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septembre 09, 2025

Le conflit entre ploutocratie et démocratie par William Graham Sumner

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Dans cet article, initialement publié dans The Independent, Sumner soutient que la démocratie est vulnérable à l'influence ploutocratique.

 

Tous les hommes riches ne sont pas des ploutocrates. Dans les nations classiques, on considérait que le commerce et l'industrie étaient dégradants pour l'homme libre ; quant au commerce, on croyait que tout marchand était nécessairement un escroc, qu'il devait recourir à la ruse par nécessité et que son métier lui avait inculqué une certaine fourberie et une malhonnêteté mesquine. Quant à l'artisanat, on affirmait qu'il déformait le corps de l'homme et accaparait son esprit et son temps, de sorte qu'il en ressortait brisé dans son âme, ignorant et sordide. Les mêmes idées concernant le commerce et, en partie, l'artisanat, ont prévalu tout au long du Moyen Âge.

La civilisation classique reposait sur l'esclavage humain. C'est pourquoi elle s'est épuisée, elle s'est consumée. Elle a atteint son apogée en termes d'organisation et de développement, puis a commencé à gaspiller son capital et à épuiser ses matériaux et ses processus. Il est toutefois évident que toute civilisation avancée doit être produite et soutenue par une force adéquate. Dans le cas que nous venons de mentionner, il s'agissait du courage et de la force physique des hommes. Aujourd'hui, la civilisation moderne repose sur le capital, c'est-à-dire sur des outils et des machines qui asservissent les forces naturelles et les mettent au service des tâches pénibles. C'est ce qui a permis d'émanciper les esclaves et les serfs, de libérer la masse de l'humanité du travail pénible qui déforme le corps et épuise l'esprit, tout en produisant une civilisation avancée et en évitant l'usure des hommes.

La « dignité du travail » et le « pouvoir du capital » sont donc tous deux le produit du même mouvement moderne. Ils vont de pair ; c'est le pouvoir du capital qui a mis fin à la servilité du travail ; c'est le pouvoir du capital qui a libéré les femmes de la corvée du moulin à grains et de la salle de filature ; c'est le pouvoir du capital qui a permis aux hommes modernes de continuer à exploiter les mines et les carrières sans misère, alors qu'à l'époque classique, ces formes de travail étaient si pénibles que seuls les pires criminels ou les esclaves les plus bas étaient condamnés à les exercer. Toute civilisation élevée est contre nature, dans la mesure où elle est le produit de l'art et de l'effort. Elle est donc instable, prête à retomber à son niveau d'origine si la force et l'intelligence qui la produisent et la maintiennent venaient à faillir. Notre civilisation est soutenue par le capital et la science moderne ; si l'un ou l'autre venait à faillir, si nous épuisions notre capital ou si notre science n'était pas à la hauteur des tâches qui lui incombent, notre civilisation déclinerait.

 La dignité du capital est corrélative à la dignité du travail. Le capitaliste n'est pas simplement tombé sous le coup de l'interdiction dont le travailleur a échappé ; les temps modernes ont produit des classes d'hommes, maîtres de l'industrie et accumulateurs de capital, qui comptent parmi les produits les plus distincts et les plus particuliers des temps modernes. À quelle autre époque de l'histoire une telle classe d'hommes a-t-elle existé ? Il y a eu, dans le passé, de grands marchands qui ont montré que l'idée d'un marchand comme d'un homme qui triche sur les poids et parie sur les différences est une calomnie méprisable et ignorante ; les grands maîtres de l'industrie, cependant, sont quelque chose d'entièrement moderne, et les invectives à l'encontre de cette classe, qualifiée de parasites, de pillards, de spéculateurs et de monopoleurs, sont aussi ignorantes et inexcusables que les anciennes idées fausses sur les ouvriers, qui sont désormais dépassées. Un grand capitaliste n'est pas nécessairement un ploutocrate, pas plus qu'un grand général n'est un tyran.

Un ploutocrate est un homme qui, possédant du capital et disposant du pouvoir qu'il confère, l'utilise non pas dans le domaine industriel, mais dans le domaine politique ; au lieu d'employer des ouvriers, il recrute des lobbyistes. Au lieu d'investir son capital dans la terre, il opère sur le marché par le biais de la législation, de monopoles artificiels, de privilèges législatifs ; il crée des emplois et met en place des combinaisons mi-politiques, mi-industrielles ; il exploite les vices industriels, fait de la vénalité un moteur, dépense son ingéniosité non pas dans les processus de production, mais dans la « connaissance des hommes » et dans les tactiques du lobbying. Le système industriel moderne lui offre un champ d'action magnifique, souvent bien plus profitable que celui de l'industrie légitime.

Je soutiens donc qu'il est de la plus haute importance que nous reconnaissions la vérité sur le capital et les capitalistes, afin de rejeter le flot d'absurdités et d'abus qui circule à leur sujet ; que nous fassions la distinction entre le faux et le vrai, le bien et le mal, et que nous nous forgions surtout une idée claire de l'ennemi social et politique, distinct de tous les autres. L'histoire récente de tous les États civilisés du monde montre l'avancée de la ploutocratie et ses effets néfastes sur les institutions politiques. Comme d'habitude, les abus et les vices côtoient de près les institutions nécessaires et légitimes. Les regroupements de capitaux sont indispensables, car nous avons des objectifs à atteindre qui ne peuvent être réalisés d'aucune autre manière ; les monopoles existent dans la nature et, même s'ils sont fortement modifiés par l'art, ils ne cessent jamais d'avoir leur effet. La spéculation est une fonction légitime de l'organisation, et non un abus ou un tort public. Les trusts, bien que leur nom soit une erreur, sont manifestement de plus en plus nombreux dans le monde entier et sont en grande partie le résultat des moyens de communication modernes, qui ont permis à des personnes ayant un intérêt commun, bien que dispersées sur toute la terre, si leur nombre n'est pas trop important, de former des combinaisons pour l'exploitation d'un monopole naturel. Que gagne-t-on à dénoncer sans discernement ces phénomènes ou à confondre indistinctement les définitions ? Une telle attitude n'aura pour seul effet que d'alimenter les abus et de détruire les utilités.

La première réaction, lorsqu'un phénomène social ou industriel qui n'est pas considéré comme bon ou agréable se présente, est de dire qu'il faut adopter une loi pour le combattre. Si la ploutocratie est un abus de la législation et des institutions politiques, comment la législation peut-elle y mettre fin ? Le problème est que les institutions politiques ne sont pas assez fortes pour résister à la ploutocratie ; comment pourraient-elles alors la vaincre ? La démocratie redoute particulièrement la ploutocratie, et à juste titre.

Il n'existe aucune forme de pouvoir politique aussi inadaptée à la ploutocratie que la démocratie. La démocratie dispose d'un ensemble d'institutions qui sont extra-légales, mais qui constituent ses éléments les plus puissants : l'organisation des partis, les primaires, les conventions, etc. Tout cet appareil est bien adapté aux objectifs de la ploutocratie : il concerne la phase de formation de l'activité politique ; il fonctionne en grande partie dans le secret ; il dispose d'un champ d'action vaste mais indéfini de dépenses légitimes, ou quasi légitimes, qui ne font l'objet d'aucun contrôle. Comme les opérations de cet appareil sont extra-légales, elles sont irresponsables, mais elles touchent et contrôlent les fonctions publiques et civiles. Même dans le domaine des institutions constitutionnelles, la ploutocratie entre toujours en lice avec un petit groupe, une organisation solide, une motivation puissante, un objectif précis et une discipline stricte, tandis que de l'autre côté se trouve un groupe important et désorganisé, sans discipline, avec des idées indéfinies, des intérêts mal compris et des bonnes intentions indéfinies.

Si la législation est appliquée au contrôle des intérêts, en particulier lorsque ces derniers sont favorisés par les circonstances, le seul effet obtenu est d'imposer à ces intérêts des modes d'action plus sournois et plus secrets. M. Adams affirme que, depuis l'adoption de la loi sur le commerce interétatique, les méthodes des cheminots sont devenues plus viles et plus secrètes que jamais. Le législateur, dans ses efforts pour réussir dans son entreprise, ne peut que sacrifier davantage les droits ouverts et honnêtes qui sont à sa portée, tout comme le gouvernement russe, en essayant d'atteindre les éléments mécontents de sa société et de les écraser par la sévérité, ne fait que causer des inconvénients et des pertes illimités aux honnêtes gens, sans pour autant attraper les nihilistes. Dans une démocratie, en fin de compte, la lutte entre le nombre et la richesse n'est rien d'autre qu'une lutte entre deux groupes d'avocats, l'un rédigeant des lois au nom de l'État, l'autre imaginant des moyens de contourner ces lois au nom de ses clients. Ce dernier groupe est bien mieux rémunéré en termes de considération, de sécurité et d'argent.

Je maintiens donc qu'il s'agit là d'une lutte déplorable, dans laquelle tout ce qui nous est cher, en termes d'intérêt public, est en jeu, et que la politique la plus sage à cet égard consiste à réduire au minimum les relations entre l'État et l'industrie. Tant que ces relations existent, tous les intérêts industriels sont plus ou moins contraints d'employer des méthodes ploutocratiques. La corruption est peut-être plus grande chez ceux qui les exercent que chez ceux qui en sont les objets. Le laissez-faire, loin d'être ce qu'il semble être dans la plupart des discussions actuelles, touche au cœur même de la morale, de la politique et de l'économie politique des questions publiques les plus importantes de notre époque. 


 William Graham Sumner était professeur d'économie politique à Yale et a fait œuvre de pionnier en sociologie à une époque où cette discipline en était encore à ses balbutiements. Outre ses travaux universitaires couvrant une multitude de disciplines, il a rédigé des essais populaires pour des publications telles que Harper's Weekly.

Source ici

 

 

 

 

juillet 09, 2022

L'OLIGARCHIE !! voilà notre problème de fond...

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 L'OLIGARCHIE

La véritable l'oligarchie se sont nos hauts fonctionnaires. Exploiteurs à vie de sinécure et irresponsables ils sont indélogeables. Avec le soutien des bureaucrates ils tiennent en laisse le Politique de passage incapable de s'imposer ! La connivence des profiteurs !  (Pascal Beuvelet

Pareil a l'échelon UE (ceux la sont détaxés, en plus comme si le reste ne suffisait pas) (Nicolas de Cuse)

 

L'oligarchie (du grec ὀλιγαρχία, de ὀλίγος, peu nombreux, et ἄρχω, commandement) est une forme de gouvernement où le pouvoir repose effectivement sur un petit nombre de personnes. 

Le sociologue italien Robert Michels (élève de Max Weber) formula une "loi d'airain de l'oligarchie", selon laquelle toute organisation politique aboutit à une division entre une minorité dirigeante et une majorité dirigée, la démocratie n'étant ainsi qu'une illusion :

«  Qui dit organisation dit tendance à l’oligarchie. Dans chaque organisation, qu’il s’agisse d’un parti, d’une union de métier, etc., le penchant aristocratique se manifeste d’une façon très prononcée. Le mécanisme de l’organisation, en même temps qu’il donne à celle-ci une structure solide, provoque dans la masse organisée de graves changements. Il intervertit complètement les positions respectives des chefs et de la masse. L’organisation a pour effet de diviser tout parti ou tout syndicat professionnel en une minorité dirigeante et une majorité dirigée. »

    — Robert Michels, Les Partis Politiques, Essai sur les tendances oligarchiques des démocraties

Bertrand de Jouvenel rappelle que « le Pouvoir est commandement, et tous ne peuvent commander. La souveraineté du peuple n'est donc qu'une fiction et c'est une fiction qui ne peut être à la longue que destructrice des libertés individuelles. » (Du Pouvoir, 1945)

Le marxisme-léninisme, malgré sa prétention à représenter la classe ouvrière, est une illustration de la prise du pouvoir par une oligarchie en URSS : le concept léniniste d'"unité de la volonté" et le centralisme démocratique conduisent inéluctablement à un pouvoir oligarchique dictatorial confié à ceux qui sont à la tête du parti. Cette nécessité de l'"unité de la volonté" se retrouve également dans les partis démocratiques, ce qui avantage les professionnels de la manipulation de la parole et des combines partisanes au détriment des simples militants.

Pour Mencius Moldbug, tous les États occidentaux sont devenus des "oligarchies bureaucratiques", la démocratie ne pouvant, en pratique, qu'osciller entre une oligarchie pratiquant l'auto-sélection et une ochlocratie (la loi de la masse). 

Citations

  • Le gouvernement par une élite est peut-être inévitable. Mais cela ne signifie pas que l'on doive jeter l'illusion d'une démocratie pure dans les poubelles de l'histoire. Au contraire, la loi d'airain de l'oligarchie elle-même fournit la meilleure raison de conserver vivante l'illusion démocratique. Le pragmatisme américain a depuis longtemps reconnu qu'une idée peut être une illusion et cependant jouer un rôle vital et très positif pour motiver les gens à agir selon elle. (Lee Harris)
  • Le but d'un homme d'État n'est pas de supprimer les sources de son pouvoir, mais bien au contraire de les augmenter et de les concentrer dans les mains de quelques-uns. (Bertrand Lemennicier)
  • Ils veulent être bergers, ils veulent que nous soyons troupeau. Cet arrangement présuppose en eux une supériorité de nature, dont nous avons bien le droit de demander la preuve préalable. (Frédéric Bastiat, La Loi)
  • L’État est le plus beau type de l’égoïsme individuel, et ce serait un leurre de croire, en nos temps où le gouvernement se proclame émané du peuple, que les deux volontés populaire et gouvernementale soient coïncidantes. Il est manifeste que l’État a une volonté distincte, absolument propre et d’autant plus puissante qu’elle est plus individuelle ; car si elle n’était que la moyenne des volontés individuelles, elle serait quelque chose d’indéterminé, d’essentiellement fluctuant, indécis, et qui aboutirait à l’immobilité. Il a une volonté d’individu, parce que, derrière le concept État, il y a effectivement des oligarques en nombre déterminé qui lui donnent sa vie réelle. (Henri Lasvignes, Max Stirner)
  • Tout pouvoir politique institue nécessairement une cheiristocratie, pouvoir détenu par les pires éléments de la société, les plus parasites, les plus manipulateurs, les plus dénués de scrupules, etc. Pour autant qu'on pourra appeler les membres de la classe dominante une “aristocratie”, ce sera donc une aristocratie du parasitisme politique. (Faré)
  • Qu’on soit en monarchie, ou en démocratie, peu importe. C’est toujours une oligarchie qui est maîtresse. Parler d’une démocratie véritable, c’est parler d’une sphère carrée, d’un bâton sans bout. (Georges Palante, Combat pour l’individu)

 Source: https://www.wikiberal.org/wiki/Oligarchie

              https://en.wikipedia.org/wiki/Oligarchy

 


 

PLOUTOCRATIE 

La ploutocratie désigne un système politique dans lequel la puissance financière et économique est prépondérante, dans lequel la haute finance exerce un pouvoir souverain. Par métonymie, cela désigne aussi l'ensemble des personnes qui détiennent le pouvoir du fait de leur richesse.  

La ploutocratie n'est qu'un cas particulier de l'étatisme. En effet, ce que les libéraux nomment « étatisme » est l'action de l'État en dehors de sa sphère régalienne légitime (pour le respect du droit), ou au contraire son absence d'action alors que le droit est bafoué. Cette action (ou inaction) illégitime a toujours pour but de favoriser les uns aux dépens des autres. Quand ce sont les plus riches qui sont ainsi favorisés, cette forme d'étatisme se nomme ploutocratie. Qu'il s'agisse de corruption des gouvernants par la finance ou d'intrusion de la finance aux postes de commandement, la ploutocratie n'existe que par l'action de l’État, la coercition étant mise au service d'une oligarchie.

La collusion entre le pouvoir gouvernemental et le pouvoir financier est un phénomène fréquent, déjà dénoncé par Ludwig von Mises dans L'Action humaine. Toutefois, dans son œuvre il fustige fréquemment l'emploi du terme « ploutocrate » par les Nazis, les fascistes et les communistes pour qualifier la classe des gens riches. La richesse n'est condamnable que si elle est mal acquise, et « derrière chaque fortune mal acquise on trouvera toujours un homme de l'État » (François Guillaumat).

Un bon exemple de l'évolution des sociétés étatisées vers une sorte de ploutocratie est fourni par la crise financière de 2007-2008 : les États ont renfloué les banques sous prétexte de too big to fail, ce que les libéraux ont condamné :

«  Les banquiers et financiers n’ont pas gagné d’argent en mettant leur capital en risque (la base du libéralisme) mais en achetant la complicité des gens au pouvoir, ce qui n’a rien à voir avec le libéralisme et tout avec le social-clientélisme, cette horrible maladie de la démocratie. »
    — Charles Gave

«  Cette crise, c'est une crise du socialisme plutôt que du capitalisme : on vient au secours des banquiers systématiquement et avec de l'argent public ; ce n'est pas le fonctionnement normal du capitalisme. »
    — Olivier Delamarche

Dans une société vraiment libérale, où l'on ne peut échapper à sa responsabilité, la seule possibilité aurait été la faillite.

On peut d'ailleurs remarquer que l'évolution vers la ploutocratie est une pente naturelle d'un grand nombre de démocraties, sans même qu'il s'agisse pour autant de corruption directe : la tendance de l'homme politique à faire des cadeaux à son électorat (conformément au théorème de l'électeur médian) le pousse à accroître la dette publique, et à mettre petit à petit l’État sous la coupe des marchés financiers dont il dépend de plus en plus pour équilibrer ses budgets. Ainsi s'expliquent les privilèges accordés à une oligarchie financière (législation accommodante, renflouements sous prétexte de too big to fail, capitalisme de connivence, répression financière, etc.). 

Citations

  • Il y a des gens riches, appartenant principalement à la classe dirigeante, contrôlant l’appareil d’État ou liés au monde de la banque et du « big business » qui ont bénéficié indirectement de la confiscation, du vol et de la fraude. On ne doit pas laisser ces personnes tranquilles, mais les condamner comme des gangsters. (Hans-Hermann Hoppe, interview pour Philosophie Magazine, mars 2011)
  • Les véritables élites qui gouvernent - celles qui choisissent et contrôlent qui doit devenir président, Premier ministre, chef de parti, etc. -, ce sont les ploutocrates. Ces ploutocrates ne sont pas simplement des gens extrêmement fortunés, de grands banquiers et des patrons de grandes entreprises commerciales ou industrielles. Non : les ploutocrates sont un groupe bien particulier de cette classe de super-riches. Ce sont ces grands banquiers et hommes d'affaires très riches ayant pris conscience de l'énorme potentiel de l’État comme institution pouvant éventuellement taxer et légiférer pour leur permettre de s'enrichir encore davantage à l'avenir, et qui - sur la base de ce constat - ont décidé de mettre pied sur le terrain de la politique. Ils ont compris que l'État peut les rendre plus riches qu'ils ne le sont, que ce soit par des subventions, par l'obtention de contrats publics, ou par la promulgation de lois les protégeant contre tout concurrent ou concurrence potentielle. (Hans-Hermann Hoppe)
  • Un ploutocrate est un homme qui, disposant du capital et du pouvoir que celui-ci permet, en fait une utilisation non pas industrielle, mais politique : au lieu d'employer des ouvriers, il fait appel à des lobbyistes. (William Graham Sumner)
  • Les ploutocrates, tels que définis par le grand mais trop souvent oublié sociologue américain William Graham Sumner, ne sont pas juste les super-riches : les grands banquiers et les capitaines de grandes entreprises et d’industries. Plutôt, les ploutocrates ne sont qu’une sous-classe des super riches. Ce sont ces grands banquiers et hommes d’affaires super riches, qui ont réalisé l’énorme potentiel de l’État en tant qu’institution capable de taxer et légiférer pour leur encore plus grand enrichissement futur et qui, sur la base de cette compréhension, ont décidé de se lancer en politique. Ils se rendent compte que l’État peut rendre bien plus riche qu’on ne l’est déjà : que ce soit en subventionnant, en attribuant des contrats d’État ou en adoptant des lois qui protègent contre une concurrence ou des concurrents indésirables, et ils décident alors d’utiliser leurs richesses pour s’emparer de l’État, et utiliser la politique comme moyen pour leur but de s’enrichir davantage (plutôt que de s’enrichir seulement par des moyens économiques, c.-à-d. en servant mieux ses clients volontaires et payant pour ses propres produits). (Hans-Hermann Hoppe, Une brève histoire de l’Homme)
  • Une ploutocratie a pris le pouvoir dans nos Démocraties et l’exerce pour préserver ses rentes. Dans ce système, les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres. Cela amène toujours a une révolte des damnés de la terre comme on l’a fort bien vu au moment de la chute du mur de Berlin. Les peuples, un jour, vont donc reprendre le contrôle de leurs destinées et virer les élites incompétentes et corrompues qui les ont amenés dans la situation actuelle. (Charles Gave, 24/11/2014)
  • La ploutocratie a inventé d'innombrables expédients, tels que générer une énorme dette publique dont les ploutocrates savent qu'ils ne pourront jamais la rembourser, des taxes sur le capital, des impôts qui épuisent les revenus de ceux qui ne spéculent pas, des lois somptuaires qui se sont historiquement révélées inutiles, et d'autres mesures similaires. Le principal but de chacune de ces mesures est de tromper les multitudes. (Vilfredo Pareto)
  • Quand je reconsidère ou que j’observe les États aujourd’hui florissants, je n’y vois, Dieu me pardonne, qu’une sorte de conspiration des riches pour soigner leurs intérêts personnels sous couleur de gérer l’État. Il n’est pas de moyen, pas de machination qu’ils n’inventent pour conserver d’abord et mettre en sûreté ce qu’ils ont acquis par leurs vilains procédés, et ensuite pour user et abuser de la peine des pauvres en la payant le moins possible. Dès que les riches ont une fois décidé de faire adopter ces pratiques par l’État — qui comprend les pauvres aussi bien qu’eux-mêmes — elles prennent du coup force de loi. (Thomas More, L’Utopie)

Source: https://www.wikiberal.org/wiki/Ploutocratie



La politique internationale de l’oligarchie mondiale

 La nouvelle politique internationale à l’ère de « l’éveil politique » des peuples du Sud.

La révolution technologique a donc mené à une réalité géopolitique antagonique et conflictuelle où deux phénomènes sont diamétralement opposés : jamais auparavant les humains n’ont été si sensibilisés aux questions de pouvoir, d’exploitation, d’impérialisme et de domination. Au même moment, les élites n’ont jamais été à ce point trans-nationalisées et axées sur la mondialisation, tout en possédant la capacité d’imposer un tel système de despotisme scientifique et d’oppression politique bel et bien mondial. Voilà les deux principales réalités géopolitiques d’aujourd’hui. Réfléchissez-y. Jamais de son histoire l’humanité n’a été aussi en mesure de parvenir à un réel éveil planétaire politique et psychosocial, ni aussi menacée d’être soumise à un réel totalitarisme scientifique mondial, possiblement plus oppressif qu’aucun autre système connu à ce jour et sans aucun doute technologiquement plus à même d’imposer un despotisme permanent à l’humanité. Nous sommes donc pleins d’espoir, mais conditionnés par l’urgence. Jamais dans l’histoire de l’humanité le potentiel et les répercussions des idées et des actions humaines n’ont été aussi monumentaux.

Soudainement, les élites du monde sont confrontées à la réalité suivante : les populations qu’elles cherchent à dominer deviennent de plus en plus conscientes d’elles-mêmes et développent une conscience mondiale. Par conséquent, une population soumise à la domination en Afrique est apte à prendre connaissance d’une population subissant les mêmes types de domination au Moyen-Orient, en Amérique du Sud ou en Asie. Elles peuvent également reconnaître qu’elles sont toutes dominées par les mêmes structures de pouvoir mondiales et cela est crucial : il n’y a pas que la portée de l’éveil qui soit planétaire, sa nature l’est aussi. Il forge une conscience de la condition mondiale chez l’individu. Il s’agit donc d’un « éveil mondial » à la fois sur le plan de l’environnement externe et sur celui de la psychologie individuelle.

Cette nouvelle réalité planétaire, combinée au fait que la population mondiale n’a jamais été si vaste, représente un défi pour les élites cherchant à dominer les peuples dans le monde entier, lesquels sont informés et conscients des inégalités sociales, de la guerre, de la pauvreté, de l’exploitation, du manque de respect de l’impérialisme et de la domination. Cela implique d’emblée que ces population seront significativement plus difficiles à contrôler sur les plans économique, politique, social, psychologique et spirituel. Ainsi, du point de vue de l’oligarchie mondiale, la seule façon d’imposer l’ordre et le contrôle à cette condition humaine unique et historique est par le biais du chaos organisé des crises économiques, de la guerre et l’expansion rapide ainsi que l’institutionnalisation d’une dictature scientifique mondiale. Notre espoir est leur crainte. Et notre plus grande crainte est leur seul espoir.

Comme l’a écrit un jour Charles Dickens « C’était la meilleure des époques, et la pire » Cela n’a jamais été aussi vrai qu’aujourd’hui.

Cet article était la première partie d’une trilogie : « La révolution technologique et l’avenir de la liberté. »

La deuxième partie (disponible uniquement en anglais)examine la nature de l’éveil mondial en « Occident », particulièrement aux États-Unis, le potentiel révolutionnaire que renferme cet éveil, ainsi que les systèmes étatiques de contrôle et d’oppression développés pour y faire face, notamment la création d’un État de sécurité nationale.

La dernière partie (disponible uniquement en anglais) aborde l’évolution de l’idée d’une dictature scientifique et sa réalité, l’impact de la révolution technologique sur le pouvoir et l’émergence de nouveaux systèmes de contrôle social fondés sur l’application moderne de l’eugénisme.

Article original en anglais, The Global Political Awakening and the New World Order, The Technological Revolution and the Future of Freedom, Part 1, publié le 24 juin 2010.

 Source: https://reporterre.net/La-politique-internationale-de-l

 

 

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