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juin 20, 2015

Ce que vos enfants n’apprendront jamais de leurs professeurs

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.



Occultée depuis 1940, cette tradition de la pensée française
est la seule solution pour sortir la France de la crise politique et morale.
Ce que vos enfants n’apprendront jamais de leurs professeurs
Découvrez notre proposition pour développer
le contre-pouvoir culturel à l’enseignement public




Note: votre réponse à ce message est vivement attendue. En effet, seule votre participation  permettra au projet d'aboutir. S'il vous plait, lisez ce message maintenant.


                            Petite présentation de l'Institut Coppet par son président Damien Theillier
*
Chère amie, cher ami,
Nul ne peut nier l'évidence:

L’enseignement public, dominé par les idéologues, n’a plus pour but d’instruire vos enfants…  mais de justifier des actions de l’État.
Lire, Écrire, Compter, Réfléchir ne sont plus la priorité des "pédagogues" des ESPE (les IUFM sous un nouveau nom). Au contraire, leurs manigances n'ont qu'un seul but: embrigader des citoyens dociles, qui ne réfléchissent pas trop.
La réforme de l’Éducation Nationale portée par Najat Vallaud-Belkacem nous rapproche encore un peu plus du point de non-retour. L'excellence y est bannie au nom de l'égalitarisme.
L'Université n'est pas épargnée. Depuis mai 68, l'extrême-gauche règne en maitre dans l'enseignement supérieur. Certains professeurs vivent sous une menace inquisitrice permanente, comme Galilée en son temps.

Ils ont même fait interner de force l'économiste Jean-Louis Caccomo pendant deux ans ! Son crime ? Mal penser selon les critères de la doxa établie.
Je sais que votre niveau d’éducation et de culture générale vous place au-dessus de la majorité. Par conséquent, vous n’aurez aucun mal à rétablir les quatre vérités auprès de vos enfants et petits-enfants.
Mais songez un instant à tous ceux qui n’ont pas eu votre chance; ceux qui n'ont pas votre indépendance d'esprit; ceux qui tombent dans les pièges de la communication politique.

Les enfants, quel que soit leur milieu social, méritent-ils de subir la propagande des idéologues, sans pouvoir faire la part des choses ?
Si vous êtes comme moi, cette situation vous déchire le coeur.
Comme vous, je ne peux pas rester sans rien faire. De fait, il est urgent de constituer un contre-pouvoir à la pensée unique.
Acceptez-vous de m'aider ?
Votre aide est essentielle. Si je ne devais vous fournir qu'une seule raison pour laquelle vous devez vous impliquer pour nos enfants, ce serait celle-ci:
Ces jeunes formatés par l'enseignement politisé ont toute une vie devant eux. Et pourtant, nous avons laissé les idéologues leur forger de véritables chaines mentales.

Nous avons le devoir de les libérer de ces carcans, sains et saufs.
 *
La crise politique et morale, une conséquence de l'abandon de l'éducation aux idéologues
*
Je m'interroge.
Quels sont les savoirs les plus menacés par la propagande ?
Allons plus loin.
« ... Et si la méconnaissance organisée des sciences humaines était la source de la crise politique, morale, et économique que traverse ce pays ?  »
Pensez-y. Vous savez, un certain nombre de savoirs sont interdits d’enseignement en France. De même, le pluralisme des idées est proscrit à l’université, tout comme dans les médias.
Rappelez-vous lorsque l'économiste Pascal Salin a été nommé président du jury de l’agrégation de sciences économiques en 2004.
Une véritable campagne de haine a été orchestrée par les syndicats gauchistes pour censurer le jury, relayée par une presse complaisante.

Le fait est que tout savoir enseigné en sciences humaines sert à justifier l'intervention de l’État dans nos vies.
Vous pensez peut-être que j’exagère.
Alors, voyez par vous-même. Commençons par...
 *
L'enseignement de l'économie, entre interventionnisme et planisme

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L’enseignement est au mieux keynésianiste, au pire marxiste. En France, la science économique est dominée par une mentalité d’ingénieur planificateur, hostile aux initiatives individuelles.
En effet, le marché est jugé inefficace. Il nécessite des corrections planifiées, centralisées, dirigées par l’Etat.
Comme ces corrections du marché entraînent des injustices sociales flagrantes – du chômage, des destructions d’entreprises -, l’Etat doit ensuite corriger les injustices sociales issues de son intervention.
 *
L'enseignement du droit, la puissance de l’État exacerbée

*
La France possède une tradition étonnante : les juristes ont créé un droit d’exception pour protéger l’individu des actions de l’Etat.
Ce dernier possède un fort pouvoir de coercition – il est donc impossible de mettre le citoyen au même niveau que l’Etat sans créer une inégalité de traitement.
Cette observation a mené à la création du droit administratif. Mais cette conception protectrice du droit des individus s’est érodée au fil du 20ème siècle.
Le Conseil d’Etat, autrefois garant de la protection du citoyen français, est devenu la chambre d’enregistrement de services publics toujours plus nombreux.
 *
L'enseignement de la philosophie, le relativisme élevé en religion républicaine

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L’enseignement de la philosophie au sein de l’école républicaine est marqué par un double héritage : celui de Rousseau, et celui du positivisme.
C’est d’abord l’idée rousseauiste que seul le politique est capable de réguler la société.
C’est ensuite l’idée positiviste que le vrai et le bien ne sont pas des réalités objectives, accessibles à la raison, mais de pures constructions historiques et culturelles. Autrement dit, du pur relativisme.
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L'enseignement des sciences sociales, la collectivité, raison d'être de l'individu

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Les sciences sociales sont imprégnées d’un paradigme holiste contestable. Bourdieu, sociologue contesté hors de nos frontières, règne en maître.
Selon lui, les phénomènes sociaux sont déterminés par la structure sociale – sans jamais prendre en compte les valeurs personnelles et la rationalité de chaque individu.
Le groupe prime sur l’humain – idéologie qui a permis de justifier de nombreuses dictatures dans l’Histoire.
 *
Et qu'en est-il des grands penseurs français ? Célèbres dans le monde... inconnus chez nous.
*
Ce n’est pas tout.
Si vous avez reçu ce message, c'est que vous vous intéressez à la tradition intellectuelle française. Vous savez que le choix personnel des individus était au centre de notre conception traditionnelle.
Ce pan entier de l'intellect français, admiré dans le monde entier, est occulté.
Cherchez l'erreur: les grands penseurs français, comme Turgot, Jean-Baptiste Say, Frédéric Bastiat, ou même Jacques Rueff ne sont pas au programme dans notre propre pays !
Que pouvez-vous en conclure ?

L’enseignement public propose d’étudier l’Homme… en laissant de côté l’Homme ! Le Collectif - la République - prime sur le citoyen, coûte que coûte.
Et cela dure... depuis 1940. En effet, l'idéal de la Liberté a été enterré sous Pétain... et est restée six pieds sous terre à la Libération.
Pour autant, tout n'est pas perdu.
Pour preuve, certains professeurs et maîtres de conférences s’élèvent contre cette pensée unique depuis des années. En toute discrétion, ils tentent d'instruire la jeunesse autant qu'ils peuvent.

Ils résistent à la pensée unique, autant que possible.
C'est pourquoi, en partenariat avec l'Institut Coppet, ces défenseurs de la tradition française lancent aujourd'hui l’École de la Liberté.


*
Découvrez l’École de la Liberté, le contre-pouvoir culturel à l'enseignement public
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L'économiste F.A. Hayek (Prix Nobel 1974) le disait il y a quelques décennies:
"Nous avons le devoir d'éduquer et de former une armée de défenseurs de la Liberté".
L'Institut Coppet veut donc promouvoir une offre alternative d'enseignement qui replace l'individu au centre de l'équation.
Depuis 2010, nous nous battons pour faire connaître les grands économistes français; de Bastiat à Molinari, en passant par Turgot et Say.
Aujourd'hui, nous proposons d'aller au bout de cette logique. Comment ? En rétablissant l'enseignement des sciences humaines selon la tradition française.
Permettez-moi d'apporter une précision.
Ce projet n'est pas une université. Cela poserait de trop lourdes contraintes matérielles. Les locaux ne peuvent pas être adaptés à une demande fluctuante. De plus, les étudiants les plus éloignés ne pourraient pas forcément assister aux cours.
En conséquence, la technologie vient à notre secours. L’École de la Liberté est une nouvelle plate-forme MOOC (pour Massive Open Online Courses). Ces cours en ligne ouverts à tous permettent à chaque étudiant d'y accéder  depuis chez eux.
Voyez cela comme une université libre en ligne - disponible depuis chez vous, grâce à Internet.
Cette révolution des cours en ligne est d'ailleurs utilisée par les Universités américaines les plus prestigieuses, telles que Stanford, Northwestern, Wharton ou Yale.
Ce format de cours mise sur deux éléments: le travail personnel et l'interactivité avec les élèves.
Les auditeurs suivent les cours en vidéos; ils peuvent interroger et débattre avec leurs professeurs sur un forum privé; ils rendent régulièrement des travaux dirigés; et en fin de cycle, ils passent des examens pour valider les acquis.
En outre, une université traditionnelle dispose d'une bibliothèque. Celle-ci contient les livres nécessaires pour approfondir les cours.


Dans cette logique, l’École de la Liberté se divise en 3 parties:
  • La vidéothèque. Vous pourrez y regarder de courtes vidéos pédagogiques, des enregistrements de conférences et des documentaires.Ces vidéos vous permettront de découvrir ou d'approfondir des pans de la pensée libérale et de ses applications. *
  • La bibliothèque. Le contenu disponible dans cette bibliothèque en ligne comprend autant des transcriptions de conférences, des livres ou des articles de recherche. *
  • Le campus. Voilà le cœur de l’École de la Liberté. Les auditeurs pourront y regarder les cours et interagir avec les enseignants.
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Une pédagogie inspirée des universités américaines
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Parlons du Campus.
Il s'organise autour de trois outils, mis à la disposition des auditeurs, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7:
  • De véritables cours qui s'étendent sur un semestre. 5 matières sont au programme: Philosophie morale et politique, économie, droit, histoire des idées politiques, sciences politiques.
Chaque matière bénéficie de 4 heures de cours par trimestre. Ces cours sont segmentés en séances de 9 à 15 minutes, pour être regardés facilement depuis un ordinateur.
Par ailleurs, chaque matière bénéficie de deux cours: un cours d'introduction et un cours de spécialisation, plus avancé.
  • Des vidéos pédagogiques courtes, réalisées par des professionnels - économistes, juristes, philosophes. Elles traitent d'un sujet ponctuel en particulier et sont conçues comme des compléments au cours.
  • Enfin, des interviews d'entrepreneurs et d'acteurs de la société civile permettent à l'auditeur de relier théorie et pratique.
Quid des professeurs ?


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Les professeurs qui défendent un autre enseignement
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  • Pascal Salin est économiste et philosophe, professeur émérite à l’Université Paris-IX Dauphine. Il fut président de la Société du Mont-Pèlerin entre 1994 et 1996. Au sein de l’École de la Liberté, il occupe le poste de président du Comité d’Honneur.
  • Gabriel Gimenez-Roche est professeur associé d’économie à ESC Troyes. Il est aussi maître de conférences à Sciences Po Paris. Vous le retrouverez dans le cours sur les Principes de l’Économie de Marché.
  • Emmanuel Martin, docteur es sciences économiques, dirige l’Institute for Economic Studies – Europe. Son Think Tank est spécialisé dans l’éducation économique. Son cours ? Les moteurs du développement économique.
  • Serge Schweitzer est maître de conférences en science économique à l’Université Aix-Marseille. Il dirige la Licence Droit / Analyse Économique de l’ICES. Il enseignera l'Histoire des Idées Économiques.
  • Aurélien Portuèse est avocat à la cour, ancien maître de conférences à l’Université de Westminster (Londres) et à Sciences Po Paris. Vous le retrouverez  en Fondements juridiques et économiques de la Propriété.
  • Jean-Philippe Feldman est avocat à la cour de Paris, professeur agrégé des Facultés de Droit, et maître de conférences à Sciences po Paris. Son cours ? Droits et Libertés Comparés: philosophie des Droits de l'Homme et des Révolutions.
  • Corentin de Salle est professeur à l’Université Libre de Bruxelles. Titulaire d’un doctorat en philosophie, il est conseiller à la présidence du parti belge MR. Il enseignera la Tradition de la Liberté: splendeurs et misères du capitalisme.
  • Marian Eabrasu est professeur d’économie et d’éthique à l’ESC Troyes. Il a été chercheur associé à plusieurs think tanks, dont le Ludwig von Mises Institute. Son cours ? Philosophie morale et politique.
  • Damien Theillier est professeur de philosophie, diplômé de la Sorbonne. Président de l’Institut Coppet, il a co-écrit le Dictionnaire du Libéralisme. Il enseignera, non pas la philosophie, mais l’Économie Politique du Laissez-Faire.
  • François Facchini est professeur agrégé d’économie des Universités ( Paris I Panthéon-Sorbonne, Paris-Sud XI et la Faculté Jean Monnet). Vous le retrouverez en Introduction à l’Analyse des Choix Publics.
  • Loïc Floury est titulaire d’un M2 Droit des Affaires de l’ICES. Il est co-auteur avec Serge Schweitzer du livre Théorie de la Révolte Fiscale. Son cours pour l’École de la Liberté: l’Analyse Économique du Droit.
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Ce projet ne pourra se faire sans vous !
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Le projet est prêt sur le papier.

Voici où nous en sommes aujourd'hui:
  • Les professeurs ont écrit leurs cours.
  • La vidéothèque et la bibliothèque virtuelle ont été assemblées.
  • Les Éditions de l’Institut Coppet publient déjà les livres fondamentaux qui sont au programme des professeurs.
  • En outre, une première version du site web a été créée.


Que reste-t-il à faire ?
Développer le moteur de recherche de la bibliothèque et de la vidéothèque. Enregistrer les cours des professeurs, les éditer et les mettre en ligne sur le campus de l’École de la Liberté.
Pour cela, nous avons besoin de vous.
Ces dépenses ont été évaluées à 15 000€. Sont compris :
  • La rémunération des professeurs.
  • Le tournage des cours par des professionnels.
  • L’édition et la mise en ligne des MOOC.
  • L’administration du site, et ses frais de fonctionnement pendant un an.
Votre don de 10, 20, 50, et même 100€ permettra de mettre en place le projet. Vous pouvez même décider de donner plus, si vous le pouvez.
Puis-je compter sur vous ?

En outre, si vous le souhaitez, votre nom sera immortalisé sur le site Internet de l’École de la Liberté, sur la page des Bienfaiteurs. Ainsi, vous serez associé à la renaissance de la tradition intellectuelle française pour la postérité.
Êtes-vous prêt à donner une autre éducation à nos enfants ?
Pour se faire, c’est très simple, vous pouvez :
  • Cliquez sur le bouton « Oui ! Je fais un don » ci-dessous, et suivre les indications pas à pas. Vous serez redirigé vers un formulaire Paypal, sécurisé, pour enregistrer votre don.
  • Si vous le souhaitez, vous pouvez également décider de donner par chèque. Dans ce cas, il vous suffit d’envoyer votre don, libellé à l’ordre de l’Institut Coppet, à l’adresse suivante :



Institut Coppet – 26, rue de la Bienfaisance, 75008 Paris
Puis-je espérer votre aide ?
Je compte sur vous,
Merci d’avance !

Pour l’Institut Coppet, Damien Theillier, Président

PS : J’ai bien conscience que ce message peut vous paraître très intellectuel. A l’heure où de plus en plus de Français doivent faire les comptes au 10 du mois, une telle considération peut vous sembler bien superficielle.
Pourtant, je vous prie de me croire, la France ne se relèvera pas sans une révolution d'ordre culturel. Tant que l’enseignement sera l’instrument pour formater les jeunes générations, la situation continuera à empirer.
En clair, il y aura davantage de chômeurs ; de pauvres ; de situations dramatiques, et d’individus broyés par les décisions de l’État.
La réinformation est nécessaire – surtout dans le domaine des sciences humaines. Et nous ne pourrons pas le faire sans vous. Alors s’il vous plait, considérez ma demande ; participez selon ce que vous pouvez.
Il ne fait aucun doute que, sans votre réaction, et celles d’esprits libres comme vous, il n’y aura aucun changement – et la France continuera sa route vers le tiers-monde.

octobre 17, 2014

L'analyse institutionnelle de Hayek - Ordre spontané, auto-organisé

L'Université Libérale, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.

Après l'analyse de certains aspects économiques majeurs de la pensée de Friedrich Hayek, Emmanuel Martin propose ici un rapide tour d'horizon des aspects institutionnels de la pensée de l'auteur autrichien. Le constructivisme économique étudié dans le dernier podcast est parallèle à un constructivisme de type juridique qui considère que l'on peut "créer" le droit, légiférer, pour atteindre certains buts sociaux. Cette mésinterprétation du droit peut avoir des conséquences. en revenant sur la distinction entre les ordre créés et autogénérés d'une part, et les règles particulières et les règles générales d'une autre part, Hayek tente de démontrer les dangers des mélanges institutionnels douteux.


On voit donc que l’œuvre d’Hayek est traversé par ce souci de ne pas céder aux sirènes de ce qu’il a appelé la présomption fatale c’est à dire cette volonté de construire la société de manière centralisée, par le biais de mesures qui remettraient en cause l’Etat de droit, la liberté et l’autonomie des hommes et qui conduisent trop souvent au chaos social. Au delà de l’inefficacité inhérente à ce type de procédure – pour des raisons liées à la connaissance dispersée et parcellaire des hommes dans une société – c’est aussi la valeur même de la liberté qui est mise en péril. » cliquez ici pour lire sur le sujet le blog de damien (Nicomaque)
Retrouvez aussi cette retranscription sur Catallaxia.net

http://www.contrepoints.org/2010/10/27/5205-lanalyse-economique-de-hayek
http://www.contrepoints.org/2010/10/27/5205-lanalyse-economique-de-hayek
Pour comparaison une étude de Hugon:

Ecole Thématique: » les méthodes de l'analyse institutionnelle

 
la réalité complexe et évolutive des sociétés oblige à dépasser le clivage entre anthropologie holiste et l'économie individualiste, institutionnalisme rationnel et historique. On ne peut pas retenir la tradition anthropologique postulant le primat du fait social irréductible à des phénomènes individuels et la non pertinence de l'homo oeconomicus pour des sociétés "primitives "ou sous développées. On ne peut non plus supposer d''analyser les comportements indépendamment des structures sociales en postulant l'universalité des mobiles (utilitarisme), des modes opératoires (rationalité substantielle) et de la coordination marchande.

Les acteurs sont situés. Ils agissent dans un univers risqué ou incertain. Ils privilégient dès lors dans les sociétés sous développées le court terme du marché et les investissements intergénérationnels de l'appartenance à des réseaux sociaux. Il y a à la fois combinaison de stratégies très individualistes et de stratégies communautaires. Le poids du quotidien conduit à une très forte préférence pour le présent et l'immédiateté dans un contexte où dominent l'instabilité, la faible espérance de vie, l'insécurité, la précarité. Mais ces logiques se situent également dans l'horizon du long terme des appartenances communautaires et des stratégies intergénérationnellees. le calcul utilitilitariste et individualiste au sein de communautés d'adhésion se combine chez chaque acteur avec des normes imposées par des communautés d'appartenance. L'idéal type de l'homo oeconomicus est tout aussi inadéquat que celui de l'homo anthropologicus (Hugon 1993 ).

Les arrangements institutionnels qui répondent à une fonction de réduction des coûts de transaction et des incertitudes. doivent être différenciés des structures ou configurations institutionnelles qui ont une épaisseur sociétale et qui sont insérés dans des histoires longues et répondent à des contextes spécifiques. Il importe d'analyser leurs interdépendances et non de raisonner « caeteris paribus » par une approche individuelle « bottom up » ou holiste « top down ».

Les transitions institutionnelles sont plurielles et permettent d'opposer les processus évolutifs des processus involutifs. Les configurations institutionnelles diffèrent radicalement entre les pays émergents, les pays pauvres pris dans des trappes à pauvreté et les Etats faillis ou en conflits connaissant des processus involutifs. Mais en même temps, la très grande différenciation de ce que l'on appelait il y a peu le Tiers Monde, la périphérie ou le Sud réduit fortement l'altérité voire l'exotisme d'un monde sous-développé radicalement différent. Symétriquement, la montée de l'exclusion, de la pauvreté, de la marginalité ou de l'informel au "Nord", rapproche des questionnements de l'économie du développement. Le poids de l'ethnicité, du culturel, du religieux, des rapports sociaux domestiques est essentiel pour comprendre les sociétés industrialisées, ou capitalistes. Les soit disant spécificités ou blocages culturels au développement n'apparaissent que dans des conditions déterminées. L'émergence de l'innovation au sein de représentations symboliques différentes est un problème universel qui a trouvé des réponses dans des cultures différentes.

Il n’existe aujourd’hui dans un monde à la fois un et pluriel que des situations ambigues, que des pratiques contradictoires et des référents pluriels. Les relations sociales ne peuvent être analysées que dans une relation dialectique d’extériorité et d’intériorité. Le monde se traduit par des asymétries spatiales et des dynamiques inégalitaires croissantes qui interdisent de penser l’uniformisation. Une approche institutionnaliste incorporant l’histoire doit étudier les conflits, les luttes, les contre pouvoirs et voir comment, dans un contexte donné, il y a pluralité des institutions et domination de certaines. La question du développement est celle du sens que les hommes donennt aux histoires qu'ils subissent ou qu'ils construisent.

Ordre spontané

De Wikiberal
Par ordre spontané on désigne un ordre qui émerge spontanément dans un ensemble comme résultat des comportements individuels de ses éléments, sans être imposé par des facteurs extérieurs aux éléments de cet ensemble. Ce terme est employé en biologie, sociologie ou économie.
Si le concept avait déjà été présenti par plusieurs penseurs tels que Zhuangzi au IIIe siècle avant J.C., Mandeville au XVIIIe siècle avec sa Fable des abeilles, suivi par les philosophes des Lumières écossaises, David Hume, Adam Ferguson et Adam Smith (avec l'image souvent caricaturée de la « main invisible ») puis Frédéric Bastiat avec ses Harmonies économiques au début du XIXe siècle, c'est avec Friedrich Hayek qu'il trouve son exposé le plus complet.

Central dans son œuvre, ce concept décrit l'ordre émergeant « de l'action des hommes, non de leurs desseins ». Au contraire de l'ordre organisé ou fabriqué (taxis), produit intégralement de manière intentionnelle, l'ordre spontané (kosmos) découle d'une adaptation des individus à certaines règles de conduite sans qu'ils en soient nécessairement conscients. Contrairement à une lecture hâtive que l'on fait parfois de Hayek, il ne s'oppose pas à une conception rationaliste des sociétés en vertu d'un quelconque scepticisme sclérosant ou confinant au traditionalisme borné, mais oppose une rationalité arrogante, celle qu'incarne le « constructivisme » de l'ingénieur-Roi (planificateur omniscient et tout-puissant, partisan de la « tabula rasa »), à un rationalisme tempéré où le facteur-temps permettant la sélection par la concurrence et l'adaptation des organisations ou des règles les plus efficaces et les plus opérationnelles, permet l'élaboration de facto d'un ordre « mûri » donc stable et capable d'intégrer les nouveautés de tout ordre jusqu'au rétablissement d'un certain état d'équilibre.
Dans l'organisation il faut pouvoir connaître tous les facteurs multiples et variés, souvent non quantifiables donc résistant à toute prise scientifique, et débordant largement les capacités d'un cerveau humain (cf. L'ordre sensoriel), alors que dans la seconde les méta-règles qui président à l'établissement de cet ordre peuvent être simplement senties ou acquises par empirisme, le jeu des sanctions/récompenses équivalant à celui de la procédure de découverte sur un marché, ainsi des règles de politesse et de bienséance qui permettent l'ordre social quotidien, par exemple.
Il faut distinguer également l'ordre spontané et les règles sur lequel cet ordre repose, qui peuvent être ou non elles-mêmes d'origine spontanée.
De plus, ce type d'ordre peut atteindre n'importe quel degré de complexité, bien que les hommes qui s'y soumettent soient incapables d'en saisir toutes les ramifications et relations. Via la division du savoir et du travail, chacun s'attachant à exceller dans le ou les quelques domaines où il s'est spécialisé, profite néanmoins, tout en poursuivant ses propres objectifs et sans que ne soit nécessité une morale du dévouement que même la plus farouche propagande (stakhanovisme) n'a pu atteindre, d'une collaboration avec tous les autres individus. Alors que le modèle de l'organisation politique ne peut être que celui de l'armée ou de l'usine, la Société ouverte (ou Grande société) allie dans un même principe efficacité, liberté formelle (Rule of Law), et une liberté réelle incomparable avec l'esclavage généralisé des sociétés bureaucratiques que deviennent, à leur corps défendant, tous les modèles « constructivistes ».
Pour Hayek, c'est parce que la structure de la société moderne ne dépendait pas d'une organisation - celle-ci étant vouée à l'accomplissement d'un but délibéré et déterminé -, mais bien d'un ordre spontané - composé de règles ne visant pas une fin spécifique - qu'elle s'est complexifiée. Il en conclut: "Affirmer que nous devons délibérément dresser le plan de la société moderne parce qu'elle est devenue si compliquée, c'est donc soutenir un paradoxe par suite d'une incompréhension totale de cette situation. Le fait est, bien plutôt, que nous ne pouvons pas préserver un ordre d'une telle complexité par la méthode consistant à diriger les membres d'une société, mais que nous pouvons le faire seulement par voie indirecte, à savoir en faisant respecter et en améliorant les règles qui conduisent à la formation d'un ordre spontané." (DLL, I, p. 59) Ainsi aux socialistes arguant de la complexité en faveur d'un planisme inéluctable, Hayek et tous les membres de l'école autrichienne démontreront, avant la confirmation par les faits, l'impraticabilité du socialisme, au nom même de la complexité.
Enfin, la distinction entre ces deux ordres ne signifie pas qu'ils sont exclusifs l'un de l'autre. Au sein d'une société régie par l'ordre spontané, une multitude d'ordres organisés coexistent et s'empilent sans qu'il soit possible d'en avoir une vue panoptique : ainsi famille, armée, entreprise, administration, règlements, codes, procédures, protocoles, etc.. De même, les individus sont tous planistes à la modeste échelle de leurs actions, quand les entrepreneurs ne gèrent pas leur entreprise au jour le jour, mais une centralisation du savoir qui est valable à un niveau relativement simple de complexité devient un goulot d'étranglement funeste dès lors que la complexité prend de l'ampleur, ce à quoi la polycentricité est la solution. Non pas que le fédéralisme soit l'unique solution au problème politique, car découper la sphère du politique en zones géographiques plus restreintes sans limiter en même temps l'étendue de ses tâches, ne résout pas le problème.
Ce concept non-intuitif est sans doute le plus difficile à comprendre du point de vue étatiste, qui ne peut concevoir une société sans une organisation imposée d'en haut, ou d'un point de vue scientiste qui a besoin de percevoir en un seul coup d'œil l'indéfinie chaîne des causes et des effets. Pourtant on le voit à l'œuvre tous les jours : il n'y a pas d'organisation centrale de l'alimentation ou de l'habillement, et pourtant il n'y a pas de pénurie, une langue n'a pas (sauf en France) besoin d'une Académie centrale pour subsister, des codes de conduite n'ont pas besoin d'être imposés de force pour être appliqués. Au contraire, la planification politique engendre la pénurie - un exemple ancien est celui du « commerce des grains » en France au XVIIIe siècle, commerce pour lequel Condorcet réclamait la liberté (« la liberté préviendra les disettes réelles »), d'autres famines plus récentes ont eu lieu dans les régimes socialistes - et la règlementation engendre la multiplication de textes de droit positif qui rendent un pays illisible et fastidieusement procédurier.
Certains libertariens étendent la notion d'ordre spontané à leur conception d'une société sans Etat. Les anarcho-capitalistes affirment que tous les secteurs, même les secteurs étatisés (éducation, justice, police) peuvent être rendus à la société civile et n'ont besoin d'autre organisation que celle que choisissent les propriétaires légitimes (organisation évidemment appelée à évoluer sans cesse sous la pression des clients ou de la concurrence).

Une autre interprétation

Dans un article paru en 1987, "Adam Smith Reconsidered" (Austrian Economics Newsletter, fall 1987), l'économiste Murray Rothbard remonte à une source plus religieuse de ce concept. Il y explique que l'idée d'« un ordre résultant de l'action des hommes, non de leurs desseins » n'a initialement rien à voir avec un plaidoyer en faveur d'une société de liberté.
Les représentants des « Lumières écossaises », Adam Smith et Adam Ferguson appartenaient à l'Eglise d'Ecosse - établie par le Royaume-Uni. Quand éclata la révolte jacobite de 1745 (révolte dénoncée par les presbytériens comme « papiste » et anti-écossaise), Smith et Ferguson en appelèrent à l'écrasement de cette rébellion. Mais, surtout, ce dernier expliqua au travers de maints sermons que si Dieu avait voulu que ces « impies » se soulevassent, c'était afin de sortir les presbytériens de leur langueur et galvaniser ainsi leur foi en écrasant les rebelles. Autrement dit, l'action des jacobites - tout en étant jugée « maléfique »- servait, selon A. Ferguson, les desseins cachés de la Providence divine.
Rothbard conclut cet exposé en se demandant si cette vision des choses ne confine pas à l'hérésie panthéiste (le Mal étant, in fine, un autre nom du Bien) :
On peut se demander si Hayek et ses disciples contemporains resteraient aussi fervents adeptes de la doctrine des conséquences involontaires s'ils s'apercevaient qu'elle provient de l'apologétique calviniste et qu'elle est proche de la fameuse "ruse de la raison" hégélienne.

Ambiguïté de l'expression

L'expression d'« ordre spontané » (tout comme d'ailleurs celle de main invisible, tout aussi ambiguë) pourrait faire croire à un ordre résultant d'une intervention miraculeuse ou providentielle (et les auteurs marxistes ne se privent pas de moquer le "providentialisme" supposé des libéraux). Hayek proposait de la remplacer par celle de « structure auto-organisée » ou « ordre autogénéré » (préface à la traduction française de Droit, législation et liberté).
C'est probablement un biais cognitif très répandu qui empêche de comprendre la nature de cet ordre spontané : la plupart des gens ne peuvent concevoir que l'ordre puisse résulter d'une absence d'intervention "par en-haut", d'une volonté unique qui imposerait sa vision à elle de ce que devrait être cet "ordre".
Cependant, pour certains libéraux, l'idée d'ordre spontané a une explication religieuse. Ainsi Frédéric Bastiat écrit :
J'ai une foi entière dans la sagesse des lois providentielles, et, par ce motif, j'ai foi dans la Liberté. (À la jeunesse française, Introduction aux Harmonies Économiques)
  • 5 Citations
  • 6 Bibliographie
  • 7 Liens externes

    Polycentricité

    De Wikiberal
    La polycentricité ou ordre Polycentrique est un concept inauguré par Michael Polanyi dans son ouvrage La Logique de la liberté paru en 1951. Elle représente une organisation sociale où de nombreux êtres humains peuvent facilement s'adapter les uns aux autres sans l'intrusion d'une force supérieure qui mène inéluctablement au confinement des subordonnés.
    Dans un ordre polycentrique, chaque élément agit indépendamment des autres, à l'intérieur d'un système de règles justes et en perpétuelles évolutions, celui-ci n'étant conçu par personne en particulier. Dans ce système, les décideurs sont libres de poursuivre leurs propres intérêts sans devoir se plier aux commandements d'une minorité d'agents qui tenteraient de s'imposer, peu ou prou par la contrainte, et sclérosant les règles d'ajustement des membres de la société.
    Le concept de polycentricité est étroitement lié à celui de l'ordre spontané. Cependant, ce dernier a souvent une connotation orientée vers l'éthique, sans exagérer sur le mysticisme voire le romantisme d'un ajustement des membres de la société au travers de l'échange économique. L'analyse de la polycentricité s'attache davantage aux ressorts cassés et distendus de l'ajustement en regardant les fondements politiques, et parmi ceux-ci les processus démocratiques, le déterminisme géographique de la juridiction du pouvoir dont celui du pouvoir fiscal ou de la justice en remettant en cause les décisions publiques basées aveuglément sur un monopole de la fourniture des services ou des biens publics.

Ordre naturel

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Le concept d'ordre naturel renvoie à la doctrine physiocratique. En effet, selon les physiocrates, il existe un ordre naturel gouverné par des lois qui lui sont propres, et qui repose sur le droit naturel. Par exemple, chaque homme a droit à ce qu'il acquiert librement par le travail et l'échange. Le rôle des économistes est de révéler ces lois de la nature. La liberté et la propriété sont des droits naturels que le souverain doit respecter et protéger en les consacrant dans le droit positif. Le rôle du pouvoir est de garantir l’application du droit naturel.
Les physiocrates ne remettent pas en question la monarchie, mais veulent que le souverain, loin de se comporter en monarque absolu ou en despote arbitraire, se soumette au droit naturel et le fasse respecter. En revanche, pour faire respecter ce droit naturel qui s’impose à tous, il doit user de toute son autorité. C'est le sens de l'expression « despotisme légal » utilisée par Lemercier de la Rivière, qui s'apparente plus au concept libéral d'État minimum qu'à l'acception courante du mot despotisme. Par conséquent, ce terme n'est pas non plus à confondre avec celui de despotisme éclairé.
Plus généralement, les principaux courants jusnaturalistes, anciens ou contemporains, se réfèrent, explicitement ou non, au concept d'ordre naturel, et soutiennent que, plutôt qu'un souverain, ce sont les règles interindividuelles qui doivent garantir l'application du droit naturel.

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