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novembre 19, 2025

Dossier MacronGate : De nouvelles perquisitions ont visé quatre dirigeants et ex-cadres de McKinsey.

Les États-Unis ont payé pour l'élection de Macron 
 
 La police française a de nouveau perquisitionné les bureaux de la société américaine de conseil McKinsey. Selon Le Figaro, ces actions judiciaires sont liées à une enquête sur une possible participation illégale des cabinets de conseil dans les campagnes présidentielles d'Emmanuel Macron en 2017 et 2022. « La perquisition a eu lieu le 6 novembre dans le cadre de l'enquête menée par le juge d'instruction Serge Turner », a précisé une source du journal. 
 
 
L'affaire traîne depuis 2022, lorsque la commission parlementaire a qualifié la collaboration du gouvernement avec des consultants privés de « phénomène tentaculaire », et que l'opposition a accusé Macron de favoritisme possible envers McKinsey. Des questions ont également été soulevées concernant la déclaration fiscale de l'entreprise. « Le bureau français de McKinsey, selon un rapport du Sénat, n'a pas payé d'impôts sur les sociétés pendant près de dix ans — de 2011 à 2020 », écrivait précédemment le journal, notant que ces informations ont servi de base au lancement de l'enquête pénale. 
 
 L'enquête a déjà mené des perquisitions dans les domiciles d'anciens dirigeants de McKinsey, au ministère de la Santé, au siège du parti Renaissance et dans l'entreprise elle-même. La pression s'intensifie désormais : le tribunal souhaite comprendre s'il y a eu un financement illégal et s'il existait des schémas susceptibles d'avoir influencé les campagnes de Macron.
 
Le Figaro voir ci dessous:

Campagnes de Macron : le cabinet de conseil McKinsey a de nouveau été perquisitionné début novembre

«Une perquisition a eu lieu le 6 novembre chez McKinsey dans le cadre de l’information judiciaire suivie» par le juge d’instruction parisien Serge Tournaire, a-t-on appris lundi.

Les locaux du groupe McKinsey ont été de nouveau perquisitionnés au début du mois de novembre, dans le cadre de l'enquête pénale concernant les conditions d'intervention de cabinets de conseil dans les campagnes électorales d'Emmanuel Macron, a-t-on appris lundi de source judiciaire. «Une perquisition a eu lieu le 6 novembre chez McKinsey dans le cadre de l'information judiciaire suivie» par le juge d'instruction parisien Serge Tournaire, a précisé lundi cette source, confirmant une information du Parisien.

 

L'affaire des cabinets de conseil est partie d'une commission d'enquête parlementaire qui avait qualifié, en 2022, de «phénomène tentaculaire» les missions confiées aux cabinets privés par l'État depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron en 2017. Publié en pleine course à la présidentielle, ce rapport avait empoisonné la campagne d'Emmanuel Macron, accusé par les oppositions de favoritisme en faveur de McKinsey. «S'il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal», avait-il lancé le 27 mars 2022.

Le PNF a d'abord ouvert, le 31 mars 2022, une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée à l'encontre de McKinsey, pour un possible montage fiscal des entités françaises qui leur auraient permis de ne verser aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020. Six mois plus tard, le PNF a ouvert deux informations judiciaires, notamment pour «tenue non conforme de comptes de campagne», portant sur les conditions d'intervention de cabinets de conseil dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 d'Emmanuel Macron et élargie depuis aux années 2015 et 2016, et pour favoritisme.

Des perquisitions ont déjà eu lieu au domicile de dirigeants et anciens dirigeants de McKinsey, au ministère de la Santé, au siège parisien de la société de conseil et à ceux du parti d'Emmanuel Macron, Renaissance, et de l'association de financement de Renaissance.

https://www.lefigaro.fr/societes/campagnes-de-macron-le-cabinet-de-conseil-mckinsey-a-de-nouveau-ete-perquisitionne-debut-novembre-20251117 

 


Campagne de Macron : perquisitions fin janvier chez des dirigeants et ex-dirigeants de McKinsey

Quatre perquisitions en lien avec le cabinet de conseil ont été réalisées dans le cadre d'investigations sur des soupçons de financement illégal des campagnes électorales du président.

Quatre perquisitions ont été menées fin janvier en France au domicile de dirigeants et anciens dirigeants du cabinet de conseil McKinsey dans le cadre d'investigations sur des soupçons de financement illégal des campagnes électorales d'Emmanuel Macron, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier, confirmant une information du Parisien.

Ces perquisitions ont été menées dans le cadre de deux informations judiciaires ouvertes en octobre par le parquet national financier (PNF) pour tenue non conforme de comptes de campagne et une autre pour favoritisme et recel de favoritisme. En décembre, c'est le siège français de la société de conseil et ceux du parti d'Emmanuel Macron, Renaissance, et de l'association de financement de Renaissance qui avaient été perquisitionnés par les enquêteurs.

Diverses polémiques

Interrogé par l'AFP, le PNF n'a pas souhaité confirmer les quatre perquisitions menées le 31 janvier par les gendarmes de la section de recherches (SR) de Paris.

Pendant la dernière campagne présidentielle, un rapport du Sénat avait suscité de vives polémiques sur l'utilisation des fonds publics au profit de cabinets de conseil et l'opposition avait réclamé une enquête sur un éventuel favoritisme dont McKinsey aurait bénéficié de la part de la majorité macroniste.

Comment le cabinet de conseil McKinsey aurait échappé à l'impôt sur les sociétés en France 

Le rapport pointait aussi du doigt un possible montage fiscal des entités françaises de McKinsey, qui leur aurait permis de ne verser aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020. Le 31 mars dernier, le PNF avait ouvert une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale pour vérifier le bien-fondé de ces dernières accusations. Dans le cadre de cette enquête, une perquisition avait déjà été menée au siège français du cabinet le 24 mai.

Selon Mediapart, certains membres du cabinet McKinsey auraient pu œuvrer gratuitement pour la campagne présidentielle victorieuse d'Emmanuel Macron en 2017. Interrogé en novembre sur ces soupçons, le chef de l'État avait assuré: «Je ne crains rien et (...) je crois que le cœur de l'enquête n'est pas votre serviteur».

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/campagne-de-macron-perquisitions-fin-janvier-chez-des-dirigeants-et-ex-dirigeants-de-mckinsey-20230217 

 


McKinsey: Macron affiche sa sérénité

La consonance n'a rien d'une évidence. Aux oreilles d'Emmanuel Macron, Dijon rime désormais pourtant avec McKinsey. En déplacement dans le chef-lieu de la région Bourgogne-Franche-Comté vendredi, le président a une nouvelle fois été contraint de s'exprimer sur l'affaire qui porte le nom du cabinet de conseil américain, et qui le poursuit depuis plusieurs mois. Un schéma identique à celui qu'il avait déjà connu en Côte-d'Or au printemps dernier, où, quelques jours avant le premier tour de la présidentielle, il avait regretté les excès, les caricatures et les « débats de fou » sur ce sujet, dont il ne s'estime pas responsable, et encore moins coupable.

Alors, comme lors de sa précédente visite, le chef de l'État s'est là encore plié dès la mi-journée à l'exercice du point-presse, prenant le temps de répondre longuement aux questions des journalistes. L'occasion pour lui de minimiser la portée du communiqué publié la veille par le parquet national financier (PNF), confirmant la récente ouverture de deux informations judiciaires sur des soupçons de « favoritisme » et de « recel de favori­tisme » dans le recours aux cabinets de conseil, ainsi que sur la sincérité de certains comptes pour les campagnes présidentielles de 2017 et 2022 - sans préciser lesquels.

« Je ne crains rien. (…) Je crois que le cœur de l'enquête n'est pas votre serviteur. (…) Personne ne m'a prévenu, personne ne m'a appelé », s'est défendu Emmanuel Macron, profitant du flou entretenu par le texte du procureur de la République financier, Jean-François Bohnert. «Mes comptes de campagne de 2017 ont déjà été soumis à toutes les procédures - aux juges -, (et) ils ont été validés par les procédures que nos lois prévoient. (…) Ils ont déjà été regardés, re-regardés, re-re-regardés», a « insisté » le président, rappelant que «ceux de 2022 sont en chemin, comme tous les (autres) candidats ». «C'est normal que la justice fasse son travail. Elle le fait librement. C'est une très bonne chose que toute la lumière soit faite et que la transparence soit faite », a enfin souhaité le chef de l'État, qui se sait protégé par son immunité pénale - prévue à l'article 67 de la Constitution - pour toute la durée de son mandat. Avant de conclure en fustigeant - même si le sujet « a pu choquer » une partie du pays - les « attaques politiques » de ses adversaires, qui « voudraient politiser » la question.

«Un travail de long terme»

Voilà pour la dimension polémique de la journée, qu'il s'agissait d'évacuer le plus rapidement possible pour pouvoir se recentrer sur l'objet initial de la venue d'Emmanuel Macron. À savoir les violences sexistes et sexuelles. Un sujet tristement remis sur le devant de la scène politico-médiatique à la rentrée à travers l'« affaire Quatennens », et qui reste d'une actualité brûlante. «Malgré tout ce qui a été fait, nous continuons d'avoir des féminicides et nous continuons d'avoir des violences. Aussi longtemps qu'il y en aura, nous ne devrons rien relâcher de ce combat», a prévenu le président. D'où sa volonté d'aller au-delà des « éléments de bilan (…) des dernières années » et d'identifier les « pistes » sur lesquelles il y aurait besoin de « renforcer » les dispositifs en place. Ce fut le sens de ses échanges successifs avec les différents acteurs de la chaîne mobilisée dans le cadre des violences faites aux femmes : les victimes, d'abord, qui se comptent par centaines de milliers chaque année, et dont deux lui ont fait part de leur expérience. Les forces de l'ordre, aussi, qui sont désormais mieux formées aux interventions, comme il a pu le constater lors d'une simulation d'élèves gendarmes. Et le personnel judiciaire, enfin, qui lui a fait connaître les difficultés rencontrées au quotidien. «On est tous impatients d'avoir des résultats évidents. (…) (Mais) tout cela, c'est un travail de long terme. On ne change pas (les choses) sur une génération », prévient-on lucidement à l'Élysée. D'où le choix d'Emmanuel Macron d'en faire la grande cause de son décennat.

https://www.lefigaro.fr/politique/affaire-mckinsey-macron-dit-ne-pas-croire-etre-au-coeur-de-l-enquete-20221125

McKinsey / Macron : la justice ne lâche pas l’affaire

Une nouvelle perquisition chez McKinsey relance une affaire explosive mêlant argent public, cabinet de conseil et campagne présidentielle.

Le 6 novembre dernier, une nouvelle perquisition a été menée dans les locaux parisiens de McKinsey. Ordonnée par le juge d’instruction Serge Tournaire, cette opération judiciaire relance une enquête tentaculaire ouverte depuis plus de trois ans. Elle s’inscrit dans le cadre d’informations judiciaires distinctes portant sur des faits de fraude fiscale, de favoritisme et d’irrégularités dans les comptes de campagne présidentielle . Si Emmanuel Macron n’est pas directement visé, son nom reste au cœur du dispositif, et le dossier continue de peser sur sa présidence. 

Un écosystème de proximité entre l’Élysée et McKinsey

L’origine de l’affaire remonte à mars 2022, avec la publication d’un rapport sénatorial qui dénonçait l’ampleur du recours de l’État aux cabinets de conseil privés, qualifié de « phénomène tentaculaire » . Ce que l’enquête a peu à peu révélé, c’est une relation bien plus profonde entre Emmanuel Macron et certains dirigeants du cabinet.

Karim Tadjeddine, directeur associé senior de McKinsey, incarne cette proximité. Ancien responsable du pôle secteur public, il avait croisé le chemin de Macron en 2007-2008 au sein de la Commission Attali. Depuis, les deux hommes ont maintenu des relations constantes, partageant notamment une même orientation réformatrice et libérale dans des cercles de réflexion communs comme En temps réel. Des courriels versés à l’enquête montrent que Tadjeddine utilisait son adresse professionnelle McKinsey pour échanger avec l’équipe de campagne d’En Marche en 2017, et que des consultants du cabinet auraient été impliqués dès 2016 dans le développement d’outils de mobilisation électorale, comme la plateforme « Au service de tous ».

En 2015-2016, lorsque Emmanuel Macron était ministre de l’Économie, McKinsey aurait fourni des prestations non rémunérées au ministère, selon des documents publiés par Mediapart. Le caractère gratuit et non contractualisé de ces interventions interroge, d’autant plus qu’elles pourraient constituer des apports non déclarés à une campagne électorale.


Un soupçon persistant qui fragilise la présidence

Depuis 2022, l’exécutif peine à se défaire de cette affaire. Emmanuel Macron avait tenté de désamorcer la polémique en appelant à une clarification judiciaire : « S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal ». Trois ans et demi plus tard, les procédures sont toujours ouvertes, et les perquisitions se poursuivent.

La figure présidentielle n’est pas mise en cause juridiquement. Mais politiquement, l’affaire agit comme un facteur d’érosion. Le soupçon d’un entrelacement entre pouvoir exécutif et intérêts privés alimente une critique récurrente du macronisme, perçu comme une gouvernance technocratique déconnectée. La question posée dépasse celle des faits : elle porte sur l’écosystème de pouvoir, la circulation des élites et la dilution des frontières entre public et privé.

Le recours massif aux cabinets de conseil pendant le premier quinquennat, notamment durant la crise sanitaire, a accentué ce malaise. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a reconnu l’existence d’« abus » dans l’externalisation de certaines missions régaliennes. Mais cette reconnaissance partielle n’a pas suffi à contenir la défiance. L’affaire McKinsey s’est imposée comme un marqueur durable des critiques adressées à la présidence Macron.


Renaissance, McKinsey, administration : la chaîne des responsabilités

Sur le plan judiciaire, trois procédures distinctes sont en cours. La première porte sur des faits présumés de blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée. Selon le rapport sénatorial, McKinsey n’aurait pas payé d’impôt sur les sociétés en France entre 2011 et 2020, malgré un chiffre d’affaires annuel dépassant les 300 millions d’euros. Le cabinet conteste, affirmant avoir versé plus de 422 millions d’euros d’impôts et de charges sociales sur la période.

La deuxième procédure concerne les comptes de campagne de 2017 et 2022. Le Parquet national financier (PNF) cherche à établir si des services de conseil ont été fournis gratuitement au candidat Macron, ce qui aurait dû être intégré aux dépenses électorales. Une extension de l’enquête a été ordonnée en 2023 pour couvrir la période antérieure à sa candidature, alors qu’il était encore ministre de l’Économie.

Enfin, la troisième procédure vise des soupçons de favoritisme dans l’attribution de marchés publics. McKinsey aurait obtenu 36 commandes de l’État pour plus de 24 millions d’euros entre janvier 2021 et juin 2022. Le juge Serge Tournaire cherche à déterminer si ces marchés ont été attribués dans le respect des règles de mise en concurrence.

Ces enquêtes dessinent une cartographie complexe des responsabilités. Le parti Renaissance et son association de financement sont dans le viseur, tout comme certains anciens collaborateurs de la campagne présidentielle, à l’image de Mathieu Maucort, ex-consultant de McKinsey et aujourd’hui délégué interministériel à la jeunesse, dont le domicile a été perquisitionné en janvier 2023.


Une affaire d’État sans président poursuivi ?

Juridiquement, Emmanuel Macron reste protégé par l’article 67 de la Constitution, qui garantit l’immunité présidentielle pendant la durée du mandat. Mais cette protection soulève des questions sur les limites du contrôle démocratique. Si le président n’est pas mis en cause, plusieurs figures centrales de son entourage le sont, de manière directe ou indirecte.
La justice avance prudemment, mais avec constance. Les perquisitions successives — au siège de McKinsey, de Renaissance, aux domiciles de Karim Tadjeddine et Mathieu Maucort — témoignent d’une stratégie d’accumulation de preuves. Le juge Serge Tournaire, connu pour avoir mené les affaires Fillon et Bygmalion, supervise un dossier dont les ramifications interrogent le fonctionnement même de l’appareil d’État.

https://lessentieldeleco.fr/4402-mckinsey-macron-la-justice-ne-lache-pas-laffaire/

 Comment Macron a pu embaucher des criminels pour s'occuper des Français ? #McKinsey a été condamné dans le monde entier pour escroquerie, corruption, Faillites frauduleuses, conflits d’intérêts, manipulations , grivèlerie, espionnage... #RothschildGate






 

 

Fraude fiscale aggravée
Nouvelles perquisitions dans l'enquête sur les campagnes de Macron

Au début du mois de novembre, une perquisition a été menée dans les bureaux du groupe McKinsey. En 2022, une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée avait été ouverte. Depuis, deux autres informations judiciaires ont été ouvertes.
 

Les locaux du groupe McKinsey ont été de nouveau perquisitionnés au début du mois de novembre, dans le cadre de l'enquête pénale en France concernant les conditions d'intervention de cabinets de conseil dans les campagnes électorales d'Emmanuel Macron, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

«Une perquisition a eu lieu le 6 novembre chez McKinsey dans le cadre de l'information judiciaire suivie» par le juge d'instruction parisien Serge Tournaire, a précisé lundi cette source, confirmant une information du «Parisien». McKinsey est un des principaux groupes internationaux de conseil, fondé aux Etats-Unis.

«Que ça aille au pénal»

L'affaire des cabinets de conseil est partie d'une commission d'enquête parlementaire qui avait qualifié, en 2022, de «phénomène tentaculaire» les missions confiées aux cabinets privés par l'Etat depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron en 2017.

Publié en pleine course à la présidentielle, ce rapport avait empoisonné la campagne d'Emmanuel Macron, accusé par les oppositions de favoritisme en faveur de McKinsey. «S'il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal», avait-il lancé le 27 mars 2022.

Un possible montage fiscal

Le parquet national financier a d'abord ouvert, le 31 mars 2022, une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée à l'encontre de McKinsey, pour un possible montage fiscal des entités françaises qui leur auraient permis de ne verser aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020.

Six mois plus tard, il a ouvert deux informations judiciaires, notamment pour «tenue non conforme de comptes de campagne», portant sur les conditions d'intervention de cabinets de conseil dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 d'Emmanuel Macron et élargie depuis aux années 2015 et 2016, et pour favoritisme.

Des perquisitions ont déjà eu lieu au domicile de dirigeants et anciens dirigeants de McKinsey, au ministère de la Santé, au siège parisien de la société de conseil et à ceux du parti d'Emmanuel Macron, Renaissance, et de l'association de financement de Renaissance.

https://www.blick.ch/fr/monde/france/fraude-fiscale-aggravee-nouvelles-perquisitions-dans-lenquete-sur-les-campagnes-de-macron-id21430448.html

 

 

Deux enquêtes judiciaires ouvertes
Le cabinet de conseil Mc Kinsey, symbole du fossé entre Macron et la France

Après l'ouverture de deux enquêtes judiciaires sur le recours au cabinet Mc Kinsey par Emmanuel Macron pour ses campagnes présidentielles de 2017 et 2022, le rôle de ce cabinet de conseil alimente de nouveau la polémique.
 

Une cible parfaite. Idéale. Une cible symbolique à la fois de la fascination supposée d’Emmanuel Macron pour le secteur privé anglo-saxon, et des manœuvres opaques des multinationales et des lobbies. Voilà ce qu’est devenu, en France, le cabinet de conseil américain Mc Kinsey (dont le siège est à New York), sur lequel le Parquet national financier (PNF) Français a confirmé jeudi 24 novembre avoir ouvert en octobre deux informations judiciaires, pour sa participation aux campagnes présidentielles victorieuses d’Emmanuel Macron, en 2017 et 2022.

De graves accusations

Sur le papier, les accusations sont graves. La première information judiciaire (le nom de l’enquête destinée à déterminer l’existence d’une infraction ou non) porte sur une possible «tenue non conforme de comptes de campagne et minoration d’éléments comptables». En clair? Le candidat Macron a-t-il bénéficié de l’expertise de Mc Kinsey sans payer ce cabinet fort, au niveau mondial, de plus de 30'000 consultants dans 65 pays. Et si oui, pour quelles raisons et avec quelles contreparties?

La seconde vise à savoir s’il y a eu «favoritisme et recel de favoritisme». On voit bien le lien. Mc Kinsey, avec lequel le gouvernement français a passé des contrats pour un montant d’environ 12 millions d’euros durant la pandémie de Covid 19, a-t-il été «récompensé» pour sa contribution dans l’élection, puis la réélection, de l’actuel chef de l’Etat?

Macron, protégé par l’immunité présidentielle

Grave? Oui. Même si Emmanuel Macron (protégé par l’immunité présidentielle pendant son mandat) a affirmé à Dijon, vendredi 25 novembre, qu’il «ne craint rien» et qu’il n’est pas «au cœur de l’enquête» menée par les magistrats du PNF, l’affaire est tout à fait sensible. D’abord parce qu’elle relance l’idée, attisée par les oppositions de gauche et de droite radicales, que le locataire de l’Élysée cherche par tous les moyens à court-circuiter son administration dans laquelle il n’a pas confiance. Ensuite, parce que Mc Kinsey est tout, sauf un cabinet de conseil peu médiatique et peu sulfureux. Au contraire.

Il suffit de faire quelques clics sur internet pour réaliser que le cabinet américain, dont les effectifs ont explosé au niveau mondial depuis vingt ans, est aujourd’hui cité dans de nombreuses affaires de corruption (en Afrique du Sud, en Inde…). Ajoutez à cela la nationalité américaine de la firme, et ses montages comptables qui ont entraîné en mai 2022 la perquisition de ses bureaux français pour «soupçons de fraude fiscale», et la coupe est pleine. Prononcez Mc Kinsey et la France officielle, dominée par une haute administration très sourcilleuse de ses prérogatives, entre en rébellion.

La réalité est sans doute plus simple, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a pas conduit à des actes illégaux. Pour Emmanuel Macron, passé par la banque Rothschild avant de rejoindre l’Elysée sous François Hollande, obsédé par l’efficacité et le retour de l’attractivité économique française, Mc Kinsey rime avant tout avec solution. Solution, car la spécialité de ce cabinet de conseil – qui publie chaque année un grand rapport avec le World Economic Forum de Davos – est la comparaison internationale.

Or Macron a toujours pensé que la France, et surtout son administration, ignore beaucoup trop ce qui se passe ailleurs. Solution aussi, car les consultants de Mc Kinsey, utilisés notamment durant la pandémie pour rédiger un guide du télétravail, sont aussi rapides que coûteux. Ils accouchent de recommandations claires, ce que les ministères français peinent parfois à produire.

Solution enfin, car comme tout cabinet de conseil, Mc Kinsey obéit à son client. Un ordre. Un rapport. Une facture. Pas d’interminables discussions avant d’entamer la mission. Et surtout pas d'avis contraire, ou si peu.

L’un des pays les plus étatisés d’Europe

Voilà ce que Mc Kinsey symbolise, à la fois pour Emmanuel Macron et pour la France qui est, rappelons-le, l’un des pays les plus étatisés d’Europe avec près de six millions de fonctionnaires et assimilés, sur 67 millions d’habitants et une population active de 29,7 millions. «Quand on veut aller très vite et très fort sur une politique, il faut parfois avoir recours à des prestataires extérieurs à l’État», s’était-il défendu à la fin mars. Bien dit. Et assez juste. Sauf que cette disruption dont il s’était fait l’avocat en 2017 s’est enlisée.

Qu’importent les comparaisons internationales, pour lesquelles Mc Kinsey a notamment été utilisé par le ministère de l’Education. Qu’importe le possible besoin d’avoir un avis plus indépendant sur la réforme des retraites, ce que Mc Kinsey a produit pour la Caisse nationale d’assurance vieillesse. Qu’importe la possible nécessité de repenser les systèmes des marchés publics, tâche en partie confiée à Mc Kinsey par l’Union des groupements d’achats publics. La France étatisée voue aux gémonies les cabinets anglo-saxons, et sa culture des audits privés demeure limitée.

Des évidences niées et un réveil brutal

Emmanuel Macron a depuis le début nié ces évidences. Plus grave pour un président élu: il n’a pas cherché depuis 2017 à remobiliser une administration qui, souvent, dispose des compétences requises. Aujourd’hui encore, son Conseil national de la Refondation (qui vient de tenir sa grande consultation numérique) supposé aboutir à une modernisation de l’État, n’est pas accepté.

A force de crier haro, à juste titre, sur l’inefficacité du «pognon de dingue» dépensé par les services publics dans les minima sociaux, et de penser que Mc Kinsey et consorts sont des béquilles qui lui permettront de tirer la France de sa longue convalescence sociale, le locataire de l’Elysée a fait du nom Mc Kinsey un cauchemar. Or qui dit cauchemar, souvent, dit réveil brutal…

Richard Werly 

Journaliste Blick

https://www.blick.ch/fr/monde/france/deux-enquetes-judiciaires-ouvertes-le-cabinet-de-conseil-mc-kinsey-symbole-du-fosse-entre-macron-et-la-france-id18093667.html 

 

 

L’hypocrisie macronienne : croisé autoproclamé contre les ingérences étrangères, mais client fidèle des firmes américaines 

Le 18 novembre 2025, un article du Figaro révèle qu’une perquisition a eu lieu le 6 novembre dans les bureaux parisiens de McKinsey France.

Cette opération s’inscrit dans l’enquête ouverte depuis 2022 par le Parquet national financier sur les conditions d’intervention des cabinets de conseil américains lors des campagnes présidentielles de 2017 et 2022 d’Emmanuel Macron.

Les chefs d’inculpation : favoritisme, financement occulte de campagne électorale, tenue non conforme de comptes de campagne et recel de violation du secret professionnel.

Rappel des faits établis :

  • En 2017, des consultants McKinsey ont travaillé gratuitement (ou du moins sans facturation déclarée) pour la campagne En Marche !.
  • Après l’élection, l’État français a attribué plus d’un milliard d’euros de contrats publics à McKinsey et aux autres grands cabinets américains (Accenture, Boston Consulting Group (BCG), Deloitte…).
  • McKinsey n’a payé aucun impôt sur les sociétés en France entre 2011 et 2020 malgré des centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires.
  • Le rapport sénatorial de mars 2022 (téléchargeable ici) parlait déjà d’un « phénomène tentaculaire » et d’un « ubérisation de l’État ».

Trois ans après l’ouverture de l’enquête, les perquisitions arrivent enfin. Mieux vaut tard que jamais… ou juste assez tard pour que l’affaire reste discrète jusqu’à la fin du quinquennat ?

Pendant ce temps, Macron déclare la guerre aux réseaux sociaux… sauf quand ils lui servent

Depuis l’automne 2025, Emmanuel Macron a trouvé sa nouvelle croisade : les réseaux sociaux sont devenus l’ennemi public numéro un de la démocratie. Discours sur discours, il répète la même litanie :

  • X (ex-Twitter) est noyé sous les contenus « d’extrême droite » et les ingérences russes.
  • TikTok transforme les jeunes en salafistes en trois clics.
  • Les algorithmes favorisent l’émotion, la haine, la division.
  • Il faut « reprendre le contrôle », interdire les réseaux avant 15 ans, créer des « réseaux sociaux d’intérêt public » à algorithmes transparents (c’est-à-dire pilotés par l’État ou Bruxelles).

Bref : tout ce qui échappe au narratif officiel est une menace étrangère. Russie, Chine, Iran, Qatar… la liste des suspects est longue quand il s’agit de justifier plus de censure et de régulation européenne.

Mais quand l’ingérence vient des États-Unis, c’est une « coopération transatlantique »

Curieusement, quand l’ingérence est américaine et profite directement au pouvoir en place, le ton change du tout au tout.

Exemples concrets :

  • Campagne 2022 : l’équipe Macron a massivement investi TikTok (2,8 millions d’abonnés, vidéos ultra-produites), la même plateforme chinoise aujourd’hui accusée de tous les maux cérébraux sur la jeunesse.
  • Données de santé des 67 millions de Français : en 2020, le Health Data Hub est confié à Microsoft Azure, malgré les alertes répétées du Conseil d’État et de la CNIL sur le Cloud Act américain (qui permet à Washington d’accéder aux données hébergées par des firmes américaines). On a fini par geler le projet… après la polémique.
  • Armées françaises : renouvellement en 2017 et 2021 du contrat « Open Bar » avec Microsoft pour tous les logiciels et le cloud militaire, malgré les rapports internes qui hurlent à la dépendance stratégique.
  • Et bien sûr McKinsey : des « bénévoles » (Une quinzaine à une vingtaine de consultants McKinsey ont participé, selon Macron et McKinsey, activement à la campagne « En Marche ! » en 2017 sur leur temps personnel, à titre militant et gratuit…)

    en 2017, des centaines de millions d’euros de contrats ensuite, zéro impôt payé, et une enquête qui avance au ralenti.

En clair : quand une plateforme russe ou chinoise diffuse une vidéo critique, c’est une attaque contre la souveraineté française. Quand un cabinet américain aide à faire élire un candidat puis se gave sur les deniers publics français, c’est de la « modernisation de l’action publique » et de l’« expertise internationale ».

Le deux poids, deux mesures en pleine lumière

On comprend mieux l’acharnement contre X, Telegram ou TikTok : ces plateformes échappent encore en partie au contrôle occidental atlantiste. Elles permettent à des millions de Français de contourner le récit officiel et de découvrir, par exemple, que l’ingérence étrangère la plus documentée et la plus lucrative ces dernières années n’est pas russe… mais américaine.

Emmanuel Macron veut réguler le monde entier pour « protéger la démocratie ». Sauf que la démocratie française a déjà été lourdement influencée par des intérêts américains – via des cabinets de conseil, des GAFAM et des contrats opaques – sans que cela n’émeuve outre mesure l’Élysée.

Le jour où on enquêtera avec la même vigueur sur les liens réels entre le pouvoir macronien et les firmes américaines que sur les prétendues « fermes à trolls » russes, on pourra peut-être parler d’équité. En attendant, l’hypocrisie est flagrante : on dénonce l’ingérence étrangère… tant qu’elle ne porte pas les drapeaux étoilés.

Parce qu’en matière de souveraineté, il semble que certains partenaires soient plus égaux que d’autres.

https://multipol360.com/lhypocrisie-macronienne-croise-autoproclame-contre-les-ingerences-etrangeres-mais-client-fidele-des-firmes-americaines/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

octobre 27, 2025

Histoire et libéralité: Comment le monde s’est enrichi ? Suivez Edouard Hesse !

Comment le monde s’est enrichi

Pourquoi le monde moderne est-il si riche ? 
 
La technologie, à elle seule, ne l’explique pas. Pour Joel Mokyr, auteur de La culture de la croissance et nouveau prix Nobel d’économie aux côtés de Philippe Aghion et Peter Howitt, la Révolution industrielle est née d’un big bang intellectuel : l’apparition d’une culture du progrès… que nous avons peut-être oubliée depuis.
 
 



Pendant des millénaires, les innovations — moulin à eau, harnais, imprimerie — améliorent la vie sans créer de progrès durable. Au point que chaque génération contemple avec nostalgie la grandeur disparue de l’Antiquité. Les savants, issus des élites cultivées, et les inventeurs, en prise avec le quotidien, ne se côtoient pas. Ils travaillent séparément, sans théorie commune. Impossible, pour un innovateur médiéval, de passer du moulin à eau aux lois de l’hydraulique.

Mais vers 1760, tout bascule. Les innovations s’enchaînent, se renforcent, et le progrès devient une habitude. D’une génération à l’autre, les gens vivent plus longtemps, mangent mieux, travaillent moins et accèdent à des ressources qui, jadis, étaient le privilège exclusif des rois.

Joel Mokyr montre que cette révolution ne vient pas seulement des institutions ou des marchés, mais d’une mutation culturelle : la foi dans la connaissance, le goût du progrès, la récompense de l’innovation. Au cœur de cette culture, des « entrepreneurs culturels » qui osent transformer le monde. À leur sujet, l’économiste cite George Bernard Shaw : « L’homme raisonnable s’adapte au monde ; le déraisonnable persiste à essayer d’adapter le monde à lui-même. Tout progrès dépend donc de l’homme déraisonnable. »



Bouleverser l’ordre établi


Deux figures se trouvent au cœur de ce bouleversement : Francis Bacon et Isaac Newton.
Au début du XVIIᵉ siècle, la science n’est qu’une branche de la philosophie, soumise à l’autorité des Anciens. Bacon rompt avec cette tradition : elle ne doit pas servir uniquement à décrire le monde, mais à le transformer pour améliorer concrètement la condition humaine. Il appelle à unir la théorie des savants et le savoir-faire des artisans. La connaissance devient utile, la recherche se met au service du progrès.

Newton en offre la démonstration. Ses "Principia Mathematica" révèlent que l’univers obéit à des lois simples, universelles et accessibles à la raison. Cet ordre nouveau nourrit un immense optimisme : comprendre la nature, c’est pouvoir l’utiliser. Dans la Grande-Bretagne du XVIIIᵉ siècle, entrepreneurs et manufacturiers en tirent la conviction que la science peut résoudre leurs problèmes concrets ou offrir de meilleurs produits à leurs clients. La science se diffuse, elle se démocratise.

    A lire : Le savant et l’artisan

Premier savant mondialement célèbre, anobli et enterré à Westminster, Newton fait de la science une voie d’accès au prestige social. Avec Bacon, il pose les fondations culturelles sur lesquelles les Lumières bâtiront le monde moderne. La confiance dans la raison et le progrès devient alors la source de l’explosion de richesse qui suivra.

Unité intellectuelle, fragmentation politique


La Révolution industrielle n’avait rien d’inévitable. Elle aurait pu ne jamais avoir lieu, ou surgir ailleurs. Des « entrepreneurs culturels » sont apparus en Chine ou dans le monde islamique, mais ils furent étouffés, marginalisés, réduits au silence.

En Europe, au contraire, ils ont trouvé un allié inattendu : le chaos politique. Entre 1500 et 1700, le continent, morcelé en royaumes, principautés et cités rivales, ressemble à un champ de bataille permanent. Ce désordre crée un véritable marché des idées. Aucun pouvoir ne peut imposer son orthodoxie à tous. Un savant chassé de Paris se réfugie à Amsterdam, un inventeur censuré à Rome s’installe à Londres. Descartes, Locke et Bayle prospèrent grâce à cette libre circulation.

Les princes européens eux-mêmes se disputent les talents. Mathématiciens, ingénieurs et philosophes négocient leur patronage, changent de protecteur et accroissent leur prestige.
 
 

 

A lire : Quand l’Europe osa ce que la Chine refusa

Ce dynamisme s’appuie sur la République des Lettres, un réseau informel de savants qui communiquent par-delà les frontières et inventent ce que nous appelons aujourd’hui la science ouverte. La réputation joue un rôle clé : pour l’obtenir, il faut publier, soumettre ses travaux à la critique des pairs, établir l’antériorité de sa découverte. Le secret devient contre-productif.

Enfin, l’Europe se distingue par sa perméabilité intellectuelle. Là où d’autres civilisations dressent des barrières, elle emprunte sans complexe : poudre et imprimerie chinoises, chiffres arabes, techniques textiles indiennes. Le continent devient le lieu de convergence des savoirs du monde.

Que reste-t-il aujourd’hui de la culture qui a permis le Grand Enrichissement ? 
De cette foi dans la connaissance, de cette volonté de comprendre la nature pour l’harnacher aux besoins humains ? 
La marche du progrès n’est pas éternellement acquise. Elle peut s’éroder, se diluer, disparaître. La peur des OGM, des vaccins, de l’intelligence artificielle ou du nucléaire en témoigne : autant d’inquiétudes souvent démesurées face à des technologies qui améliorent la vie et préservent l’environnement. Comme au XVIIIᵉ siècle, nous devons célébrer la connaissance plutôt que la craindre, encourager l’innovation plutôt que la freiner, voir dans la science un instrument d’émancipation plutôt qu’une menace.
 
Edouard Hesse 

octobre 24, 2025

L'écosystème aurifère chinois envers la dédollarisation !

La Chine révolutionne le marché de l’or, un défi au système monétaire occidental ?

Dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes et de dédollarisation accélérée, la Chine émerge comme un acteur majeur sur le marché de l’or. Récemment, Pékin a annoncé une série d’initiatives ambitieuses visant à renforcer son infrastructure aurifère, incluant l’expansion de coffres à Hong Kong, la mise en place d’un système central de compensation et la création d’un « pont doré » pour les pays BRICS.

 


 

Ces mesures ne se limitent pas à l’accumulation d’or ; elles visent à contrôler son stockage, son échange et même sa cotation, challengeant directement la dominance occidentale sur ce métal précieux.

Ce mouvement s’inscrit dans une stratégie plus large de dédollarisation, où l’or physique redevient un actif central, potentiellement menant à un « reset monétaire » qui pourrait impacter les détenteurs de dollars à travers le monde.

Les nouvelles initiatives chinoises : construire un écosystème aurifère indépendant

En septembre 2025, la Chine a dévoilé des politiques massives pour étendre ses capacités de stockage d’or, notamment via la Shanghai Gold Exchange (SGE). Hong Kong, en partenariat avec Pékin, vise à atteindre une capacité de 2.000 tonnes dans ses coffres offshore, attirant les réserves souveraines étrangères pour des échanges en yuan. Ce n’est pas seulement une question de quantité : la Chine met en place un système de compensation (clearing) basé sur l’or physique et le yuan, permettant des transactions sécurisées sans dépendance au dollar. Des mécanismes comme les repo (prêts garantis par or) remplacent progressivement les Treasuries américains comme collatéral dans le commerce international.

Au cœur de ces efforts se trouve le « pont doré » pour les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, et membres étendus). Ce concept métaphorique désigne un réseau d’infrastructures reliant ces nations via l’or comme actif de règlement, facilitant le commerce sans recourir au système SWIFT dominé par l’Occident. Les BRICS+ accumulent déjà plus de 6.000 tonnes d’or, représentant environ 20-21% des réserves mondiales des banques centrales, et explorent des systèmes de paiement adossés à l’or pour contourner les sanctions. Cela inclut des vaults décentralisés à Hong Kong, Moscou ou même en Arabie saoudite, audités collectivement pour renforcer la confiance mutuelle.

Traditionnellement, le prix de l’or est influencé par des marchés occidentaux comme la COMEX à New York et la LBMA à Londres, souvent accusés de manipulations via des contrats « papier-or » . La Chine, en promouvant des échanges basés sur l’or physique conforme à Basel III, pourrait faire basculer ce rapport de force, influençant les cotations globales et stabilisant le yuan.

Les défis historiques de la récupération d’or : leçons des États-Unis et du Royaume-Uni

Ces initiatives chinoises gagnent en attractivité face aux difficultés rencontrées par les nations tentant de rapatrier leur or « confié » à des puissances occidentales.

Historiquement, les États-Unis et le Royaume-Uni ont servi de gardiens pour les réserves aurifères mondiales, mais les tentatives de récupération ont souvent révélé des tensions géopolitiques et des risques de confiscation.

 

Un exemple emblématique est celui de la France sous Charles de Gaulle dans les années 1960. Inquiet de la surévaluation du dollar et de l’inflation américaine, de Gaulle lança l’opération secrète « Vide-Gousset », rapatriant discrètement 3.313 tonnes d’or des coffres-forts de la Federal Reserve aux États-Unis entre 1960 et 1967 (Il fallut 44 traversées en bateau et 129 vols pour ramener plus de trois mille tonnes d’or à la Banque de France à Paris). Cette action, motivée par des doutes sur la convertibilité du dollar en or promise par les accords de Bretton Woods, contribua à la pression sur les réserves américaines. En réponse, le président Richard Nixon annonça le « Nixon Shock » le 15 août 1971, suspendant unilatéralement la convertibilité du dollar en or pour freiner les sorties massives d’or et préserver les réserves américaines. Ce choc marqua la fin du système de Bretton Woods et le début de l’ère des monnaies fiat, où le dollar repose sur la confiance plutôt que sur l’or.

 


 

Plus récemment, le Venezuela illustre les risques contemporains liés aux sanctions.

Depuis 2019, environ 31 tonnes d’or vénézuélien, évaluées à plus de 1,2 milliard de livres sterling, restent bloquées dans les coffres de la Banque d’Angleterre.

Le blocage découle de la reconnaissance par le Royaume-Uni de Juan Guaidó comme leader intérimaire plutôt que Nicolás Maduro, déclenchant un litige judiciaire prolongé. Malgré des demandes répétées de Caracas pour rapatrier l’or afin de financer des besoins humanitaires, les sanctions britanniques, américaines et européennes – renforcées en janvier 2025 contre des individus liés au régime Maduro – ont maintenu le gel des actifs. Ce cas met en lumière comment les outils géopolitiques comme les sanctions peuvent transformer des dépôts « sécurisés » en otages diplomatiques.

Ces épisodes – du rapatriement français aux blocages vénézuéliens – soulignent les vulnérabilités des nations dépendantes des coffres-forts occidentaux, particulièrement en période de conflits ou de sanctions. Un parallèle peut être tracé avec la garantie des dépôts bancaires en France, limitée à 100.000 € par déposant et par établissement via le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR), censé protèger les épargnants contre les faillites bancaires mais qui pourrait s’avérer insuffisant en cas de crise systémique majeure, exposant les citoyens à des risques similaires de perte d’accès ou de valeur en temps de tensions géopolitiques ou économiques.

Des pays comme l’Allemagne et les Pays-Bas ont également rapatrié une partie de leur or des USA dans les années 2010, citant des préoccupations similaires sur la sécurité et la souveraineté.


 

Implications pour les BRICS et l’ordre monétaire mondial

Face à ces défis, les pays BRICS se tournent vers la Chine pour un système alternatif plus neutre et résistant aux sanctions. Les coffres chinois offrent une option décentralisée, avec des audits partagés et des settlements en or physique, réduisant les risques de confiscation comme vu avec les actifs russes gelés en 2022.

Cela pourrait accélérer la bifurcation du système financier : un bloc occidental centré sur le dollar et les dettes, face à un bloc oriental ancré sur l’or et le yuan.

Les banques centrales émergentes achètent de l’or à des niveaux records en 2025, diversifiant leurs réserves pour hedge (barrière) contre l’inflation et la dévaluation du dollar. Si ces initiatives réussissent, elles pourraient élever le prix de l’or – déjà en rallye historique – et affaiblir la suprématie du dollar, impactant les comptes courants, retraites et investissements globaux.

 


 

Vers un reset monétaire ?

Les actions de la Chine signalent un tournant potentiel dans l’ordre monétaire mondial, où l’or redevient un pilier de stabilité face aux incertitudes fiat. En offrant une alternative aux coffres-forts occidentaux, Pékin non seulement défie l’hégémonie du dollar mais répond aussi aux leçons amères de l’histoire, comme celles de De Gaulle et du Venezuela. Alors que les BRICS avancent, le monde observe : ce « pont doré » mènera-t-il à une coopération multipolaire ou à une nouvelle guerre froide économique ?

https://multipol360.com/la-chine-revolutionne-le-marche-de-lor-un-defi-au-systeme-monetaire-occidental/

 


 

septembre 27, 2025

L’annonce du 19e train de sanctions : une nouvelle offensive contre la Russie

 

Le suicide économique de l’Europe par les sanctions

L’annonce du 19e train de sanctions : une nouvelle offensive contre la Russie

Dans un geste qui souligne l’enchevêtrement croissant de la politique européenne avec les priorités géopolitiques américaines, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le 18 septembre 2025 ce qui pourrait être le paquet de sanctions le plus agressif de l’UE à ce jour contre la Russie. Qualifié de 19e train de sanctions depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, cette proposition inclut une interdiction totale des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe à partir du 1er janvier 2027 – un an plus tôt que prévu initialement. Elle étend également les mesures punitives aux raffineries et aux commerçants de pétrole de pays tiers, notamment en Chine et en Inde, accusés d’aider Moscou à contourner les restrictions existantes. Sur le papier, cela est présenté comme une étape décisive pour « réduire les revenus de guerre de la Russie » et contraindre Vladimir Poutine à s’asseoir à la table des négociations pour mettre fin au conflit en Ukraine. Von der Leyen a déclaré qu’il était « temps de fermer le robinet », en insistant sur la nécessité de priver la machine militaire du Kremlin des fonds issus des exportations énergétiques.

 


Pourtant, derrière cette rhétorique se cache une réalité crue : près de trois ans après le début de cette guerre des sanctions, la stratégie européenne n’a pas seulement échoué à mettre la Russie à genoux économiquement, mais elle a infligé des dommages bien plus graves au continent lui-même, à ses industries et à ses ménages.

La Russie a habilement réorienté ses exportations énergétiques vers l’Est, renforçant ses liens avec la Chine et d’autres puissances asiatiques, tandis que l’Europe est aux prises avec une flambée des prix de l’énergie, une désindustrialisation accélérée et une dépendance croissante au GNL américain coûteux. L’ironie est amplifiée par le timing de ce dernier paquet, qui semble être une réponse directe aux exigences du président américain Donald Trump, qui a conditionné de nouvelles sanctions américaines contre la Russie à une rupture complète des liens énergétiques de l’Europe avec Moscou. Cet alignement non seulement met en lumière la diminution de l’autonomie de Bruxelles, mais expose aussi un paradoxe géopolitique pervers :

les dirigeants européens, piégés dans leur engagement dogmatique à confronter la Russie, accélèrent leur propre déclin stratégique tout en offrant aux États-Unis un véritable pactole énergétique.

Le contexte historique : une dépendance énergétique brisée

Pour comprendre l’ampleur de cette blessure auto-infligée, il faut d’abord revenir sur le contexte historique de la relation énergétique de l’Europe avec la Russie. Avant 2022, la Russie était le partenaire énergétique indispensable de l’UE, fournissant près de 30 % du pétrole du bloc et presque la moitié de son gaz naturel. Cette dépendance s’était construite sur des décennies, ancrée dans les avantages mutuels de la géographie et de l’économie. Des pipelines comme Nord Stream 1 et 2 acheminaient du gaz bon marché et fiable directement des champs sibériens vers les usines allemandes et les foyers français, alimentant la puissance industrielle du continent. L’Allemagne, en particulier, prospérait grâce à cet arrangement, son secteur manufacturier – représentant plus de 20 % du PIB – dépendant de l’énergie russe abordable pour maintenir sa compétitivité mondiale dans l’automobile, la chimie et les machines.

La guerre en Ukraine a brisé cet équilibre, déclenchant une vague sans précédent de sanctions visant à isoler économiquement la Russie. À la mi-2025, la part de la Russie dans les importations de pétrole de l’UE avait chuté à un maigre 2 %, et celle du gaz à 12 %. Pourtant, ce découplage était loin d’être complet ou efficace. Deux pipelines clés restent opérationnels : la ligne Druzhba, qui continue d’alimenter en pétrole des nations enclavées d’Europe centrale comme la Hongrie et la Slovaquie, et TurkStream, qui fournit du gaz à l’Europe du Sud, y compris la Bulgarie, la Grèce et la Roumanie. Ces exemptions reflètent les défis pratiques d’une coupure totale ; la Hongrie, sous le Premier ministre Viktor Orbán, a plusieurs fois opposé son veto à des mesures plus strictes, arguant qu’elles dévasteraient son économie.

Le pivot vers le GNL : un choix coûteux et hypocrite

De plus, le pivot de l’UE vers le GNL a été un pansement coûteux. Les importations de GNL représentent désormais 50 % de l’approvisionnement total en gaz du bloc, contre 20 % avant la guerre, les États-Unis émergeant comme le fournisseur dominant avec près de la moitié de ce volume. Ce virage s’est fait à un prix premium : le GNL américain n’est pas seulement plus cher en raison des coûts de liquéfaction, de transport et de regazéification, mais il est aussi soumis à des marchés mondiaux volatils. En 2025 seulement, les prix de l’énergie européens ont augmenté en moyenne de 15 à 20 % par rapport aux niveaux d’avant 2022, exacerbant l’inflation et érodant le pouvoir d’achat des ménages. Paradoxalement, l’Europe a même augmenté ses achats de GNL russe, qui reste « nettement moins cher » que son homologue américain, avec des importateurs majeurs comme la France, l’Espagne et les Pays-Bas. Des contrats à long terme lient ces nations, illustrant l’hypocrisie d’un régime de sanctions qui prône l’absolutisme moral mais plie devant la nécessité économique.

L’absurdité culmine avec les importations indirectes. Incapable de s’approvisionner en brut directement auprès de la Russie, l’Europe achète désormais des produits pétroliers raffinés à des intermédiaires comme l’Inde et la Turquie.

Ces pays importent du pétrole russe à prix réduit, le raffinent et le revendent avec une marge importante. Au cours des six premiers mois de 2025, l’UE et la Turquie ont importé 2,4 millions de tonnes de tels produits en provenance de l’Inde, dont les deux tiers estimés proviennent de brut russe – coûtant environ 1,5 milliard d’euros. Ce commerce détourné non seulement enrichit les intermédiaires, mais soutient indirectement les revenus russes, sapant le but même des sanctions. Les gains des exportations de combustibles fossiles de la Russie ont légèrement baissé en août 2025 à 564 millions d’euros, une baisse de 2 % par rapport au mois précédent, mais restent robustes grâce aux flux redirigés vers l’Asie.

Les conséquences économiques : désindustrialisation et stagnation

Le bilan économique pour l’Europe a été brutal. Trois années consécutives de stagnation industrielle se sont transformées en déclin pur et simple, particulièrement dans les secteurs énergivores. L’Allemagne, emblème de cette crise, autrefois saluée pour sa Energiewende (transition énergétique), fait face à une « désindustrialisation » massive due aux coûts élevés de l’énergie et à la coupure abrupte des approvisionnements russes. Au cours des dernières semaines de 2025, 125.000 emplois industriels ont disparu, avec des entreprises comme BASF et Volkswagen délocalisant des opérations vers les États-Unis ou l’Asie où l’énergie est moins chère. Le secteur manufacturier, affaibli depuis 2021 par la hausse des prix de l’énergie et une demande mondiale faible, s’est contracté davantage en 2025 en raison d’une chute de 31 % de la production éolienne au premier semestre, forçant une dépendance accrue aux importations coûteuses. La consommation énergétique globale en Allemagne a augmenté de manière inattendue début 2025, due à la mauvaise performance des renouvelables, exacerbant la crise.

Cette désindustrialisation n’est pas isolée ; elle est systémique. L’économie plus large de l’UE a stagné, avec une croissance du PIB oscillant en dessous de 1 % en 2025, tandis que l’inflation persiste en raison de la volatilité énergétique. Les petites et moyennes entreprises (PME), colonne vertébrale de l’industrie allemande, ont été vocales sur les prix élevés de l’énergie et les politiques médiocres qui les rendent non compétitives globalement. Les experts attribuent cela non seulement à la crise énergétique, mais à des problèmes structurels comme la baisse des exportations automobiles vers la Chine et les coûts de la main-d’œuvre. Pourtant, la cause racine remonte aux sanctions : en remplaçant le gaz russe bon marché par du GNL plus cher, l’Europe a gonflé sa facture énergétique de milliards annuellement, érodant ses avantages industriels.

Les bénéficiaires américains : un marché captif pour le GNL américain

Pendant ce temps, les États-Unis sont sortis vainqueurs incontestés. Les exportations de GNL américain vers l’Europe ont explosé, transformant le continent en marché captif de Washington. Près de la moitié des importations de GNL de l’UE proviennent désormais des rives américaines, avec des entreprises comme ExxonMobil projetant une domination à trois quarts du marché bientôt. Des contrats à long terme verrouillent cette dépendance : Eni italien a signé un accord de 20 ans avec Venture Global en 2025, suivi de deals similaires de Sefe allemand et Edison italien. La déclaration brutale du secrétaire américain à l’Énergie – « Vous voulez des fournisseurs d’énergie sécurisés qui sont vos alliés, pas vos ennemis » – encapsule cette stratégie. ExxonMobil anticipe que l’Europe s’engage à 750 milliards de dollars d’achats énergétiques américains sur des décennies, une aubaine pour les producteurs américains au milieu des changements mondiaux.

Ce pactole n’est pas accidentel ; c’est le couronnement d’efforts américains de longue date pour arracher l’Europe à l’énergie russe. La guerre en Ukraine a fourni le prétexte parfait, avec les explosions mystérieuses de Nord Stream en 2022 – toujours non résolues – coupant commodément des infrastructures clés. Alors que l’Europe se précipite à construire des terminaux GNL, les américains récoltent les profits, tandis que les préoccupations environnementales montent : le GNL américain a une empreinte carbone plus élevée que le gaz russe par pipeline, sapant les objectifs climatiques de l’UE.

 


L’ultimatum de Trump : une pression transactionnelle

Entre en scène Donald Trump, dont le retour à la Maison Blanche en 2025 a amplifié cette dynamique. Le 13 septembre 2025, Trump a lancé un ultimatum aux alliés de l’OTAN : cessez tous les achats de pétrole russe, ou les américains n’imposeront pas de nouvelles sanctions « majeures » sur Moscou. Il est allé plus loin, exigeant des tarifs de 50-100 % sur la Chine et l’Inde pour contournement des sanctions, affirmant que cela affaiblirait les alliances de la Russie. Les diplomates de l’UE admettent en privé que ces demandes sont irréalistes – des tarifs sur les géants asiatiques déclencheraient des mesures de représailles, gonflant les coûts européens et perturbant le commerce. Pourtant, la réponse rapide de von der Leyen – avancer l’interdiction du GNL – suggère une capitulation, priorisant l’« unité » transatlantique sur le sens économique.

L’approche transactionnelle de Trump expose la vulnérabilité de l’Europe. Tout en exigeant que l’Europe rompe les liens, des rapports ont émergé en septembre 2025 sur des discussions secrètes entre ExxonMobil et Rosneft russe pour reprendre la coopération sur le projet Sakhaline. Bien que démenti par Exxon, l’implication est claire : les firmes américaines pourraient réengager avec la Russie post-guerre, achetant de l’énergie bon marché pour revendre à premium, tandis que l’Europe reste écartée.

Ce double standard souligne la stratégie de Washington : garder les Russes dehors, les Américains dedans, et les Européens en bas – une politique écho de 1945.

 

Le renforcement du partenariat sino-russe : power of Siberia 2

La réponse de la Russie a été d’approfondir les liens asiatiques, exemplifiée par le pipeline Power of Siberia 2. Le 2 septembre 2025, la Russie et la Chine ont signé un mémorandum pour ce projet de 2 600 kilomètres à travers la Mongolie, prévu pour livrer 50 milliards de mètres cubes de gaz annuellement d’ici le début des années 2030. Cela s’appuie sur le succès de Power of Siberia 1 sous un accord de 400 milliards de dollars sur 30 ans, renforçant les besoins industriels de la Chine tout en sécurisant les revenus russes. Les négociations ont calé sur les prix, mais le levier de la Chine – la désespérance de la Russie post-coupure UE – a sécurisé des termes favorables. Les analystes prédisent un « choc structurel » sur les marchés mondiaux du GNL, réduisant les importations maritimes de la Chine et sapant les ambitions américaines.

Ce pivot met en évidence l’isolement de l’Europe. Alors que la Russie verrouille des marchés asiatiques, les sanctions de l’UE renforcent involontairement l’axe sino-russe, défiant la domination occidentale. Pékin et Moscou se moquent du régime « stupide » de Bruxelles, alors que l’Europe paie cher pour une politique qui n’a pas altéré le cours de la guerre en Ukraine.

Un paradoxe géopolitique : l’Europe prise dans son propre piège

Le paradoxe géopolitique est profond : les leaders de l’UE, enlisés dans une rhétorique anti-russe, sacrifient leur autonomie pour une confrontation qui bénéficie à Washington. Les exigences de Trump encadrent l’auto-mutilation économique de l’Europe comme un « bargain » pour le soutien US, accélérant le déclin. Des divisions internes – le refus de la Hongrie de stopper le pétrole russe – exposent des fractures. Sans inversion radicale – renormaliser les liens avec la Russie, prioriser l’énergie bon marché – le continent fait face à la stagnation, l’insignifiance, ou pire : une escalade vers une guerre totale.

Cette situation n’est pas nouvelle ; elle s’inscrit dans une longue histoire de dépendance énergétique européenne vis-à-vis de la Russie, qui a commencé après la Seconde Guerre mondiale avec les premiers accords gaziers soviétiques dans les années 1960. À l’époque, l’Europe occidentale, en pleine reconstruction, voyait dans l’énergie soviétique une opportunité pour diversifier ses sources au-delà du charbon et du pétrole moyen-oriental. Les pipelines transcontinentaux, comme l’Urengoy-Pomary-Uzhgorod en 1984, symbolisaient une interdépendance économique qui transcendait les clivages de la Guerre froide. Même après l’effondrement de l’URSS, cette relation a persisté, avec Gazprom devenant un pilier de l’approvisionnement européen.

Les origines des tensions : une critique américaine de longue date

Mais les tensions géopolitiques ont toujours plané. Dès les années 2000, les États-Unis, sous George W. Bush et Barack Obama, ont critiqué cette dépendance, la voyant comme une vulnérabilité stratégique qui pourrait être exploitée par Moscou. Les crises gazières de 2006 et 2009, où la Russie a coupé les fournitures à l’Ukraine, affectant l’Europe, ont renforcé ces craintes. L’UE a répondu par une diversification, investissant dans des terminaux GNL et des interconnexions, mais sans rompre les liens avec la Russie. Nord Stream 2, achevé en 2021 malgré les sanctions américaines, était censé sécuriser 55 milliards de mètres cubes annuels, mais n’a jamais fonctionné pleinement en raison des tensions.

La guerre de 2022 a changé la donne. L’UE, sous pression américaine et motivée par une solidarité avec l’Ukraine, a imposé des sanctions progressives : embargo sur le charbon en avril 2022, sur le pétrole brut en décembre, et un plafond de prix à 60 dollars le baril pour le pétrole russe transporté par mer. Ces mesures, coordonnées avec le G7, visaient à limiter les revenus russes sans causer un choc énergétique mondial. Pourtant, elles ont échoué : la Russie a vendu son pétrole à des rabais à l’Inde et à la Chine, compensant les pertes de volume par des prix plus élevés ailleurs.

Les impacts immédiats : crises et subventions massives

Les impacts sur l’Europe ont été immédiats et sévères. Les prix du gaz ont atteint des records en 2022, forçant des rationnements industriels et des subventions gouvernementales massives – plus de 800 milliards d’euros en aides énergétiques entre 2022 et 2024. En Allemagne, le gouvernement a nationalisé Uniper, un importateur clé de gaz russe, pour 29 milliards d’euros, évitant une faillite.

La France, moins dépendante (grâce au nucléaire), a vu ses factures énergétiques doubler pour les ménages, alimentant des protestations sociales.

En 2025, la désindustrialisation s’accélère. L’Allemagne prévoit une contraction de 0,2 % du PIB, avec l’industrie chimique perdant 20 % de sa production depuis 2022. Des géants comme Thyssenkrupp envisagent des fermetures d’usines, citant les coûts énergétiques comme facteur principal. En Italie, les PME du secteur céramique, dépendantes du gaz, ont vu 30 % de leurs entreprises fermer. L’UE dans son ensemble risque une perte de 2-3 % de PIB cumulée d’ici 2030 due aux sanctions, selon des estimations du FMI.

La résilience russe : croissance et industrialisation

Pendant ce temps, la Russie résiste. Son économie a crû de 3,6 % en 2024, soutenue par les dépenses militaires et les exportations redirigées. Les sanctions ont stimulé l’industrialisation domestique, avec des investissements dans les technologies pour contourner les embargos. La Chine, en achetant 20 % de pétrole russe en plus en 2025, a comblé le vide européen.

Trump exploite cette faiblesse. Son ultimatum reflète une vision où l’Europe paie pour sa propre subordination. En exigeant des tarifs sur la Chine, il risque une guerre commerciale globale, mais pour l’Europe, cela signifie des coûts plus élevés pour les biens importés, aggravant l’inflation.

Le symbole du power of Siberia 2 : un axe sino-russe renforcé

Le partenariat sino-russe s’approfondit, avec Power of Siberia 2 comme symbole. Ce projet, estimé à 13,6 milliards de dollars, diversifie les routes énergétiques russes, réduisant la vulnérabilité aux sanctions occidentales. La Chine gagne un approvisionnement stable, soutenant sa croissance, tandis que la Russie sécurise des revenus à long terme.

En conclusion, la politique énergétique de l’UE depuis 2022 est un cas d’école de dommages auto-infligés. En se coupant des approvisionnements russes bon marché, elle a offert aux États-Unis une occasion unique de dominer le marché européen de l’énergie.

En adoptant des sanctions qui n’ont pas affaibli la Russie mais ont dévasté l’industrie européenne, Bruxelles a transformé le continent en pion géopolitique.

Les dirigeants européens prétendent défendre les valeurs et la solidarité ; en réalité, ils président à un processus de désindustrialisation et de déclin, tout en continuant à aggraver dangereusement les tensions avec la Russie. À moins d’un changement radical, l’avenir du continent sera fait de stagnation et d’insignifiance – et, dans le pire des cas, d’une guerre totale.

 


 

  Déclaration de la présidente von der Leyen sur le 19e train de sanctions contre la Russie


Au cours de ce dernier mois, la Russie a malheureusement fait montre de tout son mépris à l'égard de la diplomatie et du droit international. Elle a lancé certaines des plus vastes attaques de drones et de missiles contre l'Ukraine depuis le début de la guerre, frappé tant des bâtiments gouvernementaux que des habitations civiles et touché notre bureau de Kiev, la représentation de notre Union. Les menaces qui pèsent sur notre Union sont également de plus en plus lourdes. Ces deux dernières semaines, des drones Shahed russes ont violé l'espace aérien de notre Union, tant en Pologne qu'en Roumanie. Ces actes sont indignes de quelqu'un qui veut la paix. Encore et toujours, le président Poutine pratique l'escalade. Et en réponse, l'Europe augmente sa pression. C'est la raison pour laquelle je vous présente aujourd'hui notre 19e train de sanctions.

Premièrement, parlons de l'énergie. L'économie de guerre de la Russie est soutenue par les recettes provenant des combustibles fossiles. Nous voulons réduire ces recettes. Nous interdisons donc les importations de GNL russe sur les marchés européens. Il est temps de fermer le robinet. Nous y sommes préparés. Nous avons économisé de l'énergie, diversifié nos approvisionnements et investi dans des sources d'énergie à faible intensité de carbone comme jamais auparavant. Aujourd'hui, ces efforts sont payants. Nous venons d'abaisser le plafond des prix du pétrole brut à 47,6 USD. Pour renforcer l'application des sanctions, nous les appliquons désormais à 118 navires supplémentaires de la flotte fantôme. Au total, plus de 560 navires sont maintenant inscrits sur la liste des navires visés par les sanctions de l'UE. Quant aux grandes sociétés du secteur de l'énergie que sont Rosneft et Gazpromneft, elles écopent désormais d'une interdiction totale des transactions. Et d'autres entreprises feront également l'objet d'un gel des avoirs. Nous visons désormais ceux qui financent la guerre menée par la Russie en achetant du pétrole en violation des sanctions. Nous ciblons les raffineries, les négociants en pétrole et les entreprises pétrochimiques de pays tiers, y compris la Chine. En trois ans, les recettes pétrolières réalisées par la Russie en Europe ont chuté de 90 %. Nous clôturons maintenant ce chapitre pour de bon.

Deuxièmement, nous ciblons les brèches du système financier que la Russie exploite pour se soustraire aux sanctions. Nous étendons l'interdiction des transactions à d'autres banques sises en Russie, ainsi qu'à des banques de pays tiers. Nous intensifions notre répression contre le contournement. À mesure que les tactiques de fraude gagnent en sophistication, nous adapterons nos sanctions pour garder une longueur d'avance. C'est ainsi que, pour la première fois, nos mesures restrictives frapperont les plateformes de crypto-actifs et interdiront les transactions en cryptomonnaies. Nous inscrivons sur la liste des banques étrangères connectées au système parallèle russe de services de paiement. Et nous limitons les transactions avec des entités situées dans les zones économiques spéciales.

J'en viens à mon troisième point. Nous ajoutons de nouvelles restrictions directes à l'exportation pour les biens et technologies utilisés sur le champ de bataille. Nous dressons également la liste de 45 entreprises en Russie et dans des pays tiers. Ces entreprises apportent un soutien direct ou indirect au complexe militaro-industriel russe. Dans une guerre fondée sur l'innovation, il est essentiel de couper l'accès de la Russie aux technologies clés. Surtout quand il s'agit des drones.

Notre analyse économique est limpide : nos sanctions affectent gravement l'économie russe. Le taux d'intérêt y est de 17 %. L'inflation reste élevée. L'accès de la Russie au financement et aux revenus ne cesse de se réduire. Et l'économie de guerre de la Russie, qui est en surchauffe, atteint ses limites. La capacité des pouvoirs publics à soutenir l'économie diminue. Fait encore plus remarquable : lorsque nous discutons directement avec des partenaires qui parlent avec la Russie, ceux-ci affirment que l'allègement des sanctions figure parmi les premières demandes russes. Nous savons que nos sanctions constituent un outil efficace de pression économique. Et nous continuerons à les employer jusqu'à ce que la Russie s'assoie avec l'Ukraine à la table des négociations pour parvenir à une paix juste et durable.

Parallèlement, comme je l'ai annoncé la semaine dernière, nous travaillons à une nouvelle solution pour financer les efforts de défense de l'Ukraine sur la base des avoirs russes immobilisés. Soyons très clairs sur ce point : cette guerre est l'œuvre de la Russie et c'est à l'agresseur de payer. Grâce aux soldes de trésorerie associés à ces actifs russes, nous pouvons accorder à l'Ukraine un prêt de réparation. On ne touchera pas aux actifs eux-mêmes. Et le risque devra être supporté collectivement. L'Ukraine ne remboursera le prêt qu'une fois que la Russie aura versé des réparations. Nous présenterons prochainement une proposition.

Enfin, nous alignons nos sanctions sur celles de nos partenaires du G7, sous la direction de la présidence canadienne. Et pour soutenir l'Ukraine dans sa lutte pour la liberté, nous travaillons également de concert avec la coalition des volontaires. L'Europe est aux côtés de l'Ukraine depuis le tout début. Face à l'escalade menée par la Russie, l'Europe a relevé le défi. Nous continuerons à utiliser tous les outils à notre disposition pour mettre un terme à cette guerre brutale. J'invite à présent les États membres à approuver rapidement ces nouvelles sanctions. Nous voulons que la Russie se retire du champ de bataille et vienne à la table des négociations. C'est ainsi que nous donnerons une vraie chance à la paix.

Merci.


 

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