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décembre 18, 2014

N. Lecaussin et l'ouverture de la "Ponction Publique au privé !!

L'Université Liberté, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.







Sommaire:

A) - Pour sauver la fonction publique, il faut louvrir au privé par Nicolas Lecaussin

B) - Fonction publique avec wikibéral

Parmi les pays membres de l'OCDE, la France est probablement le seul à ne pas avoir touché à sa fonction publique. Ni en ce qui concerne ses effectifs, ni pour ce qui est de son statut. La preuve est d'ailleurs donnée par le dernier Rapport (bizarrement, passé inaperçu) sur la fonction publique que vient de réaliser la DGAFP (Direction Générale de l'Administration et de la Fonction Publique). On découvre que le nombre de fonctionnaires (et assimilés) ne cesse d'augmenter en France. Le chiffres s'arrêtent en décembre 2012 et montrent clairement une hausse des effectifs malgré la crise des années 2008-2010. D'après le rapport, environ 5.3 millions de personnes travaillent dans les 3 fonctions publiques: FPE (Fonction publique d'État), FPT (Fonction publique territoriale) et FPH (Fonction publique hospitalière). Cela représente 20 % de l'emploi total en France. Mais à cela il faut rajouter ceux qui travaillent dans les organismes privés à financement public (environ 460 000 personnes) et les agents des entreprises publiques (environ 680 000). On arrive donc à un total de 6.5 millions de personnes travaillant pour l'État, c'est-à-dire 24.5 % de l'emploi total en France!

Alors que la France préfère un État obèse et impuissant, le Royaume-Uni a choisi de le réduire au minimum et de l'ouvrir au privé et à la concurrence. Une façon de le sauver en le rendant plus efficace.

A l'opposé, le Royaume Uni est probablement le pays membre de l'OCDE qui a le plus réformé sa fonction publique ces dernières années. Depuis 2011 le gouvernement britannique dirigée par le Premier ministre David Cameron a mené une série des réformes importantes concernant la fonction publique britannique. Sous l'ancien gouvernement, elle avait une réputation d'être bureaucratique et hiérarchique, trop concentrée sur le processus plutôt que sur le résultat. Elle pesait lourd dans les comptes publics avec sa taille énorme. A son pic en 2009, le secteur public britannique représentait environ 22% de l'emploi total. Le «Civil Service», plus ou moins l'équivalent de la fonction publique d'État en France (la FPE), c'est-à- dire le secteur responsable pour l'administration de l'État, avoisinait les 534.000 de gens en 2009 (contre 2.3 millions en France). Le «Civil Service» est aussi le secteur de la fonction publique qui a subi les plus grands changements: le gouvernement britannique s'est engagé en 2010 à réduire sa taille de 25 % (environ 133.500 personnes) jusqu'en 2015. En outre, le gouvernement a mis en œuvre un gel des salaires pour tout le secteur public pendant 2 ans et après cela il a plafonné la croissance des salaires à 1% pour rester au même niveau que le secteur privé. En fait, le gouvernement a déclaré qu'il a économisé 2.3 milliards de livres (2.9 Mds euros) depuis 2010 seulement parce qu'il paie moins de salaires. Francis Maude, le ministre responsable des réformes, a démontré qu'au total, les coupes dans la fonction publique ont permis d'économiser 14,3 milliards livres (18.03 Mds euros) depuis 2010. Le gouvernement, toutefois, ne visait pas seulement à réduire les coûts mais aussi à dynamiser la fonction publique et particulièrement le «Civil Service». En fait, pour encourager le recrutement extérieur on a fondé en 2011 un «Commercial Recruitment Hub». Depuis sa création, 68 % de tous les postes de haut fonctionnaire ont été pourvus par des gens issus du secteur privés. Et, en avril 2015, tous les postes de haut fonctionnaire seront ouverts au recrutement externe. L'expérience en dehors de la fonction publique sera même nécessaire pour tout haut fonctionnaires. Pour les diplômés récents, il existe le système de «Secondments» dans le cadre duquel la fonction publique finance ses employés pour faire un stage dans le secteur privé! C'est une manière d'habituer le fonctionnaire au monde de l'entreprise et à ses problèmes. Le gouvernement britannique actuel a aussi changé les rémunérations des fonctionnaires. Il existe actuellement le «Civil Service Pay Review» qui s'assure que les salaires des fonctionnaires n'augmentent pas plus vite que ceux du secteur privé. On a aussi encouragé la performance et les résultats. Ces changements signifient que le «Civil Service» est devenu plus une entreprise privé qu'une administration. La création du poste d'un «PDG» du «Civil Service» envoie un message clair à la fonction publique. Le PDG actuel s'appelle John Manzoni ; il est l'ancien PDG de Talisman Energy, une entreprise privée dans le secteur des carburants. Alors que la France préfère un État obèse et impuissant, le Royaume-Uni a choisi de le réduire au minimum et de l'ouvrir au privé et à la concurrence. Une façon de le sauver en le rendant plus efficace.

Par Nicolas Lecaussin, Directeur du développement de l'IREF (Institut de Recherches Économiques et Fiscales).
Emma Toogood, chargée d'Études à l'IREF. 


Directeur du développement de l’IREF, Nicolas Lecaussin est diplômé de Sciences-po Paris, ancien président de l’iFRAP (Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques), fondateur de Entrepreneur Junior et auteur de plusieurs ouvrages sur le capitalisme, l’Etat et les politiques publiques.
Dernier livre : L’obsession antilibérale française


 
Pour sauver la fonction publique, il faut louvrir au privé
Source, journal ou site Internet : Le Figaro Vox économie
Date : 16 décembre 2014

B) - Fonction publique

De Wikiberal
La fonction publique désigne un ensemble de personnes travaillant, sous certaines juridictions ou dans un cadre intergouvernemental, au sein des administrations publiques. Une personne travaillant dans la fonction publique est appelée fonctionnaire.  
Les expressions « fonction publique » et « fonctionnaires » désignent souvent couramment un ensemble plus vaste de personnes travaillant pour des services publics ou d'utilité générale.
La fonction publique est caractérisée par ses privilèges statutaires, que les libéraux dénoncent.
La haute fonction publique, essentiellement issue de l'École nationale d'administration, occupe régulièrement la tête des grandes entreprises françaises et constitue un vecteur privilégié de diffusion du planisme et de la mauvaise gestion publique.
L'École du Choix Public (James McGill Buchanan, William Niskanen et avant eux Jean-Baptiste Say) montre que le fonctionnaire, comme tout individu, est mû par son intérêt propre plutôt que par un indéfinissable "intérêt général". En conséquence, la fonction publique se caractérise par des effets pervers :
  • productivité et rémunération sont déconnectées (nivellement des productivités dû à l'homogénéité des rémunérations) ;
  • sélection adverse (seuls les moins productifs restent dans la fonction publique) ;
  • du fait de l'absence de logique de marché : inefficacité, impossibilité du calcul économique, impossibilité de mesurer la satisfaction de l'usager ; bureaucratie ; irresponsabilité.

Citations

  • La fonction publique, la fonction privée ont toutes deux en vue notre avantage. Mais leurs services diffèrent en ceci, que nous subissons forcément les uns et agréons volontairement les autres ; d'où il suit qu'il n'est raisonnable de ne confier à la première que ce que la seconde ne peut absolument pas accomplir. (Frédéric Bastiat)
  • Ce qu'il ne faut jamais perdre de vue, c'est qu’un fonctionnaire public, en sa qualité de fonctionnaire, ne produit absolument rien ; qu'il n'existe, au contraire, que sur les produits de la classe industrieuse, et qu'il ne peut rien consommer qui n'ait été enlevé aux producteurs. (Charles Comte, Charles Dunoyer, Le Censeur européen, p.29-30, 1817)
  • Il y a toutes sortes de corps d’inspection, dont je me demande bien ce qu’ils inspectent. Si on faisait le recensement de tous les fonctionnaires, service par service, je suis persuadé qu’on en trouverait beaucoup dont personne ne pourrait dire à quoi ils servent. Il y a dans la fonction publique trop d’avantages, trop d’honneurs, trop d’effectifs. (Charles de Gaulle)
  • Les fonctionnaires sont tellement habitués à ne rien faire que lorsqu'ils font grève, ils appellent ça une "journée d'action". (Coluche) (humour)
  • Le fonctionnariat constitue une noblesse républicaine, avec ses grands seigneurs et ses petits nobliaux désargentés. (Faré)
  • Presque partout, en Europe, le souverain domine de deux manières : il mène une partie des citoyens par la crainte de ses agents, et l'autre par l'espérance qu'ils conçoivent de devenir ses agents. (Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique)
  • Le "secteur privé" de l’économie est, en fait, le secteur volontaire ; et le "secteur public" est, en fait, le secteur coercitif. (Henry Hazlitt)

novembre 08, 2014

Politique contre Liberté (Faré). Révoltes, désobéïssances ??

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La distinction entre « public » et « privé » est une distinction comptable: cette distinction correspond à la question « à telle ligne comptable correspond-il la signature d'un fonctionnaire ou d'un civil? » I.e. y a-t-il un ruban bleu ou un tampon officiel qui a cautionné telle transaction? Cette distinction n'a aucune pertinence du point de vue de l'économie. La distinction pertinente est la distinction « politique » vs « libre »: les acteurs d'une transaction étaient-ils tous volontaires, ou la volonté des uns a-t-elle été imposée aux autres? Si tous étaient volontaires, alors la transaction est libre. Si d'aucuns ont imposé leur volonté aux autres, alors ceux-ci ont usé de leur pouvoir politique

Ceux qui vivent directement ou indirectement de privilèges légaux, de la violence étatique, n'ont pas besoin d'avoir un papier tamponné « fonctionnaire » pour être des parasites politiques. Les seigneurs féodaux, les bandits de grand chemin, ne font pas semblant de servir le public et ne font pas valoir un quelconque blanc-seing officiel quand ils exécutent leurs rapines politiques. Il existe donc des entreprises privées, des associations, des syndicats, des entrepreneurs, des salariés, et même des chômeurs, qui vivent du parasitisme politique. 

Réciproquement, tous les fonctionnaires ne sont pas des parasites politiques. La plupart des fonctionnaires et des employés de compagnies privées à privilège, sont victimes plus que les autres des monopoles légaux: non seulement ils en souffrent comme consommateurs, mais le monopole les empêche de trouver ailleurs un emploi correspondant aux compétences qu'ils possèdent relativement à l'activité « protégée » par un privilège légal. Même la plupart des chômeurs, qui sont maintenus dans leur situation précaire par une législation qui détruit les emplois, les logements, la nourriture, sont du point de vue économique des victimes du système, bien que du point de vue comptable ils doivent tout aux aides publiques. 

La question est de savoir si oui ou non des parasites doivent leurs revenus à l'usage de la violence politique — revenus qui alors correspondent à un appauvrissement du reste de la population à leur bénéfice [25]. Les détenteurs de brevets sont des exploiteurs politiques, tout autant que les propriétaires d'homologations et autorisations décernées par les différentes institutions « régulatrices », de contrats d'exploitation de monopole public, etc. Les politiciens, hauts-fonctionnaires, syndicalistes, chefs d'entreprises publiques, détenteurs de contrats publics, présidents d'associations subventionnées, etc., sont tous des exploiteurs [26]. Tous doivent le gonflement de leurs revenus, de leur liberté, à la coercition légale, à l'oppression des citoyens, consommateurs, contribuables, qui sont forcés de se plier bon gré mal gré aux desiderata de ces privilégiés. 

Pour déterminer si une personne est intrinsèquement un exploiteur ou un exploité, il faut se poser la question: est-ce que cette personne serait payée, volontairement, une valeur équivalente ou supérieure, par des personnes consentantes auxquelles elle rendrait librement le même genre de services? Si la réponse est « non », alors la personne est un exploiteur politique. Si la réponse est « oui », alors la personne est un exploité. Ainsi, sans monopole de l'État sur l'agriculture, les fonctionnaires des sovkhoses nord-coréens seraient aussi pour la plupart agriculteurs, et gagneraient mieux leur vie; en Corée du Nord, où tout le monde est fonctionnaire, l'immense majorité est néanmoins composée des esclaves du parti communiste. Sans monopole de l'État sur la recherche, les nombreux chercheurs des centres de recherche publics qui ne sont pas des escrocs seraient aussi pour la plupart chercheurs, et pourraient mieux accomplir leur vocation, tout en étant mieux payés. 

Bien sûr, pour se perpétuer, l'exploitation politique va user à fond du sophisme comptable pour persuader les victimes qu'elles sont bénéficiaires du système. Ainsi, les victimes elles-mêmes participeront de l'oppression, et empêcheront l'abolition des privilèges dont elles souffrent. Les politiciens vont donc s'efforcer de généraliser l'État providence, par lequel chacun doit une partie croissante de ses revenus à l'État, dépend de plus en plus d'allocations, subventions, passe-droits, privilèges, déductions, etc., versés par l'État; sans parler des salaires des fonctionnaires, des contrats publics, et du fait que chacun aura dans sa famille, parmi ses amis ou ses proches des fonctionnaires, des assistés, et autres personnes dépendant des caisses de l'État. L'État prélève donc (inégalement) sur les citoyens une part croissante de leurs revenus, pour en redistribuer (inégalement) une partie à tous, s'ils satisfont aux exigences de l'État. Or, prendre tout — par la force — et rendre une fraction — à ceux qui obéissent, — ce n'est pas donner, — c'est réduire à l'esclavage. De même, prendre une partie — par la force, — et rendre une fraction — à ceux qui obéissent, — ce n'est pas donner, — c'est réduire à l'esclavage à temps partiel. Ainsi, l'intervention politique n'est rien d'autre que la forme moderne de la réduction à l'esclavage. Ou plus exactement, la réduction à l'esclavage n'est qu'une forme antique et grossière de l'exploitation politique, et l'esclavage à temps partiel par l'État-Providence social-démocrate en est une forme moderne et sophistiquée. 

 [25]: En fait, la question véritablement importante est de savoir si la violence politique a lieu, et qui en sont les responsables, quand bien même ces criminels seraient des idiots utiles qui n'en tirent aucun profit, plutôt que des exploiteurs qui vivent en parasites.
[26]: David Boaz, du CATO Institute, résume fort bien cette notion: « The fundamental class division in any society is not between rich and poor, or between farmers and city dwellers, but between tax payers and tax consumers. » Mais l'idée est déjà présente chez Bastiat, Tom Paine, et probablement bien chez des auteurs antérieurs. 

Par François-René Rideau

 Source: Raisonnement économique contre sophismes comptables Le cas de la recherche « publique »

http://fare.tunes.org/
Une version de cet essai a été publiée sur la Page Libérale (2003-04-22). Pour toute discussion, on pourra utiliser le forum adéquat.

octobre 14, 2014

"Libéral" parce que social par Michel Godet via BASTIAT

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Affreux libéral ! Ultralibéral !

Tous ces qualificatifs sont régulièrement jetés à la figure de ceux qui considèrent que tout n’est pas si mauvais dans l’économie de marché et que l’économie trop dirigée par l’État est généralement moins efficace. L’anathème est quasi instantané si l’on se risque à citer en exemple la Grande-Bretagne, où la croissance du PIB par habitant est supérieure à la nôtre de 1 point par an depuis un quart de siècle et où le taux de chômage est deux fois plus faible avec un Smic plus élevé.
 
 


Et l’on est définitivement condamné si l’on ose trouver des aspects positifs au modèle américain fondé sur l’initiative et la responsabilité individuelles mais aussi sur la solidarité active de citoyens fortunés (songeons à la fondation Bill Gates). L’économie du don est parfois plus efficace que celle de l’impôt. Ce rejet majoritaire du libéralisme est caractéristique de l’exception française. 

Tant pis : je l’avoue, je suis devenu libéral parce que social !


Efficacité économique. Le libéralisme n’est pas le laisser-faire. Il n’y a pas de liberté sans loi. Liberté d’entreprendre, d’échanger, de se rassembler, qui est à tort assimilée, en France, au capitalisme alors que, dans tous les autres pays, les libéraux sont réformistes, progressistes démocrates et opposés aux conservateurs. L’un de ses principaux inspirateurs, Frédéric Bastiat, voyait dans le libéralisme la source d’efficacité économique la mieux à même d’assurer la redistribution sociale.





Élu député des Landes en 1848, Bastiat se rallia franchement à la République et siégea à gauche. Il voulait rendre l’économie plus efficace dans l’intérêt de tous, y compris, sinon d’abord, des plus démunis en s’appuyant sur l’épanouissement de chacun. Les effets positifs de la dépense publique sont immédiatement visibles. Ses contreparties négatives sont moins perceptibles.

 
Citons-le : « L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde [...] Le mot gratuit appliqué aux services publics renferme le plus puéril des sophismes. Le service public éteint, en droit ou en fait, le service privé de même na- ture. Tout en constatant la destination que l’État donne aux millions votés, ne négligez pas aussi de constater la destination que les contribuables auraient donnée et ne peuvent plus donner à ces mêmes millions [...] Le peuple, accoutumé à tout attendre de l’État ne l’accuse pas de trop faire, mais de ne pas faire assez. »


Il faut s’interroger sur cette tendance congénitale des Français à se tourner vers l’État providence dès qu’il y a un problème à résoudre, sans se poser la question de l’efficacité de l’intervention collective et encore moins de son coût puisque l’État c’est tout le monde et donc personne. Ces idées font leur chemin. Depuis dix ans, la plupart de nos voisins européens ont donné la priorité à la baisse des dépenses publiques et des impôts dans une société plus responsable et moins assistée. Ce qui n’a pas empêché Tony Blair d’augmenter les dépenses publiques (toujours bien inférieures aux nôtres) de plusieurs points de PIB.


Financer la justice sociale. L’efficacité économique est le plus court chemin pour parvenir à financer la justice sociale. Il en est ainsi de l’insertion : le meilleur service que l’on puisse rendre à un chômeur ou un handicapé n’est pas de le maintenir dans la dépendance de l’assistance, mais de l’accompagner dans une dynamique de projet. De même, l’emploi dans les entreprises n’est pas un objectif de la stratégie, mais un résultat de celle-ci.


On retrouve le même dilemme en ce qui concerne la lutte contre les inégalités économiques. Il y a, d’un côté, ceux qui se battent pour le partage du gâteau en parts plus égales, quitte à brider sa croissance.
De l’autre côté, il y a ceux qui cherchent à augmenter la richesse, quitte à la répartir de manière inégale en fonction des efforts et des talents de chacun. J’ai choisi mon camp : il est plus facile de répartir inégalement un gâteau agrandi que de diviser en parts égales un gâteau plus petit. C’est ici qu’intervient le paradoxe des inégalités : elles s’accentuent en période de croissance forte et se ré- duisent en période de récession.

Le libéralisme social a sa devise :

« autant de marché que possible, autant d’État que nécessaire ».
 
Il faut plus d’économie de marché dans les monopoles de service publics, comme l’éducation ou les transports pour améliorer le service du public. Et il ne faut pas confondre « service public » avec « statut public » des agents qui le rendent. En corollaire, il faut plus d’État là où le marché fait défaut pour prendre en compte les intérêts à long terme : l’environnement naturel, l’urbanisme, l’éducation, la santé, la famille et l’enfant. Ce n’est pas aux entreprises d’assurer l’équité de la redistribution sociale, mais à la collectivité. Je dis donc aussi vive l’impôt, à condition qu’il soit bien consacré à des dépenses publiques vraiment efficaces !  

Michel GODET: Professeur au Conservatoire national des arts et métiers. Auteur du « Manuel de prospective stratégique », tome I :
« Une indiscipline intellectuelle », tome II : « l’Art et la Méthode » (3e édition revue et augmentée), Dunod 2007.
 
Source: La tribune en janvier 2008

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