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octobre 30, 2014

Globalisation - Mondialisation 2/8 (Commerce)

L'Université Libérale, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.


 
Les faits parlent d'eux-mêmes : la libéralisation du commerce crée des richesses qui permettent aux États de faire face à leurs besoins et elle encourage le développement économique ; l'érection de barrières commerciales aggrave les conditions de vie de la population et la situation du pays. C'est une leçon que les États-Unis ont apprise dans les années 1930, dans la foulée de l'adoption de la loi Smoot-Hawley relative à l'augmentation des droits de douane. Depuis lors, les États-Unis sont le fer de lance mondial de l'ouverture des marchés au niveau international, laquelle a alimenté la croissance économique et le développement des pays et contribué à sortir des millions de personnes de l'ornière de la pauvreté. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire si l'on veut voir se matérialiser les avantages qui découlent de la libéralisation des échanges, notamment dans les domaines de l'agriculture, des produits industriels et des services. Les pays en développement sont particulièrement bien placés pour retirer des avantages du déblocage des négociations commerciales multilatérales.

Selon des études de la Banque mondiale, l'accroissement des échanges peut permettre à des dizaines de millions de personnes de plus d'échapper à la pauvreté

Le monde du XXIe siècle se heurte à d'énormes défis. Plus de un milliard des habitants de la planète vivent dans la pauvreté, phénomène qui a un effet dévastateur sur les familles, les collectivités et les pays. Les pays industriels et en développement ont en commun de vouloir faire reculer la pauvreté dans le monde entier, améliorer la croissance économique, relever le niveau de vie et créer des emplois et des débouchés pour leur population.
 
Tandis que les États s'efforcent de sortir de l'impasse le cycle de négociations de Doha entreprises sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), il y a lieu de se remettre en mémoire la théorie économique et les leçons tirées de l'expérience : l'ouverture des marchés et la libéralisation des échanges (autrement dit, le démantèlement des barrières commerciales tarifaires et non tarifaires) entraînent la création de richesses et le développement. Les pays ouverts aux échanges ont tendance à avoir davantage de richesses, une population en meilleure santé, un taux de scolarisation et d'alphabétisation plus élevé, une législation du travail et des normes sur l'environnement plus strictes et davantage de possibilités en matière d'investissement. En revanche, si elles peuvent éventuellement protéger des intérêts particuliers limités, les barrières commerciales laissent le pays qui les érige dans une situation bien moins bonne quand on considère les richesses sacrifiées, le ralentissement de la croissance économique et, partant, la diminution des ressources qui pourraient être affectées aux besoins pressants du pays.
 
La théorie et la pratique
Pourquoi les pays commercent-ils ? Les économistes connaissent bien le fondement intellectuel du libre-échange. Pour expliquer les choses simplement, disons que les pays gagnent à se spécialiser dans la production de biens et de services qu'ils peuvent assurer avec un maximum d'efficacité et à les échanger contre des biens et des services provenant de pays qui sont capables d'en produire de meilleure qualité et à moindre coût. Dans le cadre d'un tel arrangement, les pays peuvent se targuer d'avoir une production plus efficace, d'offrir une plus large gamme de choix à leurs consommateurs et de proposer à ces derniers des biens et des services de meilleure qualité et moins chers. L'État qui démantèle ses barrières aux échanges permet à sa population de s'approvisionner sur le marché mondial en nourriture, en vêtements et en divers produits industriels ainsi qu'en services, lesquels forment l'infrastructure de l'économie moderne, depuis le secteur financier à celui des télécommunications en passant par les transports et l'enseignement.
 
En outre, la concurrence incite les entreprises à innover, à découvrir de nouveaux procédés de production et de nouvelles techniques de façon à mieux répondre aux besoins de leurs clients et à faire progresser les connaissances. Ainsi la mise au point de techniques informatiques avancées et de médicaments d'importance vitale s'est-elle développée ces dernières années dans un environnement caractérisé par des marchés ouverts et par des possibilités d'exportations favorables à la croissance de l'industrie, sans compter l'application de lois strictes relatives aux droits d'auteur et aux brevets.
 
Les obstacles à la concurrence produisent l'effet inverse : des entreprises nationales moins efficaces, une gamme moins étendue de biens et de services, lesquels sont de qualité moindre et sont produits à des coûts plus élevés, moins d'innovations et une croissance économique ralentie.
 
L'histoire économique du XXe siècle illustre on ne peut mieux non seulement les vastes gains de la libéralisation des échanges pour des centaines de millions d'habitants de la planète, mais aussi une leçon importante quant aux coûts mondiaux des barrières commerciales. En 1930, les États-Unis imposèrent des barrières commerciales sans précédent, car ils étaient persuadés, à tort, que les producteurs américains ne pouvaient pas soutenir la concurrence des pays étrangers où les salaires et les coûts de production étaient inférieurs. À l'époque, le Congrès vota la loi Smoot-Hawley, qui institua des droits de douane très élevés pour protéger le marché américain contre la concurrence étrangère. Les conséquences en furent désastreuses. Par mesure de rétorsion, les partenaires commerciaux des États-Unis se mirent eux aussi à protéger leur marché contre les importations étrangères. Le volume des échanges dans le monde chuta de 70 %, ce qui eut pour effet de créer des dizaines de millions de chômeurs, d'aggraver la grande crise de 1929 et d'alimenter les tensions politiques qui portèrent en germe la Seconde Guerre mondiale.
 
Depuis lors, d'autres présidents et d'autres législateurs des États-Unis ont jeté les fondements d'une coopération économique pacifique et du partage de la prospérité en adhérant à l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) et à l'institution qui lui a succédé, l'Organisation mondiale du commerce (OMC). À sa création en 1947, le GATT comptait 23 États membres ; aujourd'hui, l'OMC regroupe 150 États membres représentant tous les stades de développement et toutes les parties du monde, et plus d'une vingtaine de pays cherchent à y adhérer. L'objectif reste inchangé : abaisser les barrières commerciales et relancer les échanges internationaux, ouvrant ainsi la porte aux avantages à même de découler de la croissance économique et du développement sur la base la plus large possible. En outre, les règles commerciales présentent l'intérêt d'assurer un climat de certitude, de transparence et de prévisibilité, de contribuer à l'État de droit et de faciliter le règlement des différends commerciaux.
 
Le commerce est une source de richesses
D'un point de vue empirique, l'élargissement des échanges s'est révélé essentiel à la croissance économique et à la création de richesses tant dans les pays industriels que dans les pays en développement.
 
L'ouverture du marché américain au monde a été l'une des clés de voûte de la force et de la prospérité des États-Unis, la plus grande économie au monde, le plus gros importateur et le plus gros exportateur. Depuis les années 1990, la libéralisation des échanges a contribué à faire progresser la production économique nationale des États-Unis de près de 47 % et, dans le même temps, l'économie américaine a créé près de 19 millions d'emplois. Les exportations de produits industriels font travailler plus de 1 personne sur 6 dans le secteur industriel, ce qui correspond à environ 5,2 millions d'emplois, et les exportations agricoles sont associées à 1 million d'emplois supplémentaires. Dans les emplois liés aux exportations, les salaires sont de 13 % à 18 % supérieurs à la moyenne nationale.
 
En outre, les ménages américains sont gagnants dans l'affaire parce qu'ils peuvent choisir entre des produits importés du monde entier. On estime que les deux principaux accords commerciaux conclus dans les années 1990, à savoir l'accord issu du cycle d'Uruguay de l'OMC et l'Accord de libre-échange nord-américain négocié entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, ont augmenté le pouvoir d'achat du ménage américain typique, composé de quatre personnes, de 1.300 dollars à 2.000 dollars par an.
 
Dans les pays en développement, les avantages de l'ouverture des échanges conjugués à l'adoption de réformes intérieures axées sur l'économie de marché ont eux aussi fait leurs preuves, et le potentiel d'amélioration de la croissance et de réduction de la pauvreté au moyen de la libéralisation des échanges est considérable. Selon la Banque mondiale, le revenu réel par habitant a progressé près de trois fois plus vite dans les pays en développement qui avaient abaissé leurs barrières commerciales (5 % par an) que dans les autres pays en développement (1,4 % par an) dans les années 1990.
 
En ce qui concerne la pauvreté, M. Xavier Sala-i-Martin, professeur d'économie à l'université Columbia de New York, fait observer que son taux a considérablement diminué à travers le monde au cours des trente dernières années. Il estime que le monde comptait en 2000 entre 250 millions et 500 millions de pauvres de moins qu'en 1970 et que l'inégalité des revenus s'est réduite dans les années 1980 et 1990. La Chine, par exemple, s'est résolument employée à ouvrir son marché et à accroître ses échanges, ce qui a permis à plus de 250 millions de personnes de sortir de l'ornière de la pauvreté. Le Chili, qui a lui aussi activement ouvert son marché aux échanges et au commerce, a diminué de plus de moitié son taux de pauvreté, lequel est passé de 46 % en 1987 à près de 18 % en 2004. En Afrique subsaharienne, par contre, les pays commencent seulement à ouvrir leur marché et à accroître leurs échanges d'une manière qui laisse entrevoir le recul de la pauvreté. Selon des études de la Banque mondiale et de l'Institut Peterson d'économie internationale, la libéralisation mondiale des échanges pourrait permettre à des dizaines de millions de personnes supplémentaires d'échapper à la pauvreté et injecter 200 milliards de dollars par an dans l'économie des pays en développement. Toutefois, pour que ces pays tirent pleinement parti des gains de la libéralisation, la réforme du commerce doit s'accompagner de réformes au niveau national, d'une aide et d'un renforcement des capacités.
 
S'agissant du renforcement des capacités commerciales, les États-Unis attachent un caractère prioritaire à la nécessité de fournir aux pays en développement les outils dont ils ont besoin pour tirer parti du système commercial mondial. Ils sont le pays qui fournit le plus d'aide en rapport avec le commerce, ce qui comprend l'infrastructure matérielle connexe. De 2001 à 2006, ils ont accordé à ce titre plus de 5,6 milliards de dollars sous forme de dons.

La libéralisation et le développement
Les pays en développement pourraient bien être les plus gros bénéficiaires de la libéralisation accrue des échanges dans les secteurs de l'agriculture, des produits industriels et des services, dans le cadre du cycle de Doha.
 
L'agriculture : plus de 70 % des habitants pauvres des pays en développement vivent en milieu rural. Les études de la Banque mondiale et de l'Organisation de coopération et de développement économiques concordent : ce que les pays industriels peuvent faire de mieux pour venir en aide aux pays en développement, c'est d'abaisser considérablement leurs droits de douane. La suppression des distorsions agricoles tant par les pays industriels que par les pays en développement aurait pour effet d'apporter à ces derniers près des deux tiers (63 %) des gains potentiels de la libéralisation. Des études de la Banque mondiale indiquent que 93 % des gains qui découleraient de la suppression des effets de distorsion sur le commerce mondial des produits agricoles proviendraient de l'abaissement des droits à l'importation, tandis que 2 % des gains seraient liés à la diminution des subventions à l'exportation et 5 % à la réduction des aides intérieures. Pratiquement tous les avantages que les pays en développement en retireraient seraient imputables à l'abrogation des droits de douane à l'importation.
 
Les biens : selon la Banque mondiale, environ la moitié des gains économiques mondiaux qui découleraient de la libéralisation des échanges feraient le jeu des pays en développement. On estime à 142 milliards de dollars, soit 49 % des gains mondiaux, l'augmentation du revenu annuel de ces derniers d'ici à 2015. Si l'on tient compte des changements dynamiques qui surviendraient dans ces pays, cette augmentation annuelle pourrait se chiffrer à 259 milliards de dollars, soit 56 % des gains mondiaux. Les barrières commerciales sont plus élevées dans les pays en développement que dans les pays industriels. Le Fonds monétaire international fait observer que les restrictions commerciales imposées par les premiers sont quatre fois plus importantes que celles des pays à revenu élevé. Comme environ 70 % des droits de douane perçus sur les biens échangés par les pays en développement sont payés à d'autres pays en développement, les pays à faible et à moyen revenu gagneraient à supprimer leurs propres barrières et à stimuler encore davantage le commerce Sud-Sud.
 
Les services : de nos jours, le secteur tertiaire constitue la principale source d'emplois dans les pays en développement ; il assure plus de 50 % des emplois en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Asie de l'Est. L'avenir des pays en développement réside dans le secteur des services parce qu'il s'agit non seulement de la composante de leur production économique totale qui se développe le plus rapidement, mais aussi de la plus forte composante des investissements directs étrangers. Les services forment plus de 60 % de ces investissements dans le monde, soit 5,9 billions de dollars en 2004 contre 870 milliards de dollars en 1990. Comme les obstacles au commerce des services sont généralisés, il y a gros à gagner en les démantelant. Par exemple, un rapport récent de la Banque mondiale indique que les pays dont le secteur des services financiers est ouvert ont eu un taux de croissance supérieur de 1 % à celui des autres pays. Selon les estimations d'une étude de l'université du Michigan, la libéralisation des services produirait à l'échelle mondiale plus des deux tiers des gains en bien-être social provenant de la disparition des barrières commerciales.
 
Le commerce et l'environnement
La libéralisation des échanges peut et doit accompagner le développement durable. Dans l'ensemble, les pays relativement riches ont tendance à consacrer une plus grande part de leurs ressources à la préservation de l'environnement. À l'OMC, le cycle de Doha laisse entrevoir des situations où tout le monde sera gagnant dans le contexte du commerce et de l'environnement et dans lesquelles la libéralisation produira des résultats positifs pour l'environnement. Par exemple, un grand nombre d'organisations non gouvernementales réputées dans le domaine de la défense de l'environnement, tels Oceana et le Fonds mondial de la nature, appuient les efforts qui sont déployés par les ministres du commerce dans le cadre des pourparlers de Doha en vue de mettre fin aux subventions destinées aux pêcheurs qui sont à l'origine de la surexploitation des ressources halieutiques et de l'appauvrissement des stocks de poissons. En outre, la libéralisation du commerce des biens et des services liés à l'environnement est à même de promouvoir les objectifs du développement durable parce qu'elle accroît l'accès aux technologies environnementales clés dont elle diminue aussi le coût : c'est vrai, par exemple, dans le domaine de la gestion des eaux usées, de la gestion des déchets solides et dangereux, de l'assainissement des sols et de l'eau, de la protection de l'air et de la production d'énergie renouvelable.

La voie de la sagesse
Qu'ils soient industriels ou en développement, les pays sont tous à la croisée des chemins quand il s'agit de déterminer la direction à donner à leur politique commerciale. Dans une économie mondiale en mutation rapide, les dirigeants politiques pourraient être tentés de protéger le marché intérieur de leur pays contre la concurrence et d'ériger de nouvelles barrières qui font le jeu d'un groupe relativement petit au détriment de la vaste majorité des producteurs, des travailleurs et des consommateurs. La théorie et les observations empiriques plaident pour une voie plus sage. L'ouverture aux échanges demeure le fondement de la croissance économique, de la prospérité, du relèvement du niveau de vie et de l'amélioration du quotidien de millions d'habitants de la planète.
 
Les États-Unis sont prêts à démanteler les obstacles qui persistent quand les autres pays agiront dans le même sens, ce qui créera de nouveaux mouvements commerciaux dont les avantages profiteront aux entreprises, grandes et petites, aux travailleurs, aux agriculteurs et à l'ensemble des ménages. Les gains qui découlent des échanges n'ont pas encore atteint des centaines de millions de personnes qui recherchent une plus grande liberté, des occasions de réussir et des moyens d'échapper à la pauvreté : c'est dire l'impérieuse nécessité qu'il y a d'élargir l'accès aux marchés à l'étranger.

Pendant ce temps en France, nous venons de rentrer dans la politique du ni ni...
 
 2007


Commerce

De Wikiberal
 
Le commerce désigne l'échange de biens et de services entre deux partenaires en contrepartie d'une somme d'argent (le « prix »). Dans cette opération, le vendeur fournit le bien ou le service à l'acheteur qui lui paye le prix en contrepartie. Le développement du commerce a renforcé la nécessité de régler les différends entre co-échangeurs. Les contrats privés sont passés sous l'autorité de l'Etat, transformant le Droit privé en bien public, par l'intermédiaire de la justice. Cependant, la résurgence des idées libertariennes prolifiques durant ces trente dernières années et la mise en cause des fonctions régaliennes de l'Etat posent la question de l'ontologie de la loi Privée.
D'après Hayek, la première forme connue de commerce serait née à Çaytal Huyuk, en Anatolie, bien avant l’ère antique, près de 2 900 ans avant JC.

Commerces illégaux

Le libertarianisme remet en question les interdictions étatiques de certains commerces, notamment les suivants :
En effet, dès qu'il y a consentement entre vendeur et acheteur et absence de coercition, l’État ne devrait pas intervenir. Son intervention pour punir ces "crimes" sans victimes n'aboutit qu'à une violence contre les individus et un gâchis de ressources. L'illégalité de ces commerces ne mène jamais à leur disparition (car la demande ne disparaît jamais), mais bien plutôt à l'apparition de trafics très fructueux : effet pervers du paternalisme d’État, tout se passe comme si la prohibition servait les intérêts des trafiquants et augmentait leurs bénéfices. 

Libre-échange

De Wikiberal
 
Le libre-échange désigne un système de commerce international reposant sur l'absence de barrières tarifaires et non tarifaires à la libre circulation des produits, des services, des travailleurs (ce qui implique une absence de régulation en matière d'immigration), des capitaux. « Laissez faire, laissez passer » était déjà la devise des physiocrates français au XVIIIe siècle. 

Le libre-échange favorise le développement économique général et permet d'obtenir une meilleure efficacité en permettant une utilisation optimale des facteurs de production par la spécialisation géographique de chaque pays et région (loi des avantages comparatifs). De même, il est aussi un puissant facteur de paix entre les pays et les peuples[1].
Pourquoi les libéraux exigent-ils le libre-échange ? Par respect du droit de propriété, de chaque personne comme de chaque entreprise. En effet, la liberté des échanges n’est qu’une des formes de la propriété : c’est le droit de chacun de disposer du fruit de son activité. A l'inverse, les mêmes qui demandent la mise en place de toutes sortes d'entraves fiscales ou réglementaires sont les premiers qui s'insurgeraient si on prétendait les empêcher de jouir de leur propriété individuelle. En bons égoïstes, ils réclament pour les autres ce qu'ils n'accepteraient pas pour eux.
Pour Frédéric Bastiat le libre-échange est au fondement de la science économique et de la vie sociale. Sa défense du libre-échange a un double fondement :
Dans son texte « Immense découverte » (Sophismes économiques), Frédéric Bastiat démontre la contradiction qu'il y a à construire des chemins de fer pour faciliter les échanges entre les pays en réduisant les obstacles naturels, tout en dressant des obstacles artificiels aux frontières, avec les contrôles douaniers. Il explique que le protectionnisme consiste uniquement à protéger certains producteurs aux dépens de l'ensemble des consommateurs. Dans le texte « Réciprocité » (Sophismes économiques), il montre qu'il est de l'intérêt d'un pays de libéraliser son commerce, quand bien même les autres pays ne le feraient pas.
On pourrait penser que le libre-échange est la règle en matière de commerce international, et qu'il se met en place aisément en supprimant les règlementations protectionnistes. C'est l'inverse qui se produit : le protectionnisme est la règle, et les "accords de libre-échange" ne consistent en général qu'en une liste d'exceptions aux régulations protectionnistes. Par exemple l'accord de libre-échange entre la Suisse et la Chine signé en 2013 compte plus de 1100 pages ! 

octobre 15, 2014

Jean-Louis Caccomo: Le libéralisme, ensemble de valeurs morales

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Le libéralisme est un ensemble de valeurs morales non une idéologie
 

« L’économie de marché, fondée sur la liberté d’entreprendre et le capitalisme démocratique, un capitalisme privé, dissocié du pouvoir politique mais associé à l’Etat de droit, cette économie-là seule peut se réclamer du libéralisme ».

J.F Revel [2000], La grande parade, Editions Plon, Paris, page 71
 
 
Depuis que je suis engagé dans ce combat titanesque et quasiment sacrificiel, je suis convaincu que le libéralisme est la seule réponse viable à la crise que nous vivons depuis quelques décennies. D’abord parce que la crise est avant tout une crise morale et une perte des repères et des valeurs découvertes et proclamées fièrement par les philosophes des Lumières. Et nous avons oublié et trahi ces valeurs, de là découlent tous nos problèmes qu’aucune solution technique ou purement comptable ne pourra résoudre.


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http://caccomo.blogspot.fr/

Et c’est bien une crise morale qui balaye notre pays. Quand les banquiers oublient leur cœur de métier et leur fonction nécessaire et irremplaçable, c’est toute la confiance qui est brisée mettant en cause les piliers eux-mêmes du système bancaire, pourtant maillon essentiel et indispensable à la croissance économique. Quand les hommes politiques, en charge de défendre l’argent public pour en faire le meilleur usage, déchaînent la dépense publique pour satisfaire les intérêts catégoriels et les revendications corporatistes, alors l’impôt perd sa légitimité tandis que le secteur productif est brisé par des prélèvements croissants. Quand des collégiens s’en prennent à leurs enseignants, que les parents démissionnent, qu’il est question de ne plus évaluer les écoliers ou de supprimer les devoirs à la maison et que les étudiants refusent toute sélection qui est pourtant le corollaire d’une orientation efficace, c’est tout le capital humain de la nation qui est dilapidé. Quand on veut toujours plus de droits, financés par l’Etat, mais que l’on refuse d’en assumer la charge et de supporter les devoirs qui en sont la nécessaire contrepartie, c’est la « guerre civile » permanente au lieu de la cohésion sociale et de l’harmonie nécessaire à l’épanouissement de l’économie. En bref, quand on veut toujours plus tout en donnant le moins possible sous le prétexte fallacieux de la solidarité, c’est la méfiance généralisée qui s’installe entre les individus.
 
Le libéralisme n’est pas l’agent de la régression sociale comme voudraient le faire croire ses trop nombreux détracteurs car le libéralisme est justement une éthique et un ensemble de valeurs morales sans lesquelles la science économique et la pratique de l’économie n’ont pas de sens. A toutes nos belles âmes, qui s’arrogent le monopole du cœur et de l’expression publique, il faudrait aussi rappeler que Robin des bois, qu’ils récupèrent volontiers comme symbole de leur combat contre la mondialisation, s’attaquait à un roi illégitime et spoliateur – et donc à l’Etat sorti de son rôle - pour rendre les richesses ainsi pillées à leurs créateurs et seuls propriétaires légitimes, c’est-à-dire aux contribuables. Il n’y a pas là de lutte des « puissants » en tant que riches contre les « faibles » en tant que pauvres. C’est un combat de toujours entre les spoliateurs parasites (les hommes de l’Etat qui abusent du pouvoir) et les véritables créateurs de richesses (les hommes libres et responsables qui créent des richesses). Ce combat ne sera jamais acquis car la liberté est toujours menacée car elle est une exigence et une discipline, fondées sur la responsabilité.
 
Il existe, en effet, une asymétrie fondamentale entre les « puissants », en tant que détenteurs du monopole de la violence légitime, et les « vulnérables » en tant qu’individus protégés par leurs seuls droits que les hommes de l’Etat ont trop vite fait de bafouer. Car il n’y a pas plus grand péril que d’être protégés par ceux qui ont le pouvoir de nous soumettre ; et que d’être dépendants de ceux qui ont le pouvoir de nous spolier. A l’heure où l’on nous demande de nous prononcer sur un projet de Constitution Européenne, il faut rappeler que le rôle d’une Constitution est justement de protéger l’individu du pouvoir politique et non de nous préparer à l’avènement d’un super-Etat européen étendant ses pouvoirs à l’ensemble des dimensions de nos vies.
 
Pourtant, selon nos dirigeants, il faudrait moins de libéralisme ou, du moins, il faudrait l’encadrer et le réguler avant qu’il ne ravage la planète et les sociétés. Mais n’a-t-on jamais défini le libéralisme ? Ne croyons pas que le libéralisme triomphe partout sur la planète. Les sempiternelles négociations entre Etats par délégations ministérielles interposées, dans le cadre de l’O.M.C., montrent que c’est le mercantilisme qui est triomphant alors même que ce dernier est une négation du libéralisme. Les mercantilistes, parce qu’ils considèrent que l’économie est un jeu à somme nulle (ce que gagne un pays ou un individu est nécessairement perdu par un autre pays ou un autre individu) transposent dans l’économie leur vision antagoniste des rapports politiques et humains.
 
Ce sont eux qui font des échanges une véritable « guerre économique » comme ils se servent de l’aspiration universelle à la foi et à la spiritualité pour nourrir leurs guerres de religions. Les arguments protectionnistes n’ont aucune validité puisqu’ils reviennent à nous infliger à nous-mêmes en temps de paix ce que nos adversaires chercheraient à nous faire subir en tant de guerre. Comment une armée peut-elle soumettre un pays ou une ville si ce n’est en décrétant le blocus ou l’état de siège qui a justement pour fonction d’étouffer l’adversaire en interdisant les échanges, préalable nécessaire à toutes activités économiques.
 
A leur origine, les accords du G.A.T.T. avaient pour mission de veiller à ce que tous les pays démantèlent leurs propres systèmes de protection puisque aucun ne voulait le faire s’il n’avait pas la garantie que les autres fassent de même. En transformant les accords du G.A.T.T. en O.M.C qui se présente comme une instance de régulation du commerce, les Etats – et notamment la France qui est à l’origine de cette conversion – ont pris le risque de faire triompher à nouveau le mercantilisme. Et quand le mercantilisme triomphe, ce sont toutes les valeurs du libéralisme qui reculent. Alors le commerce, naturellement source de paix et de prospérité, devient aux mains des Etats et de leurs représentants officiels, l’enjeu de chantages diplomatiques et de calculs géopolitiques.
 
L’histoire et la science économiques montrent que le libéralisme libère et protège les faibles contre les puissants. Comme les puissants n’ont pas spontanément tendance à mettre en œuvre un tel processus de libération et de libéralisation qui irait à l’encontre de leurs intérêts et privilèges, il faut des institutions fortes pour garantir un Etat de droit, c’est-à-dire un Etat respectueux des droits individuels fondamentaux, et qui daigne auto-limiter ses appétits de pouvoir. Un Etat libéral au sens originel du terme pour reprendre la vision de Benjamin Constant.
 
A tous les croyants qui ont des doutes sur la possible conciliation – ou réconciliation - entre un engagement libéral et leur foi religieuse, l’histoire montre que ce sont les pays communistes qui furent les plus anti-religieux. Et l’Etat-providence en France nourrit l’ambition de se substituer à la providence elle-même de la même manière que le communisme avait la prétention d’apporter le paradis en ce bas monde. Pour un croyant, un homme est d’abord un fils de Dieu avant d’être homme ou femme en particulier, patron ou salarié en particulier, riche ou pauvre en particulier. Et, tous les hommes sont les fils de Dieu. Pour un libéral, un homme est d’abord un individu avant d’être homme ou femme en particulier, patron ou salarié en particulier, riche ou pauvre en particulier. Et tous les hommes sont des individus.
 
Cette notion d’individu « abstrait » est fondamentale car elle fonde l’Etat de droit : les lois sont faites pour protéger l’individu « abstrait », c’est-à-dire tous les hommes dans ce qu’ils ont d’universels. On ne doit pas faire ni des lois de circonstances pour tel ou tel individu concret, ni des lois discriminatoires pour protéger (que cette discrimination soit dite « positive » ou pas) et différencier ainsi telle ou telle catégorie spécifique sans mettre en péril l’Etat de droit.
 
C’est cet ensemble de valeurs humanistes qui fait le souffle et la grandeur du libéralisme, pas seulement son efficacité économique, qui permet cependant à un nombre croissant de pays de goûter aux fruits de la prospérité. Car sans la richesse économique, point de développement social, de rayonnement culturel ou de puissance politique. Voilà pourquoi le libéralisme est la seule réponse possible à la crise actuelle. Et plus on s’obstinera à nier cette évidence, plus on s’enfoncera dans la crise.

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