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L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.
 Librement vôtre - Faisons ensemble la liberté, la Liberté fera le reste.
Sommaire:
A) Ces très «chères» associations  -  Sophie Humann - Le Figaro
B) Financement des syndicats : comment légaliser une (aberrante) situation de fait - Agnès Verdier-Molinié -  Samuel-Frédéric Servière - IFRAP       
C) L'IFRAP vit sur le dos des contribuables - francois.r1789 - Le blog de francois.r1789
                    
D) Divers liens de l'Université Liberté
 Deux ministères augmentent significativement leurs subventions pour 101% de la hausse totale 
- Le ministère du travail, de l’emploi et de la santé avec une hausse de 362 M€,
- Le ministère de la culture et la communication avec une hausse de subventions de 267 M€.
 Le taux de renouvellement des associations subventionnées par l'Etat varie fortement par ministère.
La palme de la fidélité revient au ministère du budget, comptes 
publics avec plus de 85% des associations présentes en 2011 et 2012.
A l’inverse, on retrouve les deux ministères (Culture et Travail, 
Emploi) ayant fait l’objet des plus fortes  augmentations des 
subventions dans ceux qui ont le plus renouvelé les associations 
bénéficiaires.
- Agraf - pour la gestion de la restauration des administrations financières
- Alpaf - association pour le logement du personnel des administrations financières
- Atscaf - association touristique sportive et culturelle des administrations financières
- Epaf - éducation et plein air finances
A) Ces très «chères» associations
34 milliards d'euros de 
subventions sont accordées chaque année par l'État et les collectivités 
locales à 250.000 associations. À l'heure des restrictions budgétaires, 
enquête sur l'étonnante opacité qui entoure le financement public des 
associations.
Il
 existe en France un curieux document. Certains, fiers de connaître son 
existence, entourent son nom d'une pointe de mystère ; d'autres, mieux 
initiés, chuchotent qu'il est plein d'erreurs... Quelques esprits 
chagrins osent même le déclarer inutilisable! Ce document, c'est le jaune budgétaire,
 un pavé en trois volumes de 500 pages chacun dressant la liste de 
toutes les subventions accordées par l'État à quelque 10.000 
associations. Une somme publiée par Bercy tous les deux ans 
seulement.Piochant dans le cru 2012, correspondant aux subventions 
versées en 2010, on découvre au hasard: «L'Association sociale nationale
 des Tsiganes évangélistes: 144.500 euros ; l'Association de 
coordination technique agricole: 4.967.439 euros ; l'Académie de billard
 de Palavas-les-Flots: 2000 euros ; l'Association de pétanque 
livradaise: 95 euros accordés par les services du Premier ministre.»
Parfois, un montant vraiment plus élevé que les autres attire l'oeil. C'est le cas de l'Association nationale de formation professionnelle des adultes (Afpa)
 à laquelle l'État a donné très précisément 225.912.988 euros. Près de 
226 millions d'euros! «Une aberration juridique», précise Viviane 
Tchernonog, l'une des rares chercheuses qui travaillent sur les 
associations, au CNRS
 et à l'université de Paris 1, car l'Afpa, bras armé de la formation 
professionnelle en France, n'a rien à faire dans ce document aux côtés 
d'une amicale bouliste ou d'une troupe de théâtre de rue. «Elle ne 
devrait pas figurer là, relève Mme Tchernonog, l'erreur devrait bientôt 
être corrigée.» Les subventions, elles, sont bien réelles!Aucune 
explication, aucune synthèse ne viennent égayer la monotonie de cet 
interminable répertoire. Toute l'aberration du système est là, dans 
cette accumulation d'informations inutilisables, ce saupoudrage de 
données, cette fausse transparence qui masque une volonté d'entretenir 
l'opacité.
Même les parlementaires chevronnés n'y comprennent souvent rien et demandent régulièrement à Bercy une amélioration du fameux jaune ainsi que la création d'«une base de données des associations». En vain. «Le jaune budgétaire est
 une insulte à la démocratie parlementaire depuis 1962», s'insurge 
Pierre-Patrick Kaltenbach, énarque, ancien magistrat de la Cour des comptes, auteur d'Associations lucratives sans but (1995)
 et inlassable observateur de la vie associative française. Résultat: 
les contribuables financent sans le savoir des dizaines de milliers 
d'associations à coups de milliards d'euros. Bien qu'il n'existe aucune 
centralisation des données, les chercheurs estiment que l'État, les 
collectivités locales et autres structures publiques allouent chaque 
année 34 milliards d'euros au secteur associatif, couvrant près de la 
moitié de son budget (70 milliards). L'État, selon le centre d'économie 
de la Sorbonne, distribue 22,5 % de cette somme, les communes 26 %, les 
départements 22,5 %, les Régions 11 %, les organismes sociaux et 
l'Europe 18 %.
Les fonctionnaires, premiers servis par l'État
Charité bien ordonnée... l'État se sert royalement. Chaque ministère 
entretient à grands frais ses bonnes oeuvres, gérées la plupart du temps
 par les syndicats. Rien qu'à Bercy, l'Association pour la gestion des 
restaurants des administrations financières (Agraf) a reçu en 2010 un 
chèque de 10,3 millions d'euros. On comprend pourquoi toute tentative de
 sous-traiter la restauration des agents à un prestataire privé se 
heurte à un tollé syndical... L'Association pour le logement du 
personnel des administrations financières (Alpaf), qui possède un parc 
de plus de 10 000 logements dans toute la France, a perçu une subvention
 de 23 millions d'euros. Quant à l'Association touristique, sportive et 
culturelle des administrations financières, elle a touché 5,24 millions 
d'euros...
«Alors que la proposition de loi Perruchot a tenté d'accroître la 
transparence des comités d'entreprise, précise Agnès Verdier-Molinié, 
directrice de l'Ifrap, un think tank libéral, rien n'a été mené pour 
l'instant concernant les comités d'entreprise publics et leurs 
activités sociales.» Certains sont clairement identifiés: le ministère 
de la Justice accorde bon an, mal an, 9 millions d'euros à la Fondation 
d'Aguesseau, le CE des personnels de la Justice. «Mais la plupart de ces
 CE demeurent discrets, voire occultes, et se retrouvent, sans aucune 
exhaustivité, au milieu des financements associatifs des ministères, 
déplore Agnès Verdier-Molinié. Pourtant, il apparaît que l'État finance 
l'action sociale de ses fonctionnaires à hauteur de 931,2 millions 
d'euros, tandis que les collectivités locales, pour autant que l'on 
sache, accordent à leurs salariés des subventions de l'ordre de 400 
millions par an.»
Car aussi indigeste soit-il, le jaune budgétaire a le mérite 
d'exister. En revanche, il n'existe aucun moyen d'avoir une vision 
d'ensemble des subventions versées par les collectivités locales: les 
communes de plus de 3400 habitants sont obligées de dresser une liste 
des subventions qu'elles accordent aux associations et de la diffuser 
par voie électronique. Mais rares sont celles qui le font et seuls les 
bénéficiaires savent ce qu'ils touchent. «Il n'y a pas de fichier 
centralisé, précise Stanislas Boutmy, directeur de l'agence de notation 
Public Evaluation System, et dans leurs documents budgétaires, les 
collectivités locales ne font aucune différence entre les subventions 
versées à des associations et celles données aux personnes de droit 
privé à but lucratif. Pour s'y retrouver, il faut aller à la pêche dans 
les documents annexes!»
Un véritable secteur parapublic associatif
Pourquoi tant de cachotteries? Est-ce parce qu'un tout petit nombre 
d'associations touchent un véritable pactole? Pour Viviane Tchernonog, 
si 80 % des associations ne reçoivent aucune subvention, «seulement 7 % 
des associations reçoivent 70 % des subventions publiques». Même si les 
montants qui leur sont accordés tendent à diminuer, les associations 
culturelles ont depuis longtemps pris l'habitude de courir après les 
subsides publics. Chaque festival de théâtre, de musique traditionnelle,
 d'électro, d'opéra, d'arts de la rue... reçoit sa ou ses subventions. 
«Les concerts subventionnés ont remplacé les bals de charité, qui, eux, 
étaient payants!» souligne, non sans humour, Pierre-Patrick Kaltenbach. 
L'Académie Fratellini, qui forme des jeunes à l'art du cirque, a ainsi 
reçu pour 2010 391.094 euros de la Région Île-de-France, et 776.925 
euros de l'État. Le Festival d'Avignon a perçu 7,86 millions d'euros de 
subventions d'exploitation pour 2010, et le Festival d'Aix-en-Provence, 
9,3 millions, pour ne citer que des stars...
Les associations de défense des droits bénéficient elles aussi de 
confortables subventions qui viennent se superposer aux budgets de 
toutes les structures publiques créées au fil du temps. Les Français 
financent déjà un Comité permanent de lutte contre les discriminations, 
un Observatoire des discriminations, un Observatoire des inégalités (feu
 la Halde), un Haut Conseil à l'intégration, une Agence nationale pour 
la cohésion sociale et l'égalité des chances. Savent-ils que l'État a aussi donné, par exemple, en 2010, 110.000 euros à l'Afic 
(Accueil et formation pour l'intégration et la citoyenneté) pour former 
des élèves journalistes à la lutte contre les discriminations et les 
préjugés, 125.000 euros à Act Up Paris, 20.000 euros à Ni putes ni soumises, ou qu'il finance encore largement SOS Racisme malgré les déboires de ses dirigeants?
Mais le gros des subventions publiques nourrit le secteur parapublic 
associatif, auquel l'État et les collectivités locales délèguent des 
missions de service public et qu'ils financent donc en conséquence. Les 
associations gèrent ainsi la quasi-totalité de l'aide aux handicapés et 
de leur insertion, de nombreuses maisons de retraite, un réseau dense et
 efficace d'aide à domicile aux personnes âgées dépendantes, un lit 
d'hôpital sur dix, la moitié des crèches, tout le réseau des Udaf 
(Unions départementales des associations familiales), des centres de 
vacances, de classes de découverte, d'activités 
périscolaires-scolaires... Les associations représentent aussi un 
cinquième des enfants scolarisés puisque la plupart des écoles privées 
sont organisées en associations. Elles font le plus souvent un travail 
remarquable pour des salaires inférieurs à ceux des fonctionnaires, des 
horaires et une implication bien supérieurs.
Plus rarement, certaines associations sont devenues des instruments 
politiques, comme c'est le cas à Paris, ou dans la tentaculaire 
confédération de la Ligue de l'enseignement .«Les collectivités n'ont 
pas beaucoup de moyens d'intervenir dans l'économie, explique Stanislas 
Boutmy. Soit elles font intervenir leur personnel, soit elles font 
intervenir un tiers en lui achetant une prestation après l'avoir choisi 
par appel d'offres, soit enfin, elles lui donnent une mission et elles 
le subventionnent. Les départements financent, entre autres, des 
associations de transport scolaire, les collèges privés sous contrat, et
 les Régions, les lycées privés sous contrat ou les établissements 
d'enseignement supérieur professionnels.» En fait, le recours aux 
structures associatives permet aussi aux collectivités locales de faire 
des dépenses publiques sans augmenter encore le nombre de fonctionnaires
 territoriaux, qui a déjà bondi de plus de 40 % en dix ans!
Un recours systématique aux associations
Ce système va loin. La plupart des syndicats d'initiative, les 
comités du tourisme ne sont-ils pas organisés en associations? Les 
comités de tourisme reçoivent ainsi plusieurs millions d'euros chaque 
année (3,34 millions d'euros pour celui d'Aquitaine en 2009, 3,54 
millions d'euros en Alsace en 2010, 6,64 millions d'euros de subvention 
de la Mairie de Paris pour son office de tourisme et des congrès). Dans 
chaque Région, des structures para-économiques sont organisées en 
associations subventionnées, comme l'Agence régionale de l'innovation en
 Alsace (1 million d'euros de subvention de la Région en 2010), ou 
Airparif (1,5 million de l'Etat).Est-il légitime que de telles 
structures soient associatives? «Il n'est pas sain que les collectivités
 publiques recourent systématiquement aux associations pour conduire des
 activités pour lesquelles d'autres cadres de droit public existent», 
préconisait déjà le député UMP Pierre Morange il y a quatre ans...
«D'une liberté tocquevillienne, on a fait un outil de facilité, une 
courroie de transmission pour le pouvoir en place», dénonce encore 
Pierre-Patrick Kaltenbach. Depuis plusieurs années, il fait partie du 
Comité de la charte du don en confiance, un organisme d'agrément et de 
contrôle des associations auquel ont déjà adhéré près de 60 associations
 soucieuses de leur transparence financière, de la qualité de leur 
communication et de leur action comme le Comité Perce-neige, la 
Croix-Rouge française, l'Association Valentin Haüy, les Restos du coeur,
 le Secours populaire, les Apprentis d'Auteuil... La grande force de ces
 associations est de bénéficier d'une grande visibilité et de garder un 
bon équilibre entre salariés et bénévoles, subventions et dons. Un 
début. Mais on est encore loin de la transparence instaurée en 
Grande-Bretagne depuis 2006, où un Office of the Third Sector, 
directement rattaché au Premier ministre, met en oeuvre la politique en 
direction des associations et coordonne les actions des différents 
ministères. Il dispose d'un rapport annuel fort complet de la Charity 
Commission où chaque subvention publique, quelle que soit sa provenance,
 est détaillée, expliquée, justifiée. Un exemple à suivre?
Sophie Humann
Source Le Figaro
« 8 heures, adjugé vendu !»: les premières enchères solidaires ont eu lieu hier soir
- La Junior Entreprise de GEM élue meilleure association étudiante de France
- Le palmarès des villes françaises les plus généreuses envers les associations
- Quand les salariés sont payés pour aider une association
B) Financement des syndicats : comment légaliser une (aberrante) situation de fait
Au 31 décembre 2012, les organisations syndicales (patronales et de 
salariés) se finançaient sur le paritarisme à hauteur d'environ 110 
millions d'euros par an. Le rapport Perruchot étant passé par là, le projet de loi relatif à la formation professionnelle, à l'emploi et à la démocratie sociale
 porte en son sein une réforme du financement paritaire des syndicats. 
L'idée des syndicats et du gouvernement est de créer un fonds paritaire 
financé en partie par une taxe sur la masse salariale des entreprises 
entre 0,014 % et 0,020% avec un financement pouvant monter jusqu'à 138 
millions d'euros, subventions publiques incluses [1].
 Cette taxe ressemble à une cotisation volontaire obligatoire. Les 
entreprises pourront aussi y voir une cotisation forcée aux 
organisations syndicales. D'autant plus qu'en dehors de la formation 
professionnelle (Fongefor et Preciputs) les montants perçus sur le 
paritarisme n'étaient pas sécurisés juridiquement. Une taxe et un fonds 
paritaire dont l'idée et la composition ne peuvent que laisser songeur. 
Et qu'en est-il du risque de couper encore plus les organisations 
syndicales de leurs adhérents ?
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Réforme ou légalisation de bases juridiques fragiles ?
Actuellement, les organisations représentatives du patronat et les 
syndicats participent à la cogestion d'un grand nombre d'institutions 
qui relèvent du champ de la protection sociale : caisses de sécurité 
sociale, Assurance chômage (Unédic), caisses de retraite complémentaires
 (AGIRC-ARRCO), institutions de prévoyance, formation professionnelle 
(OPCA), logement, handicap. A ce titre elles en tirent des ressources 
qui étaient historiquement calibrées pour couvrir leurs frais de 
participation à ces structures. Ces sommes ont très vite été dissociées 
entre remboursement de frais réels engagés [2]
 (les administrateurs n'étant pas rémunérés) payés directement par ces 
organismes, des financements aux organisations qu'ils représentent, non 
sans difficultés juridiques : comme le relève l'étude d'impact du projet de loi « Ces financements ne font pas l'objet d'une approche consolidée (…) seuls les financements issus de la formation professionnelle font l'objet d'un encadrement réglementaire précis. »
C'est sur ce champ de la formation professionnelle et des OPCA (les 
organismes paritaires collecteurs agréés) chargés de collecter les 
cotisations finançant cette politique publique, que devrait être 
structurée la nouvelle contribution de 0,014% de la masse salariale 
nationale en substitution et donc diminuant à due concurrence le montant des dites cotisations. La nouvelle contribution devrait être recouvrée par les URSSAF.
La contribution de 0,014% devrait donc remplacer les financements prélevés actuellement selon trois modalités :
- Au bénéfice du FONGEFOR (le fonds national paritaire de la formation professionnelle continue), qui bénéficie actuellement d'un prélèvement sur les sommes collectées par les OPCA de 0,75% (article R.6332-97 du Code du travail), soit un montant de 30 millions d'euros/an, qui sera ensuite fléché sur base égale entre les OS et les organisations patronales, sur base égalitaire entre les premières et inégalitaire pour les secondes (clé 57,5% MEDEF, 32,5% CGPME et 10% UPA).
- A raison de la participation directe aux OPCA (bien que dissociée des frais de gestion), des contributions que l'on appelle les préciputs (article R.6332-43 du CT) et rémunérant les participations paritaires, les sommes étant plafonnées à 0,75% des montants collectés, soit entre 30 et 35 millions d'euros.
- En substitution de l'actuelle règle du plafond des salaires versés fixé à 0,08‰ finançant le congé de formation économique et social syndical (soit 10 millions d'euros environ).
Enfin, une possible extension de la contribution de 0,014% avec 
un alourdissement de 0,006% pourrait permettre dans un second temps de 
se substituer aux financements prélevés sur les organismes sociaux (29 
millions d'euros) et sur le 1% logement (6 millions d'euros). La cotisation
 au nouveau fonds paritaire chargé d'en recevoir le produit passerait 
alors de 75 millions d'euros à 110 millions à charge de prélèvement 
constants.
La clarification sera-t-elle cependant au rendez-vous ? En réalité trois lacunes subsistent toujours assorties d'une inconnue :
- L'interdiction de financement par les OPCA des organisations syndicales et patronales, ne s'étend pas aux organismes paritaires à vocation nationale, le temps de déployer et d'étendre la nouvelle contribution, de sorte qu'il y aura nécessairement des « effets de bords » pendant la transition. C'est ce qu'évoque d'ailleurs l'étude d'impact en précisant : « l'intégration de ces sommes au périmètre de la contribution directe (…) ne pourrait techniquement pas être compensée immédiatement à due concurrence par une baisse des cotisations des entreprises à l'organisme paritaire considéré. » Une remarque étonnante et contournable si l'on assurait pendant la transition de la déductibilité de l'une sur l'autre par exemple, afin de « neutraliser » la charge pour les entreprises.
- En second lieu, plus d'une centaine de branches professionnelles ont mis en place des accords de financement du dialogue social permettant de financer directement le dialogue paritaire de leur branche par des contributions obligatoires assises sur leur masse salariale (cas de l'artisanat, de l'agriculture et de la pharmacie). Ces accords ne semblent pas être concernés par l'actuel projet de loi et donc par la nouvelle contribution. Les montants versés ne sont par ailleurs pas connus.
- Enfin, pourquoi ne pas basculer et substituer en une seule fois la contribution sur la masse salariale et réajuster les versements des entreprises aux organismes sociaux concernés dans leur ensemble. Cette technique aurait le mérite de la simplicité et de l'efficacité en clarifiant du même coup l'ensemble des contributions externes des entreprises mais également des organismes paritaires au financement du paritarisme.
- l'inconnue enfin c'est la dynamique de la contribution de substitution : à l'heure où l'étude d'impact est menée, elle est calibrée pour correspondre à l'euro l'euro aux versements effectués par les entreprises, mais quelle est sa dynamique ? Tout porte à croire qu'elle sera sans doute plus évolutive que les montants de cotisation actuels... mais l'étude d'impact se garde bien de s'intéresser à la dynamique des versements antérieurs comparée à celle de la nouvelle contribution projetée...
A titre subsidiaire on peut être toutefois étonné que 
les défraiements effectués par les différents organismes paritaires ne 
fassent pas l'objet d'une publication régulière ni d'un suivi spécifique
 de la Cour des comptes.
Les contributions de l'Etat au financement du paritarisme ne sont ni simplifiées ni remises en cause :
Par ailleurs l'État ne met pas fin à son soutien financier aux organisations syndicales. Les montants ne sont pas faibles, de l'ordre de 47,4 millions d'euros.
 Cependant, seule une partie sera fléchée vers le fonds. Il faut 
évidemment déduire en premier lieu la niche fiscale de 134 millions 
d'euros sur les cotisations des adhérents aux syndicats (150 millions 
pour 2014). Ensuite, la subvention globale aux 12 instituts supérieurs 
du travail semble déjà fléchée et affectée et représente un montant 
relativement faible 1,4 million d'euros.
Le reste, soit 36 millions d'euros n'est pas entièrement consolidé au
 sein du fonds, notamment les subventions pour formation des conseillers
 prud'homaux. Ces subventions représentent 8 millions d'euros et l'on ne
 voit pas bien pourquoi elles ne sont pas intégrées au sein du fonds. Celui-ci reçoit donc 28 millions d'euros de contributions de la puissance publique. Celles-ci sont justifiées par la nécessité pour l'Etat de rétribuer « la
 participation des partenaires sociaux à la conception, à la mise en 
œuvre et au suivi des politiques publiques relevant de la compétence de 
l'État », donc en réalité au financement du fonctionnement de la négociation collective. Les subventions sont de deux ordres :
- La subvention à la formation économique et sociale syndicale, c'est-à-dire la formation des représentants syndicaux par des centres spécialisés rattachés aux organisations syndicales elles-mêmes (23 millions d'euros) transférée par la réforme au nouveau fonds.
- La création d'une nouvelle subvention publique de 5 millions d'euros finançant elle directement la participation des partenaires sociaux aux politiques publiques de la compétence de l'Etat. Il s'agit véritablement d'un financement direct d'Etat du dialogue social au niveau national.
On s'étonne cependant que le fonds ne mutualise pas non plus des
 dotations indirectes aux organismes sociaux en matière de moyens de 
recherche comme l'IRES dont le budget reste rattaché aux services du 
Premier ministre [3].
Encore que n'ont pas été documentées ni précisément retracées les « subventions ponctuelles au titre des échéances électorales
 ». Il s'agit ni plus ni moins que de subventions sur lesquelles le 
ministère du Travail a la haute main afin de « fluidifier le dialogue 
social » et dont le montant de l'enveloppe globale demeure inconnue et, 
n'ayant pas de caractère régulier, n'est pas intégrée au fonds.
Plus curieux, rien n'est dit s'agissant des contributions des
 collectivités territoriales en direction des organisations syndicales.
 Leur effort n'est cependant pas mince, tant en nature (mise à 
disposition de locaux, dont les bourses du travail) que sous la forme de
 subventions diverses (aides aux associations proches de syndicats, 
subventions pour organisations événementielles, etc…). Les soutiens 
directs et indirects ne sont pas renseignés ils mériteraient de l'être surtout s'ils sont pérennes (institutionnalisés).
La gouvernance du fonds sera-t-elle transparente ?
Les modalités envisagées n'offrent pas encore toutes les garanties de
 transparence. Le fonds rendra-t-il un rapport au Parlement sur 
l'utilisation et le fléchage des financements reçus ? Il n'existe pas de
 réponse claire au sein du projet de loi. Par ailleurs, sa structure 
d'administration au moyen d'une association paritaire de gestion qui se 
dotera d'un règlement intérieur (dont il n'est pas prévu qu'il soit 
rendu public, pas plus que ses délibérations) n'apporte pas de garantie 
supplémentaire aux citoyens quant au bon usage des fonds. Seuls les 
fonds publics semblent plus sécurisés avec la présence d'un commissaire 
du gouvernement disposant d'un droit de veto s'agissant de l'usage des 
subventions publiques.
On aurait aimé que le conseil d'administration soit plus ouvert, avec
 présence d'un député et d'un sénateur par exemple, ou d'un membre de la
 Cour des comptes, ainsi que de représentants de la société civile.
Conclusion
Il s'agit bien plus ici d'une légalisation mutualisée des versements 
auparavant épars permettant de remonter aux organisations syndicales et 
patronales, que d'une véritable remise à plat du système. En clair, 
d'une légitimation de financements opaques qui n'avaient pas d'assise 
juridique (hors formation professionnelle).
Par ailleurs, on ne sait pas comment va évoluer la taxe (en fonction de la masse salariale...), elle pourrait rapporter beaucoup plus que prévu en cas de reprise soutenue de l'activité, ce que se garde bien de chiffrer l'étude d'impact.
Par ailleurs, on ne sait pas comment va évoluer la taxe (en fonction de la masse salariale...), elle pourrait rapporter beaucoup plus que prévu en cas de reprise soutenue de l'activité, ce que se garde bien de chiffrer l'étude d'impact.
Le risque est de couper un peu plus les syndicats de leur base 
d'adhérents (entreprises ou salariés) dont devraient émaner financements
 et légitimité.
L'idée d'un chèque syndical obligatoire avec fléchage vers l'organisation de son choix se pose de nouveau.
[1]
 Le périmètre total des flux de financement au niveau confédéral n'est 
cependant pas totalement couvert. Ainsi que le relève Mme Agnès Le Bot 
secrétaire confédération CGT durant son audition à l'assemblée nationale
 (voir rapport du député Jean-Patrick Gille, tome 1 p.83) Deux autres
 questions importantes ne sont pas traitées dans le projet de loi. Il 
s'agit d'une part du droit des confédération syndicales de salariés de 
justifier de l'utilisation de subventions et de contributions de façon 
totalement interprofessionnelle, c'est-à-dire pour les salariés du 
public comme du privé (les flux publics sont hors champ effectivement (voir schéma)).On
 sait que ce droit est nié par la Cour des comptes. Et d'autre part, du 
droit à l'hébergement syndical des unions territoriales 
interprofessionnelles des confédérations.
[2] Comme le relève l'étude d'impact jointe en annexe du projet de loi, p.138.
[3] Voir sur ce sujet et sur la rationalisation budgétaire qui est en train de s'opérer, cet article d'Alternative économique du 14 novembre 2013.
| 
1 janv. 2005 ... Les associations (non déclarées d'utilité publique) ne peuvent recevoir de dons 
importants de plusieurs centaines ou millions d'euros qui sont ... 
www.ifrap.org/...publique-et.../associations-fondations-et-subventions | 
| 
18 nov. 2011 ... Il faut dire que nos organismes publics ont pour usage de se servir des 
associations comme de véhicules juridiques commodes financés ... 
www.ifrap.org/...publique.../raboter-les-dons-aux-associations-ou-les- subventions | 
| 
20 avr. 2012 ... Il n'y a donc pas de séparation comptable claire entre les « CE publics » financés 
par l'intermédiaire des subventions aux associations [7](État, ... 
www.ifrap.org/...publique.../les-ce-caches-de-letat-et-des-collectivites-passes- au-crible | 
| 
25 mars 2009 ... Au cœur du dispositif, l'association d'acteurs privés au secteur public ... et les 
collectivités publiques pour subventionner les associations et ... 
www.ifrap.org/.../ameliorer-lefficacite-des-subventions-en-y-inserant-le-prive | 
| 
4 oct. 1999 ... Note : nous parlons de cette association au présent mais nous ... 8 à 10 millions 
de francs de subventions publiques chaque année, l'iFRAP s'y ... 
www.ifrap.org/...publique-et.../conseil-national-des-arts-culinaires | 
Le reste des articles ici
Source IFRAP
C) L'IFRAP vit sur le dos des contribuables 
Lors de l'émission "C'est dans l'air" de France 5 du 20 
novembre dernier, j'ai découvert Agnès Verdier-Molinié directrice de 
l’iFRAP. Cette structure qui a été créée en 1985 par Bernard Zimmern sur
 le modèle des think thanks anglo-saxons, et dissoute en 2011, a été 
remplacée par la Fondation IFRAP (Fondation pour la recherche sur les 
administrations et les politiques publiques).
L’iFRAP publie la revue mensuelle Société civile et se donne pour but d’« effectuer
 des études et des recherches scientifiques sur l’efficacité des 
politiques publiques, notamment celles visant la recherche du plein 
emploi et le développement économique, de faire connaître le fruit de 
ces études à l’opinion publique, de proposer des mesures d’amélioration 
et de mener toutes les actions en vue de la mise en œuvre par le 
Gouvernement et le Parlement des mesures proposées ». Sous cet affichage neutre et bienveillant nous trouvons en fait un think thank ultra libéral .
La Lettre du secteur public
 présente l'IFRAP comme « un réseau très militant très engagé pour la 
réduction de la sphère publique et des interventions de l'Etat » et 
l'Observatoire français des think tanks le qualifie de libéral cherchant
 à limiter le rôle de l'État là où le marché et la responsabilité 
individuelle peuvent mieux s'appliquer.
Jusque là, rien de bien 
discutable. Cependant en creusant davantage, j'ai découvert que l'iFRAP 
avait été reconnue association d'utilité publique, par décret de Mr 
François FILLON, en 2009. Ce qui lui permet de  s'appuyer sur un appel 
au don ciblant explicitement les personnes assujetties à l'ISF. Ce 
faisant l'Etat - c'est à dire nous - finance implicitement à 66% du 
montant des dons une association qui veut sa perte.
Comment 
accepter que cette association ait la reconnaissance d’utilité publique 
alors qu’elle a cette orientation partisane contraire à l’intérêt 
général ?
- Par francois.r1789
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D) Divers liens de l'Université Liberté









 
 



