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septembre 26, 2025

Informations internationales: Trump/ONU - Philippines-Népal: manifestations anti-corruption - Netanyahou/ONU

 Sommaire:

A - La totale irrationalité du discours de Donald Trump

B - Discours de Donald Trump à l’assemblée générale de l’ONU

C - Affrontements violents aux philippines lors de manifestations anti-corruption 

D - Netanyahou News - ONU !

E -Tensions à l’ONU : le Président colombien Petro compare Trump à Hitler

 

 


A- La totale irrationalité du discours de Donald Trump

Le discours prononcé par le président Donald Trump lors de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies (UNGA80) à New York a duré environ une heure et a porté sur des thèmes récurrents de sa présidence : la souveraineté nationale, les critiques envers l’ONU, l’immigration, le changement climatique et les conflits internationaux. Trump a revendiqué des succès majeurs pour son administration, affirmant avoir mis fin à sept guerres en sept mois, tout en accusant l’ONU d’inefficacité et en rejetant les politiques multilatérales. Cependant, une analyse factuelle, tenant compte de déclarations récentes de Trump et de contextes géopolitiques plus larges (y compris des éléments soulignés dans des analyses critiques comme celles d’experts indépendants sur l’Ukraine, le Moyen-Orient et le Venezuela), révèle des incohérences, des exagérations et des motivations totalement opportunistes. Cette critique examine les principaux points du discours en s’appuyant sur des faits vérifiés et des perspectives équilibrées, sans parti pris idéologique.

 


 

Revendications sur la résolution de conflits : exagérations et contradictions

Trump a affirmé avoir mis fin à sept guerres « insolubles » et ce, sans l’aide de l’ONU, incluant l’Ukraine, Gaza, l’Iran-Israël, et d’autres conflits comme ceux au Cambodge-Thaïlande, Kosovo-Serbie, Congo-Rwanda, Pakistan-Inde, Égypte-Éthiopie, et Arménie-Azerbaïdjan. Il a présenté cela comme une preuve de l’inefficacité de l’ONU, qualifiant ses actions de « sauvetage de millions de vies » et suggérant qu’il méritait le prix Nobel de la paix, un titre qu’il brigue et qui a été décerné à son pire ennemi, Barack Obama – qu’il poursuit d’ailleurs en justice via des accusations de trahison et des demandes de poursuites par le Département de la Justice en 2025 pour une probable implication dans l’enquête sur l’ingérence russe de 2016 (souvent qualifiée de « Russiagate » par Trump). C’est d’une totale incohérence que de vouloir obtenir un prix que son pire ennemi, avec des valeurs qu’il juge horribles et non méritantes (Trump ayant souvent moqué le Nobel d’Obama comme immérité), a obtenu.

Ainsi, des vérifications factuelles montrent que ces affirmations sur ses capacités à résoudre facilement les crises sont trompeuses : par exemple, les conflits en Ukraine et à Gaza persistent, avec des hostilités toujours en cours à ce jour.

Trump a revendiqué la fin de la guerre en Ukraine via des pressions sur l’OTAN et des tarifs douaniers, mais un tweet récent de Trump (daté du 23 septembre 2025) contredit cela en encourageant l’Ukraine à « agir maintenant » pour reconquérir tous ses territoires, y compris ceux perdus depuis 1991, et en qualifiant la Russie de « tigre de papier » en difficulté économique.

Des analystes interprètent cette déclaration non comme un soutien sincère à l’Ukraine, mais comme une manœuvre pour désengager les États-Unis tout en profitant des ventes d’armes à l’Europe via l’OTAN, soulignant que Trump vise à « avoir le beurre et l’argent du beurre » sans aborder les causes profondes du conflit, comme l’expansion de l’OTAN. De plus, les États-Unis ont imposé leur veto contre une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur l’Ukraine (proposée par la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Ukraine), préférant des négociations directes pour éviter une escalade, ce qui souligne une incohérence totale entre les revendications de Trump et les actions diplomatiques américaines.

 


 

Sur l’Iran, Trump a vanté l’opération « Midnight Hammer » pour avoir détruit des sites d’enrichissement nucléaire, affirmant avoir mis fin à un conflit de 12 jours avec Israël. Bien que des frappes aient eu lieu, des rapports indiquent que l’Iran continue ses activités nucléaires et a accepté des inspections de l’AIEA, contredisant les affirmations d’une résolution complète. Pour Gaza, Trump a exigé la libération des otages et opposé la reconnaissance d’un État palestinien, mais des critiques soulignent que cela ignore les dynamiques régionales, comme la reconnaissance récente de la Palestine par la France (le 154e pays à le faire) et un accord de défense mutuelle entre l’Arabie saoudite et le Pakistan, potentiellement brisant le monopole nucléaire israélien et renforçant une alliance régionale contre les actions d’Israël. Ces éléments suggèrent que les « fins de guerres » revendiquées par Trump sont prématurées et servent davantage à un narratif électoral qu’à une réalité factuelle.

Critique de l’ONU et promotion de la souveraineté : une approche isolationniste

Critique de l’ONU et Promotion de la Souveraineté : Une Approche Isolationniste Trump a interrogé l’utilité des Nations Unies, l’accusant de produire des « mots vides » sans résoudre les conflits et de financer des « invasions » via des aides financières à la migration, citant spécifiquement 372 millions de dollars alloués pour faciliter l’arrivée de 624.000 migrants vers les États-Unis. Il a également critiqué les dépenses excessives pour la rénovation du siège de l’ONU à New York, qu’il a estimées entre 2 et 4 milliards de dollars, en se basant sur son expérience passée en tant que promoteur immobilier qui avait soumissionné pour le projet sans succès. Bien que l’ONU présente effectivement des faiblesses structurelles – telles que la paralysie causée par les droits de veto au Conseil de sécurité –, des experts soulignent que les critiques de Trump servent souvent à masquer un rejet plus large du multilatéralisme, ce qui pourrait affaiblir la coopération internationale sur des enjeux cruciaux comme la sécurité globale et l’aide humanitaire. Certains partisans de Trump, notamment des analystes conservateurs, applaudissent cette insistance sur la souveraineté nationale comme une bataille nécessaire contre le « globalisme », qu’ils perçoivent comme une menace à l’indépendance des États, et ils citent souvent des exemples comme les prétendus gaspillages de l’ONU pour appuyer cette rhétorique. Cependant, des vérifications factuelles contredisent ces affirmations spécifiques sur les coûts de rénovation : le projet Capital Master Plan, achevé en 2015, a finalement coûté environ 2,15 milliards de dollars au total, avec des dépassements budgétaires d’environ 11 % par rapport au budget initial approuvé en 2006 (1,87 milliard de dollars), ce qui est bien inférieur aux 2 à 4 milliards de dollars revendiqués par Trump.

Immigration et frontières : des affirmations non vérifiées

Trump a vanté une réduction des traversées illégales aux États-Unis à « zéro » depuis quatre mois et averti l’Europe de se « détruire » avec ses politiques migratoires. Des données montrent une baisse significative des traversées, mais pas à zéro, et des critiques soulignent que cela ignore les facteurs humanitaires et les contributions des migrants à l’économie. Des perspectives européennes, comme celles du Royaume-Uni, rejettent les critiques de Trump sur des figures comme le maire de Londres Sadiq Khan, voyant cela comme une ingérence électorale plutôt qu’une analyse constructive.

Changement climatique : rejet des faits scientifiques

La Chine est effectivement le plus grand émetteur annuel actuel de CO2 au monde, avec environ 13,26 milliards de tonnes en 2023 (représentant près de 33 % des émissions globales et surpassant les émissions combinées des pays développés depuis environ 2021), tandis que les émissions totales mondiales liées à l’énergie ont atteint un record de 37,8 Gt en 2024.

Cependant, sur le plan historique, les États-Unis et d’autres nations développées ont contribué davantage aux émissions cumulées depuis le début de l’ère industrielle, avec les USA représentant environ 25 % du total cumulatif (près de 537 GtCO2 jusqu’en 2024), contre environ 11-12 % pour la Chine jusqu’à récemment, soulignant que les reproches actuels aux pays en développement comme la Chine ignorent ce contexte de responsabilité cumulative, où les nations industrialisées ont pollué massivement sans contraintes internationales pendant des décennies, tandis que ces pays poursuivent maintenant leur propre révolution industrielle.

Autres thèmes : Venezuela et implications géopolitiques

Trump a défendu des frappes sur des bateaux vénézuéliens pour réduire le trafic de drogue. Des analyses critiques soulignent une augmentation de la présence militaire américaine au large du Venezuela (plus de 10 % de la flotte US, incluant des navires pour opérations spéciales), potentiellement visant un changement de régime via des « opérations cinétiques », rappelant la doctrine Monroe. Cela pourrait servir de diversion aux tensions en Ukraine et au Moyen-Orient, où des accords comme celui entre l’Arabie saoudite et le Pakistan signalent un rééquilibrage régional contre les politiques américano-israéliennes.

 


 

Un discours performant mais problématique

Le discours de Trump a été salué par ses partisans comme une défense audacieuse de l’Amérique, mais critiqué internationalement pour ses inexactitudes et son ton isolationniste, risquant d’affaiblir les alliances et la coopération globale. En intégrant des éléments comme son tweet sur l’Ukraine et les dynamiques au Moyen-Orient et au Venezuela, il apparaît que les revendications de Trump servent souvent des intérêts domestiques et économiques (comme les ventes d’armes), au détriment d’une diplomatie cohérente.

https://multipol360.com/la-totale-irrationalite-du-discours-de-donald-trump/ 

 


 

B - Discours de Donald Trump à l’assemblée générale de l’ONU  

Le 23 septembre 2025, Donald Trump, président des États-Unis, a prononcé un discours d’environ une heure lors de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies (UNGA80) à New York.

En voici le contenu général, mais nous reviendrons sur certains points dans un futur article.

Ce discours, le premier de son second mandat à l’ONU, a porté sur plusieurs thèmes, dont la souveraineté nationale, les critiques envers l’organisation internationale, les conflits mondiaux, l’immigration et le changement climatique.

Trump a mis l’accent sur les réalisations de son administration et a appelé à une coopération basée sur les intérêts nationaux plutôt que sur des institutions multilatérales.

Critique de l’ONU et promotion de la souveraineté

Trump a questionné l’utilité des Nations Unies, affirmant que l’organisation produit des « mots vides » sans résoudre les conflits. Il a cité des exemples comme les dépenses pour la rénovation du siège de l’ONU à New York, estimées entre 2 et 4 milliards de dollars, et les aides financières à la migration, dont 372 millions de dollars pour 624.000 migrants vers les États-Unis. Il a défendu une approche centrée sur la souveraineté, rejetant le « globalisme » au profit d’une collaboration fondée sur les intérêts nationaux.

Résolution de conflits mondiaux

Le président a revendiqué avoir mis fin à sept guerres en sept mois sans l’aide de l’ONU, incluant les conflits en Ukraine, à Gaza, entre l’Iran et Israël, ainsi que d’autres en Cambodge, Thaïlande, Kosovo, Serbie, Congo, Rwanda, Pakistan, Inde, Égypte, Éthiopie, Arménie et Azerbaïdjan. Il a mentionné qu’il méritait potentiellement le prix Nobel de la paix, mais a souligné que « le vrai prix est de sauver des millions de vies ».

  • Ukraine : Trump a critiqué l’OTAN pour ses achats de pétrole russe et proposé des tarifs douaniers pour forcer la fin du conflit, notant que la guerre cause 5 à 7.000 décès par semaine. Il a exhorté l’Europe à accroître la pression sur Moscou.
  • Iran : Il a décrit l’Iran comme le principal sponsor du terrorisme mondial et a revendiqué la destruction de ses capacités d’enrichissement nucléaire via l’opération « Midnight Hammer »  impliquant 14 bombes sur un site clé, contribuant à mettre fin à un conflit de 12 jours avec Israël.
  • Gaza : Trump a exigé la libération immédiate des otages détenus par le Hamas et averti que reconnaître un État palestinien récompenserait les atrocités du 7 octobre 2023.

Immigration et frontières

Trump a vanté la réduction des traversées illégales aux États-Unis à « zéro » depuis quatre mois. Il a averti les pays européens qu’ils se « détruisent » avec des politiques d’ouverture, qualifiant l’Europe d' »envahie par des aliens illégaux ».

Changement climatique

Le président a qualifié le réchauffement climatique de « plus grande arnaque de l’histoire » et les éoliennes de « pathétiques ». Il a affirmé que la Chine produit plus de CO2 que tous les pays développés combinés et que les politiques « vertes » mènent à l’échec économique.

Autres thèmes

Trump a défendu des frappes sur des bateaux vénézuéliens transportant de la drogue, réduisant le trafic de stupéfiants. Il a appelé à défendre la liberté d’expression, la liberté religieuse (particulièrement pour les chrétiens) et à interdire les armes biologiques.

Citations notables

  • « Quel est le but des Nations Unies ? […] Tout ce qu’ils font, c’est écrire une lettre très fortement formulée, puis ne jamais la suivre. Ce sont des mots vides – et les mots vides ne résolvent pas les guerres. »
  • « Vous détruisez vos pays. L’Europe est en grave difficulté. Elle a été envahie par une force d’aliens illégaux comme on n’en a jamais vu. »
  • « C’est la plus grande arnaque jamais perpétrée sur le monde, à mon avis. Le changement climatique – parce que s’il monte ou descend, quoi qu’il arrive, il y a du changement climatique. »
  • « Libérez les otages maintenant. »
  • « Si vous ne vous éloignez pas de l’arnaque à l’énergie verte, votre pays va échouer. »

 

VERBATIM

Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général,
Distingués délégués,
Mesdames et Messieurs,

Je me tiens devant vous en tant que président des États-Unis d’Amérique, fier de représenter la nation la plus grande et la plus puissante jamais vue dans l’histoire du monde.

Les États-Unis sont une nation souveraine, et nous respectons pleinement la souveraineté de toutes les autres nations présentes ici aujourd’hui. Chaque pays a le droit de tracer sa propre voie, de choisir ses propres dirigeants, et de défendre ses propres intérêts.

Depuis mon entrée en fonction, j’ai mis en œuvre une politique étrangère fondée sur le principe simple mais puissant : « l’Amérique d’abord ». Cela ne signifie pas que nous nous désintéressons du reste du monde — au contraire. Cela signifie que nos engagements envers les autres nations seront plus solides, plus justes et plus durables lorsqu’ils seront ancrés dans le respect mutuel et dans l’intérêt national réciproque.

Sous mon administration, les États-Unis ont refusé de participer à de nombreux accords internationaux qui imposaient des fardeaux injustes à notre peuple tout en offrant peu ou rien en retour. Nous avons retiré notre signature de l’accord sur le climat de Paris, qui permettait à d’autres pays de profiter des sacrifices économiques imposés aux travailleurs américains. Nous avons quitté le désastreux accord nucléaire avec l’Iran, qui finançait le terrorisme et menaçait la stabilité du Moyen-Orient. Et nous avons exigé que nos alliés paient leur juste part pour leur propre défense.

Mais en même temps, nous avons renforcé nos alliances avec ceux qui partagent nos valeurs. Nous avons noué de nouveaux partenariats commerciaux, réduit les tensions là où c’était possible, et défendu la liberté contre la tyrannie.

Aujourd’hui, je m’adresse à vous avec un message clair : « le futur n’appartient pas au globalisme, il appartient au patriotisme ».

Le globalisme n’a pas apporté la prospérité, il a dilué les identités, sapé les démocraties et transféré le pouvoir des citoyens aux bureaucraties lointaines. Le patriotisme, en revanche, protège la dignité de chaque nation, respecte les traditions uniques de chaque peuple, et place les intérêts des citoyens au cœur de la gouvernance.

Regardez autour de vous : les nations qui ont mis leur propre peuple en premier — qui ont protégé leurs frontières, leurs industries, leurs valeurs — sont celles qui connaissent la paix, la stabilité et la croissance.

Les États-Unis ne cherchent pas à imposer leur mode de vie à quiconque. Mais nous ne permettrons jamais qu’on l’impose à nous.

Nous condamnons fermement le terrorisme sous toutes ses formes. Nous exigeons que l’Iran cesse immédiatement son soutien au terrorisme, ses menaces contre ses voisins, et ses tentatives de développer des armes nucléaires. Tant que je serai président, l’Iran n’aura jamais l’arme nucléaire.

Nous soutenons pleinement la liberté du peuple vénézuélien. Le régime illégitime de Nicolas Maduro a plongé un pays autrefois prospère dans la misère, la famine et le désespoir. Le véritable président du Venezuela est Juan Guaidó, et nous ne cesserons de nous battre jusqu’à ce que la démocratie soit rétablie.

En ce qui concerne la Corée du Nord, j’ai choisi la voie du dialogue. J’ai rencontré le président Kim à plusieurs reprises. Bien que nous n’ayons pas encore atteint tous nos objectifs, nous avons évité une guerre qui aurait coûté des millions de vies. Le respect mutuel ouvre la voie à la paix.

Quant à la Chine, nous exigeons des relations commerciales justes et réciproques. Pendant trop longtemps, les États-Unis ont été traités de manière injuste. Cela ne continuera pas.

Je tiens également à saluer les progrès accomplis dans la région du Moyen-Orient. Grâce à notre reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, et à notre reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, nous avons affirmé des vérités historiques et stratégiques. Nous travaillons activement à un plan de paix global, juste et durable entre Israël et ses voisins.

Mesdames et Messieurs,

Le monde fait face à de grands défis : la prolifération nucléaire, le terrorisme, les guerres civiles, les migrations massives, et la menace croissante posée par les régimes autoritaires.

Mais ces défis ne seront pas résolus par des institutions lointaines ni par des élites déconnectées. Ils seront résolus par des nations fortes, indépendantes, fières — des nations qui aiment leur peuple, protègent leurs citoyens, et refusent de sacrifier leur souveraineté sur l’autel d’une idéologie mondialiste.

Les États-Unis ne cesseront jamais de défendre la liberté, la dignité humaine, et le droit de chaque nation à contrôler son propre destin.

En conclusion, permettez-moi de citer les mots gravés sur le socle de la Statue de la Liberté, symbole éternel de notre nation :

« Donnez-moi vos fatigués, vos pauvres, Vos masses recroquevillées qui aspirent à respirer librement… »

Mais n’oublions pas : l’Amérique accueille ceux qui viennent légalement, qui respectent nos lois, et qui partagent notre foi en la liberté. Nous construisons des murs là où c’est nécessaire, et nous ouvrons nos cœurs là où c’est mérité.

Que Dieu bénisse les États-Unis.
Que Dieu bénisse toutes les nations représentées ici aujourd’hui.
Et que Dieu bénisse les Nations Unies.

Merci. Que Dieu vous bénisse tous.

https://multipol360.com/discours-de-donald-trump-a-lassemblee-generale-de-lonu/ 

 


C - Affrontements violents aux philippines lors de manifestations anti-corruption 

Dans un climat de tension croissante, des milliers de Philippins ont manifesté le 21 septembre contre un scandale massif de corruption lié aux projets de contrôle des inondations, menant à des affrontements violents près du palais présidentiel de Malacañang à Manille. Des centaines de personnes ont été arrêtées et des dizaines blessées, illustrant une frustration populaire explosive face à la mauvaise gestion des fonds publics.

Cet événement s’inscrit dans une vague plus large de contestations mondiales, où les peuples refusent de plus en plus la corruption endémique et la domination d’élites perçues comme déconnectées et illégitimes.

 


 

Les événements du 21 septembre : du pacifique au chaos

Les manifestations ont débuté pacifiquement, avec plus de 33.000 participants rassemblés dans des lieux emblématiques comme le parc historique de Manille et le monument de la démocratie EDSA, exigeant la transparence et la justice. Organisées pour dénoncer les anomalies dans les projets de contrôle des inondations, ces protestations visaient à attirer l’attention sur des pertes estimées à 118,5 milliards de pesos (environ 1,75 milliards €) dues à la corruption entre 2023 et 2025. Cependant, près du palais présidentiel, un groupe d’environ 100 manifestants masqués, armés de clubs et portant des drapeaux philippins ainsi que des pancartes anti-corruption, a escaladé la violence en lançant des pierres, des bouteilles et des bombes incendiaires sur les forces de l’ordre.

La police, déployée en masse pour sécuriser la zone, a riposté, menant à des heures de chaos. Au total, plus de 200 personnes ont été arrêtées, avec des chiffres variant de 216 à 244, dont une centaine de mineurs (au moins 48 à 103, le plus jeune ayant 12 ans). Les blessés incluent au moins 39 à 93 policiers, et environ 50 manifestants ou personnes transportées à l’hôpital, bien que les chiffres exacts pour ces derniers varient. Des images montrent des camions en feu, des barricades détruites et des échauffourées intenses, rappelant les émeutes passées dans le pays. Un manifestant a même été poignardé mortellement, selon des rapports, bien que les autorités enquêtent encore sur les circonstances.

 


 

Le contexte d’un scandale éclatant

Ce soulèvement fait suite à des révélations sur des irrégularités dans 9 855 projets de contrôle des inondations, totalisant plus de 545 milliards de pesos (environ 8 milliards €), lancés depuis l’arrivée au pouvoir du président Ferdinand Marcos Jr. en 2022. Marcos Jr. a qualifié l’ampleur de la corruption de « horrible » et a accepté la démission de son secrétaire aux travaux publics, tout en formant une commission indépendante pour enquêter.

Ces projets, destinés à protéger le pays des inondations récurrentes dues aux typhons, ont été entachés de pots-de-vin présumés impliquant des législateurs et des entrepreneurs, exacerbant les souffrances des populations vulnérables après les inondations meurtrières de juillet qui ont tué au moins 40 personnes.

Les organisateurs des protestations, y compris des groupes progressistes, ont promis que ces actions n’étaient qu’un prélude à des mobilisations plus massives, coïncidant avec l’anniversaire de la déclaration de la loi martiale en 1972 sous le régime de Ferdinand Marcos Sr. Des manifestations similaires ont eu lieu dans d’autres villes comme Pasig, Quezon City et Baguio, avec des arrestations et des violences rapportées localement.

 


 

Réactions officielles et suites judiciaires

Le palais présidentiel a promis « justice » pour les responsables, tout en condamnant la violence. Les autorités enquêtent pour déterminer si les manifestants faisaient partie d’un mouvement organisé ou cherchaient à semer le trouble, avec des interrogatoires en cours.  Amnesty International a appelé à une enquête sur l’usage excessif de la force par la police.

Une poussée globale contre la corruption et les élites

Cet épisode philippin reflète une tendance mondiale où les peuples, las de la corruption systémique, se soulèvent contre des élites qui ne représentent plus leurs intérêts.

Aux Philippines, comme ailleurs, la domination d’une classe dirigeante perçue comme corrompue et déconnectée – souvent héritée de dynasties familiales – alimente un ras-le-bol croissant. Cette « poussée des peuples » évoque les Gilets Jaunes en France, les manifestations anti-corruption au Brésil ou en Inde, et les mouvements pour la justice sociale en Afrique du Sud, où les citoyens refusent d’accepter plus longtemps que des fonds publics soient détournés au profit d’une minorité.

 


 

Au Népal, des tensions extrêmes ont éclaté début septembre 2025, avec des manifestations massives menées par la génération Z contre la corruption endémique (indice de 35/100 selon Transparency International) et le népotisme des élites. Face à une pauvreté touchant 20 % de la population et un chômage des jeunes dépassant 19 %, les protestations, initialement pacifiques, ont dégénéré en violences : incendie du Parlement et de résidences de ministres, 19 morts et plus de 100 blessés. Le déclencheur ? Une censure numérique interdisant 26 plateformes de réseaux sociaux, perçue comme une répression des libertés. Sous la pression, le Premier ministre K.P. Sharma Oli a démissionné, et l’armée a pris le contrôle, illustrant un rejet violent d’une élite ostentatoire et déconnectée. Ces événements, comparés à la France prérévolutionnaire de 1789, avertissent que l’ajout de misère à la perte de libertés pourrait mener à une explosion similaire en Occident.

Dans un monde post-pandémie marqué par les inégalités, ces protestations signalent un rejet ferme de systèmes où les élites, autrefois légitimes, sont vues comme des parasites plutôt que des leaders.

Aux Philippines comme au Népal, ces scandales pourraient marquer un tournant, forçant des réformes ou risquant une escalade si les demandes de transparence ne sont pas satisfaites.

 


D - Netanyahou News - ONU !
 
Au moment de prendre la parole à l'Assemblée générale des Nations unies, vendredi 26 septembre, le Premier ministre israélien a dû patienter. Des dizaines de représentants d'Etat ont quitté la salle sous les applaudissements et les cris des autres délégations. Il faut savoir que sur 190 pays membres de l'Onu, plus de la moitié sont des dictatures violentes, corrompues, sans parole ni respect des règles internationales.
Ce sont les représentants de ces pays - souvent situés en Afrique et dans le monde arabo-musulman - qui ont boycotté le discours de Netanyahu.
 

 
Leur attitude illustre parfaitement la situation à laquelle est confronté Israël.
Une partie de la communauté internationale veut forcer l'Etat Juif à faire la paix avec des ennemis fanatiques qui ne veulent ni dialogue, ni négociation, ni accord de paix.
De nombreux délégués sont sortis alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'approchait de la tribune pour s'adresser à l'Assemblée générale des Nations Unies.
 

 
 Commentaire:
"Pour la deuxième année consécutive, plusieurs délégués de l'Assemblée générale des Nations Unies sortent de l'Assemblée en laissant des sièges vides lorsque le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu monte à la tribune. C'est un criminel de guerre qui commet des meurtres de masse.
Le monde doit mettre fin à l'immunité et le tenir responsable."
Patti Mohr
 
Benyamin Netanyahou a utilisé la tribune des Nations Unies pour alerter sur la portée internationale de la menace que représente le Hamas. → https://l.lefigaro.fr/y7t
 

Netanyahu annonce que les services de renseignement israéliens diffusent ce discours en direct sur tous les téléphones de Gaza et du Hamas et il a un message :
 
« Déposez les armes, laissez partir mon peuple, libérez les 48 otages. Si tu le fais, tu vivras. Si vous ne le faites pas…. Israël vous traquera »
 
Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien, aux dirigeants qui ont reconnu l'Etat de Palestine :
«Vous n'avez pas fait quelque chose de juste, vous avez fait quelque chose de mal»
 
Le Premier ministre israélien Netanyahu interpelle les dirigeants du monde qui ont officiellement reconnu l'État palestinien :
« J'ai un message pour ces leaders... »
« Lorsque les terroristes les plus sauvages de la planète font l’éloge de votre décision, vous n’avez pas fait quelque chose de bien – vous avez fait quelque chose de mal, d’horriblement mal. »
« Votre décision honteuse encouragera le terrorisme contre les Juifs et contre les innocents partout. »
« Ce sera une marque de honte pour vous tous. »
 
"De nombreux dirigeants à travers le monde ont plié. Il ne s'agit pas d'un acte d'accusation contre Israël, mais contre des dirigeants qui rampent devant le mal. Vous n'échapperez pas à la tempête du djihad en sacrifiant Israël.
Tu as transformé le bien en mal et le mal en bien.
Il est en train de l'écraser."
 
 
 
Netanyahu organise un quiz composé de tous les ennemis d'Israël.
Qui a souhaité la mort de l'Amérique ?
Toutes les réponses sont correctes !
Qui a assassiné des Américains et des Européens de sang-froid ? Toutes les réponses sont correctes !
 

 
"Voici où en sont les choses aujourd’hui.
La moitié des dirigeants houthis au Yémen - dégagé
Yehiah Sinwar à Gaza - dégagé
Hasan Nasrallah au Liban - dégagé
Le régime Assad en Syrie - dégagé
Ces milices en Irak ? Eh bien, ils sont toujours dissuadés.
Et leurs dirigeants, s'ils attaquent Israël, seront également dégagés.
Et pour les plus hauts commandants militaires iraniens et ses plus grands scientifiques nucléaires…
Eh bien, ils sont dégagés aussi."
 
 « Les nazis ont-ils demandé aux Juifs de partir ?
Gentiment ?
Est-ce que quelqu’un a fait ça ?
Ont-ils dit “partez pour que nous puissions entrer” ?
Bien sûr que non. »
 

 
«Donner un état aux Palestiniens à 1 km de Jérusalem après le 7-Octobre, c’est comme donner un état à Al-Qaïda à 1 km de New York après le 11-Septembre» « Quand Bethléem, le lieu de naissance de Jésus, était sous contrôle israélien, 80 % de ses habitants étaient chrétiens. Mais depuis que l’Autorité palestinienne a pris le contrôle, ce chiffre est tombé à moins de 20 %. »
 
 

 
Ministre des Communications Dr Shlomo Karhi:
Merci au Premier ministre Netanyahu pour un discours historique, clair et fier, qui a prouvé au monde la position d'Israël, sa justesse et sa puissance.
Netanyahu a prouvé au monde qu'Israël est la clé de la solution : un pays fort, innovant et moral qui se tient à l'avant-garde de la lutte contre le terrorisme des pays éclairés, et capable de conduire les peuples de la région vers une ère de paix, de prospérité et de sécurité.
Les pays qui cherchent à établir un État palestinien à l'intérieur d'Israël encouragent le terrorisme et le meurtre contre les Juifs et contre l'Occident. Cela n'arrivera jamais ! Nous ne céderons pas au terrorisme — nous le vaincrons avec l'aide de Dieu !
Le premier ministre israélien a détaillé les actions militaires de l'État hébreu au cours des dernières années. «Des milliers de terroristes sont tombés», a-t-il déclaré à la tribune de l'ONU. → https://l.lefigaro.fr/4Fy
 


 

E -Tensions à l’ONU : le Président colombien Petro compare Trump à Hitler

Lors d’un discours enflammé prononcé le 23 septembre 2025 devant l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) à New York, le président colombien Gustavo Petro a lancé une attaque virulente contre le président américain Donald Trump, le comparant à Adolf Hitler et réclamant l’ouverture de poursuites pénales à son encontre pour des frappes militaires meurtrières dans la mer des Caraïbes. Ce discours, qui marque la dernière intervention de Petro à l’ONU en tant que président, a mis en lumière les profondes tensions entre Bogotá et Washington, exacerbées par des politiques antidrogues controversées et des accusations de violations des droits humains.

Les accusations contre les frappes américaines

Au cœur des critiques de Petro se trouvent trois frappes américaines récentes sur des bateaux en provenance du Venezuela, qui ont fait au moins 17 morts selon les rapports officiels.

L’administration Trump a justifié ces opérations comme des mesures nécessaires pour intercepter des « narco-terroristes » transportant des stupéfiants, notamment du fentanyl, vers les États-Unis.

Dans son propre discours à l’ONU, Trump a déclaré : « À chaque voyou terroriste qui fait passer des drogues empoisonnées aux États-Unis, soyez avertis que nous vous ferons sauter de l’existence. »

Petro a rejeté ces justifications comme des « mensonges », affirmant que les victimes étaient des « jeunes vulnérables fuyant la pauvreté » et non des trafiquants de drogue. Il a déclaré : « Ils ont dit que les missiles dans les Caraïbes étaient utilisés pour arrêter le trafic de drogue. C’est un mensonge. » Il a ajouté que les vrais trafiquants opèrent librement à New York et Miami, et a interrogé : « Était-il vraiment nécessaire de bombarder des jeunes pauvres non armés dans les Caraïbes ? ».

Selon des experts de l’ONU, ces frappes pourraient constituer des « exécutions extrajudiciaires », renforçant les appels de Petro à une enquête.

Comparaisons avec Hitler et appels à la justice

Dans une partie particulièrement explosive de son discours, Petro a comparé Trump à Hitler, accusant les États-Unis d’applaudir « leur nouveau Hitler ». Il a déclaré : « Les États-Unis applaudissent leur nouveau Hitler. Ils n’écoutent pas leurs propres jeunes, ni leurs aînés qui sont morts sur les champs de bataille en Europe, luttant contre Hitler et contre son idéologie criminelle. Aujourd’hui, on fait la même chose que Hitler : construire des camps de concentration pour migrants, et on dit que les migrants sont d’une race inférieure, et on les blâme comme Hitler blâmait les Juifs. On les appelle trafiquants de drogue et voleurs. »

Petro a également qualifié Trump d’« complice de génocide » en référence à la situation à Gaza, affirmant : « Ce forum est un témoin muet d’un génocide, dans un monde où nous pensions que cela n’était qu’un legs d’Hitler. » Il a réclamé l’ouverture de « poursuites pénales » contre les responsables américains, y compris Trump : « Il doit y avoir des affaires pénales contre ces officiels des États-Unis pour cela, y compris le plus haut responsable, le président Trump, qui a autorisé le tir de missiles contre ces jeunes qui essayaient simplement d’échapper à la pauvreté. » Dans une autre formulation, il a insisté : « Des poursuites pénales doivent être ouvertes contre ces officiels, qui sont des États-Unis, même si cela inclut le plus haut responsable qui a donné l’ordre : le président Trump. »

Réactions et Contexte Bilatéral

Le discours a provoqué des réactions immédiates : certains membres de la délégation américaine ont quitté la salle pendant l’intervention de Petro. Aux États-Unis, les médias grand public ont largement ignoré ces commentaires, selon des observateurs. Le président vénézuélien 

Nicolás Maduro a réagi en annonçant des décrets constitutionnels pour défendre la souveraineté de son pays face à une possible « attaque » américaine, accusant Washington d’utiliser le trafic de drogue comme prétexte pour renverser son gouvernement.

Ce clash s’inscrit dans un contexte de relations tendues entre les États-Unis et la Colombie depuis l’arrivée au pouvoir de Petro, premier président de gauche du pays en 2022. Trump a récemment « décertifié » la Colombie comme allié dans la lutte contre les drogues, sans imposer de sanctions économiques, et a menacé d’imposer des tarifs douaniers de 25 % à 50 % sur les importations colombiennes. Petro a bloqué une tentative américaine d’envoyer des migrants illégaux en Colombie via des avions militaires, insistant sur un traitement digne. Des analystes estiment que ce discours pourrait compromettre des décennies de partenariat stratégique entre les deux nations.

Petro a également vanté les saisies record de drogue sous son administration, quatre fois supérieures à celles de son prédécesseur Álvaro Uribe, sans recourir à des menaces militaires contre les pays voisins. Alors que l’ONU reste muette sur une éventuelle enquête, cet épisode souligne les fractures géopolitiques croissantes en Amérique latine face à la politique étrangère agressive de l’administration Trump.

https://multipol360.com/tensions-a-lonu-le-president-colombien-petro-compare-trump-a-hitler/

 

septembre 06, 2025

La déclaration de Tianjin : l’OCS trace la voie d’un monde multipolaire

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Le 1er septembre 2025 marque un tournant dans les relations internationales avec l’adoption de la Déclaration de Tianjin https://www.fmprc.gov.cn/.../202509/t20250901_11699655.html (non encore publiée dans son intégralité) par l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS). https://eng.sectsco.org/ Réunie lors de son 25e sommet à Tianjin, en Chine, cette alliance eurasiatique, regroupant dix États membres permanents – la Biélorussie, la Chine, l’Inde, l’Iran, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan, le Pakistan, la Russie et le Tadjikistan –, a réaffirmé son engagement pour un ordre mondial plus équilibré et inclusif. Avec la participation de quinze pays partenaires, dont l’Égypte, la Malaisie et la Turquie, ainsi que du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, ce rassemblement a mis en lumière les ambitions croissantes de l’OCS face aux tensions géopolitiques actuelles, notamment les politiques unilatérales des États-Unis et les guerres commerciales impulsées par des figures comme Donald Trump.
 

 
 Un contexte historique et symbolique
Tianjin, ville portuaire chargée d’histoire, n’a pas été choisie au hasard pour accueillir cet événement. Symbole passé de l’influence occidentale en Chine, elle incarne aujourd’hui la renaissance du pays sous la direction de son Parti communiste.
Ce sommet, tenu quatre-vingts ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et la création de l’ONU, souligne un désir collectif de réformer les institutions internationales pour mieux refléter les réalités contemporaines.
Les dirigeants présents, parmi lesquels Vladimir Poutine, Xi Jinping et Narendra Modi, ont échangé sur des enjeux cruciaux, marquant une étape dans la construction d’un monde post-américain centré sur l’Asie.
L’OCS, fondée en 2001, évolue ainsi vers une plateforme plus ambitieuse, promouvant une multipolarité qui rejette les confrontations de blocs et favorise le dialogue. Cette approche s’aligne avec la doctrine indienne de multi-alignement, tout en renforçant les liens sino-russes pour contrer l’hégémonie occidentale.
 

 
 La sécurité au cœur des priorités
La déclaration met un accent particulier sur la lutte contre les menaces sécuritaires, tant traditionnelles que émergentes. Les États membres s’engagent à combattre conjointement le terrorisme, le séparatisme, l’extrémisme, le trafic de drogue et la criminalité transnationale. Des attaques récentes, comme celles survenues en 2025 au Pahalgam, https://www.lemonde.fr/.../au-cachemire-indien-une... sur le train Jaffer Express ou à Khuzdar, https://press.un.org/fr/2025/sc16069.doc.htm sont fermement condamnées, illustrant l’urgence d’une coopération renforcée.
L’OCS soutient des initiatives concrètes, telles que la Structure antiterroriste régionale (RATS) https://ecrats.org/en/ et des centres anti-drogue. Elle appelle à l’adoption d’une convention mondiale sur le terrorisme sous l’égide de l’ONU et dénonce la militarisation des technologies de l’information. Une gouvernance équitable d’Internet est prônée, avec une opposition claire aux doubles standards en matière de droits humains et de lutte antiterroriste. Des programmes spécifiques, comme le plan antiterroriste 2025-2027 et l’opération anti-drogue « Paudina », témoignent de cet engagement opérationnel.
 
Une coopération économique pour l’Eurasie
Sur le plan économique, la déclaration promeut un système mondial ouvert et équitable, opposé aux mesures coercitives unilatérales. Elle met en avant l’Initiative « la Ceinture et la Route » (BRI) https://fra.yidaiyilu.gov.cn/ chinoise, visant à améliorer la connectivité eurasiatique via des projets d’infrastructure, comme le chemin de fer Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan. Les membres s’engagent à approfondir cette intégration, avec la création potentielle d’une Banque de développement de l’OCS et une augmentation de l’utilisation des monnaies nationales dans les échanges commerciaux.
Des stratégies de développement jusqu’en 2035 sont adoptées, couvrant le commerce numérique, les industries vertes et la coopération énergétique. L’innovation est au cœur des priorités, avec des parcs technologiques et une collaboration en intelligence artificielle (IA), insistant sur un accès équitable aux technologies numériques. Cette vision économique s’adresse particulièrement au Sud global, favorisant une croissance inclusive et durable.
 

 
 Des relations internationales basées sur le dialogue
L’OCS plaide pour un ordre mondial juste et multipolaire, appelant à des réformes de l’ONU pour une meilleure représentation des pays en développement.
Elle rejette les politiques de confrontation et soutient des résolutions pacifiques pour les conflits mondiaux, comme le conflit israélo-palestinien, la situation nucléaire iranienne ou la stabilité en Afghanistan. Des actions spécifiques, telles que les frappes américaines et israéliennes sur l’Iran en juin 2025, sont condamnées, tout en promouvant le dialogue avec des organismes internationaux.
La coopération culturelle et humanitaire est également renforcée, avec des initiatives en éducation, tourisme et sports. L’OCS vise à préserver la diversité culturelle et à promouvoir des échanges entre peuples, contribuant à une harmonie globale.
 

 
 Une signification globale
La Déclaration de Tianjin représente un jalon dans l’évolution de l’OCS, la positionnant comme un pilier de l’intégration eurasiatique et un contrepoids à la domination occidentale.
Sous l’impulsion chinoise, elle incarne une stratégie pour un monde plus équilibré, tout en naviguant entre tensions internes – comme les différends frontaliers sino-indiens ou les actions russes en Ukraine. Malgré ces défis, l’OCS émerge comme une force attractive pour le Sud global, promouvant une multipolarité sans retomber dans les divisions de la Guerre froide. Ce document n’est pas seulement une déclaration d’intentions ; il trace les contours d’un avenir où l’Asie joue un rôle central dans la gouvernance mondiale.

 

mars 14, 2022

Natan Sharansky - Russie/Ukraine/Occident...

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Dix questions à Natan Sharansky par The Tablet News Desk

Tablet News Desk s’entretient avec le légendaire prisonnier politique soviétique et ministre du gouvernement israélien sur la guerre en Ukraine, les deux Vladimir et les implications pour le Moyen-Orient.

Né à Donetsk, alors appelé Staline, dans la République socialiste soviétique d’Ukraine en 1948, Natan Sharansky reste la principale voix mondiale antisoviétique, sioniste dissidente et pro-démocratie. Prodige des échecs, mathématicien, refusnik, prisonnier politique, militant des droits de l’homme et homme d’État israélien, Sharansky est un monument vivant de l’héroïsme juif du XXe siècle et est particulièrement bien placé pour analyser l’importance des ruptures de liberté, de démocratie et d’ordre mondial dans le 21. Dimanche, il s’est entretenu avec Tablet pour discuter de l’invasion russe de l’Ukraine, des deux Vladimir, des dilemmes de la diplomatie israélienne et de la sagesse du BDS pour la Russie.

 


 


Que pensez-vous de l’invasion russe de l’Ukraine, un État où vous avez grandi dans une famille juive sous l’ex-URSS, et qui est aujourd’hui dirigé par un président fièrement juif ?

Je dois dire que c’est très difficile à croire pour les Juifs, mais la question juive n’a rien à voir avec ce conflit. Le fait que Zelensky soit un juif dévoué est un fait absolument remarquable de l’histoire ukrainienne, ainsi que le fait que même Poutine, avec toutes les choses horribles qu’il fait, est unique dans l’histoire russe pour son attitude positive envers les juifs et Israël. Il n’y a pas de pogroms anti-juifs à ce stade, ni en Ukraine ni en Russie, et ce n’est pas vrai que les Juifs sont au centre de tout cela.

Quand je grandissais à Donetsk, “Juif” était la pire chose que vous pouviez avoir dans vos papiers. C’était comme être né avec une maladie, et de nombreux parents rêvaient de soudoyer des agents pour qu’ils écrivent quoi que ce soit d’autre pour leurs enfants. Aujourd’hui, lorsque les réfugiés se déplacent vers la frontière, la meilleure chose qu’ils puissent avoir sur leur carte d’identité est le mot “Juif”, car le seul pays qui envoie des représentants officiels là-bas pour amener les gens et leur donner la citoyenneté est Israël. Donc, on peut en dire beaucoup à ce sujet, mais encore une fois, si vous voulez comprendre les racines de cette horrible et barbare agression russe, ce n’est pas le point de départ.

OK, commençons ici : Quand je suis né à Donetsk, ça s’appelait alors Stalino. Quand Staline est mort, j’avais 5 ans, et je me souviens que mon père m’avait expliqué que c’était un grand jour pour nous, pour les Juifs, mais de ne le dire à personne. Et puis je me souviens de l’autre grand événement de mon enfance, en 1954, après la mort de Staline, c’était la célébration des 300 ans de l’unification volontaire de la Russie et de l’Ukraine. En 1654, lorsque Bohdan Khmelnytky gagna une guerre, cela rendit l’Ukraine indépendante de la Pologne. Nous avons donc eu une grande célébration de la fraternité des Ukrainiens et des Russes.

Plus tard, quand je suis devenu dissident, j’ai rencontré des nationalistes ukrainiens et j’ai découvert qu’il s’agissait en fait plutôt d’un asservissement russe de l’Ukraine. Mais à ce moment-là, cela n’avait plus la même importance, car en fait, Donetsk était une ville très internationale, elle comptait de nombreuses nations. C’était un centre industriel, donc depuis 100 ans, des gens venaient chercher du travail dans différentes parties de l’empire russe. Il y avait des Ukrainiens et des Russes à Donetsk, bien sûr, mais aussi des Kazakhs et des Arméniens, des Géorgiens et des Tatars. Donc rien de tout cela n’avait vraiment d’importance. Ce qui comptait vraiment, c’était : êtes-vous juif ou non ?

Tout le monde pourrait être d’accord là-dessus.

Les juifs étaient les seuls à être vraiment discriminés. Il y avait des blagues sur chaque nation, mais les vrais préjugés et la discrimination officielle étaient contre les Juifs. Maintenant, j’ai étudié dans une école russe où la deuxième langue était l’ukrainien, et il y avait beaucoup d’écoles ukrainiennes où la deuxième langue était le russe. En tant que Juif, j’ai essayé d’être le meilleur en tout, alors j’ai essayé d’être aussi le meilleur dans la littérature ukrainienne. Et ça, c’est une vraie littérature. L’Ukraine a ses propres chansons, son art, son histoire. C’est la preuve d’un peuple ukrainien que Poutine nie. Il est vrai que pendant de très courtes périodes seulement, les Ukrainiens ont joué un rôle indépendant. Mais la culture était réelle, sans aucun doute.

Quand je suis devenu militant, j’ai déménagé à Moscou à l’âge de 18 ans. Et puis j’ai commencé l’université et je suis devenu militant dans le mouvement sioniste, puis aussi dans le mouvement des droits de l’homme. Et j’ai rencontré des nationalistes ukrainiens dans le Groupe Helsinky de Moscou, en fait le deuxième groupe Helsinki a été créé à Kiev. Et plus tard, en prison, j’ai rencontré de nombreux nationalistes ukrainiens. Et il était clair pour nous alors que nous avions beaucoup d’intérêts mutuels, dans la liberté, l’indépendance et la démocratie.

En 1997, je suis revenu en tant que ministre du commerce d’Israël. Je suis venu à Kiev et j’ai signé le premier accord économique entre l’Ukraine et Israël. Beaucoup d’hommes d’affaires sont venus à mes réunions là-bas, il y avait beaucoup d’espoirs de développement économique. Cela ne s’est pas vraiment bien développé parce que l’économie n’était pas transparente, il y avait beaucoup de corruption, comme vous le savez. Mais c’était et c’est une démocratie.

Maintenant, depuis cinq ans, je suis président du conseil consultatif de Babyn Yar, ce qui ferme un cercle très important dans ma vie. Babyn Yar est pour moi le symbole de l’Holocauste. Ce n’est pas seulement le plus grand charnier de Juifs ; c’est aussi le symbole des efforts de l’Union soviétique pour effacer la mémoire de l’Holocauste, détruire notre identité et lutter contre la nation juive. J’ai donc décidé que c’était un projet extrêmement important que nous devions faire, transformer ce symbole de la destruction de la mémoire de l’Holocauste en le plus grand musée et centre d’étude de l’Holocauste en Europe.

Et pour cette raison, j’ai eu de nombreuses occasions de rencontrer le président Zelensky et son équipe. Et il a toujours été très positif et très intéressé. Et maintenant, il dirige le peuple ukrainien, à la grande surprise de Poutine, en montrant un tel attachement passionné à l’identité nationale ukrainienne et à sa liberté. Le fait qu’ils soient maintenant un exemple pour les gens du monde entier, et que celui qui les dirige et les inspire et l’homme qui est le président le plus important de leur histoire soit ouvertement juif et fier de ses racines juives et de sa connexion à Israël, c’est vraiment quelque chose. Je ne sais pas si je dois l’appeler ironique ou symbolique ou significative. Mais c’est vraiment quelque chose.

Comprenez-vous l’invasion de l’Ukraine comme un différend frontalier, ou comme un chapitre d’une attaque russe ou russo-chinoise plus vaste et plus globale contre l’ordre démocratique ? Quelle fin de partie pensez-vous que Poutine a en tête pour ce conflit ?

Poutine, que j’ai rencontré il y a 15 ou 20 ans, dans les premières années de sa présidence, est une personne très différente de ce qu’il était alors. Il a toujours été bien sûr le même officier du KGB avec la même approche et la même vision du monde, mais à l’époque, il cherchait de toute urgence à être reconnu par les dirigeants du monde – par George W. Bush, par Angela Merkel – et il a essayé très difficile de trouver des moyens de les convaincre qu’il était un nouveau type de dirigeant russe. Je pense que ce qui s’est passé avec lui, c’est qu’après 20 ans ou plus au pouvoir, il a vu tous ces dirigeants – Bushes et Merkels et Obamas et Bidens et Macrons et tous les autres – comme des pions, ils viennent et ils partent, et ils sont échangés, ils sont remplacés. Il est le seul à ne jamais être remplacé.

Il est le seul, vrai, fort leader, et il est la seule vraie figure historique – comme il se voit lui-même – et il a une mission historique. Il a dit pendant de nombreuses années que la plus grande tragédie du XXe siècle a été la destruction de l’Union soviétique. Sa mission est donc de ramener cette superpuissance russe unique. Il ne veut pas ramener l’idéologie communiste, qui ne l’intéresse pas. Poutine se considère comme remplaçant Pierre le Grand, Ekaterina [Catherine la Grande] et Staline. Ce sont trois de ses grands héros, qui ont amené les terres historiques « russes » sous une seule règle.

 


 

Donc, que ce soit la Pologne ou le Kamtchatka, il les voit tous comme un tsar – toutes les terres russes – et il voit leur retour comme sa charge historique. Pour cela, il travaille déjà depuis de nombreuses années. La Biélorussie fait pratiquement partie de la Russie maintenant. Il a essayé la Géorgie en 2008, et il a obtenu l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, qui sont maintenant en fait la Russie. La Tchétchénie aussi, bien sûr, mais avec beaucoup de sang, mais maintenant c’est le sien. Et il est actif tout le temps au Kazakhstan et dans les autres Stans.

Mais bien sûr, la clé ici a toujours été l’Ukraine. Même dans les prisons de nos dissidents, quand nous avons tous vu que l’Union soviétique allait s’effondrer, parce qu’elle était trop faible de l’intérieur, la pièce maîtresse que nous avons vue à l’époque était l’Ukraine. Dans nos rêves, l’Ukraine devenait un pays indépendant, comme la France ou quelque chose comme ça, non seulement à cause de sa grande population, mais parce qu’elle avait le blé, le charbon, la métallurgie, les missiles et tout.

Cela ne s’est pas passé exactement ainsi. À cause de la corruption et d’autres facteurs, l’Ukraine a traversé une période difficile. Mais néanmoins, une Ukraine démocratique est née. Cela a donc été un grand choc pour Poutine, et c’est pourquoi il doit déclarer ouvertement que l’Ukraine n’est pas un État et que l’Ukraine n’est pas une nation, et les traite de néo-nazis, et parle de ramener son « statut historique ».

Comment la Russie imagine-t-elle qu’elle réintégrera l’Ukraine dans un État impérial russe renaissant ?

La Russie n’est pas le pays le plus fort et Poutine n’est pas le leader le plus fort du monde. En fait, la Russie représente aujourd’hui quelque chose comme 3 % de l’économie mondiale et l’OTAN représente quelque chose de plus proche de 50 %. Et ici, il est très important de comprendre la psychologie de Poutine. De mon passage parmi les criminels en prison, je sais très bien que celui qui est le meneur dans la cellule n’est pas celui qui est physiquement le plus fort, mais celui qui est prêt à utiliser son couteau. Tout le monde a un couteau, mais tout le monde n’est pas prêt à l’utiliser. Poutine pense qu’il est prêt à utiliser son couteau et que l’Occident ne l’est pas, que l’Occident ne peut que parler, même s’il est physiquement plus fort.

Je dois vous rappeler que la première étape de ce processus ukrainien a été la Crimée. Cela a commencé après que le président Obama a tracé une ligne rouge en Syrie au sujet des armes chimiques, puis lorsqu’elle a été franchie, il n’a rien fait. C’était un signe terrible. Les résultats immédiats ont été que Poutine a amené ses armées en Syrie et y a établi une base – en fait, il a obtenu les clés de l’espace aérien syrien – puis il est allé en Crimée. Il a vérifié si l’Occident réagirait, et quand ce n’était pas le cas, il a non seulement pris la Crimée, mais il a également lancé ce mouvement séparatiste dans le Donbass, affirmant que tout cela était la Russie historique. C’était donc le début.

Maintenant, il est dans la deuxième étape, et il ressent surtout la faiblesse de l’Amérique. Je pense — je n’en suis pas sûr, mais je pense — que le retrait d’Afghanistan lui a montré qu’il serait très difficile pour ce gouvernement américain de se mobiliser pour une action militaire. Et donc il peut menacer les armes nucléaires. Il dit : « L’Ukraine n’est pas un pays, nous allons la ramener à la Russie, et ceux qui se dresseront sur notre chemin subiront des dégâts qu’ils n’ont jamais connus dans leur histoire. Alors tous ses moyens de dissuasion sont préparés.

Et la réponse américaine est d’annuler l’entraînement de leurs forces nucléaires qui était prévu depuis un an. Le Pentagone l’annule et dit : « C’est parce que nous ne voulons pas être responsables d’avoir mis en danger les États-Unis. Poutine ne pouvait donc pas obtenir un meilleur signe que sa dissuasion fonctionnait. Alors maintenant, il croit vraiment qu’il est le leader le plus fort du monde, non seulement parce qu’il est important, et non seulement parce qu’il n’a pas à s’inquiéter de choses comme ces élections occidentales stupides, mais aussi parce qu’il est prêt à menacer d’une guerre nucléaire et ses ennemis ne le sont pas. Il est prêt à utiliser son couteau.

Avait-il raison ?

Bien sûr, il y a eu quelques surprises pour lui.

Premièrement, il est plutôt isolé du monde réel, alors il s’est convaincu que les Ukrainiens conviennent qu’ils ne sont pas un peuple et qu’ils n’opposeraient donc aucune résistance sérieuse.

Deuxièmement, il avait raison de dire que l’Occident ne serait pas prêt à faire face à sa menace militaire, mais l’Occident est mobilisé par les sanctions. Alors maintenant, les sanctions sont une arme très dangereuse contre lui, et elles auront un effet pendant longtemps. Il comprend donc maintenant qu’il n’a pas beaucoup de temps – mais le temps qu’il a, il doit l’utiliser efficacement, en utilisant la menace de la guerre nucléaire pour envahir, détruire, occuper, et puis si le monde a peur , pour continuer à tester les limites.

Le calme relatif d’Israël face à l’assaut de Poutine est-il une reconnaissance sensée de la réalité de la force militaire russe en Syrie, ou renforce-t-il imprudemment les forces de la dictature et de l’illibéralisme ? Et quel rôle l’accord nucléaire relancé entre l’Amérique et l’Iran, qui est la façon dont la Russie est entrée en Syrie en premier lieu, joue-t-il là-dedans ?

Je peux vous dire ma position, mais malheureusement je suis minoritaire. Dès le premier jour de l’invasion, j’ai dit qu’il ne s’agissait pas simplement d’une lutte historique entre la Russie et l’Ukraine. Ce n’est pas simplement entre un dictateur vicieux et un leader sympathique et démocrate. C’est un effort pour changer tous les principes de base sur lesquels repose le monde libre depuis la Seconde Guerre mondiale. Le monde libre tout entier est en danger, et Israël en fait partie.

Israël ne peut pas survivre simplement en se jouant entre dictateurs. Nous devrions être les premiers à le comprendre. Donc pour nous moralement, et pour le monde publiquement, et pour la survie du monde libre, nous devons être clairement d’un côté. Stratégiquement, il ne faut pas hésiter à en parler très clairement et publiquement.

Les gens ici me disent que je ne comprends pas que l’obligation morale la plus importante d’Israël est la sécurité des citoyens israéliens, et que pour protéger cette sécurité, nous devons avoir la liberté d’opérer en Syrie. Or, sur le plan tactique, il ne fait aucun doute que nous dépendons d’un accord avec Poutine lorsque nous attaquons des bases iraniennes en Syrie. À partir de 2013, il y a eu une telle faiblesse avec l’administration Obama en Syrie, où ils n’allaient pas contester cette nouvelle présence militaire russe, puis en 2015, il y a eu un accord supplémentaire avec l’Iran, en vertu duquel l’Amérique a envoyé des milliards et des milliards de dollars à Téhéran, dont une partie en espèces. Et avec la transformation du Hezbollah en une véritable armée et la construction de nouvelles bases avec l’Iran, la Syrie et le Liban, nous n’avions d’autre choix que d’avoir une entente stratégique avec Poutine.

Nous sommes maintenant confrontés au nouvel accord avec l’Iran dans quelques jours peut-être. Ainsi, le monde libre prend de nombreuses mesures pour retirer des milliards de dollars à Poutine, et en même temps, il s’assure que l’Iran recevra des milliards de dollars – et comme dans le cas d’Obama, il ne sera lié à aucun Iranien l’obligation d’arrêter les activités terroristes dans la région ou d’abandonner leur engagement à détruire l’État d’Israël. Donc, sans aucun doute, une grande partie de cet argent neuf ira à leurs opérations en Syrie. Et Israël devra les détruire. Nous serons donc encore plus dépendants de Poutine.

Je pense que dans le cadre de la lutte du monde libre contre Poutine, il doit aussi aider Israël à lutter contre sa dépendance à son égard en Syrie. Parce qu’en général, les intérêts du peuple juif et les intérêts d’Israël, bien sûr, sont que l’agression de Poutine soit stoppée.

Aujourd’hui, nous voyons que même avec tout l’amour, la compassion et la sympathie que le monde a adressés à Zelensky et aux Ukrainiens, en fait le monde libre a déjà décidé qu’ils seraient les victimes. Il faut donc toujours être capable de se défendre.

Les boycotts et les sanctions contre la Russie, et en particulier contre des Russes individuels, sont-ils un bon moyen d’influer sur la politique russe ? Si oui, pourquoi ne sont-ils pas aussi un bon moyen d’exprimer sa désapprobation des politiques israéliennes que certaines personnes n’aiment pas ?

Cela n’a absolument rien à voir avec le BDS [Boycott, Désinvestissement, Sanctions] d’Israël, et je vais vous expliquer pourquoi. Tout d’abord, le BDS d’Israël a été inventé non pas pour influencer la politique israélienne mais pour contribuer à la destruction d’Israël. Israël ne devrait pas exister, mais nous ne pouvons pas le détruire militairement, nous devons donc le détruire en encourageant le monde entier à le boycotter économiquement. Et deuxièmement, il est basé sur un double standard évident. Ce qui signifie, OK, vous décidez que ceux qui violent les droits de l’homme doivent être boycottés, vous définissez ce qu’est une violation des droits de l’homme, puis vous choisissez de ne pas respecter la définition ou d’appliquer le boycott partout dans le monde – au Xinjiang, etc. – sauf en Israël.

Maintenant, avec la Russie, si le monde était prêt à défier Poutine militairement, comme à envoyer ses avions et ses troupes, il n’y aurait pas besoin de sanctions. Mais parce que le monde libre n’est pas prêt à le faire et que nous cherchons des moyens de faire quelque chose sans avoir à nous battre en Ukraine, l’idée est de faire en sorte que les gens à l’intérieur de la Russie se sentent mal à propos de ce que fait Poutine et de lui faire changer de politique. . C’est donc très différent d’essayer d’isoler Israël pour le détruire ; il essaie simplement de mettre un terme à cette terrible agression. Je préférerais qu’on arrête l’agression en envoyant les avions. Mais je comprends que c’est difficile. Et Poutine ne s’attendait pas à des sanctions aussi sévères. Je pense donc qu’ils sont justifiés.

Quel effet le placement de sanctions personnelles sur la soi-disant liste Navalny des oligarques liés à Poutine, dont Mikhail Fridman et d’autres, aura-t-il sur la vie juive, à la fois en Israël et dans la diaspora ? Ces sanctions contre les individus sont-elles une bonne idée en tant que politique publique ? Sont-ils bons pour les Juifs ?

Certaines de ces personnes font de très bonnes choses pour Israël et le peuple juif, comme Mikhail Fridman, qui donne à la défense des communautés juives partout dans le monde, et apporte non seulement leur fierté d’être juif et leur générosité financière mais aussi de nouvelles idées, comme le prix Genesis et bien sûr le mémorial de Babyn Yar. Mais je dois dire que lorsque les Américains et les Européens décident de sanctions, ces choses ne doivent pas être prises en considération. Les critères devraient être de savoir si leur argent est utilisé pour aider Poutine à lutter contre la démocratie et la liberté et l’opposition, etc., ou si l’argent et les outils de ces personnes peuvent être utilisés pour saper les sanctions.

J’espère très sincèrement que ceux qui sont utiles au peuple juif ne sont pas impliqués là-dedans. Mais c’est bien sûr aux organes compétents en Amérique et en Europe d’en décider. Et je propose de ne pas mélanger ces deux choses.

Nous devrions toujours être très reconnaissants envers ceux qui font de bonnes choses pour Israël. Mais il faut aussi comprendre l’importance de ces sanctions, et j’espère qu’elles seront employées avec de vrais critères et avec de vraies actions, et pas simplement pour contribuer à cette atmosphère de haine de tous ces riches Russes.


 

https://www.tabletmag.com/sections/news/articles/five-questions-for-natan-sharansky

Le Tablet News Desk couvre les actualités, Israël et le Moyen-Orient, la science et les sports.

Natan Sharansky, né Anatoli Borissovitch Chtcharanski, est l’un des plus célèbres opposants soviétiques. Anti-communiste et sioniste, Il est ancien ministre du gouvernement israélien et ancien chef de l’Agence juive. Son dernier ouvrage co-écrit avec Gil Troy: Never Alone: Prion, Politics, and My People a été publié en septembre 2020.

 

 

 

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