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décembre 10, 2016

Orthographe !! Orthographe !! cé quoi Ortograf ?

Ce site n'est plus sur FB, alors n'hésitez pas à le diffuser au sein de différents groupes, comme sur vos propres murs respectifs. D'avance merci. L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses. 

Librement vôtre - Faisons ensemble la liberté, la Liberté fera le reste. 


La drôle de bataille de l'orthographe de septembre 2016, droite contre gauche 
 
- pourquoi les mairies ont dû faire face à des dépenses imprévues à la rentrée 2016, en plus de celles déjà imposées par le problème de l'accueil du périscolaire
- sujet tout particulièrement d'actualité à un moment où se multiplient les discours oiseux des médias autour du rapport PISA

La drôle de bataille de l'orthographe
de septembre 2016: Droite contre Gauche


En septembre 2015, une bataille de l'orthographe a opposé la députée LR Annie Genevard à la ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem

Cette bataille se situe dans un contexte où les appareils dirigeants des deux camps politiques ont un premier point commun : ils refusent avec acharnement toute interrogation sur l'honnêteté de la gestion de la langue française et de l'école française 

Elle va nous montrer en plus qu'ils sont particulièrement motivés par une préoccupation commune : alimenter à gros torrents l'industrie des marchands de béquilles de l'échec scolaire

A - C'est la ministre en place qui a mis le feu aux poudres, en annonçant que l'Education Nationale adoptait désormais « la » réforme de l'orthographe
Annie Genevard a riposté aussitôt en publiant un article intitulé : « Que dit le rejet de la réforme de l'orthographe ? » : 

Ainsi a commencé un nouveau Combat des Chefs entre les deux grandes féodalités qui trompent les français, et dans lesquelles la corruption des dirigeants n'a d'égale que la naïveté de leurs troupes respectives


B – Victime d'un effet boomerang, Annie Genevard ne connait rien à son dossier
Le titre de son article montre qu'elle entend traiter le sujet avec condescendance. Malheureusement pour elle, la suite montre aussitôt qu'elle ne qu'elle ne connait rien à son dossier, et cette ignorance est confirmée par l'inconsistance des interventions qu'elle multiplie depuis cette date dans la perspective des élections de 2017
Elle ne sait même pas que la réforme en question, dite réforme Rocard, adoptée en 1990, est déjà intégrée depuis plus de dix ans dans les logiciels de traitement de texte!!!!
Elle ne sait rien non plus des accusations de charlatanisme et de corruption qui concernent les auteurs de la réforme en question: « Ceux qui ont mis en place la réforme de 1990, dite réforme Rocard, savaient parfaitement d'avance qu'elle serait ratée! »
Cette ignorance est tout simplement un effet boomerang de la chape de plomb dont elle est secrètement une farouche partisane.
Quoi de plus normal si elle ignore tout d'un dossier dont elle participe au premier chef à l'étouffement !

C – Dans ce Combat des Chefs, la députée LR est en réalité très, très gentille avec la ministre socialiste
C'est précisément cette gentillesse qui lui garantit, à la fois pour la situation présente et pour la suite, les plus solides complicités secrètes avec l'autre camp politique. Il va de soi que ses propres supporters ne se doutent de rien!
Sur l'initiative de Najat VB, la mise en avant de la fameuse réforme de l'orthographe est arrivée là comme un cheveu sur la soupe, ce qui était pour le moins bizarre. A partir de là, Annie Genevard aurait dû logiquement se poser des questions sur les intentions réelles de la ministre. Mais on n'a rien vu de ce côté là.

Explication de cette absence d'interrogation :
La seule raison possible de ce brandissement impromptu de la réforme de l'orthographe, c'est un coup de commerce de l'industrie des marchands de béquilles de l'échec scolaire.

L'industrie de l'échec scolaire avait programmé le remplacement en un seul coup des manuels scolaires pour les neuf niveaux allant du cours préparatoire à la classe de troisième. Ce remplacement devait nécessairement avoir lieu avant l'alternance politique escomptée pour 2017, de manière à laisser la possibilité d'un nouvel exploit du même tabac dans le courant du quinquennat suivant
Or, on est là en plein dans le domaine où Annie Genevard est en symbiose parfaite avec la chape de plomb du sarkommunisme. Elle ne risque donc pas d'y faire le commencement du début d'une révélation gênante.
Ceci confirme une fois de plus l'allégation suivant laquelle la vraie raison d'être des complications surabondantes de l'orthographe française, c'est de servir les intérêts des marchands de béquilles de l'échec scolaire



D – La vente forcée, à haute dose, de manuels scolaires bâclés s'appuyait sur deux arguments, aussi fallacieux l'un que l'autre :

1°) Celui d'une « refondation de l'école »
Sitôt nommé ministre dans la foulée des élections de 2012 , Vincent Peillon avait repris cette expression à son compte en l'empruntant à la droite.
Se trouvant ainsi détabouisée, il va de soi que l'idée d'une refondation de l'école a la faveur du public le plus large.
Cet engouement fournit alors un joli prétexte pour que ladite refondation soit utilisée comme caution ou comme couverture pour une nouvelle réforme ratée, une de plus à ajouter à la longue série des réformes ratées à répétition de l'Education Nationale sous la Cinquième République : méthode globale, maths modernes, etc
Cette nouvelle réforme ratée, mise en place par Najat Vallaud-Belkacem, est entrée en application à la rentrée 2016. Elle est fondée, comme on l'a vu, sur le principe dément consistant à changer d'une seul coup les programmes des neuf niveaux des écoles primaires et des collèges. La dépense correspondante a mis les communes et les départements devant la nécessité de faire face à des dépenses imprévues

Annie Genevard  a pris soin d'ignorer avec dédain cet aspect bassement matériel du coût de cette réforme, et c'est à peine si elle a émis, sur la goujaterie qui en faisait d'avance une réforme ratée, la protestation suivante:
« La refonte des programmes de neuf niveaux en même temps est de l'avis de beaucoup une folie »
Elle ne risquait pas, non plus, d'ajouter que, si nos médias fonctionnaient correctement, ce genre de folie ne pourrait jamais se produire

2°) L'autre argument fallacieux de la manoeuvre servant à faire remplacer d'un seul coup les manuels scolaires de l'ensemble des écoles primaires et des collèges, c'est justement la nécessité de mettre entre les mains des élèves des manuels dont l'orthographe a été actualisée, alors qu'il n'était pas sûr qu'elle l'ait été auparavant

Voila pourquoi Najat VB a annoncé soudain que l'Education Nationale adoptait « la » réforme de l'orthographe.

Voila comment elle a mis le feu aux poudres avec une annonce qui arrivait comme un cheveu sur la soupe.

En face de cela, les protestations fort médiatisées d'Annie Genevard sont
- juste assez agressives  pour faire croire que l'alternance politique de 2017 va changer la donne,
- mais en même temps assez modérées pour cacher à ses supporters toute la corruption qu'elle cautionne


E – Remarque. Concernant encore l'orthographe française, Annie Genevard a aussi à son actif un autre fait d'armes, qui a déjà pour effet d'accélérer la débandade de la langue française sur le territoire français, face à une arrogance croissante des utilisateurs de la langue turque
L'explication est toute simple : 

- grâce à une gestion honnête de leur langue, imposée vers 1930 par Atatürk, les enfants d'origine turque apprennent très facilement à écrire la langue parlée à la maison par leurs parents : dictée ? Connais pas !
- en face de ça, l'école française amène les mêmes enfants à constater jour après jour le gâchis d'une langue française dont les difficultés d'apprentissage sont uniquement dues à la corruption évoquée plus haut

Le plus drôle, c'est que les supporters de Madame Orthographe ont vu en elle une députée qui défend la langue française, pour s'être opposée officiellement et de façon très médiatisée à un enseignement de l'arabe et du turc dans les écoles française.
Ils n'ont pas vu que cette manière de faire était la meilleure façon de réaliser l'union sacrée des musulmans de France, contre la France!!!
Et ce n'est pas les médias de la pensée unique française, complices de Daesh, qui risquent de les détromper

F – Conclusion
Si l'on considère alors que l'école française est une pépinière de djihadistes et que le projet de politique éducative d'Annie Genevard ne fera qu'empirer la situation, il est nécessaire de dénoncer haut et fort dès maintenant un comportement irresponsable dont les dégâts peuvent aller bien au delà d'une réédition de mai 68



Sur le sujet: orthographe et société:

« Madame Orthographe et les entreprises : un mariage contre nature, juste le temps des photos »

« L'orthographe de tous les mensonges »

« Orthographe : la vieille voiture et les charlatans »

« Dyslexie à cause de l'API : la preuve du sabotage en bande organisée, c'est l'enfumage qui le cache » pdf, une page 

« IVIN, JUIN, …, … : quatre écritures du mot JUIN : très drôle » : une preuve du sabotage délibéré de l'enseignement du français nous est donnée ici par le choix injustifiable de l'API, qui devait en principe servir à indiquer la prononciation normale des mots français
Demandez à Annie Genevard ce qu'elle en pense : vous risquez d'attendre longtemps la réponse

« Les premiers agresseurs des enseignants, ce sont les défenseurs de l'orthographe »

Là aussi, demandez à Annie Genevard ce qu'elle en pense : vous risquez d'attendre longtemps la réponse

« Histoire interdite de l'alphabet français, en bref » pdf, une page
(la méconnaissance des français sur l'histoire de leur langue s'inscrit dans la gigantesque manipulation – chère à Annie Genevard – qui sert à nous faire gober l'orthographe la plus bête du monde)

« La recette secrète de l'école française du djihad »
Cette recette était démasquée dès 2009 par un mini-tract intitulé « Fabriquer des crétins pour dynamiser la France ! ». On rappelle ici les pièces à conviction et on actualise ses conclusions

« Problème de la radicalisation de certains jeunes : il n'est pas pire aveugle que celui qui ne veut rien voir »

« Les réformes ratées à répétition de l'Education Nationale sous la Cinquième République »

« Ecole française, langue française : sabotage et chape de plomb »

« L'API : ses liens étroits avec la corruption et l'incompétence des responsables de l'enseignement du français – Résumé »

Remarquez au passage que tous ces articles ont toutes les chances d'être étouffés par la chape de plomb sarkommuniste, c'est à dire aussi bien par les Fillon-Genevard-Sarkozy et compagnie que par leurs faux adversaires mais solides complices qui contrôlent les médias et tout internet

Une bonne raison pour le rediffuser généreusement


Alsace : des élèves d'école maternelle privés de la traditionnelle visite du Père Noël au nom de la laïcité

Le maire de Huningue (Haut-Rhin) n'a pas voulu ajouter de commentaires, afin "d'apaiser les tensions suite à cette décision".

Selon une information révélée vendredi 9 décembre par la radio France Bleu Alsace, les enfants scolarisés dans deux écoles maternelles de Huningue, dans le Haut-Rhin, ne profiteront pas cette année de la traditionnelle visite du Saint-Nicolas et du Père-Fouettard. 
Les directrices des écoles maternelles des Coccinelles et celles des Pâquerettes ont en effet décidé d'annuler cette visite, au nom du principe de laïcité, malgré le succès que rencontre généralement le passage du Saint-Nicolas auprès des enfants. 

Interrogé par des parents d’élèves, le maire Jean Marc Deichtmann, a indiqué dans un courrier aux directrices d’écoles ne pas comprendre cette décision.



 

juillet 02, 2015

François Baroin entre République, Laïcité, religion - Le compromis !

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.





François Baroin : "Je veux protéger le modèle français"

Le sénateur des Républicains François Baroin, président de l’Association des maires de France (AMF), vient de présenter des "recommandations" aux maires confrontés sur le terrain à une remise en cause de plus en plus fréquente du principe de laïcité. 


 
Après les attentats, comment doit réagir la France? La laïcité est-elle une réponse?
La réponse est la fermeté et la confiance dans nos services pour faire obstacle aux attentats de ces barbares illuminés. S'agissant du vivre-ensemble, le fait de vivre dans un État laïc qui se tient à égale distance de chaque religion sans en privilégier ni exclure aucune, c'est-à-dire qui est neutre, est naturellement plus que jamais d'actualité.

Sur le terrain de la laïcité, estimez-vous que la République, depuis vingt ans, a reculé?
Elle a incontestablement ­reculé. Mais nous sommes dans une phase de reconquête. La loi sur le voile à l'école a montré que, quand la République était forte sur ses principes et qu'elle les affirmait par la loi, elle était capable de les faire respecter.
«Nous proposons une idée simple : le refus de tout menu confessionnel.»


En matière de laïcité, faut-il faire preuve de davantage de souplesse ou de plus de fermeté?
Il faut faire preuve de fermeté. Car la laïcité est avant tout une liberté. Un certain nombre de barrages se sont fissurés par une confusion des esprits, sincère ou entretenue par des gens qui n'acceptent pas le principe de laïcité. Nous avions vécu une situation similaire lors du débat sur le voile à l'école, avant la loi d'interdiction de 2004. Nous vivions sur une incertitude juridique en l'absence de loi. On disait aux principaux des collèges : "Débrouillez-vous, dialoguez et faites ce qui vous paraît le mieux." Aujourd'hui, nous observons la même chose sur toute une série de sujets : les cantines scolaires, les crèches, les sorties scolaires, la gestion des subventions aux associations… Dans nos recommandations, nous rappelons d'abord la nécessité de ne pas toucher à la loi de 1905, car il y a tout dedans. Et nous proposons aux maires de France un guide pratique sur tous les sujets du quotidien auxquels nous sommes confrontés. Lorsqu'il y a des zones d'incertitude, nous en appelons aux ministères compétents. Il faut refaire vivre la laïcité car c'est un bien commun très précieux.

Faut-il refuser à l'école les menus "de substitution", comme le réclame Nicolas Sarkozy?
Le groupe de travail et le bureau de l'Association des maires de France, composés d'élus de droite, de gauche et du centre, ont travaillé sur ce sujet et se sont prononcés sur une recommandation qui a obtenu un large consensus. D'abord, je rappelle que la cantine est un service public facultatif : l'obligation alimentaire relève des familles. Je rappelle aussi que la cantine a un coût pour le contribuable. Nous proposons donc une idée simple : le refus de tout menu confessionnel. Ne nous laissons pas piéger par les mots! Le terme "menu de substitution" est utilisé par ceux qui veulent utiliser la nourriture au service d'une religion. Mais il n'y a pas de place pour la religion lorsqu'il s'agit de se nourrir. Donc, libre à chaque conseil municipal de décider ou non d'offrir un menu, ou deux s'il en a les moyens et, à l'intérieur de ces menus, pas question de parler de porc ou de poisson. On peut, en revanche, évoquer par exemple le caractère protéiné des menus qu'on donne aux enfants.


Pourquoi dites-vous qu'il faut interdire les congés demandés pour des fêtes religieuses?
Cette question se pose pour les agents publics : il n'y a pas de place pour la religion lorsqu'on est au ­service d'un service public dans un pays laïc. Or, il y a de plus en plus de demandes de congés pour des fêtes qui ne sont pas intégrées au calendrier actuel des jours chômés. Le refus doit être la règle. Mais, là aussi, il faut un cadre juridique clair. Nous alertons également l'Ordre des médecins sur des certificats médicaux qui pourraient servir d'alibis, à l'appui de ces demandes dérogatoires qui s'avèrent de plus en plus nombreuses. Si quelqu'un veut s'absenter pour une fête religieuse, il doit le faire en prenant sur ses vacances ou en posant une journée de RTT. Mais il n'a pas à demander une dérogation au droit commun.
 «La laïcité permet à tous les citoyens de vivre ensemble.»

N'est-il pas excessif de réclamer, comme vous le faites, que les équipes nationales aient sur les terrains un comportement laïquement exemplaire, en demandant par exemple aux joueurs de ne pas se signer?
Ce sujet est de l'ordre du symbolique. Les fédérations sportives nationales, comme toute structure accompagnée par l'État, pour partie subventionnées par le contribuable et en charge d'une mission de service public, ont à ce titre une pleine et entière responsabilité dans la mise en œuvre du principe de laïcité. Je rappelle que les règles de la Fifa autorisent, par exemple, le port du voile dans le football féminin. C'est inconcevable dans un pays laïc comme la France. Dans un pays laïc, lorsqu'on porte le maillot de l'équipe nationale, on doit s'abstenir de toute manifestation publique de nature religieuse. Ce qui est vrai pour les sportifs l'est aussi pour les élus. Chacun connaissait la ferveur du général de Gaulle, mais il refusait de se signer lorsqu'il était en responsabilité de chef d'État.

La laïcité ne risque-t-elle pas de devenir trop exigeante, trop restrictive?
C'est l'inverse : n'a-t-on pas montré trop de faiblesse? Ne nous sommes-nous pas accommodés de trop de facilités, au fond, pour ne pas avoir trop de difficultés au quotidien ? À la lumière de ce qui se passe depuis les attentats du 7 janvier, il est nécessaire pour tous, singulièrement pour les maires, de réaffirmer comment on peut fonctionner intelligemment. La laïcité permet à tous les citoyens de vivre ensemble, quelles que soient leurs croyances et quelles que soient leurs opinions. C'est ce modèle français que je veux protéger.

Faut-il interdire le port du voile à l'université?
Nous ne pouvons pas traiter la question à l'université comme nous avons traité le problème à l'école sous la présidence Chirac. À l'université, on a affaire à des majeurs. Le débat pourrait éventuellement s'engager autour du principe de neutralité dans un espace public, autre que l'école, mais c'est à haut risque car il faudrait être certain de la position de la Cour européenne de Strasbourg. Il n'y aurait rien de pire que de faire une loi, par la suite censurée par la Cour de Strasbourg. Donc c'est un sujet à manier avec prudence, même s'il ne faut pas nier l'existence réelle d'une poussée communautariste à l'intérieur de l'université.

Était-il opportun que Nicolas Sarkozy rouvre le débat sur droit du sol et droit du sang?
J’avais moi-même, lorsque j’étais ministre de l’outre-mer, ouvert ce débat, mais sur un cas très spécifique : celui de Mayotte. Mon idée était alors de faire réfléchir sur la question de l’immigration clandestine, extraordinairement importante là-bas puisqu’on compte 30 à 40% de clandestins. Mais je ne l’imaginais pas pour la métropole. Le sujet de l’immigration doit certainement être traité d’une autre manière, à travers une réflexion à l‘échelle européenne. Il faut un Schengen 2.


«Je suis favorable à l'impôt sur le revenu à la source.»
C’est un piège, ce débat?
Cela a le mérite de faire réfléchir. Mais à l'heure où nous parlons, il y a un problème d'asile politique avec des questionnements sur nos capacités d'accueil et un problème d'immigration en termes d'intégration à l'échelle européenne. Une politique d'immigration doit avant tout répondre aux besoins d'un pays, elle est donc liée à  sa situation économique et démographique. Prenons l'exemple de l'Allemagne avec un vieillissement de la population et une faible démographie, peu de chômage et des besoins pour accompagner la croissance, on ne peut faire un papier-calque de la politique allemande.

Les collectivités locales - que vous décrivez comme étranglées par la diminution des dotations de l’Etat - ne doivent-elles pas, elles aussi, faire un effort d’économies?
Personne ne conteste la nécessité pour chacun d’apporter sa contribution à la réduction des déficits. Mais poser la question des déficits, c’est d’abord poser la question de la dette, qui atteint autour de 2000 milliards d’euros. Quelle est la part des collectivités locales, et singulièrement des communes, dans cette dette? Elle est de 4%. 80% de cette dette, c’est l’Etat. La baisse des dotations aux collectivités locales représente 28 milliards d’euros sur quatre ans. C’est absurde, c’est injuste et c’est dangereux. Non seulement parce que cela abîme des services publics de proximité, mais surtout parce que les communes sont des acteurs majeurs d’un des moteurs de la croissance : l’investissement public. Quelque 70% de l’investissement public est porté par les collectivités locales, et plus de 65%  par les communes et groupements de communes. Nous alertons donc, pour l’instant, malheureusement comme un cri dans le désert, autour du risque majeur pris pour la croissance économique française. Cet effondrement  de l’investissement public que nous annonçons - moins 25 à moins 30% dans les deux années qui viennent - aura un coût en terme d’emplois dans les travaux publics, estimé de 60 à 80.000. Nous alertons aussi solennellement sur un autre risque majeur : entre 1500 à 2000 communes sont menacées de faillite d’ici la fin de l’année. Elles seront alors gérées par le préfet qui, représentant de l’Etat, augmentera les impôts pour mettre les comptes à jour. En 2017, plus d’une commune sur deux pourrait être sous la tutelle de l’Etat. Je ne vois pas comment l’Etat peut se permettre de ne pas faire mouvement sur cette question.

«Il faut un Schengen 2.»
Quand aurez-vous un nouveau rendez-vous avec Manuel Valls sur cette question?
Un troisième rendez-vous avec le Premier ministre est prévu autour du 14 juillet. Le dialogue est naturellement républicain. Nous ne sommes pas aujourd'hui assez entendus sur les enjeux que nous portons. Je ne cesse d'alerter l'Etat sur le risque majeur pour nos communes et pour l'économie française. Quelque soit le résultat du rendez-vous, une grande journée nationale d’action est déjà programmée le 19 septembre prochain. Les Maires de France, engagés et responsables, expriment légitimement leurs inquiétudes face aux difficultés annoncées pour les prochains mois. 

Approuvez-vous le principe du prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source?
J’ai été ministre du Budget. Comme tout ministre du Budget, j’y ai pensé en arrivant. Et je fais partie de la longue liste des ministres qui ne l’ont pas fait… Je suis favorable à la mesure pour son caractère technique de simplicité. Mais je suis aussi favorable à la franchise sur ces questions : oui, il y aura toujours une déclaration à faire, et non il n’y aura naturellement pas une année blanche en 2017, année de l’élection présidentielle. Mais attention : s’il s’agit de la première étape vers une fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, ainsi que de la remise en cause du quotient familial, j’y suis radicalement hostile.

Alain Juppé a-t-il raison, selon son expression, de redouter un "bidouillage" de la primaire de la droite eut du centre?
Je ne comprends pas tous ces débats. Je suis mobilisé sur d’autres sujets et, pour moi, le calendrier de la primaire n’a pas commencé. Épargnons deux ans de campagne aux français sur ce sujet. Le principe de la primaire a été inscrit dans les statuts pour éviter la destruction de l’UMP après la guerre pour la présidence de l’UMP. C’était  un projet qui nous a évité le pire, mais ce n’est pas dans la nature du parti. Aujourd’hui il n’y a aucune interrogation. Il y a un comité de la primaire. Le bureau politique a validé ce dispositif. Laissons faire les choses et travaillons pour qu'elle se passe bien.

En disant au micro de RMC qu’un président "n’est pas un enfant trouvé au pied de la crèche", avez-vous voulu suggérer que la primaire va se jouer forcément entre Juppé et Sarkozy?
Je me suis engagé en politique pour et aux côtés de Jacques Chirac. J’ai appris le service de l’Etat à ses côtés, et j’en ai retenu des leçons. C’est très long pour faire un président de la République d’un grand pays comme le nôtre. Il faut une solide et forte expérience pour aspirer à ce type de responsabilités. Peut-être que l’histoire me démentira, mais la France reste un vieux pays. Les gens choisissent le chef d’Etat, au vu de l’immensité de ses pouvoirs, en fonction de ce besoin d’expérience au service de la France au plus haut niveau de l'Etat.



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