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mars 21, 2015

Revue de presse sur l'ouvrage de Chantal Delsol « Populisme. Les demeurés de l’Histoire »

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.






 Le Figaro : Plaidoyer pour le populisme

Les jeunes gens qui voudraient connaître un de ces admirables professeurs que fabriquait la France d’avant — et qui la fabriquaient en retour — doivent lire le dernier ouvrage de Chantal Delsol. Tout y est : connaissance aiguë du sujet traité ; culture classique ; perspective historique ; rigueur intellectuelle ; modération dans la forme et dans la pensée, qui n’interdit nullement de défendre ses choix philosophiques et idéologiques. Jusqu’à cette pointe d’ennui qui se glisse dans les démonstrations tirées au cordeau, mais que ne vient pas égayer une insolente incandescence de plume. L’audace est dans le fond, pas dans la forme. On s’en contentera.

Notre auteur a choisi comme thème de sa leçon le populisme. Thème dangereux. Pour elle. Dans le Dictionnaire des idées reçues de Flaubert revisité aujourd’hui, on aurait aussitôt ajouté au mot populisme : à dénoncer ; rejeter ; invectiver ; ostraciser ; insulter ; néantiser. Non seulement Chantal Delsol ne hurle pas avec les loups, mais elle arrête la meute, décortique ses injustes motifs, déconstruit son mépris de fer. À la fin de sa démonstration, les loups ont perdu leur légitimité de loups. « Que penser de ce civilisé qui, pour stigmatiser des sauvages, les hait de façon si sauvage ? »

Pourtant, les loups sont ses pairs, membres comme elle de ces élites culturelles, universitaires, politiques, ou encore médiatiques, qui depuis des siècles font l’opinion à Paris ; et Paris fait la France, et la France, l’Europe. Chantal Delsol n’en a cure. Elle avance casquée de sa science de la Grèce antique. Se sert d’Aristote contre Platon. Distingue avec un soin précieux l’idiotès de l’Antiquité grecque, qui regarde d’abord son égoïste besoin, au détriment de l’intérêt général du citoyen, de l’idiot moderne, incapable d’intelligence. Dépouille le populiste de l’accusation de démagogie. Renvoie vers ses adversaires la férocité de primate qui lui est habituellement attribuée par les donneurs de leçons démocratiques :
« Dès qu’un leader politique est traité de populiste par la presse, le voilà perdu. Car le populiste est un traître à la cause de l’émancipation, donc à la seule cause qui vaille d’être défendue. Je ne connais pas de plus grande brutalité, dans nos démocraties, que celle utilisée contre les courants populistes. La violence qui leur est réservée excède toute borne. Ils sont devenus les ennemis majuscules d’un régime qui prétend n’en pas avoir. Si cela était possible, leurs partisans seraient cloués sur les portes des granges. »
Chantal Delsol analyse avec pertinence le déplacement des principes démocratiques, depuis les Lumières : la raison devient la Raison ; l’intérêt général de la cité, voire de la nation, devient celui de l’Humanité ; la politique pour le peuple devient la politique du Concept. Les progressistes veulent faire le bien du peuple et s’appuient sur lui pour renverser les pouvoirs ancestraux ; mais quand ils découvrent que le peuple ne les suit plus, quand ils s’aperçoivent que le peuple juge qu’ils vont trop loin, n’a envie de se sacrifier ni pour l’humanité ni pour le règne du concept, alors les élites progressistes liquident le peuple. Sans hésitation ni commisération. C’est Lénine qui va résolument basculer dans cette guerre totale au peuple qu’il était censé servir, lui qui venait justement des rangs des premiers « populistes » de l’Histoire. Delsol a la finesse d’opposer cette « dogmatique universaliste » devenue meurtrière à l’autre totalitarisme criminel du XXe siècle : le nazisme. Avec Hitler, l’Allemagne déploiera sans limites les « perversions du particularisme ». Ces liaisons dangereuses avec la « bête immonde » ont sali à jamais tout regard raisonnablement particulariste. En revanche, la chute du communisme n’a nullement entaché les prétentions universalistes de leurs successeurs, qu’ils s’affichent antiracistes ou féministes ou adeptes de la théorie du genre et du « mariage pour tous ». Le concept de l’égalité doit emporter toute résistance, toute précaution, toute raison.

Alors, la démocratie moderne a tourné vinaigre : le citoyen, soucieux de défendre sa patrie est travesti en idiot : celui qui préfère les Autres aux siens, celui qui, il y a encore peu, aurait été vomi comme traître à la patrie, « émigré » ou « collabo », est devenu le héros, le grand homme, le généreux, l’universaliste, le progressiste. De même l’égoïste d’antan, l’égotiste, le narcissique, qui préférait ses caprices aux nobles intérêts de sa famille, au respect de ses anciens et à la protection de ses enfants, est vénéré comme porte-drapeau flamboyant de la Liberté et de l’Égalité. Incroyable renversement qui laisse pantois et montre la déliquescence de nos sociétés : « Le citoyen n’est plus celui qui dépasse son intérêt privé pour se mettre au service de la société à laquelle il appartient ; mais celui qui dépasse l’intérêt de sa société pour mettre celle-ci au service du monde... Celui qui voudrait protéger sa patrie face aux patries voisines est devenu un demeuré, intercédant pour un pré carré rabougri ou pour une chapelle. Celui qui voudrait protéger les familles, au détriment de la liberté individuelle, fait injure à la raison. La notion d’intérêt public n’a plus guère de sens lorsque les deux valeurs primordiales sont l’individu et le monde. »

Les élites progressistes ont déclaré la guerre au peuple. En dépit de son ton mesuré et de ses idées modérées, Chantal Delsol a bien compris l’ampleur de la lutte : « Éduque-les, si tu peux », disait Marc-Aurèle. Toutes les démocraties savent bien, depuis les Grecs, qu’il faut éduquer le peuple, et cela reste vrai. Mais chaque époque a ses exigences. « Aujourd’hui, s’il faut toujours éduquer les milieux populaires à l’ouverture, il faudrait surtout éduquer les élites à l’exigence de la limite, et au sens de la réalité. » Mine de rien, avec ses airs discrets de contrebandière, elle a fourni des armes à ceux qui, sous la mitraille de mépris, s’efforcent de résister à la folie contemporaine de la démesure et de l’hubris [la démesure en grec].

Quand ils découvrent que le peuple ne les suit plus, quand ils s’aperçoivent que le peuple juge qu’ils vont trop loin, n’a envie de se sacrifier ni pour l’humanité ni pour le règne du concept, alors les élites progressistes liquident le peuple.

Sud-Ouest : Ce diable de populisme
Le nouvel essai de Chantal Delsol n’est pas franco-français. On a bien sûr en tête, en le lisant, l’exemple du Front national, surtout à l’heure où la classe politique se dispute à nouveau sur l’attitude à tenir en ce dimanche de second tour électoral dans une circonscription du Doubs. Mais le propos de cette intellectuelle libérale et catholique, à la pensée claire et ferme, va au-delà de nos contingences puisqu’il s’agit de s’interroger sur la démocratie.

Celle-ci est-elle fidèle à ses valeurs lorsqu’elle ostracise un courant politique ? Car tel est le sort des partis ou mouvements décrits sous le terme « populistes ». Et dans la bouche de ceux qui les combattent, le mot ne désigne pas un contenu précis, mais claque comme une injure. Du coup, aucun de ces partis — très divers — ne revendique l’adjectif, sauf par bravade, alors qu’au XIXe siècle, le populisme n’avait pas de connotation péjorative et s’affichait sans complexes, en Russie avec les « Narodniki » ou aux États-Unis avec les « Granger ».

Car c’est à une réflexion historique d’ampleur que se livre Chantal Delsol. Des tribuns de la plèbe dans l’Antiquité aux courants protestataires qui agitent notre Europe de 2015, l’essayiste s’interroge sur les raisons qui font que la démocratie, dont Aristote explique — contre Platon — qu’elle n’est pas fondée sur le règne de la vérité, mais sur celui de l’opinion, en est arrivée à diaboliser des expressions politiques se réclamant justement de ce « peuple » qui est pourtant sa raison d’être.

L’explication qui vient à l’esprit, ce sont les dérives totalitaires de ceux qui ont utilisé la démocratie pour la détruire. Bien sûr, l’auteur se range parmi ceux qui encouragent les démocraties à se défendre. Mais les « populismes » que dénoncent aujourd’hui les élites sont-ils vraiment ennemis de la démocratie ? Chantal Delsol ne le croit pas. Selon elle, ce que veulent ces partis contestataires, c’est précisément un débat démocratique où puissent se faire entendre d’autres opinions que les dominantes. Bref, une alternative.

Credo de l’enracinement
Or, tout se passe comme si certaines opinions n’étaient pas jugées recevables, notamment celles qui privilégient l’enracinement des individus et des sociétés à rebours du credo dominant des élites, celui de l’émancipation et du dépassement des cadres et repères traditionnels. Présentées comme une « frileuse » tendance au repli identitaire, ces opinions répandues dans les milieux « populaires » sont qualifiées de « populistes ». Cela les disqualifie d’avance alors qu’elles sont porteuses de leur sagesse propre ; et cela fait de ceux qui les affichent non pas des enfants, comme feraient des technocrates qui considèrent la politique comme une science inaccessible au vulgaire (et donc récusent la démocratie), mais des idiots dont les idées n’ont pas droit de cité.

Risque de « démagogie »
Non seulement il y a là une perversion de la démocratie, qui est par nature la confrontation d’idées entre gens ayant également voix au chapitre ; mais il y a aussi un risque, celui de dessécher le débat public ou le radicaliser. Bien sûr, Delsol soupèse l’autre risque, inhérent à la démocratie depuis ses origines grecques, et que dénonçait déjà Platon, celui de la « démagogie ». Mais la démocratie étant le pire système... à l’exception de tous les autres, il faut en accepter aussi les inconvénients...

Figaro Magazine : « Non, le populisme n’est pas la démagogie »
Marine Le Pen aux marches de l’Élysée en 2017 ? La Gauche radicale au pouvoir en Grèce ? Le populisme semble avoir de beaux jours devant lui... Mais que faut-il entendre exactement par ce mot ? Et comment a-t-il été instrumentalisé par les élites en place ? La philosophe Chantal Delsol nous l’explique.

— Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle de 2017, mais battue au second tour selon un sondage CSA ; explosion du terrorisme islamique fondamentaliste sur notre territoire ; avènement de la gauche radicale en Grèce... De quoi ces événements sont-ils le symptôme ?

Chantal Delsol — La concomitance de ces événements est le fruit d’un hasard, on ne saurait les mettre sur le même plan, et pourtant ils sont révélateurs d’un malaise des peuples. Que Marine Le Pen arrive au second tour est à présent presque une constante dans les différents sondages. Comme dans le roman de Houellebecq, il est probable cependant qu’on lui préférera toujours même n’importe quel âne ou n’importe quel fou : mon travail sur le populisme tente justement d’expliquer ce rejet incoercible.

Le terrorisme issu du fondamentalisme islamique ressortit quant à lui à un problème identitaire. Pour ce qui est des attentats, depuis des décennies, les grands partis s’entendent à étouffer la vérité, à tout lisser à l’aune du politiquement correct, c’est ainsi qu’on refuse de voir les problèmes dans nos banlieues où Les Protocoles des Sages de Sion sont couramment vendus, et que l’on persiste à imputer l’antisémitisme au seul Front national, alors qu’il est depuis bien longtemps le fait de l’islamisme. À force de tout maintenir sous une chape de plomb, il ne faut pas s’étonner que la pression monte et que tout explose.

En ce qui concerne la Grèce, c’est la réaction d’une nation qui en a assez d’être soumise aux lois européennes. C’est une gifle administrée à une technocratie qui empêche un pays de s’organiser selon son propre modèle. On observe une imparable logique dans l’alliance de la gauche radicale avec le parti des Grecs indépendants dès lors que ces deux formations sont souverainistes, qu’elles refusent l’austérité, et sont animées d’une semblable volonté de renégociation de la dette.

Rien d’étonnant non plus à voir Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon saluer quasi de concert le nouveau Premier ministre grec, les extrêmes se retrouvant sur ce même créneau. Centralisatrice et souverainiste, Marine Le Pen a, au reste, gauchisé son programme économique. La souffrance identitaire des banlieues, tout comme l’émergence d’une France périphérique, ou bien encore la revendication par les Français de leurs propres racines et, par-delà nos frontières, le réveil du peuple en Grèce, sont autant de preuves de l’échec du politique.

— D’où cette montée des populismes, pourtant âprement décriée...
Le vocable est devenu aujourd’hui synonyme de démagogie, mais ce n’est qu’un argument de propagande. Il est employé comme injure pour ostraciser des partis ou mouvements politiques qui seraient composés d’imbéciles, de brutes, voire de demeurés au service d’un programme idiot, ce terme d’idiot étant pris dans son acception moderne : un esprit stupide, mais aussi, dans sa signification ancienne, un esprit imbu de sa particularité. L’idiotès grec est celui qui n’envisage le monde qu’à partir de son regard propre, il manque d’objectivité et demeure méfiant à l’égard de l’universel, à l’inverse du citoyen qui, lui, se caractérise par son universalité, sa capacité à considérer la société du point de vue du bien commun. L’idiot grec veut conserver son argent et refuse de payer des impôts. Il cultive son champ et se dérobe face à la guerre, réclamant que l’on paye pour cela des mercenaires. À l’écoute des idiotès, les démagogues grecs attisaient les passions individuelles au sein du peuple, jouant sur le bien-être contre le Bien, le présent contre l’avenir, les émotions et les intérêts primaires contre les intérêts sociaux, si bien qu’au fond, les particularités populaires peuvent être considérées comme mauvaises pour la démocratie. Voilà l’origine. Rien de plus simple, dès lors, pour nos modernes élites, de procéder à l’amalgame entre populisme et démagogie, avec ce paradoxe que les électeurs des « populismes » seront les premiers à se sacrifier lors d’une guerre, car ils ne renonceront jamais à leurs racines ni au bien public, au nom de valeurs qu’ils n’ont pas oubliées. Il est absolument normal qu’une démocratie lutte contre la démagogie, qui représente un fléau mortifère, mais ici il ne s’agit pas de cela : les électeurs des « populismes » ne sont pas des gens qui préfèrent leurs intérêts particuliers au bien commun, ce sont des gens qui préfèrent leur patrie au monde, le concret à l’universel abstrait, ce qui est autre chose. Et cela, on ne veut pas l’entendre.

Chez les Grecs, comme plus tard chez les chrétiens, l’universel (par exemple celui qui fait le citoyen) est une promesse, non pas un programme écrit, c’est un horizon vers lequel on tend sans cesse. Or il s’est produit une rupture historique au moment des Lumières, quand l’universalisme s’est figé en idéologie avec la théorie émancipatrice : dès lors, toute conception ou attitude n’allant pas dans le sens du progrès sera aussitôt considérée non pas comme une opinion, normale en démocratie, mais comme un crime à bannir. Quiconque défendra un enracinement familial, patriotique ou religieux sera accusé de « repli identitaire », expression désormais consacrée. C’est la fameuse « France moisie ». Les champs lexicaux sont toujours éclairants...

— Diriez-vous que nous vivons dans un nouveau terrorisme intellectuel ?
Un terrorisme sournois, qui se refuse à considérer comme des arguments tout ce qui défend l’enracinement et les limites proposées à l’émancipation. On appelle populiste, vocable injurieux, toute opinion qui souhaite proposer des limites à la mondialisation, à l’ouverture, à la liberté de tout faire, bref à l’hubris en général. L’idéologie émancipatrice fut le cheval de bataille de Lénine, populiste au sens premier du terme (à l’époque où populiste signifiait populaire — aujourd’hui, la gauche est populaire et la droite populiste, ce qui marque bien la différence), ne vivant que pour le peuple ; mais quand il dut reconnaître que ni les ouvriers ni les paysans ne voulaient de sa révolution, limitant leurs aspirations à un confort minimal dans les usines, à la jouissance de leurs terres et à la pratique de leur religion, il choisit délibérément la voie de la terreur. Il s’en est justifié, arguant que le peuple ne voyait pas clair.

Mutatis mutandis, c’est ce que nous vivons aujourd’hui avec nos technocraties européennes et, particulièrement, nos socialistes qui estiment connaître notre bien mieux que nous. M. Hollande et Mme Taubira nous ont imposé leur « réforme de civilisation » avec une telle arrogance, un tel mépris, que le divorce entre les élites et le peuple est désormais patent. À force de ne pas l’écouter, la gauche a perdu le peuple. L’éloignement de plus en plus grand des mandataires démocratiques pousse le peuple à se chercher un chef qui lui ressemble, et on va appeler populisme le résultat de cette rupture. Si par « gauche » on entend la recherche de la justice sociale, à laquelle la droite se consacre plutôt moins, le peuple peut assurément être de gauche, mais dès lors que l’élite s’engouffre dans l’idéologie, le peuple ne suit plus, simplement parce qu’il a les yeux ouverts, les pieds sur terre, parce qu’il sait d’instinct ce qui est nécessaire pour la société, guidé qu’il est par un bon sens qui fait défaut à nos narcissiques cercles germanopratins. Ce n’est pas au cœur de nos provinces qu’on trouvera les plus farouches défenseurs du mariage entre personnes du même sexe, de la PMA, de la GPA, voire du transhumanisme. Je ne suis pas, quant à moi, pour l’enracinement à tout crin (n’est-ce pas cette évolution qui a fini par abolir l’esclavage au XIXe, et par abolir récemment l’infantilisation des femmes ?), mais il faut comprendre que les humains ne sont pas voués à une liberté et à une égalité anarchiques et exponentielles, lesquelles ne manqueront pas de se détruire l’une l’autre, mais à un équilibre entre émancipation et enracinement. Équilibre avec lequel nous avons rompu. C’est une grave erreur.

— N’entrevoyez-vous pas une possibilité de sortie du purgatoire pour le populisme ?
Ne serait-ce que par son poids grandissant dans les urnes, il sera de plus en plus difficile de rejeter ses électeurs en les traitant de demeurés ou de salauds, et cela d’autant plus qu’une forte frange de la France périphérique définie par le géographe Christophe Guilluy vote désormais Front national. Marine Le Pen se banalise et, toutes proportions gardées, son parti apparaît de plus en plus comme une sorte de post-RPR, celui qui existait il y a vingt ans, avec les Séguin, Pasqua et autres fortes têtes centralisatrices et souverainistes — la presque seule différence étant dans l’indigence des élites FN : qui, parmi nos intellectuels, se réclame aujourd’hui de ce parti ? Mon analyse est que l’Europe court derrière une idéologie émancipatrice qui, au fond, est assez proche d’une suite du communisme, la terreur en moins : un dogme de l’émancipation absolue, considérée non plus comme un idéal, mais comme un programme. Ainsi sont récusées toutes les limites, ce qui rend la société d’autant plus vulnérable à des éléments durs comme le fondamentalisme islamique. Depuis quelques années, un fossé immense se creuse entre des gens qui, du mariage pour tous au transhumanisme, n’ont plus de repères, et des archaïsants qui veulent imposer la charia. Mais nous ne voulons rien entendre. Nous ne voulons pas comprendre que ces archaïsants sont des gens qui réclament des limites. Il est pathétique de penser que devant le vide imposé par la laïcité arrogante, cet obscurantisme irréligieux, le besoin tout humain de religion vient se donner au fondamentalisme islamique — dans le vide imposé, seuls s’imposent les extrêmes, parce qu’ils ont tous les culots.

Dans ce contexte, il n’est pas impossible que les pays anglo-saxons, et notamment les États-Unis, s’en sortent mieux que nous, car il y perdure une transcendance et nombre de règles fondatrices repérables dans les constitutions, et qui structurent les discours politiques.

— Au point qu’une certaine américanisation de nos mœurs pourrait nous retenir ?
Si paradoxal que cela paraisse, je répondrai par l’affirmative. Au fond, même si l’on en constate les prodromes chez les Anciens, et notamment dans La République de Cicéron, le progrès émancipateur est venu du christianisme, mais il ne saurait demeurer raisonnable sans une transcendance au-dessus. Je dirais que l’élan du temps fléché allant au progrès, qui est né ici en Occident, a été construit pour avancer sous le couvert de la transcendance, qui garantit son caractère d’idéal et de promesse, l’enracine toujours dans la terre, et l’empêche de dériver vers des utopies mortifères. Tranchez la transcendance pour ne conserver que l’émancipation et vous voilà à bord d’un bateau ivre. C’est pourquoi je préfère les Lumières écossaises et américaines, qui sont biblico-révolutionnaires, aux Lumières françaises, forcément terroristes.

— À propos de limites, comment analysez-vous l’adoption par le président de la République et le gouvernement du slogan : « Je suis Charlie » ?
Le pouvoir a surfé sur la vague, avec succès d’ailleurs, mais on n’était que dans la communication et l’artifice : gros succès pour la réunion des chefs d’État, avec une manifestation dont les chiffres augmentaient avant même que les gens ne soient sur place ! François Hollande a fait en sorte que sa cote grimpe dans les sondages, et tel fut le cas, mais tout cela risque de se déballonner dès lors que le pays se retrouvera avec ses soucis majeurs. Quant à la caricature de Mahomet réitérée après l’attentat, même avec son caractère ambigu et doucereux, elle demeure pour le milliard six cent millions de musulmans — presque un quart de la population planétaire — une provocation. Il est étrange de voir des gens qui se disent constamment éloignés de l’idée du « choc de civilisations » en train de susciter, avec enthousiasme (par bravade, par sottise : voyez l’âge mental de ces dessins...), une guerre de civilisations...

FigaroVox : « L’Union européenne est une variante du despotisme éclairé »
La certitude de détenir la vérité conduit les dirigeants de l’UE à négliger le sentiment populaire, argumente l’universitaire.
— Faut-il analyser les élections en Grèce comme un réveil populiste ?
Il est intéressant de voir que le parti Syriza n’est pas appelé « populiste » par les médias, mais « gauche radicale ». Le terme « populiste » est une injure, et en général réservé à la droite. Ce n’est pas une épithète objective. Personne ne s’en prévaut, sauf exception. On ne peut donc pas dire de Syriza qu’il est populiste. Et cela affole les boussoles de nos commentateurs : le premier à faire un pied de nez à l’Europe institutionnelle n’est pas un parti populiste…

— Comment expliquer la défiance des peuples européens qui s’exprime d’élections en sondages vis-à-vis de l’Union européenne ?
Les peuples européens ont le sentiment de n’être plus maîtres de leur destin, et ce sentiment est justifié. Ils ont été pris en main et en charge par des super-gouvernants qui pensent connaître leur bien mieux qu’eux-mêmes. C’est ni plus ni moins une variante du despotisme éclairé, ce qui à l’âge contemporain s’appelle une technocratie : le gouvernement ressortit à une science, entre les mains de quelques compétents.

Avant chaque élection, on dit aux peuples ce qu’ils doivent voter, et on injurie ceux qui n’ont pas l’intention de voter correctement. S’ils votent mal, on attend un peu et on les fait voter à nouveau jusqu’à obtenir finalement le résultat attendu. Les instances européennes ne se soucient pas d’écouter les peuples, et répètent que les peuples ont besoin de davantage d’explications, comme s’il s’agissait d’une classe enfantine et non de groupes de citoyens.

L’Action française 2000 : Les Lumières contre le populisme, les Lumières comme messianisme
Extrait de son entretien :

« Le moment des Lumières est crucial. C’est le moment où le monde occidental se saisit de l’idéal émancipateur issu du christianisme, et le sépare de la transcendance : immanence et impatience qui vont ensemble – le ciel est fermé, tout doit donc s’accomplir tout de suite. C’est surtout vrai pour les Lumières françaises. Ce qui était promesse devient donc programme. Ce qui était un chemin, lent accomplissement dans l’histoire terrestre qui était en même temps l’histoire du Salut, devient utopie idéologique à accomplir radicalement et en tordant la réalité. Pour le dire autrement : devenir un citoyen du monde, c’était, pour Socrate (et pour Diogène, ce Socrate devenu fou), un idéal qui ne récusait pas l’amour de la cité proche (dont Socrate est mort pour ne pas contredire les lois). Être citoyen du monde, pour les chrétiens, c’était une promesse de communion, la Pentecôte du Salut.

Mais pour les révolutionnaires des Lumières, dont nos gouvernants sont les fils, être citoyen du monde signifie tout de suite commencer à ridiculiser la patrie terrestre et les appartenances particulières – la famille, le voisinage, etc. Lénine a bien décrit comment s’opère le passage dans Que faire ? – il veut faire le bien du peuple, mais il s’aperçoit que le peuple est trade-unioniste, il veut simplement mieux vivre au sein de ses groupes d’appartenance, tandis que lui, Lénine, veut faire la révolution pour changer le monde et entrer dans l’universel : il va donc s’opposer au peuple, pour son bien, dit-il. C’est le cas de nos élites européennes, qui s’opposent constamment au peuple pour son bien (soi-disant). Pour voir à quel point l’enracinement est haï et l’universel porté aux nues, il suffit de voir la haine qui accompagne la phrase de Hume citée par Le Pen “Je préfère ma cousine à ma voisine, ma sœur à ma cousine, etc.”, pendant qu’est portée aux nues la célèbre phrase de Montesquieu : “Si je savais quelque chose utile à ma famille et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherais à l’oublier. Si je savais quelque chose utile à ma patrie, et qui fût préjudiciable à l’Europe, ou bien qui fût utile à l’Europe et préjudiciable au genre humain, je le regarderais comme un crime.” Or nous avons besoin des deux, car nous sommes des êtres à la fois incarnés et animés par la promesse de l’universel. »

« Populisme. Les demeurés de l’Histoire » de Chantal Delsol, aux Éditions du Rocher, à Monaco,
en 2015, 267 pages, 17,90 €.
Chantal Delsol est membre de l’Institut, philosophe et historienne des idées. 




mars 20, 2015

L'Etat et les actions de Charlie, çà fait "coin coin"

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.




Deux mois après l'attentat qui a décimé la rédaction du journal, des querelles liées à la gestion financière de "Charlie" secouent le canard.

Deux mois après l'attentat qui a décimé Charlie Hebdo, les survivants se divisent : onze salariés demandent que tous les collaborateurs deviennent actionnaires à parts égales du journal, qui a recueilli près de 30 millions d'euros depuis la tuerie. 

"Laurent Léger (journaliste de Charlie Hebdo, NDLR) a annoncé mercredi en conférence de rédaction avoir créé un collectif pour ouvrir des négociations sur une répartition égalitaire du capital"





, a indiqué à l'AFP un des avocats du journal, représentant de la direction, qui n'a pas souhaité être nommé.

Onze collaborateurs veulent devenir actionnaires


Dans un courriel à la rédaction dont l'AFP a obtenu une copie, Laurent Léger précise que ce collectif réunit onze collaborateurs, dont l'urgentiste Patrick Pelloux et le dessinateur Luz. Ce collectif a engagé deux avocats, dont Antoine Comte, qui a notamment défendu Rue89, le Syndicat de la magistrature et Olivier Besancenot.

Charlie Hebdo est détenu actuellement à 40 % par les parents de Charb, ex-directeur de la publication tué dans l'attaque du 7 janvier, à 40 % par le dessinateur Riss, blessé à l'épaule, devenu le nouveau directeur du journal, et à 20 % par Éric Portheault, cogérant.

Juste avant l'attentat djihadiste qui a tué douze personnes de l'équipe, le journal, au bord de la faillite, ne se vendait qu'à 30 000 exemplaires. Il a depuis vu affluer les dons et les abonnements, et vendu à plus de sept millions d'exemplaires son "numéro des survivants" du 14 janvier. De nombreux collaborateurs vivent désormais sous protection policière.
"Tout cet argent fait plus de mal que de bien"


"Nous prenons acte des souhaits des salariés d'être associés à la vie du journal. Mais nous sommes encore très loin de la réflexion sur l'actionnariat"

, a commenté l'avocat du journal, expliquant que les dirigeants étaient "navrés" de cette initiative. 

"Riss est encore à l'hôpital, les parts de Charb sont gelées par (sa) succession. Tout cet argent fait plus de mal que de bien. Cela fait penser à ces enterrements où on se bat déjà en revenant du cimetière pour les bijoux de la grand-mère"

, a-t-il regretté.
"Nous devons d'abord penser à sortir un journal tous les mercredis. Il faut aussi régler des problèmes fiscaux, puisque, par exemple, les dons sont taxés à 60 %. Les dons iront aux familles des victimes. Le produit des ventes ira dans la caisse du journal. Il servira aussi à créer une fondation, notamment pour enseigner la liberté d'expression à l'école"

, a expliqué l'avocat.
"Pour le moment, on n'est pas associés aux choix. Il n'y a rien contre la direction actuelle, aucun conflit avec qui que ce soit, mais par rapport à ce qui s'est passé, les salariés veulent être davantage acteurs de l'entreprise"

, a déclaré Patrick Pelloux, joint par l'AFP. 

"À partir du moment où une entreprise est décimée, vous vous sentez complètement lié à elle. Il ne s'agit pas de se partager le gâteau. L'argent ne nous intéresse pas"

, assure-t-il. 






Vers un contrôle collectif des comptes ?


Contacté par l'AFP, Laurent Léger a seulement répondu qu'il s'agissait de "discussions internes au journal". Dans son courriel à la rédaction, il insiste sur son souhait d'un contrôle collectif des comptes.

"Cette nouvelle répartition du capital permettra de rendre compte de la manière la plus transparente qui soit de l'utilisation de l'incroyable afflux de fonds dont le journal a été destinataire. (...) Nous avons pris acte de l'engagement des actionnaires actuels de bloquer l'argent, mais plus le contrôle est large, plus les décisions de ce type sont prises collectivement et mieux c'est pour tout le monde"





, ajoute-t-il. Il réclame aussi "un audit de la situation financière".

L'initiative a provoqué jeudi un vif débat au sein de la rédaction. Dans un courriel, un des dessinateurs, qui ne fait pas partie du collectif, a reproché aux membres du collectif de "parler de son argent (de Charb, NDLR)", alors que "les asticots n'ont même pas fini de le bouffer", même si "la question de l'actionnariat devra se poser". 



"Les actions de Charb ne s'envoleront pas, si c'est ça qui vous inquiète, Riss ne partira pas avec la caisse sous son bras [...] et Éric [Portheault, NDLR] n'a pas ouvert de compte en Suisse"

, a-t-il ajouté en soulignant les sacrifices financiers consentis par ces deux derniers pour le journal ces dernières années. 

Source: Le Point

Pédophilie chez Charlie Heddo et l'Humanité



janvier 1977. Son auteur, Victoria Thérame, émargeait à Charlie Hebdo, mais aussi à l’Humanité. A cette époque, toute la gauche faisait l’apologie de la pédophilie, comme nous l’avons vu, il n’est donc nullement étonnant de trouver cette défense de pédophiles avérés dans Charlie Hebdo, canard d’extrême-gauche. On sait maintenant que “Je suis Charlie” n’était pas un slogan pour la défense de la liberté d’expression, mais pour la gauche. Valeurs actuelles est traîné en justice et condamné pour d’autres caricatures sans qu’aucun membre du gouvernement n’invoque l’esprit du 11 janvier. S’ils avaient été victimes d’un attentat islamique, personne n’aurait défilé sous le slogan “Je suis Valeurs actuelles”. Jamais.Le terrorisme intellectuel de la gauche n’a d’équivalent que le terrorisme islamique : une minorité maintient la terreur sur la majorité pour continuer une politique de destruction absolue des valeurs, de l’économie et du sens commun. Mais après plus de 200 ans, le socialisme a atteint un degré particulièrement avancé du mensonge et de la propagande, qu’il sait rendre quasiment indécelable. Or les faits sont clairs, pour qui veut bien voir la réalité en face : la gauche n’a jamais fait son aggiornamento sur l’apologie de la pédophilie, de la zoophilie, du négationnisme, de la collaboration, de l’antisémitisme, du colonialisme, et de la hiérarchie des races, comme je l’avais expliqué face à une ribambelles de gauchistes :
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Extrait de: Source et auteur

janvier 08, 2015

RP#5 - Stratégie - Guerres et Paix ( sommaire: 8 thèmes actuels)

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.


Sommaire: 

A) -  Voilà pourquoi on ira en Libye - Valeurs actuelles du 8 janvier 2015 par Frédéric Pons

B) - Co-développements militaires : France et Japon s’entendront en mars sur un accord de
coopération - Romandie le 8 janvier 2015 - AFP

C) - L’ONU accepte la demande d’adhésion de la Palestine à la Cour Pénale Internationale - Le Monde du 7 janvier 2015

D) - Le baril de pétrole à 20 dollars, un scénario pas seulement fiction - France 24 du 8 janvier 2015 par Sébastien Seibt 

 E) - Assemblée générale d’AREVA - Areva du 8 janvier 2015 - communiqué de presse

 F) - Jean d’Ormesson : Nous sommes tous des Charlie Hebdo - Le Figaro du 7 janvier 2015
 
 G) - Les désastres naturels ont fait 7.700 morts en 2014 dans le monde, moins qu’en 2013 - L’Expression du 7 janvier 2015

 H) - En Inde, la production de charbon paralysée par une grève - le Monde du 7 janvier 2015


 



A) -  Voilà pourquoi on ira en Libye
 
Tout se met en place pour une opération militaire internationale en Libye. « La résurgence d’un sanctuaire terroriste dans l’environnement immédiat du continent européen est une question sécuritaire brûlante », affirme Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense. Privée d’État depuis quatre ans, livrée aux milices tribales et islamistes, la Libye est l’épicentre des violences et des trafics dans la région. Échappant à tout contrôle, le Sud libyen est devenu l’un des plus grands sanctuaires djihadistes du monde. Plus aucun militaire ou diplomate n’imagine pouvoir stabiliser le Sahel sans sécuriser cette zone. La France se prépare.  

Elle est en première ligne car elle porte la responsabilité directe du chaos avec les États-Unis et le Royaume-Uni — après avoir choisi d’éliminer le colonel Kadhafi en 2011, sans aucune assurance pour la suite. Ce régime ubuesque avait pourtant un mérite : en tenant l’immense Libye d’une main de fer, il contenait les filières d’immigration clandestine. L’intérêt de la France et de l’Europe commandait de ne pas l’affaiblir. Le contraire a été fait. Les peuples libyen et sahélien paient aujourd’hui le prix de l’interventionnisme inconséquent de Nicolas Sarkozy et de son conseiller de l’époque, le vibrionnant Bernard-Henri Lévy. L’Europe a fait exploser la Libye en 2011, selon le même scénario catastrophe subi par l’Irak depuis 2003. Lors de son déplacement au Sahel, fin décembre, pour passer le réveillon au milieu des soldats de l’opération Barkhane, Le Drian s’est entendu répéter ces vérités au Tchad, au Niger, au Mali. Les chefs d’État africains ont été francs, comme ils l’avaient été, les 15 et 16 décembre à Dakar : « En Libye, vous n’avez pas fini le travail. Vous devez l’achever. » Paris se prépare et se tourne vers l’Onu, car il faudra au préalable une résolution des Na tions unies et l’accord des voisins. L’Égypte a déjà donné son feu vert, prête à engager son aviation. L’Algérie reste le principal point de blocage. Sans stratégie alternative, elle ne veut “en aucune façon” de force internationale à ses frontières. C’était aussi ce qu’elle avait dit, à la veille de l’intervention française au Mali de janvier 2013. La paranoïa du régime algérien n’avait pas pesé lourd devant l’urgence.




B) - Co-développements militaires : France et Japon s’entendront en mars sur un accord de coopération
  
La France et le Japon devraient s'entendre en mars sur le développement en commun d'équipements militaires ainsi que sur la transparence de leurs politiques d'exportation en la matière, a affirmé mercredi le quotidien économique japonais Nikkei. Selon ce journal, la signature d'un accord aura lieu quelque temps après une réunion dite 2+2 à Tokyo, rencontre des responsables de la Défense et des Affaires étrangères des deux pays dont la tenue, a priori en mars, a été confirmée mercredi soir de source française. Un tel accord serait la suite logique des discussions qui ont eu lieu entre le Premier ministre nippon Shinzo Abe et le président français François Hollande en mai 2014 à Paris, ainsi que d'une déclaration d'intention relative à la coopération et aux échanges de défense approuvée en juillet suivant lors d'un séjour du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian à Tokyo. Les deux pays saluaient alors l'engagement des discussions en vue de la conclusion d'un accord sur la coopération en matière d'équipements et de technologies de défense. Cet accord devrait permettre une gestion appropriée du transfert d'équipements de défense, dans le cadre de projets concrets de coopération, notamment en matière de systèmes de drones, écrivaient-ils alors. Sont aussi évoqués des développements de robots pour intervenir dans des environnements irradiés. Les deux pays ont également mis en place un comité de transparence sur leurs politiques mutuelles d'exportation de moyens de défense afin d'éviter les malentendus, le Japon ne supportant pas que Paris vende à des Chinois notamment des équipements potentiellement utilisables à des fins militaires. A cet égard, un responsable japonais a anonymement déclaré au Nikkei qu'un accord était nécessaire pour permettre d'exercer une surveillance des ventes de matériels à des tiers. Un accord va obliger les deux parties à effectuer un contrôle strict sur les armes afin d'éviter qu'elles n'aillent dans des pays impliqués dans des conflits. Les deux pays devront par avance s'entendre aussi sur les transferts de technologies à des tiers et sur l'usage de matériels à des fins différentes de celles prévues originellement, ajoute encore le Nikkei. Le Japon a décidé fin 2012 de lever l'interdiction embargo sur la vente de ses équipements militaires à l'étranger qu'il s'était imposé en 1967. Il peut ainsi désormais participer à des programmes conjoints de développement dans l'armement, et renforcer son industrie de défense. Des accords de coopération dans ce domaine existent déjà avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie. 





C) - L’ONU accepte la demande d’adhésion de la Palestine à la Cour Pénale Internationale

C'est une victoire pour la Palestine, qui prend désormais une place plus forte sur la scène internationale. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a accepté, mercredi 7 janvier, 
la demande d'adhésion des Palestiniens à la Cour pénale internationale (CPI). Cette décision va permettre au tribunal de La Haye, qui a pour mission de poursuivre les auteurs de génocides, crimes contre l'humanité ou crimes de guerre, d'enquêter à partir du 1er avril (date effective de cette adhésion) sur les allégations de crimes commis dans les territoires palestiniens. 

RIPOSTE ISRAÉLIENNE
La Palestine avait formellement présenté sa demande d'accession à la CPI le 2 janvier dans le but d'engager des actions légales contre des dirigeants israéliens pour leur conduite lors des guerres, comme celle de juillet-août à Gaza, ou encore contre la colonisation de territoires palestiniens. Cette adhésion intervient au terme d'une année qui a vu l'éclatement d'un nouveau conflit à Gaza, un regain de violences à Jérusalem et de plus en plus de pays demander la reconnaissance d'un Etat palestinien. Elle est aussi une alternativeaprès le rejet d’une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU sur la fin de l’occupation israélienne. Au lendemain de la demande d'adhésion,Israël avait réagi en gelant le transfert de 106 millions d'euros de taxes collectées pour le compte de l'Autorité palestinienne. Les Etats-Unis ont vivement condamné cette riposte.





D) - Le baril de pétrole à 20 dollars, un scénario pas seulement fiction

Certains spéculateurs commencent à miser sur un baril de brut à 20 dollars. 
L'hypothèse a aussi été évoquée par le ministre irakien du Pétrole. Si un tel scénario défie la logique du marché, cela ne signifie pas qu'il est inenvisageable. La chute des prix du pétrole semble sans fin. Le baril de Brent de la mer du Nord, la référence pour le marché du brut en Europe, est passé, mercredi 7 décembre au matin, sous la barre des 50 dollars pour la première fois depuis 2009. Pour certains, il y aurait encore de la marge. Plusieurs investisseurs ont ainsi parié, ces derniers jours, que le brut tomberait à 20 dollars dans les mois à venir, rapporte le site américain MarketWatch, spécialisé dans la finance. Cette possibilité a aussi été évoquée fin décembre par le ministre saoudien du pétrole Ali al-Naïmi. Il avait précisé qu’une telle dégringolade ne nécessiterait pas de réaction de l’Opep. Pourtant, ce serait du jamais vu depuis 2002. À cette époque, le baril entamait sa lente ascension qui allait multiplier les prix par quatre en dix ans. Un retour à une ère du pétrole à prix très bas est-il possible ? "La situation n'est pas du tout la même qu’il y a dix ans. Le pétrole était alors peu cher à produire et la demande beaucoup moins importante", rappelle Céline Antonin, spécialiste des questions pétrolières à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). 

"Coup de poker des spéculateurs"
Les besoins grandissants des pays émergents, ajouté au fait que l’or noir n’est pas éternel, devrait garantir une hausse continue des prix. Les six derniers mois - durant lesquels le cours du baril de brut a été divisé par deux - défient cette logique. "La situation n’est pas normale, donc une chute du baril à 20 dollars, bien que fort improbable, ne peut pas être exclue", remarque Céline Antonin, pour qui le pétrole devrait se situer aux alentours de 70 à 80 dollars. Pour que cette chute devienne réalité, il faudrait avant tout "un gros coup de poker des spéculateurs", juge cette spécialiste. C'est, en effet, le principal levier qui peut faire encore chuter davantage les cours, puisque rien n'a évolué ces derniers mois sur le front de l’offre et de la demande. Les spéculateurs sont d’ailleurs déjà à l'œuvre. Le volume des contrats passés sur l'achat et la vente future de pétrole, en Europe, a doublé entre les troisième et quatrième trimestres 2014. "C'est en partie le fait d’investisseurs inquiets, mais aussi de spéculateurs qui parient sur une baisse des prix", note Céline Antonin. 

Qui peut se permettre un pétrole à 20 dollars ?
Pour elle, il n’y a qu’une raison qui puisse pousser ces boursicoteurs à agir ainsi : "Ils estiment que la production de pétrole conventionnel suffira à satisfaire une demande en berne". Seuls les pays qui extraient ce type de brut peuvent, en effet, supporter un prix à 20 dollars. Le baril de l’Arabie Saoudite, de l’Irak ou encore des Émirats Arabes Unis coûte ainsi entre 6 et 7 dollars à produire. Les autres États producteurs, qui ont surtout du pétrole non- conventionnel (de schiste ou bitumineux), ne peuvent pas se permettre une baisse trop importante des prix du brut, la production leur coûtant plutôt entre les 30 et 40 dollars. Même l’Arabie Saoudite et consorts, qui font face à une baisse du pétrole conventionnel disponible, sont en train d’investir afin d’exploiter les nouveaux types de gisements, notamment off-shore. Ces projets coûtent de l’argent et ne vont pas de pair avec un brut à prix cassé. "En clair, les spéculateurs estiment que, non seulement, le pétrole conventionnel va suffire mais aussi que tous les projets vont être interrompus, ce qui n’est pas réaliste", analyse Céline Antonin. Pour elle, si le baril descend à 20 dollars, il n’y restera que quelques jours au maximum avant de remonter à des niveaux plus normaux





 E) - Assemblée générale d’AREVA

Résultats de lAssemblée Générale
L'Assemblée Générale Mixte des Actionnaires dAREVA, réunie à Paris ce jour a approuvé les résolutions soumises au vote des actionnaires, à lexception de la vingtième résolution. L'Assemblée a notamment :

_ approuvé le passage dune structure de gouvernance à Conseil de Surveillance et Directoire à un Conseil d'Administration, et les statuts correspondants ;
_ approuvé la nomination au nouveau Conseil d'Administration de 8 administrateurs : Bernard Bigot, Sophie Boissard, Claude Imauven, Philippe Knoche, Christian Masset, Denis Morin, Pascale Sourisse et Philippe Varin. Alexis Zajdenweber, Représentant de lEtat, ainsi que Jean-Michel Lang, Odile Matte et Françoise Pieri, administrateurs élus par les salariés, font également partie du Conseil dAdministration.
_ fixé le montant des jetons de présence alloués au Conseil dAdministration au titre de l'exercice 2015 et des exercices suivants ;
_ a mis en place, comme lors des réunions précédentes, des délégations de compétences au Conseil dAdministration pour procéder, le cas échéant, à diverses augmentations de capital avec ou sans droit préférentiel de souscription dans les conditions prescrites par la loi. 

Conseil dAdministration
Le Conseil d'Administration qui s'est réuni pour la première fois à l'issue de l'Assemblée Générale a par ailleurs :

_ nommé Philippe Varin en tant que Président du Conseil dAdministration ;
_ nommé Philippe Knoche en tant que Directeur Général ;
_ décidé la mise en place de 4 comités qui accompagneront le Conseil d'Administration : o le Comité Stratégique et des Investissements, présidé par Philippe Varin ;







Face à la barbarie de l'attentat contre Charlie Hebdo, Jean d'Ormesson appelle à la solidarité nationale. 

Jean d'Ormesson est écrivain. Il est membre de l'Académie Française. 

L'émotion submerge Paris, la France, le monde. Nous savions depuis longtemps que, renaissant sans cesse de ses cendres, la barbarie était à l'œuvre. Nous avions vu des images insoutenables de cruauté et de folie. Une compassion, encore lointaine, nous avait tous emportés. La sauvagerie, cette fois, nous frappe au cœur. Douze morts, peut-être plus encore. Des journalistes massacrés dans l'exercice de leur métier. Des policiers blessés et froidement assassinés. La guerre est parmi nous. Chacun de nous désormais, sur les marchés, dans les transports, au spectacle, à son travail, est un soldat désarmé. Nous avions des adversaires. Désormais, nous avons un ennemi. L'ennemi n'est pas l'islam. L'ennemi, c'est la barbarie se servant d'un islam qu'elle déshonore et trahit. Les plus hauts responsables de l'islam en France ont dénoncé et condamné cette horreur. Il faut leur être reconnaissants. La force des terroristes, c'est qu'ils n'ont pas peur de mourir. Nous vivions tous, même les plus malheureux d'entre nous, dans une trompeuse sécurité. Nous voilà contraints au courage. L'union se fait autour des martyrs libertaires d'un journal défendant des positions qui n'étaient pas toujours les nôtres. Des journalistes sont morts pour la liberté de la presse. Ils nous laissent un exemple et une leçon. Loin de tous les lieux communs et de toutes les bassesses dont nous sommes abreuvés, nos yeux s'ouvrent soudain sous la violence du coup. Nous sommes tous des républicains et des démocrates attachés à leurs libertés. Mieux vaut rester debout dans la dignité et la liberté que vivre dans la peur et dans le renoncement. Devant la violence et la férocité, nous sommes tous des Charlie Hebdo.




 
 G) - Les désastres naturels ont fait 7.700 morts en 2014 dans le monde, moins qu’en 2013
 
Les catastrophes naturelles en 2014 ont provoqué la mort d'au moins 7.700 personnes dans le monde, un bilan inférieur par rapport à l'année précédente, et causé aussi moins de dégâts matériels que celles de l'an passé, selon une étude publiée mercredi par Munich Re. Le géant allemand de la réassurance, dont l'étude annuelle fait référence en la matière, estime à 110 milliards de dollars (93 milliards d'euros) les coûts cumulés des catastrophes de l'an dernier, moins que l'année précédente (140 milliards de dollars) et que la moyenne des dix et même des 30 dernières années. Les désastres de 2014 ont entraîné 7.700 décès, les inondations en Inde et au Pakistan en septembre représentant les plus meurtriers avec 665 victimes. Le nombre de morts liés aux catastrophes naturelles est très en-dessous du chiffre de l'année précédente (21.000) et des moyennes des dernières années, et renoue avec le niveau de 1984. Ces chiffres sont "une bonne nouvelle" a estimé dans un communiqué Torsten Jeworrek, membre du directoire de Munich Re, et s'expliquent entre autres par le fait qu'en beaucoup d'endroits, les autorités ont mis les populations à l'abri à temps, ainsi en Inde à l'approche du cyclone Hudhud ou aux Philippines avant le typhon Hagupit. 





 H) - En Inde, la production de charbon paralysée par une grève
 
C’est le grain de sable qui vient gripper la mécanique bien huilée de l’agenda économique du premier ministre Indien, Narendra Modi. Des centaines de milliers de mineurs ont entamé, mardi 6 janvier, une grève de cinq jours pour protester contre la libéralisation du secteur du charbon. Selon Gurudas Dasgupta, secrétaire général du syndicat All India Trade Union Congress, cette grève serait la plus suivie en Inde depuis 1977. Quelques mois après avoir promis de l’électricité sans coupure aux Indiens, le premier ministre indien risque de les plonger dans le noir.

- 60 % des mines de charbon sont à l’arrêt
- À partir de samedi, des centrales thermiques pourraient connaître des pénuries de charbon

- Au 1er janvier, les centrales à charbon indiennes ne disposaient que de neuf jours de réserve, et 20 d’entre elles n’en possédaient suffisamment que pour fonctionner quatre jours. 

Libéralisation et privatisations irritent les syndicats
En Inde, c’est, jusqu’à présent, l’entreprise publique Coal India, premier producteur au monde de charbon (près de 370 000 mineurs), qui possédait un quasi-monopole sur l’extraction et la production de ce minerai, depuis la nationalisation du secteur en 1972. Une loi, passée par le gouvernement le 12 décembre 2014 à la chambre basse du Parlement, prévoit d’ouvrir le secteur de l’exploitation et de la production à toutes les entreprises. Pour rentrer en application, cette loi doit encore obtenir l’aval de la chambre haute du Parlement. Les syndicats redoutent également la cession de parts de l’entreprise publique depuis que le gouvernement a engagé un plan de privatisations afin de réduire son déficit budgétaire. 

L’Inde très dépendante du charbon
Plus qu’ailleurs, le charbon est essentiel au bon fonctionnement de l’économie du pays, puisqu’il fournit plus de la moitié de ses besoins en énergie primaire contre une moyenne de 29 % ailleurs dans le monde. Cette grève renforce les difficultés rencontrées dans le secteur depuis l’annulation par la Cour Suprême, en septembre 2014, de 214 permis d’extraction minière, dont l’attribution a été jugée illégale. Les importations indiennes de charbon ont triplé depuis 2007. Le gouvernement espère attirer les investissements privés pour augmenter la production de charbon et faire face à la hausse des besoins en énergie de l’Inde. Lors du Forum économique mondial, organisé à Delhi le 6 novembre, le ministre indien de l’énergie, Piyush Goyal a déclaré que la demande domestique en énergie doublerait d’ici à 2019 et que le pays devait rapidement accélérer sa production de charbon, qui fournit les deux tiers de la production d’électricité. Dans un pays qui souhaite s’industrialiser et où 300millions d’habitants n’ont pas accès à l’électricité, les alternatives au charbon sont difficiles à trouver. La production d’énergie d’origine solaire et ou éolienne progresse, mais elle ne pourra pas concurrencer le charbon qui reste moins cher. Quant au nucléaire, malgré la promesse de signatures de contrats avec les États-Unis et la France pour la construction de centrales, les négociations sont bloquées. Le point d’achoppement réside dans l’attribution des responsabilités en cas d’accident, que l’Inde aimerait faire endosser aux constructeurs comme Areva ou Westinghouse. 

Le premier gros mouvement social pour le premier ministre indien
Fort d’une majorité à la chambre basse du Parlement, Narendra Modi affronte la première grève d’envergure de son mandat commencé en mai 2014. Le plus surprenant est de trouver, parmi les syndicats en grève, le Bharatiya Mazdoor Sangh (BMS), proche du BJP, le parti nationaliste hindou au pouvoir qui contrôle la majorité au Parlement. Ces derniers n’ont pas réussi à infléchir la politique du gouvernement, se disant « ignorés ». En matière de politique économique, la solidarité entre nationalistes hindous pèse peu face aux intérêts divergents entre gouvernement et ouvriers. Critiqués pour être inféodés aux partis politiques, les syndicats sont souvent absents des médias contrairement aux économistes ou aux chefs d’entreprise. Les voici qui reviennent en force dans le débat sur l’orientation économique du pays, à l’heure où le gouvernement indien a lancé le programme « make in India », destiné à attirer les investissements dans l’industrie et ainsi absorber les 10 à 15 millions de travailleurs qui arrivent chaque année sur le marché du travail. «M.Modi traverse son moment Thatcher »,écrit Rajesh Kumar Singh dans une tribune publiée par l’agence Bloomberg, faisant référence à la longue lutte qui opposait les mineurs de charbon au premier ministre britannique au début des années 1980, ajoutant cependant que M. Modi « est moins dans la confrontation ». 



 
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