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septembre 26, 2016

Économie - Fiscalité - Mensonge d'État

Ce site n'est plus sur FB, alors n'hésitez pas à le diffuser au sein de différents groupes, comme sur vos propres murs respectifs. D'avance merci. L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses. 

Librement vôtre - Faisons ensemble la liberté, la Liberté fera le reste. 




Sommaire:

A) L'économie mondiale 2017 - CEPII -  http://www.cepii.fr/

B) L’injustice fiscale Ou l’abus de bien commun - Nicolas Lecaussin - IREF

C) L'Élysée brise l'embargo de l'Insee et fait de la désinformation économique - 





A) L'économie mondiale 2017
 
Introduction
l’été 2016, l’économie mondiale hésite encore entre stagnation et transition vers un nouveau modèle toujours difficile à cerner. La montée des tensions qui en résulte est analysée par Sébastien Jean dans le chapitre i. Tensions dans le domaine politique avec la montée des populismes, tensions aussi dans la construction européenne avec la crise des réfugiés et le Brexit, tensions économiques et financières avec les doutes suscités par les politiques monétaires ultra-accommodantes qui n’ont pas réussi à raviver la croissance, mais pourraient avoir nourri des bulles de prix d’actifs et des prises de risque excessives. Tensions, en n, dans la gouvernance mondiale avec les difficultés d’adaptation à un monde multipolaire qui réclame de revoir les schémas qui prévalaient jusque-là. 

La brève histoire des mondialisations, que nous relatent Michel Fouquin, Jules Hugot et Sébastien Jean dans le chapitre ii, fait ressortir un risque de fragmentation du système commercial mondial. La stagnation des interdépendances commerciales depuis l’éclatement de la crise financière avive, de manière paradoxale, les controverses autour de la mondialisation : les gains liés à l’intensification du commerce s’épuisant, les conflits de répartition et de légitimité qui y sont associés prennent le dessus. À l’inverse, dans le domaine financier, l’analyse de Michel

Aglietta et Virginie Coudert, présentée dans le chapitre iii, nous enseigne que c’est l’intensification des interdépendances qui pose problème : à la politique monétaire américaine qui doit désormais composer avec les évolutions qui se produisent dans le reste du monde et, plus largement, au système monétaire international qui, confronté à un multilatéralisme rampant, souffre d’un défaut de coordination. Or, que ce soit dans le domaine commercial ou dans le domaine financier, ce défaut pourrait conduire à un retour des souverainetés nationales aux dépens des mondialisations. 

La coordination n’a toutefois pas été inexistante au niveau financier. Depuis la crise de 2008, des efforts importants ont été déployés par plusieurs instances internationales pour tenter de réformer le secteur bancaire. C’est à une analyse de ces réformes que nous convie Jézabel Couppey-Soubeyran dans le chapitre iv. Le message qu’elle livre n’est cependant guère encourageant. Le secteur bancaire et financier demeure vulnérable. Certes, des mesures ont été prises, mais les efforts soutenus des banques pour tenter d’en limiter le contenu et la portée entretiennent une défiance citoyenne qui pourrait déboucher sur des revendications bien plus radicales que les réformes engagées jusque-là. 

Étienne Espagne, dans le chapitre v consacré à la COP21, apporte une note d’optimisme à cet ouvrage : si, comme le prévoit l’Accord de Paris signé en décembre 2015, la finance était mise au service du changement climatique, c’est à un jeu gagnant-gagnant que l’on aboutirait. Pour y parvenir, il faudra toutefois réussir à saisir les opportunités que la gestion du risque climatique présente pour les secteurs de la finance et de l’assurance tout en cernant la dimension systémique du risque climatique. Cela nécessitera de trouver le meilleur arbitrage possible entre gestion privée et gestion collective de ce risque. Dans le chapitre vi, qui présente un état des lieux des migrations internationales et de leurs conséquences économiques, Anthony Edo nous ramène dans le champ des tensions qui traversent la construction européenne : la gestion de la crise des réfugiés est venue rappeler l’incapacité de l’Union à se coordonner. Le chapitre vii met quant à lui l’accent sur les tensions internes qui affectent le Brésil. Pour Cristina Terra, les politiques économiques inappropriées du gouvernement de Dilma Roussef sont à l’origine de la crise brésilienne. Les compléments statistiques présentés en n d’ouvrage ont été rassemblés par Alix de Saint Vaulry.

Isabelle Bensidoun et Jézabel Couppey-Soubeyran* * Isabelle Bensidoun, économiste au CEPII, et Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et conseillère éditoriale au CEPII, ont assuré la conception et la coordination de cet ouvrage.

Vue d’ensemble : la montée des tensions
En dépit d’une légère accélération par rapport à l’année précédente, la croissance mondiale reste décevante à l’été 2016. Bientôt dix ans après le début de la crise économique et financière mondiale, un retour aux tendances antérieures semble de plus en plus improbable. La médiocrité de la croissance ne doit pas être acceptée comme une nouvelle norme, avait mis en garde le Fonds monétaire international (FMI) au printemps 2015. Pour autant, il reste difficile de déterminer quelles pourraient être les nouvelles références d’une économie mondiale traversée par des tensions croissantes et multiformes. Non seulement la croissance n’a plus retrouvé son niveau d’avant crise dans beaucoup de pays, mais les déséquilibres massifs accumulés dans les années 2000 ne se sont guère résorbés, quand ils ne se sont pas accrus. Sur les marchés du pétrole et des matières premières, l’abondance de l’offre s’est combinée avec l’atonie de la demande pour entraîner une importante chute des cours, déstabilisante pour beaucoup de pays producteurs et moins profitable qu’attendue pour les pays consommateurs. Dans un contexte de faiblesse persistante de l’inflation, les autorités monétaires de plusieurs économies avancées ont réagi en abaissant certains taux d’intérêt directeurs au-dessous de zéro, suscitant de nombreuses interrogations sur les causes profondes du mal, sur l’efficacité de ce remède et sur ses possibles effets secondaires. Le niveau et la tendance de l’endettement laissent craindre pour la stabilité financière. Enfin, les tensions géopolitiques s’exacerbent dans différentes zones. Le vote britannique en faveur du Brexit n’a fait qu’ajouter à ce climat d’incertitude, illustrant la nervosité des marchés et posant des questions profondes sur l’évolution du projet européen.  [...] 

Sébastien Jean est Directeur du CEPII.


Une brève histoire des mondialisations commerciales
Le terme « mondialisation » est couramment utilisé pour caractériser l’interdépendance croissante des économies. Si certains ont pu y voir l’avènement d’un « monde sans frontières », l’intensification des relations économiques internationales évolue en réalité selon des modalités complexes et une tendance qui n’est ni linéaire ni irrévocable. En dépit du caractère spectaculaire des évolutions récentes, le phénomène n’est d’ailleurs pas sans précédent puisque le XIXe siècle a lui aussi connu une période de mondialisation. Pour beaucoup de pays, le niveau d’intégration commerciale de la fin du XIXe siècle n’a été dépassé que très récemment. Entre-temps, en effet, les relations économiques internationales s’étaient massivement détériorées pendant l’entre-deux-guerres.
 
L’interdépendance économique internationale est le résultat de l’intensification du commerce de biens, mais aussi des flux financiers, migratoires ou informationnels. Ce chapitre se concentre sur la dimension commerciale. Il brosse le tableau de ces différentes périodes, avant de s’interroger sur leurs similitudes et spécificités, et sur les enseignements qu’il est possible d’en tirer. [...]

Michel Fouquin - Jules Hugot - Sébastien Jean


Interrogations sur le système dollar
Après le cataclysme de 2008, la globalisation financière a décollé des évolutions économiques réelles : alors que le PIB mondial et le volume du commerce international ont sensiblement ralenti, les flux de capitaux internationaux ont été gonflés par la surabondance de liquidités mises à disposition du système financier globalisé. Cette discordance n’est pas sans conséquences. Le recyclage des liquidités en dollars a provoqué une montée de l’endettement au niveau mondial, tandis que le ralentissement de la croissance s’est traduit par des surcapacités de production qui ont détérioré les bilans dans les pays émergents. Les reflux de capitaux des pays émergents vers les pays avancés ont provoqué des dynamiques déséquilibrantes sur les marchés des actions et des devises.
 
L’intensification des interdépendances financières crée un dilemme pour la politique monétaire américaine, fondée jusqu’alors sur l’indépendance de ses objectifs vis-à-vis des évolutions dans le reste du monde. Cette situation nouvelle pose le problème de l’absence de coordination au sein du système monétaire international.
 
C’est aux répercussions des excès de la globalisation financière sur le système monétaire international et aux dilemmes qu’elles posent aux banques centrales que ce chapitre est consacré. [...]

 Michel Aglietta - Virginie Coudert

 
Les réformes bancaires ont-elles été poussées trop loin ?
« Le secteur financier a exercé un lobbying intense pour préserver sa structure et faire barrage aux changements nécessaires. » « Les grandes banques sont l’équivalent de réacteurs nucléaires. » Ces mots n’ont pas été prononcés par les militants de Nuit debout sur la place de la République à Paris, mais par le nouveau président de la Fed de Minneapolis, Neel Kashkari, en février 2016. S’ils concernent d’abord le secteur bancaire américain, ils valent aussi pour les banques européennes et a fortiori françaises. Bien sûr, des réformes ont eu lieu, impulsées par les travaux du G20, les accords du comité de Bâle, les standards du Conseil de stabilité financière et divers rapports, comme le rapport Vickers au Royaume-Uni. Des lois en ont résulté, d’envergure nationale (Dodd-Franck aux États-Unis, loi de réforme bancaire au Royaume-Uni, loi de séparation et de régulation des activités bancaires en France, etc.) ou d’envergure européenne (directives CRD IV, révision de la directive sur les systèmes de garantie des dépôts, directive sur le redressement et la résolution des crises bancaires, etc.).
 
Aucune n’a profondément transformé le secteur bancaire et financier. Elles exigent des banques un peu plus de fonds propres et de liquidité. Elles tentent de responsabiliser leurs créanciers obligataires et de réduire le risque systémique en confiant aux banques centrales la mission de superviser les banques d’importance. Mais est-ce assez pour remettre au service de l’économie réelle un secteur bancaire hypertrophié et dominé dans chaque pays par quelques mastodontes dont le bilan pèse pour chacun à peu près l’équivalent du PIB de leur pays, et dont 10 % seulement de l’actif contribue au financement des entreprises ? Poser la question, c’est déjà y répondre.
 
Et, pourtant, en mai 2016, Jonathan Hill, le commissaire européen aux services financiers, parlait déjà de « faire le point », « vérifier si nous pourrions atteindre les mêmes objectifs de régulation d’une façon plus favorable à la croissance », en clair de faire une pause, voire mettre un terme aux réformes bancaires européennes, du moins à celles visant à renforcer la stabilité du secteur. Le temps est-il venu de refermer la parenthèse des réformes bancaires que la crise enclenchée en 2007-2008 avait (entre)ouverte ? Sont-elles la cause d’une distribution du crédit et d’un investissement atones, un frein à la reprise ? Ce chapitre propose de faire un point sur les réformes engagées, de montrer qu’elles n’ont pas toutes le caractère contraignant que les représentants des banques leur prêtent, que beaucoup d’entre elles ne sont encore que partiellement engagées et pas toujours à la hauteur de l’ambition affichée et que, à revenir en arrière sur ces petits pas, le risque est grand de fragiliser davantage l’Europe. [...]

Jézabel Couppey-Soubeyran


Après la COP21, comment climatiser la finance ?
L’accroissement des inégalités de revenu et de patrimoine occupe une place grandissante dans le débat public, dont l’intensité a redoublé avec la publication de l’ouvrage Le Capital au XXIe siècle de Thomas Piketty [2013]. Dans un rapport de mai 2015, l’OCDE attirait aussi l’attention sur les niveaux record d’inégalités dans la plupart des pays de l’OCDE ainsi que dans les pays émergents. « Nous avons atteint un point critique. Les inégalités dans les pays de l’OCDE n’ont jamais été aussi élevées depuis que nous les mesurons », a déclaré son secrétaire général, Angel Gurria, lors du lancement du rapport.
 
De façon plus inattendue, des voix se sont élevées pour attribuer à ces inégalités croissantes une responsabilité dans le surendettement des ménages modestes et pauvres ayant conduit à la crise financière de 2007-2008. Dans son ouvrage Fault Lines [2010], Raghuram Rajan soutient ainsi que la progression des inégalités de revenu aux États-Unis a contraint les ménages à revenus faibles et moyens à accroître leur endettement afin de maintenir leurs niveaux de consommation, compensant l’impact de la baisse de leur revenu relatif sur la croissance du PIB. Till Van Treeck [2014] a présenté une somme substantielle d’arguments qui corroborent cette thèse pour les États-Unis sur la période 1980-2010.
 
Empiriquement, la causalité directe entre la montée des inégalités et celle de l’endettement susceptible de dégénérer en crises financières reste encore difficile à établir, tant chacun des deux phénomènes met en jeu un grand nombre de facteurs concurrents et entremêlés. Il est en outre tout à fait possible que l’augmentation parallèle des inégalités et de la taille de la sphère financière soit le produit d’un facteur commun, tel que la déréglementation croissante des économies depuis le début des années 1980. Il est donc nécessaire de commencer par rappeler les éléments du débat en présence, en détaillant tour à tour l’étendue et les caractéristiques, d’abord de l’expansion de la sphère financière, puis de la montée des inégalités. D’autant que les deux phénomènes ont longtemps été appréhendés sans chercher à établir de lien entre eux. Ces liens potentiels mobilisent depuis peu l’attention des économistes. [...]

Etienne Espagne


Migrations et mouvements de réfugiés : état des lieux et conséquences économiques
Les mouvements de population actuels à travers le monde et l’Europe marqueront l’histoire des migrations internationales. À l’échelle mondiale, les guerres et les persécutions n’ont jamais provoqué, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, autant de déplacements de personnes au sein des pays ou en dehors. Les conflits qui sévissent en Syrie, en Irak, en Libye, en Afghanistan, au Yémen, ou encore en Somalie et au Soudan poussent les populations au départ. La plupart se relocalisent au sein de leur pays d’origine ou dans un pays limitrophe, mais une partie de ces déplacements forcés se dirige vers l’Europe, où plus d’un million de personnes se sont réfugiées au cours de l’année 2015. Au-delà de l’ampleur du phénomène migratoire, l’histoire questionnera aussi les modalités d’action engagées par les pays européens pour y répondre. Face au défi de l’accueil des réfugiés, les pays de l’Union européenne (UE) peinent toujours à s’accorder sur une politique commune ambitieuse.
 
Le contexte migratoire actuel et les difficultés de coordination entre pays européens suscitent de nombreuses interrogations tant sur l’ampleur des migrations internationales et les choix de localisation des réfugiés, que sur les conditions d’accueil des pays de l’UE et leur politique en matière d’asile. Les questions relatives aux mouvements de réfugiés se sont aussi étendues à la sphère économique, comme l’illustre une vive et récente controverse concernant les effets de l’immigration et des réfugiés sur les conditions d’emploi dans les pays d’accueil. Avant d’y revenir plus longuement, ce chapitre décrit les mouvements de personnes et de réfugiés dans le monde, puis analyse la situation spécifique de l’UE face à l’accueil de ces derniers. [...]

Anthony Edo


La crise made in Brazil
Le Brésil, l’un des pays les plus inégalitaires au monde, a connu, pendant vingt ans de dictature militaire (1964-1985), des taux de croissance très élevés sans que les inégalités se réduisent. Ses dirigeants avaient coutume de dire qu’il fallait laisser grossir le gâteau pour mieux le partager plus tard. Mais ce « plus tard » était sans cesse repoussé. En 2002, Luiz Inácio Lula da Silva, un ancien ouvrier métallo pugnace, remporte l’élection présidentielle. Lors de sa première interview présidentielle, il déclare : « L’espoir a vaincu la peur », le peuple a voté « sans avoir peur d’être heureux ». Lula fait naître alors un immense espoir, surtout chez les plus démunis. Ses électeurs attendent de lui qu’il lutte contre la pauvreté, réduise les inégalités et que le gouvernement soit enfin intègre : en somme, que le peuple ne soit plus volé. Lorsque, au terme de son second mandat en 2010, Lula quitte le pouvoir, avec une cote de popularité qui dépasse les 85 %, il laisse un pays moins inégalitaire et moins pauvre. Selon le secrétariat des Affaires stratégiques (Secretaria de Assuntos Estratégicos), 19,3 millions de personnes sont sorties de la pauvreté entre 2004 et 2010 tandis que la classe moyenne s’est élargie à 32 millions de nouveaux venus avec un revenu mensuel supérieur à 330 euros.
 
Six ans plus tard, le pays est plongé dans une profonde récession économique qui met en péril les acquis sociaux. Dilma Rousseff, qui a succédé à Lula, est suspendue de ses fonctions présidentielles au terme d’un procès en destitution, tandis que Lula lui-même est sous la menace d’un mandat d’arrêt pour corruption. Que s’est-il passé ? D’aucuns prétendent que, lasse de devoir partager les salons d’aéroport avec la nouvelle classe moyenne, l’élite brésilienne aurait décidé de prendre les choses en main. Elle aurait orchestré un coup d’État pour revenir à l’ordre ancien, avec des politiques moins sociales et plus favorables aux entreprises. Si l’on ne saurait exclure la préférence d’une partie de l’ancienne élite pour des aéroports moins encombrés, les conflits de classes ne nous semblent pas être le principal facteur de la crise économique et politique qui secoue le pays. La récession actuelle ne tient pas non plus à l’accroissement des dépenses sociales, ni aux chocs externes (baisse du prix des matières premières, politique monétaire américaine…) qui ont également affecté d’autres pays émergents sans les plonger dans une crise aussi profonde que celle du Brésil, mais à des politiques économiques inappropriées : l’objectif de stabilité macroéconomique a été abandonné ; la priorité a été donnée à la croissance et d’importants transferts de ressources ont été effectués au profit d’une clientèle ciblée d’entrepreneurs dans le but de renforcer la compétitivité industrielle, mais au prix de distorsions profondes dans l’appareil productif. [...]

Cristina Terra

Base de données sur l’économie mondiale Alix de Saint Vaulry

Voir le rapport global avec le CEPII




B) L’injustice fiscale Ou l’abus de bien commun

Un nouvel ouvrage de Jean-Philippe DELSOL sort cette semaine en librairie, publié chez Desclée de Brouwer, sous le titre L’injustice fiscale ou l’abus de bien commun.

Dans ce livre Jean-Philippe Delsol explore les sources du droit pour comprendre les causes de l’injustice fiscale et les excès de l’Etat-providence afin de mieux les combattre. Alors qu’à l’origine le droit est un art laissé entre les mains des juristes, les prudents romains, pour déterminer ce qui doit être rendu à chacun, ce fut un progrès que l’impôt ne relève plus de la violence mais du droit. Malheureusement, le droit lui-même sera bien vite dénaturé et la fiscalité avec lui.

Ce livre passionnant mêle le droit, l’histoire, l’économie et la philosophie pour raconter comment le droit s’est abandonné à la loi, sous l’influence des nominalistes, pour perdre sa référence à la nature humaine qui lui fixait d’utiles limites. Ensuite, le Pouvoir s’est emparé de l’impôt pour étendre son pouvoir aux lieu et place de celui des citoyens. Il a voulu se substituer aux églises et à la religion pour dire et faire le bien. Là où la vieille règle d’or exigeait à juste titre qu’aucun ne fasse à autrui ce qu’il ne voudrait pas qu’autrui lui fasse, l’Etat a emprunté aux préceptes évangéliques pour demander à chacun de faire aux autres ce qu’il voudrait qu’on lui fasse. De négative, défensive et protectrice des droits de chacun, la loi est devenue positive et intrusive, transposant dans le domaine public ce qui ne relève que de la morale personnelle. La justice a perdu sa balance avec laquelle elle mesurait à chacun ce qui lui revenait et elle est devenue l’objet de la volonté hasardeuse du législateur.

Une démocratie populiste a fait le reste en répondant aux demandes insensées des uns et des autres pour faire croître l’Etat au détriment de citoyens infantilisés et déresponsabilisés qu’il incitait en même temps à lui demander toujours plus. Il a voulu tout entreprendre plutôt que de déléguer, régir les hommes plutôt que de leur faire confiance. L’Etat a accaparé la vie civile, sacralisé la notion de bien public. Et désormais, l’Etat omnipotent devient impotent en même temps qu’il asphyxie les citoyens d’impôts excessifs et souvent iniques.

Pour déterminer ce qui semble devoir être juste ou injuste et ce qui pourrait être une justice fiscale, il faut revenir à l’origine du droit et à son évolution. Ce long détour permet de percevoir qu’il ne peut y avoir de justice, y compris fiscale, que là où l’homme est respecté dans ce qu’il est et dans ce qu’il possède. La liberté a apporté plus au monde qu’elle ne lui a enlevé. Et la justice peut se mesurer à l’aune de la liberté réelle laissée à chacun d’atteindre ses fins, de s’accomplir en les accomplissant. Le seul rôle de la collectivité pourrait être en fin de compte de favoriser l’autonomie de chacun dans le respect de celle des autres. La justice fiscale trouverait là un critère utile et équitable de sa mesure.

C’est donc au fond un message d’espoir que nous laisse cet ouvrage de réflexion utile, voire nécessaire pour mener demain les réformes qu’exige notre pays. Car il ne suffit pas de dénoncer des faits et des situations, ni même de proposer des réformes nouvelles, comme l’IREF a vocation à le faire, si ces analyses et ces réformes ne sont pas fondées sur le roc d’une pensée rationnelle. C’est l’objectif de cet ouvrage d’y contribuer. A lire avec intérêt autant qu’avec plaisir.

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C) L'Élysée brise l'embargo de l'Insee et fait de la désinformation économique

L'Élysée a défloré avec deux jours d'avance la note trimestrielle de conjoncture de l'Insee, mettant en valeur des signes de reprise qui n'existent pas vraiment. Une façon fort critiquable d'orienter les jugements.

L'Élysée en flagrant délit de manipulation des esprits. Mercredi matin la radio Europe 1 bat le tambour et claironne que la note trimestrielle de l'Insee, attendue le lendemain jeudi à 18 heures, affiche des signes encourageants. L'information émane, nous dit-on, de la Présidence de la République qui a reçu le précieux document avec quelques jours d'avance, tout comme Bercy. C'est un scoop, bonnes gens. Le printemps est là.

Invité de la station ce même matin, et prié de confirmer, Emmanuel Macron relaie le message d'optimisme, sur le fond sinon dans la forme. Il a certes en mains la note de l'Institut national de la statistique et des études économiques, mais il se garde bien de la citer explicitement: le «wunderkind», le petit génie de Bercy ne veut pas laisser penser qu'il enfreint un embargo. Il a des principes. A l'Assemblée nationale des députés recommandent aux journalistes de regarder la note de l'Insee «qui est bonne» susurrent-ils . Même s'ils ne l'ont pas lue, ils reprennent le message de la radio périphérique. La rumeur vole comme une brise printanière. Il y a du soleil dans le ciel de mars et dans les têtes. 

Les journalistes qui assistent jeudi matin à l'Insee à la conférence de presse traditionnelle , elle aussi sous embargo, sont appâtés . Certes on préfère généralement parler des trains en retard que de ceux qui arrivent à l'heure. Mais quand les nouvelles sont dans l'ensemble toutes grises, annoncer un peu de bleu entre les nuages est gage d'originalité pour les papiers.

Hélas il faut déchanter: la note de conjoncture de l'Insee de mars 2016 reprend les mêmes chiffres que celle de décembre 2015, à savoir une croissance du PIB de 1,1% en 2015, et une prévision de 0,4% pour le premier et pour le deuxième trimestre 2016. Rien de nouveau sous le soleil.

Pas de réel changement non plus dans les commentaires de nos conjoncturistes publics. «L'économie française serait pénalisée par les conséquences des attentats fin 2015 mais reprendrait de l'élan début 2016», écrivaient-ils peu avant Noël dernier. «L'économie française accélérerait légèrement, en dépit de la conjoncture mondiale morose» disent-ils aujourd'hui, toujours avec ce conditionnel horripilant pour le commun des mortels mais dont les conjoncturistes raffolent. On est dans la nuance impalpable. «On pèse des œufs de mouche dans des balances de toile d'araignée», disait Voltaire. 

Mais le pli est pris. Sauf à apparaître comme des rabat-joie malveillants, les plumitifs en charge de la chose économique préféreront décrire le verre à moitié plein. L'Élysée a gagné son pari, le la est donné: la tonalité des commentateurs sera en majeur plutôt qu'en mineur.
Interrogés sur leur embargo qui a volé en éclat par la grâce présidentielle, les conjoncturistes de l'Insee ne peuvent que rappeler les règles déontologiques qui s'appliquent aux journalistes. Sans s'appesantir, et on les comprend: ils n'ont pas à commenter les pratiques des pouvoirs publics français, qui de gouvernement en gouvernement, ne résistent pas à la tentation d'instrumentaliser à leur convenance les informations émanant de l'Insee. 

En mai dernier, par exemple, Bercy avait brisé l'embargo sur le «bon chiffre» de croissance du PIB du premier trimestre 2015 de façon à valoriser au mieux l'information (un taux de 0,6% révisé ultérieurement à 0,7%) .

Ces méthodes, qui ne se retrouvent nulle part chez nos voisins européens, et moins encore aux États-Unis, sont d'un autre âge et peu dignes. Elles font peser un doute permanent sur l'indépendance de l'Insee, qui est pourtant garantie statutairement par les réglementations européennes: les statistiques doivent être établies et communiquées de façon irréprochable au sein de l'Union européenne. Sinon cela revient à institutionnaliser le mensonge dans le dialogue des États européens entre eux. Mais qui s'en soucie à Paris?






octobre 31, 2014

Globalisation - Mondialisation 5/8 (Droits de l'Homme et démocratie)

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Mondialisation, droits de l'homme et démocratie


Commerce, développement et réformes politiques
  
L'existence d'un lien entre commerce, développement et réformes politiques n'est pas un simple cliché. En théorie comme dans la pratique, la liberté économique et la liberté politique se renforcent mutuellement. Les philosophes politiques, d'Aristote à Samuel Huntington, ont noté que le développement économique et l'expansion de la classe moyenne pouvaient fournir un terrain plus fertile à la démocratie.

Le commerce et la mondialisation peuvent stimuler les réformes politiques en permettant aux gens d'exercer une influence plus grande sur leur existence quotidienne. Dans les pays peu développés, l'expansion des marchés signifie que les gens n'ont plus besoin de soudoyer leurs fonctionnaires ou de les supplier pour obtenir l'autorisation d'importer un poste de télévision ou des pièces détachées pour leur tracteur. Le contrôle des changes ne limite plus leur liberté de voyager à l'étranger. Ils peuvent acquérir plus facilement les outils de la communication tels que téléphones portables, accès à l'internet, télévision par satellite et télécopieurs.

En tant que travailleurs et producteurs, les habitants des pays plus ouverts sont moins tributaires des autorités pour leur source de revenu. Ainsi, dans une économie ouverte favorable à l'économie de marché, le gouvernement ne peut plus priver les journaux indépendants de papier d'imprimerie quand ces derniers déplaisent au pouvoir. Dans une économie et une société ouvertes, « l 'effet CNN » de la presse mondiale et de l'attention des consommateurs met en lumière et dénonce les abus infligés aux travailleurs. Les sociétés multinationales ont plus tendance à offrir des avantages et des salaires compétitifs dans des pays en voie de développement ouverts au monde que dans les pays fermés.
 
La liberté économique et l'augmentation des revenus, à leur tour, aident la classe moyenne à s'instruire, notamment sur le plan politique. Une classe plus importante d'hommes d'affaires et une société civile plus aisée donnent naissance à des dirigeants et à des centres d'influence en dehors du gouvernement. Avec le temps, les gens qui jouissent de liberté sur le plan économique veulent également exercer leurs droits politiques et civils et s'attendent à pouvoir le faire. En revanche, un gouvernement qui coupe ses citoyens du reste du monde peut plus facilement les tenir sous sa dépendance et les priver des ressources et de l'information qu'ils pourraient utiliser pour contester son autorité.
 
Les progrès de la démocratisation
La théorie veut que le commerce, le développement et la liberté politique et civile soient liés dans le monde réel. Tout le monde peut reconnaître que la mondialisation est plus forte qu'il y a trente ans mais on est moins conscient du fait que le monde est plus démocratique qu'il n'était alors. Selon les enquêtes les plus récentes de Freedom House, la proportion de la population mondiale qui jouit pleinement de la liberté politique et civile s'est accrue considérablement au cours des trois dernières décennies, de même que la proportion de gouvernements démocratiques.

Dans son rapport annuel publié en décembre 2005, cette organisation de recherche sur les droits de l'homme signale que 46 % de la population mondiale vivent maintenant dans des pays classés comme libres, « des pays dans lesquels les citoyens peuvent rivaliser sur le plan politique, dans un climat caractérisé par le respect des libertés civiles, par une vie civique remarquablement indépendante et par des médias indépendants. » Par opposition aux 15 % de l'humanité qui jouissaient d'un niveau équivalent de liberté en 1973, le pourcentage de gens qui vivent dans des pays « non libres », c'est-à-dire systématiquement privés de la liberté politique et civile, est tombé de 47 à 36 % pendant la même période. Le pourcentage de la population des pays « partiellement libres » s'est maintenu à 18 %. Pendant la même période, le pourcentage de gouvernements démocratiques a atteint 64 %, soit le niveau le plus élevé des 33 années étudiées par Freedom House.
 
Principalement grâce aux vents libérateurs de la mondialisation, l'augmentation de 11 points de pourcentage de la proportion de la population mondiale qui, dans les trente dernières années, est passée de « non libre » à « libre » signifie que 650 millions d'êtres humais de plus jouissent aujourd'hui d'une liberté civile et politique qui semble aller de soi dans des pays comme les États-Unis, le Japon et la Belgique, au lieu de souffrir sous le genre de tyrannie qu'on continue à constater dans la plupart des pays répressifs.
 
À l'intérieur des pays, un lien semble également exister entre la liberté économique et la liberté politique. Une étude réalisée en 2004 par le Cato Institute et intitulée « Troquer la tyrannie contre la liberté » constate que les pays relativement ouverts à l'économie mondiale ont beaucoup plus de chances d'être des démocraties qui respectent la liberté civile et politique de leurs habitants que les pays relativement fermés. Et ces derniers ont beaucoup plus tendance à refuser systématiquement la liberté civile et politique à leurs habitants que les pays ouverts.
 
Des réformes économiques aux réformes politiques
Au cours des deux dernières décennies, un certain nombre de pays ont suivi la voie de réformes économiques et commerciales menant aux réformes politiques. Dans les années 1980, la Corée du Sud et Taïwan étaient encore gouvernés par des régimes autoritaires qui ne permettaient guère une contestation ouverte. Aujourd'hui, après des années d'expansion du commerce et d'augmentation des revenus, ces deux pays sont des démocraties multipartites qui respectent pleinement la liberté politique et civile de leurs citoyens. D'autres pays qui ont résolument suivi cette double voie de réforme sont le Chili, le Ghana, la Hongrie, le Mexique, le Nicaragua, le Paraguay, le Portugal et la Tanzanie.

En d'autres termes, les gouvernements qui accordent à leurs citoyens une grande liberté pour leur participation au commerce international s'aperçoivent qu'il est de plus en plus difficile de les priver de liberté politique et civile, alors que les gouvernements qui « protègent » leurs citoyens derrière des barrières tarifaires et autres obstacles au commerce international peuvent beaucoup plus facilement leur refuser les mêmes libertés. Certes la corrélation entre l'ouverture économique et la liberté politique n'est pas absolue dans tous les pays, mais les tendances générales sont indéniables.
 
Ce phénomène a une application dans la politique étrangère américaine car le commerce et le développement, ainsi que leurs avantages économiques, peuvent s'avérer être de puissants instruments de promotion de la liberté et de la démocratie à travers le monde.
 
En Chine par exemple, les réformes économiques et la mondialisation laissent espérer des réformes politiques. Après 25 années de réformes et de croissance rapides, une classe moyenne en expansion jouit pour la première fois d'indépendance pour l'acquisition d'un logement, les voyages à l'étranger et la coopération avec des entreprises économiques non soumises à un contrôle gouvernemental. Le nombre de lignes téléphoniques, de téléphones portables et d'utilisateurs de l'internet a augmenté exponentiellement au cours des dix dernières années. Des millions d'étudiants et touristes chinois voyagent à l'étranger chaque année. Ce ne peut être qu'une bonne nouvelle pour la liberté individuelle en Chine en même temps qu'un problème croissant pour le gouvernement.

La liberté du commerce et la mondialisation peuvent aussi contribuer à la promotion de la démocratie et des droits de l'homme au Moyen-Orient. Dans un discours prononcé en mai 2003 dans lequel il exposait son plan en faveur d'une zone de libre-échange au Moyen-Orient, le président Bush déclarait :

 « Le monde arabe a une grande tradition culturelle mais il ne profite généralement pas du progrès économique de notre époque. À travers le monde, la liberté des marchés et du commerce aide à venir à bout de la pauvreté et donne aux hommes et aux femmes l'habitude de la liberté  ».
 
La stagnation économique du Moyen-Orient alimente le terrorisme, non pas en raison de la pauvreté mais à cause de l'absence de possibilités et d'espoir en un avenir meilleur, en particulier chez les jeunes. Les jeunes qui ne trouvent pas de travail valable et qui ne peuvent participer au processus politique sont des proies faciles pour les fanatiques religieux et les recruteurs de terroristes. Tout programme visant à encourager une plus grande liberté au Moyen-Orient doit comprendre la promotion de la liberté économique et de l'ouverture.

L'avenir 
Sur le plan multilatéral, un accord constructif par le truchement de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) créerait un climat mondial plus favorable à la démocratie et aux droits de l'homme. En ouvrant leurs marchés relativement fermés et en obtenant un plus grand accès aux marchés des pays riches, les pays peu développés pourraient parvenir à des taux supérieurs de croissance et développer leur classe moyenne, pivot de la plupart des démocraties. Le succès de la série de négociations de l'OMC sur le développement qui avait commencé en 2001 à Doha renforcerait à la fois la mondialisation et le progrès de la liberté politique et civile qui ont marqué ces dix dernières années. En revanche, un échec retarderait et entraverait le progrès sur ces deux fronts pour des millions de gens.
 
Au cours des trois dernières décennies, la mondialisation, les droits de l'homme et la démocratie ont progressé de pair, de façon hésitante certes, et pas toujours au même rythme ou partout, mais d'une manière qui montre indubitablement qu'ils sont liés. En encourageant la mondialisation dans les pays peu développés, non seulement nous aidons à accroître les taux de croissance et les revenus, à améliorer les niveaux de vie et à nourrir, vêtir et loger les pauvres, mais nous faisons progresser la liberté civile et politique.

 2007

Commerce

De Wikiberal
 
Le commerce désigne l'échange de biens et de services entre deux partenaires en contrepartie d'une somme d'argent (le « prix »). Dans cette opération, le vendeur fournit le bien ou le service à l'acheteur qui lui paye le prix en contrepartie. Le développement du commerce a renforcé la nécessité de régler les différends entre co-échangeurs. Les contrats privés sont passés sous l'autorité de l'Etat, transformant le Droit privé en bien public, par l'intermédiaire de la justice. Cependant, la résurgence des idées libertariennes prolifiques durant ces trente dernières années et la mise en cause des fonctions régaliennes de l'Etat posent la question de l'ontologie de la loi Privée.
D'après Hayek, la première forme connue de commerce serait née à Çaytal Huyuk, en Anatolie, bien avant l’ère antique, près de 2 900 ans avant JC. 

Commerces illégaux

Le libertarianisme remet en question les interdictions étatiques de certains commerces, notamment les suivants :
En effet, dès qu'il y a consentement entre vendeur et acheteur et absence de coercition, l’État ne devrait pas intervenir. Son intervention pour punir ces "crimes" sans victimes n'aboutit qu'à une violence contre les individus et un gâchis de ressources. L'illégalité de ces commerces ne mène jamais à leur disparition (car la demande ne disparaît jamais), mais bien plutôt à l'apparition de trafics très fructueux : effet pervers du paternalisme d’État, tout se passe comme si la prohibition servait les intérêts des trafiquants et augmentait leurs bénéfices. 

Cato Institute

De Wikiberal
 
Le Cato Institute est un think tanklibertarien américain, fondé en 1977 à San Francisco par Edward H. Crane et dirigé depuis 1985 par William Niskanen. C'est l'un des think tanks les plus influents au monde. Selon l'institut de mesure Alexa, c'est même le think tank au site internet le plus visité du monde. Murray Rothbard était parmi les membres fondateurs.
Il décerne tous les deux ans un prix Milton Friedman à la personne ayant selon lui fait le plus avancer les libertés dans le monde. Ont été récompensés Peter Thomas Bauer (2002), Hernando de Soto (2004) et Mart Laar (2006). Le prix 2008 a récompensé Yon Goicoechea, leader du mouvement étudiant qui a fait reculer Hugo Chavez.
 Site du Cato Institute


Démocratie

De Wikiberal
 
La démocratie, « gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple » (Abraham Lincoln), peut être définie comme un mode d'organisation politique par lequel la souveraineté réside dans l'ensemble des citoyens (sans distinction de naissance, de fortune ou de capacité), qui expriment leur volonté par le vote, selon le principe « un homme ou une femme, une voix ».
On peut distinguer différents types de démocratie : démocratie directe (pas de représentants), démocratie représentative (une oligarchie élue a le pouvoir) et démocratie participative (système mixte). Tous les partis et idéologues se réfèrent à la démocratie athénienne, participative, mais en fait toutes les démocraties actuelles sont représentatives (sauf la Suisse, qui est participative).
Il est important de souligner que la démocratie ne correspond pas nécessairement à un régime libéral, ni même à un régime de liberté. Ce n'est qu'un mode de décision politique, « le pire des régimes — à l'exception de tous les autres déjà essayés dans le passé », selon Winston Churchill.


http://www.wikiberal.org/wiki/D%C3%A9claration_des_Droits_de_l%27Homme

octobre 30, 2014

Globalisation - Mondialisation 2/8 (Commerce)

L'Université Libérale, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.


 
Les faits parlent d'eux-mêmes : la libéralisation du commerce crée des richesses qui permettent aux États de faire face à leurs besoins et elle encourage le développement économique ; l'érection de barrières commerciales aggrave les conditions de vie de la population et la situation du pays. C'est une leçon que les États-Unis ont apprise dans les années 1930, dans la foulée de l'adoption de la loi Smoot-Hawley relative à l'augmentation des droits de douane. Depuis lors, les États-Unis sont le fer de lance mondial de l'ouverture des marchés au niveau international, laquelle a alimenté la croissance économique et le développement des pays et contribué à sortir des millions de personnes de l'ornière de la pauvreté. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire si l'on veut voir se matérialiser les avantages qui découlent de la libéralisation des échanges, notamment dans les domaines de l'agriculture, des produits industriels et des services. Les pays en développement sont particulièrement bien placés pour retirer des avantages du déblocage des négociations commerciales multilatérales.

Selon des études de la Banque mondiale, l'accroissement des échanges peut permettre à des dizaines de millions de personnes de plus d'échapper à la pauvreté

Le monde du XXIe siècle se heurte à d'énormes défis. Plus de un milliard des habitants de la planète vivent dans la pauvreté, phénomène qui a un effet dévastateur sur les familles, les collectivités et les pays. Les pays industriels et en développement ont en commun de vouloir faire reculer la pauvreté dans le monde entier, améliorer la croissance économique, relever le niveau de vie et créer des emplois et des débouchés pour leur population.
 
Tandis que les États s'efforcent de sortir de l'impasse le cycle de négociations de Doha entreprises sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), il y a lieu de se remettre en mémoire la théorie économique et les leçons tirées de l'expérience : l'ouverture des marchés et la libéralisation des échanges (autrement dit, le démantèlement des barrières commerciales tarifaires et non tarifaires) entraînent la création de richesses et le développement. Les pays ouverts aux échanges ont tendance à avoir davantage de richesses, une population en meilleure santé, un taux de scolarisation et d'alphabétisation plus élevé, une législation du travail et des normes sur l'environnement plus strictes et davantage de possibilités en matière d'investissement. En revanche, si elles peuvent éventuellement protéger des intérêts particuliers limités, les barrières commerciales laissent le pays qui les érige dans une situation bien moins bonne quand on considère les richesses sacrifiées, le ralentissement de la croissance économique et, partant, la diminution des ressources qui pourraient être affectées aux besoins pressants du pays.
 
La théorie et la pratique
Pourquoi les pays commercent-ils ? Les économistes connaissent bien le fondement intellectuel du libre-échange. Pour expliquer les choses simplement, disons que les pays gagnent à se spécialiser dans la production de biens et de services qu'ils peuvent assurer avec un maximum d'efficacité et à les échanger contre des biens et des services provenant de pays qui sont capables d'en produire de meilleure qualité et à moindre coût. Dans le cadre d'un tel arrangement, les pays peuvent se targuer d'avoir une production plus efficace, d'offrir une plus large gamme de choix à leurs consommateurs et de proposer à ces derniers des biens et des services de meilleure qualité et moins chers. L'État qui démantèle ses barrières aux échanges permet à sa population de s'approvisionner sur le marché mondial en nourriture, en vêtements et en divers produits industriels ainsi qu'en services, lesquels forment l'infrastructure de l'économie moderne, depuis le secteur financier à celui des télécommunications en passant par les transports et l'enseignement.
 
En outre, la concurrence incite les entreprises à innover, à découvrir de nouveaux procédés de production et de nouvelles techniques de façon à mieux répondre aux besoins de leurs clients et à faire progresser les connaissances. Ainsi la mise au point de techniques informatiques avancées et de médicaments d'importance vitale s'est-elle développée ces dernières années dans un environnement caractérisé par des marchés ouverts et par des possibilités d'exportations favorables à la croissance de l'industrie, sans compter l'application de lois strictes relatives aux droits d'auteur et aux brevets.
 
Les obstacles à la concurrence produisent l'effet inverse : des entreprises nationales moins efficaces, une gamme moins étendue de biens et de services, lesquels sont de qualité moindre et sont produits à des coûts plus élevés, moins d'innovations et une croissance économique ralentie.
 
L'histoire économique du XXe siècle illustre on ne peut mieux non seulement les vastes gains de la libéralisation des échanges pour des centaines de millions d'habitants de la planète, mais aussi une leçon importante quant aux coûts mondiaux des barrières commerciales. En 1930, les États-Unis imposèrent des barrières commerciales sans précédent, car ils étaient persuadés, à tort, que les producteurs américains ne pouvaient pas soutenir la concurrence des pays étrangers où les salaires et les coûts de production étaient inférieurs. À l'époque, le Congrès vota la loi Smoot-Hawley, qui institua des droits de douane très élevés pour protéger le marché américain contre la concurrence étrangère. Les conséquences en furent désastreuses. Par mesure de rétorsion, les partenaires commerciaux des États-Unis se mirent eux aussi à protéger leur marché contre les importations étrangères. Le volume des échanges dans le monde chuta de 70 %, ce qui eut pour effet de créer des dizaines de millions de chômeurs, d'aggraver la grande crise de 1929 et d'alimenter les tensions politiques qui portèrent en germe la Seconde Guerre mondiale.
 
Depuis lors, d'autres présidents et d'autres législateurs des États-Unis ont jeté les fondements d'une coopération économique pacifique et du partage de la prospérité en adhérant à l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) et à l'institution qui lui a succédé, l'Organisation mondiale du commerce (OMC). À sa création en 1947, le GATT comptait 23 États membres ; aujourd'hui, l'OMC regroupe 150 États membres représentant tous les stades de développement et toutes les parties du monde, et plus d'une vingtaine de pays cherchent à y adhérer. L'objectif reste inchangé : abaisser les barrières commerciales et relancer les échanges internationaux, ouvrant ainsi la porte aux avantages à même de découler de la croissance économique et du développement sur la base la plus large possible. En outre, les règles commerciales présentent l'intérêt d'assurer un climat de certitude, de transparence et de prévisibilité, de contribuer à l'État de droit et de faciliter le règlement des différends commerciaux.
 
Le commerce est une source de richesses
D'un point de vue empirique, l'élargissement des échanges s'est révélé essentiel à la croissance économique et à la création de richesses tant dans les pays industriels que dans les pays en développement.
 
L'ouverture du marché américain au monde a été l'une des clés de voûte de la force et de la prospérité des États-Unis, la plus grande économie au monde, le plus gros importateur et le plus gros exportateur. Depuis les années 1990, la libéralisation des échanges a contribué à faire progresser la production économique nationale des États-Unis de près de 47 % et, dans le même temps, l'économie américaine a créé près de 19 millions d'emplois. Les exportations de produits industriels font travailler plus de 1 personne sur 6 dans le secteur industriel, ce qui correspond à environ 5,2 millions d'emplois, et les exportations agricoles sont associées à 1 million d'emplois supplémentaires. Dans les emplois liés aux exportations, les salaires sont de 13 % à 18 % supérieurs à la moyenne nationale.
 
En outre, les ménages américains sont gagnants dans l'affaire parce qu'ils peuvent choisir entre des produits importés du monde entier. On estime que les deux principaux accords commerciaux conclus dans les années 1990, à savoir l'accord issu du cycle d'Uruguay de l'OMC et l'Accord de libre-échange nord-américain négocié entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, ont augmenté le pouvoir d'achat du ménage américain typique, composé de quatre personnes, de 1.300 dollars à 2.000 dollars par an.
 
Dans les pays en développement, les avantages de l'ouverture des échanges conjugués à l'adoption de réformes intérieures axées sur l'économie de marché ont eux aussi fait leurs preuves, et le potentiel d'amélioration de la croissance et de réduction de la pauvreté au moyen de la libéralisation des échanges est considérable. Selon la Banque mondiale, le revenu réel par habitant a progressé près de trois fois plus vite dans les pays en développement qui avaient abaissé leurs barrières commerciales (5 % par an) que dans les autres pays en développement (1,4 % par an) dans les années 1990.
 
En ce qui concerne la pauvreté, M. Xavier Sala-i-Martin, professeur d'économie à l'université Columbia de New York, fait observer que son taux a considérablement diminué à travers le monde au cours des trente dernières années. Il estime que le monde comptait en 2000 entre 250 millions et 500 millions de pauvres de moins qu'en 1970 et que l'inégalité des revenus s'est réduite dans les années 1980 et 1990. La Chine, par exemple, s'est résolument employée à ouvrir son marché et à accroître ses échanges, ce qui a permis à plus de 250 millions de personnes de sortir de l'ornière de la pauvreté. Le Chili, qui a lui aussi activement ouvert son marché aux échanges et au commerce, a diminué de plus de moitié son taux de pauvreté, lequel est passé de 46 % en 1987 à près de 18 % en 2004. En Afrique subsaharienne, par contre, les pays commencent seulement à ouvrir leur marché et à accroître leurs échanges d'une manière qui laisse entrevoir le recul de la pauvreté. Selon des études de la Banque mondiale et de l'Institut Peterson d'économie internationale, la libéralisation mondiale des échanges pourrait permettre à des dizaines de millions de personnes supplémentaires d'échapper à la pauvreté et injecter 200 milliards de dollars par an dans l'économie des pays en développement. Toutefois, pour que ces pays tirent pleinement parti des gains de la libéralisation, la réforme du commerce doit s'accompagner de réformes au niveau national, d'une aide et d'un renforcement des capacités.
 
S'agissant du renforcement des capacités commerciales, les États-Unis attachent un caractère prioritaire à la nécessité de fournir aux pays en développement les outils dont ils ont besoin pour tirer parti du système commercial mondial. Ils sont le pays qui fournit le plus d'aide en rapport avec le commerce, ce qui comprend l'infrastructure matérielle connexe. De 2001 à 2006, ils ont accordé à ce titre plus de 5,6 milliards de dollars sous forme de dons.

La libéralisation et le développement
Les pays en développement pourraient bien être les plus gros bénéficiaires de la libéralisation accrue des échanges dans les secteurs de l'agriculture, des produits industriels et des services, dans le cadre du cycle de Doha.
 
L'agriculture : plus de 70 % des habitants pauvres des pays en développement vivent en milieu rural. Les études de la Banque mondiale et de l'Organisation de coopération et de développement économiques concordent : ce que les pays industriels peuvent faire de mieux pour venir en aide aux pays en développement, c'est d'abaisser considérablement leurs droits de douane. La suppression des distorsions agricoles tant par les pays industriels que par les pays en développement aurait pour effet d'apporter à ces derniers près des deux tiers (63 %) des gains potentiels de la libéralisation. Des études de la Banque mondiale indiquent que 93 % des gains qui découleraient de la suppression des effets de distorsion sur le commerce mondial des produits agricoles proviendraient de l'abaissement des droits à l'importation, tandis que 2 % des gains seraient liés à la diminution des subventions à l'exportation et 5 % à la réduction des aides intérieures. Pratiquement tous les avantages que les pays en développement en retireraient seraient imputables à l'abrogation des droits de douane à l'importation.
 
Les biens : selon la Banque mondiale, environ la moitié des gains économiques mondiaux qui découleraient de la libéralisation des échanges feraient le jeu des pays en développement. On estime à 142 milliards de dollars, soit 49 % des gains mondiaux, l'augmentation du revenu annuel de ces derniers d'ici à 2015. Si l'on tient compte des changements dynamiques qui surviendraient dans ces pays, cette augmentation annuelle pourrait se chiffrer à 259 milliards de dollars, soit 56 % des gains mondiaux. Les barrières commerciales sont plus élevées dans les pays en développement que dans les pays industriels. Le Fonds monétaire international fait observer que les restrictions commerciales imposées par les premiers sont quatre fois plus importantes que celles des pays à revenu élevé. Comme environ 70 % des droits de douane perçus sur les biens échangés par les pays en développement sont payés à d'autres pays en développement, les pays à faible et à moyen revenu gagneraient à supprimer leurs propres barrières et à stimuler encore davantage le commerce Sud-Sud.
 
Les services : de nos jours, le secteur tertiaire constitue la principale source d'emplois dans les pays en développement ; il assure plus de 50 % des emplois en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Asie de l'Est. L'avenir des pays en développement réside dans le secteur des services parce qu'il s'agit non seulement de la composante de leur production économique totale qui se développe le plus rapidement, mais aussi de la plus forte composante des investissements directs étrangers. Les services forment plus de 60 % de ces investissements dans le monde, soit 5,9 billions de dollars en 2004 contre 870 milliards de dollars en 1990. Comme les obstacles au commerce des services sont généralisés, il y a gros à gagner en les démantelant. Par exemple, un rapport récent de la Banque mondiale indique que les pays dont le secteur des services financiers est ouvert ont eu un taux de croissance supérieur de 1 % à celui des autres pays. Selon les estimations d'une étude de l'université du Michigan, la libéralisation des services produirait à l'échelle mondiale plus des deux tiers des gains en bien-être social provenant de la disparition des barrières commerciales.
 
Le commerce et l'environnement
La libéralisation des échanges peut et doit accompagner le développement durable. Dans l'ensemble, les pays relativement riches ont tendance à consacrer une plus grande part de leurs ressources à la préservation de l'environnement. À l'OMC, le cycle de Doha laisse entrevoir des situations où tout le monde sera gagnant dans le contexte du commerce et de l'environnement et dans lesquelles la libéralisation produira des résultats positifs pour l'environnement. Par exemple, un grand nombre d'organisations non gouvernementales réputées dans le domaine de la défense de l'environnement, tels Oceana et le Fonds mondial de la nature, appuient les efforts qui sont déployés par les ministres du commerce dans le cadre des pourparlers de Doha en vue de mettre fin aux subventions destinées aux pêcheurs qui sont à l'origine de la surexploitation des ressources halieutiques et de l'appauvrissement des stocks de poissons. En outre, la libéralisation du commerce des biens et des services liés à l'environnement est à même de promouvoir les objectifs du développement durable parce qu'elle accroît l'accès aux technologies environnementales clés dont elle diminue aussi le coût : c'est vrai, par exemple, dans le domaine de la gestion des eaux usées, de la gestion des déchets solides et dangereux, de l'assainissement des sols et de l'eau, de la protection de l'air et de la production d'énergie renouvelable.

La voie de la sagesse
Qu'ils soient industriels ou en développement, les pays sont tous à la croisée des chemins quand il s'agit de déterminer la direction à donner à leur politique commerciale. Dans une économie mondiale en mutation rapide, les dirigeants politiques pourraient être tentés de protéger le marché intérieur de leur pays contre la concurrence et d'ériger de nouvelles barrières qui font le jeu d'un groupe relativement petit au détriment de la vaste majorité des producteurs, des travailleurs et des consommateurs. La théorie et les observations empiriques plaident pour une voie plus sage. L'ouverture aux échanges demeure le fondement de la croissance économique, de la prospérité, du relèvement du niveau de vie et de l'amélioration du quotidien de millions d'habitants de la planète.
 
Les États-Unis sont prêts à démanteler les obstacles qui persistent quand les autres pays agiront dans le même sens, ce qui créera de nouveaux mouvements commerciaux dont les avantages profiteront aux entreprises, grandes et petites, aux travailleurs, aux agriculteurs et à l'ensemble des ménages. Les gains qui découlent des échanges n'ont pas encore atteint des centaines de millions de personnes qui recherchent une plus grande liberté, des occasions de réussir et des moyens d'échapper à la pauvreté : c'est dire l'impérieuse nécessité qu'il y a d'élargir l'accès aux marchés à l'étranger.

Pendant ce temps en France, nous venons de rentrer dans la politique du ni ni...
 
 2007


Commerce

De Wikiberal
 
Le commerce désigne l'échange de biens et de services entre deux partenaires en contrepartie d'une somme d'argent (le « prix »). Dans cette opération, le vendeur fournit le bien ou le service à l'acheteur qui lui paye le prix en contrepartie. Le développement du commerce a renforcé la nécessité de régler les différends entre co-échangeurs. Les contrats privés sont passés sous l'autorité de l'Etat, transformant le Droit privé en bien public, par l'intermédiaire de la justice. Cependant, la résurgence des idées libertariennes prolifiques durant ces trente dernières années et la mise en cause des fonctions régaliennes de l'Etat posent la question de l'ontologie de la loi Privée.
D'après Hayek, la première forme connue de commerce serait née à Çaytal Huyuk, en Anatolie, bien avant l’ère antique, près de 2 900 ans avant JC.

Commerces illégaux

Le libertarianisme remet en question les interdictions étatiques de certains commerces, notamment les suivants :
En effet, dès qu'il y a consentement entre vendeur et acheteur et absence de coercition, l’État ne devrait pas intervenir. Son intervention pour punir ces "crimes" sans victimes n'aboutit qu'à une violence contre les individus et un gâchis de ressources. L'illégalité de ces commerces ne mène jamais à leur disparition (car la demande ne disparaît jamais), mais bien plutôt à l'apparition de trafics très fructueux : effet pervers du paternalisme d’État, tout se passe comme si la prohibition servait les intérêts des trafiquants et augmentait leurs bénéfices. 

Libre-échange

De Wikiberal
 
Le libre-échange désigne un système de commerce international reposant sur l'absence de barrières tarifaires et non tarifaires à la libre circulation des produits, des services, des travailleurs (ce qui implique une absence de régulation en matière d'immigration), des capitaux. « Laissez faire, laissez passer » était déjà la devise des physiocrates français au XVIIIe siècle. 

Le libre-échange favorise le développement économique général et permet d'obtenir une meilleure efficacité en permettant une utilisation optimale des facteurs de production par la spécialisation géographique de chaque pays et région (loi des avantages comparatifs). De même, il est aussi un puissant facteur de paix entre les pays et les peuples[1].
Pourquoi les libéraux exigent-ils le libre-échange ? Par respect du droit de propriété, de chaque personne comme de chaque entreprise. En effet, la liberté des échanges n’est qu’une des formes de la propriété : c’est le droit de chacun de disposer du fruit de son activité. A l'inverse, les mêmes qui demandent la mise en place de toutes sortes d'entraves fiscales ou réglementaires sont les premiers qui s'insurgeraient si on prétendait les empêcher de jouir de leur propriété individuelle. En bons égoïstes, ils réclament pour les autres ce qu'ils n'accepteraient pas pour eux.
Pour Frédéric Bastiat le libre-échange est au fondement de la science économique et de la vie sociale. Sa défense du libre-échange a un double fondement :
Dans son texte « Immense découverte » (Sophismes économiques), Frédéric Bastiat démontre la contradiction qu'il y a à construire des chemins de fer pour faciliter les échanges entre les pays en réduisant les obstacles naturels, tout en dressant des obstacles artificiels aux frontières, avec les contrôles douaniers. Il explique que le protectionnisme consiste uniquement à protéger certains producteurs aux dépens de l'ensemble des consommateurs. Dans le texte « Réciprocité » (Sophismes économiques), il montre qu'il est de l'intérêt d'un pays de libéraliser son commerce, quand bien même les autres pays ne le feraient pas.
On pourrait penser que le libre-échange est la règle en matière de commerce international, et qu'il se met en place aisément en supprimant les règlementations protectionnistes. C'est l'inverse qui se produit : le protectionnisme est la règle, et les "accords de libre-échange" ne consistent en général qu'en une liste d'exceptions aux régulations protectionnistes. Par exemple l'accord de libre-échange entre la Suisse et la Chine signé en 2013 compte plus de 1100 pages ! 

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