décembre 18, 2014

Le Mondialisme et sa controverse (Lane; Guillaumat; Hillard; ...)

L'Université Liberté, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.

Sommaire:

A) -  Le "mondialisme" via Liberpédia

B) - Liens de Georges Lane

C) - Une page de l'Institut Liberté


E) - L’idéologie mondialiste, son essence et la résistance par Pierre Hillard

F) - Le mondialisme, l’ethno-régionalisme et l’Europe par Pierre Hillard

 A) -  Le "mondialisme" via Liberpedia

Le mondialisme est le projet d'instituer un État mondial qui gouvernerait l'ensemble des peuples. Le mondialisme se distingue en tout point de la "mondialisation", avec lequel on le confond, ce qui empêche de combattre l'un et de comprendre le caractère bénin de l'autre. 

Les amalgames et les fausses distinctions qui entretiennent cette confusion ont fait l'objet d'une émission enregistrée entre Georges Lane et François Guillaumat pour la webradio Lumière101, et dont la transcription se trouve ici

L'origine de la confusion

La confusion entre mondialisme et mondialisation est né il y a une quinzaine d'années.
Ce discours s'est insinué dans les milieux nationalistes français à l'instigation de technocrates infiltrés au Front National et autres socialistes nationaux qui ne pouvaient naturellement pas aller ailleurs ; c'est lui qui a inspiré la campagne pour un prétendu "nouveau protectionnisme" lancé par Bruno Mégret en 1993. 

On aurait pu croire qu'il disparaîtrait avec le "pu-putsch" de Mégret et son expulsion en 1999, ce discours s'en irait avec lui, mais ce n'a pas été le cas. 

Sa caution pseudo-scientifique

Ce discours s'appuie sur l'amalgame du libre-échangisme mondialiste, que Maurice Allais dénonce depuis deux décennies. La "caution scientifique" "du" Prix Nobel d'économie suffit aux non économistes qui ont repris cette dénonciation à leur compte, et d'autant plus qu'ils le sont, surtout s'ils sont comme lui polytechniciens, même si l'intéressé n'a aucun diplôme d'aucune sorte dans aucune des sciences morales. 

Or, la démonstration du libre échange est l'une des plus simples, et elle est forcément vraie comme deux et deux font quatre, parce qu'étant une démonstration algébrique, elle n'est qu'une pure et simple déduction du fait que deux et deux font quatre. Prétendre la "réfuter" dénoncer est donc le fait d'un incompétent, qui en l'occurrence ne comprend pas qu'aucune prétendue "observation" ne pourra jamais prouver que deux et deux font autre chose que quatre. Et reprendre cette "réfutation" à son compte est le fait d'un analphabète économique : le libre échange est la démonstration au monde qui fait l'objet du plus large consensus des économistes professionnels, au point qu'on peut dire que celui qui ne la partage pas n'en est pas un. 

Un discours en apparence construit

Cependant, ce discours sur le "libre-échangisme mondialiste" est en train de se solidifier, de se donner des apparences d'être construit alors qu'il est un tissu de contradictions. Cette apparence de construction ne saurait tenir si on dissout les confusions qu'il entretient, et si l'on expose les fausses distinctions sur lesquelles il repose. 

Dont l'absurdité n'échappe qu'au profane

Ce discours on le voit tenir par des gens qui sont par ailleurs d'une intelligence et d'une lucidité incontestables, de sorte qu'on les voit d'un même trait dire des choses parfaitement intelligentes puis des choses parfaitement stupides. D'une seconde à l'autre, on les diraits atteints par une fléchette de Radjaïdjah, le poison-qui-rend fou : avant, ils nous disaient des choses parfaitement raisonnables, et puis immédiatement après ils nous en disent qui sont complètement absurdes, où l'on voit qu'ils n'ont rien compris. 

Des principes opposés

Ce que vitupère ce discours soi-disant "anti-mondialiste" , et qu'il prétend "combattre" sous la dénomination de mondialisme, ce sont en fait des entreprises qui sont complètement opposées dans leurs principes, des projets politiques qui sont aux antipodes l'un de l'autre ; alors que lui les fourre dans le même sac et les dénonce dans un même élan. 

Une vitupération impuissante parce que contradictoire

La conséquence de ces contradictions est que ce discours se contredit lui-même et n'a de ce fait aucune existence intellectuelle : il dit à la fois une chose et son contraire, et en outre, dans la mesure où il dénonce le mondialisme pour ce qu'il n'est pas et ne le dénonce pas pour ce qu'il est, il fait en réalité son jeu, il le favorise, en défendant des principes qui sont les siens et en dénonçant des principes qui lui sont contraires. D'une manière doublement absurde, il lui reproche de vouloir favoriser la concurrence alors qu'il ne veut et ne peut pas le faire, ce qui le conduit à dénoncer comme ses "complices" des gens qui sont en réalité ses premiers ennemis. Il désamorce donc la critique du mondialisme, il désarme annule et diqualifie sa dénonciation ; et ce faisant, il empêche de tordre le cou au projet mondialiste en exposant son caractère criminel et destructeur. 

Les amalgames

Le projet mondialiste au sens strict n'est et ne peut être rien d'autre que la marche vers un état mondial. 

Le mot "mondialisme" dénaturé

Le concept a donc un sens précis, mais on y associe d'autres ambitions et d'autres projets, ce qui le dénature et multiplie les confusions. 

Le rôle des anticoncepts socialistes

Les anti-concepts sont le camouflage et l'alibi principal du Socialisme Pseudo-Démocratique. Le plus souvent, ils n'ont aucun sens, ou en tout cas aucune applicabilité dans le contexte politique où ce socialisme-là s'en sert : c'est notamment le cas de la "Tolérance", ou de la "Haine". Ils sont là pour permettre aux Puissants de la Pseudo-Démocratie Socialiste de rationaliser leur arbitraire, en donnant le sens qu'ils veulent à des concepts qu'ils présentent comme normatifs, alors que ceux-ci sont absolument inapplicables au le contexte politique où ils ont pris le parti de les manipuler. C'était par exemple la démarche de Humpty Dumpty dans De l'autre côté du miroir de Lewis Carroll, où Humpty Dumpty dit à Alice que les mots veulent dire ce qu'il a décidé lui, et pas autre chose. En effet, quand on invente des anti-concepts comme la "Tolérance"", comme la "Discrimination", ou comme la Haine, pour faire des politiques, c'est qu'on a décidé de détruire le sens des mots pour pouvoir détruire le Droit. En ce qui concerne le mondialisme', en revanche, on a plutôt affaire à la dénaturation d'un concept qui a un sens très précis.

Un anti-concept par amalgame

Qu'est-ce donc que le mondialisme ? C'est le projet de ceux qui veulent imposer un gouvernement mondial à l'ensemble des peuples. Et ce n'est rien d'autre, car y associer d'autres projets qui ne s'en déduisent pas ne peut que faire du mot un anti-concept par amalgame, un mot qui détruit la pensée parce qu'il fourre dans le même sac des objets de nature différente, de sorte qu'il conduit à prêter à ceux-ci des caractéristiques qu'il l'appartiennent qu'à ceux-là et réciproquement --et il conduit à le faire sans en avoir conscience, ce qui rend l'erreur d'autant plus difficile à déceler. L'expression "libre-échangisme mondialiste" est d'abord un anti-concept par amalgame, avant d'être un anti-concept par fausses distinctions. 

Un projet esclavagiste

Pourquoi instituer un gouvernement mondial? La seule chose à quoi cela puisse servir, c'est imposer toutes sortes de lubies socialistes, comme moyen d'empêcher quiconque d'y échapper. En effet, le socialisme est forcément voué à l'échec car il échoue forcément à atteindre ses objectifs prétendus ; cependant il peut maintenir l'illusion s'il réussit à voler davantage pour compenser ses destructions et faire subir aux autres la charge de ses déprédations : c'est à ces conditions que ses adeptes peuvent rester au pouvoir. Seulement, il n'y parvient même pas si ses esclaves lui échappent, ce qui se produit forcément lorsqu'il y a des états suffisamment petits pour que ce soit facile de voter avec ses pieds. Donc le projet mondialiste est un projet socialiste. Et de ce fait, il n'a rien à voir avec ce qu'on appelle la mondialisation. 

La mondialisation est un retour à la normale

Car ce qu'on appelle "la mondialisation", c'est le retour à un degré de développement des échange qui existait déjà avant 1914 : les échanges étaient alors aussi développés relativement aux productions nationales qu'aujourd'hui. Le développement récent des échanges ne fait donc que nous ramener à cette époque, antérieure aux catastrophes du vingtième siècle. 

De ce point de vue là, la notion de "mondialisation" n'a même pas de sens en soi. Le monde est mondial, donc on ne peut pas le ""mondialiser. 

La centralisation s'oppose au développement des échanges

Si les échanges qui se font à travers les frontières se développent, ça veut dire que les gens trouvent davantage l'occasion d'échanger avec les individus qui se trouvent habiter dans une autre circonscription étatique que la leur. 

Mais ça ne veut absolument pas dire qu'il faudrait supprimer ces circonscriptions étatiques. Bien au contraire, plus l'état est petit, et plus immédiatement il lui apparaît vain de vouloir d'empêcher d'échanger avec l'extérieur. Les gens qui veulent la liberté des échanges ont donc intérêt à ce que les états soient petits ; à ce qu'ils soient les plus petits possible, aussi petits qu'il est compatible avec une organisation sérieuse de la défense nationale. 

L'indépendance de la Lettonie n'est pas un projet mondialiste

C'est pourquoi ils sont hostiles au gouvernement mondial et même à la soi-disant "construction européenne : ils sont pour les petits pays, ils sont donc pour l'autonomie, voir l'indépendance de la Bretagne, si c'est ce que désirent les Bretons ; pour l'autonomie voire l'indépendance de l'Alsace si c'est ce que veulent les Alsaciens ; et en tout cas pour l'indépendance de la Suisse, de la Finlande, de la Croatie, et de l'Estonie, et de la Lettonie. 

L'indépendance de la Lettonie, n'est pas un projet mondialiste. Traiter de "mondialistes" des gens qui s'opposent à la centralisation, aux grandes entités, qui leur préfèrent des petits pays indépendants à la manière de Goethe, c'est une erreur manifeste. 

Le faux "libre-échangisme" du discours mondialiste

Il reste que, par incohérence ou par ruse, les mondialistes vont tenir un langage qui est quelquefois proche de celui des partisans du libre-échange, et dénoncer les frontières comme autant d'obstacles aux échanges, comme s'il était nécessaire de les supprimer pour qu'elles ne soient plus un prétexte pour les empêcher. 

En fait, ce qu'ils reprochent aux frontières, ça n'est pas d'être un obstacle aux échanges. Parce que les échanges ils peuvent les entraver partout ailleurs, et que c'est précisément ce qu'ils font ! S'il ce qu'ils veulent, c'était supprimer les entraves aux échanges, on ne les verait pas multiplier des entraves à l'intérieur des frontières par leurs réglementations monopolistiques, et les rançonner avec leurs impôts. Une bonne illustration de cette possibilité-là, c'est que les douaniers peuvent fourrer leur nez dans vos affaires partout. 

Par conséquent, si le mondialiste, qui veut vous imposer les lubies du socialisme, veut supprimer les frontières, ce n'est pas parce qu'il serait partisan de la liberté des échanges : ce qu'il leur reproche, à ces frontières, c'est de limiter le pouvoir de la police de voler pour leur compte. La police française ne peut voler votre argent, ce qui est l'essence du socialisme, que si vous habitez la France ; si vous habitez ailleurs qu'en France, si par exemple vous habitez la Suisse, eh bien la police française ne peut pas vous y voler votre argent. Alors, évidemment, la police suisse le fera aussi, mais dans une moindre mesure : le fait qu'il y a des frontières gêne les policiers pour voler les gens au nom du socialisme. C'est cela que les socialistes reprochent aux frontières, c'est pour ça qu'ils veulent les supprimer. 

Le libre échange ne veut pas supprimer les frontières

Les partisans de la liberté des échanges ne veulent pas supprimer les frontières ; ce qu'ils veulent c'est qu'elles ne servent pas de prétexte, entre autres, pour empêcher les échanges entre les gens, qui sont nécessairement productifs : étant pour la production et contre la destruction, ils sont contre les entraves aux échanges parce que ces entraves sont destructrices ; qu'on les impose aux frontières ou qu'on les impose ailleurs : ce qui compte pour eux --comme d'ailleurs les mondialistes , mais pour des raisons opposées, ce sont les entraves, et non les frontières ; mais parce que leurs raisons sont opposées, et parce qu'ils savent que les frontières limitent la destruction socialiste, ils veulent les maintenir alors que les mondialistes veulent les supprimer. 

Et ils entendent aussi réfuter le discours, qui ne repose que sur des illusions, qui consiste à prétendre que la frontière serait un endroit singulièrement approprié pour entraver les échanges, ce qu'on appelle le protectionnisme. Ce que les partisans de la liberté des échanges reprochent au protectionnisme, c'est de croire en dépit de la logique que les frontières seraient une justification spéciale pour entraver les échanges. Alors que ce que les partisans du mondialisme lui reprochent, c'est de vouloir conserver ces frontières qui sont autant de limites à leur pouvoir de voler. 

Des principes opposés

Du point de vue des principes, cela signifie que le libre-échangisme et le mondialisme sont en réalité des projets opposés l'un à l'autre, malgré les convergences apparentes entre eux. 

Les organismes internationaux entravent les échanges sous prétexte de les "réguler"

A partir de la décennie 1920, les gouvernements ont progressivement institué des organismes internationaux qui visaient, soi-disant, à "réguler" les échanges à travers les frontières, mais dont l'effet est essentiellement de redistribuer, c'est-à-dire de voler les producteurs pour donner le butin de ce vol à de puissants prédateurs. 

A la liberté des échanges, de ce fait, ces institutions sont inutiles, et même nuisibles : c'est le cas par exemple de la FAO, du FMI, la Banque Mondiale, de la BIRD. Elles ne servent qu'à donner des privilèges et des prébendes à une soi-disant "élite" autoproclamée, qui méprise le peuple et cherche de plus en plus à s'émanciper de toute obligation de se faire élire par celui-ci. Sans ces institutions mondiales, par exemple, on n'aurait pas pu lancer l'escroquerie réchauffiste

C'est aussi vrai de l'Union Européenne que des institutions mondiales qui ne sont contrôlées par personne. 

L'histoire des organismes internationaux

Le premier organisme international à être créé fut la Banque des Règlements Internationaux, la BRI, et presque simultanément, le Bureau International du Travail. Nous sommes à la fin de la décennie 1920. Et quinze ans plus tard, à la fin de la guerre 39-45, il va y avoir ces fameuses organisations, l'ONU, qui prend la place de la SDN - chacun sait les effets que cette organisation a pu avoir, mais aussi le Fonds Monétaire International, la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement, etc etc, pour ne pas parler par la suite de la création de l'OMS, (l'Organisation Mondiale de la Santé), de l'Organisation Alimentaire Internationale, etc etc. Toutes ces institutions internationales doivent être envisagées comme des éléments à caractère interventionniste dans les échanges internationaux, non pas pour les faciliter, mais pour que les états puissent avoir la mainmise sur, disons, les échanges en question. 

Les exceptions

L'exception du GATT

Le seul domaine où une institution n'avait pas été créée, où seuls des accords de libre-échange avaient été passés, c'est ce qu'on appelait hier le General Agreement on Tarriffs and Trade, le GATT, qui a disparu dans la décennie 90 pour être remplacé par une organisation internationale qu'on appelle aujourd'hui l' Organisation Mondiale du Commerce. Ce GATT a quand même eu, lui, un effet en matière de libre-échange, puisqu'il est arrivé de la fin de la décennie 40 jusque à la décennie 80 à abaisser progressivement les obstacles aux échanges internationaux. Les obstacles dans ce domaine étaient, dans le vocabulaire officiel, tarifaires, et non-tarifaires, les uns et les autres entravant et rançonnant les échanges, ce qui illustre l'équivalence de l'impôt et du monopole. Dans la décennie 80, il y a eu effectivement une libéralisation des échanges internationaux, tout le monde en a bénéficié : la réduction des obstacles a conduit à un développement important des échanges, qui s'est combiné avec le progrès technique pour favoriser le développement. 

L'exception de l'Acte Unique

Certaines décisions dans le cadre de la Communauté Économique Européenne, les années 85-86, à l'initiative de Margaret Thatcher. C'est ce qu'on a appelé l'Acte Unique. Celui-ci avait comme objectif de créer pour 1993 un marché unique, tant en matière financière que non financière. 

Régression et échecs européens

Le rapport de forces s'est ensuite inversé, la chute du Mur de Berlin inspirant aux socialistes un effort pour sauver leur prédation en Europe. 

La régression du Traité de Maastricht

Mitterrand et Kohl se sont entendus au sujet de la création à terme, effectivement, d'un état européen, l'étape intermédiaire étant la création d'une monnaie commune. Et cela a pris forme en 1992, c'est ce qu'on a appelé le traité de Maastricht, traité créant ce qu'on appelle aujourd'hui l'Union Européenne : il s'agissait de multiplier les "politiques communes", aggravant la redistribution politique et multipliant les cartels réglementaires et des fiscaux, pour mettre en échec la concurrence entre les Etats qui est la garantie principale de la liberté
L'unification monétaire forcée, forme de prédation aggravée
L'Euro, en particulier, est une mise en commun forcée des politiques monétaires, qui a pour effet net de déteriorer la qualité de la monnaie et d'aggraver le dilemme entre l'inflation et le chômage. 

C'est aussi un moyen de noyer la responsabilité du gouvernement français dans ses extravagances financières; et dans ses extravagances en matière de sécurité sociale. Le gouvernement français peut ainsi se cacher derrière l'Euro pour continuer à voler de l'argent en pure perte et pour continuer à accumuler des déficits sans que le marché, notamment le marché des devises, exprime sa défiance envers une politique aussi folle, par la dévaluation qui l'aurait autrement sanctionnée. 

L'Europe alibi à la démagogie locale

Ce qui montre à quel point l'Union Européenne est contraire à la liberté des échanges en dépit même de certains de ses principes, comme la libre circulation, c'est la réaction de la classe politique française, et finalement l'échec à libéraliser, de l'Acte Unique et des principes que celui-ci avait mis en œuvre. 

La classe politique française, voyant que l'Acte Unique prévoyait de lui imposer des réformes qui étaient nécessaires -- libéralisations, suppression des monopoles, en a profité pour tenir un langage de démagogie au profit exclusif des groupes de pression, pour maintenir ces monopoles, se battant contre leur abolition sous prétexte qu'elle était censée venir de Bruxelles. Cette déresponsabilisation a donc donné aux politiciens et aux fonctionnaires locaux, surtout français, des prétextes pour s'opposer à la liberté des échanges. 

L'état français viole sa propre loi

Et aujourd'hui, la manifestation la plus grave de cette irresponsabilité consiste dans le maintien illégal du monopole de la Sécurité sociale : le droit européen a interdit le monopole en matière d'assurance, il a imposé aux hommes de l'état français de changer la législation française pour qu'ils mettent fin au monopole de la Sécurité sociale : ce monopole de la sécurité sociale n'est donc plus légal, mais les hommes de l'état français continuent de l'imposer au mépris du droit européen et de la loi française. 

Poursuite du complot socialiste par l'aggravation des politiques communes

L'Union Européenne atteint aujourd'hui vingt-sept membres, et elle est le lieu d'un nouveau complot pour centraliser les décisions, et aggraver la redistribution politique et les cartels intergouvernementaux, sous la dénomination fallacieuse de "Mini-traité". La démocratie irlandaise lui a donné un coup d'arrêt pour le compte des victimes désignées de ces politiques. 

Donc, le projet mondialiste et ses manifestations partielles dans l'Union Européenne est contraire à la liberté des échanges. Il est, de fait, et de plus en plus, dans l'intention. Il est complètement absurde de confondre le libre-échangisme et le mondialisme. 

La confusion du libéralisme avec l'immigrationnisme inconditionnel

Une deuxième confusion qui aucun sens, qui est elle aussi formellement absurde, est celle qui confond le libéralisme avec l'immigrationnisme inconditionnel. Un certain nombre de gens qui passent pour libéraux, ou qui le sont réellement mais n'ont pas suffisamment réfléchi à cette question, se déclarent partisans de la liberté d'immigrer. C'était notamment le cas de Ludwig Von Mises, même si celui-ci disait quand même des socialistes hitlériens que s'ils voulaient s'installer en Grande Bretagne pour y renverser le régime, il faudrait les en empêcher : cette recommandation est d'actualité vu la négation de certains Droits de l'homme par la Loi islamique. Cependant, Von Mises, très grand économiste, n'était pas un bon philosophe politique et même pas un philosophe politique du tout. 

Les arguments des économistes en faveur de l'immigration

Les économistes en tant que tels connaissent des arguments en faveur de l'immigration qu'ils sont les seuls à connaître, et qu'ils ont le devoir de faire connaître puisqu'ils sont vrais et qu'ils ont donc leur place dans un débat sur l'immigration, dans la mesure où celui-ci n'est pas interdit. 

En particulier, ils ont le devoir de dire que l'immigration d'étrangers non prédateurs est un enrichissement pour l'économie, qu'il est très douteux que l'immigration pèse à la baisse sur le niveau moyen des salaires, ou que l'immigration prive les indigènes d'emplois qu'ils obtiendraient autrement. 

Ces démonstrations pourraient les faire passer pour des immigrationnistes, mais elles ne justifient en elles-mêmes aucune politique et ne sauraient le faire : ce qui peut justifier une politique c'est la philosophie et elle seule. 

Le libéralisme est logiquement incompatible avec l'immigrationnisme inconditionnel

Que que dit le libéralisme à propos de l'immigration? 

Le principe libéral est celui de la propriété privée

En fait, il ne dit rien. En effet, le principe de la propriété naturelle qui est le sien a pour conséquences que chacun a le droit d'inviter chez lui qui bon lui semble, et personne n'a le droit de s'installer chez les autres sans y avoir été invité. Cependant, ce principe-là ne peut trouver d'application simple et directe que dans une mise en oeuvre totale du principe de la propriété naturelle, à savoir un régime d'anarcho-capitalisme : et dans un régime anarcho-capitaliste chaque propriétaire privé invite qui il veut, et proscrit de sa propriété qui bon lui semble, sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit. Et dans un régime anarcho-capitaliste il n'y a pas de problème d'immigration, parce qu'il n'y a pas d'"étrangers", et donc pas d'"immigrés" aux sens habituels du terme ; ceux-ci impliquent l'existence d'une communauté politique, disposant d'un territoire commun. 

L'état est là pour imposer une police des étrangers

A partir du moment où vous ne croyez pas que le système anarcho-capitaliste puisse véritablement fonctionner (pour l'instant), ou dès lors qu'il n'y a pas d'anarcho-capitalisme, qu'il existe un état, même un état ultra-minimal qui est chargé uniquement de la défense nationale, il s'ensuit nécessairement qu'il existe des étrangers indésirables : parce que la défense nationale est là, par définition, pour tenir à l'écart du territoire national les étrangers que le souverain aura jugé indésirables

Donc le libéralisme se distingue de l'anarcho-capitalisme en ce qu'il reconnaît qu'on ne peut pas, pour l'instant, se passer de l'état ultra-minimal. Et cet état-là, même ultra-minimal, implique automatiquement la police des étrangers ; qu'il existe des étrangers indésirables, et que ces étrangers doivent être tenus à l'écart du sol national et ne doivent pas être admis dans la communauté des citoyens à n'importe quelle condition. 

Il s'ensuit donc du fait que le libéralisme proprement dit admet l'existence de l'état que l'immigrationnisme inconditionnel est logiquement incompatible avec le libéralisme. C'est une chose qu'un certain nombre de libéraux ne comprennent pas, et a fortiori des adversaires du libéralisme, surtout quand ils sont nationalistes. 

L'immigrationnisme inconditionnel implique une négation du droit de propriété sur le sol qui est le contraire absolu du libéralisme, c'est une lubie communiste, et de ce point de vue, la confusion entre le libéralisme et l'immigrationnisme est absurde et il faut lui tordre le cou. 

Les problèmes de l'immigration naissent des imperfections de la "propriété publique"

En l'espèce, ce qui est en question, ce n'est pas la propriété privée, mais la propriété publique

C'est l'état qui a la gestion de ce domaine public, et il ne se comporte pas en propriétaire de ce domaine public. Si tout le domaine était privé, que les propriétaires, et on ne voit pas pourquoi ils ne mèneraient pas leur gestion comme ils doivent, puisqu'ils ont choisi d'être propriétaires, eh bien toutes les propriétés constituant le territoire ne poseraient aucune difficulté. Autrement dit, les immigrés, sur le territoire, seraient nécessairement invités, par Untel et Untel, il n'y aurait pas de problème d'immigration. S'il y a un problème d'immigration, ce problème est lié au fait que l'état, dans sa fonction de gestionnaire du domaine public, ne remplit pas les obligations que tout propriétaire dans son domaine privé croirait bon de respecter. 

L'état ne peut pas se conduire comme un propriétaire dans la mesure où il ne l'est pas. On peut penser, comme le dit Hans-Hermann Hoppe, qu'un monarque doit traiter le domaine public national comme une propriété privée; c'est d'ailleurs ce qu'il fait. Et à ce titre il va inviter les étrangers désirables et va tenir à l'écart les étrangers indésirables de son point de vue. 

À partir du moment où il y a un état, le souverain décide qui sont les étrangers désirables et qui sont les étrangers indésirables. Le problème de la pseudo-démocratie socialiste, c'est qu'elle a besoin de clientèle et de prétextes pour voler. Pour un pseudo-démocrate socialiste, les étrangers que n'importe quel propriétaire jugerait indésirables, c'est-à-dire des gens qui sont improductifs voir dangereux, lui les considère comme désirables parce qu'ils peuvent devenir une clientèle de son parasitisme institutionnel d'état. Et c'est ce qui se passe avec l'immigration dans la pseudo-démocratie socialiste à la française. Le souverain nominal c'est le peuple. C'est-à-dire que toute immigration qui a lieu contre l'opinion majoritaire est injuste. Elle est illégitime au regard du principe démocratique qui fait que le souverain de cet état-là, c'est le peuple. Donc, le simple fait qu'un immigré est installé sur le sol national alors que la majorité de la population était hostile à cette immigration est un acte criminel. 

La présence de l'immigré contre la volonté du souverain qui est le peuple est un acte criminel. C'est un acte d'invasion. Et à fortiori, dans la pseudo-démocratie socialiste, dans la mesure où la grande majorité de ces envahisseurs vit d'argent volé par la force au peuple en question, c'est une deuxième violation manifeste du principe démocratique, c'est-à-dire du droit des citoyens, mais en plus, c'est une violation des droits de l'Homme, dans la mesure où les droits de l'Homme c'est justement le droit de n'être pas esclave. 

La population hôte, la population d'accueil dans cette politique pseudo-démocratique socialiste, voit ses droits violés à deux titres, en tant que citoyen, et en tant qu'être humain. Puisque en tant que citoyen on voit mépriser son droit de décider de l'immigration, en tant que citoyen on voit censurer son droit de protester contre cette violation des droits du citoyen, et en tant qu'être humain, c'est une violation des droits de l'Homme parce que les envahisseurs vivent par la force sur le dos des indigènes. Et, de ce fait, en esclavagistes, sur le dos de ses esclaves. 

Donc la politique d'immigration menée par les gouvernements pseudo-démocratiques socialistes successifs depuis une trentaine d'années est doublement contraire aux Droits de l'Homme et du Citoyen, et évidemment elle est totalement contraire aux principes du libéralisme. 

Alors, de ce point de vue là, il y a une troisième confusion qu'il faut dissiper, ce que fait d'ailleurs très bien Hans-Hermann Hoppe encore une fois, c'est la confusion entre l'importation des biens et l'immigration des gens. C'est l'argumentation de Jean-Marie Le Pen contre la liberté des échanges, contre le libre-échange, disant que dans une maison on n'ouvre pas toutes les fenêtres et toutes les portes à n'importe qui et n'importe quoi. Mais c'est une confusion entre l'importation des biens et l'immigration des gens. Parce que une importation de produit a toujours été invitée par quelqu'un qui se trouve dans la maison. Si dans votre maison arrive un bien, c'est parce qu'il a été invité, par un propriétaire légitime ou par un résident légitime de la maison en question; en d'autres termes toutes les importations ont été invitées par quelqu'un qui avait le droit de la faire. 

Alors que les étrangers, eux, se déplacent qu'on les ait invités ou pas. Et, de même qu'il est impossible qu'une importation n'ait pas été voulue par un résident légitime sur le territoire national, de même il est parfaitement possible qu'un immigré ne soit pas voulu par le propriétaire légitime du territoire national. Il y a donc lieu de distinguer de la manière la plus stricte la liberté des échanges qui est une simple conséquence du droit de propriété, et cette prétendue liberté d'immigrer qui, si on la prend inconditionnellement, est une négation du droit de propriété : il n'y a pas une confusion à faire entre les deux, il y a une distinction absolue à faire entre les deux. La liberté des échanges est une expression de la propriété naturelle, et elle est l'incarnation même de la justice naturelle, alors que l'immigrationnisme inconditionnel, c'est la négation de la propriété sur le sol, c'est-à-dire la négation de la justice naturelle. De ce point de vue là, la distinction est absolue, et ceux qui font la confusion, que ce soit pour prôner l'immigrationnisme inconditionnel, ou pour se servir du caractère illégitime de l'immigration pour condamner le libre-échange, ces gens-là entretiennent la confusion, et ils en abusent. 

Alors, il y a une quatrième confusion qu'il y a lieu de dénoncer à propos du mondialisme, c'est celle qui consiste à postuler une fausse identité d'intérêts entre les résidents nationaux face à la politique protectionniste. À partir du moment où le produit importé a été invité par un résident légitime, il s'ensuit que le protectionnisme viole les droits du résident légitime. Et en empêchant cette invitation, en l'interdisant, en l'entravant, le protectionnisme viole un droit légitime. Et en violant un droit légitime, il crée une pomme de discorde entre les résidents nationaux. Il n'y a absolument aucune solidarité entre le voleur et son volé, comme on l'a déjà dit à plusieurs reprises. Le protectionniste est un voleur, l'importateur bafoué est un volé. Le protectionniste est un criminel, l'importateur est un propriétaire légitime qu'il voit disposer de son bien contre son consentement. 

Le protectionnisme n'est pas l'expression d'une solidarité nationale, qui serait naturelle, il est incompatible avec la solidarité nationale, puisque bien au contraire il crée un conflit entre les résidents. De ce point de vue là, il n'y a aucune identité des intérêts entre les nationaux, de même qu'il n'y a aucune identité des intérêts entre les étrangers face à la politique protectionniste. La politique protectionniste, c'est une politique qui oppose des résidents nationaux entre eux. Le sal-étranger n'est que le chiffon rouge qu'on agite devant le nationaliste pour lui faire perdre de vue que le protectionnisme crée un conflit à l'intérieur de la communauté nationale, c'est-à-dire que c'est le contraire même de la solidarité nationale. 

Liens externes


Par Liberté économique et progrès social, 125, octobre 2008, pp. 18-32. (Georges Lane avec François Guillaumat)
 Source: http://fr.liberpedia.org/Main_Page


B) - Liens de Georges Lane  
→ Lewis Carroll : De l’autre côté du miroir
→ Georges Lane :Le projet de traité d’Union européenne : une illusion fiscale qui cache une spoliation de plus.”
→ Ludwig von Mises : Les illusions du protectionnisme et de l’autarcie
→ Hans-Hermann Hoppe : “Pour le libre échange et une immigration limitée”
→ François Guillaumat : “Le libéralisme contre l’immigrationnisme
→ Frédéric Bastiat : “L’Etat
La loi de Bitur-Camember


 C) - Une page de l'Institut Liberté

Question de Mondialisation

INITIATION A LA MONDIALISATION
(de notre temps fin XX, début XXIème siècle)

 

 

 D) - Le Vatican appelle au mondialisme

Contre-info dénonce régulièrement les menées mondialistes, instiguées par divers courants, lobbies ou sectes, à l’encontre de l’ordre naturel, du réalisme et du patriotisme les plus élémentaires.
Il ne serait pas honnête de notre part de nous taire quand elles viennent d’où elles ne devraient pas.
Les autorités vaticanes modernes, depuis l’aggiornamento religieux du concile Vatican II, ont aussi une nouvelle approche politique.
Les prises de position ne manquent pas, y compris au plus haut niveau, qui célèbrent la démocratie, qui condamnent le nationalisme, qui promeuvent le mondialisme…
Mise-à-jour déc. 2012 :  devant l’Assemblée plénière du Conseil Pontifical pour la justice et la paix le 3 décembre 2012, Benoît XVI a réitéré son appel à une autorité mondiale, en se référant à l’encyclique Pacem in terris de Jean XXIII, qui déjà faisait profession de foi mondialiste en 1963, on a tendance à l’oublier. «  Le bienheureux Pape Jean XXIII a motivé l’engagement pour la construction d’une communauté mondiale, avec une autorité correspondante, justement à partir de l’amour, et précisément de l’amour pour le bien commun de la famille humaine. »
En 2009, Benoît XVI avait déclaré dans son encyclique Caritas in Veritate qu’il était urgent que soit mise en place une véritable « Autorité politique mondiale » « pour le gouvernement de l’économie mondiale, pour assainir les économies frappées par la crise (…) ».

Des arguments similaires à ceux d’Attali, vous l’aurez remarqué.

Puis, le Saint-Siège, par la voix du « Conseil pontifical Justice et Paix », avait enfoncé le clou au travers d’un document de 18 pages paru en octobre 2011, intitulé : « Pour une réforme du système financier international dans la perspective d’une autorité publique à compétence universelle ».

On y appelle à la création d’une autorité politique mondiale et d’une banque mondiale, pour entre autres, protéger la démocratie.
Morceaux choisis :

« On voit, sur le fond, se dessiner en perspective l’exigence d’un organisme assurant les fonctions d’une sorte de ‘Banque centrale mondiale’ réglementant le flux et le système des échanges monétaires, à la manière des banques centrales nationales. »

« Cette transformation s’effectuera au prix d’un transfert, graduel et équilibré, d’une partie des attributions nationales à une Autorité mondiale et aux Autorités régionales, ce qui s’avère nécessaire à un moment où le dynamisme de la société humaine et de l’économie, ainsi que le progrès de la technologie, transcendent les frontières qui se trouvent en fait déjà érodées dans l’univers mondialisé. »

« Si aucun remède n’est apporté aux différentes formes d’injustice, les effets négatifs qui s’en suivront au plan social, politique et économique seront de nature à engendrer un climat d’hostilité croissante et même de violence, jusqu’à miner les bases mêmes des institutions démocratiques, celles qui sont également considérées [par qui?! NDCI] comme les plus solides et les plus sûres. »

En septembre dernier, Mgr Vegliò, en sa qualité de président du Conseil pontifical pour les migrants, s’était exprimé de façon délirante sur l’immigration et le nationalisme.

Le prélat avait commencé par décrire ce qui constitue, à ses yeux, « l’actuel contexte européen » (nous n’avons pu nous empêcher d’annoter son charabia) :

« Nous constatons dans les faits que l’Europe est un continent historiquement multiculturel [sic]. Le visage qu’il présente actuellement est le résultat de la coexistence de diverses cultures, aussi grâce aux mouvements migratoires. À la fin du XXème siècle et au commencement du XXIème siècle, deux phénomènes se sont manifestés, certainement liés entre eux.

D’un côté, cette période peut être définie comme “ère de l’émigration”, mais, de l’autre, elle a été aussi “l’ère du nationalisme”, où l’on a observé des actes de refus et de marginalisation systématique et même violente des populations minoritaires, comme aussi l’adoption de politiques hostiles à la différence culturelle
[plutôt favorable à la sauvegarde de la différence, non?!], qui, de manière plus ou moins visible, ont incité à la peur de la diversité.

Dans tous ces cas, les flux migratoires ont été perçus comme menace à l’identité des populations autochtones
[sans blague ?!].

Évidemment, la méfiance vis-à-vis de l’étranger et le rejet de celui-ci, avec ses éléments culturels, idéologiques, religieux ou éthiques différents, n’est pas une nouveauté. De fait, la lecture attentive de l’histoire révèle que la diversité culturelle a été la source de nombreux conflits et de guerres entre les peuples, qui se prolongent jusqu’à aujourd’hui.

Face à la réaction immédiate de soupçon et de peur que le divers et l’inconnu puissent provoquer la perte de l’identité, il faut rapppeler que l’identité collective comme l’identité personnelle ne sont pas statiques mais dynamiques, et qu’elles se construisent et se renouvellent chaque jour dans les relations réciproques. Peut-être est-il également utile d’affirmer que l’histoire de l’Europe comme continent, en conformité avec l’histoire de la majorité des Etats qui la composent, est marquée par l’héritage reçu de peuples variés
[à quel point?!], qui ont produit une évidente hybridation culturelle.

Cela permet de dire que la diversité culturelle n’est pas seulement une conséquence de l’immigration contemporaine, mais qu’il s’agit d’une caractéristique de l’identité européenne, sans laquelle il serait impossible de comprendre son présent et son passé. Du reste, le respect de la diversité culturelle et religieuse est inscrit dans le Traité de l’Union européenne et dans sa Charte des droits fondamentaux
[ah, ben dans ce cas...]. 
Parce que toute les cultures sont enfermées dans certaines limites, la rencontre entre cultures diverses et leur connaissance paisible, réciproque et sans préjugés, est surtout une richesse, un élément positif, indépendamment des difficultés que peut produire la coexistence entre personnes de cultures diverses ».
 
Pour le prélat militant, le réveil du nationalisme a provoqué le « refus violent de la diversité ».

Alors que c’est précisément le contraire : la violence de la « diversité » (comprendre « l’invasion migratoire ») a logiquement réveillé le nationalisme.

Source: Contre-info



 E) - L’idéologie mondialiste, son essence et la résistance

 Le mondialisme existe depuis l’existence de l’humanité. On peut même dire que l’on trouve ce principe dans la Genèse. En effet, la Bible rapporte que le péché d’Adam et Eve consiste – sous l’influence du « grappin » (pour reprendre l’expression du saint curé d’Ars) – à être « comme des dieux » (« qui ut deus ? »). C’est l’histoire incessante de l’orgueil humain voulant être le centre de toute chose rejetant toute autorité supérieure. Ce principe humaniste a été cassé avec l’instauration du christianisme, plus exactement par le catholicisme. Cependant, la Renaissance accompagnée de l’émergence du protestantisme (Luther, Calvin, Cranmer, …) à partir du XVIème siècle accorde une position centrale à l’homme. L’homme est de plus en plus déifié. La Déclaration des droits de l’homme de 1789, précédée par la création du premier Etat d’inspiration maçonnique, les Etats-Unis ; entre dans l’accélération de cette déification où est réuni le triptyque classique né de la mystique maçonnique (1ère loge créée en 1717 à Londres par deux protestants : James Anderson et Jean-Théophile Désaguliers) : nominalisme (pas de vérité éternelle et fixe), le naturalisme (la morale est évolutive) et la primauté de l’homme. La finalité du maçonnisme est d’aboutir à une unité mondiale et à l’émergence d’un homme indifférencié, nomade, « hors sol » si je puis dire. Le nouvel ordre mondial (le NOM) est la suite logique de cet « idéal ». Pour autant doit-on mettre dans le même sac le catholicisme qui en grec signifie « universel » ? La réponse est négative. En effet, le christianisme a instauré un principe révolutionnaire qui est la distinction du spirituel et du temporel depuis la fameuse déclaration du Christ : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». L’autorité et le pouvoir politique des nations ne se mêlent pas à l’autorité et au pouvoir spirituel du pape. Certes, certains papes par faiblesse humaine ont essayé de soumettre à leur autorité celle des Etats. Mais pareil à l’équilibre du fléau de la balance, ces tentatives contraires à la doctrine catholique ont échoué. L’extension du catholicisme voulue par les papes au cours des siècles n’interdisait pas la variété des nations et de leurs traditions propres dans un cadre politique souverain. L’un devait soutenir l’autre sans pour autant se mélanger. Cette disposition du catholicisme est le meilleur contre poison empêchant l’émergence soit d’une théocratie planétaire soit d’une entité politique mondiale athée. En revanche, l’Islam n’obéit pas à ces critères car il ne distingue pas le spirituel du temporel. L’Islam est en même temps une foi et une loi constituant un nouvel ordre mondial avec ses propres caractères. Ceci explique l’opposition farouche entre, d’un côté, les tenants du mondialisme mercantile et messianique véhiculé par des élites anglo-saxonnes et juives et, de l’autre, les défenseurs du prophète Mahomet et des principes édictés par le Coran ; ces derniers représentant un autre courant du nouvel ordre mondial.

La pax romana qui s’est imposée après la victoire de Jules César a, certes, instauré un modèle sans pour autant détruire la diversité des tribus gauloises. La variété du nombre de fromages en France en fait foi. En fait, on a assisté à un mariage entre ces deux entités qui a enfanté un monde nouveau : les Gallo-romains. Cette civilisation gallo-romaine issue de la réunion des principes philosophiques, juridiques, politiques et religieux des mondes athénien, romain, de l’Ancien/Nouveau Testament et de la Tradition de l’Eglise constituent l’essence même de la civilisation française.

Il existe des rivalités internes entre ces différents mondes. Ainsi, au sein du monde anglo-saxon affairiste, il existe une branche acquise au mondialisme reposant sur un socle régi par Washington et Londres et, de l’autre, le mondialisme planétarien où aucun pays ne prédomine ; l’ensemble de l’humanité constituant une purée générale. Parallèlement à cela, les élites juives poursuivent un idéal messianique qui fait dire, par exemple à Jacques Attali, qu’une gouvernance mondiale verrait comme capitale planétaire … Jérusalem. Dans cette affaire, nous avons une alliance objective entre ces deux mondes. En ce qui concerne les milieux pangermanistes, il y a une alliance avec les deux groupes cités ci-dessus[1] à condition pour le monde germanique de rester centré sur l’Europe en coopération étroite avec les élites anglo-saxonnes et juives. C’est le « partage du travail » (Arbeitsteilung) comme le disait l’ancien chancelier Schröder. Enfin, en ce qui concerne l’évolution du processus depuis la chute du mur de Berlin, nous sommes passés à une vitesse supérieure, en d’autres termes, dans la dernière ligne droite conduisant aux tentatives d’aboutir à une unité planétaire. Je ne fais que reprendre le passage présenté dans mon livre « La Fondation Bertelsmann et la gouvernance mondiale » (page 112) : « La période de la guerre froide vit l’opposition de deux blocs apparemment antagonistes. En fait, la thèse américaine née en 1776 (capitaliste et religieuse) et l’antithèse soviétique (communiste et athée) née en 1917 constituaient l’avers et l’envers d’une seule et même pièce reposant sur la primauté de l’homme traité sous un angle différent selon l’idéologie en place. La disparition de l’antithèse communiste soviétique en 1990 annonçait l’effondrement de la thèse capitaliste américaine afin de passer à la vitesse supérieure, le lancement d’une synthèse ou « alternative » pour reprendre l’expression de Mikhaïl Gorbatchev, afin de fusionner les deux systèmes (application du principe hégélien). Ainsi, la synthèse doit aboutir à l’émergence d’un système dans lequel des entreprises chargées de la production et de la distribution des biens doivent prendre forme mais sous l’égide d’un gouvernement mondial. Ce dernier, instance de régulation et assurant par l’intermédiaire d’un réseau bancaire le financement global de la planète, dictera les quantités à produire et le nombre d’entreprises habilitées à fabriquer le produit donné. On appelle cela la concentration des moyens obtenue grâce à la centralisation de l’autorité. L’état d’esprit guidant les élites mondialistes dans ce monde glocalisé (local et global) et infligeant ses volontés à une humanité indifférenciée et nomade se fera dans le cadre d’une agapè inversée. L’ouvrage du Colonel House, conseiller du président américain Wilson, prophétisait dans son ouvrage de 1912 ‘’Philip Dru, administrator’’, l’émergence d’un système où ‘’la propriété et les vies de chacun sont aux mains d’un seul homme’’ et l’instauration d’un ‘’socialisme tel que l’aurait rêvé Karl Marx’’. L’accélération de la mise en forme du nouvel ordre mondial, suite à la crise financière partie des Etats-Unis, est l’illustration de cette tentative d’aboutir à cette synthèse ou ‘’alternative’’ devant conduire théoriquement à une gouvernance mondiale dans le cadre d’un socialisme de marché ».

La formation de ces blocs continentaux constitue le marche pied vers la gouvernance mondiale. L’Union européenne (l’UE) représente le bloc le plus avancé. Nous avons aussi l’Union Africaine (UA) lancée en 1999/2000, la Communauté Economique Eurasiatique avec la Russie à sa tête (CEEA ou Eurasec en anglais) fondée en 2000 ou encore l’Union des nations Sud-américaine (UNASUR) dont la création remonte à mai 2008. Le phénomène est général sur tous les continents. Il est intéressant de noter l’évolution de l’Amérique du Nord. En effet, dans le cadre de l’Association du libre-échange Nord-américain (l’ALENA équivalent de la CEE pour l’Europe avant le Traité de Maastricht), les Etats-Unis, le Canada et le Mexique constituent une seule entité. Or, des bouleversements sont en préparation puisque le think tank américain moteur de la politique étrangère de Washington, le Council on foreign Relations (le CFR), a annoncé en 2005 sa volonté de voir ce bloc évoluer en une « Communauté nord-américaine » pour 2010[2] ; c’est-à-dire un bloc politique, économique et militaire unifié. Il ne faut pas se polariser sur la date théorique de 2010 compte tenu que ces choses se mettent en place avec un décalage de quelques mois ou de quelques années. L’intérêt de ce type de document officiel est de prévenir d’un basculement dans un avenir relativement proche et non pour 2050. Ce phénomène est si attendu que le géographe et ancien ambassadeur français dans les pays baltes, Michel Foucher proche des mouvances mondialistes, a fait paraître en novembre 2010 un atlas de gépolitique[3] désignant le bloc nord-américain non sous le terme d’ALENA mais d’Union nord-américaine. Or au moment où sont écrites ces lignes (janvier 2011) ; officiellement, l’Union nord-américaine n’existe pas. En fait, Michel Foucher au courant de ces changements profonds a pris un peu d’avance. Enfin, signalons que des liens politiques se mettent en place entre ces différents blocs. C’est le cas de la volonté de créer une Assemblée transatlantique entre l’UE et le bloc Nord-américain en formation dans le cadre d’une union euro-atlantique prévu théoriquement pour 2015[4] ou encore d’Eurolat, Assemblée parlementaire de liaison entre l’UE et l’UNASUR[5]. La finalité de cette politique est d’être coiffée d’une Assemblée parlementaire mondiale parallèlement à l’introduction d’une monnaie planétaire. C’est chose faite dans le cadre de l’ONU depuis 2007 avec le lancement de l’Assemblée parlementaire des Nations Unies (l’APNU)[6] sous la direction de l’Allemand Andreas Bummel auteur d’un ouvrage présentant les enjeux de cette politique[7].

La mise en place d’une gouvernance mondiale nécessite l’effondrement des Etats-Unis. J’ai eu l’occasion à maintes reprises de citer les « Mémoires » de David Rockefeller qui, outre son aveu consistant à reconnaître la conspiration menée par lui et ses amis contre les Etats-Unis, appelle clairement à une « direction des affaires mondiales ». Ainsi, au cours de ce processus, nous allons assister à l’émergence et au renforcement de blocs continentaux plus ou moins rivaux ; mais utile dans la gestion des affaires mondiales. L’ouvrage d’Orwell, 1984, décrit parfaitement ce processus où les trois grandes entités politiques (Eurasia, Estasia et Oceania), dirigées d’une manière dictatoriale avec des systèmes politiques apparemment différents, s’opposent en entretenant un climat de violence et d’incertitude justifiant par la suite la mise en place de mesures liberticides. Cependant, l’opposition fratricide ne va pas à son terme car il s’agit de ne pas détruire l’adversaire. L’ennemi est un « ami » utile pour justifier sa propre existence. Par ailleurs, la Chine dont le modèle fait rêver nos élites occidentales présente des faiblesses. On peut relever sa démographie à enfant unique et si possible mâle prélude à des conséquences désastreuses pour sa stabilité. Un déséquilibre complet de la pyramide des âges chinoise s’installe. Même si le colosse chinois prend les formes d’un Léviathan ; il présente des faiblesses internes réelles comme, par exemple, l’opposition énorme entre la Chine de la côte et la Chine de l’intérieure. Enfin, j’ajouterai qu’aucune organisation politique sur terre n’est éternelle. La Chine fidèle à des révolutions sociales au cours de son histoire connaîtra tôt ou tard des révoltes remettant en cause l’autorité de Pékin.

par Pierre Hillard


F) - Le mondialisme, l’ethno-régionalisme et l’Europe par Pierre Hillard

Les autorités politiques allemandes sont à l’origine de tous les textes favorisant le régionalisme, la disparition des frontières politiques au profit de frontières administratives et de l’ethnicisme. Il faut souligner que la promotion du régionalisme ne concerne pas uniquement les régions à forte identité ethnique. En fait, il s’agit de promouvoir l’autonomie politique, économique, fiscale, etc des régions qu’elles soient ethniques ou pas afin de les raccrocher directement aux autorités supranationales de Bruxelles sans passer par la case « Nation ». Le processus doit se poursuivre selon la vulgate euro-mondialisme par la mise en forme d’eurorégions. Celles-ci constituées de régions autonomes se regroupent de part et d’autre des frontières nationales abolies par le système afin de constituer de nouvelles entités territoriales artificielles, en d’autres termes, de gros départements au niveau de l’Europe. Ces eurorégions sont nombreuses. On peut citer par exemple : l’eurorégion Pyrénées-Méditerranée[8], l’eurorégion Alpes Méditerranée[9] ou encore les eurorégions entourant l’Allemagne[10].

Les élites mondialistes veulent détruire les Etats au profit d’une gouvernance mondiale, en fait forme déguisée d’une multinationale unique. Il va de soi que leur soutien apporté aux revendications ethno-régionalistes en Europe, en fait, partout dans le monde (Sud Soudan et par ricochet toute l’Afrique, une partie de la Bolivie, le Tibet, le Proche-Orient, etc … la liste est longue) entre dans cette volonté de dissoudre l’ensemble dans un grand magma. Les blocs continentaux constituent la nouvelle ligne d’horizon traitant de plus en plus avec des régions. Entre les deux, les Etats sont pris en étau et passent à la trappe. L’exemple du parti des Vert/Alliance Libre Européenne (Verts/ALE) au Parlement européen est particulièrement probant. Les Verts dirigés par Daniel Cohn Bendit, paragon forcené du mondialisme, se sont associés à un parti (ALE) regroupant une trentaine de partis régionalistes européens[11]. Or, depuis avril 2010, le président des ALE est Eric Defoort[12], Flamand et co-fondateur du parti indépendantiste la NVA[13] dirigée par Bart de Wever catalogué à droite voire à l’extrême-droite. Or ce même Bart de Wever a parfaitement compris l’évolution des choses en répétant que la Belgique finira par s’évaporer entre l’Europe et les régions. Ce parti indépendantiste flamand est acquis à la cause mondialiste par son adhésion aux Verts/ALE. Cette tendance est appelée à se généraliser. Le cas belge est à observer avec attention car le processus d’éclatement est lancé. Bien malin celui qui peut donner une date. En tout cas, le démembrement tôt ou tard de ce pays aura des répercussions profondes dans toute l’Europe et à l’échelle planétaire. J’ajoute que les pions mondialistes se mettent gentiment en place car le président de la communauté germanophone de Belgique (Eupen et Saint Vith), Karl Heintz Lambertz[14], a été nommé président de l’Association des régions frontalières européennes (l’ARFE)[15] le 19 février 2010. Il faut rappeler que le but officiel de cet institut est de transformer les frontières nationales en frontières administratives permettant par la suite la création des eurorégions. Dans le programme d’éclatement de la Belgique, Karl Heinz Lambertz est vraiment bien placé. Un tel idéal a trouvé sa récompense avec l’octroi de la « Grande croix du mérite » de la République fédérale d’Allemagne en mars 2010. L’ambassadeur allemand s’est plu à reconnaître l’engagement de Karl Heinz Lambertz en faveur de la coopération transfrontalière avec les eurorégions « Sarre-Lor-Lux » et « Meuse-Rhin »[16]. « Etonnant » comme aurait l’ami Pierre Desproges.

Ayant la chance de posséder la thèse d’origine consacrée au rôle des B’nai B’rith et du sionisme sous la plume de Nathan Feinberg publiée intégralement sur internet[17], j’ai pu démontrer le rôle de la franc-maçonnerie juive dans la rédaction des textes en faveur de l’ethnicisme dans le cadre du Traité de Versailles. L’action fut menée de main de maître par Louis Brandeis, premier juge juif à la cour suprême des Etats-Unis qui sut très bien conseiller le président américain Wilson. On peut dater la collusion de ce milieu avec les mouvements politiquement à droite voire à l’extrême-droite allemands (milieux pangermanistes) dès les années 1920. Le représentant allemand pangermaniste, Ewald Ammende en liaison avec l’appareil gouvernemental de Berlin, travaillait avec le représentant des B’nai B’rith au Traité de Versailles, Leo Motzkin. Celui-ci était lui-même lié au mouvement sioniste. Cette époque est très importante à comprendre pour suivre les événements en cours en ce début de XXIè siècle. En effet, le mouvement sioniste sous la direction de Theodor Herzl voulait la création d’un Etat juif. Or, il reçut un appui décisif avec la fameuse « Déclaration Balfour » en 1917. Ce texte reconnaissait l’existence d’un foyer juif en Palestine avec l’approbation du gouvernement britannique. Cette reconnaissance fut officialisée par une lettre envoyée à Walther Rotschild[18] qui était un intermédiaire avec le mouvement sioniste en Grande-Bretagne. Les racines de cette affaire sont encore plus profondes. En effet, le grand historien américain Carroll Quigley a prouvé que le véritable auteur de cette lettre n’était pas Balfour mais Alfred Milner ; affirmant même que ce document capital aurait dû s’appeler la « Déclaration Milner »[19]. Alfred Milner était le chef du cabinet de guerre de Lloyd George durant la Première guerre mondiale. En fait, cet homme appartenait à la haute oligarchie anglo-saxonne travaillant à l’instauration d’une organisation planétaire. Il fut le bras droit et successeur de Cecil Rhodes à l’origine du lancement des principes d’un nouvel ordre mondial sous direction anglo-saxonne. Par la suite, des tensions internes sont apparues – même si la finalité est la même – au sein de ces élites entre les partisans du mondialisme anglo-saxon et les partisans du mondialisme planétarien tous alliés au sionisme. Le rappel de ces faits est capital. En effet, la coopération observée entre, d’un côté, le mouvement sioniste avec en toile de fond l’idéal d’un mondialisme messianique et, de l’autre, les partis populistes européens prend de la vigueur. En ce début de XXIè siècle, on observe un rapprochement étroit entre les partis politiques européens appelés « populistes » en Autriche, au Pays-Bas, en Suède ou encore en France favorable à la cause du sionisme. Ces dirigeants populistes condamnent avec justesse le mondialisme tout en commettant un contresens complet en s’engageant en faveur du sionisme qui est un enfant du … mondialisme. Ces milieux sionistes – eux-mêmes tiraillés par des tensions internes – en lutte contre l’Islam séduisent avec succès les partis populistes européens stigmatisant le monde musulman. Je crains qu’il s’agisse là que d’un moyen d’attiser le « Choc des civilisations » et de faire des nationalistes des dupes dans cette affaire. Il serait plus logique – mais aussi plus difficile – de la part des défenseurs des traditions nationales et de la civilisation européenne de prendre leur distance face à ces deux mondes au lieu d’être la balle de pingpong appelée à être broyée entre deux métaphysiques si éloignées des concepts classiques du vieux continent.

Je vais peut-être étonner certains qui disent que la France s’est suicidée en s’engageant en faveur de la construction européenne. En fait, les origines de notre chute sont plus lointaines. La France a perdu sa force vitale en 1789. Notre pays disposait d’un atout majeur : l’indépendance du pouvoir royal (monarchie « absolue » : ab solutus signifie « être délié ») par rapport au monde de la finance. Le 17 juin 1789, le Tiers Etat s’est déclaré Assemblée constituante donnant officiellement le pouvoir au peuple, en fait la bourgeoisie d’affaires. Cette bourgeoisie française affairiste est désormais au pouvoir avec les ramifications directes vers Londres et la famille Rothschild. L’intermède napoléonien vide la France de son sang. En 1815, la France est à genoux et elle ne s’est plus relevée. Est-ce un hasard de constater que l’alignement de notre politique sur celle de l’Angleterre date de cette époque. Le processus d’affaiblissement se poursuivant, il s’agit selon la doxa européiste, de dissoudre la France pour qu’elle ne soit plus qu’un simple espace géographique. Nous devons regarder l’histoire de France et du monde sur une époque longue. En fait, 1789 est la conséquence logique issue de la Renaissance et de la Réforme, début XVIè siècle, matrices de l’idéologie maçonnique à partir de 1717. Primauté de l’homme, matérialisme outrancier, morale évolutive, idéologies de substitution, dissolution des nations, mélange des populations et montée en puissance d’une agapé inversée infernale caractérisent ce long processus lancé il y a 500 ans en passe de se concrétiser en ce début de XXIè siècle dans le cadre d’un monde orwellien. Nous sommes dans la dernière ligne droite. Notre sort va être réglé au cours de la décennie 2010. Dans le cas de l’UE on observe une tentative d’instaurer un véritable Etat européen disposant d’une fiscalité et d’une autonomie financière complète. C’est l’ambition voulue par Herman van Rompuy, président du Conseil européen par la grâce du Bilderberg[20], et dont les projets consistent à profiter de la crise pour soumettre les budgets nationaux à l’autorité supranationale de Bruxelles comme l’a révélé, le 10 février 2010, The Independent[21] ; la finalité étant de créer un pôle européen unifié et soumis au bloc nord-américain en formation. Il est vrai que l’évolution de cette Europe a toujours été encouragée par les élites anglo-saxonnes qui, dès le lendemain de la Seconde guerre mondiale, ont promu par des moyens financiers la réussite du projet européen. Cette tendance fut révélée par un article du Daily Telegraph (19 septembre 2000)[22] montrant, suite aux travaux du chercheur Joshua Paul de l’université Georgetown, que les services secrets américains finançaient les promoteurs du projet européen. L’euro, monnaie incompatible en raison de la variété des systèmes nationaux et de la diversité des langues européennes freinant considérablement la mobilité professionnelle, est considéré comme la pierre angulaire du projet. En fait, la finalité du projet mondialiste est l’instauration d’une monnaie mondiale comme le souhaite le rapport du FMI du 13 avril 2010 appelant à l’instauration du Bancor et d’une banque centrale mondiale[23]. Inévitablement, une telle ambition passe par un effondrement du dollar dont la fragilité n’a rien à envier à celle de l’euro. Des économistes comme Barry Eichengreen n’hésitent pas à le dire[24]. Finalement, nous observons un bouillonnement généralisé sur la planète où fragilité du système financier appelé à s’effondrer, boom des dettes publiques, bons du trésor américain de plus en plus délaissés, l’immobilier en vrille (bulles américaines, anglaises, chinoises etc), déluge de papier monnaie, liens de plus en plus forts entre l’Allemagne et la Russie et revendications ethno-régionalistes promettent à l’humanité un fantastique chaos en raison de l’interdépendance si chère à la Société fabienne (Fabian Society), mélange de « Mad Max » et de « la guerre du feu ». Cependant, je crois profondément au renouveau sur de nouvelles bases mettant fin à l’aventure issue des cinq derniers siècles. La Tour de Babel s’écroulera parce qu’elle est d’essence infernale.

Pierre Hillard, auteur de La décomposition des nations européennes, 2è Editions, François-Xavier de Guibert, 2010.

 


décembre 17, 2014

La corruption par Rothbard - Lemennicier - Lafay

L'Université Liberté, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.

 Sommaire:

A) - Citation de Jean-François Revel

B) -  La corruption, une vision de Bertrand Lemennicier

C) - Faut-il encourager la corruption des hommes politiques ?


D) - Corrompre les fonctionnaires du gouvernement par Rothbard 

E) - L'économie de la corruption par Jean- Dominique Lafay

F) -  Corruption de Wikiberal

G) -  Toute la corruption avec Contrepoints

H) - Histoire secrète de la corruption sous la Ve République : quand les ayatollahs finançaient le PS (en lien)

 A)
« Les socialistes ont une si haute idée de leur propre moralité qu’on croirait presque, à les entendre, qu’ils rendent la corruption honnête en s’y livrant... Ce n’est point simple complaisance à soi, mécanisme psychologique banal. Cet homme n’est point isolé, il est accompagné, soutenu par la puissance sacrée de l’idéologie, qui capitonne sa conscience et le pousse à penser qu’étant lui-même à la source de toute vertu, il ne saurait secréter que de bonnes actions. »


B) -  La corruption, une vision de Bertrand Lemennicier
 Les médias font beaucoup de bruit à propos de la mise en garde à vue et puis en examen de l'ex Président de la République Nicolas Sarkozy par deux juges d'instruction dont l'une d'entre elle est parait-il  membre du syndicat de la magistrature. Les partisans de Nicolas Sarkozy s'inquiètent et ses adversaires se réjouissent. 
Où est le problème ? 
Pourquoi s'inquiéter? 
Alain Juppé, qui pourrait devenir le prochain Président de la République, a été mis en examen puis condamné et réélu!
68% des Français estiment que la corruption est très répandue et 62% pensent qu'on ne peut réussir en affaires sans avoir de relations avec les politiciens. Quant aux chefs d'entreprises, ils sont 59% à être confrontés à cette corruption dans l'exercice de leur activité.
Cette corruption perturbe considérablement l'initiative économique et la concurrence et finit par coûter cher à tout le monde.
Emmanuel Lechypre.

http://www.franceinfo.fr/economie/la-...


Cambadélis, Premier secrétaire du parti socialiste a été mis en examen condamné et réélu, il se pavane à la télévision sans qu'on lui rappelle ses frasques. Jean Marc Ayrault, mis en examen puis condamné a été réélu et  est même devenu Premier Ministre. Harlem désir mis en examen, condamné est devenu Premier secrétaire du parti socialiste et en récompense de sa réussite dans ce poste est devenu Ministre des affaires européennes! Nicolas Sarkozy n'a rien à craindre. Il peut se représenter, sauf si la mise en examen se traduit par une condamnation à une inéligibilité qui va au delà de 2017. Mais il est assez jeune pour se représenter en 2023. Hollande a tort de croire que des mises en examen et des condamnations pour corruption suffisent à arrêter ses adversaires. Seules inéligibilité à vie est efficace. On peut même la rendre rétroactive cela fera le ménage dans tous les partis.

En fait la corruption politique est souvent jugée comme un acte immoral et contraire à la mission de nos élus politiques. Certains d’entre eux utiliseraient le pouvoir qui leur a été confié pour servir leurs intérêts privés et non l’intérêt public pour lequel leurs mandataires (les électeurs) les ont choisis. 

Mais s'il est corrompu parce qu'il renonce à commettre un forfait - c'est-à-dire à délivrer un permis, une faveur, un marché, une subvention sachant que cette action se fait au détriment d'un citoyen, d'un concurrent ou d'un groupe de citoyens ( les contribuables) - contre une somme d'argent n'est-ce pas un bien?

Dans l'affaire des écoutes téléphoniques, ne s'agit-il pas d'un trafic d'influence pour résister à une violation d'un droit de propriété sur soi? Qui est l'agresseur ? Qui est la victime? Il est vrai que tout ce petit monde, juges d'instruction du Syndicat de la Magistrature compris se comportent ainsi parce qu'ils convoitent tous le "pouvoir absolu"  sur le Droit de nous dicter ce que nous devons faire ou ne pas faire. Ils ne sont pas habilités à décider de nos vies et ils devraient se rappeler que 
"Le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument" 
Lord Acton.


Nous devons distinguer entre un pot-de-vin intrusif et un pot-de-vin défensif. le pot-de-vin défensif est ce dont nous avons parlé ; c'est-à-dire l'achat d'une permission d'opérer après qu'une activité a été déclarée illégale. D'un autre côté, un pot-de-vin payé pour obtenir l'exclusivité ou la quasi-exclusivité d'une permission, empêchant les autres d'entrer dans le domaine, est un exemple de pot-de-vin intrusif, un paiement pour l'octroi d'un privilège de monopole. Le premier cas est un mouvement significatif pour se rapprocher du marché libre, le second est un mouvement pour s'en éloigner. Ÿ

M.Rothbard 1976 “ Power and Market”; edited by Sheed Andrews et McMeel, 1976, chapter 3,pp.77-79




C) - Faut-il encourager la corruption des hommes politiques ? 


La réponse est positive si nous définissons correctement le concept de corruption

La corruption politique est souvent jugée comme un acte immoral et contraire à la mission de nos élus politiques. Certains d'entre eux utiliseraient le pouvoir qui leur a été confié pour servir leurs intérêts privés et non l'intérêt public pour lequel leurs mandataires (les électeurs) les ont choisis.

Payer un homme politique pour qu'il renonce à sa prédation au profit de ses électeurs est une avancée vers la liberté. C'est de la corruption défensive.  Payer un homme politique ou élire et réélire un homme politique pour qu'il commette des actes qui consiste à violer la liberté de certains citoyens pour le profit d'autres citoyens est un crime. C'est donc un mouvement pour s'éloigner de la liberté. On parle de corruption offensive. Malheureusement, les deux sont les facettes d'une même pièce: la démocratie.

Prenons l'exemple de la conscription militaire. Pour assurer la protection militaire du territoire d'une destruction et/ou d'une invasion massive, les propriétaires terriens demandent à l'homme politique d'entretenir une armée puissante. Ce dernier décide de la conscription au lieu d'une armée fondée sur le volontariat. Par cet acte politique, la conscription (qui n'est pas abolie en France mais suspendue et réduite à une journée qui consiste à recenser toute une classe d'âge avec pour sanction si vous cherchez à y échapper une interdiction de passer le baccalauréat!), viole  le droit élémentaire d'un individu de disposer de lui même comme il l'entend. Faute de pouvoir déclarer inconstitutionnelle une telle obligation  acheter l'homme politique pour échapper à cette contrainte légale est un "bien" ou une avancée vers la liberté individuelle.

Il s'agit bien d'acheter la permission d'exercer son métier quand celui-ci  a été interdit pour une période donnée par l'homme politique pour cause de STO (service de travail obligatoire)  à l'armée. Le salaire perdu par l'individu qui est obligé de renoncer à une année de travail lorsqu'on l'engage, sans son consentement, dans l'armée  mesure en gros le dommage qu'on lui inflige. A 2000 euros par mois de salaire potentiel sur le marché du travail, le conscrit, pour douze mois de service obligatoire, peut acheter sa liberté à l'homme de l'Etat pour au moins une 20 000 euros, il a  un profit positif de 4000 euros. Si celui-ci est incorruptible, il donne 20 000 euros à une personne plus pauvre que lui pour que celui-ci aille faire le service militaire à sa place. Si ce dernier a un salaire potentiel inférieur à 1000 euros par mois, faire le service militaire à la place d'un autre est un gain pour lui. L'échange est bénéfique. L'armée dispose de sa main d'œuvre dont la valeur de la vie peut-être sacrifiée à un coût plus faible.

Les élus sont très nombreux à voter l'implantation d'éoliennes pour encaisser l'argent pour leur propre compte.
Ces élus corrompus touchent ainsi plusieurs milliers d'euros chaque année en confondant leurs intérêts personnels avec ceux de leur commune.
Ils tombent donc sous le coup de la loi qui précise bien que cette prise illégale d'intérêts est passible de 5 ans de prison et de 500 000 euros d'amende.



Maintenant remplaçons service militaire par obligation d'avoir un permis de conduire, un passeport français, de porter une ceinture de sécurité en voiture,  de limiter sa vitesse sur les routes, de ne pas importer des produits ou  êtres humains sur le territoire, d'établir un super marché en centre ville ou en périphérie, ou  d'exploiter un réseau de services des eaux ou de vendre des armes  etc.. La liste est infinie.   Il existe, en fait, un grand nombre d'occasions de corruption  où la même analyse peut s'appliquer.  Le promoteur immobilier achète via une soulte au Maire le droit de construire un immeuble, le super marché Leclerc a fait de même pour localiser ses magasins en centre ville. On va retrouver un problème identique. Il faut donc diagnostiquer le caractère intrusif ou défensif de la corruption.
Un chef d'entreprise, seul ou en groupe, des citoyens en associations  qui promettent de soutenir en espèces ou en nature l'homme politique au moment de son élection ou réélection en contrepartie de l'obtention d'un privilège, d'une rente de situation  ou  de subventions qui vont satisfaire leurs intérêts ou idéaux personnels font de la corruption offensive. L'homme politique en donnant satisfaction à ces groupes de pression exécute un crime. Il sait qu'il va frapper directement un autre groupe de citoyens et de manière collatérale, via la fiscalité,  des tiers qui ne sont pas concernés par cette rente, privilège ou subvention. Comme avec la conscription, une fraction des citoyens (les propriétaires) commandite un crime qui consiste à faire payer par les autres la protection militaire des terres dont ils ont la propriété (cela vaut pour toute propriété, pensez à la propriété intellectuelle). A cette corruption offensive répond une corruption défensive de la part des victimes de cette agression exécutée par l'homme politique et commanditée par une autre fraction des citoyens..

L'usage de la coercition étatique, pour satisfaire les intérêts de groupes de pression particuliers, viole les droits individuels d'autres personnes. Elle est contraire à l'article II de la déclaration des droits de l'homme de 1789 qui est au préambule de la  constitution de la Vème République. Il est donc non seulement légitime de résister à cette violation des droits individuels mais aussi légal de le faire. La corruption défensive est l'un des moyens parmi d'autres, la résistance armée, la désobéissance civile ou l'exil.
Une grande partie de la corruption dans les démocraties est celle opérée par les hommes politiques pour leurs propres intérêts ; financer le parti politique. Il faut trouver les moyens financiers pour faire des campagnes électorales et rémunérer les militants. Le militantisme politique (de droite ou de gauche) ne nourrit pas son homme. Les donations des militants sont ponctuelles et exceptionnellement importantes. Donc le financement des partis politiques a toujours été un souci. Les militants ont souvent une activité autre et sacrifient leur temps de loisirs pour s'occuper du parti. Les plus passionnés en font leur activité principale. Mais celle-ci ne fait pas vivre son homme tant qu'il ne bénéficie d'une rémunération équivalente à celle accordée à des élus. Ils apprennent donc très vite à vivre  illégalement de l'argent volé au contribuable au travers des subventions multiples distribuées aux diverses associations qui vont  créer des emplois fictifs via des montages financiers dignes d'escrocs de haut vol. Certaines affaires comme celles de la MNEF,  ARGOS ou celle de la Mairie de Paris en témoignent.
Cette technique de financement est faite pour rémunérer les militants mais ne permet pas de financer les sommes faramineuses qu'exige les campagnes électorales. Avec elles on change de dimension. La technique va elle aussi changer. On passe de la corruption à l'extorsion de fonds. Une technique qui est plutôt du style : la bourse ou la vie. C'est l'affaire URBA avec le racket organisé par le parti socialiste auprès des entreprises travaillant pour les mairies tenues par ce parti. L'ironie de l'histoire est que pour supprimer cette pratique d'extorsion de fonds on a sauté une dimension dans l'usage de la violence; le financement est assuré par le contribuable! L'extorsion de fonds est généralisée à l'ensemble des citoyens. Du coup les électeurs du parti socialistes qui haïssent les électeurs du "front national" et réciproquement sont obligés de financer les activités politiques de leurs propres ennemis! Ce qui est vrai de ces deux factions politiques est vrai des électeurs de tous les partis politiques, ce qui est une façon toute à fait étonnante de pacifier une société. Les riches, non socialistes, financent et ont financé un parti qui promettait de les taxer à 75%. Comme ils sont minoritaires dans la collectivité on s'étonne qu'ils restent encore dans ce pays.

Si l'extorsion de fonds est inévitable pour financer les partis politiques, alors il vaut mieux que l'argent de la corruption aille dans la poche de l'homme politique comme avec Carignon et ne soit pas recyclé dans les comptes en banques des partis politiques, comme avec Emmanuelli. En effet, dans un tel cas, cet argent recyclé va être utilisé à nouveau, par la faction politique qui reçoit cet argent, pour nuire à certains citoyens en violant leurs droits individuels au profit d'autres citoyens qui votent pour cette faction politique. 
Il est tout à fait paradoxal que le juge sanctionne plus l'homme politique qui reçoit de l'argent de la corruption pour son profit personnel que celui qui le reçoit pour le recycler dans les caisses noires des partis politiques. Comme d'habitude, les juges n'ont pas une claire conscience de qui est la victime et qui est l'agresseur. Ce défaut leur vient de l'enseignement qu'il reçoive et est inhérent au positivisme juridique contemporain.

Il va de soi que l'homme politique condamné pour corruption ne devrait plus pouvoir exercer un mandat, or force est de constater que  l'homme politique corrompu est souvent réélu par ses électeurs.  Il est alors naturel de se poser la question : qui est réellement corrompu:l'électeur ou l'homme politique?

Pour combattre réellement la corruption des hommes politiques, on dispose de quatre mesures:


1) la première concerne la probabilité d'être pris et la sévérité des jugements pour dissuader l'homme politique de pratiquer cette activité (mais ceci dépend des lois en cours, les hommes politiques sont juges et parties dans ce domaine, ils savent par exemple s'auto amnistier régulièrement ou bien de changer la loi lorsque celle-ci les gène);

2)la seconde concerne le comportement des électeurs, faute de pouvoir les rendre responsables et moraux face aux hommes politiques condamnés pour corruption, il faut priver à vie de droits civiques les élus dont la culpabilité a été démontrée. Comme cela l'électeur n'aura pas la tentation de réélire un élu condamné pour corruption.

3) la troisième consiste à limiter le pouvoir politique des élus  de distribuer des privilèges (permis de construire,  permis de taxi,  ), des rentes de position (monopoles légaux, logements sociaux) ou des subventions à diverses associations pour de multiples raisons.

4) La quatrième consiste à légaliser la corruption
Celle-ci est déjà légalisée dans certains secteurs de l'économie: les droits à polluer qui sont des droits à commettre des dommages à des tiers mis aux enchères entre des offreurs et des demandeurs.  On pourrait aussi instaurer un marché légal  des votes, chaque Maire, comme Dassault, achèterait  sur ses propres deniers le consentement des citoyens qui seraient affectés négativement par les décisions prises. S'il n'a pas les moyens de payer, il fait appel aux bénéficiaires de l'action publique entreprise pour compenser les victimes. Ce marché des votes est parfaitement réalisable sur des projets où les bénéficiaires et les perdants sont identifiables: les riverains d'une rue par exemple. Bien qu'il soit plus facile de la privatiser en restituant aux riverains la rue et laisser les copropriétaires de la rue sa gestion et son entretien.
Toutes ces mesures sont contraires à la conception même de l'Etat que partagent beaucoup d'électeurs: l'Etat, et son monopole sur l'usage "légitime" de la violence, est utilisé par les factions politiques et les électeurs qui les soutiennent comme un instrument permettant aux uns et aux autres de faire supporter le coût de leurs actions privées sur les autres et de s'approprier indûment les bénéfices privés produits par les autres au nom du mythe des biens collectifs, des externalités ou d'une solidarité  forcée quelconque. La démocratie majoritaire contemporaine repose, elle-même, sur une vaste entreprise de corruption et d'extorsion de fonds, les citoyens le comprennent bien et sans doute le désirent puisqu'ils continuent à voter . 
En 1848, Bastiat écrivait :

"Nous pensons que l'État, ce n'est ou ce ne devrait être autre chose que la force commune instituée, non pour être entre tous les citoyens un instrument d'oppression et de spoliation réciproque, mais, au contraire, pour garantir à chacun le sien, et faire régner la justice et la sécurité "


Les hommes politiques n'aiment être traités de corrompus. Pour défendre leur corporation, ils utilisent souvent la technique suivante:


Bien sûr il y a quelques ministres et députés corrompus, mais il y a des policiers corrompus, des plombiers corrompus et même des prêtres qui le sont aussi

Il y a aussi un grand nombre d'hommes politiques et de députés qui sont honnêtes




En France et malgré le bruit qu'ils font, les syndicats ne représentent que 4% des salariés.
Et tous ces riches parrains du syndicalisme ne sont pratiquement pas payés par des cotisations volontaires, mais essentiellement pas l'argent des contribuables.
Quelques chiffres :



Mettons en perspective la corruption des hommes politiques

L'implication de cette argumentation est de suggérer que la corruption politique est un phénomène naturel qui frappe une minorité d'individus. Vous avez tous entendus les hommes politiques, de droite ou de gauche, avancer cette ligne de défense de leur profession.

Vous avez été piégé de la façon suivante. 
 Dans la première prémisse on suggère qu'il n' y pas de raison de se focaliser sur les hommes politiques puisque la corruption existe partout.
La seconde prémisse vous invite à compatir avec les hommes politiques honnêtes qui souffrent de la mauvaise réputation de leurs collègues corrompus.
C'est la diversion. Bien que cela ne soit pas dit, on est enclin à penser que la corruption est naturelle et à ne pas voir que cette prémisse est totalement hors de propos avec le problème soulevé par la corruption des hommes politiques. 
Vous avez rarement entendu à la radio ou à la télévision la raison fondamentale du: pourquoi les hommes politiques sont corrompus. Ils le sont parce qu'ils détiennent le pouvoir d'accorder des privilèges étatiques, des rentes  et des subventions. Supprimez les privilèges ou le pouvoir de les accorder et la corruption observée dans le monde politique disparaîtra. Mais n'est-ce pas la nature de l'Etat que de distribuer de tels privilèges, rentes et subventions qui ressemblent fort à des achats de votes avec l'argent du contribuable alors qu'on interdit  cet achat de vote s'il se fait avec le propre argent du candidat à une élection comme dans l'affaire de Dassault? 
N'est-ce pas dans la nature de l'homme d'Etat d'étendre son pouvoir en taxant et réglementant la vie des personnes sous sa juridiction, de se pavaner avec ses collègues d'autres pays dans des châteaux volés à une ancienne noblesse, de faire des voyages de représentation aux frais du contribuable et de concentrer ce pouvoir et les faveurs qui vont avec dans les mains de quelques uns: famille, maitresses et  fidèles de son clan politique? Si de tels pouvoirs disparaissaient qui voudrait devenir homme politique?


Une petite leçon d'histoire pour les étudiants qui votent pour élire leurs représentants à la mutuelle nationale des étudiants de france (MNEF)

1968 Les étudiants gauchistes de l'époque critique la sécurité sociale

Trente ans après, l'un d'entre eux, Dominique Strauss Khan, Ministre des finances, démissionne  en octobre 1998, après avoir été accusé de "faux et usage de faux",  dans un des volets de l'affaire de la MNEF . Il a été relaxé. Mais une étude payée 600 000 frs (91 000 euros environ) en 1998 par la MNEF a du faire des jaloux chez ses collèges économistes de l'époque.
Jean-Christophe Cambadélis ( Kostas à l'Organisation Communiste Internationaliste -l'OCI-) est un spécialiste de la corruption, en 1996 il est mis en examen  dans l'affaire ARGOS et condamné, en l'an 2000, à 5 mois de prison avec sursis et 100 000 Frs d'amendes. en juin 2000 il est mis en examen pour abus de confiance dans l'affaire de la MNEF ayant bénéficié d'un emploi fictif, de 1991 à 1995 il est rétribué pour un emploi de "sociologue" à la hauteur de 420 499 Frs par la MIF une filiale de la MNEF. Il est condamné en 2006 à six mois d'emprisonnement avec sursis et 20 000 euros d'amendes, pour une supposée mission de conseil sur les étudiants étrangers, entre 1991 et 1993. Il est devenu Premier Secrétaire du parti socialiste en 2014!  
Son prédécesseur, Harlem désir, a, lui aussi, été condamné pour recel d'abus de biens sociaux, à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 Francs d'amendes. Il aurait  bénéficié de l'amnistie de F. Mitterrand concernant une dette de 80 000 Frs due au Trésor Public, relative à des amendes de stationnement alors qu'il était président de SOS Racisme. Ceci nous rappelle l'affaire récente d'un élu du parti Vert. Harlem Désir est devenu, en 2014, secrétaire d'Etat aux affaires européennes dans le gouvernement de Walls. Harlem Désir rappelons-le est un fervent partisan de la Taxe Tobin au niveau mondial.
Par Bertrand Lemennicier



D) - Corrompre les fonctionnaires du gouvernement

extrait de Power and Market (1977, Sheed Andrews and McMeel, Inc. Chapitre 3, 77-79)


par Murray Rothbard
traduit par Hervé de Quengo

Parce qu'elle est illégale, la corruption des fonctionnaires du gouvernement n'est pratiquement pas mentionnée dans les ouvrages économiques. La science économique, cependant, devrait analyser tous les aspects de l'échange mutuel, que ces échanges soit légaux ou non. Nous avons vu ci-dessus [dans le livre, NdT] que la "corruption" d'une entreprise privée n'est en fait pas une corruption du tout, mais simplement le paiement du prix du marché pour le produit. La corruption des fonctionnaires du gouvernement est aussi un prix pour le paiement d'un service. Quel est ce service ? C'est celui de ne pas faire respecter le décret du gouvernement qui devrait s'appliquer à la personne qui paie le pot-de-vin. En bref, l'acceptation du pot-de-vin équivaut à la vente d'une permission de s'engager dans un certain type d'affaires. L'acceptation du pot-de-vin est par conséquent identique, du point de vue praxéologique, à la vente d'une licence gouvernementale pour débuter un commerce ou un métier. Et les effets économiques sont similaires à ceux d'une licence. Il n'y a pas de différence économique entre l'achat d'une permission gouvernementale obtenue en payant une licence et celle obtenue en payant directement les fonctionnaires du gouvernement. Ce que le corrupteur reçoit, par conséquent, est une licence informelle, orale, d'opérer. Le fait que différents fonctionnaires reçoivent l'argent dans les deux cas n'entre pas en ligne de compte dans notre discussion.

Thomas Thévenoud fait acte de présence à l'Assemblée nationale, sûrement pour nous pondre de nouvelles lois et de nouveaux impôts et va inaugurer des bâtiments publics dans sa circonscription. Mais la plupart de ses amis préfèrent ne pas trop s'afficher auprès de lui.


Une licence informelle agit à un certain degré comme l'octroi d'un privilège de monopole. Ce degré dépend des conditions dans lesquelles la licence est octroyée. Dans certains cas le fonctionnaire accepte le pot-de-vin d'une seule personne et lui donne donc en effet un monopole dans un certain domaine ou métier ; dans d'autres cas, le fonctionnaire peut donner la licence informelle à tous ceux qui sont prêts à payer le prix nécessaire. La première situation est un exemple clair de l'octroi d'un monopole suivi par un prix de monopole ; dans la deuxième situation, le pot-de-vin agit comme une taxe forfaitaire pénalisant les compétiteurs les plus pauvres, qui ne peuvent pas payer. Ils sont éliminés de la compétition par le système de pots-de-vin. Cependant, nous devons nous rappeler que la corruption est la conséquence de l'illégalité d'un certain type de production et, par conséquent, elle sert à limiter certaines pertes d'utilité imposées aux consommateurs et aux producteurs par la prohibition gouvernementale. Etant donné l'état de la loi, la corruption est le moyen principal du marché pour s'imposer à nouveau ; la corruption fait évoluer l'économie vers le marché libre [1].

En fait, nous devons distinguer entre un pot-de-vin intrusif et un pot-de-vin défensif. le pot-de-vin défensif est ce dont nous avons parlé ; c'est-à-dire l'achat d'une permission d'opérer après qu'une activité a été déclarée illégale. D'un autre côté, un pot-de-vin payé pour obtenir l'exclusivité ou la quasi-exclusivité d'une permission, empêchant les autres d'entrer dans le domaine, est un exemple de pot-de-vin intrusif, un paiement pour l'octroi d'un privilège de monopole. Le premier cas est un mouvement significatif pour se rapprocher du marché libre, le second est un mouvement pour s'en éloigner.
Note
[1]. C'est également vrai pour une licence officielle : le paiement par une entreprise d'une licence est le seul moyen pour elle d'exister. Une entreprise payant une licence ne peut pas être considérée comme une partie consentante au privilège de monopole à moins qu'elle ait aidé à soutenir l'établissement de la loi de licence, comme c'est très souvent le cas. 




E) - L'économie de la corruption

Analyses de la SEDEIS, n°74 (mars 1990)
Par Jean- Dominique Lafay Professeur à l’Université de Paris I

Dans toute société, un nombre important de personnes disposent du pouvoir de modifier la stucture des droits de propriété en dehors de l'échange de biens qu'elles possèdent personnellement. Techniquement, il y a corruption dès que le responsable direct d'une modification de cette structure obtient en contrepartie un avantage personnel, monétaire ou non, de la part des bénéficiaires. Véritable "marché noir des droits de propriété" (Benson(1981)), la corruption concerne donc a priori l'ensemble des formes d'organisation, privées comme publiques: toute personne qui possède une information privilégiée, tout agent qui a pour fonction de définir ou d'appliquer un système de pénalités/récompenses est potentiellement corruptible.
L'Etat est le lieu privilégié de la modification autoritaire de la structure des droits de propriété. La corruption est donc un problème qui intéresse en priorité le secteur public. Pour cette raison, nous, comme la plupart des auteurs, nous nous limiterons à cet aspect du problème.
Si le concept théorique de corruption est relativement simple à définir, il n'en va pas de même des critères précis permettant de dire si un acte donné est corrompu ou non. Selon Peters et Welch(1978), on rencontre dans la littérature trois grands types de critères:
- les critères fondés sur la légalité: pour pouvoir être classé comme corrompu un acte doit être interdit par la loi;
- les critères liés aux effets sur "l'"intérêt public". Même si un acte est légal, il peut être corrompu s'il est contraire à l'"intérêt public". Inversement, un acte illégal peut ne présenter que les apparences de la corruption. Ce type de critère est notamment très apprécié des idéologues de la raison d'Etat, de la "Real Politik" ou de la sanctification révolutionnaire.
- les critères fondés sur l'opinion publique. Est corrompu tout acte que l'opinion considère comme tel. Cette optique est intéressante dans les analyses de type sociologique (avec l'étude de la subjectivité ou du contenu culturel des jugements moraux de la population et de type politique (en permettant de mieux comprendre les réactions des dirigeants gouvernementaux face aux différents formes de corruption dans les régimes démocratiques).
La quasi-totalité des analyses économiques retient le critère de la légalité, fondamentalement pour des raisons de simplicité et parce qu'il facilite la transposition de plusieurs théories préexistantes en matière de criminalité et de dissuasion. Par la suite, on se placera donc uniquement dans ce cadre

Un problème général mais encore peu étudié théoriquement

Comme chacun sait, la corruption est un des grands problèmes des pays du Tiers-monde. Au point de devenir, à tort, le bouc émissaire privilégié de tous les maux du sous-développement. Il n'est pas de coup d'Etat ou de révolution qui ne se projette ou ne se fasse au nom de la nécessaire éviction de dirigeants corrompus et de la lutte contre la décadence morale. Un des grands slogans du parti communiste mexicain dans les années quatre-vingt était: "Contra la Corrupciòn, Somos la Oposiciòn". Nacht(1981) montre d'ailleurs que la corruption est un facteur statistiquement très significatif dans la prédiction des "changements de régime".
Les comportements de corruption ne se limitent bien sûr pas aux seuls PVD:
- contrairement à ce qu'estime la Grande Encyclopédie soviétique de 1975, le crime, financier ou autre, n'est pas, loin s'en faut, "la caractéristique des sociétés basées sur la propriété privée, l'exploitation et l'inégalité sociale" (citée in Meney(1982:11)). Dans les régimes communistes, loin "d'être éliminée, la corruption s'est accrue, en particulier dans le fonctionnement de nombreuses organisations économiques et commerciales, dans l'enseignement supérieur, dans divers organismes et entreprises d'Etat et même dans le parti". Cet aspect "kleptocratique" semble même une constante du système politico-économique des "pays du socialisme réel";
- les "affaires" et les "scandales" font plus souvent qu'il ne serait souhaitable la une de la presse des pays industrialisés et certains pensent qu'ils ont même une fâcheuse tendance à proliférer avec l'extension du domaine de l'Etat. Il en résulte un discrédit important de toute la classe politique, de droite comme de gauche (cf., dans le cas français, les sondages Sofres publiés dans le Nouvel Observateur (6/11/87) ou dans le Figaro Magazine(16/12/89)). En ce qui concerne la corruption "ordinaire", celle des responsables administratifs, les chiffres disponibles montrent que le phénomène est loin d'être négligeable. En 1985, plus de 1000 personnes ont été poursuivies aux Etats-Unis pour abus de fonction publique (Goel et Rich(1989:270)). Tout cela est très fâcheux pour notre système politico-administratif. Cependant, l'essentiel n'est peut-être pas là. Plusieurs auteurs pensent en effet que, au plan qualitatif, la corruption est encore plus coûteuse économiquement que politiquement. Dans les PVD et les pays socialistes, elle a au moins un avantage économique: celui d'aider au fonctionnement de systèmes fortement entravés, sinon complètement bloqués. Dans les économies hautement efficaces des pays industrialisés, ses seuls effets sont de provoquer des distorsions importantes dans les systèmes d'incitations et de conduire de la sorte à une affectation inadéquate des ressources (Osterfeld(1988)).
Problème majeur de politique publique, la corruption reste malheureusement abordée surtout sous son aspect moral, ponctuel et sommairement répressif. La plupart des analyses se limitent à de simples études de cas ou à la recherche de solutions à des problèmes précis. Elles ne sont pratiquement jamais fondées sur une véritable théorie des comportements de corruption. Cette situation contraste avec l'important développement des analyses sur les comportements illégaux dans le secteur privé (Pestiau(1989), Willard(1989)): contrairement à la théorie de l'"économie souterraine", la théorie du "gouvernement souterrain" est encore à l'état embryonnaire.
La corruption ne pose cependant pas de problèmes théoriques insolubles: c'est une forme particulière de "recherche de rente" (rent-seeking - Tollison(1982)) et elle peut s'analyser comme une relation entre un mandant (principal) et son mandataire (agent) avec information asymétrique (l'"agent" est corruptible dans la mesure où il peut dissimuler a priori sa corruption à son "principal"). Plusieurs études théoriques ont abordé les comportements de corruption sous cet angle et, même si elle n'est pas complètement stabilisée, il existe au moins maintenant une esquisse théorique générale du problème (cf. notamment Rose-Ackerman(1978)).
En fait, les véritables difficultés apparaissent lorsqu'il s'agit d'étudier le phénomène empiriquement:
- on a tout d'abord du mal à définir la frontière au-delà de laquelle une transaction licite se transforme en acte de corruption. Noonan(1984) montre par exemple que la distinction dépend beaucoup des sociétés et des cultures et qu'elle a sensiblement varié au cours du temps. Dans le même sens, Montias et Rose-Akerman(1981) remarquent que des activités que les régimes communistes considèrent comme "corrompues" sont au contraire exaltées dans les pays capitalistes (l'investissement privé, l'accumulation de richesse, etc.);
- pour des raisons évidentes, on manque d'informations précises sur la corruption dans la haute administration ou parmi les responsables politiques. On ne doit donc pas s'étonner de voir la littérature technique se limiter la plupart du temps à l'étude des comportements illicites dans les niveaux hiérarchiques subalternes.

Point sur la théorie et les résultats empiriques

Sociologues et politologues s'intéressent depuis longtemps au problème de la corruption et l'on dispose de nombreuses études, souvent assez descriptives, sur ses causes et conséquences (selon les systèmes économiques, les cultures, les degrés de développement - Bailey(1966)), sur ses coûts et avantages (Nye(1967)) et sur les politiques susceptibles d'y mettre un terme. En revanche, l'idée d'étudier les comportements individuels des corrupteurs et des corrompus selon les méthodes économiques est très récente. Les deux premiers articles inspirés par cette démarche "économique" datent seulement de 1975 (qu'ils aient été écrits au moment du Watergate n'est vraisemblablement pas fortuit):
- Banfield(1975) utilise le modèle "principal/agent" pour expliquer la logique de la corruption dans les organisations publiques. Comme pour le "crime" en général, on obtient un niveau optimum de corruption (tel que les coûts marginaux d'élimination soient égaux aux avantages marginaux anticipés). A partir de là, il apparaît clairement que la structure des incitations est très différente dans les entreprises privées et dans le secteur public. Plusieurs facteurs font que les gouvernements sont beaucoup plus sujets à la corruption et toute extension "de l'autorité gouvernementale crée de nouvelles occasions et incitations à la corruption" (Banfield(1975:604));
- Rose-Akerman(1975) correspond à une application explicite des analyses de la théorie du crime (Becker(1968)). La théorie proposée sera développée ultérieurement dans un ouvrage (Rose-Akerman(1978)), . L'auteur essaie de montrer l'influence de la structure des marchés privés et du caractère plus ou moins flou des préférences gouvernementales sur la corruption publique. Il apparaît en effet que le montant de la corruption ne dépend pas seulement des ressources utilisées pour en dissuader les individus concernés. Certaines formes de marché sont plus incitatives que d'autres (le nombre des entreprises qui soumissionnent à un marché public intervient par exemple de façon déterminante) et les gouvernements ont d'autant plus de problèmes qu'ils ont du mal à formuler précisément leurs préférences. Dans certains cas, les risques de corruption sont tels qu'ils peuvent justifier une production publique du bien demandé par l'Etat (en d'autres termes, l'intégration verticale est préférable).

La littérature théorique ultérieure s'est développée dans deux principales directions:
- la recherche d'une meilleure représentation des comportements. Cadot(1987) analyse le problème comme un jeu intégrant le risque pris par les fonctionnaires acceptant la corruption. Lui(1985) utilise un modèle de file d'attente pour montrer que, contrairement à une idée avancée par G.Myrdal, la corruption peut inciter les fonctionnaires corrompus à être plus -et non moins- efficaces. Benson et Baden(1985) détaillent les incitations auxquelles sont confrontées les personnes qui ont pour tâche de taxer et de réglementer pour conclure que "si la tendance historique à la croissance de l'Etat continue, on peut prévoir que les transactions associées à la corruption augmenteront à un rythme croissant"(Benson et Baden(1985:410));
- l'analyse des effets de la corruption sur le bien-être social. Le problème est de déterminer le coût social exact de cette forme particulière de "recherche de rente". Selon Hillman et Katz(1987), la corruption correspond à un simple transfert de ressources allant des titulaires de positions monopolistiques vers les fonctionnaires corrompus, c'est-à-dire à une redistribution de rentes antérieures. Le coût social a alors deux composantes: les dépenses engagées pour bénéficier de la corruption (notamment pour obtenir les postes qui permettent de demander et de recevoir des paiements illégaux) et les dépenses engagées pour dissuader les individus d'y recourir (Appelbaum et Katz(1986)).
Pour les raisons qui ont été expliquées, la littérature empirique est très réduite. Ceci renforce l'intérêt des quelques études disponibles.
Dudley et Montmarquette(1987) cherchent à montrer que la corruption est le facteur explicatif des différences considérables du poids relatif de la fiscalité dans les différents pays (entre 5% au Bangladesh et 50 au Danemark). Leur analyse n'apporte cependant que des confirmations indirectes dans la mesure où la corruption n'est pas appréhendée en tant que telle mais seulement par l'intermédiaire de ses effets théoriques sur la structure fiscale (répartition entre impôts directs et indirects, montant des transferts, etc.).
A la différence de la précédente, l'étude récente de Goel et Rich(1989) fait intervenir un indicateur précis de l'étendue de la corruption: le pourcentage des fonctionnaires inculpés dans les différents Etats américains entre 1970 et 1983. Les estimations montrent que le degré de corruption est d'autant plus fort que:
- la probabilité d'être inculpé est faible;
- la punition est légère;
- les salaires publics sont peu élevés par rapport aux salaires privés;
- le chômage est bas (puisqu'il est facile de trouver un emploi ailleurs);
- les individus en général sont incités à consommer (incitations mesurées par le volume global des dépenses de publicité).
Au plan de l'action politique, les estimations empiriques sont très favorable à un contrôle de la corruption par des mesures de dissuasion.
L'étude de Goel et Rich, en dépit de ses imperfections et simplifications, ouvre indiscutablement une voie de recherche très intéressante.

Développement et lutte contre la corruption

Nas, Price et Weber(1986) ont récemment étudié le problème de la corruption dans le cadre de la théorie du Welfare pour en déduire des conclusions générales de politique optimale. Avantages et coûts de la corruption sont pris en compte pour minimiser une fonction de perte sociale. La prise en compte explicite d'avantages potentiels représente "une différence significative par rapport à l'approche traditionnelle de la corruption administrative qui traite toutes les transactions illégales comme si elles étaient semblables aux autres activités criminelles et s'appuie donc sur des politiques de dissuasion individuelle" (Nas, Price et Weber(1986:117)).
Pour les raisons exposés plus haut, la corruption est la plupart du temps uniquement source de coûts dans les pays industrialisés. Le problème de ses avantages potentiels ne s'y pose pratiquement pas.
Dans les PVD, le problème est sensiblement différent. Certaines formes de corruption peuvent être un moyen de contourner des règles inutilement contraignantes, d'éviter des pénuries, d'atténuer les conséquences de décisions politiques inadéquates, ou même d'attirer des fonctionnaires efficaces (en leur permettant d'obtenir un complément de fait à leur salaire officiel). Les effets positifs sur l'allocation des ressources peuvent donc être importants (Bailey(1966), Leff(1970)). Cependant, les cas de corruption socialement désirable sont vraisemblablement très limités car l'avantage précédent s'accompagne souvent de coûts encore plus importants:
- toutes les formes de corruption ne sont pas efficaces. Il en existe même de très inefficaces (notamment lorsqu'elles sont source d'effets externes négatifs ou s'accompagnent d'extorsion à l'aide d'un détournement du monopole public de la force (Klitgaard(1988:191));
- les effets d'allocation sont toujours accompagnés d'effets de distribution socialement néfastes;
- la corruption crée des incitations à adopter des comportements non productifs (comme toute forme de "recherche de rente" - rent seeking). De plus, si le revenu de corruption que peut procurer le contrôle de l'Etat est élevé, des coalitions politiques surinvestiront pour la conquête du pouvoir et, une fois celui-ci obtenu, accroîtront les interventions publiques, économiques ou autres, sans autre but que de maximiser la part du "revenu de corruption" (Johnson(1975) et Mbaku et Paul(1989));
- la corruption a tendance à s'étendre de façon cumulative. Lui(1986) montre en effet que plus elle est répandue sur un marché et plus il est difficile d'identifier efficacement les fonctionnaires corrompus. Même des politiques très sévères peuvent alors ne plus donner de résultats.
En définitive, même si les gouvernements ont intérêt à définir des priorités dans leurs différentes politiques et même s'il existe un niveau optimal non nul de corruption, les conditions techniques justifiant une lutte intensive et précoce contre le phénomène semblent remplies. Cet aspect "politique" du problème est au centre de l'étude récente de Klitgaarg(1988). Cet auteur, après avoir étudié en détail plusieurs cas précis (Philippines, Hong Kong, Singapour, Corée du Sud, etc.), propose le plan de lutte suivant:
- sélection des agents, par un organe relativement indépendant et sur des critères d'efficacité et d'honnêteté;
- modification de la structure sanctions/récompenses en couplant un système de récompenses limitées mais largement diffusées et des pénalités sévères, rapides et publiques;
- changement de la structure de la relation entre le "principal", l'"agent" et le "client"(c'est-à-dire l'électeur-consommateur de biens publics). L'objectif est de réduire les marges de manœuvre discrétionnaires des agents vis-à-vis de leur principal et leur pouvoir de monopole face aux clients;
- changement des attitudes envers la corruption. Klitgaard semble beaucoup (beaucoup trop?) attendre de "séminaires de réorientation", destinés à "essayer de convaincre les agents que la corruption est mauvaise" (Klitgaard(1988:199);
- rassemblement et analyse de l'information. Le but est d'accroître la probabilité que la corruption soit détectée et punie.
Que peut-on espérer de ce type de programme? L'histoire du "Bureau du revenu intérieur" des Philippines entre 1975 et 1980 montre, selon Klitgaard(1988), que des résultats peuvent être atteints dans des domaines précis, et ceci même dans un pays où la corruption est généralisée.
La corruption des agents du fisc philippin avait pris des proportions considérables. Pour s'en convaincre, une visite rapide du parking du "Bureau du revenu intérieur" suffisait (Klitgaard(1988:14)). Il en résultait des pertes très importantes de rentrées fiscales (représentant près de 50% pour la corruption externe et près de 20% pour la corruption interne). Ceci explique pourquoi, en dépit de sa propre corruption (ou peut-être à cause d'elle), le gouvernement philippin n'ait pas hésité pas à nommer un "Monsieur Propre", Justice Plana (le bien prénommé), comme chef du Bureau.
La politique appliquée par Plana, très proche de celle décrite par Klitgaard, a effectivement permis de diminuer fortement la corruption de l'administration fiscale. Le seul problème est que cette victoire édifiante ne fut pas durable. En 1980, après le départ de Plana... et la "reprise en main" du système fiscal par l'entourage du Président Marcos, la part des impôts dans le PNB a sensiblement baissé (Klitgaard(1988:60-62)). Comme toujours en matière de politique économique, il ne suffit pas de savoir que les moyens existent. Il faut également que leur mise en oeuvre dépende de la structure des incitations et pas seulement de la bonne volonté de quelques personnalités.
Références

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F - Corruption

De Wikiberal
La corruption est une pratique illicite, visant à obtenir d'un personnage possédant un pouvoir un avantage moyennant un autre avantage, ou une somme d'argent.
La corruption n'est pas associée uniquement aux états en voie de développement, tels ces pays d'Afrique où l'État n'est peut-être pas structuré mais où le moindre fonctionnaire veut son bakchich. Pour les États effondrés ou en voie de l'être, la corruption est décuplée. Un fonctionnaire qui n'est pas sûr de recevoir son traitement va profiter de sa position et des moyens de coercition qui en découle. 

Corruption privée

La corruption strictement privée existe et existera toujours, elle fait partie du jeu de la concurrence. Les exemples vont depuis la fuite d'informations secrètes (sur les projets en cours, les clients, les contrats) au bénéfice d'un concurrent jusqu'au sabotage interne ou à la diffusion d'informations malveillantes visant à dénigrer l'entreprise et ses produits.
Les entreprises privées s'en protègent par des mesures de sécurité dont le coût est à la mesure du risque encouru, supposé plus grave que les désagréments ou les pertes qu'engendrent les mesures de sécurité elles-mêmes. Du point de vue du droit naturel, c'est le corrompu, et non le corrupteur, qui est dans l’illégitimité, car il trahit la confiance de son employeur auquel il est lié par contrat (alors que le corrupteur se contente de proposer un contrat, sans doute immoral, mais valide du strict point de vue du droit naturel tant qu'il n'y a pas de vol ni de complicité de vol - cas par exemple du trafic d'influence).

Corruption publique

La corruption publique est bien plus répandue, qu'il s'agisse de corruption directe ou de capitalisme de connivence, car il est beaucoup plus facile d'accorder des privilèges avec l'argent du contribuable qu'avec son propre argent. Ainsi l'étatisme multiplie de façon considérable le pouvoir des riches. On constate dans tous les classements internationaux de la corruption qu'il existe une corrélation quasiment parfaite entre le poids de l’État dans l’économie et l’indice de corruption.
Dans son ouvrage 39 leçons d'économie contemporaine Philippe Simonnot consacre un chapitre entier (la 39e et dernière leçon) à la corruption. Il explique qu'en certaines situations la corruption permet à l'économie de fonctionner moins mal. La lutte contre la corruption a un coût qui doit être comparé à celui de la corruption elle-même. Les agents de l'État sont davantage corruptibles que ceux d'une entreprise privée, pour de nombreuses raisons, dont quelques unes sont les suivantes :
  • il est impossible pour l'État d'optimiser la lutte contre la corruption ni d'arbitrer entre les différentes actions anti-corruption, car les actions des administrations d'État sont contradictoires entre elles (comparées à celles d'une entreprise privée, orientées vers le profit) ;
  • la « loyauté » des agents de l'État n'est pas encouragée faute de stimulation monétaire (grille des salaires rigide) ;
  • le citoyen ne peut se défaire facilement d'une administration corrompue, et n'a d'ailleurs aucun intérêt à s'investir personnellement dans une telle lutte ;
  • la rigidité d'une administration publique l'expose davantage à la corruption, moyen de contourner les règles légales qui président à son fonctionnement.
Le philosophe Murray Rothbard distingue la corruption « offensive » et la corruption « défensive », la première devant être assimilée à une agression, la seconde étant au contraire légitime (par exemple pour contourner une prohibition légale illégitime sur le jeu, la drogue, etc).




G) - SUR CONTREPOINTS

http://www.contrepoints.org/tag/Corruption
http://www.contrepoints.org/tag/corruption/page/5

http://www.contrepoints.org/tag/Corruption/page/7 



H) - Histoire secrète de la corruption sous la Ve République : quand les ayatollahs finançaient le PS

Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/histoire-secrete-corruption-ve-republique-quand-ayatollahs-financaient-ps-1888638.html#msQsk0Y6XQZO9xax.99
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