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septembre 26, 2025

Informations internationales: Trump/ONU - Philippines-Népal: manifestations anti-corruption - Netanyahou/ONU

 Sommaire:

A - La totale irrationalité du discours de Donald Trump

B - Discours de Donald Trump à l’assemblée générale de l’ONU

C - Affrontements violents aux philippines lors de manifestations anti-corruption 

D - Netanyahou News - ONU !

E -Tensions à l’ONU : le Président colombien Petro compare Trump à Hitler

 

 


A- La totale irrationalité du discours de Donald Trump

Le discours prononcé par le président Donald Trump lors de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies (UNGA80) à New York a duré environ une heure et a porté sur des thèmes récurrents de sa présidence : la souveraineté nationale, les critiques envers l’ONU, l’immigration, le changement climatique et les conflits internationaux. Trump a revendiqué des succès majeurs pour son administration, affirmant avoir mis fin à sept guerres en sept mois, tout en accusant l’ONU d’inefficacité et en rejetant les politiques multilatérales. Cependant, une analyse factuelle, tenant compte de déclarations récentes de Trump et de contextes géopolitiques plus larges (y compris des éléments soulignés dans des analyses critiques comme celles d’experts indépendants sur l’Ukraine, le Moyen-Orient et le Venezuela), révèle des incohérences, des exagérations et des motivations totalement opportunistes. Cette critique examine les principaux points du discours en s’appuyant sur des faits vérifiés et des perspectives équilibrées, sans parti pris idéologique.

 


 

Revendications sur la résolution de conflits : exagérations et contradictions

Trump a affirmé avoir mis fin à sept guerres « insolubles » et ce, sans l’aide de l’ONU, incluant l’Ukraine, Gaza, l’Iran-Israël, et d’autres conflits comme ceux au Cambodge-Thaïlande, Kosovo-Serbie, Congo-Rwanda, Pakistan-Inde, Égypte-Éthiopie, et Arménie-Azerbaïdjan. Il a présenté cela comme une preuve de l’inefficacité de l’ONU, qualifiant ses actions de « sauvetage de millions de vies » et suggérant qu’il méritait le prix Nobel de la paix, un titre qu’il brigue et qui a été décerné à son pire ennemi, Barack Obama – qu’il poursuit d’ailleurs en justice via des accusations de trahison et des demandes de poursuites par le Département de la Justice en 2025 pour une probable implication dans l’enquête sur l’ingérence russe de 2016 (souvent qualifiée de « Russiagate » par Trump). C’est d’une totale incohérence que de vouloir obtenir un prix que son pire ennemi, avec des valeurs qu’il juge horribles et non méritantes (Trump ayant souvent moqué le Nobel d’Obama comme immérité), a obtenu.

Ainsi, des vérifications factuelles montrent que ces affirmations sur ses capacités à résoudre facilement les crises sont trompeuses : par exemple, les conflits en Ukraine et à Gaza persistent, avec des hostilités toujours en cours à ce jour.

Trump a revendiqué la fin de la guerre en Ukraine via des pressions sur l’OTAN et des tarifs douaniers, mais un tweet récent de Trump (daté du 23 septembre 2025) contredit cela en encourageant l’Ukraine à « agir maintenant » pour reconquérir tous ses territoires, y compris ceux perdus depuis 1991, et en qualifiant la Russie de « tigre de papier » en difficulté économique.

Des analystes interprètent cette déclaration non comme un soutien sincère à l’Ukraine, mais comme une manœuvre pour désengager les États-Unis tout en profitant des ventes d’armes à l’Europe via l’OTAN, soulignant que Trump vise à « avoir le beurre et l’argent du beurre » sans aborder les causes profondes du conflit, comme l’expansion de l’OTAN. De plus, les États-Unis ont imposé leur veto contre une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur l’Ukraine (proposée par la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Ukraine), préférant des négociations directes pour éviter une escalade, ce qui souligne une incohérence totale entre les revendications de Trump et les actions diplomatiques américaines.

 


 

Sur l’Iran, Trump a vanté l’opération « Midnight Hammer » pour avoir détruit des sites d’enrichissement nucléaire, affirmant avoir mis fin à un conflit de 12 jours avec Israël. Bien que des frappes aient eu lieu, des rapports indiquent que l’Iran continue ses activités nucléaires et a accepté des inspections de l’AIEA, contredisant les affirmations d’une résolution complète. Pour Gaza, Trump a exigé la libération des otages et opposé la reconnaissance d’un État palestinien, mais des critiques soulignent que cela ignore les dynamiques régionales, comme la reconnaissance récente de la Palestine par la France (le 154e pays à le faire) et un accord de défense mutuelle entre l’Arabie saoudite et le Pakistan, potentiellement brisant le monopole nucléaire israélien et renforçant une alliance régionale contre les actions d’Israël. Ces éléments suggèrent que les « fins de guerres » revendiquées par Trump sont prématurées et servent davantage à un narratif électoral qu’à une réalité factuelle.

Critique de l’ONU et promotion de la souveraineté : une approche isolationniste

Critique de l’ONU et Promotion de la Souveraineté : Une Approche Isolationniste Trump a interrogé l’utilité des Nations Unies, l’accusant de produire des « mots vides » sans résoudre les conflits et de financer des « invasions » via des aides financières à la migration, citant spécifiquement 372 millions de dollars alloués pour faciliter l’arrivée de 624.000 migrants vers les États-Unis. Il a également critiqué les dépenses excessives pour la rénovation du siège de l’ONU à New York, qu’il a estimées entre 2 et 4 milliards de dollars, en se basant sur son expérience passée en tant que promoteur immobilier qui avait soumissionné pour le projet sans succès. Bien que l’ONU présente effectivement des faiblesses structurelles – telles que la paralysie causée par les droits de veto au Conseil de sécurité –, des experts soulignent que les critiques de Trump servent souvent à masquer un rejet plus large du multilatéralisme, ce qui pourrait affaiblir la coopération internationale sur des enjeux cruciaux comme la sécurité globale et l’aide humanitaire. Certains partisans de Trump, notamment des analystes conservateurs, applaudissent cette insistance sur la souveraineté nationale comme une bataille nécessaire contre le « globalisme », qu’ils perçoivent comme une menace à l’indépendance des États, et ils citent souvent des exemples comme les prétendus gaspillages de l’ONU pour appuyer cette rhétorique. Cependant, des vérifications factuelles contredisent ces affirmations spécifiques sur les coûts de rénovation : le projet Capital Master Plan, achevé en 2015, a finalement coûté environ 2,15 milliards de dollars au total, avec des dépassements budgétaires d’environ 11 % par rapport au budget initial approuvé en 2006 (1,87 milliard de dollars), ce qui est bien inférieur aux 2 à 4 milliards de dollars revendiqués par Trump.

Immigration et frontières : des affirmations non vérifiées

Trump a vanté une réduction des traversées illégales aux États-Unis à « zéro » depuis quatre mois et averti l’Europe de se « détruire » avec ses politiques migratoires. Des données montrent une baisse significative des traversées, mais pas à zéro, et des critiques soulignent que cela ignore les facteurs humanitaires et les contributions des migrants à l’économie. Des perspectives européennes, comme celles du Royaume-Uni, rejettent les critiques de Trump sur des figures comme le maire de Londres Sadiq Khan, voyant cela comme une ingérence électorale plutôt qu’une analyse constructive.

Changement climatique : rejet des faits scientifiques

La Chine est effectivement le plus grand émetteur annuel actuel de CO2 au monde, avec environ 13,26 milliards de tonnes en 2023 (représentant près de 33 % des émissions globales et surpassant les émissions combinées des pays développés depuis environ 2021), tandis que les émissions totales mondiales liées à l’énergie ont atteint un record de 37,8 Gt en 2024.

Cependant, sur le plan historique, les États-Unis et d’autres nations développées ont contribué davantage aux émissions cumulées depuis le début de l’ère industrielle, avec les USA représentant environ 25 % du total cumulatif (près de 537 GtCO2 jusqu’en 2024), contre environ 11-12 % pour la Chine jusqu’à récemment, soulignant que les reproches actuels aux pays en développement comme la Chine ignorent ce contexte de responsabilité cumulative, où les nations industrialisées ont pollué massivement sans contraintes internationales pendant des décennies, tandis que ces pays poursuivent maintenant leur propre révolution industrielle.

Autres thèmes : Venezuela et implications géopolitiques

Trump a défendu des frappes sur des bateaux vénézuéliens pour réduire le trafic de drogue. Des analyses critiques soulignent une augmentation de la présence militaire américaine au large du Venezuela (plus de 10 % de la flotte US, incluant des navires pour opérations spéciales), potentiellement visant un changement de régime via des « opérations cinétiques », rappelant la doctrine Monroe. Cela pourrait servir de diversion aux tensions en Ukraine et au Moyen-Orient, où des accords comme celui entre l’Arabie saoudite et le Pakistan signalent un rééquilibrage régional contre les politiques américano-israéliennes.

 


 

Un discours performant mais problématique

Le discours de Trump a été salué par ses partisans comme une défense audacieuse de l’Amérique, mais critiqué internationalement pour ses inexactitudes et son ton isolationniste, risquant d’affaiblir les alliances et la coopération globale. En intégrant des éléments comme son tweet sur l’Ukraine et les dynamiques au Moyen-Orient et au Venezuela, il apparaît que les revendications de Trump servent souvent des intérêts domestiques et économiques (comme les ventes d’armes), au détriment d’une diplomatie cohérente.

https://multipol360.com/la-totale-irrationalite-du-discours-de-donald-trump/ 

 


 

B - Discours de Donald Trump à l’assemblée générale de l’ONU  

Le 23 septembre 2025, Donald Trump, président des États-Unis, a prononcé un discours d’environ une heure lors de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies (UNGA80) à New York.

En voici le contenu général, mais nous reviendrons sur certains points dans un futur article.

Ce discours, le premier de son second mandat à l’ONU, a porté sur plusieurs thèmes, dont la souveraineté nationale, les critiques envers l’organisation internationale, les conflits mondiaux, l’immigration et le changement climatique.

Trump a mis l’accent sur les réalisations de son administration et a appelé à une coopération basée sur les intérêts nationaux plutôt que sur des institutions multilatérales.

Critique de l’ONU et promotion de la souveraineté

Trump a questionné l’utilité des Nations Unies, affirmant que l’organisation produit des « mots vides » sans résoudre les conflits. Il a cité des exemples comme les dépenses pour la rénovation du siège de l’ONU à New York, estimées entre 2 et 4 milliards de dollars, et les aides financières à la migration, dont 372 millions de dollars pour 624.000 migrants vers les États-Unis. Il a défendu une approche centrée sur la souveraineté, rejetant le « globalisme » au profit d’une collaboration fondée sur les intérêts nationaux.

Résolution de conflits mondiaux

Le président a revendiqué avoir mis fin à sept guerres en sept mois sans l’aide de l’ONU, incluant les conflits en Ukraine, à Gaza, entre l’Iran et Israël, ainsi que d’autres en Cambodge, Thaïlande, Kosovo, Serbie, Congo, Rwanda, Pakistan, Inde, Égypte, Éthiopie, Arménie et Azerbaïdjan. Il a mentionné qu’il méritait potentiellement le prix Nobel de la paix, mais a souligné que « le vrai prix est de sauver des millions de vies ».

  • Ukraine : Trump a critiqué l’OTAN pour ses achats de pétrole russe et proposé des tarifs douaniers pour forcer la fin du conflit, notant que la guerre cause 5 à 7.000 décès par semaine. Il a exhorté l’Europe à accroître la pression sur Moscou.
  • Iran : Il a décrit l’Iran comme le principal sponsor du terrorisme mondial et a revendiqué la destruction de ses capacités d’enrichissement nucléaire via l’opération « Midnight Hammer »  impliquant 14 bombes sur un site clé, contribuant à mettre fin à un conflit de 12 jours avec Israël.
  • Gaza : Trump a exigé la libération immédiate des otages détenus par le Hamas et averti que reconnaître un État palestinien récompenserait les atrocités du 7 octobre 2023.

Immigration et frontières

Trump a vanté la réduction des traversées illégales aux États-Unis à « zéro » depuis quatre mois. Il a averti les pays européens qu’ils se « détruisent » avec des politiques d’ouverture, qualifiant l’Europe d' »envahie par des aliens illégaux ».

Changement climatique

Le président a qualifié le réchauffement climatique de « plus grande arnaque de l’histoire » et les éoliennes de « pathétiques ». Il a affirmé que la Chine produit plus de CO2 que tous les pays développés combinés et que les politiques « vertes » mènent à l’échec économique.

Autres thèmes

Trump a défendu des frappes sur des bateaux vénézuéliens transportant de la drogue, réduisant le trafic de stupéfiants. Il a appelé à défendre la liberté d’expression, la liberté religieuse (particulièrement pour les chrétiens) et à interdire les armes biologiques.

Citations notables

  • « Quel est le but des Nations Unies ? […] Tout ce qu’ils font, c’est écrire une lettre très fortement formulée, puis ne jamais la suivre. Ce sont des mots vides – et les mots vides ne résolvent pas les guerres. »
  • « Vous détruisez vos pays. L’Europe est en grave difficulté. Elle a été envahie par une force d’aliens illégaux comme on n’en a jamais vu. »
  • « C’est la plus grande arnaque jamais perpétrée sur le monde, à mon avis. Le changement climatique – parce que s’il monte ou descend, quoi qu’il arrive, il y a du changement climatique. »
  • « Libérez les otages maintenant. »
  • « Si vous ne vous éloignez pas de l’arnaque à l’énergie verte, votre pays va échouer. »

 

VERBATIM

Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général,
Distingués délégués,
Mesdames et Messieurs,

Je me tiens devant vous en tant que président des États-Unis d’Amérique, fier de représenter la nation la plus grande et la plus puissante jamais vue dans l’histoire du monde.

Les États-Unis sont une nation souveraine, et nous respectons pleinement la souveraineté de toutes les autres nations présentes ici aujourd’hui. Chaque pays a le droit de tracer sa propre voie, de choisir ses propres dirigeants, et de défendre ses propres intérêts.

Depuis mon entrée en fonction, j’ai mis en œuvre une politique étrangère fondée sur le principe simple mais puissant : « l’Amérique d’abord ». Cela ne signifie pas que nous nous désintéressons du reste du monde — au contraire. Cela signifie que nos engagements envers les autres nations seront plus solides, plus justes et plus durables lorsqu’ils seront ancrés dans le respect mutuel et dans l’intérêt national réciproque.

Sous mon administration, les États-Unis ont refusé de participer à de nombreux accords internationaux qui imposaient des fardeaux injustes à notre peuple tout en offrant peu ou rien en retour. Nous avons retiré notre signature de l’accord sur le climat de Paris, qui permettait à d’autres pays de profiter des sacrifices économiques imposés aux travailleurs américains. Nous avons quitté le désastreux accord nucléaire avec l’Iran, qui finançait le terrorisme et menaçait la stabilité du Moyen-Orient. Et nous avons exigé que nos alliés paient leur juste part pour leur propre défense.

Mais en même temps, nous avons renforcé nos alliances avec ceux qui partagent nos valeurs. Nous avons noué de nouveaux partenariats commerciaux, réduit les tensions là où c’était possible, et défendu la liberté contre la tyrannie.

Aujourd’hui, je m’adresse à vous avec un message clair : « le futur n’appartient pas au globalisme, il appartient au patriotisme ».

Le globalisme n’a pas apporté la prospérité, il a dilué les identités, sapé les démocraties et transféré le pouvoir des citoyens aux bureaucraties lointaines. Le patriotisme, en revanche, protège la dignité de chaque nation, respecte les traditions uniques de chaque peuple, et place les intérêts des citoyens au cœur de la gouvernance.

Regardez autour de vous : les nations qui ont mis leur propre peuple en premier — qui ont protégé leurs frontières, leurs industries, leurs valeurs — sont celles qui connaissent la paix, la stabilité et la croissance.

Les États-Unis ne cherchent pas à imposer leur mode de vie à quiconque. Mais nous ne permettrons jamais qu’on l’impose à nous.

Nous condamnons fermement le terrorisme sous toutes ses formes. Nous exigeons que l’Iran cesse immédiatement son soutien au terrorisme, ses menaces contre ses voisins, et ses tentatives de développer des armes nucléaires. Tant que je serai président, l’Iran n’aura jamais l’arme nucléaire.

Nous soutenons pleinement la liberté du peuple vénézuélien. Le régime illégitime de Nicolas Maduro a plongé un pays autrefois prospère dans la misère, la famine et le désespoir. Le véritable président du Venezuela est Juan Guaidó, et nous ne cesserons de nous battre jusqu’à ce que la démocratie soit rétablie.

En ce qui concerne la Corée du Nord, j’ai choisi la voie du dialogue. J’ai rencontré le président Kim à plusieurs reprises. Bien que nous n’ayons pas encore atteint tous nos objectifs, nous avons évité une guerre qui aurait coûté des millions de vies. Le respect mutuel ouvre la voie à la paix.

Quant à la Chine, nous exigeons des relations commerciales justes et réciproques. Pendant trop longtemps, les États-Unis ont été traités de manière injuste. Cela ne continuera pas.

Je tiens également à saluer les progrès accomplis dans la région du Moyen-Orient. Grâce à notre reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, et à notre reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, nous avons affirmé des vérités historiques et stratégiques. Nous travaillons activement à un plan de paix global, juste et durable entre Israël et ses voisins.

Mesdames et Messieurs,

Le monde fait face à de grands défis : la prolifération nucléaire, le terrorisme, les guerres civiles, les migrations massives, et la menace croissante posée par les régimes autoritaires.

Mais ces défis ne seront pas résolus par des institutions lointaines ni par des élites déconnectées. Ils seront résolus par des nations fortes, indépendantes, fières — des nations qui aiment leur peuple, protègent leurs citoyens, et refusent de sacrifier leur souveraineté sur l’autel d’une idéologie mondialiste.

Les États-Unis ne cesseront jamais de défendre la liberté, la dignité humaine, et le droit de chaque nation à contrôler son propre destin.

En conclusion, permettez-moi de citer les mots gravés sur le socle de la Statue de la Liberté, symbole éternel de notre nation :

« Donnez-moi vos fatigués, vos pauvres, Vos masses recroquevillées qui aspirent à respirer librement… »

Mais n’oublions pas : l’Amérique accueille ceux qui viennent légalement, qui respectent nos lois, et qui partagent notre foi en la liberté. Nous construisons des murs là où c’est nécessaire, et nous ouvrons nos cœurs là où c’est mérité.

Que Dieu bénisse les États-Unis.
Que Dieu bénisse toutes les nations représentées ici aujourd’hui.
Et que Dieu bénisse les Nations Unies.

Merci. Que Dieu vous bénisse tous.

https://multipol360.com/discours-de-donald-trump-a-lassemblee-generale-de-lonu/ 

 


C - Affrontements violents aux philippines lors de manifestations anti-corruption 

Dans un climat de tension croissante, des milliers de Philippins ont manifesté le 21 septembre contre un scandale massif de corruption lié aux projets de contrôle des inondations, menant à des affrontements violents près du palais présidentiel de Malacañang à Manille. Des centaines de personnes ont été arrêtées et des dizaines blessées, illustrant une frustration populaire explosive face à la mauvaise gestion des fonds publics.

Cet événement s’inscrit dans une vague plus large de contestations mondiales, où les peuples refusent de plus en plus la corruption endémique et la domination d’élites perçues comme déconnectées et illégitimes.

 


 

Les événements du 21 septembre : du pacifique au chaos

Les manifestations ont débuté pacifiquement, avec plus de 33.000 participants rassemblés dans des lieux emblématiques comme le parc historique de Manille et le monument de la démocratie EDSA, exigeant la transparence et la justice. Organisées pour dénoncer les anomalies dans les projets de contrôle des inondations, ces protestations visaient à attirer l’attention sur des pertes estimées à 118,5 milliards de pesos (environ 1,75 milliards €) dues à la corruption entre 2023 et 2025. Cependant, près du palais présidentiel, un groupe d’environ 100 manifestants masqués, armés de clubs et portant des drapeaux philippins ainsi que des pancartes anti-corruption, a escaladé la violence en lançant des pierres, des bouteilles et des bombes incendiaires sur les forces de l’ordre.

La police, déployée en masse pour sécuriser la zone, a riposté, menant à des heures de chaos. Au total, plus de 200 personnes ont été arrêtées, avec des chiffres variant de 216 à 244, dont une centaine de mineurs (au moins 48 à 103, le plus jeune ayant 12 ans). Les blessés incluent au moins 39 à 93 policiers, et environ 50 manifestants ou personnes transportées à l’hôpital, bien que les chiffres exacts pour ces derniers varient. Des images montrent des camions en feu, des barricades détruites et des échauffourées intenses, rappelant les émeutes passées dans le pays. Un manifestant a même été poignardé mortellement, selon des rapports, bien que les autorités enquêtent encore sur les circonstances.

 


 

Le contexte d’un scandale éclatant

Ce soulèvement fait suite à des révélations sur des irrégularités dans 9 855 projets de contrôle des inondations, totalisant plus de 545 milliards de pesos (environ 8 milliards €), lancés depuis l’arrivée au pouvoir du président Ferdinand Marcos Jr. en 2022. Marcos Jr. a qualifié l’ampleur de la corruption de « horrible » et a accepté la démission de son secrétaire aux travaux publics, tout en formant une commission indépendante pour enquêter.

Ces projets, destinés à protéger le pays des inondations récurrentes dues aux typhons, ont été entachés de pots-de-vin présumés impliquant des législateurs et des entrepreneurs, exacerbant les souffrances des populations vulnérables après les inondations meurtrières de juillet qui ont tué au moins 40 personnes.

Les organisateurs des protestations, y compris des groupes progressistes, ont promis que ces actions n’étaient qu’un prélude à des mobilisations plus massives, coïncidant avec l’anniversaire de la déclaration de la loi martiale en 1972 sous le régime de Ferdinand Marcos Sr. Des manifestations similaires ont eu lieu dans d’autres villes comme Pasig, Quezon City et Baguio, avec des arrestations et des violences rapportées localement.

 


 

Réactions officielles et suites judiciaires

Le palais présidentiel a promis « justice » pour les responsables, tout en condamnant la violence. Les autorités enquêtent pour déterminer si les manifestants faisaient partie d’un mouvement organisé ou cherchaient à semer le trouble, avec des interrogatoires en cours.  Amnesty International a appelé à une enquête sur l’usage excessif de la force par la police.

Une poussée globale contre la corruption et les élites

Cet épisode philippin reflète une tendance mondiale où les peuples, las de la corruption systémique, se soulèvent contre des élites qui ne représentent plus leurs intérêts.

Aux Philippines, comme ailleurs, la domination d’une classe dirigeante perçue comme corrompue et déconnectée – souvent héritée de dynasties familiales – alimente un ras-le-bol croissant. Cette « poussée des peuples » évoque les Gilets Jaunes en France, les manifestations anti-corruption au Brésil ou en Inde, et les mouvements pour la justice sociale en Afrique du Sud, où les citoyens refusent d’accepter plus longtemps que des fonds publics soient détournés au profit d’une minorité.

 


 

Au Népal, des tensions extrêmes ont éclaté début septembre 2025, avec des manifestations massives menées par la génération Z contre la corruption endémique (indice de 35/100 selon Transparency International) et le népotisme des élites. Face à une pauvreté touchant 20 % de la population et un chômage des jeunes dépassant 19 %, les protestations, initialement pacifiques, ont dégénéré en violences : incendie du Parlement et de résidences de ministres, 19 morts et plus de 100 blessés. Le déclencheur ? Une censure numérique interdisant 26 plateformes de réseaux sociaux, perçue comme une répression des libertés. Sous la pression, le Premier ministre K.P. Sharma Oli a démissionné, et l’armée a pris le contrôle, illustrant un rejet violent d’une élite ostentatoire et déconnectée. Ces événements, comparés à la France prérévolutionnaire de 1789, avertissent que l’ajout de misère à la perte de libertés pourrait mener à une explosion similaire en Occident.

Dans un monde post-pandémie marqué par les inégalités, ces protestations signalent un rejet ferme de systèmes où les élites, autrefois légitimes, sont vues comme des parasites plutôt que des leaders.

Aux Philippines comme au Népal, ces scandales pourraient marquer un tournant, forçant des réformes ou risquant une escalade si les demandes de transparence ne sont pas satisfaites.

 


D - Netanyahou News - ONU !
 
Au moment de prendre la parole à l'Assemblée générale des Nations unies, vendredi 26 septembre, le Premier ministre israélien a dû patienter. Des dizaines de représentants d'Etat ont quitté la salle sous les applaudissements et les cris des autres délégations. Il faut savoir que sur 190 pays membres de l'Onu, plus de la moitié sont des dictatures violentes, corrompues, sans parole ni respect des règles internationales.
Ce sont les représentants de ces pays - souvent situés en Afrique et dans le monde arabo-musulman - qui ont boycotté le discours de Netanyahu.
 

 
Leur attitude illustre parfaitement la situation à laquelle est confronté Israël.
Une partie de la communauté internationale veut forcer l'Etat Juif à faire la paix avec des ennemis fanatiques qui ne veulent ni dialogue, ni négociation, ni accord de paix.
De nombreux délégués sont sortis alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'approchait de la tribune pour s'adresser à l'Assemblée générale des Nations Unies.
 

 
 Commentaire:
"Pour la deuxième année consécutive, plusieurs délégués de l'Assemblée générale des Nations Unies sortent de l'Assemblée en laissant des sièges vides lorsque le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu monte à la tribune. C'est un criminel de guerre qui commet des meurtres de masse.
Le monde doit mettre fin à l'immunité et le tenir responsable."
Patti Mohr
 
Benyamin Netanyahou a utilisé la tribune des Nations Unies pour alerter sur la portée internationale de la menace que représente le Hamas. → https://l.lefigaro.fr/y7t
 

Netanyahu annonce que les services de renseignement israéliens diffusent ce discours en direct sur tous les téléphones de Gaza et du Hamas et il a un message :
 
« Déposez les armes, laissez partir mon peuple, libérez les 48 otages. Si tu le fais, tu vivras. Si vous ne le faites pas…. Israël vous traquera »
 
Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien, aux dirigeants qui ont reconnu l'Etat de Palestine :
«Vous n'avez pas fait quelque chose de juste, vous avez fait quelque chose de mal»
 
Le Premier ministre israélien Netanyahu interpelle les dirigeants du monde qui ont officiellement reconnu l'État palestinien :
« J'ai un message pour ces leaders... »
« Lorsque les terroristes les plus sauvages de la planète font l’éloge de votre décision, vous n’avez pas fait quelque chose de bien – vous avez fait quelque chose de mal, d’horriblement mal. »
« Votre décision honteuse encouragera le terrorisme contre les Juifs et contre les innocents partout. »
« Ce sera une marque de honte pour vous tous. »
 
"De nombreux dirigeants à travers le monde ont plié. Il ne s'agit pas d'un acte d'accusation contre Israël, mais contre des dirigeants qui rampent devant le mal. Vous n'échapperez pas à la tempête du djihad en sacrifiant Israël.
Tu as transformé le bien en mal et le mal en bien.
Il est en train de l'écraser."
 
 
 
Netanyahu organise un quiz composé de tous les ennemis d'Israël.
Qui a souhaité la mort de l'Amérique ?
Toutes les réponses sont correctes !
Qui a assassiné des Américains et des Européens de sang-froid ? Toutes les réponses sont correctes !
 

 
"Voici où en sont les choses aujourd’hui.
La moitié des dirigeants houthis au Yémen - dégagé
Yehiah Sinwar à Gaza - dégagé
Hasan Nasrallah au Liban - dégagé
Le régime Assad en Syrie - dégagé
Ces milices en Irak ? Eh bien, ils sont toujours dissuadés.
Et leurs dirigeants, s'ils attaquent Israël, seront également dégagés.
Et pour les plus hauts commandants militaires iraniens et ses plus grands scientifiques nucléaires…
Eh bien, ils sont dégagés aussi."
 
 « Les nazis ont-ils demandé aux Juifs de partir ?
Gentiment ?
Est-ce que quelqu’un a fait ça ?
Ont-ils dit “partez pour que nous puissions entrer” ?
Bien sûr que non. »
 

 
«Donner un état aux Palestiniens à 1 km de Jérusalem après le 7-Octobre, c’est comme donner un état à Al-Qaïda à 1 km de New York après le 11-Septembre» « Quand Bethléem, le lieu de naissance de Jésus, était sous contrôle israélien, 80 % de ses habitants étaient chrétiens. Mais depuis que l’Autorité palestinienne a pris le contrôle, ce chiffre est tombé à moins de 20 %. »
 
 

 
Ministre des Communications Dr Shlomo Karhi:
Merci au Premier ministre Netanyahu pour un discours historique, clair et fier, qui a prouvé au monde la position d'Israël, sa justesse et sa puissance.
Netanyahu a prouvé au monde qu'Israël est la clé de la solution : un pays fort, innovant et moral qui se tient à l'avant-garde de la lutte contre le terrorisme des pays éclairés, et capable de conduire les peuples de la région vers une ère de paix, de prospérité et de sécurité.
Les pays qui cherchent à établir un État palestinien à l'intérieur d'Israël encouragent le terrorisme et le meurtre contre les Juifs et contre l'Occident. Cela n'arrivera jamais ! Nous ne céderons pas au terrorisme — nous le vaincrons avec l'aide de Dieu !
Le premier ministre israélien a détaillé les actions militaires de l'État hébreu au cours des dernières années. «Des milliers de terroristes sont tombés», a-t-il déclaré à la tribune de l'ONU. → https://l.lefigaro.fr/4Fy
 


 

E -Tensions à l’ONU : le Président colombien Petro compare Trump à Hitler

Lors d’un discours enflammé prononcé le 23 septembre 2025 devant l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) à New York, le président colombien Gustavo Petro a lancé une attaque virulente contre le président américain Donald Trump, le comparant à Adolf Hitler et réclamant l’ouverture de poursuites pénales à son encontre pour des frappes militaires meurtrières dans la mer des Caraïbes. Ce discours, qui marque la dernière intervention de Petro à l’ONU en tant que président, a mis en lumière les profondes tensions entre Bogotá et Washington, exacerbées par des politiques antidrogues controversées et des accusations de violations des droits humains.

Les accusations contre les frappes américaines

Au cœur des critiques de Petro se trouvent trois frappes américaines récentes sur des bateaux en provenance du Venezuela, qui ont fait au moins 17 morts selon les rapports officiels.

L’administration Trump a justifié ces opérations comme des mesures nécessaires pour intercepter des « narco-terroristes » transportant des stupéfiants, notamment du fentanyl, vers les États-Unis.

Dans son propre discours à l’ONU, Trump a déclaré : « À chaque voyou terroriste qui fait passer des drogues empoisonnées aux États-Unis, soyez avertis que nous vous ferons sauter de l’existence. »

Petro a rejeté ces justifications comme des « mensonges », affirmant que les victimes étaient des « jeunes vulnérables fuyant la pauvreté » et non des trafiquants de drogue. Il a déclaré : « Ils ont dit que les missiles dans les Caraïbes étaient utilisés pour arrêter le trafic de drogue. C’est un mensonge. » Il a ajouté que les vrais trafiquants opèrent librement à New York et Miami, et a interrogé : « Était-il vraiment nécessaire de bombarder des jeunes pauvres non armés dans les Caraïbes ? ».

Selon des experts de l’ONU, ces frappes pourraient constituer des « exécutions extrajudiciaires », renforçant les appels de Petro à une enquête.

Comparaisons avec Hitler et appels à la justice

Dans une partie particulièrement explosive de son discours, Petro a comparé Trump à Hitler, accusant les États-Unis d’applaudir « leur nouveau Hitler ». Il a déclaré : « Les États-Unis applaudissent leur nouveau Hitler. Ils n’écoutent pas leurs propres jeunes, ni leurs aînés qui sont morts sur les champs de bataille en Europe, luttant contre Hitler et contre son idéologie criminelle. Aujourd’hui, on fait la même chose que Hitler : construire des camps de concentration pour migrants, et on dit que les migrants sont d’une race inférieure, et on les blâme comme Hitler blâmait les Juifs. On les appelle trafiquants de drogue et voleurs. »

Petro a également qualifié Trump d’« complice de génocide » en référence à la situation à Gaza, affirmant : « Ce forum est un témoin muet d’un génocide, dans un monde où nous pensions que cela n’était qu’un legs d’Hitler. » Il a réclamé l’ouverture de « poursuites pénales » contre les responsables américains, y compris Trump : « Il doit y avoir des affaires pénales contre ces officiels des États-Unis pour cela, y compris le plus haut responsable, le président Trump, qui a autorisé le tir de missiles contre ces jeunes qui essayaient simplement d’échapper à la pauvreté. » Dans une autre formulation, il a insisté : « Des poursuites pénales doivent être ouvertes contre ces officiels, qui sont des États-Unis, même si cela inclut le plus haut responsable qui a donné l’ordre : le président Trump. »

Réactions et Contexte Bilatéral

Le discours a provoqué des réactions immédiates : certains membres de la délégation américaine ont quitté la salle pendant l’intervention de Petro. Aux États-Unis, les médias grand public ont largement ignoré ces commentaires, selon des observateurs. Le président vénézuélien 

Nicolás Maduro a réagi en annonçant des décrets constitutionnels pour défendre la souveraineté de son pays face à une possible « attaque » américaine, accusant Washington d’utiliser le trafic de drogue comme prétexte pour renverser son gouvernement.

Ce clash s’inscrit dans un contexte de relations tendues entre les États-Unis et la Colombie depuis l’arrivée au pouvoir de Petro, premier président de gauche du pays en 2022. Trump a récemment « décertifié » la Colombie comme allié dans la lutte contre les drogues, sans imposer de sanctions économiques, et a menacé d’imposer des tarifs douaniers de 25 % à 50 % sur les importations colombiennes. Petro a bloqué une tentative américaine d’envoyer des migrants illégaux en Colombie via des avions militaires, insistant sur un traitement digne. Des analystes estiment que ce discours pourrait compromettre des décennies de partenariat stratégique entre les deux nations.

Petro a également vanté les saisies record de drogue sous son administration, quatre fois supérieures à celles de son prédécesseur Álvaro Uribe, sans recourir à des menaces militaires contre les pays voisins. Alors que l’ONU reste muette sur une éventuelle enquête, cet épisode souligne les fractures géopolitiques croissantes en Amérique latine face à la politique étrangère agressive de l’administration Trump.

https://multipol360.com/tensions-a-lonu-le-president-colombien-petro-compare-trump-a-hitler/

 

novembre 10, 2016

Hold-up de colère ne vous y Trumpez pas !! un néo-Nixon ? Réactualisé 11/11/16.

Ce site n'est plus sur FB, alors n'hésitez pas à le diffuser au sein de différents groupes, comme sur vos propres murs respectifs. D'avance merci. L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses. 


Librement vôtre - Faisons ensemble la liberté, la Liberté fera le reste. 





Hold-up ne vous y Trumpez pas ! Le résultat des élections américaines, quel qu’il soit, ne pouvait être qu'une catastrophe pour le pays. Ce matin dans les grandes villes US les "démocrates" manifestent, c'est çà les socialopithèques quand ils prônent la "démocratie" voire dite "libéral US"


Mais ne serait-il pas un mal nécessaire contre l'establishment, le gauchisme médiatique, la corruption des deniers publics... ?? 

La "Trumpénisation" serait-elle en route au sein de nos socialopithèques, nos journalistes qui baisent avec nos politiques, n'est-ce pas un scandale? 

Un ras le bol du "politiquement correct" !!



Mais quel plaisir en découvrant la mine dépitée de ces mêmes journalistes, experts "and co" politiques "néo-Clintonien" à l’annonce des résultats ? 


Comme des journalistes radio stylés en appel au meurtre, qu'en pense le CSA? Ils sont beaux nos bobos gauchos démocrates en France. Avez-vous envie de continuer à payer des impôts pour entretenir les nombreux fonctionnaires débiles mentaux  de Radio France ?



 Pour Laurent Fabius, c'est (aussi) un peu la faute des réseaux sociaux

Mais que dire du con de diplomate français à l'ambassade de France aux US Gérard Araud (voir la photo); Jean-Marc Ayrault répond : "Il faut garder son sang-froid" 



Hollandissimo: Le mec minable, décalé, plafonne à 2%, et sans complexe il déclare: "qu'il va surveiller avec vigilance les positions de Donald Trump... 



Côté Sarkozy : La victoire de Trump est la "victoire contre la pensée unique" mais il soutient Clinton ! Alors quoi penser "maître" ?? Que c'est beau la politique !!



Il reste plus qu'a attendre un nouveau film des comiques gauchistes Michael Moore et Ken Loach. Beurk !! 



En attendant, Trump a déclaré : « Nous l'avons fait ! Et nous aiderons la France à redevenir grande elle aussi »

Une exemplarité qu'il faille désigner, l'excellente votation auprès de Gary Johnson (Libertarian 4,054,139 3.24%), un meilleur d'année en année


Congratulations Mister President, de la part d’un libéral (pur sucre) avec Aurélien VÉRON pdt du PLD France




Il est bien connu que des personnes qui ne s'aiment pas, voire davantage se haïssent, puissent elles parader ensemble lors d'une soirée de bienfaisance ! 
Ah ces socialopithèques !!



La lettre de félicitation diplomatique de Hollande.  


Hollande parle de peur et de solutions à trouver ce qui démontre ses faiblesses et son incompétence, puisque tout reste à faire. Il écrit: les libertés, un président qui connait en rien la signification de la Liberté.



DonaldTrump élu propulse le dow jones à son plus haut niveau et balaye toutes les prévisions de "Chaos" des pseudos-économistes!



« Le patriotisme c'est l'amour des siens. Le nationalisme c'est la haine des autres. » Romain Gary






octobre 12, 2015

Politique étrangère française au Moyen-Orient et l'islamisme ??

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.






Sommaire:


A) "La France a-t-elle encore une politique au Moyen-Orient?" - le point de vue d'Hubert Védrine - Françoise Feugas - Orient XXI

B) L'islamisme aujourd'hui : du quiétisme au djihâdisme - diversités et réalités géopolitiques - Anne-Clémentine Larroque - Diploweb 
 
C) Divers liens sur l'Islam sur Université Liberté



 A) "La France a-t-elle encore une politique au Moyen-Orient?" - le point de vue d'Hubert Védrine
 
« J’espère ne désespérer personne ». C’est par cette phrase quelque peu anxiogène qu’Hubert Védrine introduit son propos, à la toute fin du colloque. Dans l’intitulé « La France a-t-elle encore une politique au Moyen-Orient ? », il a d’abord lu une référence à la « politique arabe de la France », et croit y déceler la nostalgie d’une période de l’histoire qui ne reviendra jamais. Des éléments structurants du monde se sont désagrégés depuis l’époque mitterrandienne où l’on se demandait déjà si « politique arabe » était une référence, une injure ou un idéal à reconstruire. La politique étrangère française du temps du « gaulo- mitterrandisme » ne se souciait guère de l’opposition entre chiites et sunnites. Du reste, le fondamentalisme religieux de quelques-uns n’entrait pas en ligne de compte dans la relation avec un monde arabe « un peu idéalisé ». Aujourd’hui, cette question est au premier plan et « concerne absolument tout le monde, du Maroc à l’Indonésie, à n’importe quelle banlieue d’Europe ou au Sahel ». La façon de considérer le conflit israélo-palestinien était alors complètement différente. Mais l’espérance de sa résolution au bout d’un processus de paix que l’on croyait possible s’est éteinte avec l’assassinat de l’ancien premier ministre israélien Yitzhak Rabin en 1995. « Il est de plus en plus clair maintenant que c’est fini, dit-il. « les sionistes religieux fanatiques ont gagné. » Il faut ajouter à cette nouvelle donne la fin de la dépendance américaine au pétrole saoudien, et bien sûr le retour de l’Iran sur la scène internationale avec l’accord conclu le 14 juillet dernier sur le nucléaire, malgré l’engagement considérable de Benyamin Nétanyahou pour l’empêcher et les craintes de l’Arabie saoudite. La Russie était complètement absente du jeu international depuis la fin de l’Union soviétique en décembre 1991. Ce n’est qu’avec les événements récents des trois ou quatre dernières années qu’elle a retrouvé un rôle dans la région — ou plutôt que ce rôle est devenu visible. 

Le plus petit commun dénominateur
Les trois quarts des pays européens n’ont aujourd’hui aucune politique étrangère digne de ce nom. L’expression commune européenne est donc forcément celle du « plus petit commun dénominateur, sur la base de principes sympathiques mais complètement inopérants ». Des politiques particulières ou de voisinage se mènent au cas par cas. « L’expression européenne est un cas où le total est inférieur à la somme des parties », dit-il. Elle « se transformera peut-être un jour en quelque chose de créatif mais pour le moment, ce n’est pas le cas. » L’Europe se contente donc d’assister à la désagrégation de ce qui avait été mis en place après la première guerre mondiale avec les accords Sykes-Picot et lors de la conférence de San Remo, quand les « puissances chrétiennes » ont mis fin à la domination, jugée par eux abusive, de l’empire ottoman en le disloquant. Cette configuration géopolitique a longtemps tenu par des procédés assez autoritaires, voire répressifs. « Tout un siècle de dureté, de cruauté (...) est en train de se désagréger en créant un tableau nouveau. On voit bien que personne ne contrôle l’ensemble. Personne ne peut refaire Sykes-Picot (...). Même en additionnant un Américain et un Chinois, un Américain et un Russe, cela ne marcherait pas. » Il n’y a donc pas de puissance « plus ou moins globale », ni de puissance régionale qui puisse imposer sa loi, même si beaucoup interagissent dans un jeu complexe. L’Iran reste fort, sans doute plus encore après l’accord ; pas suffisamment cependant pour imposer sa solution à toute la région. La Turquie non plus, qui a « un peu rêvé d’une sorte d’époque néo- ottomane dont aucun Arabe ne veut, bien sûr, et on voit bien que cela s’est heurté à des difficultés et qu’ils sont plutôt sur la défensive ». L’Égypte ne peut guère espérer plus que contrôler le Sinaï et influencer l’est de la Libye. En Arabie saoudite, le roi veut rassembler un « front sunnite », stopper le retour iranien et combattre les chiites « par Syriens et Yéménites interposés ». Mais Riyad, qui était dans une lutte frontale contre les Frères musulmans, se voit plus ou moins contrainte de passer des compromis avec eux. Ce qui embarrasse sans doute Abdel Fattah Al-Sissi, qui mène contre eux une répression féroce en Égypte. « Quant aux autres pays, bien malin qui peut prédire ce qu’ils seront dans 20 ou 30 ans. » Aucune puissance au monde n’est aujourd’hui capable d’avoir un schéma d’ensemble et encore moins de l’appliquer ; et « toutes les théories complotistes surestiment de façon déroutante la puissance des comploteurs potentiels. » 

Des États sous influence
Il y a une politique étrangère française de facto, parce qu’il faut bien prendre des décisions et entretenir des contacts avec les uns ou les autres. Au Maghreb, elle paraît quelque peu tâtonnante. « Elle n’est pas toujours en complète contradiction avec les orientations d’avant, mais elle n’est pas toujours claire non plus, et on ne sait pas très bien où elle va », mais on peut le dire tout aussi bien de la politique américaine, à l’exception notable de l’Iran. L’accord sur le nucléaire le 14 juillet dernier est en effet le résultat d’une réelle politique stratégique qui aura des conséquences tout à fait importantes dans la durée. En revanche, concernant Israël, Barack Obama avait bien tenté de demander l’arrêt la colonisation de la Cisjordanie, mais Nétanyahou lui a opposé une fin de non-recevoir. Car l’influence des lobbies est très grande : celle des colons en Israël tout autant que celle d’Israël sur le Congrès américain, sans parler du fameux lobby très intelligemment construit au fil du temps par le Likoud, énorme, évangéliste... et républicain. L’état d’affaiblissement des systèmes de décision démocratiques oblige à tenir compte, dans les analyses internationales, des phénomènes de diasporas, d’influence, de lobbying. Il y a quelques années, on aurait encore pu faire de l’analyse internationale un peu abstraite, en tout cas en ne parlant que des États. Mais ils sont précisément limités dans leur action, tiraillés, influencés. En tous cas, Obama ne s’est jamais tout à fait relevé politiquement du refus de Nétanyahou ; il a simplement réussi à résister à sa campagne, extrêmement forte et virulente, contre l’accord nucléaire avec l’Iran. La politique américaine est donc extrêmement affaiblie sur ce point. 

Du bon côté de l’histoire
Après les « printemps arabes » que l’on n’a pas vu venir, il y a eu l’Égypte et le coup d’État militaire du 3 juillet 2013 contre le président élu Mohamed Morsi. La France a considéré de façon pragmatique et relativement empiriste qu’après tout, il fallait « faire avec » Abdel Fattah Al-Sissi. Pour certains hommes politiques français, la leçon à tirer des événements intervenus au Proche-Orient entre 2011 et 2013 a été qu’il fallait désormais se placer « du bon côté de l’histoire » en aidant à renverser Bachar Al-Assad. Or, si cette position est honorable moralement, elle a conduit à une impasse. Globalement, la politique occidentale qui s’est concentrée sur le fait qu’Assad devait partir n’a donné aucun résultat, d’où des évolutions plus réalistes dans la période récente. Ainsi François Hollande a-t-il finalement autorisé à la défense ce qu’elle demandait depuis un an : mener des frappes aériennes en Syrie, où se trouvent la tête et les camps d’entraînement de l’organisation État islamique (OEI). Domine désormais l’idée qu’Assad doit certes quitter le pouvoir ; non pas comme une condition sine qua non à toute négociation avant, mais « à un moment ou un autre ». Sur cet aspect de la politique française, l’hésitation prévaut. Quant à la politique de la France vis-à- vis du Maghreb, elle se résume à « s’entendre le moins mal possible simultanément avec l’Algérie et le Maroc. » Après l’Égypte, l’Iran. La France a maintenu jusqu’au bout une politique très dure sur l’accord avec l’Iran, ce que Riyad a su apprécier concrètement par des achats de Rafale, de Mistral, etc. « Il n’y a pas à critiquer la France d’en profiter, après tout. » En revanche, distinguant les opportunités économiques et commerciales de ce qui pourrait ressembler à un début d’alliance, Hubert Védrine prévient : si ces « opportunités » devaient prendre l’allure d’une sorte d’alliance avec le « front sunnite » qu’appelle de ses vœux l’Arabie saoudite, cela ne correspondrait à aucun des intérêts fondamentaux de la France. Il défend la position de Nicolas Sarkozy dans la question libyenne. « J’ai essayé d’être honnête avec la décision de Sarkozy à l’époque, en rappelant qu’il ne s’est pas excité sur le sujet tout seul. Il y a quand même eu un début de printemps arabe, la révolte de Benghazi, la menace de Mouammar Kadhafi de noyer cette révolte “dans une rivière de sang” — et il l’aurait sans doute fait —, la demande du Conseil de coopération du Golfe (CCG) d’une intervention protectrice, la demande de la Ligue arabe. » C’est pourquoi, dans la résolution de l’ONU au titre du chapitre VII de la Charte des Nations unies intitulé « Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression », l’intervention militaire en Libye ne fait pas partie de la liste des interventions unilatérales non légitimes (au contraire de l’intervention américaine en Irak en 2003). On peut néanmoins s’interroger sur le bien-fondé et les objectifs de cette intervention, note-t-il, quand on constate l’état actuel de décomposition de la Libye, même si du point de vue européen, le principal problème réside dans le fait que le verrou libyen anti-immigration ait sauté. « Il aurait peut- être fallu instaurer une espèce de protectorat provisoire, mais aucun Libyen ne le voulait »

Interventionnisme ou isolationnisme ?
Dans un tel contexte, qu’est devenue la politique étrangère française ? s’interroge l’ancien ministre des affaires étrangères de Jacques Chirac. Il n’y a que des « morceaux de politique française juxtaposés ». Dans le conflit syrien, l’hésitation demeure : l’OEI est-elle la menace majeure ? Ou doit-on considérer que l’objectif numéro 1 est le régime syrien ? Quel est l’intérêt de la France à le renverser ? La hiérarchisation des objectifs, la clarification n’ont été faites ni par la France ni par personne. Dès lors, que faire face à cette décomposition du Moyen-Orient en cours ? Le choix est large, de l’interventionnisme à une non-intervention quasi totale. La position de la France pourrait consister à prendre acte de son impuissance et à attendre qu’une sorte de traité de Wesphalie soit instauré entre pays arabes pour réorganiser la région. Quelqu’un comme l’ancien premier ministre Dominique de Villepin n’est pas loin de dire qu’il ne faut plus jamais intervenir nulle part, même au titre du chapitre VII de la Charte de l’ONU. La position inverse consisterait à considérer que la menace de l’OEI est sérieuse, et qu’en conséquence il convient de se donner les moyens d’y mettre fin en mettant sur pied une véritable coalition, beaucoup plus large que celle qui aujourd’hui ne fonctionne pas. Elle devrait comprendre la Russie (et non pas le régime syrien), l’Iran et la Turquie qui abandonnerait son double jeu. C’est du reste ce que demandent les militaires américains : une fois l’objectif atteint, que fait-on ? La réponse se trouve du côté d’une solution politique pour l’Irak et pour la Syrie, affirme-t-il sans évoquer à aucun moment la résolution du conflit israélo-palestinien. « Sur l’Irak, on ne peut pas le faire sans l’Iran ; c’est moins impossible depuis l’accord du 14 juillet, mais avant c’était considéré comme impensable ». En ce qui concerne la Syrie, il faut être en mesure de garantir la sécurité des alaouites, exposés à une vengeance contre le régime syrien qu’ils représentent. Et entrer dans un vrai débat à propos de Bachar Al-Assad. Quelles sont les garanties de reconstruction de la Syrie ? Est-elle simplement encore possible ? Ceux qui envisagent d’éradiquer l’OEI doivent aller jusqu’au bout du raisonnement en envisageant « l’après », c’est-à-dire des solutions politiques. « Le simple fait de l’énoncer dit à quel point on en est loin ». Par conséquent, le plus probable est qu’on reste dans un entre-deux, par peur de devoir s’allier avec la Russie, ce qui est pourtant incontournable, affirme-t-il. 

À la recherche d’une dynamique
« Je ne dis pas qu’on ne peut rien faire ; il y a toujours quelque chose à faire », conclut-il à propos de la Syrie. Mais pour agir, encore faut-il savoir quels sont les intérêts vitaux de la France. Pour les peuples, c’est évident : qu’ils puissent revivre en paix. Pour la France et tous les pays impliqués, c’est neutraliser les menaces de terrorisme, même lointaines. Il n’y a pas tellement d’autres intérêts vitaux ; pas d’intérêt vital pétrolier dans l’affaire syrienne, par exemple. Cette question des intérêts vitaux est au fondement de toute politique étrangère, laquelle ne se limite pas à s’empêtrer dans des guerres de position ; c’est la recherche d’une dynamique. Par conséquent, répondre à l’interrogation posée par le colloque : « la France a-t- elle encore une politique au Moyen-Orient » revient à les déterminer clairement. Il est nécessaire de maintenir des liens bilatéraux avec chaque pays arabe, mais il est impossible d’en faire une synthèse. Malgré tout, l’affirmer écarte de facto toute posture radicalement isolationniste. Certes, le décalage entre l’idée que la France se fait de son rôle, de ses responsabilités et sa capacité d’action réelle est à la fois ridicule et attristant, mais « ce n’est pas parce qu’on ne contrôle pas tout, qu’on ne peut pas refaire Sykes-Picot, qu’on s’en fiche, advienne que pourra », résume-t-il tout en expliquant qu’il cherche à esquisser une sorte de ligne équilibrée, quelque part entre l’action intempestive et irresponsable et l’inaction totale. Reconstruire une politique de la France envers les pays arabes ne peut se faire que laborieusement, « sans oublier qu’il y a par ailleurs une gigantesque bataille historique et longue au sein de l’islam et que de toutes façons il faut qu’on aide les modernisateurs, ou
qu’au moins on ne les handicape pas par nos politiques (...). C’est un long chemin. Je ne vois pas comment être plus optimiste que ce que je dis là maintenant. »

Françoise Feugas



B) L'islamisme aujourd'hui : du quiétisme au djihâdisme - diversités et réalités géopolitiques


La distinction établie entre islam et islamisme permet de mieux comprendre la diversité des islamismes. L’analyse actuelle des islamismes requiert de prendre en compte avec vigueur des paramètres à la fois politiques, historiques, géographiques et nationaux qui influent sur les mouvances islamistes actuelles et sur leur géopolitique. Voici un texte de référence pour construire une connaissance consolidée d’un sujet d’importance. 

DEPUIS les attentats perpétrés contre le journal français Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, l’Europe puis la Tunisie, symboles de la démocratie, ont connu les attaques et les menaces des groupes djihadistes basés au Moyen-Orient. Cette déferlante de violences terroristes est massivement revendiquée par l’Etat Islamique, né officiellement le 29 juin 2014, et appelé Daech par ses détracteurs. Pourtant, l’EI ne se résume pas à une organisation criminelle. Son recrutement, la formation de ses partisans, sa médiatisation, son financement, sa prétention à devenir un Etat, démontrent qu’il existe « une puissance Daech ». Cette nouvelle machine de guerre totalitaire repose sur la mise en action de principes idéologiques djihadistes (basés sur le takfirisme), c’est-à-dire, l’une des lectures contemporaines, la plus radicale, de ce qu’on appelle l’islamisme. En même temps, islamisme, ce néologisme à la sémantique plurielle ne se limite pas à la concrétisation radicale et violente de l’EI ou de sa mère-porteuse, Al-Qaïda. Dans mon ouvrage, j’ai tenté d’établir l’analyse et la synthèse des diverses réalités islamistes. Le suffixe -isme détermine la revendication idéologique d’un groupe à son adhésion à un système de valeurs ancré sur un principe philosophique, religieux, politique, économique : par exemple, l’athéisme, le féminisme, le socialisme, le libéralisme, etc. Le mot islamisme prend aujourd’hui plusieurs sens et la formation de cette notion à partir de sa racine - islam - fait l’objet de nombreuses critiques de la part des partisans-mêmes de la religion musulmane, non- islamistes dans leur grande majorité. Le contexte historique et géopolitique du Moyen-Orient depuis le XIXe siècle au moins, et la présence plus ou moins marquée de l’Occident, ont joué un rôle de taille dans la construction de ce que l’on appelle la nébuleuse islamiste. Au départ, cette idéologie s’est organisée sur un projet politique en plaçant le message coranique au centre de sa doctrine. Ainsi, le projet politique émane du message religieux, mais s’en détache aussi. L’islamisme n’est pas l’islam. Pourtant, l’amalgame prévaut souvent, car si l’islam est avant tout une religion de loi et donc du droit, elle est aussi empreinte de l’idée de gouvernance, dès les origines. La dimension politique fait donc partie intégrante de l’islam. Cependant, et il paraît fondamental de le souligner, les principes islamistes poussent le projet de construction politique plus loin. Dans la perspective islamiste, la structure étatique islamique doit englober toute la société, ses lois, ses principes économiques, ses individus. L’islamisme présente donc un aspect totalisant, à la fois politique et social. La mise en actes politiques appelle des moyens très variés. Pour mettre en place une structure de pouvoir islamiste et assurer sa prédominance sur la société musulmane, il existe trois configurations, et donc trois types d’islamisme. L’activisme politique d’abord, l’activisme missionnaire ensuite, et la troisième voie : l’activisme violent et terroriste, appelé également djihâdisme. Ces trois systèmes de pensée fondent des courants dont les moyens d’action diffèrent : action politique pour le premier ; prosélytisme, quiétisme et prédication pour le deuxième, violences et attentats pour le troisième. Il paraît donc nécessaire de questionner la double nature religieuse et politique de l’islam afin de comprendre comment les islamismes traduisent une interprétation politique du message religieux initial qui, depuis les années 1970, a été réinterprété politiquement jusqu’aux dérives totalitaires des djihadistes actuels de l’EI.
Nous développons spécifiquement ici les fondements et enjeux des islamisme politiques puis djihadistes. 

I. Les islams dans l’Islam : du religieux au politique
A. L’islam : une religion politique totale
L’islam constitue la troisième religion monothéiste, révélée par le Prophète Muhammad dans la première moitié du VIIe siècle après JC, dans la péninsule arabique. Islam signifie en arabe se soumettre aux lois de Dieu. Allah, pour les croyants musulmans, renvoie au Dieu unique, créateur de l’Univers. Son prophète, Muhammad, chef de guerre du clan des Qurayshites, - une tribu arabe puissante de la Mecque -, a été choisi par Allah. L’islam reconnaît les différents prophètes des religions monothéistes juive et chrétienne, il place Muhammad comme le dernier d’entre eux. Le caractère prosélyte de la religion musulmane s’est imposé dés le départ : l’islamisation a permis à la religion de se développer très rapidement de la deuxième moitié du VIIe siècle au début du VIIIe siècle. Aux côtés de l’islam, il existe l’Islam. En effet, la naissance de la religion musulmane s’est accompagnée d’une expansion du domaine géographique sur lequel elle exerce une influence ; le Dâr-al-Islam, « Domaine de l’Islam ». Il correspond à un ensemble géopolitique gouverné par un musulman et où les lois privées sont encadrées par la Charia. L’Islam renvoie donc au territoire se trouvant sous domination arabo-musulmane. La réglementation religieuse a des incidences fortes dans la vie civile et politique de l’Islam. Si le livre saint des musulmans est le Coran, il fait partie d’un ensemble appelé Loi islamique ou Charia, composé aussi de la Sunna pour les Sunnites. Elle tire son essence du Coran et de la Sunna et englobe certains principes de droit : et de deux sources de droit : l’ijma et le Qiyâs. En effet, le caractère politique de l’islam est précisément déterminé par la nature et l’encadrement de la Charia. Elle est protégée et appliquée grâce au fiqh : réglementation juridique qui régit l’organisation interne de la communauté des croyants à la fois dans le domaine religieux mais aussi dans le secteur politique et social. L’ensemble de ces règles concerne l’Oumma : la communauté des musulmans évolue à l’échelle de la planète. C’est la contraction de l’Oumma islamiyya : la communauté islamique. La Charia est à la fois religieuse et sociale. Suivie par les musulmans des Etats islamistes, elle ne s’applique pas de la même manière et selon les mêmes règles, dans les différents Etats qui l’ont adoptée. 

B. les courants de l’islam : sunnisme, chiisme et bien plus encore
Si l’islam demeure numériquement la deuxième religion au monde, il se divise en plusieurs branches. L’islamisation est un processus qui touche le Moyen-Orient et le Nord de l’Afrique aujourd’hui, mais également l’Afrique subsaharienne dans sa partie nord-Ouest et la région des Grands lacs, une partie de l’Asie Centrale et l’Indonésie. Les sunnites suivent la Sunna (actions et paroles du Prophète au quotidien) et respectent la tradition de succession du Prophète, depuis les origines. Les sunnites constituent presque 90 % de la population musulmane mondiale. Les chiites, un peu plus de 10% de la communauté, se sont opposés à la succession originelle et ont choisi de suivre Alî, cousin et gendre du Prophète, au sein du parti du Shia. Ils ne reconnaissent pas la Sunna et considèrent que l’imam est la source unique de l’autorité spirituelle et temporelle de l’islam. Pour les sunnites, il demeure un simple chef de prière. La famille chiite se scinde en plusieurs branches parmi lesquelles : les zaydites, les duodécimains et les ismaéliens. En lien avec leur opposition à la succession du Prophète, les chiites donnent une place centrale à l’imam, le véritable Guide de la communauté. Chacune des mouvances chiites est établie en fonction des modalités de succession de l’imam. Les zaydites (au Yémen notamment) sont les moins rigides à l’inverse des duodécimains (en Iran et en Irak), majoritaires, qui croient que le douzième imam (IXe siècle) n’est pas mort. N’ayant pas de chef religieux depuis, ils ont accepté la tutelle temporelle des sunnites, ce qui leur a valu leur intégration et leur a assuré plus de succès que les deux autres courants. Cependant, l’exemple des guerres civiles syrienne ou yéménite actuelles montre que sunnites et chiites peuvent encore s’opposer radicalement. L’opposition des courants religieux musulmans se nomme la fitna : c’est-à-dire la guerre au cœur de l’islam qui sème le désordre et la discorde au sein de l’Oumma. Celle-ci peut inclure des confrontations entre sunnites comme c’est le cas entre les partisans de l’EI contre les kurdes.

C. L’interprétation du Coran au cœur de la complexité islamique
Le fondamentalisme est une idéologie visant à rappeler le retour aux fondements d’un message dont le sens aurait été dévoyé au fil du temps. Toutes les grandes religions monothéistes connaissent des mouvances fondamentalistes en leur sein. L’enjeu est la création d’une version qui interprète les textes sacrés d’une religion de façon littérale, sans prendre en compte la transformation des sociétés concernées. Dans l’islam, les fondamentalistes souhaitent revenir au message originel diffusé dans les sourates du Coran et dans les hadiths (paroles du Prophète compilées au IXe siècle) qui forment la Sunna. Les premières formes de fondamentalisme musulman apparaissent peu après la période prophétique. Elles ont évolué jusqu’aux wahhabisme et salafisme actuels. Les fondamentalistes contemporains admettent l’interprétation mot à mot du Coran, c’est-à-dire l’exégèse appelée tafsir. Ce qui différencie les mouvances islamistes actuelles demeure l’application de l’ijtihad : l’« effort de réflexion ». En islam, c’est l’interprétation personnelle des sources coraniques par les docteurs en droit musulman qui sert à fabriquer des normes juridiques. Elle suppose une utilisation de la Raison ; les wahhabites n’utilisent pas la Raison et restent très proches des normes existantes à la différence des réformistes salafistes qui s’en servent. Ainsi, le fondamentalisme s’incarne d’abord chez les wahhabites, mais les liens entre wahhabites et salafistes sont devenus ténus à partir des années 1970 et de fait, le fondamentalisme a pu conquérir aussi certaines branches salafistes. 

II. Du fondamentalisme à la naissance d’une revendication politique et sociale : les islamismes
A. Le Réveil d’une revendication islamiste: du wahhabisme (XVIIIe siècle) au réformisme salafiste (XIXe siècle)
Les premières formes d’islamisme, en tant qu’idéologie politico-religieuse, sont apparues dés le IXe siècle, moins de deux cents ans après la révélation de Mohammed. Ibn Hanbal (780- 855), le fondateur de l’école islamiste dite hanbalite s’oppose à l’« islam éclairé » imposé de force par le calife abasside de l’époque. Ainsi, les hanbalites ont contesté l’ordre politique établi en tentant d’imposer un ordre moral et social très sectaire. Le wahhabisme, doctrine islamiste saoudienne développée au Moyen-Orient (Qatar par exemple) demeure l’héritier légitime du hanbalisme : une des quatre écoles religieuses nées entre la mort du Prophète et le IXe siècle. L’école hanbalite refuse toute prise en compte du contexte historique et social d’écriture du Coran et de la Sunna. Elle demeure la plus rigoriste. Deux successeurs au mouvement hanbalite ont permis à cette doctrine d’émerger : - au XIIIe siècle, Ibn Taymiyya , juriste rendu célèbre par son intransigeance et son intolérance envers les mauvais musulmans et les Infidèles (chrétiens, juifs, païens), - cinq siècles plus tard, Mohammed Ibn Abd al- Wahhab rejette tout autant la présence des mécréants dans tout l’Empire ottoman, dont son Arabie natale dépend alors. Issu d’une famille qui suit la doctrine hanbalite, il a voyagé dans de nombreux pays de l’Empire avant d’écrire un ouvrage sur l’Unicité de Dieu. C’est à partir de cette œuvre autant que du combat de son fondateur que le mouvement wahhabite se développe. Mais à la différence du hanbalisme, ce mouvement n’est pas seulement doctrinal ; il a une dimension politique. En effet, pour donner un bras armé à sa doctrine, Abd al-Wahhab a conclu un pacte avec un conquérant arabe, Muhammad Ibn Saoud. Ce dernier favorise alors la diffusion du wahhabisme au gré de ses conquêtes, de celles de ses descendants, à partir de leur région d’origine – le Nejd [1]. Mais en deux siècles, le wahhabisme s’étend bien au-delà car la famille Saoud parvient en 1932 à constituer un État très puissant et très vaste : le Royaume d’Arabie saoudite. L’État saoudien a ainsi fondé ses racines sur le terreau doctrinal wahhabite.

Dans l’actualité récente, on a montré la proximité entre les wahhabites saoudiens et les salafistes, notamment égyptiens. Pourtant, si elle peut être mise en lien, leur pensée s’inscrit dans un contexte historique et géopolitique différent et les deux mouvances ne doivent pas être confondues. La salafiyya n’est donc pas le wahhabisme. Les salafistes se réclament des penseurs wahhabites, mais leur mouvement n’est pas né en Arabie saoudite. En effet, le salafisme a pris forme dans un ensemble géographique disparate (Égypte, Syrie, Irak et Inde), à partir du XVIIIe siècle. Il n’apparaît véritablement qu’au XIXe siècle, un siècle après la naissance du wahhabisme. De l’arabe salaf, ancêtre, la salafiyya prône un retour aux valeurs des pieux ancêtres, c’est-à-dire aux principes des fondateurs de l’Islam, depuis le VIIe siècle. Il s’agit du Prophète mais aussi de ses quatre premiers successeurs : les califes Rashidun, « les bien guidés » qui ont régné tour à tour, au VIIe siècle, sur le Dâr-al-Islam naissant : Abou Bakr, Omar, Othman et Ali. Pour les salafistes, la Sunna et le Coran doivent être compris et lus sans faire appel à la raison individuelle mais uniquement par la mise en application et l’imitation des gestes et paroles du Prophète. C’est pourquoi de tous les islamistes, les salafistes sont ceux qui ont la lecture la plus littérale des textes sacrés. En d’autres termes, les wahhabites ne vont pas aussi loin. D’abord née d’une réflexion très moderne, la doctrine salafiste a mué vers un fondamentalisme puritain, se confondant avec le wahhabisme saoudien. Mais la construction de la doctrine salafiste obéit à des logiques historiques différentes. En effet, trois âges distincts ont marqué l’évolution doctrinale de la salafiyya : du XIXe siècle aux années 1990. Au départ, contrairement aux wahhabites, les penseurs salafistes n’ont pas basé leur doctrine sur la pensée hanbalite. Ils sont partisans d’une pratique de l’interprétation ouverte à l’ensemble des quatre écoles juridiques sunnites : ils s’appuient sur la rigueur juridique de l’école hanbalite mais non sur son radicalisme. Aussi, au XIXe siècle, deux grands penseurs et fondateurs du mouvement ont impulsé la création du mouvement réformiste salafiste : Jamal al-Din dit al-Afghani (1838-1897) et Muhammad Abduh (1849-1905). Il s’agit du premier âge du salafisme. Cette première vague ne s’autoproclame pas « salafiste » mais réformiste ; l’identification du courant s’élabore seulement au XXe siècle. Leur objectif est de préparer le monde musulman au questionnement posé au monde entier par l’Occident, en pleine industrialisation. L’arrivée des Occidentaux dans l’Empire ottoman notamment, a imposé naturellement à l’Oumma une analyse de la solidité de ses structures et de ses valeurs : son identité, sa culture, ses fondements spirituels et intellectuels. Le mouvement réformiste incarne donc une révolution dans l’idéologie islamiste : il marque le réveil de l’esprit de l’islam, à l’échelle sociale et politique. Les fondateurs du salafisme ont estimé que la société musulmane devait se réformer et imposer un retour aux valeurs des « pieux ancêtres » car, selon eux, la société ottomane est en train de péricliter à tout niveau. Le salafisme est donc, au départ, un compromis entre un retour aux valeurs des pères fondateurs de l’Islam et l’intégration des nouveautés apportées par l’Occident. Par exemple, l’ouverture aux progrès technologiques était souhaitée par les salafistes du Premier Age. L’Occident ne représentait pas une menace mais plutôt un modèle dont il fallait se servir pour réformer le monde musulman. Seulement, suite à l’effondrement de l’Empire ottoman dans les années 1920, les Occidentaux ont cherché à investir ce nouvel espace. Les salafistes ont alors intégré à leur doctrine une volonté de résistance au modernisme et se sont rattachés davantage aux mouvements fondamentalistes wahhabites de l’Arabie centrale. En d’autres termes, il s’est agi d’un regain de résistance identitaire basé sur l’identité religieuse. Cela correspond à la seconde vague du salafisme articulée autour de la figure centrale d’Hassan Al-Banna (1906-1949), fondateur égyptien de la confrérie des Frères musulmans. Pour lui, la présence occidentale en Égypte génère des pratiques contraires aux valeurs de l’islam. Il est partisan d’un salafisme nouveau. Certains chercheurs refusent de lier aujourd’hui salafisme et Frères Musulmans. Il vrai qu’en Egypte ou en Tunisie par exemple, ces mouvances sont détachées ; leurs objectifs et moyens d’action diffèrent et par conséquent leur doctrine aussi. Les salafistes de cette deuxième vague ont accepté d’intégrer la culture religieuse soufie dans leur pensée, courant mystique de l’islam que les wahhabites rejettent. Autre rupture avec le wahhabisme, les salafistes comme les Frères musulmans n’intègrent pas le rôle de l’autorité politique de la même manière dans leur doctrine. Les wahhabites relient historiquement le pouvoir politique des monarques saoudiens à la pensée islamiste. Pour les Frères musulmans, cet automatisme n’est pas envisageable. Salafisme et wahhabisme saoudien peuvent, néanmoins, être concordants à partir des années 1950. Les Frères musulmans, persécutés en Égypte et en Syrie, sont accueillis en Arabie saoudite et chargés de diffuser les valeurs islamistes aux jeunes dans les écoles et universités. Les Frères assurent donc la moralisation de la société en préparant la communauté dès son plus jeune âge ; c’est un islamisme basé sur la prédication et qui commence par le bas. Ainsi, islamisme politique et islamisme de prédication se rencontrent et se complètent. Leur rapprochement est néanmoins à nuancer car les Frères musulmans, salafistes réformistes, ne sont pas inféodés à la famille politique saoudienne. L’arrivée des Américains en Arabie saoudite les pousse rapidement vers l’Irak. Un nouveau courant émerge et radicalise les thèses du salafisme de deuxième génération. Le jeu politique a donc un impact direct sur le mariage idéologique des wahhabites et des Frères musulmans salafistes du deuxième âge. À partir des années 1980, wahhabites et Frères musulmans ne sont plus considérés comme alliés. Partisans de l’islam politique, les Frères s’opposent aux pratiques saoudiennes. Cependant, le salafisme ne se cantonne pas à la version donnée par les Frères musulmans. Le troisième âge salafiste est nourri par les thèses de l’intellectuel saoudien, Sayyid Qotb (1906-1966). Son émergence est aussi précipitée par la révolution chiite iranienne et à partir de 1979, le salafisme se referme sur les thèses wahhabites les plus puritaines. Les thèses de Qotb ont nourri l’émergence d’une idéologie radicale devenue le djihadisme (voir III). Finalement, trois types de courants salafistes ont été déterminés (Bernard Rougier) : . Le salafisme originel, littéraliste et missionnaire qui n’admet de ses partisans ni la participation au pouvoir politique, ni leur utilisation des médias modernes. . Le salafisme réformiste, représenté par le courant de la Sahwa. Ses partisans dépassent la fonction de missionnaires des premiers. Ils ont vocation à diffuser au plus grand nombre leur vision de l’Islam et leur vision politique du monde. Ils condamnent l’influence des Occidentaux sur les dirigeants du Moyen-Orient, car elle déstabilise l’ensemble de l’Oumma. Le pouvoir temporel doit suivre les préceptes du religieux et non l’inverse. . Enfin, le salafisme djihâdiste est lui-même divisé en plusieurs mouvements. De manière générale, il prône le devoir de djihâd pour tous les musulmans. C’est le cœur de la doctrine. Il existe des djihâdistes locaux comme en Palestine qui n’ont pas vocation à imposer un califat mondial, et des djihâdistes internationaux, dont les membres d’Al-Qaida font partie. Aujourd’hui, les trois courants salafistes ont généré des groupes politiques comme non- politiques, aux moyens d’action différents qui n’ont pas nécessairement de liens entre eux dans les pays qu’ils touchent. 

B. De l’apprentissage des pratiques politiques à la mise en place des régimes politiques islamistes : révolution chiite, printemps arabes et résistance politique ou terroriste La réalisation d’un projet politique n’existe pas dans tous les groupes islamistes. Seuls les Frères Musulmans, les salafistes réformistes et les chiites khomeynistes embrassent cette ambition. Cependant, si ces trois tendances visent l’instauration de la Charia, les moyens utilisés pour y parvenir et les modes d’application de la Loi islamique ne sont pas les mêmes. Très schématiquement, deux types d’islamisation peuvent s’opposer dans la mise en place du projet : par le haut, l’institution de la Charia permet au peuple de s’islamiser, ou par le bas, l’islamisation du peuple génère la création d’un État islamique. Aussi, dans le cadre de l’activisme radical, la lutte des djihâdistes résistants à la politique anti-islamique d’un régime exprime un message politique à prendre en compte. Trois types d’intégration politique des islamismes dans le monde : l’islamisme consacré par l’État, l’islamisme légitimé par les élections ou associé au pouvoir, puis les groupes islamistes résistants et clandestins. 

L’islamisme consacré par l’État
Prenons l’exemple de l’Iran, véritable modèle révolutionnaire à suivre pour l’ensemble des islamistes du Dâr-al-Islam, chiites comme sunnites. L’activisme révolutionnaire et chiite est né avec un homme : l’ayatollah Khomeiny, il a instauré la théocratie chiite en 1979 en renversant le Shah d’Iran soutenu par les Américains. Ce courant islamiste est national puisqu’ancré en Iran, mais il montre une dominante présente au sein de tous les mouvements islamistes chiites : la capacité des ayatollahs, des oulémas et des mollahs d’encadrer les croyants, en autonomie vis-à-vis de la sphère étatique, tout en continuant de faire progresser les connaissances en matière de normes religieuses. La révolution islamique de 1979 a défini un cumul de deux fonctions pour le grand ayatollah. Il cumule le rôle d’autorité politique, à côté d’un président de la République élu au suffrage universel, et demeure le chef spirituel de la nation : son Guide Suprême. En 2015, ce dernier est Ali Khamenei et le Président de la République élu : Hassan Rohani. Les mollahs iraniens exercent un contrôle important sur l’exécutif et sur la stricte application de la charia dans toute la société iranienne. L’islamisme chiite s’incarne dans l’organisation de la République islamique iranienne. 

Islamismes consacrés par les urnes
La reconnaissance politique des partis islamistes se réalise pleinement lors de leur participation aux élections présidentielles ou législatives. Elle consacre leur pouvoir politique s’ils parviennent à les gagner. Évidemment, les mandats sont, en principe, temporaires et parfois interrompus mais ils traduisent l’évolution du degré d’ancrage politique des islamismes à l’échelle étatique. Les Printemps arabes ont favorisé l’apparition de la prise de pouvoir légale des islamistes et leur insertion dans le jeu politique démocratique en Tunisie, en Egypte et même au Maroc. Entre 2011 et 2012, en Égypte et en Tunisie, les élections portent les islamistes au pouvoir, au Yémen elles les y associent et, en Libye, elles les incluent au jeu politique. Pourtant, la stabilité politique n’est pas acquise et aucun des partis islamistes n’exercent aujourd’hui seul, le pouvoir. Dans d’autres pays comme la Turquie ou le Liban, les islamistes ont été intégrés avant 2011 aux appareils politiques par le biais d’élection, soit en tant que parti élu soit en tant que groupe rattaché à une coalition. 

Clandestinité et résistance politique des islamismes
L’interdiction des partis politiques islamistes par les pouvoirs publics laisse aux islamistes deux possibilités : l’action clandestine ou l’exil. Pour les activistes clandestins, le djihâd devient légitime, ils jugent leurs gouvernants comme des impies car ils ne protègent plus l’Oumma. Le Président égyptien actuel, Al-Sissi, a déclaré illégale l’organisation des Frères Musulmans égyptiens, le 25 décembre 2013. Il les assimile à des terroristes au même titre que les partisans de l’Etat Islamique. En dehors de la région arabe-musulmane, il existe également des conflits violents liés à la revendication politique mais aussi nationale et culturelle de certains groupes islamistes. C’est le cas des Ouïghours en Chine d’Asie centrale et des islamistes du Caucase pour les Russes. Aux périphéries de ces « États continents », les territoires intégrés au prix de conquêtes difficiles et tardives la Tchétchénie, définitivement russe au milieu du XIXe siècle et le Xinjiang, devenu chinois en 1949 , concentrent des peuples marqués par une forte identité ethnique et religieuse. Depuis le 11 septembre 2001, le Mouvement islamiste du Turkestan oriental dont se réclament les Ouïghours est sévèrement réprimé par l’administration chinoise au nord-ouest du Xinjiang ; de violentes confrontations ont encore lieu aujourd’hui. Du côté russe, après les deux guerres russo-tchétchènes des années 1990, le mouvement djihâdiste s’est autoproclamé en 2007 chef de « l’émirat du Caucase », à partir duquel il fomente régulièrement des attentats contre Moscou (l’émir du Caucase, Dokou Oumarov, est mort en mars 2014). Pour la Chine et la Russie, islamisme et terrorisme se confondent.

III. De la résistance identitaire à l’activisme violent et terroriste : les djihadismes
A. Les fondements d’une idéologie radicale : du Coran aux Pères fondateurs du djihadisme
Le moyen ultime pour les islamistes les plus radicaux de sauvegarder l’unité de l’Oumma ou de lutter contre les forces mécréantes est le djihâd, « le combat sacré ». Le Coran évoque le grand djihâd, un combat personnel sur soi pour devenir meilleur et le petit djihâd ou djihâd par l’épée .Le petit djihâd est donc défensif ou offensif. Il devient défensif s’il existe une menace sur l’Oumma, tout musulman doit y participer. Le djihâd offensif est utilisé dans le cadre de la conquête du Dâr-al-Islam. Le djihâdisme contemporain marque un passage déterminant dans l’évolution structurelle de l’ensemble des islamismes. Il est le fruit et le moteur de l’islamisme radical. Il ne partage avec les deux autres formes d’islamismes – missionnaire et politique , que leur finalité : créer un État islamique. Mais les djihâdistes restent hostiles à la simple prédication et à la coopération avec le pouvoir politique. Le terme djihâdisme est donc un néologisme, indiquant la volonté d’adhérer au petit djihâd. Dès lors, l’usage du djihâd demeure la matrice de leur croyance religieuse. Les islamistes djihâdistes sont sunnites, ils établissent la guerre sainte contre les régimes impies à l’intérieur du Dâr-al- Islam ou à l’extérieur quand ils considèrent que le territoire est occupé par une puissance non musulmane menaçante ( en Afghanistan pendant la guerre contre les Soviétiques (1979-1989 par exemple). Le djihâd est donc le mode opératoire principal des djihâdistes afin de conquérir ou reconquérir le pouvoir. C’est la manifestation de la défense armée de l’Oumma. Au début de la conquête coloniale au XIXe siècle, un djihâd de résistance a lieu en Algérie, au Soudan et en Libye. Mais il peut également concerner d’autres acteurs du monde islamique, il engendre ainsi la fitna (le désordre entre les musulmans). L’actuelle lutte de l’État Islamique, contre les forces chiites irakiennes et syriennes ou contre les Kurdes sunnites, en donne un exemple concret. La construction idéologique du djihadisme contemporain s’est élaborée à partir des thèses anciennes d’Ibn Tamiyya (hanbalite du XIVe siècle) adjointes à celles de Maududi et de Sayyid Qotb plus récemment. La pensée du théologien Maududi est à l’origine de l’islamisme pakistanais. Maududi demeure l’une des trois figures islamistes les plus importantes du XXe siècle, aux côtés d’Hassan Al-Banna et de l’ayatollah Khomeiny. Né en Inde, ce sunnite fondamentaliste est proche des milieux déobandis (mouvement islamiste né en 1867 dans le Nord indien, prônant l’encadrement religieux de la vie quotidienne par la production de fatwas et s’étant diffusé dans les années 1970 en Afghanistan et au Pakistan, après intégration des principes wahhabites, les écoles deobandies sont à l’origine du mouvement des Talibans). Maududi a une vision nouvelle sur le rôle de la religion musulmane dans l’État pakistanais qu’il voit naître. Il promeut sa langue officielle, l’ourdou, tout en défendant la constitution d’un État islamique plus global, à l’échelle de l’Empire des Indes. Il s’oppose au nationalisme et au pouvoir des oulémas mais croit en la construction d’un État islamique, qui sera capable d’islamiser le peuple, par le haut. La révolution islamique constitue le cœur de son projet. Elle passe par l’application du djihâd par l’activisme politique. Bien qu’il ait inspiré Qotb et nombre d’islamistes radicaux et clandestins, Maududi agit en toute transparence. En 1941, il fonde légalement un parti : la Jamat Ulema Islami (JUI). Plus tard, et partant d’Egypte, les idées de Sayyid Qotb ont à leur tour fortement marqué les groupes islamistes jusqu’aux membres djihâdistes d’Al-Qaida. Avec elles, l’intransigeance salafiste émerge : les soufis sont considérés comme hérétiques car ils se livrent au culte des saints ; les chrétiens et les juifs les « gens du Livre » toujours respectés dans la tradition musulmane – sont traités de mécréants, c’est-à-dire d’incroyants. Cependant, au-delà de cette vision, le discours de Qotb va plus loin : il prône un islamisme radical qui défend le djihâd en terre mécréante mais aussi en territoire musulman quand celui- ci est menacé par des idées contraires à la Loi islamique, c’est-à-dire d’influence occidentale. Il oppose «vrais musulmans» et «apostats». En acceptant des compromis avec les Américains, les souverains saoudiens font partie des apostats. Du discours de Sayyid Qotb est né un nouveau courant de pensée : le takfirisme. Les partisans takfiri doivent excommunier les autres musulmans jugés impies. Il s’agit d’une lecture radicale du discours de Qotb visant à séparer les bons musulmans du monde impie, et ceux générant la fitna. Ce groupe d’islamistes radicaux, la Société des musulmans, se structure au moment où Sadate, le président égyptien, restreint le champ d’action des islamistes égyptiens, à partir de 1977. Isolé au départ, le mouvement s’exporte dans les pays du Golfe et fait des émules chez les étudiants égyptiens des Gamaat islamiyya. À partir du moment où les takfiri sont arrêtés, les Gamaat se radicalisent. Séparées des Frères Musulmans mais suivant Qotb, elles incarnent un salafisme violent et djihâdiste et recrutent parmi les populations pauvres et urbaines. Leur dissolution, après l’assassinat de Sadate – dont elles sont les responsables , les mènent à la radicalisation terroriste dans le monde musulman comme aux États-Unis dans les années 1980-1990. Elles sont intégrées au sein du groupe du Djihâd islamique égyptien dans les années 1990, responsables entre autres, des attentats sur le site touristique de Louxor. Les Gamaat ont essaimé leur pensée et leurs modes d’action en Afrique subsaharienne et en Asie centrale. Dans le monde musulman, après le départ des colonisateurs occidentaux, au tournant des années 1950 et 1960, trois types de djihâd se mettent donc en place progressivement : celui des partisans de S. Qotb dans les années 1970 et 1980, dans le cadre de la guerre d’Afghanistan contre les Soviétiques ; le djihâd des années 1990 contre les régimes militaires algérien, égyptien et en Bosnie ; enfin, depuis la fin des années 1990, le nouveau djihâd contre l’Occident. Ce dernier est la raison d’être du mouvement Al-Qaida. En effet, cette forme d’activisme est devenue une idéologie qui s’est mondialisée ; elle prend racine dans les premières formes du takfirisme. La naissance d’Al-Qaida s’explique par une réorientation de la logique du djihâd internationalisé construit en Afghanistan, contre les anciens alliés des moujahidines, les Américains. Ainsi, les membres de l’organisation s’attaquent à la fois aux « ennemis proches », c’est-à-dire aux gouvernements impies du monde musulman Moyen- Orient et Afrique subsaharienne mais également aux « ennemis lointains » : les États-Unis et leurs alliés, dont les Infidèles : juifs comme chrétiens. Al-Qaïda représente le renouveau du djihadisme. L’objectif de ses deux fondateurs – Abdullah Youssouf Azzam et Oussama ben Laden est de revenir à la base du message coranique interprété, selon eux, par la mise en place du califat mondial instaurant l’unité de l’Oumma. Au départ, Al-Qaida crée un réseau à partir des groupes de vétérans d’Afghanistan, notamment avec les talibans, les Gamat islamiyya, les Jamaa islamiyya pakistanaise et indonésienne. Ensuite dans les années 1990, le mouvement se transforme en un centre de formation de djihâdistes très organisé doté de camps d’entraînement en Afghanistan et au Pakistan. Les secteurs d’influence sont divisés et dirigés par des chefs régionaux appelés « émirs », au Moyen-Orient, en Algérie et dans le sous-continent indien. L’organisation soutient également les djihâds plus ciblés en Occident comme celui du GIA algérien en France. 

B. Le 11 septembre ou la mondialisation du djihadisme : d’Al-Qaïda à l’EI
A partir du 11 septembre 2001, le djihadisme mondialisé entre sur la scène des grands acteurs géopolitiques. Al-Qaida devient l’organisation terroriste à abattre, le cœur des préoccupations sécuritaires de l’ensemble des démocraties occidentales. La rhétorique de l’Axe du Mal de Georges W. Bush se développe. Ses interventions en Afghanistan (2001) et en Irak (2003) relancent alors le djihâd au Moyen-Orient. Cela crée une nouvelle ligne de fracture décisive pour l’avenir géopolitique du monde musulman, entre islamistes sunnites et chiites. L’intervention occidentale et la traque effectuée à l’encontre d’Oussama Ben Laden et de ses troupes, ont porté un coup à la nébuleuse d’Al-Qaïda. Elle est restructurée et se divise en deux sous-groupes en 2009 : Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA). Au-delà de cette nouvelle structuration, Al-Qaida concentre des mouvances plus ou moins proches de ses principes. En Somalie, Al-Shabbab a prêté officiellement allégeance à AQMI depuis 2009. Ansar al-charia, groupe armé et salafiste tunisien, a reconnu sa filiation récente avec la nébuleuse. L’AQPA est le résultat de la fusion des Saoudiens et des Yéménites du mouvement. Si l’Arabie saoudite a mis hors de ses frontières les membres d’Al-Qaida, le Yémen les a tous récupérés malgré les offensives régulières de l’armée yéménite depuis 2012. En Asie du Sud-Est, la Jemaah Islamiyya ainsi que les islamistes philippins d’Abu Sayyaf, se sont revendiqués structures d’Al-Qaida mais la cellule mère du Pakistan n’a jamais confirmé ce lien Al-Qaida n’est plus actuellement la seule incarnation du djihâdisme, en Irak et en Syrie, l’Etat Islamique offre une nouvelle image de l’islamisme radical dans le monde. Les djihâdistes sunnites d’Al-Qaida, partis lutter contre les forces occidentales en Irak, trouvent sur leur route l’opposition des chiites du nord-est irakien. La même année en 2003, Abou Moussad al- Zarkaoui fonde la branche irakienne d’al-Qaida : « al-Qaida au Pays des deux Rives » (les deux rives renvoient au Tigre et à l’Euphrate, fleuves irakiens délimitant la Mésopotamie).Il radicalise les objectifs de la « maison-mère » provoquant la réaction d’ Oussama Ben Laden qui décide de se séparer de son allié irakien. L’État Islamique en Irak (EII) naît alors de cette scission. L’opportunité d’un développement territorial de l’organisation s’établit au moment de la mise à mort du système politique baasiste de Saddam Hussein par les Américains, puis, à partir de 2011, de la brèche ouverte par le Printemps arabe en Syrie. 

Ainsi, le 29 juin 2014, l’Etat Islamique s’auto-proclame califat en s’imposant par la force aux populations d’une zone de contrôle située du nord-ouest de l’Irak au nord-est syrien. Il se différencie d’Al-Qaida par un ancrage territorial déterminé dont l’expansion est la finalité depuis 2013. Pourtant, l’EI ne peut être reconnu comme Etat : ses frontières sont mouvantes et son territoire n’est pas en expansion constante. Son influence grandit, elle est devenue mondiale. D’abord, la médiatisation de ses actes de barbarie fait sa publicité auprès des potentielles recrues du monde entier déjà sensibilisées par les réseaux sociaux et les sites djihadistes. Ensuite, l’EI n’est pas en rupture idéologique ni en guerre avec Al-Qaida et il bénéficie de ses réseaux de communication avec les groupes djihâdistes. L’orchestration des deux attentats de Paris en janvier 2015 entre l’AQPA et l’EI démontre l’existence d’une coordination. Enfin, malgré son intégration territoriale en Syrie et en Irak et fort de son succès médiatique, l’EI s’impose comme modèle en Afrique, en Tunisie avec le groupe Okba Ibn Nafaâ ou au Nigéria, Boko Haram ayant prêté allégeance au calife Abou-Bakr Al- Baghdadi en mars 2015

Conclusion
La distinction établie entre islam et islamisme permet de mieux comprendre la diversité des islamismes. L’interprétation des préceptes islamiques a donné une vocation plurielle à l’idéologie politique qu’elle nourrit. Si l’on est tenté d’évoquer une nébuleuse islamiste mondialisée, en citant l’existence de la Ligue Islamique mondiale (LIM) création de 1962 par l’Arabie Saoudite (exportation du modéle wahhabo-salafiste en Occident), de la Fédération des Organisations Islamiques (FOIE) en Europe créée en 1989 (Frères Musulmans sous impulsion de l’UOIF en France), du Milli Görus : mouvement islamiste turc des années 1970 (bien ancré en Allemagne, Autriche et Est de la France) ou encore du Tabligh : (société quiétiste de prédication née en 1927 en Inde très puissant dans les années 1960 à 1980 en Europe). Il est nécessaire de rappeler la pluralité des interprétations théologiques, la diversité des moyens utilisés et des objectifs fixés par les différents groupes islamistes. Leur point commun est la revendication idéologique d’un message à ressort religieux, mais leur identité demeure très variée et en évolution constante. L’analyse actuelle des islamismes requiert de prendre en compte avec vigueur des paramètres à la fois politiques, historiques, géographiques et nationaux qui influent sur les mouvances islamistes actuelles et sur leur géopolitique.
 

Historienne de formation, Anne-Clémentine Larroque est maître de conférences en Questions internationales à Sciences Po. Elle est l’auteur de Géopolitique des islamistes, Qsj n°4014, PUF




C) Divers liens sur l'Islam sur Université Liberté

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