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décembre 07, 2025

Le grand voyage des idées politiques - Gauche libérale !

Comment des notions nées à gauche ou à droite se sont retrouvées de l’autre côté du paysage politique. De la Révolution française à nos jours, la carte idéologique des valeurs a souvent été rebattue quand elle ne s'est pas tout simplement inversée.

Nationalisme Égalité en droit
Individualisme Égalité de fait
Collectivisme Protectionnisme
Progressisme Écologie
Cosmopolitisme Religion
Conservatisme Travail
Mérite Puritanisme

 


Nationalisme

À la Révolution française, le nationalisme est une idée de gauche.
Le peuple se libère du roi, forme une nation souveraine. C’est le peuple qui se « réuni en nation » pour fonder la légitimité politique. Le nationalisme y désigne le mécanisme de réunion du peuple autour d’un idéal de liberté individuelle.
Un siècle et demi plus tard, le nationalisme est rejeté par la gauche et par le gaullisme au nom d’un internationalisme bienveillant. « Le patriotisme, c'est aimer son pays. Le nationalisme, c'est détester celui des autres » (de Gaulle). « Le patriotisme, c'est l'amour des siens. Le nationalisme, c'est la haine des autres » (Romain Gary).
Le nationalisme devient pour la gauche un marqueur de droite associé aux notions d’enracinement, de protection et de devoir. Le terme est aujourd’hui approprié par la droite mais certaines de ses composantes extrêmes le rejettent toujours pour lui préférer le patriotisme qui lui, n’a jamais été connoté à gauche.
 

Individualisme

L’individualisme naît à gauche : c’est l’émancipation de l’individu face aux ordres, aux traditions, à l’Église, l’homme libre et éclairé, maître de son destin.
Aujourd’hui, c’est la droite (au moins libérale) qui le revendique : réussite personnelle, liberté de choix, responsabilité individuelle.
La gauche, elle, dénonce désormais ses excès au nom du bien collectif et de l’intérêt général en oubliant son attachement passé à l'émancipation individuelle.
 

Collectivisme

À l’origine, la collectivité est de droite : famille, clan, religion, ordre social, corporations.
La gauche révolutionnaire combat ces appartenances au nom de l’émancipation individuelle.
Puis, au XIXe siècle, le collectivisme envahit progressivement la gauche jusque là libérale avec la montée du socialisme : propriété collective, adhésion imposée à l’idéal révolutionnaire, valeurs universelles d’une société sans classes, sortie de l’histoire.
Si le collectivisme est aujourd’hui une valeur phare de la gauche socialisante, les valeurs du collectivisme de droite n’ont pas disparues et retrouvent même un regain de vigueur avec les notions d’appartenance civilisationnelles et religieuses.
Seule une petite minorité libérale résiste.
 

Progressisme

Le progrès est un grand marqueur de la gauche aux XIXe et XXe siècle.
La science, la technique et la raison servent la marche en avant de l’humanité et bousculent l’ordre établi conservateur.
Mais dans la seconde moitié du XXe siècle, les penseurs postmodernes remettent cela en cause. Le progrès devient suspect : la science serait une idéologie comme une autre.
La méfiance envers le progrès est accentuée par l’adhésion de la gauche à l’écologie politique.
La droite en profite pour s’approprier le progrès, la modernité, la technologie, et en est devenue aujourd’hui la meilleure représentante.
 

Cosmopolitisme

Longtemps réservé aux élites de droite — aristocrates, diplomates, marchands, intellectuels — le cosmopolitisme devient au XIXe siècle une valeur de gauche avec Marx et l’internationalisme : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ».
En ce début de XXIe siècle, il est devenu sélectif à gauche : oui aux migrations entrantes mais méfiance envers les expatriés, traîtres à la nation.
 

Conservatisme

Le conservatisme : mot honni de la gauche révolutionnaire.
Pourtant, il revient en grâce à gauche avec l’écologie, les terroirs, le local, la lenteur, l’authentique.
La gauche défend aujourd’hui ce que la droite n’a jamais cessé d’aimer : la préservation. Conservatisme vert, contre modernité libérale.
 

Mérite

Bien présent à droite, le mérite était dans l’ancien régime une des conditions de l’anoblissement. Mais l’hérédité des titres l’a transformé en privilèges de naissance.
Avec son mot d’ordre « La carrière ouverte aux talents », la gauche révolutionnaire fait du mérite une valeur phare de la république.
Aujourd’hui, la gauche critique le mérite comme justification des inégalités.
La réussite devient suspecte ; l’échec, une preuve d’injustice. La notion de « justice sociale » désigne des coupables et des victimes.
Le mérite est clairement redevenu une valeur de droite étendue à l’ensemble de la société sous l’action de la gauche.
 

Égalité en droit

L’égalité devant la loi est une grande conquête de la gauche révolutionnaire. Plus de castes, plus de privilèges et l’égalité des chances.
Après s’y être opposée : privilèges, suffrage censitaire, la droite finit par se rallier à ce nouveau concept.
Mais à partir du milieu du XXe, la gauche socialiste conteste l’égalité de droit pour corriger les inégalités de fait. Au XXIe siècle la discrimination positive parachève le divorce de la gauche avec l’égalité en droit.
L’égalité des droits cède donc le pas à l’équité des résultats à gauche tandis que la droite lui reste fidèle et l’utilise comme rempart contre l’interventionnisme redistributeur.


 


Égalité de fait

Ignorée par la gauche de 1789 et de la première partie du XIXe siècle qui récompense le talent et le mérite, l’égalité de fait est également ignorée par la droite.
La gauche, libérale jusqu’à la fin du XIXe, se fait socialiste, puis communiste. L’égalité de conditions devient centrale avec Marx : « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins. »
La voie discordante de John Rawls tentera de rétablir l’inégalité de fait à gauche dans les années 1970, sans succès.
Au cours du XXe siècle la droite sociale chrétienne tolère de moins en moins les inégalités de fait les plus flagrantes.
 

Protectionnisme

Le protectionnisme est une doctrine typiquement de droite au XIXe siècle, attachée à la patrie et à l’industrie. La gauche libérale la combat tout au long de cette période et jusqu’au début du XXe siècle.
Fin XIXe, la gauche socialiste l’introduit dans son camp pour protéger les ouvriers.
Au XXIe siècle, la tendance s’accentue : localisme, relocalisation, circuits courts ; le protectionnisme devient une revendication de gauche tout en restant réclamé par une partie de la droite.
 

Écologie

L’écologie naît à l’extrême droite au XIXe siècle en Allemagne.
Vision organiciste, nostalgie du sol et du sang, refus du cosmopolitisme, xénophobie.
À partir des années 1970, l’écologie politique migre à gauche : critique du capitalisme, défense des communs, altermondialisme, décroissantisme. Aujourd’hui, elle est devenue un marqueur conservateur de la gauche.
La droite, devenue progressiste, est plus méfiante à son égard mais ne la rejette pas en tant que science.
 

Religion

La religion a longtemps été le bastion de la droite et l’adversaire de la gauche républicaine et laïque.
Une première brèche est ouverte dans la 2e moitié du XXe siècle avec le ralliement de chrétiens au socialisme.
Mais au XXIe siècle, la gauche redécouvre la religion sous un autre angle : relativisme culturel, défense des minorités, respect des croyances. Son adhésion à l’écologie comprend également une composante religieuse panthéiste qui attribue des vertus à une nature déifiée.
La droite reste attachée à la foi pour d’autres raisons : héritage, tradition, identité.
 

Travail

Travail : totalement méprisé dans les valeurs de la droite avant la révolution – on ne travaille pas, on « exerce » ses talents innés- , le travail revient progressivement en grâce au sein de la droite au cours du XIXe siècle. Il incarne aujourd’hui pour elle l’effort qui doit être récompensé.
La gauche, avec Marx, en fait le pilier de la valeur et veut le soustraire à l’exploitation capitaliste. Passée par l’exaltation du stakhanovisme au milieu du XXe siècle, la gauche est devenue plus méfiante à son égard. Difficile pour elle de concilier les aides sociales et la rémunération due au travail.
Au sein des libéraux, passés de gauche au XIXe à droite au XXe, le travail est une notion respectable mais ne peut servir d’étalon à la valeur, qui se crée uniquement lors de l’échange.
 

Puritanisme

Contrairement aux idées reçues le puritanisme est d’abord né à gauche. Si on admet l’anachronisme, le protestantisme rigoriste qui rejette la hiérarchie et les ors de l’Église, peut être assimilé à la gauche. Cette quête de pureté intransigeante se retrouve à la révolution française dans le culte de l’être suprême. La bourgeoisie montante - à gauche début XIXe - moralise les mœurs, codifie le travail, la famille, la respectabilité. Elle emportera ces valeurs à droite lorsqu’elle sera chassée de la gauche par la marée socialiste.
Après avoir déserté la gauche durant la deuxième moitié du XXe siècle, le puritanisme y revient au XXIe : contrôle du langage, morale de la faute, surveillance des comportements, voile islamique, « cancel » culture.
La droite du XIXᵉ siècle, héritière de la noblesse et de l’église, est jouisseuse, mondaine, attachée à la fête, à l’apparat, à la tradition. Ce n’est qu’après 1945 (et surtout après 1968) que le puritanisme devient de droite en réaction à la libération sexuelle à l’individualisme hédoniste et à la perte des sens civique et religieux.
Il est aujourd’hui partagé entre la droite et la gauche.

Alain Cohen-Dumouchel est ingénieur et entrepreneur dans le domaine IT. Il anime le site www.gaucheliberale.org. Ancien conseiller national d'Alternative Libérale, passionné de philosophie politique, il est convaincu que la pensée libérale doit retrouver sa place à gauche.

https://www.gaucheliberale.org/post/2025/12/03/Le-grand-voyage-des-id%C3%A9es-politiques 


Gauche libérale

La Gauche libérale est une association qui vise à incarner le courant des libéraux de gauche dans le paysage politique français. Ses membres fondateurs sont pour l'essentiel des transfuges d'Alternative libérale, autour de David Poryngier. Celui-ci dit, à propos d'Alternative libérale :

Il n'y a pourtant pas grand-chose de commun entre des contribuables en colère, dont la seule préoccupation est de payer moins d'impôts, et d'authentiques progressistes attachés aux libertés individuelles, voire très en avance sur une grande partie de la gauche sur des thèmes comme la légalisation du cannabis, l'adoption par les couples homosexuels, l'immigration ou la mise en place d'un revenu universel
Nous ne voulons surtout pas nous retrouver dans une posture caricaturalement libérale-libertaire, qui ferait de nous des gens de droite au plan économique et de gauche sur les questions sociétales. Nous avons au contraire des points de vue assez radicaux à exposer sur la crise financière, le système bancaire, les oligopoles industriels, les relations entre le pouvoir et certains grands groupes, voire les paradis fiscaux qui ne sont que rarement exposés. C'est peut-être le moment de le faire…

Manifeste

Les valeurs de la gauche : égalité des chances, laïcité, solidarité et accès au travail sans le boulet de l'économie et de la morale socialiste-communiste.

Une démocratie qui repose sur la liberté et sur la tolérance. Une pratique politique dans laquelle on ne prétend pas gouverner au nom de Sa Morale, encore moins au nom de La Morale, mais dans laquelle on essaye de limiter, autant que faire se peut, la dictature de la majorité. Un État recentré sur ses fonctions les plus essentielles. Un État fort et sûr, garant des libertés individuelles et capable de faire appliquer la loi sans faiblesse ni compromission.

La réforme en profondeur de notre société pour, dans tous les domaines, aller vers une économie de marché, valoriser la prise de responsabilité et le goût d'entreprendre.

Pourquoi la gauche serait-elle indéfiniment prisonnière du modèle économique dit socialiste au sens large ? Les idées de gauche : tolérance, progrès, solidarité, égalité des chances, laïcité doivent elles rester accrochées à un modèle économique et social qui n'a jamais fonctionné correctement, qui entraine inéluctablement la société vers l’appauvrissement et la restriction des libertés individuelles, quand ce n'est pas la misère les épurations politiques, la dictature puis le totalitarisme ?

Pourquoi la droite, dans le but louable de défendre le dynamisme économique et la création de richesse devrait-elle hériter de toutes les valeurs réactionnaires et passéistes qui y sont traditionnellement associées : immobilisme culturel, rejet des immigrés, affairisme, refus de partage du travail, rigidité des valeurs morales ?

Gauche libérale défend des idées de gauche, progressistes et modernes, applicables dans le cadre d'une éthique libérale et d'une économie de marché. Rien ne sert de se voiler la face. C'est bien le modèle libéral qui est le plus efficace, qui se marie au mieux avec la démocratie, qui génère le dynamisme économique et une amélioration des conditions matérielles.

La droite libérale n'a jamais réussi à faire prospérer le modèle libéral. La théorie libérale de droite, si éloignée des conservatismes et si solide soit-elle, n'a pu dissiper le malentendu de la loi de la jungle et du chacun pour soi, que ses adversaires lui opposent à tort. Contrairement aux affirmations de la droite libérale, ce modèle ne se régule pas toujours de lui-même. Pour éviter ses dérives : enrichissement excessif de quelques-uns au détriment des autres, création de monopoles, ententes illicites, il faut des interventions intelligentes et limitées mais fermes. L'État doit veiller au libre fonctionnement des marchés. Il ne doit intervenir que pour briser les monopoles, et pour s'assurer du libre accès de tous aux marchés (et non pas au Marché).

Le laissez faire des libéraux classiques doit être complété par la création artificielle de marchés destinés à résoudre des problèmes de société. Le marché ne résoudra pas seul les problèmes d'environnement, mais on peut résoudre les problèmes d'environnement avec une mécanique apparentée au marché.

Au lieu de créer des monstres monolithiques et étatiques pour affronter chaque problème (chomage, logement, intégration, enseignement), il faut créer des marchés, au besoin aidés par l'État mais ouverts à tous, entreprises, associations, individus, sans clientélisme ni favoritisme. Il est temps pour la gauche progressiste d'admettre les erreurs du passé et d'arrêter de mentir par orgueil. L'étatisme, le dirigisme, l'interventionnisme sont devenus des valeurs rétrogrades et passéistes qui sont d'ailleurs largement partagées par la gauche et la droite. Gauche libérale se veut le porte-parole d'une gauche honnête, généreuse et dynamique. Elle rejette la gauche revendicative devenue synonyme d'immobilisme, de défense des avantages acquis de protectionnisme économique et culturel.

Liens externes

 https://www.wikiberal.org/wiki/Gauche_lib%C3%A9rale

septembre 20, 2025

Israël: pourquoi il n’y aura pas d’État "palestinien" & Histoire Israël !!

La « clause des juifs » de l’ONU, ou pourquoi il n’y aura pas d’État palestinien

 
Alors que l’Espagne, l’Irlande et d’autres disent qu’ils vont reconnaître un État palestinien, et que l’ONU vient d’en débattre, vous vous demandez : 
 
 Pourquoi l’ONU ne crée pas un État palestinien ? 
C’est parce que la résolution 80 de sa Charte le lui interdit. 
 
 
 
Depuis tant d’années qu’ils le réclament, qu’est-ce qui empêche l’Union européenne, les États-Unis et l’ONU de créer l’État palestinien dont ils rêvent ? 
Tout simplement, c’est le droit international qui le leur interdit. S’ils avaient le pouvoir de le faire, il y a bien longtemps que l’État palestinien existerait. 
 
 Alors, qui peut créer cet État ? Un vote unanime du Conseil de sécurité de l’ONU ? 
 Non. 
 
L’Assemblée générale de l’ONU en réunion plénière ? 
Pas plus. La seule entité qui dispose du droit de créer l’État palestinien, selon le droit international, c’est Israël, et uniquement Israël. Plus précisément, c’est la résolution 80 de la Charte de l’ONU*, le document qui a créé l’ONU en 1948, qui lui interdit d’approuver la demande de l’Autorité palestinienne et de l’OLP, ou de qui que ce soit d’autre. C’est pourquoi l’ONU et les États européens font pression sur l’État juif, au lieu de se réunir et d’établir un État palestinien sur la rive occidentale du Jourdain et à Gaza. Lorsque cette résolution 80 fut votée, elle fut officieusement appelée « la clause des juifs », car (entre autres) elle conservait intacts tous les droits accordés aux Juifs dans le Mandat britannique pour la Palestine de la Société des Nations, même après l’expiration dudit mandat les 14/15 mai 1948.
 
De quoi s’agit-il ? 
 La Charte des Nations Unies est un traité international. La résolution 80, comme tous les autres articles de cette charte, est une des composantes du droit international. Appliquée au cas de la Palestine, la résolution 80 explique que les Droits qui ont été donnés aux Juifs sur la terre d’Israël ne peuvent être modifiés que si un accord est passé entre les États ou parties concernées. L’ONU aurait pu créer l’État palestinien En vertu du chapitre 12 de la Charte, l’ONU avait une fenêtre de trois ans pour créer un autre État en Palestine : entre le 24 octobre 1945 (date où la Charte des Nations Unies est entrée en vigueur) et le 14/15 mai 1948, date où le mandat britannique sur la Palestine expirait et que l’État d’Israël a été proclamé. 
L’ONU n’a rien fait. Aucun nouvel accord n’a été passé pendant ces trois ans. Les droits donnés aux juifs dans le mandat britannique sur la Palestine ont alors eu force exécutoire. Depuis, l’ONU est bloquée par cette résolution 80 – son article de sa charte. Et elle ne peut ni annuler ni modifier les droits donnés aux juifs. L’ONU n’a plus aucune possibilité de transférer une partie des Droits qui ont été donnés au peuple juif sur la Palestine à une entité non-juive, l’Autorité palestinienne, l’OLP ou qui que ce soit d’autre. 
 
Ça, chers amis, c’est ce que dit le droit international. Et tous les juristes de l’ONU le savent, tous les spécialistes du droit international le savent, ils butent tous sur cette résolution incontournable, mais personne n’en parle. C’est un grand tabou, qui déclencherait des émeutes au sein même de l’ONU s’il était dévoilé. Cela n’empêche évidemment pas la propagande, et vous entendez régulièrement les médias parler de « violation par Israël du droit international ». 
 Pas besoin de vous faire un dessin, vous vous doutez bien que les journalistes n’ont aucune connaissance du droit international : ils se contentent de répéter ce que disent les diplomates. Pour aller plus loin Article 6 du Mandat : le droit pour les juifs d’« immigrer librement sur la terre d’Israël et d’y établir des colonies de peuplement » Il reconnaît aux Juifs : “le droit d’immigrer librement sur la terre d’Israël et d’y établir des colonies de peuplement ». Sous le mandat britannique, toute la Palestine était réservée à l’établissement du foyer national juif et du futur État juif indépendant, en confirmation de ce qui avait été décidé lors de la conférence de paix de San-Remo en avril 1920. 
 
L’ONU n’a pas le pouvoir de créer d’État. Il est important de rappeler qu’aucun article de la Charte des Nations Unies ne donne ni au Conseil de sécurité, ni à l’Assemblée générale, ni au Conseil de tutelle, le pouvoir de créer d’État indépendant. Si ce pouvoir avait existé, l’ONU aurait un pouvoir législatif universel qui pourrait faire ou défaire les États par sa propre volonté, et elle ne s’est pas donné ce droit afin d’éviter de mettre en péril l’ordre mondial. 
 
L’ONU n’a aucun pouvoir légal pour créer un État, car elle ne peut pas non plus confisquer une partie du territoire d’un autre État, que ce soit Israël ou autre. Article 80 de la Charte des Nations Unies : 
 
 Sauf ce qui peut être convenu dans des accords individuels de tutelle, conclus en vertu des articles 77, 79 et 81, plaçant chaque territoire sous le régime de la tutelle, et jusqu’à ce que ces accords aient été conclus, aucune disposition du présent chapitre ne pourra être interprétée comme modifiant de quelque manière que ce soit les droits d’un État ou d’un peuple, ou les termes d’instruments internationaux existants auxquels des Membres des Nations Unies peuvent respectivement être parties. 
 
(Except as may be agreed upon in individual trusteeship agreements, made under Articles 77, 79 and 81, placing each territory under the trusteeship system, and until such agreements have been concluded, nothing in this Chapter shall be construed in or of itself to alter in any manner the rights whatsoever of any states or any peoples or the terms of existing international instruments to which Members of the United Nations may respectively be parties). 
 
Le paragraphe 1 du présent article ne doit pas être interprété comme un motif de retard ou d’ajournement de la négociation et de la conclusion d’accords de mise sous tutelle des territoires sous mandat et d’autres territoires, comme prévu à l’article 77.
 
Par Jean-Patrick Grumberg 
 
Par ailleurs, Les palestiniens qui ont démocratiquement élu le Hamas en 2005 ne veulent pas non plus de 2 états, voir ci-dessous le vote:
 
 
Nawaf Salam, président de la Cour de justice en 2024 et actuellement Premier ministre d'un État en guerre avec Israël, a émis une décision qui contredit tout ce qui a été écrit ici et a jugé nulle cette revendication ainsi que l'illégitimité des colonies en Cisjordanie. Argutie juridique qui est vraie et en vigueur mais l’ONU la ligue arabe et les pays tels que la France et ses alliés pro Palestine la contourneront pour faire reconnaitre internationalement ce "pays" et ce "peuple" de jordaniens en exil
 
 
 

 

Israël

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Israël, en forme longue l’État d’Israël, respectivement en hébreu יִשְׂרָאֵל Yisrā'el et מְדִינַת יִשְׂרָאֵל Medīnat Yisra'el, en arabe إِسْرَائِيلُ Isrā'īl et دولة إسرائيل Dawlat Isrā'īl, est une démocratie de type parlementaire du Proche-Orient, située sur la côte orientale de la Méditerranée, géographiquement rattachée à l'Asie. Elle proclame son indépendance le 14 mai 1948, après le vote du Plan de partage de la Palestine par l’Organisation des Nations unies.

Histoire contemporaine succincte

  • 1917 : les Britanniques prennent le contrôle de la Palestine à la suite de la défaite de l’Empire ottoman lors de la Première Guerre mondiale
  • 2 novembre 1917 : la Déclaration Balfour, signée par Arthur Balfour (Foreign Secretary britannique) et adressée à lord Rothschild, en faveur de l'établissement en Palestine d'un foyer national juif, ouvre la voie à la création de l'État d'Israël
  • 3 janvier 1919 : accord Fayçal-Weizmann sur la Palestine, à l'occasion de la conférence de paix de Paris de 1919 ; cet accord devait entamer une coopération judéo-arabe pour le développement d'un foyer national juif dans la région de Palestine (alors occupée par le Royaume-Uni), mais suite au renversement de Fayçal après la guerre franco-syrienne de 1920, l'accord restera lettre morte
  • 19 avril 1943 : soulèvement du ghetto de Varsovie contre les forces d'occupation allemandes ; bien qu'équipées de chars, d'artillerie et de lance-flammes, la police allemande et les forces SS entrées dans le ghetto afin de reprendre les déportations rencontrent une très vive résistance ; ce n'est que le 16 mai que le soulèvement sera définitivement écrasé, avec le dynamitage de la grande synagogue de Varsovie
  • 29 novembre 1947 : l’ONU vote le Plan de Partage de la Palestine en un État juif et un État arabe
  • 14 mai 1948 : déclaration d'indépendance d'Israël, fin du mandat britannique sur la Palestine
  • 15 mai 1948 : début de la guerre israélo-arabe de 1948-1949 ; cette guerre civile entre les populations juives et arabes du pays se terminera par une prise de contrôle par les Israéliens de toute la Galilée, du sud-ouest de la Samarie, de la majeure partie de la zone côtière, de l'ouest de la Judée jusqu'au secteur de Jérusalem, et enfin du Néguev
  • 11 mai 1960 : capture du criminel de guerre nazi Adolf Eichmann par le Mossad à Bancalari, au nord de Buenos Aires, en Argentine
  • 1er juin 1962 : exécution du criminel nazi Adolf Eichmann dans la cour de la prison de Ramla
  • du lundi 5 juin au samedi 10 juin 1967 : guerre des Six Jours opposant Israël à l'Égypte, la Jordanie et la Syrie
  • 22 novembre 1967 : la Résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies propose un cadre pour le règlement du conflit israélo-arabe
  • 5 septembre 1972 : début du terrorisme moderne, avec en septembre la prise d'otages des Jeux olympiques de Munich (des membres de l'équipe olympique d'Israël sont pris en otage et assassinés par l'organisation palestinienne Septembre noir)

Une transition du socialisme au libéralisme

De 1948 jusqu'au début des années 1980, Israël fut gouverné par des socialistes. L’État s'est ensuite progressivement retiré de la vie économique et sociale. La situation sécuritaire, au lieu d'entraver le développement économique, favorisa une certaine croissance et le développement de techniques de pointe (cyber-sécurité, haute technologie, pharmacie). Les kibboutzim traditionnels ont été remis en question (faillites, privatisations).

Alors qu'il était autour de 4/10 dans les années 1970, l'indice de liberté économique (indice de l'Institut Fraser) dépasse 7/10 depuis les années 2000. Selon l'indice de liberté économique de la Heritage Foundation, Israël est classé parmi les pays libres économiquement (score de 70,5 sur 100 en 2016), devant la Belgique (68,8), l'Espagne (67,6) ou la France (62,5).

Y a-t-il une identité israélienne ?

Le paradoxe d'Israël est qu'il se définit originellement sur une base ethno-religieuse, comme État juif, ayant vocation à rassembler tous les juifs du monde (obtention aisée du passeport), alors qu'être juif en Israël n’implique pas de devoir respecter les commandements ni d'adopter les croyances juives : un juif qui cesse d’accomplir les devoirs religieux sans opter pour une autre croyance continue d’être considéré comme juif. On distingue aussi les judéo-israéliens des Israéliens non juifs (Palestino-Israéliens), qui n'ont pas exactement les mêmes droits (mariage, professions liées à la Défense, acquisitions de terres...). Bien qu'Israël soit un État laïc (pas de religion d'État), la législation reste influencée par la religion (mariage réglé selon des critères religieux), la finalité étant de conserver une identité nationale juive.

Les tentatives scientifiques de définition d'une identité juive ayant échoué (parmi les tentatives : empreinte digitale, ADN, critères culturels ou linguistiques), l'État s'en tient aux seuls critères religieux pour définir la nationalité israélienne : naissance de mère juive ou conversion selon les règles (pas de droit du sol). Il s'agit du seul cas dans le monde où la nationalité est aussi intimement liée à la religion.

Sionisme et libéralisme

Le sionisme désigne le droit pour Israël d’avoir un « État-nation » en « Terre d’Israël » (Eretz Israel), étendue géographique comprenant les anciens royaumes d’Israël et de Juda, berceau du peuple juif.

Le sionisme est à l'origine une idéologie politique fondée sur un sentiment national juif, prônant l'existence d'un centre territorial ou étatique peuplé par les Juifs en Terre d'Israël. Le mouvement sioniste est né en 1881 (premières organisations sionistes) et a abouti à un résultat concret en 1947 avec l'indépendance de l'État d'Israël, ce qui fait dire à certains que le sionisme est une idéologie dépassée ou caduque (post-sionisme).

Il n'y a pas de point de vue libéral unique sur le sionisme. Les opinions oscillent entre le soutien d'une légitimité du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et la critique du nationalisme comme forme coercitive du collectivisme.

Murray Rothbard considère que l'attitude du Royaume-Uni après la Première Guerre mondiale est la cause de tous les désordres survenus en Palestine au XXe siècle : elle a fait du sionisme une « idéologie de conquête » d'un pays déjà peuplé :

Le seul mouvement juif qui n'était pas justifié était le sionisme, un mouvement qui au début s'assimilait au territorialisme juif. Mais tandis que les territorialistes voulaient simplement préserver l'identité juive yiddish dans un pays neuf qui leur serait propre, le sionisme a commencé à insister pour obtenir une terre juive uniquement en Palestine. Le fait que la Palestine ne soit pas une terre vierge, mais était déjà occupée par des paysans arabes, n'importait pas pour les idéologues du sionisme. En outre, loin de vouloir préserver la culture yiddish du ghetto, les sionistes voulaient l'enterrer et lui substituer une nouvelle culture et une nouvelle langue basée sur une extension laïque artificielle de l'ancien hébreu religieux.[1]

Rothbard critique le point de vue d'Ayn Rand, qui approuvait le soutien américain à Israël et voyait dans les guerres du Proche-Orient une lutte entre « hommes civilisés » et « sauvages »[2].

Plusieurs auteurs, comme George Orwell, considèrent le sionisme comme l'expression d'une colonisation européenne des peuples d'Asie/Afrique.

Pour Ron Paul, au contraire, « il ne fait pas de doute qu'Israël peut historiquement revendiquer son territoire. La révolte de Bar Kochba en 135 av. J.-C. contre l'Empire romain a entraîné l'exil d'un grand nombre de Juifs de la région maintenant connue comme Israël. »[3]. Cependant Ron Paul, au nom du non-interventionnisme dans les affaires intérieures des pays étrangers, est favorable à l'arrêt de l'aide américaine à Israël et au retrait des États-Unis de la région du Moyen-Orient.

Stefan Molyneux[4] rappelle l'origine religieuse du sionisme (la nécessité du retour en Terre sainte), avant que celui-ci évolue ensuite vers un nationalisme laïc. Theodor Herzl, considéré comme le père du sionisme politique moderne, a proposé un compromis entre religieux (rabbins ardents à consolider une autorité perdue en Europe après les Lumières), socialistes (sionistes travaillistes) et capitalistes : un système capitaliste avec État-providence. Molyneux considère qu'Israël est proche d'une théocratie xénophobe, avec un fondamentalisme juif non visible depuis l'extérieur. Le projet sioniste estime nécessaire, pour disposer d'un État souverain, de déposséder les Arabes de Palestine, y compris en procédant à un nettoyage ethnique. Pour Molyneux, une solution rationnelle au conflit impliquerait un dépassement des nationalismes et des extrémismes religieux.

Les arguments avancés pour ou contre le sionisme sont souvent les suivants :

  • l'inexistence historique d'un peuple palestinien (Guy Millière[5]) / la recréation historique d'un peuple juif inventé (Shlomo Sand[6]) ;
  • l'occupation légitime d'une terre vierge auparavant inoccupée, pour constituer un foyer national juif / la réalité d'une terre qui comptait 400 000 habitants au début du XXe siècle, colonisée par les juifs européens aidés par les Européens et les Américains ;
  • un droit du peuple juif à disposer de lui-même / un projet sioniste judéo-chrétien millénariste (Philippe Simonnot).

Bibliographie

Notes et références


  1. Murray Rothbard, War Guilt in the Middle East, 1967.

  2. Murray Rothbard, Ayn Rand's monstrous views on the Middle East, 1971.

  3. "Zionism", Liberty Defined.

  4. Icone Cinéma recentrée.png [video]The Truth About Israel and Palestine

  5. Guy Millière, Comment le peuple palestinien fut inventé, éd. David Reinharc, 2011

    1. Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé, éditions Fayard,‎ 2008.

    Voir aussi

    Citations

    • Tout le problème des Juifs n’existe que dans les limites des États nationaux, en ce sens que là, leur activité et leur intelligence supérieure, le capital d’esprit et de volonté qu’ils ont longuement amassé de génération en génération à l’école du malheur, doit arriver à prédominer généralement dans une mesure qui éveille l’envie et la haine, si bien que dans presque toutes les nations d’à présent — et cela d’autant plus qu’elles se donnent plus des airs de nationalisme — se propage cette impertinence de la presse qui consiste à mener les Juifs à l’abattoir comme les boucs émissaires de tous les maux possibles publics et privés. Dès qu’il n’est plus question de conserver ou d’établir des nations, mais de produire et d’élever une race mêlée d’Européens aussi forte que possible, le Juif est un ingrédient aussi utile et aussi désirable qu’aucun autre reliquat national. (Friedrich Nietzsche, Humain, trop humain)
    • Le sionisme repose sur l'indépendance et sur l'autonomie. (...) Étant un non-interventionniste, je crois que nous ne devrions pas dire à Israël ce qu'ils doivent faire. Ils devraient décider eux-mêmes où sont leurs frontières. (Ron Paul, 2011)
    • L'antisémitisme est le socialisme des imbéciles. (August Bebel)
    • La prétention du sionisme à ressusciter l’hébreu antique et la culture du « peuple biblique » relève de la quête mythique de références nationales inculquées à des générations d’Israéliens et de sionistes, dans le monde. (...) Face au chariot plein de la religion juive, celui du judaïsme laïc était vide, et il l’est resté. Plus on creuse la question, plus on reconnaît qu’il n’existe pas de bagage culturel juif autre que religieux. C’est une des contradictions profondes du sionisme, et la raison de son obséquiosité historique constante vis-à-vis de l’univers de la tradition. (...) Les fondements de la création de l’État d’Israël ont été posés pour l’essentiel par des socialistes nationaux d’Europe de l’Est. Laïcs, ils s’étaient rebellés contre le judaïsme mais avaient dû néanmoins adopter d’emblée des marqueurs centraux de la tradition religieuse, dont l’éthique communautaire juive qui lui est intrinsèque. Ces marqueurs étaient admis par tous les courants du sionisme, de gauche comme de droite. Les causes complexes de ce phénomène idéologique et mental sont ancrées dans les caractéristiques et les finalités du sionisme, de la fin du XIXe siècle à nos jours. (Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé, 2008)
    • Il m’aurait semblé plus avisé de fonder une patrie juive sur un sol historiquement non chargé ; certes, je sais que, pour un dessein aussi rationnel, jamais on n’aurait pu susciter l’exaltation des masses ni la coopération des riches. Je concède aussi, avec regret, que le fanatisme peu réaliste de nos compatriotes porte sa part de responsabilité dans l’éveil de la méfiance des Arabes. Je ne peux éprouver la moindre sympathie pour une piété mal interprétée qui fait d’un morceau de mur d’Hérode une relique nationale et, à cause d’elle, défie les sentiments des habitants du pays. (Sigmund Freud, lettre à Chaim Koffler, datée du 26 février 1930)
    • Les Juifs ne sont pas un peuple mais un destin. (Cioran)
    • La paix s'installera le jour où les Arabes aimeront leurs enfants plus qu'ils nous haïssent. (Golda Meir)

    Liens externes



 Du côté de Macron !


Amis juif prenez des cours de sionisme 😂
«Il est faux de dire que cette reconnaissance légitime le Hamas», répète à l'envi la diplomatie française. → https://l.lefigaro.fr/inF
Le chef de l’État a multiplié ces derniers jours les rencontres avec des représentants d’une communauté qui se détourne de lui. → https://l.lefigaro.fr/DwT

 



« Certains des pays confirmés qui ont quitté le pays lors du discours prononcé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devant l’Assemblée générale des Nations unies le 26 septembre 2025, y compris l’Égypte, la Norvège et le Qatar. Voilà pour les accords d'Abraham.
« Certains des pays confirmés qui ont quitté le pays lors du discours prononcé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devant l’Assemblée générale des Nations unies le 26 septembre 2025, y compris l’Égypte, la Norvège et le Qatar. Voilà pour les accords d'Abraham.
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Le débrayage a été coordonné à l'avance par la mission de l'Autorité palestinienne auprès de l'ONU, qui a exhorté les dirigeants à protester contre la politique de Netanyahou dans le contexte du conflit à Gaza. »
Jean Robert Ghénassia
 
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