L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre.
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Le 18 septembre dernier, un évènement assez inattendu s’est produit sur le plateau de l’émission "On n’est pas couché".
Pour
la première fois sans doute depuis que le tandem de débat qui anime les
discussions avec les invités existe, ces derniers ont été remis à leur
place par un authentique intellectuel dont on ne peut que saluer
l'honnêteté et la rigueur intellectuelle qui a été la sienne au cours de
cet échange et qui, il faut bien le dire, aura laissé le binôme
totalement KO, comme on peut le voir ici et là.
Cet échange sur le plateau d'une émission du service public aura permis
une nouvelle fois de constater le fossé qui existe au sein de tendances
politiques pourtant plutôt similaires au sens large, entre les
exécutants du système médiatique et le dernier noyau d'authentiques
intellectuels français dont sans aucune hésitation, Michel Onfray fait
partie tout comme par exemple Éric Zemmour.
L'air totalement sonné, hagard même diront certains, de Léa Salamé ou
Yann Moix sur le plateau ce 18 septembre, ne peut pas ne pas nous
rappeler la puissance lourde des démonstrations "zemmouriennes" qui mainte
fois laissèrent les invités KO. Des états de fait traduisant l'écart
cosmique de niveau entre Michel et Éric, et ceux qui sont censés
analyser et évaluer leurs réflexions et leur production intellectuelle.
De gauche et de droite, Michel et Éric sont pourtant équipés d'un
logiciel de fonctionnement commun, logiciel les rapprochant sans doute
en réalité beaucoup plus que ne les éloignent leurs pourtant réelles
différences d'orientation politique.
Parmi ces points communs de fond et de forme on peut citer:
— Une authentique maîtrise du verbe.
— Une rhétorique axée sur la stratégie de vérité et l'analyse des faits.
— Une pensée authentiquement cartésienne et donc française.
— Une conscience nationale et/ou populaire affirmée.
— La profonde remise en question des élites politiques ou médiatiques.
— Le refus de cette insupportable menace permanente d'assimilation au Front national.
— La tentative de compréhension des éléments visiblement sur une longue durée historique.
— La tentative de résister à cette nouvelle dictature qu'est devenue
l'information de l'instantané, qui favorise l'émotion au détriment de la
réflexion.
A gauche, cette rupture est plus visible qu'à droite tant les 30
dernières années ont vu la totale victoire culturelle, morale et
politique de la culture initiée par mai 68, une prise de pouvoir qui
s'est affirmée au cours des années 1980. Une nouvelle gauche née sur les
cendres du parti communiste et qui au cours des décennies suivantes
s'est transformée en une nébuleuse sociale-démocrate sans idéologie et
dont les principaux représentants n'ont plus que pour compétence leur
aptitude à subsister au sein de la grande kermesse médiatique, cet
espace oligarchique transnational au sein duquel, fondamentalement, le
peuple n'existe pas, pas plus du reste que n'y existe la nation
française.
A ce titre et pour se convaincre de la dépendance des premiers envers les seconds, une lecture attentive des excellents dossiers de l'Observatoire des Journalistes et de l'information permet de mieux comprendre ces nouvelles interactions.
Les dynamiques qui ont pris naissance en amont de mai 68 et ont abouti à
ce Maïdan français avaient pour corolaire historique naturel
d'entraîner la disparition totale de l'ancienne gauche, que l'on peut
qualifier de plutôt nationale, populaire et cohérente. Une disparition
rendue nécessaire pour permettre la prise de pouvoir de cette Nouvelle
Gauche qui, sous couvert d'aspirations sociétales fort séduisantes et
d'une soi-disant sacro-sainte liberté individuelle, avait surtout pour
raison et finalité historique de s'accorder avec l'hyper économisme
dominateur et transnational.
L'histoire politique de notre pays de 1981 à 2015 n'aura finalement
été qu'une succession de trahisons et de reniements opérés par les
enfants de mai 68, ces libertaires capitalistes qui ont soutenu les
processus économiques destructeurs (pour le petit peuple) et parfois
antidémocratiques de la construction européenne, que l'on pense
respectivement à l'instauration de l'espace Schengen en 1995 ou au
référendum de 2005 sur la Constitution européenne. Nul doute que pour
cette caste, l'entrée en vigueur du traité transatlantique soutenu par
tous les socialistes européens sera vraisemblablement un soulagement
mais aussi et surtout, au fond, un aboutissement.
De nombreux points communs avec notre classe politique, qui a au cours
des quatre dernières décennies évolué de telle façon que notre président
est devenu une sorte de VRP, et notre Assemblée nationale, chambre
d'enregistrement des décisions américaines. Un comble alors que la
France, en tant qu'Etat indépendant, devrait avoir à sa tête un
président qui ne pense qu'aux intérêts supérieurs de la nation et une
Assemblée qui valide les grandes directions insufflées par le chef de
l'Etat.
Pourtant, ici et là, de nouvelles dynamiques apparaissent. Les
Français sont visiblement de plus en plus nombreux à mesurer
l'incompétence de leur classe politique et à comprendre que la solution
ne viendra pas d'en haut mais d'en bas, du peuple. Nombreux sont ceux
qui envisagent désormais de nouvelles figures politiques issues pourquoi
pas de la société civile. De tels scénarios ont du reste déjà été
envisagés, que ce soit avec Michel Onfray et Éric Zemmour.
L'avenir pourrait-il voir l'émergence d'un gouvernement d'union nationale issu de la société civile?
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Sommaire:
A) Radio France : les raisons d'une crise, les pistes d'une réforme - Rapport Cour des comptes 04/15
B) Les incroyables avantages des salariés de Radio France - BFM Business - Par Jamal Henni
C) Le PDG de Radio France fait refaire son bureau pour 100.000 euros - Oullins- Par Louis Placide
A) Radio France : les raisons d'une crise, les pistes d'une réforme
La Cour des comptes rend public, le 1er avril 2015, un rapport consacré à
Radio France, société anonyme détenue à 100 % par l'État et dont le
chiffre d'affaires - 641 millions d'euros en 2013 - provient à 90 % du
produit de la contribution à l'audiovisuel public, c'est-à-dire de la
redevance. Entre 2006 et 2013, Radio France a maintenu sa part
d'audience autour de 25 %. La qualité de ses programmes fait l'objet
d'une appréciation positive. Leur contenu culturel, comme le
professionnalisme de ses programmes d'information, ne sont pas
contestés. Le rapport de la Cour porte sur les conditions dans
lesquelles Radio France met en oeuvre ses missions, particulièrement sur
le plan financier. Il examine l'usage des fonds publics mis à la
disposition de l'entreprise, la qualité de sa gestion, ainsi que ses
capacités d'évolution. Ce rapport, qui procède principalement du
contrôle de l'entreprise sur les exercices 2004 à 2013, s'appuie
également sur des comparaisons avec des radios de service public
étrangères qui se sont profondément transformées ces dernières années
(BBC en Grande-Bretagne, DR au Danemark et RTBF en Belgique). Au terme
de ses investigations, la Cour constate que l'entreprise est aujourd'hui
confrontée à une situation financière critique, alors qu'elle doit
faire face à des défis importants. Ces circonstances imposent à Radio
France de mettre en oeuvre une stratégie globale de changement, afin de
rénover en profondeur ses activités et ses modes de gestion.
Ci-dessous l'introduction et la conclusion du rapport:
Radio France, société anonyme détenue à 100 % par l’État, a été
créée en 1975 à partir des stations radio de l’Office de radiodiffusion-
télévision française – ORTF(France Inter, France Culture, France
Musique, FIP et RFI), et de ses quatre formations musicales : Orchestre
Philharmonique de Radio France, Orchestre National de France, Chœur
de Radio France, Maîtrise de Radio France. Trois nouvelles antennes ont
été ajoutées aux antennes historiques : le réseau régional France Bleu
(44 stations), issu du transfert à Radio France, en 1982, des stations
régionales de l’ORTF, initialement attribuées à FR3, France Info en 1987
et LeMouv’ en 1997. Radio France n’a pas de webradios (radios
diffusées uniquement sur Internet), contrairement à ses homologues
étrangères (R TBF en Belgique, BBC au Royaume-Uni). T ous les
programmes de Radio France sont diffusés par voie hertzienne, même
s’ils peuvent être écoutés sur de nouveaux supports numériques
(ordinateur, téléphone mobile, tablette, etc.).
Radio France ne couvre pas l’ensemble du service public de la
radio. La diffusion radiophonique publique à l’international est désormais
hors de son champ : initialement simple antenne de Radio France, Radio
France internationale (RFI) est devenue en 1982 une filiale, puis une
société indépendante en 1986. RFI a ensuite été intégré à l’Audiovisuel
Extérieur de la France devenu France Médias Monde le 27 juin 2013 et a
quitté la Maison de la Radio fin 2013. La diffusion radiophonique
publique dans les outremers est assurée par France Télévisions.
Sur la période contrôlée par la Cour (exercices 2004 à 2013), le
périmètre et l’organisation de Radio France, entreprise unique depuis
l’origine, ont connu peu de changement, contrairement à d’autres
entreprises de l’audiovisuel public. Le chiffre d’affaires de l’entreprise
s’élèvait à 641 M€ en 2013, dont 90 % sont constitués par les ressources
versées par l’État au titre de la contribution à l’audiovisuel public (la
redevance). Les effectifs de la société s’élevaient à 4 909 emplois à temps
plein au 31 décembre 2013.
Le paysage général de la radio est resté assez stable. L’audience
cumulée des médias radiophoniques1 a baissé, passant de 84,5 % en
septembre-octobre 2004 à 80,4 % sur la même période en 2014, cette
évolution représentant toutefois une hausse du nombre total d’auditeurs
(de 42,1 à 42,7 millions). Radio France a maintenu sa part d’audience
autour de 25 % entre 2006 et 2014 dans un contexte concurrentiel. Ces
résultats d’audience, honorables, traduisent une satisfaction des auditeurs.
La qualité des programmes de Radio France fait en général l’objet d’une
appréciation très positive. Leur contenu culturel, comme le
professionalisme de ses programmes d’information, ne sont contestés par
personne. La rareté de la publicité sur les antennes est un atout de la radio
de service public puisque les émissions ne sont pas interrompues par des
coupures publicitaires.
Le présent rapport de la Cour ne remet pas en cause la qualité ni la
légitimité du service public de la radio qu’assure Radio France. Il porte en
revanche sur les conditions dans lesquelles celui-ci est mis en œuvre,
particulièrement sur le plan financier, puisque l’essentiel des ressources
de l’entreprise provient d’un prélèvement obligatoire pesant sur les
ménages (la redevance). Le rapport s’attache à examiner l’usage qui est
fait de ces fonds publics mis à la disposition de l’entreprise, donc la
qualité de sa gestion, ainsi que ses capacités d’évolution, dans le contexte
général des finances publiques, comme dans l’environnement des médias
marqué par des changements technologiques très rapides.
Radio France doit faire face aujourd’hui à des défis majeurs pour
son avenir. Ayant affecté la radio plus tardivement que d’autres médias,
la révolution numérique induit de profonds changements dans les modes
de production, de diffusion et de consommation. Elle intervient à un
moment où l’entreprise doit achever l’ambitieux chantier de réhabilitation
de la Maison de la Radio. La perspective d’un résultat négatif en 2014,
pour la première fois depuis 1991, démontre l’urgence d’y apporter des
réponses.
Les conclusions que la Cour rend publiques s’appuient sur le
résultat du contrôle de Radio France, des investigations menées auprès du
ministère de la culture et de la communication (direction générale des
médias et des industries culturelles) et du ministère des finances et des comptes publics (direction du budget), ainsi que du Conseil supérieur de
l’audiovisuel(CSA). Outre l’exploitation des réponses à des
questionnaires écrits et un audit des comptes, de nombreux entretiens ont
été menés avec les responsables de l’entreprise. Les organisations
syndicales représentatives de Radio France ont également été rencontrées.
Par ailleurs, le point de vue de différents acteurs de la radio en France sur
l’évolution du secteur a été recueilli.
En outre, plusieurs radios publiques étrangères ont été plus
particulièrement étudiées à fin de comparaison : British Broadcasting
Corporation (BBC) au Royaume-Uni, Danmarks Radio au Danemark et
la Radio Télévision Belge Francophone (RTBF) en Belgique.
Trois relevés de constatations provisoires ont été envoyés aux
parties prenantes, qui y ont répondu. Le présent rapport a pris en compte
les réponses et commentaires reçus pendant cette phase de contradiction.
1 Nombre de personnes ayant écouté une fois la radio dans la journée entre 5h et 23h.
Les observations de la Cour en 2006
Lors de son dernier contrôle qui avait donné lieu à une insertion au
rapport public annuel de février 20062, la Cour avait souligné que des
difficultés majeures caractérisaient l’avenir de la société à court et moyen
termes. La Cour soulignait que les gains de productivité importants
attendus de la numérisation ne pouvaient pas être atteints sans mutations
internes. Elle estimait possible que la refonte du logiciel de gestion,
largement engagée, permette à l’entreprise d’améliorer le contrôle de ses
coûts. S’agissant du chantier de réhabilitation de la Maison de la Radio, la
Cour constatait que la solution retenue, une réhabilitation en site occupé,
était la plus coûteuse et la plus difficile à mettre en œuvre des différentes
options envisageables. Dans sa réponse annexée à cette insertion, le
ministre de la culture et de la communication, M. Donnedieu de Vabres,
répondait que les arguments en faveur du maintien sur place
l’emportaient et que, « compte tenu de l’attachement des personnels à ce
lieu historique, des procès en démantèlement du service public de la radio
n’auraient pas manqué d’être alimentés par la perspective d’un
déménagement ».
2 Cour des comptes, Rapport public annuel 2006. Situation et perspectives de Radio
France, p. 623-650. La Documentation française, février 2007, 766 p., disponible sur
www.ccomptes.fr
Le présent rapport est organisé en cinq chapitres :
Le chapitre I rappelle comment, malgré une dotation en
augmentation constante, l’entreprise connaît en 2014 une crise financière.
Le chapitre II expose comment, dans ce contexte, Radio France
apparaît comme la réunion d’entités (antennes, formations musicales),
dont les coûts ont augmenté significativement au cours des dix dernières
années, sans recherche de coordination des activités ni de mutualisation
des moyens. Si Radio France est entrée dans l’ère numérique qui emporte
un bouleversement de ses modes de production et de diffusion, les efforts
engagés n’ont pas créé une dynamique d’ensemble et laissent pendants de
nombreux problèmes structurels.
Le chapitre III décrit la gestion de l’entreprise. La gouvernance de
Radio France doit être réformée, en renforçant le rôle du conseil
d’administration. La modernisation de la gestion est devenue impérative
pour réaliser des économies structurelles. Un contrôle interne plus strict
doit être mis en place pour assurer un usage efficient des ressources.
Enfin, la remise en ordre des achats reste inachevée.
Le chapitre IV décrit les caractéristiques du modèle social de
l’entreprise. La gestion des ressources humaines doit être profondément
modernisée, pour accompagner les mutations de l’entreprise. La
négociation d’un nouvel accord collectif, qui a pris du retard, constitue
une première étape de cette évolution.
Le chantier de la Maison de la Radio est décrit au chapitre V. Cette
opération de réhabilitation, mal maîtrisée, apparaît pour l’entreprise
comme une occasion manquée de se réinventer. La programmation de
cette opération n’a pas été à la mesure de son ampleur et ce défaut de
conception initiale est la cause de retards et de surcoûts.
En conséquence des éléments qui précèdent, le chapitre VI décrit
certaines des réformes de structure à mener pour refonder un modèle
désormais fragile. Cette refondation doit notamment concerner trois
domaines : l’organisation « en silo », qui doit être abandonnée ;
l’information, avec l’objectif de l’instauration d’une rédaction unique ;
les métiers techniques, puisque la numérisation de la chaîne de
production, achevée au milieu des années 2000, aurait dû permettre un
redéploiement des emplois qui n’a pas été effectué par crainte de conflits
sociaux.
Ces constats conduisent la Cour à considérer que Radio France doit
mettre en œuvre une stratégie globale de changement, afin de rénover en
profondeur ses activités et son mode de gestion. Cela lui permettra de
mieux répondre aux attentes du public et aux exigences d’un service
public efficient.
Conclusion générale
Radio France doit faire face à une situation financière désormais
critique.
Cette situation intervient à un moment où le contexte général des
finances publiques ne permet plus d’envisager l’augmentation de la part
de redevance mise à disposition de l’entreprise, qui constitue l’essentiel
de ses ressources.
Faute d’avoir mis en œuvre une politique de maîtrise de ses
dépenses, Radio France s’est placée dans une zone de risque, sans marge
de manœuvre financière. Elle doit en outre achever un chantier de
réhabilitation conduit sans moderniser le fonctionnement de l’entreprise,
tout en poursuivant ses investissements dans le numérique pour préparer
l’avenir.
Cette situation préoccupante résulte des pesanteurs de l’entreprise,
dont les effets sont restés longtemps indolores dans un contexte de
ressources publiques abondantes. Ses dirigeants successifs, comme l’État
actionnaire et tutelle, n’ont pas suffisamment préparé Radio France aux
changements profonds qu’appelle la mutation du numérique, pas plus
qu’ils ne l’ont pressée de se conformer, sur le plan de sa gestion interne,
aux normes de performance qui doivent régir le fonctionnement de toutes
les entreprises publiques.
Radio France n’a plus de temps à perdre pour aborder cette
mutation et engager une réforme structurelle, trop longtemps différée.
Ce choix de la réforme doit s’incarner dans un projet pour
l’entreprise. Celui-ci passe par la mise en place d’un nouveau modèle
social, par l’intégration du numérique et de modes de gestion rénovés,
afin de permettre à Radio France de diminuer ses coûts et de mieux
relever les défis qui se présentent à elle.
Les insuffisances de la gouvernance, le principe affiché de stabilité
des emplois, la crainte des conflits sociaux et l’absence de fixation par
l’État d’objectifs clairs en matière de modernisation n’ont pas permis
jusque-là une prise de conscience partagée des enjeux stratégiques
auxquels l’entreprise est confrontée. Les changements en cours dans les radios publiques étrangères les plus emblématiques, de même que les
transformations affectant les modes de production dans les radios privées
en France, n’ont guère eu d’effet sur la culture interne de l’entreprise. Ces
enjeux doivent donc faire l’objet d’un important effort de pédagogie en
direction des personnels de Radio France.
Dans un modèle de gouvernance d’entreprise publique, il
appartient aux dirigeants de l’entreprise de conduire ces changements
internes, en respectant des objectifs fixés à l’avance avec l’État. Car c’est
bien à l’État qu’il incombe de déterminer précisément les missions
relevant du service public de la radio, le champ d’activités que celui-ci
doit couvrir et les conditions globales de sa mise en œuvre, en tenant
compte du contexte général des finances publiques. La tutelle doit donc
veiller plus fortement à la modernisation de l’entreprise.
Par ailleurs, la définition du projet stratégique à dix ans, qui doit
sous-tendre le devenir de Radio France, n’est pas dissociable d’une
analyse des enjeux auxquels sont confrontées les entreprises de
l’audiovisuel public sous l’effet de la « convergence des médias ».
Comme en attestent maints exemples étrangers, le modèle de producteur
unique de contenus ou d’informations à destination de plusieurs supports
(télévision, radio, internet) constitue une évolution tendant à se
généraliser et qui justifierait que l’État engage une réflexion de nature
stratégique sur les enjeux et l’organisation de l’audiovisuel public.
En tout état de cause et sans méconnaître une telle perspective, la
situation actuelle de Radio France requiert une rénovation profonde de
l’entreprise qu’il convient d’engager rapidement. C’est pour aider à la
conduite de ce qui constitue le chantier prioritaire du service public de la
radio dans les années à venir que la Cour a identifié les recommandations
récapitulées ci-après.
Récapitulatif des recommandations
établir le contrat d’objectifs et de moyens sur le fondement d’un
projet d’entreprise (Radio France, ministère chargé de la culture,
ministère chargé du budget) ;
statuer sur l’avenir du Mouv’ avant la signature du COM 2015-
2019 (Radio France) ;
définir pour France Bleu un schéma cible d’implantation,
permettant une couverture renforcée du territoire à moyens
constants (Radio France, ministère chargé de la culture) ;
engager une réflexion sur les conséquences de la convergence des
médias pour les entreprises du secteur public audiovisuel
(ministère chargé de la culture) ;
concentrer la direction des nouveaux médias (DNM) sur
l’expertise numérique, la veille technologique et éditoriale (Radio
France) ;
fusionner les deux orchestres symphoniques de Radio France,
établir une direction commune à France Musique et à la direction
de la musique (Radio France) ;
prendre les dispositions nécessaires au renforcement du rôle du
conseil d’administration dans la gouvernance de Radio France
(ministère chargé de la culture, ministère chargé de l’économie,
Radio France) ;
mettre en place un système de comptabilité analytique plus fin
pour en faire un outil d’aide à la décision (Radio France) ;
en matière d’achats, poursuivre la remise en concurrence des
contrats existants (Radio France) ;
dans le COM, mettre en place des indicateurs « cibles », donc
contraignants, pour la masse salariale et le recours aux cachetiers
et pigistes et fixer une cible en baisse pour la part des charges
salariales dans le total des charges d’exploitation (ministère
chargé de la culture, ministère chargé du budget) ;
prendre en compte, dans les accords d’entreprise et dans la grille
des emplois, une définition des métiers qui comporte les nouvelles
compétences et qualifications liées à l’évolution des technologies
numériques (Radio France) ;
12. cesser le recours systématique aux ordres de service pour la
gestion du chantier et respecter rigoureusement les règles relatives
aux marchés et à leurs avenants pour la signature des marchés du
chantier (Radio France) ;
13. avant la signature du COM 2015-2019, étudier toutes les options
possibles pour la fin du chantier et leur impact
financier : poursuite du chantier, phase 4 puis phase 3, ou arrêt du
chantier à la fin de la phase 4, ou encore conduite conjointe des
phases 4 et 3 (Radio France) ;
14. clarifier et formaliser les lignes éditoriales de chaque
antenne (Radio France) ;
15. fusionner les rédactions de France Inter, France Info et France
Culture (Radio France et tutelles) ;
16. rattacher les chargés de réalisation de la direction des personnels
de production (DPP) à France Culture et France Musique (Radio
France); affecter les techniciens d’antenne à chaque antenne
(Radio France) ;
17. faire évoluer la fonction technique et faire évoluer l’organisation
de la DGATTN en distinguant trois fonctions : la production et la
diffusion des émissions sur tous les supports ; l’acquisition, la
gestion et la maintenance des matériels techniques et
informatiques ; la responsabilité des systèmes d’information
(Radio France) ;
18. réviser le cahier des missions et des charges afin de mieux définir
la mission de service public de la radio et de l’adapter à
l’environnement actuel de la radio (ministère chargé de la
culture).
Vacances
abondantes, primes en tous genres, avantages en nature, placards
inutiles... A en croire la Cour des comptes, les conditions de travail
sont "très favorables" dans les radios publiques.
Par Jamal Henni
La semaine dernière, la Cour des comptes a publié un rapport au
vitriol sur Radio France, amenant de l'eau au moulin du PDG Mathieu
Gallet. Ce rapport dénonce effectivement, avec moult exemples accablants
à la clé, les conditions de travail "très favorables" au sein des
radios publiques. Revue de détail.
1- le volume de travail
Tout
d'abord, les salariés ont droit à de généreuses vacances: jusqu'à 56,5
jours par an (RTT inclus) pour les personnels techniques et
administratifs; et surtout jusqu'à 68 jours pour les journalistes.
Mieux: ces congés ne sont apparemment pas déclarés correctement par les
salariés. Selon un rapport d'audit, "rien ne permet d’affirmer que les
congés sont saisis
dans leur exhaustivité"...
Mais ce n'est pas tout. Une
partie des journalistes (8% du total, mais 24% à France Info, ou 15% à
France Inter) travaillent avec des rythmes atypiques, par exemple 4
jours de travail suivis de 3 jours de congés. "Cela aboutit à pourvoir
un poste par au moins deux, voire
trois personnes", pointe le rapport.
Les musiciens ne
semblent pas non plus débordés: ils travaillent en moyenne un peu plus
de 700 heures par an, loin des 1.100 heures prévues par la convention
collective. "Ce sous-emploi chronique n’empêche pas le recours à des
remplacements
externes (1,4 million d'euros en 2013) et le paiement d’heures
supplémentaires", déplore la Cour.
2- les compléments de rémunération
Au salaire
de base s'ajoutent de multiples à-côtés. D'abord, des primes ou
indemnités de fonction, par exemple pour le travail de nuit, pour la
matinale, pour la promotion à un poste de cadre... Mieux, les
journalistes, après avoir cessé de travailler la nuit ou d'encadrer des
troupes, continuent à toucher "tout ou partie" de la prime octroyée au
titre de leur fonction précédente.
Quant aux heures
supplémentaires, un tiers des salariés en bénéficient. "Cela constitue
même un élément permanent de rémunération pour certaines catégories: 71%
des techniciens du son en ont perçu en 2013". En outre, certains cadres
bénéficient d'heures supplémentaires, alors qu'ils "devraient
théoriquement en être
exclus".
Mais ce n'est pas tout: 131 salariés (hors
musiciens) en CDI perçoivent, en plus de leur salaire, des cachets
d'intermittents du spectacle -"en réalité des compléments de
rémunération". Une pratique "d’autant plus condamnable qu’elle ne donne
lieu à
aucun contrôle", déplore le rapport.
3- les avantages en nature
Comme
si cela ne suffisait pas, les salariés bénéficient aussi de moult
avantages annexes. Par exemple, les limiers de la rue Cambon ont relevé
de "nombreux exemples" où Radio France a remboursé les amendes de ses
salariés, alors que c'est pourtant "interdit par les textes".
Concernant
les frais de mission, les voyages doivent se faire en classe
économique, mais "des incertitudes subsistent sur les dérogations à
cette règle."
Les téléphones mobiles? "Il a fallu un contrôle de l’Urssaf pour
que l’usage des portables à titre privé soit encadré", pointe le rapport.
Enfin,
les journalistes ont le droit d'effectuer des "ménages", c'est-à-dire
des prestations rémunérées pour d'autres employeurs, mais après
autorisation de la direction. Toutefois, "la Cour n’a pas trouvé trace
de ces
autorisations"...
4- des services sur-staffés
Quatre services sont pointés du doigt pour leurs sureffectifs.
D'abord, la communication, avec plus d'une centaine de personnes au total.
Ensuite,
les trois antennes de FIP en province (17 personnes et un coût d'un
million d'euros par an), dont l’utilité "se justifie difficilement" au
vu des audiences "modestes" des décrochages locaux de FIP.
Mais aussi trois bureaux régionaux
d’information (9 équivalents temps plein), dont la "productivité est difficile à établir", selon un rapport interne.
Et
surtout, les techniciens du son (582 personnes), auxquels s'ajoutent
150 chargés de réalisation. Selon la Cour, "Radio France a divergé des
autres radios, qui ont
supprimé les postes de techniciens et de réalisateurs", rendus inutiles
par le passage au numérique de la production.
Mais rien
de tel dans les radios publiques, notamment à France Inter: "les
effectifs de
techniciens affectés à France Inter (41,6 équivalents temps plein, soit 3
millions d'euros de masse salariale) sont d’un niveau inexpliqué,
lorsqu’on
les compare à ceux de France Info (19), France Culture
(14) ou France Musique (11)". En effet, "France Inter a conservé le
recours au
binôme de techniciens en toutes circonstances -pratique datant de
l’époque où il fallait résoudre rapidement un problème de bande
magnétique". Le rapport avance cette explication crue: "cette situation
tient
à la capacité de cette équipe de techniciens à paralyser l'antenne,
comme la grève de janvier 2013 l’a montré". Cette grève de 5 jours avait
été déclenchée par le projet de supprimer 4 postes de techniciens,
projet finalement retiré pour mettre fin à la grève...
Enfin,
et non des moindres, le rapport souligne que tous ces avantages sont
réservés aux salariés en CDI, et pas aux nombreux précaires (CDD,
pigistes, intermittents du spectacle...) employés par Radio France. Au final, le volume de travail d'un salarié en CDI est "environ un tiers
inférieur à celui d’un CDD", estime l'ex-PDG Jean-Paul Cluzel dans sa
réponse au rapport.
C) Le PDG de Radio France fait refaire son bureau pour 100.000 euros
Notre
époque à ceci de bien particulier que de tendre le micro et de donner
la parole à ceux qui n’ont rien à dire sauf à parler d’eux même et de
leur propre insuffisance.
Sur
les plateaux de télé la semaine dernière, un homme n’a pas failli à
cette règle devenue intangible dans nos chers médias de crier très fort,
trop fort mais c’est toujours le cas quand on a rien à dire.
Cet
homme promut ministre de la culture dans un gouvernement, dit de droite,
sous le seul prétexte qu’il portait le même nom qu’un ancien président
de la république s’appelle, vous l’avez reconnu, Frédéric Mittérand.
Déjà le voir prétendre au titre de ministre pouvait constituer un
malaise mais de plus à le voir devenir celui de la culture pouvait faire
craindre le pire. Sous le prétexte qu’il fut directeur de salle de
cinémas ou de modeste écrivaillon juste préoccuper de faire fructifier
son nom, un président qui voulait faire plaisir déjà à l’opinion des
médias lui permit tous les honneurs et les ors de la république.
Certainement
porteur des fameuses valeurs républicaines dont on parle beaucoup et
que l’on ne cite jamais, cet homme avait la promotion de la pédophilie,
l’abjection faite humaine, dans des paradis exotiques, où des hommes
sans scrupules et friqués vont débusquer la misère pour en faire le
jouet de leurs vices et perversions. Débusqué, le pauvre romancier ne
parvint rien d’autres à dire, faute d’imagination, qu’on l’avait mal
compris et qu’il allait dans ces pays pour trouver de quoi satisfaire
son homosexualité mais avec des hommes murs et adultes. En quelque
sorte, il allait en Thaïlande pour satisfaire des besoins qu’il aurait
pu assouvir dans n’importe quel bar du Marais parisien ou auprès de
n’importe quel lieu de rencontres avec des gays virils robustes sur les
bords du périf parisien.
Il
avait dit le contraire dans son livre mais il savait que les médias du
système allait abonder dans son sens et retourner la version accusatoire
envers Marine Le Pen qui avait levé le lièvre. Ainsi vit la France qui
voit le vice porté au nu du moment qu’elle compatit aux désirs et
volontés du système en place.
Le
président aurait pu alors lui demander de présenter sa démission. Il en
aurait ainsi dans beaucoup de pays que nous moquons, pas par
pudibonderie excessive mais tout simplement parce que tout homme public
doit donner l’exemple et dans ce cas l’exemple donné était surtout celui
à ne pas suivre.
Mais
le président étant dans la même démarche bling-bling et matuvu de son
ministre ne pouvait quelque part qu’être satisfait de lui et il lui
réitéra plusieurs fois sa confiance en condamnant vivement les
contradicteurs de son ministre.
Ce
même président totalement à rebrousse-poils de l’opinion publique encore
une fois qui s’étonna ensuite de la désaffection de l’électorat envers
lui. Et qui encore une fois, selon l’inversion accusatoire en règle, se
mit à accuser ceux-ci de la défaite qui suivit.
La
droite, enfin ce qui en tient de représentant officiel, avait abandonné
la culture à la gauche aux lendemains de 68, par paresse en imaginant
que c’était seulement un jeu d’intellectuels oisifs se rendait compte
qu’elle était encore une fois le dindon de la farce.
Ce
ministre qui ne représentait que lui-même sut s’entourer d’éphèbes
soumis, respectueux avec des dents rayant le plancher pour presque en
faire un état dans l’état. Au gré de ses amours ou de ses emmerdes, il
nommait celui-ci, promouvait celui-là par exemple directeur de
l’Institut Nationale de l’audiovisuel, sans justification de réelle
compétence, sinon une ambition démesurée à la hauteur du personnage
qu’il nommait, en l’occurence plus jeune président, à 33 ans, à la tête
de l’institut.
Dans ses mémoires (la récréation), Frédéric Mitterrand, qui l’avait surnommé Tancrède, écrit :
« Tancrède
séduit tout le monde et je n’échappe pas à la règle. On s’épuiserait à
dresser la liste des raisons qui expliquent ce succès. Mettons que ses
qualités intellectuelles sont à la mesure de l’attirance qu’exerce son
physique. » S’il s’était agi d’une femme, on aurait assurément parlé de « promotion canapé »…
Voici
assurément la reconnaissance d’un travail, d’une mission, d’une
activité liée à la chose publique qui laisse rêveur. Cela laisse aussi
supposer des relations hors du commun entre des individus que l’amour
des autres ne laisse pas indifférents.
Voici
cet homme promu depuis PDG de Radio-France, vous savez le groupe radio
français chargé par le système de nous inculquer le « bien-penser ».
Voici
cet homme, qui lui aussi ne représente rien, dans un bureau quelconque
comme un vulgaire haut fonctionnaire de l’état. Cela devenait vite
inconcevable. On entreprit très rapidement certainement aussi sur ses
conseils éclairés des travaux de rénovation. Et pas seulement quelques
travaux de rafraîchissement.
L’essentiel
de la facture provient cependant de travaux tout à fait particuliers.
Une partie des murs du fameux bureau est ornée «de boiseries précieuses
en palissandre», détaille le journal satirique, qui s’est procuré des
documents attestant du coût des travaux. Ces travaux supplémentaires,
payés un peu plus de 72.000 euros, ont fait grimper l’addition à quelque
105.000 euros. Une dépense d’autant moins compréhensible que ledit
bureau avait été refait… en novembre 2013, soit à peine un an
auparavant, disent certains journaux pour tenter d’éteindre l’incendie.
Tout
cela bien entendu dans le cadre d’un solide plan de redressement des
finances de l’institution publique que cet homme est chargé de mettre en
place et de faire appliquer.
Bien entendu pour les autres. Lui ne se sent nullement concerné par ce plan de mesure économique.
Nous
voilà revenu aux temps béni de Jack Lang quand Néron et Caligula était
ressuscité en un seul homme et régnait sans partage sur la culture
française pour le plus grand malheur de la France.
L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre.
Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.
Ou comment vous atrophiez les neurones au sein de cette boîte à images
Comme le reste de l’économie, la télévision connaît une
tendance à la baisse de ses revenus, quelle que soit la chaîne. Et les
premiers à en faire les frais, ce sont les têtes de gondole. Enfin, pas
toutes ! Jugez plutôt.
Plus de chaînes, moins de pub et
la concurrence féroce d’Internet : n’en doutons pas, la télévision fait
face à une crise sans précédent. L’époque de La 5 de Berlusconi, avec
son lot de Ferrari neuves offertes à tous les animateurs de la chaîne,
semble bien loin. Désormais, les diffuseurs engrangent moins d’argent et
doivent trouver à tout prix des solutions pour rester rentables. À
commencer par TF1. Après avoir supprimé les bouteilles d’eau et les
plantes vertes dans ses bureaux, la première chaîne d’Europe est passée à
la vitesse supérieure et a engagé un bras de fer avec les producteurs
et les animateurs pour faire baisser les coûts. Et tout le monde est
prié de se serrer la ceinture.
Tout le monde ? Pas vraiment. En
haut de l’échelle, rien n’a réellement changé. Les patrons de chaîne
touchent encore de bien confortables bonus. Si Nonce Paolini, le P-DG de
TF1, n’a pas augmenté son salaire depuis 2011, soit 920 000 euros par
an, son bonus annuel a doublé entre 2012 et 2013 et il a encore augmenté
en 2014. Total : 2 millions d’euros de revenus en 2013 et 2,36 millions
en 2014 selon les chiffres publiés. Et ses collègues ne sont pas en
reste : Bertrand Meheut, le patron de Canal+, touche entre 1,97 et 2,5
millions d’euros par an selon qu’on intègre ou pas les différentes
parts variables, actions gratuites, stock options. Nicolas de Tavernost,
président de M6, complète ce podium avec des revenus estimés à 1,7
million d’euros. À la traîne, Rémy Pflimlin, le P-DG de France
Télévisions, dont le salaire est fixé par Bercy : 330 000 euros par an.
Du côté des animateurs, la situation se tend un peu plus. Et
c’est à M6 que les premières actions ont été les plus visibles. La
chaîne propose désormais à ses animateurs sous contrat des salaires
confortables mais pas indécents. Le principe retenu ? Un
programme estampillé M6 est toujours plus puissant que celui qui l’anime.
Jérôme Anthony (« Un trésor dans votre maison »), par exemple, touche
8 500 euros par mois. En contrepartie de cette sécurité de l’emploi,
l’animateur doit se rendre disponible pour toute nouvelle émission qu’on
lui proposera, avec, bien sûr, une prime à la clé. Du côté de TF1, la
première mesure a été de rendre aux animateurs stars leur contrat
d’exclusivité et de les éloigner progressivement de l’antenne. Le
premier à en avoir fait les frais a été Benjamin Castaldi. Fini les 35
000 euros par mois pour attendre qu’on lui propose une émission. Du
coup, il est allé voir ailleurs. Même punition pour Carole Rousseau, à
qui il reste deux ou trois prime times par an sur la chaîne leader et
quelques apparitions sur TMC. Là où elle pouvait toucher 35 000 euros
pour un prime sur TF1, elle en négocie péniblement 7 000 pour un
20 h 50 sur TMC (chaîne du groupe TF1). Jean-Pierre Foucault, qui a fait
les belles heures des divertissements de la Une, « subit » le même
traitement. À part l’élection de Miss France, qui lui rapporte tout de
même 45 000 euros, et deux ou trois spéciales de « Qui veut gagner des
millions », il passe ses journées sur Europe 1 avec la bande d’Hanouna.
TMC n’a pas été plus généreuse avec Christophe Dechavanne qui, voyant
ses revenus fondre, a revendu le superbe hôtel particulier du 17e
arrondissement de Paris dans lequel il avait installé sa société de
production pour s’établir dans un quartier plus populaire. Seul
animateur de TF1 à être passé entre les gouttes : Nikos Aliagas.
Toujours prêt à rendre service et peu capricieux, il a réussi à garder
son contrat d’exclusivité, estimé à 30 000 euros par mois. Mais il ne
chôme pas : avec « The Voice », « C’est Canteloup » et « 50 mn
Inside », il est abonné aux succès, donc extrêmement rentable.
Retrouvez l'article intégral dans VSD 1961 (du 26 mars au 1er avril 2015)
VSD
Dans son nouveau numéro, le magazine VSD s’intéresse aux salaires des animateurs et chroniqueurs du PAF.
L’hebdomadaire s’est notamment penché sur les revenus des dirigeants des
grandes chaînes. Nonce Paolini , le PDG de TF1, qui n’a pas augmenté
son salaire depuis 2011, touche 920.000 euros par an avec un bonus
annuel . L’année dernière, il a gagné 2,36 millions.
De son côté, Bertrand Méheut , le patron de Canal Plus, gagne entre 1,97
et 2,5 millions d’euros chaque année , Nicolas de Tavernost , président
de M6, 1,7 million . A noter que Rémy Pflimlin , le PDG de France
Télévisions dont le salaire est fixé par Bercy, touche 330.000 euros par
an .
VSD a également enquêté sur les salaires des animateurs vedettes des
chaînes TV. Benjamin Castaldi , arrivé cette année à la tête de la
« Nouvelle Star », a empoché 400.000 euros pour la présentation du
télé-crochet de D8 . Sur TF1, l’animateur, qui avait un contrat
d’exclusivité, gagnait 35.000 euros par mois.
Avec 125 000 euros par mois, Jean-Luc
Reichmann, qui anime sur TF1 l’émission Les 12 coups de midi, Jean-Luc
Reichmann multiplie les activités (télé, théâtre, fiction). « Selon les
chiffres déposés par sa société, son jeu du midi lui rapporterait plus
de 1,5 million d’euros par an , auquel il faut ajouter un pourcentage
sur les revenus du jeu SMS lancé pendant l’émission ». Si les cinq
premières places sont occupées par des hommes, trois femmes se classent
dans le Top 10. Roselyne Bachelot prend notamment la 6e place (20 000
euros par mois pour Le Grand 8), Élise Lucet la 8e (10 000 euros par
mois pour le JT de 13 heures et Cash Investigation) et Enora Malagré la
10e (8 000 euros par mois pour Touche pas à mon poste !).
Carole Rousseau, qui présente quelques
primes sur TF1 et « 90′ enquêtes » sur TMC, touchait cette somme pour un
prime sur la Une. Maintenant, elle négocie 7.000 euros pour un prime
sur TMC.
Autre animateur emblématique de TF1 : Jean-Pierre Foucault . Pour
présenter l’élection de Miss France, il repart chaque année avec 45.000
euros .
Nikos Aliagas a réussi à garder son contrat d’exclusivité de 30.000
euros pour la présentation de « The Voice », « C’est Canteloup » ou
encore « 50 min Inside ».
Arthur aurait touché jusqu’à 250.000 euros par numéro des « Enfants de la télé ».
Toujours sur TF1, Laurence Boccolini , qui déclare dans la presse
toucher 10.000 euros, « facturerait en réalité 10.000 euros chaque
émission qu’elle anime en access prime-time », précisent nos confrères.
Christophe Dechavanne a négocié 45.000 euros par prime sur la chaîne
privée.
L’hebdomadaire s’est penché sur les revenus des animateurs stars du
service public, dont les têtes d’affiche sont presque toutes salariées
(William Leymergie, Sophie Davant). S’ils dépassent 70.000 euros par an,
les salaires doivent être visés par Bercy.
David Pujadas toucherait 12.000 euros chaque mois , 10.000 euros pour
Elise Lucet et Jamy Gourmoud , quand il présentait « C’est pas
sorcier », 39.000 euros pour Julien Lepers .
« Un dizaine d’animateurs touche un cachet pour un prime entre 3.500
euros, pour les moins connus, à 12.000 euros pour une tête d’affiche »,
expliquent nos confrères qui ajoutent que plusieurs animateurs facturent
leurs prestations par des sociétés créées à cet effet.
Citons par exemple Michel Drucker qui, en plus de ses revenus
d’animateur-producteur, perçoit des droits sur les ventes de ses livres
et exploite le Studio Gabriel, utilisé par d’autres comme Laurent
Ruquier pour « On n’est pas couché » ou des conventions collectives.
Concernant les chroniqueurs, tous ne sont pas logés à la même enseigne.
20.000 euros par mois pour Roselyne Bachelot (Le grand 8, D8), 250.000
euros annuels pour Jean-Michel Aphatie (Grand Journal, Canal +), entre
1.000 et 1.500 euros pour les polémistes d’On n’est pas couché , 4.000
euros par mois pour Laurent Baffie dans « Les Enfants de la télé », 130
euros brut pour les chroniqueurs du « Mag » d’NRJ12 .
VSD s’est enfin penché sur les revenus de l’équipe de « Touche pas à mon poste ».
Cyril Hanouna, qui a révélé dans le JDD toucher 25.000 euros par mois,
« oublie de mentionner les dividendes de plusieurs centaines de milliers
d’euros versés par sa société H2O ».