il peut contribuer simultanément à la maîtrise des espaces aéromaritimes, à l’entretien de notre capacité autonome d’appréciation de situation et à la projection de puissance. Il offre une capacité d’action polyvalente, graduée et adaptée aux besoins des autorités politiques », rappelait hier la Marine nationale.

On rappellera enfin que celle-ci participe à l'opération Chammal depuis ses début, au travers notamment du déploiement d'un avion de patrouille maritime Atlantique 2, qui effectue en Irak des missions de reconnaissance, de renseignement et de guidage. La frégate antiaérienne Jean Bart est également sur zone, où elle est intégrée au groupe aéronaval de l'USS Carl Vinson.

Le Charles de Gaulle quittant Toulon hier (© MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)



Vœux 2015 aux forces armées en Hollandie

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.




Messieurs les Ministres.
Mesdames, messieurs les élus.
Messieurs les officiers généraux.
Officiers, sous-officiers, officiers mariniers, soldats, quartiers-maitres et marins.
Mesdames, messieurs.
Je suis déjà venu sur ce magnifique porte-avions pour commémorer le débarquement de Provence. J’avais décidé de vous retrouver à l’occasion des vœux aux armées. Mais il se trouve que j’interviens devant vous dans un moment exceptionnel, une épreuve que traverse notre pays.
Nous avons été victimes d’une attaque terroriste sur notre propre sol. 17 personnes ont été tuées par les terroristes.
Des journalistes, parce qu’ils étaient journalistes. Des policiers, parce qu’ils étaient policiers. Des Juifs, parce qu’ils étaient juifs.
Je rends une fois encore hommage à ces victimes et j’exprime ma compassion à l’égard des proches pour leur dignité.
Face à l’épreuve qu’a connue notre pays le peuple français a su réagir ; il a répondu par une solidarité, une fraternité, une unité qui font la fierté de toute notre nation et l’admiration du monde entier. Je tiens également à saluer le comportement exemplaire des forces de gendarmerie et de police qui ont, avec courage, avec bravoure, avec professionnalisme, neutralisé les terroristes et qui assurent quotidiennement la sécurité de nos concitoyens.
Ces forces de gendarmerie et de police vont être renforcées, sont déjà renforcées par les armées. C’est une opération intérieure d’une ampleur inégalée et considérable. Le plan VIGIPIRATE a été porté à un niveau jamais atteint. 10.000 militaires sont déployés sur l’ensemble du territoire national pour en protéger les points les plus sensibles : les écoles, les lieux de culte, synagogues, mosquées, églises ou temples.
Le rythme du déploiement est lui-même exceptionnel, inédit. En à peine trois jours le dispositif est passé de 1000, c’était son niveau lundi lorsque j’ai pris la décision, jusqu’à 10.500, ce sera le niveau des effectifs ce soir. Jamais dans notre histoire récente il n’y a eu un tel déploiement avec une telle rapidité.
La Défense nationale montre ainsi qu’elle remplit parfaitement l’un des objectifs qui a été fixé dans le Livre blanc et qui consiste à protéger notre territoire.
La capacité de notre armée lui permet donc d’assurer dans un délai rapide - quelques jours - cette mission de protection de nos compatriotes sans que l’armée ne se confonde avec la police et la gendarmerie. Mais la coopération doit être parfaite, elle l’est. Et c’est bien ce que je constate puisque nos forces civiles et militaires font preuve d’une réactivité et d’une complémentarité en tout point remarquables. Je tenais, aujourd’hui même, à vous en féliciter.
Nous devons répondre à des attaques venues de l’intérieur, celles qui se sont produites pendant ces trois jours terribles, mercredi jeudi et vendredi – attaques de l’intérieur qui peuvent être commanditées de plus loin puisqu’elles sont revendiquées par des organisations terroristes que l’on connait bien.
Mais dans le même temps nous devons aussi conjurer les menaces venant de l’extérieur, et elles sont nombreuses. C’est le sens des choix que j’ai faits au nom de la France pour réagir immédiatement à la percée des terroristes au Mali. C’était le 11 janvier 2013. Mais c’est aussi le choix que j’ai fait pour participer à la coalition destinée à frapper Daesh en Irak. C’est une décision que j’ai prise l’été dernier.
En même temps que nous pouvons être présents, soit sur le plan terrestre – c’est le cas dans le cadre de l’opération Barkhane -, soit sur le plan aérien - ce que nous faisons en Irak -, nous devons aussi soutenir de la meilleure des façons ceux qui se battent en première ligne contre les djihadistes. C’est la raison pour laquelle nous avons livré des équipements militaires aux Kurdes d’Irak et que nous aidons les forces de l’opposition en Syrie qui se battent contre l’Etat islamique.
Je continue néanmoins de regretter, je le dis devant vous, que la communauté internationale n’ait pas agi en temps voulu pour faire cesser les massacres en Syrie et empêcher les extrémistes de gagner plus de terrain encore.
C’était notamment à la fin du mois d’août 2013, début du mois de septembre, que la communauté internationale aurait du déjà agir. La France était prête ; les ordres avaient été donnés ; les dispositifs étaient en place. Une autre voie a été préférée. Nous en voyons les résultats.
La lutte contre le terrorisme c’est une affaire de temps. Attendre est un péril ; se précipiter est un risque. La France fait donc les choix judicieux. Elle ne peut pas intervenir partout.
On nous demande de le faire.
Il y a tant de menaces, tant de dangers, tant de terreur en Libye, au Nigéria, mais la France ne peut pas et ne veut pas d’abord participer à une action qui n’aurait pas la caution des Nations Unies ; elle ne veut pas non plus agir seule et de manière précipitée ou aventureuse, car il s’agit de la vie des soldats. Donc nous agissons aussi sur le plan politique pour que des conditions puissent être trouvées par la communauté internationale pour régler ces conflits.
Mais là où nous intervenons, là où nous agissons, nous devons montrer une très grande détermination.
Cette semaine, le Charles de Gaulle part en mission – est déjà en mission. L’appareillage de notre porte-avions est un acte qui a du sens. C’est un engagement. Le Charles de Gaulle c’est un instrument de force et de puissance, c’est le symbole de notre indépendance. Il manifeste la capacité politique, militaire, diplomatique de la France.
Aujourd’hui, la situation au Moyen Orient justifie la présence de notre porte-avions. Grâce au Charles de Gaulle nous disposerons d’informations précieuses, de renseignements. Nous pourrons, si nécessaire, mener des opérations en Irak avec encore plus d’intensité et plus d’efficacité.
Le porte-avions travaillera en étroite liaison avec les forces de la coalition. Il nous donnera tous les moyens d’une projection à tout moment en cas de tension supplémentaire. C’est dire l’importance de la mission que vous effectuez.
Dans le contexte que je viens de décrire au plan international avec l’attaque qui s’est portée sur notre propre territoire, vous êtes d’une certaine façon en opération.
J’ai toute confiance en vous, dans l’équipage qui sert le Charles de Gaulle. Je connais le savoir faire des pilotes, des mécaniciens et des marins. Vous vous inscrivez dans une longue tradition. Notre pays en effet a toujours pensé qu’il y avait une stratégie à mener avec l’aéronavale. Ce sont des visionnaires au cours de la Première guerre mondiale qui en ont eu la conception. Depuis, génération après génération la France a fait en sorte de disposer de cet outil, outil remarquable que vous servez.
La France est l’un des rares pays au monde capable de mettre en œuvre une force aéronavale aux compétences complètes avec un porte-avions à catapulte.
Avec plus de 34 000 appontages depuis sa mise en service, le Charles de Gaulle est une illustration de la performance industrielle et technologique de notre pays au service de sa propre défense. Mais également de la performance de tous les personnels qui servent sur le porte-avions.
La décision que j’ai prise de faire appareiller, avec le ministre de la Défense, le porte-avions, a le sens que je viens de vous donner. Il nous permet d’avoir une influence sur la scène internationale.
La mission qui commence est donc aussi une réponse au terrorisme. Nous lui faisons la guerre et donc nous devons y mettre les moyens militaires les plus adaptés face aux menaces.
Notre pays, le vôtre, consacre des ressources budgétaires importantes à l’effort de défense. Nous en voyons la traduction encore aujourd’hui. D’abord des femmes et des hommes bien formés, bien entrainés, bien commandés. Ensuite des outils de renseignement permettant de relever le défi de la cyber défense, enjeu majeur, des équipements de haute technologie, le porte-avions. Enfin, une force de dissuasion constamment entretenue et disponible à tout moment, et l’aéronavale en est une composante majeure.
Il y a, ce qu’on appelle, dans la marine l’esprit d’équipage. C’est une belle expression l’esprit d’équipage. Ca vaut pour toutes les armées mais cela vaut aussi pour une nation ou pour un peuple. Nous sommes un équipage nous aussi ensemble.
Qu’est-ce que ça veut dire, être un équipage ? Cela veut dire agréger des hommes et des femmes qui apportent chacune, chacun leurs compétences, leur savoir-faire, leurs qualités, leurs origines, leurs parcours, leur diversité.
La France doit être un équipage. Mais pour servir les armées, il faut qu’il y ait un engagement militaire continu ; nous avons besoin dans ces circonstances de mobiliser tous les concours et d’abord des militaires d’active. Car je ne vous apprends rien, il n’y a pas d’armée sans les hommes et les femmes pour la servir.
C’est pourquoi je suis avec le Premier ministre et le ministre de la Défense, mais c’est ma responsabilité liée à ma fonction de chef d’Etat et chef des armées, je suis très vigilant, dans le contexte que je viens de décrire, quant au niveau des effectifs militaires et donc quant aux restructurations qui sont prévues.
La situation exceptionnelle que nous connaissons doit conduire à revenir sur le rythme de réduction des effectifs qui avait été programmé pour les trois prochaines années dans le cadre de la Loi de programmation militaire.
Ce rythme doit être revu et adapté. Je demande donc au ministre de la Défense de me faire des propositions, d’ici la fin de la semaine, en tenant compte évidemment des nécessités budgétaires. Je tiendrai un Conseil de défense sur cette question des effectifs mercredi et je prendrai aussitôt la décision.
Voilà pourquoi les forces que vous constituez sont si essentielles. Voilà pourquoi dans ce moment particulier j’ai voulu que des décisions puissent être prises pour que la France soit sûre que sa défense est au rendez-vous et que vous vous soyez convaincus que nous vous faisons confiance pour permettre d’être protégés et d’intervenir là où vous êtes appelés.
Il y a les militaires d’active, il y a aussi les réservistes. Je veux ici aussi souligner leur rôle. Les réservistes sont appréciés du commandement. Ils offrent aux armées des compétences et un rayonnement dont il serait hasardeux de se priver face aux tensions du monde.
Je souhaite donc que les dispositifs sur l’emploi des réserves soient améliorés pour permettre à tous ceux qui ont une compétence d’apporter à nos forces tout ce qu’ils peuvent offrir à la nation.
Ces échanges profitent à tous ; aux entreprises, dont sont issus ces réservistes ; aux armées qui sont enrichies par cet apport ; et bien sûr aux intéressés eux-mêmes qui vivent dans les armées une expérience inoubliable.
Servir la France c’est ce que vous faites. Servir la France n’est pas simplement une mission qui revient aux seuls militaires ou aux seuls fonctionnaires civils. Tout citoyen doit pouvoir être utile à son pays, où qu’il soit, d’où qu’il vienne, quelles que soient ses origines. Chacune, chacun peut participer à sa manière pour redresser la France, la protéger, la rendre meilleure.
Le service civique est une très belle idée. J’ai annoncé qu’il doit devenir universel. Il sera donc proposé à tous les jeunes français qui en feront la demande.
Nos compatriotes ne manquent pas de civisme. Ils en débordent même, chaque fois qu’on les sollicite. Le vivier est immense et j’ai eu là aussi la fierté de le constater.
Prenons l’exemple de la lutte contre Ebola. Cette terrible maladie. Des volontaires se sont spontanément manifestés pour soutenir l’action que nous avions engagée. Je veux féliciter tous ceux, militaires et civils, qui s’impliquent sans compter depuis le début de cette redoutable épidémie. Notamment en Guinée où je me suis rendu et où j’ai pu constater que face à un fléau, l’armée, toujours l’armée, répond présente.
Je pense notamment aux hommes et aux femmes du service de santé. Ils mettent toute leur expertise au service de la lutte contre ce virus. Et leur action remarquable a été saluée par l’ensemble de la communauté internationale.
L’Afrique fait face à ce fléau, mais l’Afrique fait face aussi à d’autres menaces, d’autres périls.
J’ai rappelé ce qu’avait été notre action au Mali ; elle n’est pas terminée. Il y a deux ans, nous avons pris la décision d’intervenir pour arrêter d’abord l’offensive djihadiste, la réduire, et faire en sorte que le Mali puisse retrouver son intégrité territoriale. C’est fait. Mais en même temps nous devons continuer, avec les forces des Nations Unies, avec l’armée malienne, nous devons continuer à permettre la réconciliation, le développement du pays et surtout empêcher la résurgence des groupes terroristes.
C’est la raison pour laquelle, grâce à vous, des opérations ont été récemment menées qui ont pu déjouer les tentatives terroristes. Ainsi, en 2014, l’année dernière, 200 djihadistes dont quelques chefs importants ont été neutralisés par nos troupes.
Mais le cadre de notre action a également été élargi. Il couvre maintenant le Sahel, de la Mauritanie au Tchad pour renforcer les Etats de la région face justement à ces menaces des groupes terroristes qui se sont souvent repliés là où nous ne pouvons pas les atteindre, notamment en Libye.
Commandées depuis Ndjamena au Tchad, nos troupes de l’opération Barkhane sont maintenant pleinement opérationnelles. Au sol comme dans les airs, elles travaillent en parfaite osmose et en étroite collaboration avec les armées des pays amis.
Nos forces spéciales, je veux aussi leur rendre hommage, prennent depuis les premiers jours une part primordiale en accomplissant un travail remarquable.
Tout cet espace, nous en voyons, aux frontières, les dangers. Je pense à ce qui se passe en Libye, au Nigéria, avec ce groupe terroriste Boko Haram qui décime des villages, des villes entières. Là encore nous devons faire en sorte que ce soient les pays eux-mêmes, les pays africains, qui assurent leur propre sécurité. Nous devons les appuyer.
Nous devons quelquefois aussi intervenir lorsqu’il y a des risques de massacre. Et vers qui se tourne-t-on ? Toujours vers la France. En République Centrafricaine ce fut l’opération Sangaris qui a été lancée il y a treize mois en application d’une résolution unanime du Conseil de sécurité.
Cette opération Sangaris a été, si je puis dire - mais j’ai peine à le dire - un succès. Non pas parce qu’elle n’a pas réussi – il y a eu des massacres, il y a eu des morts – mais il y en aurait eu encore plus si nous n’avions pas été là. Nous avons pu atteindre nos objectifs et aujourd’hui il y a le déploiement d’une force africaine qui a maintenant laissé place à une force des Nations Unies.
J’ai donc décidé d’alléger notre dispositif en République Centrafricaine. 2 000 soldats aujourd’hui, 1 700 au printemps, 800 à l’automne prochain.
Ce mouvement s’exécutera en parallèle de la montée en puissance de la mission des Nations Unies qui atteindra, elle, 12 000 hommes. Je peux dire donc qu’en Centrafrique nous avons fait ce que nous avions dit, grâce à vous. Nous avons permis à ce pays, l’un des plus pauvres du monde, de retrouver un début de calme et d’apaisement, même s’il y a encore beaucoup à faire.
Je félicite les militaires qui y ont contribué par leur sang-froid. Aussi, sur proposition du ministre de la Défense, un contingent spécial de la Légion d’honneur et de la Médaille militaire viendra récompenser les militaires s’étant particulièrement distingués sur le théâtre centrafricain.
L’Afrique n’est pas le seul continent d’intervention de nos armées. Sur l’ensemble du globe, 20 000 militaires sont en permanence déployés hors de nos frontières. Dont la moitié en opérations extérieures.
Hier, conformément à l’article 35 de la Constitution, le parlement a autorisé à l’unanimité, à l’unanimité, la prolongation de la mission de nos forces en Irak. Cette confiance qu’a donnée le Parlement au Gouvernement pour agir, c’est une confiance qui vous est adressée.
Elle permet de donner à la France l’image d’un pays rassemblé autour de son armée pour prendre ses responsabilités. La lutte sera longue en Irak, beaucoup pourraient considérer que c’est un combat bien lointain par rapport à ce que nous vivons. Non, c’est le même, parce que si nous arrivons à lutter contre le terrorisme en Irak comme nous l’avons fait d’ailleurs en Afrique, c’est aussi pour assurer notre propre sécurité.
En Irak, à travers l’action que nous menons à partir des différents territoires amis, les Emirats, la Jordanie, ou de zones maritimes proches – le porte-avions jouera son rôle –, en Irak nous pouvons nous ajouter aux forces de la coalition dont nous sommes l’un des principaux protagonistes et permettre grâce à l’opération Chammal d’obtenir déjà de premiers résultats.
Le groupe Daesh, groupe terroriste qui occupe une partie du territoire irakien, est en reflux ; mais il y aura à poursuivre ce travail aussi longtemps que nécessaire. L’objectif c’est de restaurer la souveraineté irakienne sur l’ensemble du territoire.
Mais je n’oublie pas aussi toutes les autres missions que nos forces réalisent à l’étranger pour préserver nos intérêts, protéger nos ressortissants, lutter contre le narcotrafic, contre la piraterie. Voilà toutes les missions que nos armées remplissent : protéger notre territoire, agir pour la paix, défendre nos intérêts, assurer l’indépendance de la France, respecter les engagements auprès de nos alliés ; voilà tout ce que vous faites.
Pour mener à bien toutes ces missions, j’y reviens, il faut des ressources et des moyens : c’est la loi de programmation militaire. Je me suis engagé à la respecter pour le chiffre qui a été affiché, 31,4 milliards, et ce chiffre-là est sanctuarisé.
Ce n’est pas simplement qu’un chiffre, c’est ce qui permet de faire fonctionner nos armées et de les équiper, c’est un ensemble de crédits budgétaires et de ressources exceptionnelles. Ces crédits-là, ces ressources-là seront strictement maintenues pour que nous puissions atteindre tous les objectifs que j’ai fixés pour nos armées. C’est ainsi que tous les projets qui sont prévus par la loi de programmation militaire en 2015 pourront se concrétiser. Je pense à la commande des 12 avions ravitailleurs MRTT pour l’armée de l’air, au lancement du grand programme Scorpion pour l’armée de terre, à la rénovation de 11 ATL2 et à la commande de bâtiments de soutien et d’assistance hauturiers pour la marine ainsi que d’une centaine de véhicules pour les forces spéciales ; tout sera exécuté comme il est prévu.
Quant au nouveau dispositif de financement qui s’ajoute aux crédits militaires je veux qu’il puisse être mis en œuvre dès cette année. Je parle des sociétés de projets. Elles permettront d‘acquérir du matériel dans des conditions plus souples, plus fluides aboutissant à une mise en service rapide des moyens dont les forces ont besoin.
D’ailleurs l’efficacité opérationnelle de nos matériels militaires, c’est à la fois un atout pour notre défense mais c’est également un atout pour notre industrie.
Parce que c’est un cercle vertueux : si nous produisons de bons matériels, de bons équipements pour nos armées, ceux dont vous vous servez, nous pouvons à ce moment-là aussi les exporter vers des pays que nous choisissons et qui nous choisissent et ainsi conforter les emplois de notre industrie de défense. En faisant en sorte que notre industrie de défense soit l’une des plus performantes, nous favorisons aussi l’exportation de biens productifs, de matériels pour l’industrie civile et la France peut ainsi aussi renforcer son économie.
Je sais que depuis plusieurs années et malgré l’effort budgétaire qui est consacré, il y a des réformes qui vous sont demandées et qui parfois nécessitent bien des ajustements, bien des modifications, bien des changements d’habitudes. Mais ça ne vaut pas que pour les armées, ça vaut partout dans la société ; mais pour les armées c’est vrai que cela crée aussi une sensibilité particulière.
Je veux donc ici dire que sur ces équipements, sur ces réformes, les équipements seront préservés et les réformes seront faites. Mais il faut tirer aussi quelques conclusions : il y a eu des échecs, je pense au système Louvois dont les dernières cicatrices ne sont pas encore fermées et je salue l’action du ministre pour trouver des solutions. Le processus de remplacement du logiciel défectueux est en cours et il devra rentrer en première phase opérationnelle dès l’an prochain pour être ensuite généralisé.
Je ne peux pas accepter que nos militaires puissent connaitre le moindre retard, la moindre erreur dans leur rémunération, c’est-à-dire dans leur solde. Il y a trop de demandes qui vous sont faites pour qu’il puisse y avoir la moindre négligence là-dessus. Et s’il y a eu des erreurs qui ont été commises dans le passé elles doivent être corrigées.
Je veux aussi parler de la condition militaire. Je suis attentif avec le ministre à ce qu’elle puisse être améliorée dans le cadre du Haut comité d’évaluation. Il y a des réunions qui se tiennent du Conseil supérieur de la fonction militaire et je suis toujours attentif à ses conclusions.
Il se trouve que la Cour européenne des droits de l’homme a demandé à la France de revoir son dispositif relatif au droit d’association des militaires, c’est-à-dire à vos droits. Et après avoir mené une série de consultations j’ai décidé de suivre les propositions qui m’étaient faites par le conseiller d’Etat, Bernard PÊCHEUR, et de prendre les dispositions qui devront être traduites par la loi. Il y aura donc la préservation des droits et des devoirs des militaires et en même temps les prérogatives du commandement seront sauvegardées. Une loi viendra bientôt intégrer au code de la défense cette avancée sur la représentation des personnels.
Il y a aussi tout l’effort qui est fait pour le monde combattant – le secrétaire d’Etat est là. Les droits des anciens combattants doivent être consolidés : ils le seront. Des critères d’attribution de la carte du combattant seront élargis avec ce qu’on appelle la carte opérations extérieures à partir du 1er octobre prochain. Je suis aussi attentif au soutien des blessés, des conjoints, des grands invalides de guerre et là encore des dispositions seront prises pour améliorer leur situation.
Je veux aussi insister sur la réparation qui est due aux Harkis, sur la meilleure prise en charge, aussi, d’un certain nombre de situations familiales. Cela fait partie, là encore, du devoir de la Nation à l’égard des anciens combattants.
Je veux terminer sur une réflexion qui nous engage tous. Nous sommes attachés, nous, la France, à des valeurs : des valeurs de liberté, de démocratie, de pluralisme, de dignité, d’égalité de la femme et de l’homme. C’est pourquoi nous portons un idéal partout dans le monde. C’est pourquoi nous voulons vivre ensemble, avec ces valeurs de la République. C’est aussi pourquoi vous menez un certain nombre d’opérations.
C’est votre mission. Vous agissez au nom des valeurs de la République et lorsque ces valeurs sont atteintes, sont froissées, sont mises en cause par des terroristes, alors il faut savoir se défendre. C’est le rôle des policiers, des gendarmes, des magistrats ; c’est le rôle aussi des armées lorsque la menace vient de l’extérieur.
Une grande nation, c’est une nation qui a des institutions solides. L’Armée fait partie de ces institutions et l’Armée est au service de la République. Elle participe donc de l’unité nationale. Les Français savent qu’ils peuvent compter sur elle pour assurer notre indépendance, notre défense ; ils sont convaincus que pour promouvoir l’idéal que nous portons tous, la force peut être un ultime recours, même si la force du droit doit chaque fois être recherchée.
Face au jihadistes, aux fondamentalistes, aux terroristes, la France doit agir. Agir pour elle-même, agir pour le monde, agir pour porter assistance aux pays qui font appel à nous, dans le cadre du droit international et avec un mandat des Nations unies.
Dans le formidable mouvement citoyen qui s’est levé dimanche, notre peuple a voulu exprimer une conviction, une force, un attachement. A la liberté d’expression, à la démocratie, à la liberté tout court et à la laïcité. Les Français ont dit très clairement que pour que notre pays vive en paix, vive en démocratie, vive en liberté, il fallait des journalistes pour parler, pour écrire ; il fallait des dessinateurs pour dessiner ; il fallait des policiers et des gendarmes pour les protéger ; il fallait des militaires pour les défendre. Tous unis pour défendre les valeurs de la République.
C’est parce que nous sommes dans ce moment-là et c’est parce que nous sommes convaincus que les valeurs que nous portons pour notre pays sont essentielles – pour nous, pour l’Europe, pour le monde – que nous devons nous rassembler, nous réunir autour de ce qui fait notre identité, de ce qui fait notre singularité, notre indépendance. Et il n’y a pas d’indépendance, il n’y a pas de liberté, il n’y a pas de démocratie qui ne doivent être protégées par une armée. C’est la raison pour laquelle je vous exprime ici, dans cette circonstance, dans ce moment où il y a tant d’émotion, où il y a tant d’espoir aussi, et tant de volonté de surmonter les peurs, je vous exprime, ici, toute la reconnaissance de la Nation, toute ma confiance pour les missions dont vous avez la charge.
Vive la République, et vive la France.

janvier 07, 2015

Au 30/11/14 - Général Bosser : « Daech n'est plus seulement aux portes de l'Europe, ... il en a franchi le seuil » info Charlie Hebdo et la "critique"

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.



Toutes nos condoléances aux familles touchées par cet évènement au siège de Charlie Hebdo. Toutes mes condoléances à notre liberté d'expression abusée, bafouée comme engloutie de haine.
Je fais ce petit mot, même si je n'étais pas un fan adepte de ce journal caricatural. 

Quoi penser de notre Etat policier ? 
Quoi penser de groupes privés ? 
Quoi penser du port d'arme ?
Enfin n'y aurait-il pas eu moins de mort si .....?




Message de solidarité des équipes éditoriales du groupe NetMediaEurope avec Charlie Hebdo. Très choquées par l’attentat meurtrier qui a visé ce matin la rédaction de Charlie Hebdo, les rédactions de NetMediaEurope (Silicon.fr, ITespresso et ChannelBiz) expriment leur solidarité sans failles avec leurs confrères de l’hebdomadaire satirique. Toutes nos pensées vont aujourd’hui aux victimes et à leurs proches, à qui nous adressons nos plus sincères condoléances. Ce terrible événement ne fait que renforcer notre attachement à la liberté de la presse, à la pluralité des opinions et à la critique de tous les pouvoirs, indispensable au bon fonctionnement d’une démocratie. Ces meurtres nous rappellent enfin combien ces libertés sont fragiles et combien il est important de les défendre au quotidien.



Voici une lecture que je devais envoyer tôt ce matin, comme quoi nos armées sont bien renseignées. L'Etat et ses décideurs toujours dans l'indécision voire au sein de lourdeurs administratives ineptes pour ce nouveau siècle !!




La force de frappe de l'Etat islamique inquiète l'état-major des armées. 

« La rapidité avec laquelle ce mouvement parvient à accroître ses effectifs et à diversifier son matériel est très préoccupante », a estimé le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Jean-Pierre Bosser. 

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian avait été très clair sur l'arsenal dont dispose Daech. Ses grands subordonnés, qui suivent le dossier, affiche une préoccupation sur la puissance et l'attractivité de ce mouvement terroriste, dont les effectifs sont actuellement évalués à 25.000 djihadistes. Daech, qui dispose notamment de chars, « ne constitue pas qu'un groupe terroriste mais bien une armée qui manœuvre, qui communique, qui s'appuie sur des équipements performants et poursuit des objectifs stratégiques, avec une volonté expansionniste affichée», a expliqué aux sénateurs le chef d'état-major de l'armée de Terre (Cemat), le général Jean-Pierre Bosser. 

« Le groupe exerce une forte attraction sur les djihadistes du monde entier, qui rallient l'Irak et la Syrie par milliers », a noté le député UMP des Bouches-du-Rhône Guy Tessier dans son rapport sur le projet de loi de finances pour 2015. « Les djihadistes de Daech représentent une véritable armée terroriste composée d'hommes expérimentés, bien équipés et disposant de ressources financières importantes », a pour sa part confirmé le chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers. 

« La rapidité avec laquelle ce mouvement parvient à accroître ses effectifs et à diversifier son matériel est très préoccupante », a précisé le général Bosser.

Les percées de Daech contre l'armée irakienne lui ont permis « de mettre la main sur des équipements lourds et modernes. Il bénéficie de ressources financières substantielles, en stock et en flux, grâce à l'exploitation des puits de pétrole, des postes frontaliers ou des barrages sur lesquels il a mis la main », a rappelé Guy Tessier. 


« La lutte sera longue »
Pour le Cemat, « la problématique n'est pas seulement militaire, elle porte également sur les flux financiers qui viennent alimenter de véritables mercenaires appointés ». Sur le plan financier Daech a effectivement récupéré à Mossoul 450 millions de dollars dans les banques. En outre, les ressources de Daech proviennent également du pétrole que le mouvement vend à des prix défiant toute concurrence. 

« La lutte sera longue et il faudra gérer au mieux la pression du temps court, dans nos 
sociétés actuelles qui exigeront des résultats rapides », a estimé le Général Pierre de Villiers. Dans ce contexte, la France a, selon le chef d'état-major des armées, « besoin d'une vision stratégique militaire qui intègre les objectifs militaires, mais aussi politiques, diplomatiques et psychologiques. Pour réussir, notre plan de campagne devra donc être global ». 


Préoccupations avec le retour des combattants européens
Selon le général Jean-Pierre Bosser, « plus de 1.000 combattants européens enrôlés dans ses rangs sont revenus dans l'espace Schengen ». Une menace pour la France et les pays européens. Car « l’adversaire n'est plus seulement aux portes de l'Europe, il en a franchi le seuil », a souligné le chef d'état-major de l'armée de terre. Il est donc persuadé « de la nécessité d'intégrer encore plus dans notre réflexion le retour de l'armée de terre sur son milieu naturel, celui du sol national, pour pourvoir y faire face, avec les forces de sécurité, à tous types de menaces dont celles que ces vingt dernières années avaient confinées à l'extérieur ». 

Cette problématique est là « pour rappeler le lien très fort, le continuum, qui existe entre sécurité extérieure et sécurité intérieure. Ces combattants étrangers sont un vrai défi pour notre sécurité, celles des Français et plus généralement celle des Européens », a de son côté expliqué le général Pierre de Villiers. Et selon le chef d'état-major de l'armée de terre, « il ne faut d'ailleurs pas exclure que cette menace agisse en utilisant des modes d'actions de nature militaire, et se concrétise par des actions armées contre des militaires. Ne perdons pas de vue qu'il s'agissait d'un des objectifs poursuivis par Mohammed Merah. Outre-Atlantique, des attaques isolées ont déjà été perpétrées. Nous avons hélas vécu à deux reprises en France et une fois en Belgique des attaques assez similaires ». 

L’armée de terre présente en France
L'armée de Terre peut-elle être en première ligne face à Daech sur le sol national ? Le général Bosser en est convaincu : « il me semble raisonnable de considérer que la nature des opérations et l'envergure des défis sécuritaires inscrivent l'action militaire, hors et désormais à l'intérieur de nos frontières, durablement. Ils confortent ainsi le contrat opérationnel de l'armée de terre qui est réaliste et structurant ». 

La situation au Levant met l'accent sur l'indispensable nécessité d'une capacité autonome d'appréciation de situation tactique et stratégique, a affirmé le général Pierre de Villiers. « C'est la vocation de nos capteurs de renseignement, de nos satellites, mais aussi des efforts consentis pour améliorer nos capacités Cyber. Ce constat conforte la priorité mise sur le renseignement dans la loi de programmation militaire ». 

Par Michel CABIROL








Charlie Hebdo massacré

Publié le
Par Guillaume Périgois, directeur de publication de Contrepoints.



le Maurais Live (Québec)
Notre chroniqueur français Ulrich Genisson nous donne de l'information sur ce qu'il se passe en France d'un point de vue interne sur les assassinats de 12 personnes à Paris aujourd'hui dans la rédaction de Charlie Hebdo...
Podcast complet ici : http://quebec.radiox.com/…/ulrich_medias_francais_ont_une_g…

 

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