octobre 11, 2014

Libéral ou libertarien par Thierry FALISSARD

L'Université Libérale, vous convie à lire ce nouveau message.Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.

Même si le Petit Larousse illustré 2014 intègre à présent "libertarien" dans ses nouveaux mots, et que le terme commence à "entrer dans les mœurs" (notamment depuis la campagne de Ron Paul en 2012 et les péripéties d'Edward Snowden, sans compter de petites incursions récentes en France soviétiquelors d'une élection législative), l'usage n'est pas encore bien fixé autour de ce vocable.
Certains auteurs, même libertariens (comme Pascal Salin), n'utilisent jamais le terme de "libertarien", mais uniquement celui de "libéral". D'autres utilisent indifféremment les deux termes, les considérant comme synonymes. Et une troisième catégorie (à laquelle j'appartiens) préfère différencier nettement "libéral" et "libertarien".
En effet, "libéral" ne signifie plus rien aujourd'hui : tout le monde est plus ou moins libéral (sauf quelques nostalgiques de l’URSS), et aux États-Unis les étatistes prétendument progressistes se qualifient de liberal, tandis que libertarian désigne les libertariens (et parfois également les libertaires gauchisants). Il y a, paraît-il, un "socialisme libéral", un "égalitarisme libéral", un "conservatisme libéral" ; il ne manque plus qu'un "libéralisme libéral" pour ajouter à la confusion. Et le terme n'a pas le même sens d'un pays à l'autre : en Suisse, c'est une qualité que d'être libéral, en France, pays du terrorisme intellectuel de gauche, cela équivaut presque à être un "nazi" ou un "darwiniste social".
Cependant, certains s’affirment libéraux mais non libertariens. Mais alors, comme différencier un libéral et un libertarien ?
Je propose le test suivant. Si vous êtes d'accord avec l'une au moins des propositions ci-dessous, vous n'êtes probablement pas un libertarien. Si vous êtes d'accord avec toutes, vous êtes l'étatiste parfait, et vous devriez certainement vous lancer en politique ou entrer dans la fonction publique ! La cleptocratie vous appelle !

1) L'État a le droit d'imposer une "solidarité" minimale, via l'impôt ou les cotisations "sociales", car autrement personne n'assisterait ceux qui sont "laissés au bord de la route".
2) Il y a des limites à la liberté, que le "principe de non-agression" libertarien à lui seul ne cerne pas ; par exemple, vente d'organes, prostitution, trafic de drogue, diffamation, etc. doivent être interdits et punis.
3) La notion libertarienne de "lutte des classes" n'est pas admissible, l'État n'est pas une source d'exploitation au seul prétexte qu'il impose une "asymétrie" entre citoyens, certains payant des impôts ou finançant des privilèges dont d'autres bénéficient.
4) La démocratie représente l'achèvement ("l'horizon indépassable") du libéralisme, dont elle est inséparable ; démocratie ou liberté, c'est du pareil au même.
5) L'idée d'un "droit naturel" qui ne serait pas d'origine étatique, mais existerait indépendamment de lui, est absurde : le seul droit est celui que met en œuvre l'État, et en démocratie il est normal pour le citoyen de s'y plier.
6) Certains services publics ou "biens publics", comme la monnaie, ou l'éducation, ou la "sécurité sociale", sont du ressort exclusif de l'État et doivent lui être confiés.
7) Il est normal que l'État ne fonctionne pas comme une entreprise, et qu'il prenne en charge des fonctions a priori "non rentables".
8) L'économie ne peut fonctionner correctement si l'État n'est pas là pour la diriger ou la réguler.
9) La politique est quelque chose de noble, cela consiste à désigner nos représentants, qui agiront dans l'intérêt général.
10) L'État devrait interdire les tests politiquement incorrects et provocateurs comme celui-ci.

Quelques commentaires sur chacune de ces affirmations.
1) La solidarité ne peut être que volontaire, sinon ce n'est plus de la solidarité : c'est de la coercition pour les uns et de l'assistanat pour les autres :
L'État-providence est une pornographie de la générosité, car il nous force à accomplir les gestes, même si nous n'éprouvons pas le sentiment. (Christian Michel)
C'est aussi l'idée que la fin justifie les moyens : on aurait le droit de soulager un mal ici en causant un autre mal là. Mais alors pourquoi n'aurais-je pas moi-même le "droit" d'obliger mon voisin à être "solidaire" envers moi en allant le voler, sous prétexte qu'il est plus chanceux, plus riche, plus favorisé que moi ? L'État fait-il autre chose ? Pourquoi le vol est-il considéré comme un mal, excepté quand c’est l'État qui le pratique ?
2) Si vous posez des limites à la liberté, quelles seront ces limites ? Et que faire en cas de désaccord sur ces limites ? Vente d'organes, prostitution, trafic de drogue, etc., si vous les regardez de près, ne limitent la liberté de personne, n'agressent personne (en droit il ne peut exister d'agression envers soi-même − sans quoi il faudrait aussi bien interdire le suicide ou le masochisme). Quant à la diffamation, au mensonge, à la calomnie ou à l'insulte, ils ressortissent à la liberté d'expression, dont évidemment il est possible d'user de façon immorale, mais il n’y a là pour les libertariens aucune agression à proprement parler.
3) La "lutte des classes" au sens premier, celui du libéralisme (avant que le marxisme n'en dévoie le concept), c'est l'opposition entre les volés et les voleurs, les criminels et leurs victimes. Le vol consiste à prendre le bien d'autrui sans son consentement : c'est exactement ce que fait l'État, puisque l'impôt est "imposé", et que le "consentement à l'impôt" est un oxymore (si un tel consentement existait vraiment, on pourrait sans problème rendre l'impôt facultatif).
4) La démocratie a conduit au nazisme et au communisme ! Nous n’évoquerons même pas les contradictions qui lui sont propres (théorème d'Arrow,  théorème de l’électeur médian, etc.), pour insister sur le fait qu’elle se transforme aisément en démocratie totalitaire, soit de façon violente (par la révolution), soit de façon insidieuse comme c'est le cas dans les social-démocraties. Quel devrait être son champ d'action, d'un point de vue libertarien ? Tout ce qui ne concerne pas la liberté et la propriété d'autrui : la couleur du drapeau national, l'élection d'un représentant gestionnaire des "biens publics", etc. Il est clair qu'alors la politique serait réduite à peu de chose, pour le plus grand bien de tous. On aurait enfin réussi à dépasser la démocratie.
5) Si l'idée de "droit naturel" est absurde, cela signifie qu'il n'y a pas de loi injuste. En revanche, si vous jugez qu'il peut effectivement y avoir des lois injustes, vous devez admettre l'existence de critères qui vous permettent d'en juger, et cela indépendamment du droit positif. Le droit naturel (que l'on ferait mieux d'appeler "droit moral" comme le proposaient judicieusement John Stuart Mill et Arthur Schopenhauer) ce n'est pas autre chose : c'est la recherche d'une justice acceptable par tous et fondée sur la raison, sous la forme d'une éthique minimale applicable à tous. Entre Antigone et Créon, les libertariens choisissent Antigone ! Ils en arrivent ainsi à rejeter toute notion de droit qui serait en désaccord avec l'éthique minimale du principe de non-agression, et donc à rejeter une grande partie du droit positif :
L’État est le maître de mon esprit, il veut que je croie en lui et m’impose un credo, le credo de la légalité. Il exerce sur moi une influence morale, il règne sur mon esprit, il proscrit mon moi pour se substituer à lui comme mon vrai moi. (Max Stirner, L’Unique et sa propriété)
6) Le point de vue libéral et libertarien est que le service public devrait être confié chaque fois que c’est possible à la société civile, et donc privatisé, confié à des entreprises ou à des associations. Dans le passé, l’État s’occupait du commerce du blé, le résultat en était la famine. Aujourd’hui on peut constater chaque jour les dégâts causés par le service public : gaspillages, pénuries ou gabegies, rationnement, corruption, bureaucratie, privilèges accordés à quelques-uns aux dépens de tous, retards technologiques, grèves à répétition, contraintes absurdes, etc. Le libertarien va en général plus loin que le libéral, dans la mesure où il étend la privatisation aux domaines de la monnaie, de l’éducation, du transport, de la santé, de la retraite, etc., voire de la sécurité (police et justice) pour les libertariens anarcho-capitalistes.
7) Il a existé et il existe encore des États fonctionnant comme des entreprises. C’est le cas d’un certain nombre de paradis fiscaux. L'État bernois, sans être un réel paradis fiscal, en fut longtemps un exemple, c'était un "État-entrepreneur domanial":
Berne était la plus grande république au nord des Alpes, s’étendant des portes de Genève aux portes de Zurich. Ses ressources financières étaient la propriété foncière, les émoluments des offices, les contributions aux routes et le commerce du sel et du blé. En plus, au XVIIIe siècle, les placements à l’étranger fournissaient un septième du budget. (Beat Kappeler, La fin de l’État idéal, Le Temps, 2 juillet 2011)
La question est de savoir si l'État est à notre service, ou bien si au contraire nous sommes au service de l'État. Si l'État est à notre service, il n'est pas très différent d'une entreprise, il pourrait (devrait ?) donc être géré comme une entreprise. Si vous jugez normal que l'État prenne en charge des fonctions non rentables, ne vous étonnez pas que la dette publique grandisse indéfiniment ! Ce sont vos enfants qui paieront cette absence de rentabilité qui ne semble pas vous choquer. Car l'économie se venge toujours !
8) L'économie peut fonctionner sans interventionnisme étatique pourvu que les droits de chacun soient respectés. On ne nie pas qu'il faille à cette fin des services de justice et de police, et un minimum de règles à respecter, qui ne seront que l’expression du respect de la propriété et des contrats passés. On nie qu'il faille davantage que cela. Il est facile de montrer que l'intervention de l'État est la cause de tous les désastres économiques. Non pas que l'économie "livrée à elle-même" soit parfaite (elle ne le sera jamais : il y aura toujours des faillites, des crises, des bulles spéculatives, des escroqueries, etc.), mais l'intervention étatique inconsidérée a la faculté de transformer l'imparfait en catastrophe. Car il est tout simplement impossible de diriger l'économie :
Piloter l’économie est une tâche en soi qui n’a pas de sens et qui condamne toute action publique à l’échec puisque les grandeurs économiques globales que l’on prétend réguler (comme la consommation des ménages, l’investissement des entreprises ou les prix, salaires et taux d’intérêts) résultent fondamentalement de décisions prises librement par des acteurs aux motivations variées et aux contraintes diverses. Et empêcher les acteurs de prendre leurs décisions et d’assumer leurs responsabilités, c’est franchir un pas supplémentaire dans l’étouffement progressif de la liberté individuelle, ce qui est le plus sûr moyen de condamner toute l’économie. (Jean-Louis Caccomo)
9) La politique, c'est presque toujours l'affrontement d'une partie du pays contre une autre partie. C'est certes moins violent qu'une guerre civile, mais cela reste, en démocratie, une violence symbolique, qui permet à une majorité d'opprimer impunément une minorité. Sortez de l'illusion démocratique qui vous donne le droit de choisir l’étatiste en chef, mais pas d'échapper à l’étatisme ! Quant au mythique intérêt général, il n'existe pas, ou plutôt, on peut le définir simplement comme le respect du droit de chacun : il est a priori dépourvu d'aspect collectif.
Ce test ne doit pas donner une idée fausse des conceptions libertariennes ni du but qu’elles visent. Le libertarien n’est pas un utopiste (ou pas seulement…) ni un doctrinaire borné. Il est prêt à soutenir toute avancée procurant à la société civile davantage de liberté et lui permettant une reprise en main de son destin en-dehors de la coercition étatique. Il approuve toute initiative dans ce sens, aussi insignifiante soit-elle, qu’elle vienne de droite ou de gauche. Malheureusement, ce que les politiciens proposent en général c’est davantage d’esclavage, de contrôle, de paternalisme, de "protection" chèrement monnayée. Leur tâche, qui normalement devrait être réduite à sa plus simple expression (gérer quelques rares biens publics), devient démesurée ; et l’arme du "monopole de la violence légitime", fonction étatique fondamentale, les rend nuisibles par l’usage incorrect qu’ils en font. 
par Thierry Falissard

Libéral ou libertarien ? Faites le test !

Libéral ou libertarien par Thierry FALISSARD
Libéral ou libertarien par Thierry FALISSARD

25 commentaires:

Thierry Falissard a dit…

Ah mais c'est de l'extrémisme libertarien ! Mieux vaut être un crypto-libéral bien gentil qui ne cherche pas à secouer la barque...

Olivier-Benoît Garand a dit…

Nan mais c'est pas vrai ...

Allez, en faisant le plein demander de d'"essential oil" pour mettre dans votre réservoir ... Vous pouvez essayer. C'est pourtant le terme technique usuel, mais aux Etats Unis on dit "free gasoline".

Sur le même modèle, ce n'est ps parce que "libéral" (sans accent) a perdu son sens aux paradis des limites tarés qu'on va perdre notre identité.

Alain Cremades a dit…

Le libertarien, par définition, dit et pense : "Je me bats pour la liberté", sans jamais faire suivre cette courte phrase par les mots "mais" ni "sauf".

La liberté étant définie par la possibilité de choisir d'une part ; le libertarien refusant par raisonnement toute limitation dans tous les domaines de nos vies, il est dès lors évident que le libertarien ne peut être qu'anarchiste, c'est-à-dire opposé à toute forme d'Etat puisque ce dernier, par le biais d'un monopole de la violence et de la force auto-attribué, impose à toute la population des monopoles ou des oligopoles par la force.

Celui ou celle qui n'a pas compris et/ou admis cela n'a strictement rien compris au mot "liberté" et peut donc, dès lors être considéré comme un imposteur si tant est qu'il ou elle s'attribue le mot "libéral". Les libertariens sont, au sens strict, étymologique du terme les seuls authentiques libéraux.

Thierry Falissard a dit…

Le libéral non libertarien, par définition, dit et pense : "Je me bats pour la liberté", mais... il y a plein de bonnes raisons pour qu'on la limite sévèrement. "Je me bats pour la liberté", mais... je ne veux pas trop de changements dans le système socialiste actuel.

Alain Cremades a dit…

Le "libéral" non libertarien commet une confusion inexcusable : il amalgame la justice à l'Etat. C'est inexcusable.

Marie-pierre Blanchet Gaignault a dit…

Le seul ennemi, c'est l'état. Partout où je vais, je répète cette phrase inlassablement. Ensuite il est facile de convaincre les gens, même si au départ ils disent : "oui, mais non, mais oui, mais non" ils finissent par admettre la véracité devant les arguments. Le problème c'est qu'en l'admettant ils se font peur à eux-mêmes.

Thierry Falissard a dit…

Non, le seul ennemi n'est pas l'Etat, mais la monopolisation de ses fonctions.

Marie-pierre Blanchet Gaignault a dit…

mais comme c'est lui qui monopolise ses fonctions, c'est lui l'ennemi. De plus il est une illusion.

Olivier-Benoît Garand a dit…

Mais le libéral se bat pour la même chose sans "si" ni "mais", dans le cadre d'un Etat de Droit, ce qui est la forme d'organisation choisie par toutes les communautés humaines depuis la fin de la préhistoire, Monsieur Alain Cremades, passant le forme décrite de Montesquieu jusque'à Revel ...

Quand un libéral vous dit, par exemple, qu'il faut supprimer le code du travail ou le ministère de la culture pour que chacun puisse négocier avec son entreprise, et que chacun propose son art si ça lui chante ... y'a pas de "si", y'a pas de "mais" ... Le truc c'est que cette liberté s'exerce dans la garantie de droits fondamentaux, ou droits naturels ... que c'est pas le n'importe qui fait n'importe quoi, qu'on garde un droit pénal, une Police et une justice.

Mais je vous remercie de nous dicter ce qui doit être fait ou pas ...

Le propre d'un libéral c'est d'accepter la qualification qu'autrui se donne justement ...Vous ^tes plus libertarien ? Grand bien vous fasse ... Vous faites juste tout le contraire avec vos "Celui ou celle qui n'a pas compris et/ou admis cela n'a strictement rien compris au mot "liberté" et peut donc, dès lors être considéré comme un imposteur si tant est qu'il ou elle s'attribue le mot "libéral".

Vous seriez qui pour dire qui est quoi, au juste ?

Poussez votre raisonnement ... Vous faites quoi pour ceux qui voudraient, les pauvrets, d'un Etat fort et collectivisés ? Ils ne sont ni libéral ni libertariens. Et alors ? Ils n'ont pas droit de tenter de convaincre ... ? Perso, je m'opposerai sur les idées, et pas avec des noms d'oiseaux.

Alain Cremades a dit…

Cher Olivier-Benoit Garand, je vais donc répondre à votre dernière question, ayant déjà répondu aux précédentes (notamment qui je suis pour dire qui est quoi, Cf. mon post où je pars de l'étymologie même du mot "libéral", bref, passons...)

Il n'y a, dans mon idée, réellement strictement aucun problème concernant (je vous cite) les pauvrets demandeurs d'un Etat fort et collectivisés : je suis en effet persuadé, à l'instar de l'exemple concret des kibboutz en Israël, que certains gros propriétaires proposeraient, sur LEUR grosse propriété, de créer une ville, une région collectivisée proposant emploi, sécurité, etc.

Et, en tant qu'anarchiste convaincu, justement, ce qui se passe sur cette propriété ne me regarde strictement en RIEN. Au cas où (par exemple) il y aurait un conflit sur cette propriété entre deux individus, eh bien je suppose que la justice se chargerait de régler le problème. La différence entre vous et moi est que la notion d'"espace public", chez moi, disparaît totalement ; par conséquent, le pays éventuellement ressemblerait à un patchwork de quartiers/villes/régions au gré des propriétés privées et donc des règles éventuellement édictées par ces propriétaires sur leurs propriétés respectives. Voilà tout.

En conclusion, et justement à l'inverse de tous les autres partis politiques, PLD inclus, j'insiste : il n'y aura jamais de "mais" ni de "sauf" derrière la phrase "Je me bats pour la liberté", contrairement aux thèses que vous, Olivier-Benoit Garand, semblez défendre à longueur d'interventions. Merci de m'avoir lu et bonne soirée.

Olivier-Benoît Garand a dit…

Non, vous n'avez pas entendu ... Tout le monde n'est pas un gros proprietaire. Votre exemple ne fait que remplacer un Etat par une administration de proprietaire, ce qui revient au même.

Ce qui nous differencie, c'est que vous n'en avez rien à battre tant que cette administration de propriétaires vous ignore là où je me préoccupe au minimum du devenir d'autrui.

Vous allez jusqu'à avouer que ce qui se passerait dans un village (ville ou quartier) privé ne vous regarderait en rien, donc peu importe que certains se fassent bouffer tout cru.

Je n'adhère pas à cette vision des choses, raison pour laquelle un Etat de droit mérite l'attention, limité à la garantie et à la défense des droits naturels de chacun ...

Votre patchwork enfin est une illusion ... dont la substance même vient bien trop tard : c'est où en réserver la majeure partie à des opportunistes sans morale ou convenir que l'espace sur lequel nous évoluons ne vaut rien, tant et si bien qu'il serait aisé de le distribuer, ce qui, un est contraire à la responsabilité et au merite, et deux source de conflits incessants : Qui en effet serait habile à dire ce qui reviendrait à qui ?

Vous vous battez donc seulement bien, non pas pour la liberté, mais pour votre liberté et invariablement pour votre pomme.

Il y aurait par contre manière de le revendiquer avec panache ... Si ce n'est dejà que vous en ignorer le sens.

Adieu, donc.

Alain Cremades a dit…

Ma foi, je n'y suis pour rien si vous ne savez pas lire (ou bien si votre imbécillité profonde intimement associée à votre idéologie vous rend aveugle et sourd), mais il me semble avoir répondu à la question des conflits. Par ailleurs, la société d'opportunistes est absolument celle que nous connaissons actuellement, à savoir celle induite directement par l'Etat et par le monopole de la violence.

Ce que je dis (mais en substance, vous le refusez car vous refusez l'idée même que l'on puisse ne pas adhérer à VOS règles), c'est justement que, aidé par vos amis, je ne m'opposerais en rien à ce que, sur VOTRE terrain, vous établissiez une micro-société régie par VOS lois. Simplement, j'exige que vous ne m'imposiez rien. Ainsi, sur VOTRE propriété, il vous serait libre de vous occuper à votre guise et comme vous l'entendez des pauvres et autres laissés pour compte. Je n'aurais alors strictement rien à y redire. J'exige que vous me foutiez la paix chez moi.

Quant à votre panache de pacotille, lol, comment dire ...

Olivier-Benoît Garand a dit…

C'est bien ce que je dis ... Votre modele exporte la vacuité de l'existant en changeant les noms ... Ni plus ni moins. Vous déplacez le monopole de la violence de l'Etat vers les gros propriétaires ...

Pas même foutu d'écrire "les gens créeront", mais bien que"certains gros propriétaires proposeraient sur leur grosses propriétés de créer une ville, une région proposant emploi, sécurité etc." Et les autres de s'exécuter ... Ou d'aller voir ailleurs.

Pour le panache, je conçois fort bien votre "lol" ... Vous ne savez pas ce que c'est.

Alain Cremades a dit…

Alors que vous, le panache, vous en débordez
Ceci dit, pour répondre avec un minimum de sérieux. Donc, reprenons. 3,4. De la liberté pour les nuls. Oui, je tue donc justement la notion même de "monopole de la violence" en tuant l'Etat. C'est aussi simple que ça L'exemple d'Israel sur la question mérite toute notre attention : les kibboutz sont ainsi libres d'accès, et les gens en sont libres d'en sortir à leur gré. Ainsi, nous sommes assurés justement qu'en détruisant l'Etat, nous assurerions les conditions idéales pour une libre concurrence entre quartiers, villes, régions ce qui, somme toute ne pourrait qu'être bénéfique à tous, certains "gros propriétaires" (ou groupement spontané de propriétaires) ayant ainsi, par la force de la concurrence, tout intérêt à ce que leur quartier/ville/région soit plus agréable à vivre que celui ou celle du voisin

C'est la notion même de la concurrence, celle qui ne vous échappe pas certes pour tout un tas de domaines, je l'avoue, mais semble soudainement totalement vous échapper dès lors qu'il s'agit d'organisation sociale

Olivier-Benoît Garand a dit…

Disons déjà que je contente à répondre aux innombrables noms d'oiseaux par la confiance de ce que votre modèle ne verra jamais le jour, juste parce qu'il décrit tout ce qui suscite une haine du libéralisme chez majorité de nos contemporains ...

Alain Cremades a dit…

Et surtout par votre haine profonde de la véritable liberté j'imagine

Olivier-Benoît Garand a dit…

Non vous ne la tuez pas la violence ... Vous la reportez de l'état sur les gros proprios : ceux-là, sur leurs terres font certes ce qu'ils veulent ... Mais quid des autres ? Ca n'a rien à voir avec la concurrence, mais avec les fondements de la propriété accessibles à toutes les chances, ce que vous ignorez au premier de vis accès d'humeur.

Quant à la liberté ... Vous venez de démontrer en ne voyant que les gros proprios ne pas savoir ce que c'est exactement.

Alain Cremades a dit…

Ai-je jamais prétendu tuer la violence ? lol, non Je détruis le MONOPOLE de la violence, ainsi que tous les autres monopoles

Dans une société libre, il y aura toujours, je suppose, des comportements violents : ils sont inhérents à une certaine nature humaine. Ils seront résolus, comme je le disais plus haut, par la justice.

Qu'ai-je démontré ? Que la liberté peut marcher, y compris la liberté d'organisation sociale (les kibboutz en Israël). Et vous êtes en train de me dire que je ne sais pas ce que c'est exactement ?

Thierry Falissard a dit…

Il serait très facile de passer à un modèle libertarien à partir du modèle actuel, simplement en autorisant la sécession (y compris individuelle), à défaut de tolérer une panarchie aterritoriale. Evidemment l'Etat et les vampires à sa tête n'y auraient aucun intérêt. Nous ne sommes qu'un troupeau de moutons pour eux.

Olivier-Benoît Garand a dit…

Otez moi d'un doute ... Alain Cremades, les kibboutz n'étaient ils pas des trucs collectivistes issus de la gauche radicale ? Ca part pas bien votre exemple.

La concurrence existe entre les individus et leurs entreprises ... Mais vous avez sauté ce passage. Vous ne mentionnez jamais que "les gros" qui proposeraient de ...

Remarquez, avec vos machins d'extrême gauche de kibboutz ... On sent bien la coherence ...

@Thierry Falissard ? Bien bien ... On fait quoi du territoire actuellement public ? On le partage ? Mais sur quelle base ? Qui décide de quoi au juste ? On attend que tout le monde s'accorde ... ? Une utopie.

Pour finir ... Remarquons qu'on peut apprécier l'utopie de Thierry Falissard, pour la beauté de la chose, l'altruisme ou que sais-je .... Même si ca reste une utopie.

Votre machin par contre, cher Alain Cremades ... Nope. Pas un cent là-dessus. Le remède est mille fois pire que le mal. Non merci.

Alain Cremades a dit…

Les kibboutz sont des "fermes" totalement marxistes dans l'organisation et le fonctionnement. Absolument. Et, justement, mon exemple illustre à merveille la notion de liberté, puisque je laisserais les gens libres de s'organiser sur un modèle marxiste ou je ne sais quoi d'autre, sur leur propriété, quand bien même, à titre personnel, je suis le pire ennemi de toute forme de collectivisme... Evidemment, l'exemple des kibboutz ne sert qu'à démontrer (et de quelle façon !!!) qu'un système marxiste peut parfaitement coexister avec un système étatique plus souple, dirons-nous. Mais j'oubliais que l'extrapolation vous est étrangère, je présume, dès lors que ça ne va pas dans votre sens ?

Cette simple tolérance semble totalement vous échapper, ce que je comprends bien, vu que vous n'êtes pas un libéral

Grégoire Canlorbe a dit…

Quand on voit le chemin parcouru par l'univers depuis le Bing Bang, on se dit qu'il n'est pas si déraisonnable, après tout, de penser que ce monde, un jour, sera anarcap

Olivier-Benoît Garand a dit…

Oui, on a vu tout le caractère pérenne des kibboutz ... Alain Cremades.

@Gregoire Canlobre ... Même remarque ... Il n'est à ce point pas déraisonnable de penser que ça se fera certaienement un jour ... sur alpha centory.

Grégoire Canlorbe a dit…

alpha centory?

Grégoire Canlorbe a dit…

si vous aviez vécu à l'Antiquité, vous auriez dit aux esclaves : "votre sort ne changera jamais, c'est dans l'ordre des choses; mais bon, on peut toujours rêver". Non ?

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