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décembre 09, 2025

Informations France: Début décembre 2025 dont PLFSS !

Sommaire:

A) La purge silencieuse de l’armée française : vers une mobilisation guerrière sous l’ère macron ? 

B)  Renaud Dutreil : « Tuer le pacte Dutreil, c’est livrer la France à Wall Street et préparer notre appauvrissement »

C) Vote non définitif du budget de la sécu PLFSS

D) Budget de la sécu : la liste complète de ce qui a été adopté

 


A) La purge silencieuse de l’armée française : vers une mobilisation guerrière sous l’ère macron ? 

Dans les couloirs feutrés du ministère français des Armées, une fuite de documents secrets a jeté une lumière crue sur les nominations stratégiques pour 2026. Révélée le 8 décembre par le quotidien algérien El Khabar,

 


 

cette liste confidentielle, approuvée par le président Emmanuel Macron, désigne une nouvelle génération de généraux pour les postes de commandement suprême.

Au-delà de la routine administrative – comme le minimise l’Élysée –, cette affaire expose une « ingénierie politique » audacieuse :

une purge discrète des officiers réfractaires, au profit de fidèles alignés sur la vision macronienne d’une France atlantiste, pivot OTAN et résolument tournée vers l’Est européen.

Ces choix ne sont pas anodins. Ils dessinent les contours d’une armée réorientée, non plus vers les sables du Sahel, mais vers les plaines ukrainiennes et les frontières russes.

Un mixte troublant d’officiers de terrain et de technocrates, dont les profils trahissent une préparation méticuleuse à un scénario belliqueux : une guerre hybride contre la Russie, où la « frappe en profondeur » et la protection anti-drones deviennent les armes phares.

Cette fuite s’inscrit dans un contexte de vulnérabilités criantes et répétées. Moins d’une semaine plus tôt, le 4 décembre 2025, cinq drones non identifiés survolaient pendant plus d’une heure la base des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de l’Île Longue, sans qu’aucun ne soit abattu malgré les tirs de brouilleurs et les tentatives d’interception des fusiliers marins – un incident qui a révélé publiquement l’impuissance actuelle de la défense anti-drone protégeant le cœur de la dissuasion française.

Ajoutez à cela l’échec stratégique et diplomatique de la présence française au Niger en 2023 : après le coup d’État du 26 juillet, Paris, qui ne disposait plus que d’environ 1.500 soldats sur place (contre 5.100 au pic de Barkhane), s’est révélé incapable de maintenir sa dernière grande base opérationnelle au Sahel. Sous la pression de la junte militaire, la France a dû organiser, dans l’humiliation, le retrait complet de ses troupes et de son matériel avant la fin de l’année – un revers perçu par la quasi-totalité des analystes comme l’acte de décès de son influence militaire dans la région.

Ces deux événements, combinés à la réduction continue des effectifs conventionnels – 77.000 soldats projetables en 2025 contre plus de 200.000 en 1990 –, font mesurer l’urgence ressentie au sommet de l’État : restructurer à marche forcée une armée en déclin pour tenir un rang de « puissance pivot » face à un ennemi désormais désigné à l’Est. C’est dans ce cadre que prennent tout leur sens les nominations révélées par la fuite :

derrière elles se dessine un narratif plus insidieux, celui d’un soft power militarisé destiné à conditionner les esprits – et surtout ceux des jeunes – à un discours belliciste désormais partagé par la France, l’Union européenne et l’OTAN.

Service national universel lancé à l’été 2026, campagnes de recrutement massif, concept d’« armée-nation » : tout concourt à préparer la société française à une mobilisation générale où, faute de moyens conventionnels suffisants, la dissuasion nucléaire est appelée à compenser les carences – au risque, pour le pays et pour le monde, d’une escalade incontrôlable.

Des profils sur mesure : loyauté politique et expertise anti-Russe

Les deux généraux pressentis incarnent cette hybridation entre fidélité au pouvoir et compétences opérationnelles pointues. Pierre-Éric Guillot et Marc Galan ne sont pas de simples promoteurs : leurs parcours, forgés dans les arcanes de l’OTAN et des états-majors parisiens, laissent entrevoir une mission claire – verrouiller la haute hiérarchie pour une confrontation avec Moscou. Âgés de 50 à 60 ans, ils forment une « génération Macron », marquée par des liens étroits avec l’Élysée via des affectations diplomatiques ou atlantistes, comme l’illustrent les analyses récurrentes sur la politisation progressive de l’armée sous ce quinquennat. 

En contrepartie, des officiers et experts aux profils plus « africanistes » semblent exclus, potentiellement jugés trop indépendants après les revers sahéliens, comme le suggère le contexte de purge silencieuse évoqué dans la fuite d’El Khabar.

Un cas emblématique est celui de l’historien Bernard Lugan, considéré comme l’un des plus grands africanistes français pour son expertise inégalée sur les peuples et tribus du continent – fruit de plus de trente années de recherches terrain, dont onze ans d’enseignement et de fouilles archéologiques à l’Université nationale du Rwanda (1972-1983), et d’expertises décennales au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Ayant vécu des décennies en Afrique (y compris au Sahel et en Afrique du Sud), Lugan maîtrise les dynamiques internes des sociétés africaines : migrations millénaires, oppositions ethniques (pasteurs vs. sédentaires), et constantes historiques comme les basses pressions démographiques pré-coloniales transformées par la surpopulation post-indépendance. Longtemps conférencier influent à l’IHEDN (où il formait les officiers à la géostratégie francophone), au Collège Interarmées de Défense (CID) et à Saint-Cyr-Coëtquidan, Lugan exerçait une influence notable sur l’opération Barkhane via ses analyses réalistes des conflits sahéliens. Pourtant, en 2015, son cours à Saint-Cyr est suspendu sur demande du ministère de la Défense, le déclarant persona non grata dans les institutions militaires – une mise à l’écart qui préfigure les tensions actuelles, post-retrait du Niger en 2023, où des voix comme la sienne, prônant un désengagement africain au profit d’une réorientation pragmatique vers les littoraux et l’Afrique du Nord, sont marginalisées au profit d’une armée plus alignée sur l’OTAN, renforçant l’idée d’une « ingénerie politique » pour sécuriser la loyauté.

Les deux généraux : loyauté politique et expertise anti-russe

Pierre-Éric Guillot, général de brigade du génie (promu officier général en juillet 2023), est un officier clé de l’Armée de Terre française, actuellement chargé du « haut encadrement militaire-terre » à la Direction des ressources humaines de l’Armée de Terre (DRHAT) depuis juillet 2025, après avoir exercé des responsabilités en formation et préparation à l’engagement. Dans une interview au Journal du Dimanche en mai 2025, en tant que commandant Terre Europe – responsable du contrôle des unités déployées sur le flanc Est de l’OTAN, de leur préparation logistique et de l’évaluation de la situation –, il défend une « position singulière » de la France au sein de l’Alliance : dotée de la dissuasion nucléaire, l’Armée de Terre se distingue par la « force morale de ses soldats, la qualité de leur équipement et leur niveau d’entraînement » , compensant ainsi les pertes d’expertise africaine au profit d’un recentrage européen face aux supposées menaces russes. Ce plaidoyer pour une « puissance pivot » terrestre – où le nucléaire renforce les capacités OTAN – s’aligne sur la « transformation stratégique » évoquée par la fuite d’El Khabar, qui le désigne comme un acteur central du pivot Afrique-Est, illustrant une loyauté institutionnelle aux réformes macroniennes post-2017 pour verrouiller la haute hiérarchie.

Marc Galan, Général de brigade, commandant la 19e Brigade d’Artillerie depuis le 1er août 2024. 51 ans, né en 1974 à Biarritz, il apporte la patte du terrain avec un parcours forgé dans l’artillerie des troupes de marine. Promu colonel en 2017, il commande le 11e RAMa de 2018 à 2020, avec des engagements en Irak (opération Wagram GTA) et en Sentinelle (Île-de-France). De 2021 à 2024, il sert à l’État-Major des Armées comme officier de cohérence opérationnelle, puis chargé des relations avec le Parlement dans la cellule « anticipation stratégique et orientations ». Nommé général de brigade le 20 juin 2024, il commande depuis le 1er août 2024 la 19e Brigade d’Artillerie, réactivée à La Valbonne (près de Lyon) comme composante française de la brigade d’artillerie multinationale de haute mobilité de l’OTAN (MHB-N). Cette unité hybride, regroupant le 1er RA, le 54e RA, le 61e RA et l’école des drones de Chaumont (3.000 hommes), est dédiée à la « frappe en profondeur » (canons LRU à longue portée, lance-roquettes unitaires), à la protection anti-aérienne et anti-drone (radars Cobra, missiles Mistral, fusils Nerod), et à un commandement interopérable OTAN pour le flanc Est. Malgré des lacunes pointées par un rapport parlementaire de mai 2025 (état-major incomplet à 30/52 personnels, transmissions dispersées), Galan vante dans une interview à Tribune de Lyon du 14 février 2025 une brigade aux « compétences uniques » : un « C2 unique » (command & control) pour accélérer les cycles décisionnels en haute intensité, intégrant techs OTAN contre drones et tirs indirects. Son ascension, alignée sur le pivot OTAN post-retraits sahéliens (où il a servi en Centrafrique et au Mali en 2013), illustre une loyauté aux réformes macroniennes, préparant l’artillerie française à contrer les supposées menaces russes comme les drones Shahed ou missiles hypersoniques.

 


 

Softpower et narratif belliciste : conditionner les jeunes à la guerre froide 2.0

Au-delà des uniformes, cette purge s’inscrit dans une stratégie de « soft power » militarisé. Le service national volontaire, lancé en été 2026, n’est pas qu’un gadget : il vise à « intégrer » 800.000 jeunes, via le concept d’ « armée-nation » .

Des campagnes SIRPA diffusent un narratif unifié : la Russie comme menace existentielle, l’OTAN comme bouclier européen.

L’UE y souscrit – voir le Pacte de Sécurité 2025, alignant budgets sur les standards atlantistes. Pour les jeunes, c’est une forme de conditionnement idéologique assumé : stages en réalité virtuelle simulant des scénarios d’invasion russe, interventions de soldats ukrainiens présentés comme des « héros » , et critères de recrutement qui valorisent explicitement le « sens du devoir patriotique » dans les entretiens et les tests de sélection. Les associations professionnelles militaires (comme l’UNSA Défense), relayées par Mediapart en novembre 2025, y voient une « dilution » des compétences professionnelles de l’armée, au risque de tensions internes larvées – semblables à la lettre ouverte de 2021 signée par plus de 1.000 militaires, qui dénonçaient le « wokisme » et le « délitement » de la France comme une menace de guerre civile.

Ce narratif belliciste masque des carences : 77.000 soldats actifs, matériel usé (seulement 15.000 volontaires/an atteints). Guillot le dit crûment : le nucléaire comme « pivot » , remplaçant l’absence de masse conventionnelle. Budget 2026 : 2,1 % PIB, insuffisant pour ambitions globales. Des analystes comme ceux d’Al Jazeera (février 2025) relient cela à la « fragilité post-Niger » : une armée inadaptée aux missions extérieures asymétriques, mais gonflée budgétairement pour le front Est de l’OTAN.

Le nucléaire comme joker : une chaîne de commandement fragile, un risque mondial

Face au manque d’effectifs et de matériel, la dissuasion nucléaire – 290 ogives – devient le rempart ultime. La chaîne de commandement nucléaire française est l’une des plus centralisées au monde. L’ordre d’emploi de l’arme nucléaire ne peut émaner que du seul président de la République, qui décide en dernier ressort, sans qu’aucun contre-pouvoir parlementaire ou gouvernemental ne puisse juridiquement s’y opposer.

Concrètement : 

  • Le président active la décision depuis le poste de commandement « Jupiter » (PC souterrain sous l’Élysée) ou, en déplacement, grâce à la célèbre « sacoche nucléaire » portée en permanence par un officier d’ordonnance. Cette mallette contient les codes d’authentification et le « collier » (dispositif de déverrouillage) permettant de déclencher les forces de dissuasion.
  • Deux chaînes parallèles et indépendantes sont ensuite actionnées : 
    •  la chaîne de mise en œuvre (ministre des Armées → CEMA → commandements stratégiques : Forces aériennes stratégiques et Force océanique stratégique) ; 
    •  la chaîne de sécurité des armes (contrôle technique et physique des têtes nucléaires, assurée par le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives – CEA).
  • En cas de vacance ou d’empêchement du président, les codes et l’autorité sont transmis immédiatement au Premier ministre (intérim constitutionnel), mais la doctrine reste inchangée : un seul décideur.

C’est ce pouvoir solitaire et absolu que les analystes qualifient depuis De Gaulle de « monarchie nucléaire » française.

Le vrai danger tient à cette centralisation extrême : en France, aucun contre-pouvoir ne peut bloquer une décision nucléaire du président.

Ni le Parlement, ni le gouvernement, ni même le ministre des Armées ne disposent d’un droit de veto légal. La Fondation pour la Recherche Stratégique le rappelle depuis des décennies : l’emploi de l’arme nucléaire est une prérogative exclusivement présidentielle, sans vote préalable ni contrôle a posteriori requis.

Aujourd’hui, le chef de l’État est régulièrement accusé de choisir les plus hauts gradés en fonction de leur loyauté politique plutôt que de leur seul mérite opérationnel. Dans ce contexte, le fait qu’un seul homme – entouré d’un état-major qu’il a lui-même nommé – détienne la clé de l’arme nucléaire prend une gravité particulière. Un ordre impulsif, donné dans l’urgence d’une crise à l’Est, pourrait déclencher une riposte russe massive et immédiate. L’équilibre de la dissuasion mutuelle assurée (MAD) repose alors sur la seule rationalité d’un seul homme.

Pour les Français, l’angoisse est double : 

À l’échelle mondiale, une « monarchie nucléaire » française alignée sur l’OTAN, pilotée par un seul décideur et un état-major choisi pour sa fidélité, introduit une variable d’incertitude supplémentaire dans un équilibre déjà fragile. 

Et cette incertitude s’amplifie avec les soupçons récurrents, de plus en plus insistants en 2025, sur l’état de santé mentale du président Emmanuel Macron. Des médias comme France-Soir ont sommé l’Élysée de publier un bulletin de santé actualisé, évoquant des « révélations embarrassantes » sur son épuisement profond – un « isolement » et une « crise démocratique » qui, selon eux, interrogent sa capacité à gouverner dans un contexte de tensions géopolitiques explosives. Sur X (anciennement Twitter), des figures comme François Asselineau s’interroge sur les « problèmes psychiatriques » de Macron en raison de « délires » perçus dans sa politique étrangère, tandis que Maria Zakharova (porte-parole du Kremlin, mai 2025) le décrit comme un homme « aux troubles psychologiques graves », incapable de raisonnement structuré. Le Rassemblement National, via Jordan Bardella, parle d’une « dérive schizophrénique inquiétante » au regard de sa fonction, alimentant un discours stigmatisant qui divise mais gagne en écho au fil des crises.

Ces rumeurs omniprésentes, amplifiées par l’opacité de l’Élysée (aucun bulletin de santé publié depuis 2022, malgré des promesses de « transparence médicale »), ne sont pas anodines.

Elles soulignent un risque systémique : un dirigeant dont la santé mentale est publiquement mise en doute, entouré d’une cour d’adjoints triés pour leur obéissance aveugle, pourrait – dans un moment de stress extrême – initier une escalade incontrôlable.

Un faux pas, une interprétation erronée d’un signal (comme un drone russe mal identifié), et l’effet boule de neige s’enclenche : avertissement nucléaire, riposte proportionnée, puis surenchère mutuelle menant à l’anéantissement mondial. La fin de l’humanité, déclenchée par l’impulsion d’un seul homme affaibli, isolé et sans garde-fous – c’est ce scénario mortifère que cette centralisation rend non seulement possible, mais probable en cas de défaillance personnelle. L’histoire nous l’a appris : les puissances absolues, quand elles reposent sur un individu fragile, mènent souvent à la catastrophe.

 


 

Similitudes inquiétantes : une « nuit des longs couteaux » à la française ?

Toute proportion gardée, cette purge évoque la Nuit des Longs Couteaux (30 juin 1934). Hitler, pour consolider son pouvoir, élimine la SA de Röhm – paramilitaires incontrôlables – au profit de la SS loyale d’Himmler. Exécutions sommaires (85 morts officiels), liquidation des « hostiles » (conservateurs, militaires réticents). À Paris, pas de sang : une « purge silencieuse« , via non-renouvellements ou placardisation.

Hitler, pour légitimer sa purge, s’était appuyé sur la Wehrmacht en promettant de la protéger contre la menace soviétique. Macron, lui, s’appuie sur l’OTAN et l’UE pour justifier l’exclusion des officiers dissidents, en les présentant comme déconnectés de la « menace russe » . Similitude troublante : dans les deux cas, une peur externe sert à imposer une loyauté interne absolue. 

 


 

Une France au bord du précipice guerrier ?

Cette fuite n’est pas un simple scandale ponctuel. Elle révèle une dérive profonde : l’armée française se politise de plus en plus. On y mélange désormais les officiers de terrain (ceux qui savent faire la guerre) et les technocrates (ceux qui gèrent les budgets, les concepts et la communication). Et tout ce mélange est orienté vers un seul objectif : préparer un affrontement avec la Russie, en misant sur des capacités de frappes à longue portée et de défense anti-drones.
Au-delà des uniformes, on conditionne la jeunesse à un discours belliciste porté par l’OTAN et l’Union européenne.
Le nucléaire, lui, sert de pansement à des faiblesses structurelles béantes : effectifs en chute libre, matériel usé, bases vulnérables. Ce pouvoir ultime repose sur une chaîne de commandement réduite à un seul homme, sans véritable contre-pouvoir – un risque d’escalade fatale si la décision est impulsive

Et derrière tout ça, une purge silencieuse : pas de sang, mais des officiers écartés, mis à la retraite ou placés sur la touche parce qu’ils sont jugés trop indépendants. 

Cela rappelle les méthodes par lesquelles les régimes autoritaires éliminent les voix dissidentes pour imposer une loyauté absolue.

https://multipol360.com/la-purge-silencieuse-de-larmee-francaise-vers-une-mobilisation-guerriere-sous-lere-macron/ 

 


 

B)  Renaud Dutreil : « Tuer le pacte Dutreil, c’est livrer la France à Wall Street et préparer notre appauvrissement »

Il y a des entretiens qui claquent comme des gifles. Celui que Renaud Dutreil a accordé il y a quelques jours à la chaîne « Bercoff sur le vif » en fait partie. L’ancien ministre, entrepreneur, membre du Conseil d’État et surtout l’un des rares hommes politiques français à avoir réellement dirigé des entreprises de l’autre côté de l’Atlantique, parle sans filtre. Et ce qu’il dit est terrifiant de lucidité.

Le capitalisme familial, cette exception européenne que la France veut suicider

En Europe, deux tiers des ETI (entreprises de taille intermédiaire, l’ossature réelle de l’économie) sont familiales ou ont une famille comme actionnaire de référence. En Allemagne, en Italie, en Suède, la transmission intrafamiliale dépasse 60 à 80 %. En France ? À peine 20 %. Pourquoi ? Parce qu’ici,

transmettre son entreprise à ses enfants est vécu comme un fardeau plus que comme un cadeau. Et l’État, avec sa fiscalité confiscatoire, transforme ce qui devrait être une fierté nationale en calvaire administratif et financier.

C’est précisément pour inverser cette tendance mortifère qu’a été créé en 2003 le « pacte Dutreil » : une exonération de 75 % des droits de mutation lors de la transmission familiale.

Résultat ? Des milliers d’entreprises enracinées dans nos territoires, des emplois stables, des stratégies de long terme, moins de dividendes versés à des fonds étrangers, plus de valeur conservée en France.

Avec Renaud Dutreil Homme politique et entrepreneur français, Secrétaire d'État puis Ministre de 2002 à 2007 (ancien ministre des PME et ancien ministre de la Réforme de l’Etat) Ancien député de l’Aisne et de la Marne

 

La rage égalitariste veut arracher les ailes de la poule aux œufs d’or

Aujourd’hui, ce pacte est dans le viseur. La Cour des comptes, devenue un organe idéologique de gauche, hurle au « coût » : 5,5 milliards d’euros par an. On cherche désespérément des recettes pour boucher le tonneau sans fond de la dépense publique (57 % du PIB, record mondial). Et comme toujours, on tape sur ceux qui créent la richesse plutôt que sur ceux qui la dépensent.

Renaud Dutreil est implacable : « Quand on arrache une aile à la poule aux œufs d’or, on la tue. » Tuer le pacte Dutreil, c’est pousser les familles à vendre leurs entreprises à des fonds étrangers. C’est exactement ce qui est arrivé à UPSA, à Pechiney, à Club Med, à des centaines d’autres joyaux français : vendus parce que les héritiers n’avaient pas les moyens de payer l’impôt confiscatoire

Résultat ? 52 % des dividendes et plus-values du capital-investissement français partent aujourd’hui à l’étranger.

Les idiots utiles de Wall Street

Le plus glaçant, c’est que ceux qui mènent l’assaut ne sont même pas payés par la finance anglo-saxonne : ils le font gratuitement. Une partie de la gauche, du centre, et même certains pseudo-souverainistes, répètent la vieille antienne « taxons les riches » sans comprendre qu’ils font le lit des BlackRockKKR et autres fonds de pension qui n’attendent que ça : racheter à bas prix nos ETI pour les presser comme des citrons pendant cinq ans avant de les délocaliser ou de les revendre en morceaux.

Comme le dit Dutreil avec une cruelle ironie : « J’ai expliqué 25 fois à une journaliste connue que le pacte Dutreil protégeait les entreprises françaises. Elle n’en a rien retenu, parce que ça gênait sa thèse : taper sur les riches, pas défendre l’économie française. »

Une classe politique déconnectée, une haute fonction publique idéologue

La Cour des comptes ? « Très proche du Parti socialiste », tranche Dutreil. Un rapport prétend qu’on ne taxe pas assez les riches… dans le pays qui taxe le plus les patrimoines au monde. Cherchez l’erreur. 

L’Éducation nationale ? Elle enseigne encore que la Chine et l’Inde sont des pays du tiers-monde et que la France est riche (manuel de 2007). 

L’État ? Devenu une « marâtre prédatrice » qui inonde tout, ne remplit plus ses missions régaliennes (savoir, santé, sécurité) et veut tout régenter.

Le diagnostic final : nous allons vers un « tiers-monde inversé »

Les mots sont lourds, mais justes : 

« On est en train de fabriquer tranquillement un nouveau tiers-monde dans lequel la France serait pauvre et la Chine très riche. » 

« Livrer nos entreprises à la finance mondiale, c’est une forme de trahison. »

La seule solution : rupture immédiate

Renaud Dutreil ne mâche pas ses mots sur la sortie de crise : 

  • Dissolution, démission du gouvernement, élection présidentielle anticipée.
  • Refus de perdre encore 18 mois pendant que les autres nations investissent massivement dans leur avenir.
  • Retour de l’État dans son lit : moins de 50 % de dépense publique, recentrage sur ses trois missions régaliennes.
  • Défense acharnée du capitalisme familial, seul rempart contre la dépossession nationale.

Écouter Renaud Dutreil, c’est comprendre que la question n’est plus gauche contre droite, mais France contre dépossession. 
Ce n’est plus une question économique. C’est une question de survie nationale.

Ceux qui, aujourd’hui, veulent tuer le pacte Dutreil ne sont pas seulement des idéologues aveugles. Ce sont, consciemment ou non, les liquidateurs de la France qui travaille, qui transmet, qui reste. Et l’Histoire, impitoyable, saura leur rappeler leur nom.

https://multipol360.com/renaud-dutreil-tuer-le-pacte-dutreil-cest-livrer-la-france-a-wall-street-et-preparer-notre-appauvrissement/

 


C) Vote non définitif du budget de la sécu PLFSS

Il y a deux perdants ce soir, après le vote positif sur le budget de la sécu : LFI qui n’a pas réussi à empêcher les écologistes de largement s’abstenir et de suivre de facto le Ps dans une logique de compromis .
Et Bruno Retailleau qui avait demandé de voter contre, suivi seulement par 3 députés LR pendant que la majorité des LR s’abstenait et 18 votaient même pour.
« L’union des droites » est donc toujours loin d’être faite et l’hégémonie de LFI sur la gauche est beaucoup écornée.
Ca ne change pas les tendances de fond dans l’électorat , mais ce vote aurait pu être un moment d’accélération de la crise politique et d’une recomposition de la politique française dans la radicalité.
On n’y est pas encore

Philippe Guibert

 


 

D) Budget de la sécu : la liste complète de ce qui a été adopté

L'Assemblée Nationale vient d'adopter à une courte majorité (247 voix pour, 234 contre, et 93 abstentions) le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026. Nous en listons ici les mesures exhaustives qui vont changer votre vie quotidienne. 

On notera qu'il reste à Sébastien Lecornu à faire adopter la loi de finances, c'est-à-dire le budget de l'Etat. Nous resterons mobilisés, bien entendu, pour vous rendre intelligibles ces procédures opaques et confuses.  

Liste des mesures de recettes (partie I)

La partie recettes du PLFSS 2026 marque une rupture avec la politique de l'offre et de baisse des prélèvements obligatoires menée lors des législatures précédentes. Sous la pression du déficit et des amendements parlementaires, le texte final intègre une série de hausses de prélèvements ciblées, dessinant une nouvelle carte fiscale sociale.

1. La refonte des allègements de cotisations patronales

C'est l'une des mesures les plus techniques et structurelles du texte. Face à la critique sur l'inefficacité des "aides aux entreprises" et leur coût exorbitant (plus de 75 milliards d'euros), l'Assemblée a validé une réforme paramétrique des allègements généraux (ex-réduction Fillon).

●       Le mécanisme de "désmicardisation" : le système antérieur concentrait les allègements massifs au niveau du SMIC, créant une "trappe à bas salaires" (désincitation à augmenter les salaires juste au-dessus du SMIC).

●       La nouvelle formule (2026) : le texte adopté modifie la formule de calcul du coefficient de réduction. Selon les détails techniques validés :

○       La réduction s'étend désormais jusqu'à 3 SMIC (contre 1,6 SMIC pour certaines réductions spécifiques précédentes ou des bornes différentes selon les dispositifs).

○       La formule intègre un paramètre de dégressivité plus lisse pour encourager la progression salariale.

○       Impact : cette mesure vise à redonner des marges de manœuvre budgétaires (rendement attendu de plusieurs milliards d'euros par moindre dépense fiscale) tout en incitant à la hausse des salaires moyens.

2. Fiscalité du capital et des hauts revenus

Le dogme de la stabilité fiscale sur le capital a été entamé lors de cette lecture, fruit d'un compromis entre l'aile gauche de la macronie et le Parti Socialiste.

●       Hausse "allégée" de la CSG sur le capital :

○       Dispositif : une augmentation des prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine et de placement.

○       Compromis : initialement, des amendements visaient une hausse massive. Le texte final retient une hausse plus modérée (le taux global passerait de 17,2% à un taux supérieur, potentiellement 18,6% ou via une surtaxe spécifique selon les derniers arbitrages de séance), mais avec des exclusions notables.

○       Exclusions : les revenus fonciers des petits propriétaires, les Plans Épargne Logement (PEL) et l'Assurance-vie (sous certains seuils) ont été exclus de l'assiette pour ne pas pénaliser l'épargne populaire.

●       Contribution Différentielle sur les Hauts Revenus (CDHR) :

○       Bien que discutée en PLF, son impact est pris en compte dans l'équilibre global. Elle vise à assurer que les ménages aux très hauts revenus (250 000 € pour un célibataire, 500 000 € pour un couple) s'acquittent d'un taux moyen d'imposition minimal de 20%. Le PLFSS intègre les recettes sociales afférentes.

3. Fiscalité comportementale : le tournant santé publique

Le PLFSS 2026 se distingue par une agressivité accrue sur la fiscalité dite "comportementale" ou "vices", justifiée par des impératifs de santé publique.

3.1. La "taxe soda" (boissons sucrées)

L'Assemblée nationale a validé un durcissement drastique de la fiscalité sur les boissons sucrées.

●       Multiplication par trois : pour les boissons contenant les taux de sucre les plus élevés, le montant de la taxe est triplé. Concrètement, sur une bouteille de 1L de soda standard, la taxe passe d'environ 15 centimes à 35-45 centimes.

●       Objectif : contraindre les industriels à la reformulation (baisse du taux de sucre) sous peine de perdre en compétitivité prix.

3.2. Le cas du vapotage : suppression de la taxe

C'est un revirement majeur par rapport au projet initial du gouvernement.

●       Projet initial : création d'une accise sur les e-liquides (avec ou sans nicotine) de l'ordre de 0,15 €/ml.

●       Adoption finale : face à la mobilisation des professionnels de santé (addictologues) et de la filière, l'Assemblée nationale a validé la position du Sénat consistant à supprimer la taxe ou à fixer son taux à 0 € pour 2026.

●       Explication : les parlementaires ont considéré que taxer un produit de réduction des risques (95% moins nocif que le tabac) enverrait un signal sanitaire contradictoire et freinerait le sevrage tabagique. Les e-liquides sans nicotine et le CBD sont explicitement exclus de toute taxation.

3.3. Tabac

●       Indexation : le prix du tabac continue sa trajectoire de hausse via une indexation sur l'inflation, garantissant le maintien des recettes fiscales malgré la baisse des volumes de vente.

2.4. Contribution exceptionnelle des organismes complémentaires (mutuelles)

Pour financer le dérapage des dépenses de santé (ONDAM), une nouvelle ressource a été créée.

●       La mesure : une "contribution exceptionnelle" demandée aux Organismes Complémentaires d'Assurance Maladie (OCAM).

●       Rendement : estimé entre 1 et 1,1 milliard d'euros.

●       Impact consommateur : bien que les députés aient voté des amendements interdisant la répercussion de cette taxe sur les cotisations des assurés, les acteurs du secteur (Mutualité Française) ont averti que cette mesure entraînerait mécaniquement une hausse des tarifs en 2026, l'équilibre technique des contrats étant contraint.

2.5. Autres mesures significatives de recettes

●       Franchises médicales (le "non-doublement") : c'est une mesure en creux. Le gouvernement s'est engagé formellement à ne pas augmenter les franchises médicales (reste à charge sur les médicaments, actes paramédicaux), renonçant au projet de doublement (de 0,50€ à 1€ par boîte) qui devait rapporter 2,3 milliards d'euros. Ce gel constitue un manque à gagner qu'il a fallu compenser par ailleurs (taxe mutuelles).

●       Exonérations heures supplémentaires : extension de la déduction forfaitaire de cotisations patronales sur les heures supplémentaires aux entreprises de plus de 250 salariés (auparavant réservée aux TPE/PME). C'est une mesure de soutien au pouvoir d'achat et à la flexibilité du travail.

●       Apprentis : maintien de l'exonération des cotisations salariales pour les apprentis, annulant la suppression prévue pour les nouveaux contrats. L'Assemblée a sanctuarisé ce dispositif pour préserver la dynamique de l'apprentissage.

●       Management packages : adoption d'un cadre fiscal et social clarifié pour les gains issus des instruments d'intéressement des dirigeants (management packages), visant à sécuriser ces pratiques tout en assurant leur juste contribution.

Analyse des mesures de dépenses (partie II)

La partie dépenses est celle qui porte la charge politique la plus explosive. L'Assemblée nationale a profondément réécrit la copie gouvernementale, imposant des choix sociaux forts qui remettent en cause la trajectoire de redressement budgétaire.

1. La suspension de la réforme des retraites : le séisme politique

C'est la mesure phare, symbolique et politique, de ce PLFSS 2026. L'article (45 ou 45 bis selon les versions) adopté par l'Assemblée nationale prévoit la suspension de l'application de la réforme des retraites de 2023.

https://www.lecourrierdesstrateges.fr/budget-de-la-secu-la-liste-complete-de-ce-qui-a-ete-adopte/

 

 

novembre 28, 2025

Nouvelles de France/UE Fin Nov.25

Sommaire :

A) - Pièces Jaunes : des dons aux enfants hospitalisés détournés vers une association amie de Brigitte Macron ? 

B) - Le retour fantasmé du service militaire : une manœuvre idéologique au service d’une Europe en marche vers le chaos

C) - Ukraine : pas de paix sans confiance !

D) - Robert Fico : « Sur les 177 milliards distribués à Kiev : combien ont atterri dans des poches privées ? »

E) - La justice française n’est plus rendue au nom du peuple

 


 

A) - Pièces Jaunes : des dons aux enfants hospitalisés détournés vers une association amie de Brigitte Macron ?  

Le Canard enchaîné du 26 novembre 2025 a révélé qu’environ 2 millions d’euros issus de l’opération Pièces Jaunes ont été versés entre 2022 et 2025 à l’association e-Enfance (reconnue d’utilité publique…), qui gère le numéro d’écoute 3018 contre le cyberharcèlement des mineurs. Cette association est dirigée par Justine Atlan, présentée dans l’article comme une proche de Brigitte Macron et trésorière du think tank Renaissance Numérique.

Le problème soulevé par le journal satirique est simple : les statuts et le règlement de la Fondation des Hôpitaux – fondation reconnue d’utilité publique, régie par la loi n° 87-571 du 23 juillet 1987 sur le mécénat, et plus spécifiquement par les articles L. 6141-7-3 et suivants du Code de la santé publique, section sur les fondations hospitalières) – qui organise les Pièces Jaunes, limitent strictement l’usage des dons à l’amélioration du quotidien des enfants et adolescents hospitalisés. Sont expressément exclus le financement de salaires permanents, les frais de fonctionnement (loyers, etc.) ou les formations qui ne sont pas directement liées à un projet hospitalier.

Or, selon les documents cités par Le Canard enchaîné, les fonds ont notamment servi à :

  • Recruter huit écoutants supplémentaires (salaires permanents) ;
  • Financer le déménagement d’e-Enfance dans de nouveaux locaux près de la Bourse, inaugurés par Brigitte Macron en février 2023 ;
  • Subventionner une formation qui, initialement devait concerner 1.200 personnes, mais n’en a finalement touché que 159, en visioconférence (format non prévu par l’appel à projets).

Par ailleurs, alors que le nombre d’appels au 3018 a fortement augmenté, le taux de réponse serait passé de 80 % à 30 %, ce qui interroge sur l’efficacité réelle de cette injection massive de fonds.

La Fondation des Hôpitaux, par la voix de sa directrice générale Marion Cinalli, se défend en expliquant que la protection des mineurs en ligne entre dans le champ de la vulnérabilité des enfants, et que le soutien à e-Enfance est donc cohérent avec sa mission élargie en faveur des enfants et adolescents fragilisés.

 

Le cabinet de Brigitte Macron n’a pas souhaité commenter.

Or, ce « cabinet » n’a aucune existence juridique : en France, la Première dame n’a aucun statut officiel reconnu par la loi ni par la Constitution. Les quatre collaborateurs qui l’assistent (deux conseillers et deux secrétaires) sont simplement détachés du cabinet présidentiel et rémunérés sur le budget de l’Élysée (environ 310.000 € par an selon les derniers rapports de la Cour des comptes). Cette absence de cadre légal, déjà critiquée depuis 2017, rend d’autant plus sensible le silence de cette équipe informelle face à une polémique touchant directement à l’une des causes emblématiques portées par Brigitte Macron.
 

 

Cette affaire pose, au-delà du cas particulier, une question de confiance : quand une opération caritative aussi populaire que les Pièces Jaunes (près de 20 millions d’euros collectés chaque année grâce à la générosité des Français) finance des projets qui s’éloignent sensiblement de l’objectif initial, communiqué très clairement aux donateurs, cela mérite explication et transparence.

Pour l’instant, aucune enquête officielle n’a été annoncée, mais le sujet risque de peser sur la prochaine campagne des Pièces Jaunes, prévue en janvier 2026. Les Français, qui donnent souvent quelques euros avec le cœur, sont en droit d’attendre que chaque centime aille bien là où on le leur a promis : auprès des enfants malades et de leurs familles dans les hôpitaux.

https://multipol360.com/pieces-jaunes-des-dons-aux-enfants-hospitalises-detournes-vers-une-association-amie-de-brigitte-macron/


 

B) - Le retour fantasmé du service militaire : une manœuvre idéologique au service d’une Europe en marche vers le chaos 

Le 27 novembre 2025, depuis la base militaire de Varces-Allières-et-Risset en Isère, Emmanuel Macron a prononcé un discours solennel devant les soldats de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne. Devant un pupitre orné des drapeaux tricolore et européen, le président de la République a annoncé la création d’un « nouveau service national » de dix mois, « purement militaire » et volontaire, destiné à remplacer le Service National Universel (SNU) jugé inefficace. Ce dispositif, lancé progressivement dès l’été 2026 avec 3.000 volontaires et visant 50.000 par an d’ici 2035, est présenté comme une réponse aux « menaces croissantes » – un euphémisme pour désigner la Russie, la Chine et d’autres adversaires fantasmés.

Rémunéré à hauteur de 800 euros par mois, ce service cible principalement les jeunes de 18-19 ans, avec une formation initiale d’un mois suivie de neuf mois en unité opérationnelle sur le territoire national.

 


À première vue, cette mesure pourrait sembler pragmatique : renforcer les effectifs de l’armée française, qui compte aujourd’hui environ 200.000 actifs et 47.000 réservistes, face à un monde instable. Mais creusons un peu. Ce projet n’est rien d’autre qu’une opération purement idéologique, démagogique et opportuniste, qui dénature la fonction originelle d’un service militaire pour la subordonner à des ambitions géopolitiques délétères. Macron, qui n’a lui-même jamais porté l’uniforme – une absence qu’il compense par une rhétorique guerrière effrénée –, transforme un outil de cohésion nationale en machine de propagande au service d’une armée européenne chimérique et d’un sentiment d’insécurité artificiellement entretenu.

Pire, il s’agit d’une pré-mobilisation déguisée, un piège tendu à une jeunesse désemparée, qui coûtera cher à la Nation pour un rendement nul, tout en préparant le terrain à une conflagration européenne dont les Français ne veulent absolument pas.

Une idéologie au cœur d’un projet sans âme

L’ « esprit de défense » , ce concept historique et fondamental de la République française, est le premier sacrifié sur l’autel des ambitions macroniennes. Né des leçons de 1870 et forgé dans les tranchées de 1914-1918, cet esprit n’est pas une simple gymnastique militaire, mais une manifestation collective de la cohésion nationale face aux menaces polymorphes. Comme l’explique le ministère de l’Éducation nationale dans ses programmes, il repose sur une éducation civique dès l’école, intégrant la culture humaniste, les compétences sociales et l’autonomie citoyenne pour former des individus responsables, unis par un patriotisme ouvert qui défend des valeurs universelles au-delà des frontières. 

Historiquement, il s’agit de cette « force morale » qui, selon le général de Gaulle, unit l’Armée à la Nation, transcendant le strict domaine militaire pour englober la résilience sociale, économique et culturelle.

L’Institut Montaigne, dans une note récente, insiste sur son rôle essentiel : avant les armes et la dissuasion nucléaire, la première ligne de défense reste celle des citoyens et des entreprises prêts à un effort collectif, ancré dans un socle culturel partagé.

Or, le service annoncé par Macron ignore superbement cet esprit. Au lieu de promouvoir une éducation transversale à la citoyenneté – via les trinômes académiques ou les formations de l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale) –, il se réduit à une formation technique aux armes et à la discipline, limitée au territoire métropolitain et ultramarin. Pas de place pour la mémoire des conflits, la compréhension géopolitique ou le débat sur les valeurs républicaines. C’est une vision utilitariste, où la jeunesse est canalisée vers des besoins opérationnels immédiats, sans éveiller une conscience collective. Comme le soulignait un historien dans une conférence récente, l’esprit de défense passe par le « rassemblement des énergies » et la « préservation des valeurs » qui unissent la communauté nationale, non par une militarisation sélective qui divise plus qu’elle n’unit.


Cette dénaturation idéologique sert avant tout à justifier une dérive atlantiste et européenne.

Macron, fidèle à sa vision d’une « souveraineté européenne » , utilise ce service pour ancrer la France dans une Union qui, sous l’impulsion de figures comme Ursula von der Leyen, se militarise à marche forcée. La présidente de la Commission, lors de sa tournée des pays baltes et frontaliers de la Russie en août-septembre 2025, a visité des usines d’armement en Lettonie et en Bulgarie, inspecté des frontières fortifiées en Pologne et en Lituanie, et rencontré des troupes OTAN en Roumanie, incluant 2.000 soldats français. Elle y a qualifié Vladimir Poutine de « prédateur » et appelé à un « sentiment d’urgence » pour déployer des dizaines de milliers de soldats européens en Ukraine, avec des systèmes de commandement et de renseignement intégrés. Ce n’est pas de la diplomatie ; c’est un appel à l’escalade, aligné sur les discours des chefs d’état-major français successifs, qui entretiennent un narratif alarmiste sur une Russie expansionniste.


Démagogie et opportunisme : un écran de fumée pour les échecs intérieurs

Démagogique jusqu’à l’os, ce service flatte une jeunesse en quête de sens tout en masquant les carences flagrantes du pouvoir. Macron y voit une « soif d’engagement » chez les jeunes, prêts à « se lever pour la patrie » dans un « monde incertain« . Belle phrase, mais creuse. Le SNU, lancé en 2019 pour 600 millions d’euros annuels, n’a attiré que 20-30 % des appelés, critiqué pour son manque de mixité sociale et son format hybride civil-militaire. Au lieu d’en tirer les leçons – investir dans l’éducation, l’emploi ou la transition écologique –, le président opte pour un retour aux sources militaires, opportuniste callé pile avant les débats budgétaires de 2026. Avec un coût estimé à plus de 2 milliards d’euros d’ici 2035, financé par un budget défense en hausse de 40 % depuis 2017, cette mesure détourne des fonds qui pourraient pallier les urgences sociales : précarité juvénile (25 % de chômage chez les moins de 25 ans), explosion des loyers, effondrement du système hospitalier.

Opportuniste, oui, car elle surfe sur la peur. Les déclarations délirantes des chefs d’état-major des armées (CEMA) successifs – du général Thierry Burkhard en juillet 2025, alertant sur les « menaces périphériques » de la Russie, l’Iran et la Chine, à Fabien Mandon en novembre, appelant à « accepter de perdre ses enfants » pour restaurer une « force d’âme » face à un choc russe en 2030 – instillent un sentiment d’insécurité permanent. Ces propos, tenus devant les maires de France ou les commissions parlementaires, ne sont pas des analyses neutres :


ils préparent les esprits à des sacrifices humains et économiques, tout en justifiant des hausses d’impôts et des coupes ailleurs.

Fabien Mandon, ancien chef de cabinet militaire de Macron, n’hésite pas à évoquer une Russie « convaincue que les Européens sont faibles » , préparant une « confrontation » avec l’OTAN. Résultat ? Une population divisée, où 78 % des Français s’opposent à un engagement direct en Ukraine (sondage Ipsos, février 2025), mais où la rhétorique officielle impose un fatalisme guerrier.

Cette démagogie séduit deux profils distincts, tous deux promis à la déception. D’abord, les jeunes patriotes en mal d’aventures, attirés par l’uniforme et l’adrénaline, mais peu qualifiés pour les rigueurs d’une unité opérationnelle. Ensuite, les oisifs en année sabbatique, voyant dans ces 800 euros mensuels une bouffée d’air financier pour rompre la monotonie. Rémunération minimale (inférieure au SMIC pour un travail physique intense), hébergement spartiate, discipline inflexible : la réalité frappera vite. Des abandons massifs sont prévisibles, comme lors du SNU où 40 % des participants ont fui les contraintes. Le coût pour la Nation ? Pharaonique pour un résultat limité : 50.000 recrues en 2035 ne combleront pas les 10.000 postes vacants actuels de l’armée, et créeront un vivier hétérogène de « mobilisables prioritaires » :

 

une chair à canon légale en cas de « crise majeure » , comme l’autorise la clause parlementaire évoquée par Macron.

Coût service militaire

Ce tableau, basé sur les échecs passés du SNU et les analyses de réservistes, illustre l’inefficacité flagrante. Au lieu d’un véritable esprit de défense, on fabrique une génération frustrée, exposée à des risques inutiles.

Une pré-mobilisation déguisée : le piège du gouvernement

Derrière le volontariat affiché, ce service est une pré-mobilisation camouflée, un piège tendu par un exécutif qui prépare la France à un conflit qu’il contribue à provoquer. La « Journée Défense et Citoyenneté » (JDC), repensée dès 2025 pour identifier les « compétences utiles » , deviendra un vivier de profils mobilisables en cas d’urgence. Macron insiste sur le caractère « exceptionnel » de l’obligation, mais l’histoire montre que les clauses d’exception deviennent la norme : rappelez-vous 1914 ou 1939, où des mobilisations « temporaires » ont englouti des générations.

Ce piège s’inscrit dans une préparation plus large de la population française – et européenne – à une guerre contre la Russie, la Chine et d’autres chimères. Depuis la guerre en Ukraine en 2022, les autorités déploient un discours récurrent pour ancrer l’idée d’un « engagement majeur de haute intensité » d’ici 2027-2030, parallèle à des attaques hybrides sur le sol national. Le général Mandon, devant les maires, a martelé : « La Russie ne s’arrêtera pas à l’Ukraine » et prépare une « confrontation pour 2030 » . Ces avertissements, relayés par une Revue nationale stratégique 2025 qui pointe les « liens resserrés » entre Russie, Chine, Iran et Corée du Nord, visent à légitimer un réarmement massif : 64 milliards d’euros pour la défense en 2030, doublant les efforts depuis 2017.


Côté infrastructures, les hôpitaux français sont discrètement mobilisés.

Une note confidentielle du ministère de la Santé datée du 18 juillet 2025 ordonne aux agences régionales de santé (ARS) de préparer, d’ici mars 2026, des centres médicaux spécialisés près des hubs de transport pour gérer jusqu’à 100 patients par jour pendant deux mois, ou 250 lors de pics de trois jours.

Ces unités, destinées à traiter des milliers de blessés – y compris étrangers –, compensent les limites du service de santé des armées face à une guerre de haute intensité. Critiqué pour son inefficacité post-Covid, ce système civil-militaire expose les soignants à des flux massifs, au mépris d’une opinion publique majoritairement pacifiste.

À l’échelle européenne, la donne est identique. Von der Leyen, dans son discours au Parlement européen du 26 novembre 2025, a averti contre tout « partage » de l’Ukraine, qui ouvrirait la porte à « de nouvelles guerres » , et plaidé pour des garanties de sécurité robustes, incluant un déploiement multinational sur le sol ukrainien. Son « plan de paix » américain-russe en 28 points, fuité récemment, est rejeté comme une capitulation : réduction de l’armée ukrainienne de moitié, absence de troupes étrangères pour la sécuriser post-conflit. L’Europe, dit-elle, doit « maintenir la pression sur la Russie » jusqu’à une « paix juste » , via un fonds de 150 milliards d’euros pour des achats d’armes conjoints et des revues biannuelles des investissements défense. Résultat ?

Une UE qui dépense plus de 100 milliards d’euros en aide à Kiev depuis 2022, tandis que ses citoyens subissent inflation et austérité.

En France, cette préparation s’articule autour de la Défense Opérationnelle du Territoire (DOT), réactivée pour gérer les menaces internes lors d’engagements OTAN externes. Intégrée à l’Organisation Interarmées de Défense Territoriale (OTIAD), elle protège les sites stratégiques – centrales nucléaires, infrastructures vitales – avec des gendarmes équipés d’armes d’assaut, véhicules blindés et vision nocturne, prêts à réprimer sabotages, cyberattaques ou émeutes. C’est un double front : guerre extérieure contre la Russie, contrôle intérieur pour étouffer l’opposition. Macron, maître en division – opposant classes sociales, partis politiques –, utilise l’article 16 de la Constitution ou le 49-3 pour contourner le Parlement, légitimant un pouvoir absolu au nom de la « crise » .

Ce n’est pas de la résilience ; c’est le spectre d’une dictature européenne, où la souveraineté nationale s’efface devant Bruxelles et l’OTAN.

Réactions et fractures : une jeunesse au pas, une Nation divisée

Les réactions à l’annonce de Macron confirment la fracture. À gauche, La France insoumise (LFI) dénonce un « projet pour la jeunesse » réduit à « mourir pour ses guerres » : Louis Boyard fustige l’absence de mesures sur l’école ou l’emploi, tandis que Manon Aubry y voit une « mise au pas » payée moins que le SMIC. Mathilde Panot propose une « conscription citoyenne » axée sur le climat, opposée à cette « volonté belliqueuse« . L’UNEF et la FAGE appellent à refuser cette « tentative de mise au pas« , soulignant que la jeunesse n’a pas besoin d’être « encadrée à marche forcée« . À droite, le Rassemblement national (RN) salue l’initiative mais critique l’échec du SNU, un « gâchis » qui a fait « perdre du temps aux Français« . Sébastien Chenu y voit du « bon sens« , mais doute de sa mise en œuvre.

Sur les réseaux, le tollé est viral : « Même contre un Twix, je ne me battrais pas pour la France de Macron« , ironise un utilisateur, tandis que des lycéens présents à la JDC confessent leur peur d’être la « future chair à canon » (Le Dauphiné Libéré). Les syndicats comme la CGT Isère alertent sur les « dérives militaristes » , plaidant pour des priorités sociales. À l’international, Reuters note un « volontariat modéré » face à la Russie, mais RFI souligne les divergences avec les États-Unis.

Cette polarisation n’est pas anodine : elle reflète une Nation qui s’oppose à l’envoi de troupes. En Bulgarie ou en Roumanie, 80 % rejettent une guerre contre la Russie ; en Pologne, malgré l’élitisme pro-OTAN, les craintes pour la paix dominent. Von der Leyen, huée lors de sa tournée (« Dégage, Nazie ! » en Bulgarie), incarne cette déconnexion : une élite qui impose le bellicisme contre une opinion publique épuisée par l’inflation et les coupes budgétaires.


 

Perspectives : Vers une Escalade Inévitable ?

En conclusion, ce service national n’est pas une réforme ; c’est un leurre idéologique qui, sous couvert de volontariat, prépare une mobilisation forcée et entretient une insécurité fabriquée.

En dénaturant l’esprit de défense – cette cohésion civique et morale forgée par l’Histoire –, Macron sacrifie la jeunesse à des ambitions géopolitiques stériles : une armée européenne illusoire, un alignement atlantiste forcené, une Europe qui, sous von der Leyen, appelle à la guerre aux portes de la Russie. Le coût humain et financier sera exorbitant pour un résultat médiocre, tandis que la France glisse vers un chaos orchestré – divisions internes, répression via la DOT, hôpitaux militarisés.

Face à cela, la réponse doit être collective : exiger un vrai débat parlementaire, restaurer l’esprit de défense par l’éducation et la diplomatie, non par les armes. Car, comme l’avertissait Thucydide il y a 2 500 ans, « qu’importe la taille des vaisseaux et des murailles si la volonté de défense du citoyen n’existe pas » .

Aujourd’hui, cette volonté est piétinée par un pouvoir qui préfère la peur à la paix. Il est temps de dire non à ce piège, avant qu’il ne se referme.

chiffres à retenir !

Rappel très important :

La Russie dispose déjà du plus grand territoire habité continu de la planète (17 millions de km²) et d’une densité de population extrêmement faible (8 hab/km²) : conquérir des terres supplémentaires, déjà très densément peuplées, ne résoudrait en rien son problème démographique et compliquerait au contraire sa gestion.

→ La Russie est immensément plus vaste territorialement, mais l’UE est beaucoup plus peuplée et donc bien plus densément peuplée.

Superficie et population de la Russie par rapport à l'union européenne

L’Union européenne et la France représentent une densité moyenne de plus de 100 hab/km², avec des villes et infrastructures ultra-concentrées : toute tentative d’occupation se heurterait à une guérilla urbaine ingérable sur des centaines de milliers de kilomètres carrés hostiles, pour un bénéfice territorial négligeable.

Superficie et population de la Russie par rapport à la France

Enfin, la partie européenne de la Russie (moins de 4 millions de km²) concentre déjà 77 % de sa population et presque toute son industrie : elle n’a aucun besoin d’espace supplémentaire à l’ouest, mais au contraire tout intérêt à préserver la paix avec ses voisins immédiats pour développer enfin ses immenses territoires vides à l’est.

Ce qu’il faut donc retenir :

  • La russie est plus de 4 fois plus grande que l’Union européenne et 27 fois plus grande que la France
  • L’Union Européenne est 3 fois plus peuplée que la Russie (La France a 2 fois plus d’habitants seulement que la Russie)

 https://multipol360.com/le-retour-fantasme-du-service-militaire-une-manoeuvre-ideologique-au-service-dune-europe-en-marche-vers-le-chaos/

 


C) - Ukraine : pas de paix sans confiance !

Analyse sans concession du conflit ukrainien avec un vétéran américain des services de renseignement

Dans une interview fleuve et brutale publiée hier sur YouTube, un ancien officier du renseignement militaire américain, aujourd’hui analyste indépendant très suivi dans les milieux réalistes, démonte point par point les prétendus « plans de paix » qui circulent actuellement entre Washington, Bruxelles et Kiev. Son verdict est sans appel : ces documents ne sont pas des propositions de paix, mais des actes de reddition unilatérale imposés à la Russie, conçus pour l’affaiblir durablement et préparer la « grande guerre » à venir.

Le « plan Trump » en 28 puis 19 points : une lettre d’intention vide

« Un mémorandum n’est pas un traité. C’est une lettre d’intention sans valeur juridique. » 

L’intervenant commence par rappeler que les 28 points (devenus 19 pour « rallier Zelensky et les Européens ») exigent de la Russie :

  • une modification de sa Constitution (interdiction de toute action militaire à l’étranger) ;
  • une réforme complète de son système éducatif (« enseigner la tolérance », comprendre : déconstruire la culture russe) ;
  • le retour à une Ukraine « souveraine »… alors que tout le monde sait qu’elle est un proxy américain depuis 2014 (services de renseignement reconstruits par la CIA, ministre des Finances américain, 90 % des médias financés par les États-Unis, etc.) ;
  • un cessez-le-feu préalable à toute négociation sérieuse – que Moscou a déjà refusé catégoriquement.

Le dernier point est le plus révélateur : le cessez-le-feu entre en vigueur « dès que les parties se seront mises d’accord sur les modalités de mise en œuvre ». Autrement dit : la Russie doit d’abord geler les fronts, puis faire confiance à l’Occident pour respecter le reste. Or l’histoire des trente dernières années est une succession de promesses trahies : élargissement de l’OTAN malgré les assurances données à Gorbatchev, violation de l’Acte fondateur OTAN-Russie, accords de Minsk avoués comme des leurres par Angela Angela Merkel et François Hollande eux-mêmes.

Bon flic / mauvais flic : Washington contre Bruxelles, même combat

Derrière l’apparente divergence entre le « plan Trump » (un peu moins extravagant) et le plan européen (Ukraine dans l’OTAN, aucune concession territoriale, réparations payées par Moscou, troupes européennes sur le sol ukrainien), il n’y a qu’une seule stratégie : qui va rafler les 300 milliards d’actifs russes gelés et les contrats de « reconstruction » ? « Les Européens veulent leur part du gâteau. Les Américains aussi. C’est tout. »

Le reste (réintégration de la Russie dans un G8 qui ne veut plus d’elle, levée progressive des sanctions validée par un Congrès américain qui n’en a jamais levé aucune) n’est que de la fumée.

L’Ukraine n’est plus un État souverain, c’est un territoire sous administration extérieure

L’analyste rappelle des faits rarement évoqués dans les grands médias :

  • 2019 : les Ukrainiens votent à 73 % pour Zelensky et sa plateforme de paix. Des néonazis formés par les États-Unis et des ONG occidentales posent immédiatement des lignes rouges.
  • Depuis 2014 : ministres américains ou formés par Washington (Santé, Finances), services de renseignement entièrement reconstruits par la CIA, planification militaire depuis Wiesbaden (Allemagne).
  • Mobilisation forcée des plus de 60 ans, démantèlement de la santé publique pour « économiser » sur les retraites : « un génocide par classe d’âge et par catégorie sociale », dit-il avec un humour très noir.

Sur le terrain : la guerre est déjà terminée

« La phase finale de la guerre d’usure a commencé. Un camp va craquer. »

  • Effondrement des lignes ukrainiennes à Pokrovsk, Mirnograd, Kupyansk.
  • Brèche de 100 km ouverte vers le Dniepr.
  • Les Russes parlent désormais de « libération » des oblasts de Kharkov, Soumy, Dniepropetrovsk – signe qu’ils envisagent d’y rester.
  • La Russie contrôle le cours supérieur du Dniepr : l’Ukraine perd son « Mississippi » économique.

« D’ici deux mois, les 18 % restants du Donetsk sous contrôle ukrainien auront disparu. »


Pourquoi l’Occident refuse toute paix réelle

L’analyste replace le conflit dans une perspective historique longue :

  • L’OTAN a été créée AVANT le Pacte de Varsovie (1949 vs 1955). Staline avait demandé à y adhérer… refus immédiat.
  • Opération Gladio, attentats sous faux drapeau en Europe occidentale pendant toute la Guerre froide pour maintenir la peur de l’URSS.
  • Plan britannique « Operation Unthinkable » (mai 1945) : attaquer l’URSS avec les restes de la Wehrmacht quelques jours après la victoire sur Hitler.
  • Objectif constant depuis 1945 : empêcher tout rapprochement russo-européen et maintenir l’Europe sous tutelle américaine.

« Les États-Unis n’ont que deux choses pour tenir ensemble 330 millions d’habitants aux cultures très différentes : le dollar… et un ennemi commun. Sans ennemi, le pays se régionalise et explose. »

Vers la capitulation ou l’escalade nucléaire ?

Dans ce contexte de confiance zéro, aucun accord sérieux n’est possible tant que l’Occident n’aura pas subi une défaite militaire claire et massive. Tout le reste n’est que du temps acheté pour réarmer l’Europe et préparer la « grande guerre » dans 3 à 5 ans.

Le risque ultime : une logique d’escalade incontrôlée où chaque camp, craignant une première frappe de l’autre, pourrait être tenté de frapper le premier. Les missiles hypersoniques russes Zircon à ogive nucléaire tactique (75 kt) peuvent atteindre Washington en 3 minutes depuis un sous-marin au large des côtes.


 

Conclusion de l’intervenant (verbatim) :

« La posture morale durera tant que ce sont des Slaves de l’Est qui meurent. Dès que les premières bombes tomberont sur Varsovie, Berlin ou Paris, elle disparaîtra en une nuit. On entendra soudain : “Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi sommes-nous en guerre ?” Tant que leur peau n’est pas en jeu, tout va bien. »

Un témoignage glacial, brutal, mais d’une cohérence historique effrayante. Pour ceux qui veulent comprendre pourquoi aucun accord de paix réaliste n’est actuellement envisageable, cette heure et demie d’analyse est probablement la description la plus lucide disponible aujourd’hui.

https://multipol360.com/il-ny-aura-pas-de-paix-seulement-une-capitulation/ 

 


 D) - Robert Fico : « Sur les 177 milliards distribués à Kiev : combien ont atterri dans des poches privées ? »

À Bratislava, le 22 novembre 2025, devant les caméras slovaques et européennes, le Premier ministre Robert Fico brandit un document et lâche la phrase qui fait trembler Bruxelles :

« 177 milliards d’euros ont été envoyés par l’UE à l’Ukraine depuis le début de la guerre. Combien de cet argent a été volé par les Ukrainiens ? Combien ont fait l’objet de scandales de corruption ? Et maintenant, on nous annonce 100 milliards de plus… sans même nous demander notre avis. »

Le ton est glacial, le message limpide : la Slovaquie, membre de l’Union européenne et de l’OTAN, refuse de signer un nouveau chèque en blanc tant que la lumière n’aura pas été faite sur l’utilisation des fonds précédents.

Les chiffres qui dérangent

Selon le dernier rapport de la Commission européenne (novembre 2025), l’Union et ses États membres ont engagé 177,6 milliards d’euros depuis février 2022 :

  • ~50 Md€ d’aide militaire
  • ~100 Md€ d’aide macro-financière et budgétaire
  • ~27 Md€ d’aide humanitaire et réfugiés

À cela s’ajouterait, selon le projet actuellement sur la table, 100 à 140 milliards supplémentaires sous forme de prêts gagés sur les actifs russes gelés (environ 300 Md€ au total)

un mécanisme que la Slovaquie et la Hongrie menacent de bloquer à l’unanimité.

Robert Fico n’est pas seul à poser la question. Des audits internes ukrainiens (couvrant 2024-2025) ont révélé des surpaiements de 129 millions de dollars sur des contrats d’armement secrets, sans justification claire. Le FMI estime que 10 à 20 % des fonds globaux pourraient être perdus en raison de la bureaucratie et de la corruption. Des affaires retentissantes – villas à Dubaï, comptes offshore, surfacturations massives sur les obus – ont éclaboussé des proches du pouvoir à Kiev, comme dans le scandale Energoatom de novembre 2025 impliquant environ 100 millions de dollars de pots-de-vin (10-15 % sur les contrats).

 


 

Une goutte d’eau ? Peut-être. Mais une goutte qui fait déborder le vase slovaque.

Le contexte géopolitique : Trump dicte le tempo

Robert Fico ne parle pas dans le vide. Depuis l’investiture de Donald Trump en janvier 2025, Washington pousse activement pour un cessez-le-feu rapide et un accord de paix russo-ukrainien avant Noël. Le « plan en 28 points » américain, révélé le 21 novembre, prévoit notamment :

  • un partage des revenus futurs des ressources ukrainiennes (gaz, minerais rares) entre Kiev et Moscou ;
  • une contribution américaine limitée à 50 milliards de dollars ;
  • exigence que l’Europe prenne à sa charge au moins 100 milliards pour la reconstruction.

Autrement dit : l’Europe paierait la note, mais serait exclue des bénéfices. C’est exactement ce que Robert Fico a dénoncé devant les journalistes : « Les accords sur la table laissent l’Union européenne complètement de côté. »

Une fracture est-ouest au cœur de l’Europe

La sortie slovaque n’est pas isolée. Viktor Orbán, en Hongrie, a applaudi Fico et critiqué l’UE pour son manque de fonds et sa volonté de prolonger le conflit, qualifiant l’aide supplémentaire de « vodka pour un alcoolique ».

Les deux pays, déjà en conflit ouvert avec Bruxelles sur l’État de droit, se posent désormais en porte-voix d’une fronde anti-aide illimitée.

À l’inverse, les pays baltes, la Pologne et les pays nordiques exigent au contraire une augmentation massive de l’aide militaire. La France et l’Allemagne, elles, cherchent un compromis : maintenir la pression sur Moscou tout en évitant l’effondrement budgétaire ukrainien.

Vers un audit européen ?

Face au tollé, l’UE prépare depuis le 26 novembre un « mécanisme de secours » pour garantir un financement à Kiev dès 2026, incluant des audits indépendants et un suivi accru des flux (publications périodiques via l’Ukraine Facility). Une concession qui ressemble fort à un recul tactique pour contourner les vetos au Sommet du 28-29 novembre.

Mais pour Robert Fico, c’est déjà trop tard :

« Tant qu’on n’aura pas la preuve que chaque euro est arrivé là où il devait arriver, la Slovaquie dira non. »

Et la France dans tout ça ?

À Paris, on suit l’affaire avec une certaine gêne. La France est le deuxième contributeur bilatéral européen, avec près de 8,6 milliards d’euros d’aide totale depuis 2022 (dont 5,9 Md€ pour les armes, maintenance et formation). L’Élysée n’a pas réagi officiellement à la charge slovaque, mais des sources internes laissent filtrer une inquiétude :

si Bratislava et Budapest bloquent le prochain paquet, ce sont les contribuables français et allemands qui devront combler le trou… ou accepter de laisser Kiev négocier seule avec Moscou.

Un scénario que personne, à Bruxelles comme à Paris, n’osait encore envisager il y a six mois. Il est cependant important de rappeler que le gouvernement Lecornu recherche 60 milliards d’euros pour boucler son budget 2026…

La phrase de Fico résonne donc bien au-delà des Carpates : elle pose brutalement la question que tout le monde murmurait dans les couloirs européens.

Combien de milliards avons-nous vraiment envoyés ? 

Et surtout : combien en avons-nous réellement retrouvés ?

https://multipol360.com/robert-fico-sur-les-177-milliards-distribues-a-kiev-combien-ont-atterri-dans-des-poches-privees/

 


E) - La justice française n’est plus rendue au nom du peuple

Enquête sur cinquante ans de dérive idéologique

Ils sont 9 000. Neuf mille magistrats pour juger 68 millions de Français. Un corps minuscule, homogène, urbain, diplômé, presque exclusivement de gauche, qui décide chaque jour qui va en prison, qui reste libre, qui perd sa nationalité, qui peut manifester ou non, qui entre ou sort du territoire. 

Et pourtant, quand on demande aux Français s’ils font confiance à leur justice, la réponse est tombée à 32 % en 2024, son plus bas historique.

Comment une institution censée incarner l’impartialité absolue a-t-elle pu devenir, aux yeux d’une majorité de citoyens, un contre-pouvoir idéologique qui censure la loi quand elle lui déplaît et protège le délinquant au détriment de la victime ? La réponse tient en une date : 1968.

Le poison originel

En pleine effervescence post-soixante-huitarde, une génération de jeunes magistrats, fils de bonne famille fascinés par le tiers-mondisme et la révolution, crée le Syndicat de la magistrature. Le logo : un poing levé. Le texte fondateur, la « harangue d’Oswald Baudot » (1974), est un programme de rupture explicite : 

« Soyez partiaux. Méprisez la loi, elle dira ce que vous voudrez qu’elle dise. Défendez le voleur contre la police, l’ouvrier contre le patron. »

Le délinquant n’est plus coupable : il est malade de la société. La prison est une « école du crime ». Le juge doit soigner, réinsérer, jamais punir. L’idée est séduisante pour une jeunesse qui veut refaire le monde. Elle va devenir l’idéologie dominante de l’institution.

1981, l’année de la prise de pouvoir

L’élection de François Mitterrand offre au Syndicat de la magistrature (SM) l’occasion rêvée. Robert Badinter arrive place Vendôme. En quelques mois : abolition de la peine de mort, abrogation de la loi Sécurité et Liberté votée trois mois plus tôt, amnistie massive (20 % des détenus libérés), suppression des quartiers de haute sécurité. 

Le nouveau code pénal Badinter supprime les peines minimales : un vol simple peut être puni de trois ans… mais ne le sera jamais.

Les anciens du SM trustent les cabinets, la direction de l’École nationale de la magistrature, les postes de président de cour d’appel. Le message est clair : sois du « camp du Bien », ta carrière est assurée ; résiste, tu es fini.

Le mur des cons, ou l’impunité totale

Le 5 avril 2013, un journaliste entre au siège du Syndicat de la magistrature. Sur un mur entier : des centaines de photos sous le titre « Mur des cons ». On y trouve Nicolas Sarkozy, Éric Ciotti, des journalistes, des parents de victimes… mais aucun violeur, aucun terroriste, aucun récidiviste. 

La présidente du SM, Françoise Martres, est condamnée à 500 € d’amende avec sursis

Elle est immédiatement promue à un poste hiérarchique supérieur. Tout est dit : l’impunité est absolue.

Un corps judiciaire devenu caste

Aujourd’hui, le profil type du jeune magistrat est une femme, fille de cadres supérieurs ou d’enseignants, urbaine, diplômée de Sciences Po ou d’Assas, qui lit Libération dans le métro et Le Monde le soir. 70 à 80 % des promotions de l’ENM votent à gauche ou extrême gauche. 

À l’École comme en juridiction, la pensée unique règne. Contredire est vu comme une trahison. La « loyauté envers les collègues » est une obligation déontologique. Le Syndicat de la magistrature, qui représente officiellement 30 % des syndiqués (50 % à Paris), tient toujours un stand à la Fête de l’Humanité et appelle ouvertement à faire barrage au Rassemblement National.

Cinq cours suprêmes pour censurer le peuple

Le juge français n’applique plus la loi : il la réécrit. 

Conseil constitutionnelConseil d’ÉtatCour de cassationCEDHCJUE : cinq cours suprêmes peuvent retoquer la loi votée par le Parlement. Résultat : 

  • 40 % de la loi immigration 2023 censurés
  • loi narcotrafic, loi justice des mineurs, loi rétention des étrangers irréguliers : systématiquement détricotées
  • jurisprudence inventée de toutes pièces (« les parlementaires sont agents publics ») pour poursuivre François Fillon, Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy.

Le peuple vote, le juge censure.

Les chiffres qui font mal

Pendant que l’idéologie « humaniste » triomphe : 

  • coups et blessures volontaires ×5 en trente ans
  • tentatives d’homicide +76 % depuis 2017
  • récidive légale ×9 depuis 1990
  • France championne d’Europe de la hausse des violences physiques

Et pourtant : 

  • une peine prononcée représente en moyenne 19 % de la peine encourue
  • 95 % des sanctions pénales sont inférieures à deux ans
  • la France incarcère moins qu’en 1980

Le fossé abyssal

80 à 90 % des Français veulent des peines plus sévères, la perpétuité réelle, l’expulsion des délinquants étrangers, la fin des aménagements automatiques. Aucune de ces mesures n’a tenu plus de quelques mois. De gauche comme de droite, les gouvernements ont toujours reculé devant le corporatisme judiciaire.

Le constat

La justice française n’est plus une autorité indépendante : elle est devenue un pouvoir idéologique non élu qui impose sa vision de la société contre la volonté clairement exprimée du peuple souverain.

Tant que le politique n’aura pas le courage de réformer le statut de la magistrature, de supprimer le syndicalisme politique, de rétablir des peines planchers impératives et de limiter le pouvoir de censure des juges constitutionnels et européens, la fracture continuera de s’élargir.

Et un jour, quand les Français comprendront que la justice n’est plus rendue en leur nom, mais contre eux, il sera peut-être trop tard pour sauver la République.

https://multipol360.com/la-justice-francaise-nest-plus-rendue-au-nom-du-peuple/

 

 

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