Affichage des articles dont le libellé est Reconquête. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Reconquête. Afficher tous les articles

novembre 10, 2025

Visions avec Sarah Knafo: Budget 2026 et Présidentielle 2027 ?

"Sarah Knafo, née le 24 avril 1993 issue d'une famille de juifs marocains émigrés en France en 1967, fille d'un ingénieur et d'une mère au foyer, a vite visé les sommets. 

Ses études forment un itinéraire élitiste bien huilé, du genre à empiler les diplômes : licence d'économie à la Sorbonne, master en affaires publiques à Sciences Po, ENA, l'école des futurs commis qui se rêvent en tsars. 

Sa carrière trace un zigzag opportuniste : à peine sortie de l'ENA en 2020, elle se cale magistrate à la Cour des comptes, un strapontin prestigieux. Puis, le virage calculé moins d’un an après : elle abandonne le bureau pour se muer en éminence grise de la campagne d'Éric Zemmour. 

Élue députée européenne pour R! à 31 ans, une planque confortable. Aujourd’hui, à 32 ans, elle se la joue prophétesse du "techno-conservatisme", elle hante CNews et glisse à Zemmour des idées piquées à la Maison Blanche. Éphémère et tape-à-l'œil, cette ascension sent le favoritisme et l'air du temps, taillée pour les buzz. 

 Côté cœurs, le feuilleton vaut son pesant de cacahuètes. À 20 ans, coup de foudre avec Louis Sarkozy, un DJ en herbe, héritier d'un nom qui ouvre toutes les portes de Neuilly aux cercles UMP. Une idylle juvénile intense, qui la catapulte dans les dîners en vue et lui offre un premier aperçu des réseaux sarkozystes : soirées branchées, connexions précieuses, et un flirt qui pue déjà l'ambition mutuelle. Brève mais marquante, cette "amourette" refait surface en mai 2025, quand Louis, lors d'une émission télé le 3 mai, lâche sans filtre : "Nous avons partagé une histoire". Une confidence nostalgique qui fait jaser, ravivant les rumeurs d'un calcul précoce de sa part, et transformant ce passé en anecdote croustillante pour booster son aura de séductrice connectée. Puis, le scandale : en 2021, Paris Match révèle sa romance torride avec Zemmour, son boss de 63 ans, officialisée en 2022 malgré les ragots d'adultère avec sa femme. "Sans elle, pas de campagne", avoue-t-il, mi-amoureux mi-stratège. Aujourd'hui, duo « glamour » de meetings enflammés. 

À 32 ans, Sarah Knafo incarne la girouette de la droite conservatrice : diplômes en toc, lits stratégiques, et une carrière qui file comme une bulle de savon. La République des copains a trouvé sa reine des calculs, cœurs et illusions inclus."

Duval Philippe 


Sarah Knafo de A à Z

Pierre angulaire de la campagne d’Éric Zemmour lors de la dernière présidentielle, Sarah Knafo s’est prise au jeu de l’aventure politique. Aujourd’hui députée européenne, sa grande maîtrise des dossiers et sa très bonne pratique des médias l’ont replacée au centre du jeu. Convaincue de la nécessité d’unir les droites pour l’emporter en 2027, elle s’est livrée comme jamais à la rédaction de Valeurs actuelles. Politique, société, économie, culture, international : c’est un « 100% Sarah Knafo » que nous vous proposons dans ce numéro de notre revue « Grands débats. »  

f.mtr.cool/bqfapzuizs 

 


Budget 2026 : le décryptage choc de Sarah Knafo

Face à un budget français jugé « hors de contrôle » et une avalanche fiscale que dénoncent de nombreux économistes, Sarah Knafo propose un contre-budget audacieux de 80 milliards d’euros d’économies.

Atlantico - Vous avez été la première à proposer un contre-budget, avec 80 milliards d’économies. Quel type de budget préconiseriez-vous ? Quel modèle fiscal serait à même de redonner du souffle aux Français sans mettre en danger le budget ?

Sarah Knafo : Mon modèle est simple : il faut dépenser moins pour taxer moins pour que les Français gagnent plus. Nous avons un déficit très important malgré des recettes fiscales les plus élevées du monde (en % du PIB). En France, nous n’avons donc pas un problème de recettes mais de dépenses. Il faut baisser les dépenses.


 

Nous avons un des coûts du travail les plus élevés d’Europe alors que les revenus des Français sont trop faibles : nous sommes tombés à la 10ème place européenne en termes de revenus ! L’écart entre les deux, ce sont les charges. Notre problème de pouvoir d’achat est donc un problème d’excès de charges. Même solution : pour pouvoir baisser les charges, il faut baisser les dépenses.

J’ai proposé un plan d’urgence de 80 milliards d’euros de baisses de dépenses réalisables dès cette année. Notamment la suppression des aides sociales non contributives aux étrangers (de 15 à 20 milliards d’euros d’économies), la fin de l’aide publique au développement (15 milliards d’économies), la fin du soutien aux énergies renouvelables (8 milliards), la fin de la politique de la ville (8 milliards), la privatisation de l’audiovisuel public (4 milliards), la suppression de 50 000 postes administratifs dans la fonction publique, etc.

J’ai choisi des mesures simples et consensuelles, les plus faciles et rapides à mettre en œuvre. Il faudra aller beaucoup plus loin évidemment mais pour cela il faudra une vraie alternance. Nous le ferons dès 2027, à l’Élysée et à l’Assemblée.


Vous dénoncez une « avalanche fiscale » dont seraient coupables l’essentiel des partis politiques français à l’assemblée nationale. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Dans la séquence budgétaire que nous venons de traverser, nous avons vu la grande masse des partis partir à l’assaut de l’argent avec une rage impressionnante. Cela doit nous alerter. Ce ne sont pas seulement l’entreprise ou l’héritage qui ont été pris pour cibles, mais notre économie tout entière. En réalité, j’observe avec tristesse qu’en matière économique, les partis représentés à l’Assemblée ne se différencient que par les cibles de leurs impôts ou l’ampleur de leurs augmentations, mais le principe même de l’augmentation des impôts fait tristement consensus.

 Plus de quinze impôts viennent d’être adoptés (cf. le tableau ci-dessous). Les députés, tous bords confondus, ont inventé et proposé des impôts par dizaines ! On a assisté à toutes les alliances possibles pour voter ces augmentations d’impôt : LFI et RN pour taxer les grandes entreprises, les superdividendes et les rachats d’action. LFI et les macronistes pour voter l’augmentation de la CSG. Les macronistes et le RN pour taxer les holdings. Les macronistes, le PS et le RN pour le fameux impôt sur la fortune improductive. On dit que l’Assemblée est bloquée mais, ce qui me désole, c’est que lorsqu’il s’agit d’augmenter les impôts, toutes les alliances sont bonnes et ils arrivent à s’entendre. Résultat de cette orgie de taxes, le taux de prélèvements obligatoires augmentera de plus d’un point par rapport à l’an dernier alors que nous sommes déjà le peuple le plus taxé du monde et que l’urgence est de desserrer l’étau.

 

Gérald Darmanin a ironisé sur la politique économique du RN, avec un Jordan Bardella censément libéral dans ses discours, mais qui pratiquerait la « taqiya ». Êtes-vous en accord avec cet avis ?

Le libéralisme « dans les discours », comme vous dites, ça n’existe pas. Le seul libéralisme qui vaille est celui des actes : c’est sur les actes qu’on doit juger les politiques, qu’il s’agisse du RN comme des autres, et les actes ne plaident pas en la faveur des inventeurs de nouvelles taxes. Je ne sonde donc pas leurs cœurs et leurs reins, je ne connais pas leurs intentions, je regarde les faits. Et ce qui ressort des votes, des amendements rédigés, déposés et votés est clair : le RN veut augmenter massivement les impôts des uns (les Français aisés et les grandes entreprises) pour baisser marginalement ceux de certains autres. Ils ne veulent donc pas diminuer les impôts mais les répartir différemment. Je pense au contraire qu’il faut diminuer les impôts pour tout le monde, car tout le monde en paye trop, riches, pauvres, classe moyenne, ménages, entreprises, TOUS ! Et je pense que cet excès d’impôt, à tous les niveaux, étouffe notre économie dans son ensemble.

Quant à Jordan Bardella qui aurait, en son for intérieur, un avis différent de celui de son parti : a-t-il son propre programme économique ? Non, il a le programme du RN. Donc logiquement, on l’a vu défendre les taxes inventées par le RN et les votes du RN à l’Assemblée. C’est une différence objective entre le RN et nous : la souligner, c’est défendre notre économie et permettre aux Français de choisir de la manière la plus lucide possible. J’ai la conviction que l’écrasante majorité des électeurs du RN vote pour le RN malgré son programme économique, et non pour son programme économique. 


Le RN a notamment inventé « l'impôt sur la fortune financière », qui vise à remplacer l'IFI, en taxant la fortune dite improductive. Cet amendement a été porté par le Modem et adopté. Marine Le Pen s'en est félicité. Qu'en pensez-vous ?

C'est encore une catastrophe pour notre économie... L’État taxera donc chaque année la valeur de ce que nos députés considèrent « improductif ». Comme s’ils avaient des leçons de productivité à donner aux Français. Regardons dans le détail :

- Ils estiment que les actions sont improductives, comme l’ont dit le RN et le PS. Or, une action c'est un investissement dans une entreprise. Qu'y a-t-il de plus productif ? L'invention de la société par action fut même l'un des principaux catalyseurs de la prospérité européenne au XVIIè siècle. Quatre siècles plus tard, des politiciens français viennent expliquer au monde que ce système est improductif…

- Ils estiment que les assurances-vie sont improductives. Ces fonds financent les entreprises et les dettes des États, à commencer par la France. En taxant les fonds d'assurance-vie français, nos députés veulent-ils que notre dette, en plus de grossir à vue d’œil, soit toujours plus détenue par des fonds étrangers ?

- Ils estiment que le bitcoin est improductif. Quand de plus en plus de pays font leur possible pour attirer cet or numérique, nos députés font tout pour le faire fuir. Veulent-ils que la France soit le seul pays qui passer à côté de ce trésor ?

- Ils estiment que les œuvres d'art sont improductives. Les collections étrangères, y compris les grands musées étrangers se frottent les mains : ils vont pouvoir acheter à la baisse quelques œuvres de propriétaires français poussés à vendre. Encore du patrimoine qui s'en va.

- Les bijoux de famille, les objets d'art, les bibelots, l'argenterie... ce n'est pas productif ? Peut-être. Mais acquérir ces biens a motivé des générations à travailler dur et à enrichir le pays. Obliger les propriétaires de ces biens de famille à les vendre à des collectionneurs étrangers est-ce bien plus productif ?

- Et puis, surtout, que fera l’État de bien plus productif avec ce qu'il nous prendra ? La bureaucratie, la gabegie, l'assistanat, l'aide publique au développement, les subventions aux associations politisées, l'audiovisuel public, la politique de la ville, les éoliennes… tout cela n'a rien de productif. Et pourtant, l’État est prêt à taxer tout ce qui bouge, tout ce qui travaille, pour continuer à les financer.

Je veux conclure sur un point plus philosophique : taxer le patrimoine, constitué de revenus passés déjà taxés, c’est bel et bien le début du socialisme. Cela signifie que vous ne serez JAMAIS vraiment propriétaire de ce que vous avez. Que l’État pourra toujours exercer une pression financière qui vous forcera à tout vendre. Un tel vote peut paraître anecdotique pour nos députés, mais il est de nature à briser la confiance de ceux qui ont lutté pour posséder quelque chose.


A l’inverse, défendez-vous une politique fondée sur la libre entreprise et le libre commerce ?

Absolument. Depuis des siècles, la France a mené très loin la réflexion sur la liberté politique. Mais la liberté économique est restée un parent pauvre : elle est considérée comme moins essentielle, moins défendable, et même moins belle que sa sœur politique. Eh bien, c’est une grave erreur philosophique. Les classiques du libéralisme nous apprennent que le droit de propriété n’est pas moins important que le droit de vote. Si on vous retire le droit de posséder le fruit de votre travail, on vous retire tout : on fait de vous un esclave. Et le XXème siècle nous l’a amplement démontré : les régimes qui ont nié le droit de propriété ont fait des dizaines de millions de morts. En France, nous n’en sommes pas là, mais chaque nouvelle taxe et chaque nouvel impôt sont des réductions de notre liberté économique et, de réduction en réduction, on aboutit lentement mais sûrement à une destruction de la liberté tout court.

Cela, le peuple suisse ou le peuple américain le comprennent parfaitement. Chez eux, si vous touchez à la liberté économique ou au droit de propriété, vous le payez très cher dans les urnes. Ces peuples ne laissent pas faire, parce qu’ils savent. Le fait que l’État nous prenne la moitié de ce que nous gagnons devrait nous révolter au plus haut point, et nous inciter à demander des comptes à quiconque veut créer un nouvel impôt ou une nouvelle taxe - ou, ce qui revient au même, une nouvelle dépense. Nous devons devenir extrêmement sévères à l’encontre tous de ceux, de gauche, de droite ou du centre, qui alourdissent la charge fiscale. La France peut apprendre à aimer la liberté économique comme un bien aussi précieux que la liberté politique.

C’est ce changement radical de regard, que l’on peut qualifier de révolutionnaire, que je veux provoquer. Concrètement, il faut beaucoup moins de taxes, de contraintes, de normes, de règles. Et ce ne sera pas le far-west pour autant ! Dans les années 70, le code de l’environnement, le code de la ruralité, le code du travail, le code des impôts et le code de la sécurité sociale pesaient plusieurs kilos de moins qu’aujourd’hui et le pays était convenablement administré. Il faut que l’État intervienne beaucoup moins dans l’économie car à chaque fois qu’il le fait avec des aides, des incitations, des surtaxes, des bonus et des malus... c’est toujours un fiasco. Il faut défendre l’économie, celle de ceux qui créent, et qui sont innombrables. L’épicier, la caissière, le cultivateur, l’indépendant, créent chaque jour. Bernard Arnault crée. Je veux une France qui crée parce qu’elle aime s’enrichir. Enfin, que l’on laisse notre peuple créer ! C’est ça, la prospérité, et ça n’est rien d’autre. C’est à notre portée.

Sarah Knafo

https://atlantico.fr/article/decryptage/budget-2026-le-decryptage-choc-de-sarah-knafo 

 

 


« Non à l’usine à taxes, oui à la baisse massive des dépenses » : le contre-budget de Sarah Knafo

Alors que l’examen du budget a commencé à l’Assemblée nationale, l’eurodéputée Reconquête présente un « contre-budget d’urgence » pour faire face à l’avalanche fiscale présentée par le gouvernement.

Sarah Knafo est députée européenne (Reconquête) et membre de la Commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie. Elle a été magistrate à la Cour des comptes.


 

Comment résumer notre situation économique ? Par une avalanche fiscale et une fuite en avant dépensière, que le budget Lecornu aggrave encore. Avec 15 nouvelles taxes, ce budget est une véritable usine à taxes, qui augmente les prélèvements obligatoires de 40 milliards et la dépense de 29 milliards. Je propose un contre-budget, qui diminue les prélèvements obligatoires de 20 milliards et les dépenses de 80 milliards.

Rappelons que la France n’a pas un problème de recettes - elle a le taux de recettes sur PIB le plus élevé au monde (43 %) ! Elle a un problème de dépenses, avec le taux de dépenses publiques le plus élevé au monde (57 %). On aura beau augmenter les impôts, tant que l’on ne baissera pas massivement les dépenses, la dette se creusera inexorablement. Et c’est prévu dans ce budget : une augmentation…

https://www.lefigaro.fr/vox/economie/non-a-l-usine-a-taxes-oui-a-la-baisse-massive-des-depenses-le-contre-budget-de-sarah-knafo-20251021



Monsieur le Ministre, 

Chez nous, les narcotrafiquants opèrent en plein jour. Ils ont pignon sur rue dans nos banlieues. Ils contrôlent des pans entiers de notre territoire. Ils font la loi dans nos prisons... mais vous allez « traquer » ceux qui opèrent sur un autre continent. 

C’est Jean-Noël Barrot à Paris, Jean-Fidel Castro à Bogota ! 

Chez nous, les douaniers manquent de moyens pour contrôler nos propres frontières, mais vous nous prenez 200 millions d’euros de plus pour aller former des douaniers colombiens et ouvrir une école de lutte contre le narcotrafic près de Punta Cana. Les cartels doivent trembler ! 

Vous avez raison : mieux vaut en rire qu'en pleurer.

Sarah Knafo 

 


C’est bien une "bombe" politique. Sarah Knafo a émergé dans le champ politique comme un ovni. Elle a ouvert sa voie en grand, au talent, à l’excellence, à la compétence et au mérite.
" Le talent sans génie est peu de chose. Le génie sans talent n’est rien ” disait Paul Valéry. Le talent, c'est le relief donné à la platitude. Elle n’est donc pas comme les autres. C’est une "bombe".
Son génie politique est personnel. C’est celui qu'elle a reçu, qu’elle perfectionne, qu'elle façonne et qui fera son destin.
 
Certains mettent tout leur génie à faire oublier qu'ils n’ont aucun talent.
Sarah Knafo a les deux. Elle brille. Elle influence. Elle rayonne. Elle détonne. Elle est fulgurante.
Elle a également l’esprit libre, du bon sens, des idées larges et de la hardiesse. 
 
Députée européenne, elle a des ambitions et des solutions pour la France. Elle est chargée de convictions de droite que je ne retrouve pas au Rassemblement national et qui se perdent chez les Républicains.
Elle est solide. Elle est convaincante. Elle est sûre d’elle.
Elle est originale, parce qu'elle maîtrise son talent et son génie politique. Elle sait utiliser ces deux forces dans le combat politique.
Elle a surtout du courage. Celui qui fait tant défaut aujourd'hui dans la classe politique.
Et ça inquiète.
Son talent, c’est donc son courage, son potentiel et son audace. Son génie, c’est son réservoir d’idées et ses capacités à les déployer avec habileté, pertinence et fulgurance. 
 
" Ayez du talent, on vous reconnaîtra peut-être du génie. Ayez du génie, on ne vous reconnaîtra jamais du talent.”
 
SarahKnafo va aller incontestablement très loin. Elle a du talent ET du génie politique.
Je ne cherche pas à l’encenser pour lui réclamer quelque chose. Non. Je n’ai besoin de rien. Et je ne touche aucun dividendes pour mes réflexions.
Je veux juste faire ressortir ses qualités objectives que beaucoup de politiciens n’ont pas.
C’est aux électeurs de choisir leurs représentants. Ce n’est pas au système ni aux journalistes mitants et partisans de les sélectionner pour nous. »"
 
Yann Bizien
 

 

septembre 25, 2025

Philippe de Villiers plus de deux millions de signatures !

Deux millions de signatures… Pétition sur l’immigration : la bombe Villiers

En quinze jours, la pétition lancée par Philippe de Villiers, exigeant un référendum sur l'immigration, approche les 2 millions de signatures. Un événement significatif, tant le sujet est devenu, malgré les tiédeurs politiques, un enjeu national prioritaire. 
 

 
 
C’ est une vague qui se lève. Le 12 septembre dernier, Philippe de Villiers en était déjà convaincu. Face à Eliot Deval pour son rendez-vous hebdomadaire du vendredi sur CNews, il annonçait, prophétique, un succès que l’avenir lui confirmera. Cette vague, c’est une pétition lancée par le fondateur du Puy du Fou, exigeant « un référendum sur l’immigration » pour « la survie de la France ». Lancée le 6 septembre, elle approche les 2 millions de signatures à l’heure où nous écrivons ces lignes. De jour en jour, les chiffres gonflent. « Aujourd’hui, nous sommes1 700 000. Demain, nous serons 2 000 000. Puis 3 000 000. Et davantage », martèle Villiers le 19 septembre. « On en est à 70 signatures par minute », confie-t-il à Valeurs actuelles.
« Cette pétition a déjà reçu plus de 6 millions de visites, les posts de Philippe de Villiers sur ce sujet totalisent plus de 4 millions de vues »
 , s’enthousiasme Ludovic de Froissard sur Europe 1. Ce communicant, présenté par l’animatrice Christine Kelly comme « celui qui a aidé Philippe de Villiers à lancer cette pétition », ne cache pas sa satisfaction. Dans une actualité politique tourmentée, cette initiative a eu l’effet d’une petite bombe. Elle a figé les forces politiques du bloc central dans leurs tractations gouvernementales et, surtout, plongé la droite dans ses divergences stratégiques et tactiques. De manière assez surprenante, c’est Laurent Wauquiez qui, le premier, signa la pétition et le fit savoir. Un gage à la droite de son électorat ? « Plutôt un moyen d’aller chercher noise à Bruno Retailleau », s’amuse un parlementaire de la Droite républicaine.

​Au Rassemblement national, si le porte-parole et député RN Julien Odoul a bel et bien signé la pétition, tout comme le vice-président et édile de Perpignan, Louis Aliot, Marine Le Pen et Jordan Bardella se montrent prudents. « Je n’ai pas pour habitude de signer des pétitions ou de manifester », balaye la triple candidate à l’élection présidentielle, qui met en avant la capacité de son groupe à mener ce combat sur le front parlementaire. Un argument qui fait soupirer à droite. « Elle n’a pas hésité à lancer une pétition et à organiser une manifestation après son jugement », grince-t-on. ​Dans le parti d’Éric Zemmour, intime de Philippe de Villiers, on encourage les militants et sympathisants à signer. L’ancien candidat à l’élection présidentielle et l’eurodéputée Sarah Knafo l’ont fait et le font savoir. À droite, des personnalités comme Nicolas Dupont-Aignan et Florian Philippot ont également apposé leur signature. Ce lundi, Marion Maréchal s’est jointe au mouvement. François-Xavier Bellamy pourrait suivre. Toutes les chapelles de droite réunies par une même pétition. Une première, là aussi. Tous savent que la lutte contre l’immigration fédère plus que n’importe quel autre thème au sein de leurs électorats. Selon un sondage CSA du 19 septembre pour Europe 1, CNews et le Journal du dimanche , 72 % des Français se disent favorables à un référendum sur la politique migratoire.

Le doigt du sage et la Lune

​Depuis dix ans, des sondages de cet acabit saturent l’actualité médiatique et nourrissent des débats toujours plus passionnés. À tel point que ce succès déchaîne le “camp du progrès”. Les articles fleurissent par dizaines. Les accusations de “chiffres tronqués” et d’“absence de vérification” se multiplient. Elles croisent d’autres arguments plus pernicieux, notamment l’impossibilité juridique de tenir un référendum sur la question migratoire. Le site doit aussi faire face à des cyberattaques d’ampleur. Les hostilités étaient prévisibles. « Ai-je une tête à trembler devant Libération ou Ouest-France ? », s’amuse Philippe de Villiers sur CNews, qui préfère dénoncer « ceux qui regardent le doigt du sage au lieu de regarder la Lune ». Comme une manière de dire : peu importe la forme, l’idée est lancée. « Maintenant, il faut que tous les gens sensibles à cette idée s’expriment et que les politiques s’en emparent », martèle Ludovic de Froissard. Visiblement, le message a été entendu. Paris, dans le très cossu VIe arrondissement, le 17 septembre. Dans l’annexe d’un bar opportunément nommé la Démocratie, plus d’une centaine de sympathisants de Reconquête ! discutent fermement. Certes, le premier tour de l’élection législative partielle dans cette circonscription est l’un des objets de préoccupation. Ils sont d’ailleurs venus applaudir le candidat zemmouriste Hilaire Bouyé. Mais tous évoquent l’initiative de Villiers. Après tout, Éric Zemmour n’était-il pas invité à Londres, le 13 septembre, pour soutenir la manifestation organisée par le militant anti-immigration britannique Tommy Robinson ?  

« Je n’y ai pas vu l’extrême droite, confie Zemmour. C’était le peuple anglais de toujours, celui qui a suivi Churchill contre les élites qui voulaient pactiser avec Hitler. »
Dans l’assemblée, la marée de drapeaux de l’Union Jack, eux aussi tricolores, a marqué les esprits. Au point de lancer des émules en France ? Beaucoup y pensent.

​Dans le parti zemmouriste, les discussions vont bon train. Certains jugent l’entreprise périlleuse. « Depuis 1945, combien de fois la droite s’est-elle massivement mobilisée ? Deux fois ? Trois fois ? », interroge un communicant présent. C’est effectivement peu face à la force de mobilisation de la gauche. Paris n’est pas Londres. Quoi qu’il en soit, des professionnels de l’événementiel ont été contactés, jaugés, consultés. Dans tous les réseaux de droite, le sujet revient, prégnant : que faire de ces presque 2 millions de signatures ?

​De son côté, Philippe de Villiers livre un ultime avertissement à Valeurs actuelles :  

« Si les pétitionnaires ne sont pas entendus ou écoutés, si la question de l’immigration ne redevient pas centrale, si le président de la République ne s’exprime pas pour leur répondre de manière positive, je pense qu’ils seront tentés par la voie anglaise. » Comme si cette pétition n’était qu’un début. « Il faudra bien que je les suive car j’en suis l’initiateur » 

, sourit le Vendéen. 

Philippe de Villiers : “Il faudra, au sommet de l’État, quelqu’un prêt au sacrifice”

Avec des mots profonds sur la France, et parfois tranchants pour Emmanuel Macron ou Bruno Retailleau, Philippe de Villiers a accepté de revenir pour Valeurs actuelles sur l'avenir du pays et sa nouvelle vie. Après une saison pas comme les autres, remise en perspective avec un parcours mêlant les tempêtes de face et le vent arrière du renouveau.  
 
Valeurs actuelles. Comment résumeriez-vous ce qui vous arrive depuis le lancement de votre émission sur CNews ? Même Libération évoque, à votre sujet, « un aristo plus si has been »
Philippe de Villiers. Hier, dénigré comme un paria, aujourd’hui célébré comme un visionnaire. Ainsi va la vie… J’ai connu les sommets et les abîmes ; les montagnes russes, en somme. Quand je vois les jeunes politiciens s’enivrer de leurs succès éphémères, grisés par l’euphorie, je me dis que, un jour, ils comprendront… Aujourd’hui, je ne suis impressionnable ni par les creux ni par les bosses. Je jette toutes mes forces à l’écran pour que la France ne meure pas !

Ma vie aura été une succession de ruptures fondatrices. À peine entré à l’Ena, je crée le Puy du Fou pendant ma scolarité. Le directeur, Pierre-Louis Blanc, me convoque par deux fois et me menace de renvoi : « Vous êtes un apprenti fonctionnaire, pas un saltimbanque. » La deuxième rupture survient le 10 mai 1981. Je regarde Jean-Pierre Elkabbach annoncer les résultats de l’élection, je vois le visage du nouveau président… François Mitterrand vient d’être élu. Sous-préfet de Vendôme, j’écris ma lettre de démission. Je quitte tout. À chaque rupture, on voit les têtes qui se tournent, qui se détournent: plus d’appels, plus de cartes de vœux, plus de contacts. On se retrouve seul, face à soi-même. Méditant la phrase de Pascal : « Le silence éternel des espaces infinis m’effraie. » Le retour à la vraie vie. Les épreuves m’ont débarrassé des vanités du monde.

En 1986, je me retrouve secrétaire d’État à la Culture. Le Premier ministre de cohabitation, Jacques Chirac, m’appelle : « Prends ta valise et viens à Paris. » J’arrive. On me présente à François Léotard, à Alain Madelin. Je me retrouve malgré moi le héraut de la Vendée, seul ministre issu de la droite culturelle en pleine Mitterrandie.

Vous faisiez partie de la bande des “rénovateurs”. Vous étiez à la mode…
Oui, mais il s’agissait d’une illusion. Avec Michel Noir, Alain Carignon… Nous étions jeunes? Cela ne suffit pas. C’était la génération des sunlights, j’ai pris les jambes à mon cou… La grande rupture suivante fut ma démission de la présidence du conseil général de Vendée. Je suis parti du jour au lendemain. Mon bras droit (Bruno Retailleau, NDLR), qui travaillait à mes côtés depuis trente ans, avait des fourmis dans les jambes. Je l’avais connu comme jeune cavalier au Puy du Fou. Soudain, me voyant dans un moment de déréliction jugé par lui irréversible, le cavalier décide – c’est un classique – de changer de cheval. Il me quitte pour passer du MPF à l’UMP. Comme le jockey saute du canasson sur un pur-sang. Le canasson, c’était moi, le pur-sang, c’était Fillon. Alors, je lui laisse la place. Je rejoins Nicolas, mon fils, au Puy du Fou. Ensemble, nous faisons monter cette aventure sur le podium mondial, avec les oscars à Los Angeles. En quelques encablures, nous étions dans un trou, nous sommes sur le toit du monde.

En 1978, quand je suis arrivé sur la petite colline du Puy du Fou, j’étais porté par une intuition fondatrice: réhabiliter la Vendée. Alors, dix ans après, quand je suis devenu président du conseil général de la Vendée, en 1988, j’étais comme un surfeur fasciné par la mer de Corail, prêt à affronter les courants du large, quitte à être emporté. C’était l’automne. Dans deux mois, on allait célébrer le bicentenaire de la Révolution. J’avais deviné que ce bicentenaire serait un hymne à Robespierre, un hommage au bourreau. À la tête de la Vendée, je me voyais comme l’avocat de la victime. Je publie Lettre ouverte aux coupeurs de têtes et aux menteurs du bicentenaire et j’adresse à François Mitterrand un cahier de doléances pour exiger que le nom du général Turreau soit décroché de l’Arc de Triomphe. Pierre Juillet et Marie-France Garaud, qui habitaient non loin de chez moi, m’ont invité à dîner en tant que voisin. Pierre m’a dit: «C ‘est fini pour vous. Vous souffrez de deux handicaps : vous avez brisé la conformité théologique et vous n’avez pas la conformité anatomique. Pour réussir, il faut des épaules de serpent. Apprendre à se lover… Votre ligne est trop nette. »

Le combat contre Maastricht a fait de moi un lépreux de la vie politique. On me demande de porter une crécelle. Quand j’arrive dans les studios, je suis regardé comme un pestiféré. Souvenez-vous: tandis que je viens défendre mon livre les Mosquées de Roissy à 8 heures du matin sur Europe 1, Elkabbach me lance: «Monsieur de Villiers, une seule question pour commencer : êtes-vous sérieux ? » Voilà ce que j’ai vécu pendant quarante ans. Je pratiquais la devise de Richelieu: « Il faut gagner la rive comme les rameurs, en lui tournant le dos. »

Jusqu’au jour où Vincent Bolloré – un sourcier breton qui avait eu l’immense courage de suspendre les Guignols de l’info – vient me rendre visite en ami au Puy du Fou. Il vient voir le spectacle. Et il vient voir l’homme. « Je veux une émission de toi par mois », m’annonce-t-il. Finalement, ce sera une par semaine.

Avait-il déjà en tête le concept de votre émission?
Juste l’idée : je serais seul pendant une heure. Il fallait éditorialiser l’actualité. C’est au fil du temps qu’on a trouvé la formule. Avec des journalistes brillants. Geoffroy Lejeune, que je connais depuis longtemps. Et Eliot Deval, que j’ai découvert : nous nous sommes rencontrés autour d’un café, au Vauban, derrière les Invalides. Très vite, je découvre un garçon d’un immense talent, d’une finesse rare. Nous sommes devenus amis. Il m’appelle souvent sans raison, juste pour avoir des nouvelles. Je fais de même. Le trio s’est formé, naturellement. Dans une réelle harmonie. C’est une aventure. Les scores montent. On ne sait pas trop où on va…

Le public vous connaissait écrivain à la plume coruscante et découvre votre oralité. Une oralité littéraire, héritière de la chanson de geste, qui n’a rien à voir avec l’art oratoire des discours politiques…
Pour la première fois de ma vie, je peux aller au bout de mes phrases sans être interrompu. J’en éprouve une forme de joie intime. Cela paraît fou, mais les hommes politiques d’aujourd’hui ne savent plus faire de phrases. Donc, cela ne les dérange pas d’être interrompus. Ils ne sont plus francophones. Ils parlent en slogans: “oui”, “non”, “pas de souci”, “validé”. De mon côté, j’essaye de développer des syllogismes et d’enchaîner des analyses. On me laisse, dans cette émission, l’opportunité de dérouler, d’improviser, de créer, de ponctuer, de faire chanter le verbe. C’est pour moi un bain de jouvence.

Travaillez-vous à une forme de musicalité de la langue?
Non. Je n’ai pas l’intention d’inventer une nouvelle langue, comme Mélenchon. Mais il est vrai que la langue française est née avec la chanson de geste. La France est un acte littéraire et un acte mélodique. Il y a une musique des mots. Quand j’ai écrit le texte du Puy du Fou, on me disait autour de moi:« Les gens ne vont rien comprendre. » Et je leur répondais: « Si, si, c’est la musique des mots. » La langue française est une romance qui vient embraser le romande nos vies.

Comment vous est venue l’idée du Conte de Noël, qui aura été un moment marquant de votre émission ?
Ne vous y trompez pas: je ne crois pas être un conteur. Je suis un humble récitant gourmet des grandeurs françaises. J’ai appris à admirer. Un héritier qui sait que la France est un conte, une prosopopée, un long poème où chacun a ajouté une strophe. Mes apologues cherchent à relier l’actualité immédiate au récit fondateur, à remettre du sacré, du mystère, de la hauteur dans une France qui les a perdus. Voilà la raison pour laquelle, je crois, les gens m’écoutent de plus en plus nombreux. Quand de Gaulle évoque, dans ses Mémoires, « la France, telle la princesse des contes », il demeure fondamentalement un restaurateur. J’ai connu Malraux, Peyrefitte, Deniau… Ces grands académiciens qui siégeaient à l’Assemblée nationale savaient raconter, non parce qu’ils étaient des amuseurs, mais parce qu’ils avaient vécu. Ils avaient un cœur de chair. Je récuse les termes de conteur, de barde ou de trouvère. Je ne suis pas un amuseur public. La situation me semble trop grave. Et ce que je dis l’est tout autant.

Que vous enseigne l’histoire?
Qu’elle est une chose trop sérieuse et trop exaltante pour être confiée à des historiens. Aujourd’hui, la plupart d’entre eux sont devenus des médecins légistes: ils font des analyses spectrales sur des cadavres. L’histoire, la grande histoire, a été livrée aux sciences sociales, jargonneuses et mortifères. Si je pratique l’apologue, c’est pour en tirer des leçons. Par exemple, quand je parle de la chute de Constantinople, je tente d’en montrer les fruits amers avec un effet miroir pour notre temps : la charia imposée, la langue grecque effacée, les enfants devenus janissaires. Et je pose la question : quelle est, aujourd’hui, la prochaine Constantinople ?

Au fond, pourquoi, tout simplement, les gens vous regardent-ils?
Je crois qu’il y a trois raisons. D’abord, les téléspectateurs se posent une question simple : “Cet homme, que disait-il il y a vingt, trente, quarante ans? ” Les gens cherchent de la cohérence. Ce que je dis aujourd’hui sur l’Europe, sur l’islam, sur la sécurité, sur les valeurs, est-ce que je le disais déjà hier ? C’est une des idées géniales d’Eliot: confronter le Philippe de Villiers d’aujourd’hui à celui d’hier, mettre en regard le lanceur d’alerte d’hier et d’aujourd’hui. Que constatent les gens ? Que je tiens la même ligne depuis cinquante ans. Donc, ils sont tentés de prêter l’oreille. Quand je disais, il y a trente ans, « cette Europe ne sera pas l’Europe de la paix, elle ne sera pas l’Europe puissance », les gens constatent que c’était une vision juste.

Ensuite, se pose une autre question, plus fondamentale encore : “Cet homme qui nous parle, qu’a-t-il fait de sa vie ? Est-ce un politicien professionnel, un apparatchik? Ou bien quelqu’un qui a réalisé quelque chose en dehors de la politique ? Qui a créé des entreprises, des œuvres? Qui sait lire un compte d’exploitation, qui a créé de la richesse, des emplois ?” Les gens savent que j’ai été gouverneur territorial, que j’ai dirigé un département, la Vendée, devenu le plus sûr de France.

Ils savent que j’ai créé l’ICES, l’Institut catholique de Vendée, le Vendée Globe. Et puis, bien sûr, il y a le Puy du Fou. Une réussite mondiale, créée sans un soude subvention publique. On a même donné, il y a quelques mois, de mon vivant, mon nom à une promenade des Sables-d’Olonne. La France est le seul pays où on confie des responsabilités “publiques” à des gens qui n’ont pas réussi dans le “privé”.

La troisième raison, c’est une autre manière de parler de la France, d’en parler comme d’un acte d’amour. Et là encore, je pense que les gens sentent le gars qui met ses tripes sur la table. Chaque vendredi, je parle spontanément, comme je vous parle ici, depuis ma maison vendéenne. Et cela affleure à l’écran. Une chose me frappe, en revanche, à travers l’immense courrier que je reçois : les seuls qui ne me regardent pas sont les hommes politiques. Cela montre bien à quel point ils sont déconnectés.

Nous en connaissons pourtant, et de tous bords, qui vous regardent ! Comment se fabrique cette émission?
Laissez-moi vous confier notre secret : je demande à Eliot et Geoffroy de me poser des questions très précises sur l’actualité brûlante. Je refroidis ensuite l’objet, en le remettant dans le temps long. Il faut prendre l’événement, le décortiquer d’une phrase, puis replacer l’instant dans le siècle et le siècle, dans la civilisation… Détecter les lilliputiens et les géants, les mascarets et les quarantièmes rugissants, en donnant à chaque analyse les deux dimensions manquantes: la profondeur, l’altitude. Ce va-et-vient fournit au public les clés de compréhension qu’il recherche.

Où en êtes-vous avec votre ancien lieutenant, Bruno Retailleau? Il y a eu cette photo de “réconciliation”, sur les quais du Vendée Globe, sans que cela soit suivi de beaucoup d’effets. Par ailleurs, il vient d’attaquer avec fracas le macronisme dans nos colonnes…
Après les retrouvailles sur les pontons, j’ai été interrogé par Eliot. Et j’ai répondu par une citation des Croix de bois, de Roland Dorgelès: « Tout pareil aux étangs transparents dont l’eau limpide dort sur un lit de bourbe, le cœur de l’homme filtre les souvenirs et ne garde que ceux des beaux jours. » Bruno Retailleau n’a pas souhaité donner d’écho à cette phrase amicale. Il ne souhaite pas qu’on lui rappelle notre passé commun de trente ans.

Il a sans doute peur d’en être trop marqué. Le pouvoir l’a aspiré. Aujourd’hui, c’est Gulliver empêtré : empêtré avec Macron. Il est, il demeurera un ministre de Macron. On a vu, avec la promesse de « riposte graduée » sur l’Algérie, que les moulinets ne suffisent pas. Empêtré avec les brahmanes de l’ancien RPR, les Barnier, Copé, Larcher qui le rappellent à leurs anciennes convoitises, ils sont les auteurs de la décadence. Empêtré avec l’européisme et l’impuissance.

En fait, rien ne change, tout empire : les quartiers souverains, les émeutes urbaines, la marée montante de l’immigration invasive. Nos politiciens ne sont plus que des techniciens-communicants. Il n’y a plus de stratège. Ils regardent couler la France. Avec parfois des regrets touchants : “Dommage qu’on ne puisse rien faire.” Cette phrase, je l’entends depuis quarante ans.

Est-ce que Marine LePen a tort de ne pas se revendiquer de droite?
Non. Parce que, désormais, le clivage n’est plus droite-gauche. La vraie ligne de fracture se situe entre la souveraineté nationale et la souveraineté européenne. Nous assistons à une double reféodalisation du monde : la France est le vassal de l’Europe, qui est le vassal de l’Amérique.

Nous sommes à deux ans d’une élection présidentielle à laquelle Emmanuel Macron ne pourra pas se présenter. Que laissera-t-il derrière lui?
Un champ de ruines fumantes. Il a tout abîmé. Il a détruit la société en se rêvant alchimiste. Tantôt faustien, tantôt prométhéen. Promettant à son peuple “vous serez comme des dieux”, à l’image du serpent dans la Genèse. Car il croit à l’homme désaffilié, à l’homme sans héritage. L’homme de sable. Il a détruit l’État régalien, qui n’existe plus. Quand il appelle les Français au “devoir de vigilance” , cela signifie : “L’ État ne peut plus rien pour votre sécurité. Méfiez-vous, retournez-vous dans la rue.” Nous ne bénéficions plus d’un État protecteur. C’est un État démissionnaire. Macron a détruit le corps préfectoral, colonne vertébrale du pays. Il a détruit le corps diplomatique, dépositaire de notre tradition politique. Enfin, il a abîmé la nation. Son concept fumeux de “souveraineté européenne” revient à dire que les décisions ne doivent plus être prises à Paris, mais dans une gouvernance mondiale, transmondialiste. Il se situe dans la lignée de Jean Monnet. Provoquer des crises, s’y engouffrer, instrumentaliser la peur pour asseoir le contrôle et la surveillance. Voilà ce qu’est Emmanuel Macron : un contrôleur du chaos.

Combien de temps donnez-vous à la France ?
Dix ans. Dans dix ans, c’est fini. Nous n’aurons plus aucune manette. Bruxelles nous aura consommés. Ce que je crains, c’est que le peuple historique français devienne minoritaire chez lui. Sans s’en apercevoir. Et sans qu’on le lui dise. Le pronostic vital est engagé. Et il ne se passe rien…

Sauf si… ?
Sauf si, justement, s’opère une prise de conscience. C’est pour cela que j’écris mon prochain livre, dont je vous révèle le titre: Populicide. Il sortira chez Fayard au début de l’automne.

De quoi s’agira-t-il ?
Mémoricide, le précédent, évoquait la mémoire mutilée d’un peuple. Il y a pire: le “populicide”, c’est-à-dire la disparition du peuple lui-même, corps et âme. Voilà ce qui est en train de se produire. Je suis en pleine écriture. Je dis tout. Tout ce que je n’ai pas osé dire… Ce sera peut-être mon dernier livre. Mais le plus important.

Dans votre chronique dans le JDNews, vous avez affirmé que le prochain président devrait être «un martyr ». Pourquoi ?
Le prochain chef de l’État sera un marin de gros temps. Il devra choisir entre le cabotage et la haute mer. Le cabotage consiste à prolonger les problèmes pour n’avoir pas à les résoudre. La haute mer, c’est mettre le cap sur le relèvement du bâtiment, dont les œuvres vives sont passées sous la ligne de flottaison. Il faudra au nouveau chef de l’État deux qualités rares : d’abord, la lucidité, car les commandes ne répondent plus. L’État a perdu le contrôle de ses frontières, de ses lois, de ses finances: on nous annonce même une « crise de liquidités », nous sommes dans la main de prêteurs étrangers. Mais il faudra aussi un courage à toute épreuve pour escalader les murs d’eau, pour affronter les trois féodalités – les trois États confédérés qui ont dérobé la potestas et l’auctoritas.

La première féodalité, c ‘est le super-État profond européen, l’empire de la norme, que l’ancien commissaire Barroso avait appelé « l ’empire non impérial ». Il faudra reprendre la potestas, abroger le pacte sur la migration et l’asile et renverser l’ordre juridique en instaurant la supériorité du droit national sur le droit européen. Tout cela porte un nom, c’est le “Bruxit”. Le président qui osera ainsi défier la nomenklatura bruxelloise sera mis au banc d’infamie par la Commission européenne. Il conviendra ensuite de retirer l’auctorita s aux cinq cours suprêmes et renverser la jurisprudence, aujourd’hui établie sur une double préférence: la préférence de l’étranger sur le national et la préférence pour le coupable sur la victime. Deuxième banc d’infamie. Enfin, il faudra contredire les élites mondialisées, qui rêvent du paradis diversitaire, pratiquent le nouvel esclavage des “métiers sous tension” et diffusent, chez les nouvelles générations, l’éclipse de la conscience nationale. Troisième banc d’infamie.

Ainsi se dessinent les contours du portrait-robot d’un président habité par une conception sacrificielle de sa fonction, loin de l’hédonisme consumériste des histrions. Car, au-dessus des obligations réparatrices, le grand défi sera d’imaginer une politique de “refrancisation”. En effet, le peuple résident de “l’Hexagone” est devenu un grouillement informe de deux sortes de voisins de hasard: il y a ceux qui sont là et qui ne savent plus d’où ils viennent. Et ceux qui viennent d’ailleurs et qui ne savent pas où ils arrivent. À ce peuple neuf – un composé d’ignorance et de transhumance -, au point de jonction d’un peuple dessouché et d’un peuple transplanté, il est urgent d’offrir la francisation des rêves, de l’art de vivre et de la langue.

Il faudra, au sommet de l’État, quelqu’un prêt au sacrifice. Quelqu’un qui se dévoue pour cette tâche au-dessus du commun, un chef qui acceptera de vivre dans la tourmente, un président d’oblation, un président-martyr, qui remettra la France au milieu du village global. Il faudra retrouver la conception sacrificielle de la politique. Il y a, pour l’heure, des vocations de président. Une bonne dizaine. Mais des vocations de président-martyr ? Aucune. Pour l’instant.

Marc Eynaud

 Source
 
 Historique pétition:
https://universite-liberte.blogspot.com/2025/09/a-ce-jour-la-petition-de-philippe-de.html 
 
https://universite-liberte.blogspot.com/2025/09/pluralite-du-cote-de-philippe-de.html
Powered By Blogger