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mars 22, 2015

Le "Libéralisme" par Daniel TOURRE

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.

Clare Rogers Memorial Chapel on the campus of Tulane University.

Le libéralisme, ce Français oublié


Difficile de trouver un terme dont le sens et la philosophie ont été autant déformés que celui de libéralisme

A l’heure actuelle, le mot libéralisme n’est plus guère utilisé en France que par ses détracteurs ou ses faux amis. Un citoyen, dans l’environnement actuel, a donc peu de chances de connaître le vrai libéralisme, sauf s’il s’y est intéressé activement en lisant par lui-même les ouvrages libéraux. Les idées libérales ne sont pourtant pas absentes, mais elles ne sont jamais défendues avec l’étiquette libérale. Beaucoup d’électeurs y compris de gauche exigent parfois des mesures libérales comme Monsieur Jourdain fait de la prose : sans le savoir.
Vidéo par le Collectif Antigone : http://www.collectifantigone.fr/

La Collectif Antigone regroupe des bénévoles pour défendre les idées libérales classiques.

Pour en savoir plus sur le libéralisme : http://dantou.fr/

Les BD viennent du site : http://digitalcomicmuseum.com/

La France, ce grand pays du libéralisme

Pour effrayer l’électeur, le libéralisme est souvent labellisé « anglo-saxon », qualificatif rédhibitoire dans notre douce France. Les anglo-saxons ont brûlé Jeanne d’Arc, fait des misères à Napoléon et boudent Johnny. On le voit, ils ne respectent rien, ils sont capables de tout, en particulier d’imposer insidieusement une idéologie anti-France à notre pays génétiquement étatiste.

Ce joli conte de fées pour étatistes xénophobes ne tient pas la route. Des auteurs anglo-saxons (John Locke, Thomas Paine, Edmund Burke) ont effectivement participé à la tradition libérale, mais au milieu de nombreux auteurs d’Europe continentale, en particulier français. Sans Turgot, Richard Cantillon, Sieyès, Jean-Baptiste Say, Alexis de Tocqueville, Benjamin Constant, Frédéric Bastiat, Gustave de Molinari ou Raymond Aron, le libéralisme n’aurait jamais eu la forme qu’il a aujourd’hui. La France a une grande tradition libérale, reconnue partout… sauf en France.


La France a connu de longues périodes historiques où les idées libérales ont façonné le débat politique et les institutions. Mais l’histoire est écrite par les vainqueurs, et les vainqueurs depuis quelques décennies sont étatistes de droite comme de gauche.

1789, la révolution portée par des idées libérales

« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme; ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. » Article II de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789

Quel est le pays dont l’assemblée en 1789 « reconnaît et expose » une déclaration reprenant un à un tous les concepts libéraux ayant émergé au siècle des Lumières ? (Attention c’est un piège : ce pays n’est pas anglo-saxon). Eh oui, avec la Déclaration des Droits de l’homme de 1789, la France se dote d’un document fondateur… libéral (presque) pur sucre. Ce n’est pas le fruit du hasard, l’abbé Sieyès, comme les autres rédacteurs (La Fayette en particulier), a été inspiré par les idées libérales du siècle des Lumières, de Locke à Montesquieu en passant par Voltaire.

Les mesures libérales de la Révolution de 1789 pleuvent comme la pluie sur une île anglo-saxonne : abolition des corporations, rôle de l’État limité à la défense du droit à la liberté, à la sûreté et à la propriété. Longtemps cette paternité était officiellement reconnue, les communistes parlant avec mépris de cette révolution petite-bourgeoise et de ses libertés « formelles ».



Les libéraux à vapeur

« Quand un fonctionnaire dépense à son profit cent sous de plus, cela implique qu’un contribuable dépense à son profit cent sous de moins. Mais la dépense du fonctionnaire se voit, parce qu’elle se fait ; tandis que celle du contribuable ne se voit pas, parce que, hélas! on l’empêche de se faire. Vous comparez la nation à une terre desséchée et l’impôt à une pluie féconde. Soit. Mais vous devriez vous demander aussi où sont les sources de cette pluie, et si ce n’est pas précisément l’impôt qui pompe l’humidité du sol et le dessèche. »

Frédéric Bastiat, Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas
Le XIXesiècle n’est pas en reste en matière de libéralisme « french touch ». Sans doute aiguillonné par un Bonaparte autoritaire et étatiste, les mousquetaires du libéralisme français (Benjamin Constant, Alexis de Tocqueville, Frédéric Bastiat) et son d’Artagnan Belge (Gustave de Molinari) écrivent parmi les plus belles pages de l’histoire du libéralisme. Ces auteurs classiques reconnus à l’étranger sont largement oubliés par la population française, aidée il est vrai par une éducation d’État toujours soucieuse d’éviter les lectures pouvant semer le doute sur l’attachement éternel des Français à leur État bouffi et centralisé.

Des milieux plus cultivés acceptent toutefois de citer Alexis de Tocqueville ou Benjamin Constant, mais en précisant immédiatement que ces derniers n’ont rien à voir avec l’affreux néolibéralisme économique contemporain. Cette position nuancée doit toutefois s’appuyer sur une absence de lecture des dits auteurs ainsi sauvés de la déchéance « économique ». En lisant leurs livres, la terrible vérité émergerait assez vite : Alexis de Tocqueville comme Benjamin Constant seraient horrifiés de la place qu’a prise l’État dans nos sociétés contemporaines, y compris dans la sphère économique, et certaines de leurs pages semblent avoir été directement dictées par les pires néolibéraux anglo-saxons des dernières années.
Benjamin Constant, libéral et amoureux

« J’ai défendu quarante ans le même principe : liberté en tout, en religion, en littérature, en philosophie, en industrie, en politique, et par liberté j’entends le triomphe de l’individualité tant sur l’autorité qui voudrait gouverner par le despotisme que sur les masses qui réclament le droit d’asservir la minorité à la majorité. »

Benjamin Constant, Ecrits politiques

Bonaparte expulse de France Madame de Staël pour faute de goût impardonnable : pas assez d’enthousiasme napoléonien. Elle se réfugie (dans un château familial, tout de même) à Coppet en Suisse pour y ouvrir un salon intellectuel. On y croise du beau monde européen : Chateaubriand, Byron, Goethe et l’amant passionné bien qu’intermittent de l’hôtesse du lieu : Benjamin Constant (1767–1830).

Benjamin Constant, à fois philosophe et député, aura une influence considérable sur la diffusion du libéralisme en France et en Europe. Dans Principes de politique, il s’oppose d’abord à la vision de Rousseau et sa souveraineté populaire illimitée. Constant expose dans ce livre majeur une vibrante défense des droits individuels. « Au point où commence l’indépendance et l’existence individuelle, s’arrête la juridiction de cette souveraineté.» Marqué par l’épopée napoléonienne autant que par la terreur révolutionnaire, son souci est de protéger les droits individuels des tyrans comme des masses. Il attache ainsi une grande importance au respect d’une constitution politique – pas de décrets arbitraires – ainsi qu’aux procédures judiciaires – pas d’arrestations arbitraires.

Le respect des formes politiques et judiciaires, couplé à une défense de la liberté d’expression pour mettre les politiques sous la surveillance des citoyens instruits, devait permettre d’éviter de retomber dans la tyrannie. En bon libéral, Benjamin Constant n’oublie pas, bien sûr, quelques passages émouvants sur le libre-échange et l’injustice des impôts trop élevés. En France, l’influence de Benjamin Constant se fera sentir jusqu’à la IIIe république : le rédacteur de cette constitution était son éditeur. Mais hélas pour nous, Benjamin-l’optimiste s’est lourdement trompé : que cela soit la tyrannie ou la dictature révolutionnaire, le XXe siècle n’a rien retenu des leçons de la France révolutionnaire ou napoléonienne…

La science économique

La douche froide ne s’arrête pas là pour nos amis courageux. Dès le début du XVIIIème siècle, avec son Essai sur la nature du commerce en général, Richard Cantillon, un Français d’adoption originaire d'Irlande, pose les bases de la science économique libérale sans les erreurs qu’Adam Smith commettra plus tard et qui ouvriront la voie à la valeur travail de Karl Marx. Cantillon entraînera dans sa suite les physiocrates, dont Jacques Turgot, brillant savant et contrôleur général de Louis XVI.

Le XIXe siècle sera un vrai feu d’artifice de sciences économiques françaises avec Jean-Baptiste Say, Frédéric Bastiat, Charles Coquelin et les auteurs du Journal des économistes, Yves Guyot…

La science économique classique portée par ces auteurs sera ensuite reprise du côté germanique avec Carl Menger puis Ludwig von Mises et Friedrich Hayek.
L’influence de l’Europe continentale, en particulier française, est donc déterminante dans l’évolution de la science économique et dans la compréhension des mécanismes d’une économie de marché.

Malgré ce cocorico libéral, pas question de substituer à la dénonciation de l'ultralibéralisme anglo-saxon celle d'un ultra interventionnisme tout autant anglo-saxon. Pourtant, le paradoxe est réel: de Marx l'exilé à Keynésien l'autochtone, les mauvaises idées économiques - que nous subissons encore aujourd'hui - viennent souvent de l'autre côté de la Manche.


La nature humaine, c’est exercer la raison et le langage et vivre en société

L’homme réduit à l’homo-economicus ? Le libéralisme développe une vision de l’individu et de la vie en société fondée sur le droit naturel

L’une des accusations souvent formulées à l’encontre du libéralisme est de réduire l’Homme à une simple machine économique calculant des profits et pertes pour maximiser son bien-être matériel : l’homo-economicus. Cette accusation est deux fois fausse.

D’abord le concept d’homo-economicus n’appartient pas particulièrement à l’école économique libérale. Au contraire, l’Ecole autrichienne, locomotive libérale en science économique, critique sévèrement ce concept utilisé abondamment par des écoles économiques interventionnistes.

Ensuite et surtout, le libéralisme est d’abord une philosophie du droit et de la politique. Son socle n’est de toute manière pas un concept venant des sciences économiques.

Dans le cadre de la philosophie du droit, le libéralisme s’appuie sur une définition de la nature humaine proche de la philosophie classique grecque : un individu doué de la raison et du langage vivant en société. C’est à partir de cette définition que le libéralisme développe sa vision de l’individu et de la vie en société, à travers la tradition du Droit naturel. Exit l’homo-economicus, place à la nature humaine

Les étages de la fusée « Droit naturel »

« Rejeter le Droit naturel revient à dire que tout droit est positif, autrement dit que le droit est déterminé exclusivement par les législateurs et les tribunaux des différents pays. Or, il est évident et parfaitement sensé de parler de lois et de décisions injustes. En passant de tels jugements, nous impliquons qu’il y a un étalon du juste et de l’injuste qui est indépendant du droit positif et qui lui est supérieur : un étalon grâce auquel nous sommes capables de juger du droit positif. »
Léo Strauss,Droit naturel et Histoire

Etage n° 1 : La raison. Avec la modernité au XVIIIe siècle, la raison devient le meilleur outil capable de connaître et comprendre quelque chose à la nature humaine et au monde extérieur. Cela ne veut pas dire que tout le monde, tout le temps, accède à la vérité. C’est même plutôt le contraire, la raison n’étant pas infaillible ni répartie également. Cela veut juste dire que cette tentative est possible. Cette possibilité est aujourd’hui largement contestée dans les sciences humaines postmodernes pour qui la raison n’est que le jouet passif de la classe sociale, l’histoire, la culture ou l’inconscient.
Etage n° 2 : La nature humaine. D’Aristote à John Locke, en passant par l’École de Salamanque, les penseurs cherchent donc à déterminer ce qui constitue la nature humaine. Les débats qui ont eu lieu remplissent des bibliothèques entières… et ils vont probablement encore remplir dans les prochains siècles des teraoctets de mémoire optique quantique quadridimensionnelle en silicium jupitérien.

Pour les libéraux de la tradition du Droit naturel moderne, la définition la plus concise est : « La nature humaine est d’être un individu doté de la raison, du langage et vivant en société. »
Etage n° 3 : Le Droit naturel. Il s’agit ensuite de déduire les grandes règles du droit respectant cette nature humaine. On peut décliner ces grandes règles sous forme d’interdiction « Ne pas agresser physiquement » ou sous forme de droits (« droit à la sécurité ») comme dans la déclaration des droits de l’Homme de 1 789. Ces grands principes universels guident ensuite un code de lois grâce à l’infinité de situations qui se présentent devant le juge ou le législateur. Ces codes de lois peuvent varier suivant les cultures et les époques, tout en restant dans le cercle de ces principes.

La nature

La « nature » du Droit naturel ne fait pas référence à la nature, aux petits oiseaux, au shampoing à la camomille, à la jungle ou l’herbe verte, mais à une autre définition de ce même mot.

« Nature : ensemble des caractères fondamentaux propres à un être ou à une chose », comme le dit si bien un gros livre un peu ennuyeux à lire de A à Z mais si pratique pour comprendre une langue. La nature d’un pont est par exemple d’enjamber un obstacle. La nature humaine est bien sûr beaucoup plus compliquée à définir que la nature pontaine. Beaucoup d’ailleurs affirment, soit qu’elle n’existe tout simplement pas, soit qu’elle est totalement dominée par la culture.

A contrario, pour les défenseurs du Droit naturel, la raison – même incertaine – permet d’approcher une nature humaine et un droit conforme à cette nature. Les lois particulières à chaque culture, par delà leurs différences, devant être conformes à ce Droit naturel.

L’égalité en droit

La nature humaine, c’est donc d’être un individu doté de la raison et du langage vivant en société. Quelles sont les règles — le Droit naturel — conformes à cette nature humaine ?

D’abord, par définition, tous les êtres humains partagent la même nature humaine. Il n’y a pas plusieurs types de nature humaine, donc il n’y a pas plusieurs types d’êtres humains. Il n’y a pas de sur-être humain, de sous-être humain, d’être humain du haut, d’être humain du bas. Si tous les Hommes partagent la même nature humaine, qui fonde le Droit naturel, ils sont donc égaux devant le droit.

La première règle du Droit naturel, c’est l’égalité en droit, l’égalité devant la loi. Des lois posées par les États qui distingueraient différents types d’êtres humains ne seraient pas conformes au Droit naturel. L’apartheid, les lois antisémites ou les lois de l’Ancien régime protégeant les privilèges de l’aristocratie sont des exemples flagrants d’une telle violation.
Aujourd’hui, sous l’influence du postmodernisme et de sa branche activiste, le politiquement correct, la loi devient différente selon les catégories d’êtres humains : loi sur la parité, discrimination positive, distinctions selon les revenus, les professions.

La sécurité et la propriété de soi

« Article II : Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. »
Déclaration des Droits de l’Homme de 1789

La première des conditions pour être un individu est d’être vivant (eh oui, avec l’usage de la raison, on fait vraiment des découvertes stupéfiantes… Ça ne rigole pas chez les partisans du Droit naturel). D’une manière générale, on ne peut rien faire sans vivre. Agir et penser nécessitent d’être vivant, y compris d’ailleurs pour se suicider ou pour désirer la mort. Les individus sont les seuls « propriétaires » de leur vie. Un droit conforme à la nature humaine interdit donc l’agression physique.

Personne n’a le droit de vous tuer ou de vous blesser, même si vous êtes très pénible à supporter. Personne ne peut vous interdire de vous tuer doucement (alcool, joint, charcuterie) ou rapidement (euthanasie, scooter), même si vous êtes très sympathique. Le corollaire de ce droit pour un gentilhomme est le devoir de respecter la vie et la sécurité des autres personnes.

La liberté

Vous avez donc un droit à la liberté. Il ne s’agit pas de la liberté métaphysique (liberté par rapport à Dieu, à la nature humaine ou à ses passions), ni d’un droit à la capacité, un droit d’être ou avoir ce que l’on rêve d’être ou avoir (liberté d’être beau et célèbre, liberté d’avoir des vacances à la plage, etc.). Il s’agit de la seule liberté qui puisse être garantie par une loi humaine sans nuire à la liberté des autres : la liberté d’agir ou de penser sans limite autre que la jouissance des même libertés par les autres. Le corollaire de ce droit pour un gentilhomme est le devoir de respecter la liberté des autres personnes.


La propriété

Pour beaucoup de gens, la propriété est le vilain petit canard des droits naturels. Un truc un peu vulgaire et matérialiste par rapport à la liberté. Et surtout quelque chose d’acquis aux dépens des autres. En réalité, la propriété est un magnifique cygne conspué justement parce qu’il est le socle incontournable de la liberté. Dans ce monde matériel, l’usage libre de votre temps implique que vous puissiez échanger ou produire des biens matériels.

Si quelqu’un vous prend ces biens matériels sans votre consentement, cela signifie qu’il a disposé du temps que vous avez mis à les produire ou à les échanger. On ne peut pas être en sécurité, en vie, si l’on ne peut pas disposer du fruit de son travail et de ses échanges pour assurer sa survie. On ne peut pas être libre si l’on vous confisque les ressources que vous avez obtenues par votre travail ou par vos échanges. On ne peut pas être libre si l’on est obligé de quémander à l’Etat ou à ceux qui le dirigent l’usage de ses propres ressources en échange de la soumission ou de l’obéissance. On ne peut pas mener à bien ses projets si ce que l’on possède est confisqué par l’État pour que ce dernier mène à bien ses propres projets, ou plus exactement, les projets des lobbies qui le contrôlent. Le droit à la propriété est donc une conséquence du droit à la liberté et du droit à la sécurité.

Le corollaire de ce droit pour un gentilhomme (ou une gentille femme) est le devoir de respecter la propriété des autres.


Le salaire minimum, une aberration au seul profit du prestige de la classe politique

Le salaire minimum, voilà l'ennemi. Les travailleurs n’ont pas à être reconnaissants à l’État d'un salaire qu’ils ne doivent qu’à leur talent
Dans Action humaine, Ludwig von Mises écrit : 

« L’histoire est un long répertoire de prix-plafonds et de lois contre l’usure. A de nombreuses reprises, des empereurs, des rois, des dictateurs révolutionnaires ont tenté de s’immiscer dans les phénomènes de marché. Des punitions sévères ont été infligées aux réfractaires, négociants et cultivateurs. Bien des gens ont été victimes de poursuites rigoureuses qui soulevaient l’approbation enthousiaste des foules. Rien n’y fit, toutes ces entreprises ont échoué. L’explication que les écrits des juristes, des théologiens et des philosophes offraient de cette faillite s’accordait pleinement avec les opinions des dirigeants et des masses. L’homme, disaient-ils, est intrinsèquement égoïste et pécheur, et les autorités étaient malheureusement trop indulgentes en faisant appliquer la loi. Il ne fallait que davantage de fermeté et de ton péremptoire de la part des gens au pouvoir… »

Les étatistes sont formels, dans un marché libre, les salaires baissent et les loyers augmentent. Toujours.

Les travailleurs qui louent leur habitation sont-ils alors condamnés à être de plus en plus pauvres ?

Non  ! Heureusement, l’Etat nounou, héros solitaire contre tout exploiteur, tel un demi-dieu de l’économie, fixe le salaire minimum pour éviter l’exploitation, puis le loyer maximum pour éviter l’expulsion. Les électeurs rassurés peuvent voter pour leurs sauveurs, une classe politique étatiste infiniment bonne qui les aime et qui les protège. Ce mythe du salaire minimum ou du loyer maximum est l’une des plus grosses fumisteries que les étatistes ânonnent pour justifier leur existence.

La réalité est que les travailleurs ne doivent leur pouvoir d’achat qu’à eux-mêmes, à la force de leur bras et à l’intelligence qu’ils ont entre les oreilles. Ils n’ont pas à être reconnaissants à l’Etat pour un salaire qu’ils ne doivent qu’à leur talent.

Le salaire minimum comme le loyer maximum est une aberration économique au seul profit du prestige de la classe politique – ou des syndicats – et au détriment des plus pauvres.

Le prix plancher

Le prix plancher, officiellement, c’est l’Etat qui, par la seule force de sa volonté, fixe un prix minimum juste et beau à un bien ou à un service (par exemple certains prix agricoles, les prix des livres, le salaire minimum).

C’est très beau, le paranormal au service du juste et du beau. Malheureusement, depuis la pierre philosophale, nous savons tous que la création de richesses par simple contact d’une pierre magique ou d’un texte de loi, c’est rare.

L’Etat est totalement incapable de fixer un prix minimum à une catégorie d’échanges sans supprimer une partie de ces échanges. Si l’État fixe un prix minimum de 10 euros à un journal quotidien, vous n’allez pas vous mettre à acheter le journal à 10 euros, vous allez simplement renoncer à acheter ce journal pour acheter autre chose. Pour ceux qui doivent vendre des journaux, la concurrence est plus dure, les acheteurs sont plus rares. C’est 10 euros ou rien du tout. Les acheteurs peuvent donc faire les difficiles, poser leurs conditions.

Ainsi, l’État ne fixe rien. Il se contente d’interdire l’existence d’échanges de biens ou de services en dessous d’un prix donné. Cela ne signifie absolument pas qu’il a créé ex nihilo des nouveaux échanges à un autre prix pour remplacer ceux dont il a empêché l’existence.

Le salaire minimum

Parmi les nombreux totems de la religion de l’Etat-Dieu, il en est un devant lequel la classe politique fait consciencieusement sa génuflexion bien dans l’axe de la caméra : le salaire minimum. Elle n’a pas beaucoup de mérite à se prosterner avec emphase, ce totem est d’abord à sa gloire et au détriment des travailleurs les plus modestes. En premier lieu, le salaire minimum est immoral : il empêche des échanges souhaités par les deux parties. Si l’échange n’était pas souhaité par l’une ou par les deux parties, il ne serait pas nécessaire de l’interdire, il n’aurait pas lieu de toute manière. Car si le salaire minimum ne force que très marginalement les salaires vers le haut, il empêche d’exister les emplois avec des salaires en dessous du Smic.

Les travailleurs modestes font donc face à un chômage important qui les met dans une concurrence aggravée face aux employeurs. Les étatistes ont tellement conscience de ce phénomène qu’ils se gardent bien de multiplier par deux ou par trois le Smic : cela créerait immédiatement un chômage de masse. Dans le même temps, les étatistes multiplient les emplois payés en dessous du Smic – emplois aidés, stages, suppression des cotisations fiscales, etc – dont ils s’attribuent encore le mérite. Qu’il existe des employeurs cupides, c’est une réalité, mais la meilleure méthode pour limiter leur nuisance, c’est de favoriser la concurrence entre employeurs, y compris pour les bas salaires. Le Smic ne sert ni les travailleurs, ni les patrons. Il ne sert que les étatistes.

Le salaire minimum contre les travailleurs

La propagande sur le salaire minimum est donc parfaitement mensongère : les travailleurs ne doivent rien aux étatistes ni aux syndicats. Si les patrons les payent un certain salaire, c’est parce que leur travail vaut ce salaire, pas parce que l’Etat fixe un salaire minimum.

L’Etat nounou s’attribue ainsi le mérite d’une rémunération qui ne lui doit rien. Beaucoup de salariés sont embauchés au-dessus du Smic, alors que le patron aurait sans doute voulu les payer moins. Le patron n’avait pas le choix : il était en concurrence avec d’autres patrons et ce travail valait ce salaire. Il en est de même avec de nombreux salariés au Smic : leur salaire vaut de toute manière le Smic ou plus, et s’ils sont payés ainsi ce n’est pas par charité, ni par obligation, mais parce que de fait, leur travail a de la valeur.

Ainsi, les étatistes n’hésitent pas à rabaisser les travailleurs en leur faisant croire qu’ils doivent leur pouvoir d’achat à l’Etat nounou. C’est faux, d’autant que dans le même temps les étatistes multiplient les prélèvements : cotisations pour les caisses maladie et de retraite mal gérées et imposées en monopole, pour les organismes de formations inutiles, par l’inflation monétaire.

Le prix plafond

Avec le prix plancher (le salaire minimum), l’autre grande habitude des étatistes est de fixer un prix plafond à certains biens (parfois un loyer). Comme le prix plancher, le prix plafond est injuste et inefficace. Le seul moyen de faire diminuer le prix d’un bien est d’augmenter sa profusion. Fixer un prix plafond (sur le logement par exemple) sur une ressource rare n’abolit pas la rareté de la ressource. Quoi qu’en disent les hommes politiques, ils n’ont pas un chapeau magique d’où sortent des lapins à volonté, permettant de faire baisser le prix de ces derniers.

Pour faire baisser le prix des lapins fixé entre personnes libres, il ne suffit pas de déclamer une formule magique : « Lapin, sois moins rare ! » même avec le vocabulaire ronflant, technique et incompréhensible d’une mesure administrative.

Lorsqu’un bien ou un service est rare, il y a trois manières de le partager :

– La violence : le plus gros tape sur le plus petit et prend le bien rare. Méthode longtemps utilisée alors même qu’elle fait très mal (mais c’était avant le libéralisme et la reconnaissance du Droit à la propriété.)

– La queue : spécialité soviétique ou des HLM, le premier arrivé est le premier servi. J’y suis, j’y reste. Enfin « premier arrivé, premier servi », c’est seulement pour les plus faibles ou les plus honnêtes. Les passe-droits, les petites enveloppes ou les coups médiatiques permettent aux plus forts ou aux plus grandes gueules de s’épargner ce genre de désagréments.

– Les prix : chacun en fonction de son envie subjective, de ses moyens, de ce qu’il est prêt à échanger et des envies subjectives des autres, accepte ou non de faire la transaction. Lorsque beaucoup de personnes veulent des lapins ou des logements, d’autres personnes libres changent d’activité pour leur fournir davantage de lapins ou de logements.

Dans une organisation humaine, il n’existe pas de quatrième méthode magique, juste, omnisciente et bonne permettant d’affecter des biens rares. En fixant un prix plafond, l’Etat n’abolit en aucune façon la rareté du bien visé. Il ne répartit pas non plus les biens selon une quatrième méthode. Il se contente de privilégier une méthode d’attribution en tous points inférieure à celle des prix : la queue et ses passe-droits.

Et il empêche le seul processus capable de faire réellement diminuer la rareté de ce bien : faire en sorte que davantage de personnes libres, attirées par l’augmentation du prix, consacrent leur travail, leur intelligence et leur imagination à la production de davantage de lapins, euh… de biens


Le protectionnisme ne fait que traiter 
un symptôme en aggravant la maladie

Ce fléau nommé mondialisation. Difficile d’interdire les échanges avec l'extérieur, dans l’intérêt économique de tous

Dans Action humaine, Ludwig von Mises (1881-1973) écrit : 

 « La philosophie protectionniste est une philosophie de guerre […]. La Société des Nations a fait faillite parce qu’il lui manquait l’esprit du libéralisme authentique. C’était une entente entre des gouvernements animés par l’esprit du nationalisme économique et entièrement voués aux principes de la guerre économique. Pendant que les délégués se complaisaient à tenir des discours sur la bonne volonté entre peuples, les gouvernements qu’ils représentaient infligeaient des dommages abondants à toutes les autres nations… »

Le libéralisme n’avait déjà pas très bonne réputation chez certains bien pensants, et ce « bad boy » n’a rien trouvé de mieux que d’aller traîner avec le nouveau caïd de la planète : la mondialisation. Il y en a qui cherchent vraiment les ennuis !

Car les méfaits de la mondialisation seraient innombrables : elle délocalise le travail des employés nationaux, elle tire les salaires vers le bas, elle augmente le déficit de la balance commerciale, elle désindustrialise notre pays, elle appauvrit les pays pauvres, etc.

Heureusement, des super-héros souverainistes ou socialistes veulent nous interdire d’échanger dans notre intérêt, tout en augmentant leur pouvoir sur nos vies. Pour les libéraux, la mondialisation n’est pas parfaite sur de nombreux plans, mais d’abord, elle est optionnelle. Personne n’est obligé d’acheter des produits étrangers, de travailler pour ou avec des étrangers. Les souverainistes ne veulent pas résister à la mondialisation – ils peuvent déjà le faire –, ils veulent commander aux autres.

Ensuite, une grande partie des méfaits qu’on reproche à la mondialisation sont inexacts ou viennent d’exactions des États eux-mêmes. Revue de détail.

Le déficit commercial

A la messe du journal de 20 h 00, le grand prêtre a un regard soucieux lorsqu’il annonce la terrible nouvelle : « Notre pays a un déficit commercial de (beaucoup) de millions, c’est très très grave et même un peu inquiétant ». Puis il passe la parole à un souverainiste, au regard lui aussi soucieux, mais avec cette pointe de détermination farouche, caractéristique de l’étatiste qui sait ce qu’une politique volontaire peut apporter à l’économie. Le constat est froidement évoqué par cet homme lucide, et la solution d’une logique imparable est chaudement recommandée par cet homme d’action : « Si nous avons un déficit, c’est parce que nous importons trop et que nous n’exportons pas assez, donc il faut limiter les importations avec le protectionnisme et augmenter les exportations grâce à la dévaluation de la monnaie. » La lumière apparaît au bout du tunnel. Non ! Le déficit commercial n’est pas une fatalité et les souverainistes lucides vont nous protéger contre l’ultralibéralisme.

Oui, sauf que le déficit commercial n’est pas en soi un problème, tandis que le protectionnisme comme la dévaluation de la monnaie sont des problèmes. Le souverainiste est finalement surtout très lucide pour augmenter le pouvoir de l’Etat (et le sien) au détriment du peuple au nom de faux problèmes.

La balance commerciale

Une première observation : la balance commerciale comme le déficit commercial sont des créations comptables artificielles dues à l’existence d’une frontière. On pourrait tout aussi facilement calculer la balance commerciale d’une région vis-à-vis des autres ou d’un quartier vis-à-vis du reste de la ville, etc. On peut couper le pays en 2, 3 ou 3 419 morceaux, puis calculer entre ces morceaux des déficits commerciaux, qu’il faudrait corriger en donnant plus de pouvoir aux élus locaux.

Une deuxième observation : un déficit commercial n’est pas forcément une mauvaise chose. L’argent utilisé pour acheter les marchandises à l’étranger peut revenir sous forme d’investissements dans le pays importateur ou de versements de dividendes ou de salaires effectués par des Français à l’étranger. Si votre maison était un pays, elle serait en lourd déficit commercial. Vous passeriez votre temps à importer des biens de consommation mais cela n’aurait pas d’importance : votre travail, votre épargne effectués en dehors de votre appartement vous rapporteraient des devises. La balance commerciale seule n’est pas un signe de bonne ou de mauvaise santé économique.

Ce qui peut poser problème à long terme, c’est lorsque le pays, le quartier ou l’individu s’endettent pour consommer. C’est-à-dire qu’ils échangent un bien ou un service aujourd’hui contre un paiement demain parce qu’ils ne produisent pas assez aujourd’hui pour payer leur consommation. Le déficit commercial n’est pas forcément un problème. C’est un symptôme qui, lorsqu’il est accompagné d’un autre symptôme, la dette pour consommer, est le signe d’une maladie : production trop faible par rapport à la consommation.

Les solutions protectionnistes des souverainistes ne font que traiter un symptôme – le déficit commercial – en aggravant la maladie.

La désindustrialisation

Pour justifier l’interdiction d’échanger entre deux personnes qui ne leur ont rien demandé et qui ne leur font pas de mal, les étatistes s’appuient sur des macro-statistiques, vraies ou fausses, qui s’éloigneraient d’une valeur idéale – connue d’eux seuls – et qu’ils auraient la lourde charge de corriger.

La désindustrialisation est devenue le grand drame national des souverainistes comme des socialistes, qu’ils se proposent de résoudre en taxant les produits étrangers. Le remède est suspect, d’autant que la maladie est incertaine. La « désindustrialisation » est un phénomène mondial. Partout dans le monde la part de l’industrie dans les économies diminue au détriment des services. D’abord grâce à des technologies de plus en plus performantes qui diminuent les besoins de main-d’œuvre dans l’industrie, ensuite parce que de nombreuses industries ont externalisé tout ce qui n’était pas dans leur cœur de métier. Là où hier, un constructeur automobile avait des employés pour faire le ménage et la communication, il aurait plutôt tendance aujourd’hui à faire appel à une société de ménage ou de communication externe. Le même employé faisant le même travail dans la même usine fait aujourd’hui partie du secteur des services.

La « désindustrialisation » ne se traduit donc même pas par une baisse de la production industrielle, nos industries produisent plus aujourd’hui, mais avec moins de monde.

La baisse des salaires

Quoi de plus beau qu’un souverainiste, dans le soleil levant, prenant la tête d’une croisade pour protéger les bas salaires de l’affreuse mondialisation libérale, un subtil mélange de Jean Valjean, d’Ivanhoé et de l’abbé Pierre au service des ouvriers ? Cette image héroïque se base d’abord sur un gros, gros, gros malentendu.

Le salaire nominal, ce n’est pas le pouvoir d’achat. Un ouvrier qui gagne 100 euros par jour avec un chariot de course moyen à 80 euros par jour est plus prospère qu’un ouvrier qui gagne 200 euros par jour avec le même chariot moyen qui coûte 250. Le salaire nominal peut parfois effectivement baisser avec le libre-échange, mais cela se traduit dans le même temps par une baisse encore plus importante du prix des biens et des services. Sans la mondialisation, les prix des biens exploseraient, des téléphones portables jusqu’aux voitures en passant par le matériel médical. Les Ivanhoé du protectionnisme devraient bien expliquer cela à leurs protégés : 

« Vous allez gagner plus, mais vous pourrez acheter beaucoup moins. »

D’autant que le protectionnisme s’appuie sur une méthode simple : taxer les produits étrangers. Sauf que là aussi l’expression est trompeuse. Ce ne sont pas les produits étrangers qui sont taxés, ce sont ceux qui les achètent. On n’a jamais vu un paquet de T-shirts chinois sortir 300 euros pour les donner à la douane française. Ceux qui payent la taxe sont ceux qui achètent les T-shirts : les Français, souvent d’ailleurs les plus modestes.

 L’altermondialisme

Certains messages de l’altermondialisme sont des petites lumières sympathiques : la réduction de la pauvreté, l’importance des choix des personnes même lorsqu’ils ne sont pas conformes aux goûts de la majorité, certaines critiques pertinentes sur le rôle et les actions des institutions internationales. Le problème est que dès que l’on va au-delà de cette jolie petite lumière, on découvre rapidement les vieilles dents décrépites du marxisme, la lutte des classes, un constructivisme mondial via des taxes ou des interdits, un étatisme omniprésent, le mépris des droits fondamentaux au profit d’une liste de droits créances approximative et changeante. Ces vieilles dents ont déjà fait des méchantes morsures à l’humanité, en la maintenant dans la misère ou en asservissant des personnes libres.

Cela étant, si les libéraux refusent l’alter-monde néo-marxiste, cela ne signifie pas qu’ils trouvent la mondialisation satisfaisante. Au contraire, pour les libéraux, les progrès à accomplir à l’échelle mondiale sont immenses en ce qui concerne le respect des droits naturels – sûreté, liberté, propriété –, la démocratie, le droit, les distorsions dues à la monnaie, la lutte contre la corruption, l’éducation… Raison de plus pour ne pas appliquer à l’échelle mondiale ce qui n’a jamais marché à l’échelle nationale, régionale, continentale…

Par Daniel Tourre
Source L'Opinion


Daniel Tourre

De Wikiberal
Daniel Tourre, né en 1971 à Paris, est un auteur libéral français. Il fait partie des 100 auteurs du livre Libres ! 100 idées, 100 auteurs.  
l passe une partie de son enfance en Île-de-France et, suivant les déplacements de ses parents, à Madagascar et au Portugal.
Militant dans le milieu libéral au lycée et à l’université, il étudie la physique théorique à Strasbourg puis à Groningen (Pays-Bas) et St Andrews (Écosse).
Il débute ensuite une carrière en indépendant sur l’informatique bancaire où il se forme sur l’économie, la gestion des risques bancaires et les problèmes monétaires.
En 2007, considérant que le libéralisme n’est ni de droite, ni de gauche, il adhère le même jour au PS et à l’UMP afin de défendre cette doctrine en interne dans les deux grands partis de gouvernement. Il s’investit aussi dans un nouveau parti libéral, Alternative Libérale, dont il est le candidat pour les législatives dans le Ve arrondissement de Paris en 2007.
Il accompagne la création du Parti Libéral Démocrate qu’il quitte début 2012 pour animer la campagne présidentielle fictive de Frédéric Bastiat (www.bastiat2012.fr).
Il vit aujourd’hui avec sa femme à Nancy tout en travaillant à Paris et au Luxembourg. 


Pulp Libéralisme

En 2012, Daniel Tourre publie Pulp Libéralisme, La tradition libérale pour les débutants, aux éditions Tulys.
Ce livre présente de manière humoristique les bases philosophiques du libéralisme classique ainsi que des notions de sciences économiques. Il est divisé en 36 courts chapitres répondant à des clichés communs sur le libéralisme.
Distrayant, il est illustré par près de 230 vignettes kitsch de bandes dessinées américaines des années 1950 (super-héros, robots, monstres improbables, demoiselles en détresse...) dont le contenu des bulles a été modifié.
Il s’appuie aussi sur plusieurs centaines de citations courtes d’auteurs majeurs du libéralisme, permettant d’identifier les ouvrages permettant d’aller plus loin à ceux qui le souhaitent. 


Citations

  • « Une pièce d’or, trouvée au fond de l’eau dans un galion naufragé, a conservé sa valeur pendant 400 ans, sans banque centrale, sans experts et sans ministres de l’Economie. Les crustacés sont manifestement plus compétents pour garder une monnaie saine, moins arrogants et moins coûteux qu’une banque centrale ».
  • « En France, il n'y a pas de problèmes économiques, il y a juste des taxes qui n'ont pas encore été trouvées. »
  • « L'État mammouth veut votre bien. Le maximum de votre bien. »

Liens externes

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décembre 18, 2014

Le Mondialisme et sa controverse (Lane; Guillaumat; Hillard; ...)

L'Université Liberté, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.

Sommaire:

A) -  Le "mondialisme" via Liberpédia

B) - Liens de Georges Lane

C) - Une page de l'Institut Liberté


E) - L’idéologie mondialiste, son essence et la résistance par Pierre Hillard

F) - Le mondialisme, l’ethno-régionalisme et l’Europe par Pierre Hillard

 A) -  Le "mondialisme" via Liberpedia

Le mondialisme est le projet d'instituer un État mondial qui gouvernerait l'ensemble des peuples. Le mondialisme se distingue en tout point de la "mondialisation", avec lequel on le confond, ce qui empêche de combattre l'un et de comprendre le caractère bénin de l'autre. 

Les amalgames et les fausses distinctions qui entretiennent cette confusion ont fait l'objet d'une émission enregistrée entre Georges Lane et François Guillaumat pour la webradio Lumière101, et dont la transcription se trouve ici

L'origine de la confusion

La confusion entre mondialisme et mondialisation est né il y a une quinzaine d'années.
Ce discours s'est insinué dans les milieux nationalistes français à l'instigation de technocrates infiltrés au Front National et autres socialistes nationaux qui ne pouvaient naturellement pas aller ailleurs ; c'est lui qui a inspiré la campagne pour un prétendu "nouveau protectionnisme" lancé par Bruno Mégret en 1993. 

On aurait pu croire qu'il disparaîtrait avec le "pu-putsch" de Mégret et son expulsion en 1999, ce discours s'en irait avec lui, mais ce n'a pas été le cas. 

Sa caution pseudo-scientifique

Ce discours s'appuie sur l'amalgame du libre-échangisme mondialiste, que Maurice Allais dénonce depuis deux décennies. La "caution scientifique" "du" Prix Nobel d'économie suffit aux non économistes qui ont repris cette dénonciation à leur compte, et d'autant plus qu'ils le sont, surtout s'ils sont comme lui polytechniciens, même si l'intéressé n'a aucun diplôme d'aucune sorte dans aucune des sciences morales. 

Or, la démonstration du libre échange est l'une des plus simples, et elle est forcément vraie comme deux et deux font quatre, parce qu'étant une démonstration algébrique, elle n'est qu'une pure et simple déduction du fait que deux et deux font quatre. Prétendre la "réfuter" dénoncer est donc le fait d'un incompétent, qui en l'occurrence ne comprend pas qu'aucune prétendue "observation" ne pourra jamais prouver que deux et deux font autre chose que quatre. Et reprendre cette "réfutation" à son compte est le fait d'un analphabète économique : le libre échange est la démonstration au monde qui fait l'objet du plus large consensus des économistes professionnels, au point qu'on peut dire que celui qui ne la partage pas n'en est pas un. 

Un discours en apparence construit

Cependant, ce discours sur le "libre-échangisme mondialiste" est en train de se solidifier, de se donner des apparences d'être construit alors qu'il est un tissu de contradictions. Cette apparence de construction ne saurait tenir si on dissout les confusions qu'il entretient, et si l'on expose les fausses distinctions sur lesquelles il repose. 

Dont l'absurdité n'échappe qu'au profane

Ce discours on le voit tenir par des gens qui sont par ailleurs d'une intelligence et d'une lucidité incontestables, de sorte qu'on les voit d'un même trait dire des choses parfaitement intelligentes puis des choses parfaitement stupides. D'une seconde à l'autre, on les diraits atteints par une fléchette de Radjaïdjah, le poison-qui-rend fou : avant, ils nous disaient des choses parfaitement raisonnables, et puis immédiatement après ils nous en disent qui sont complètement absurdes, où l'on voit qu'ils n'ont rien compris. 

Des principes opposés

Ce que vitupère ce discours soi-disant "anti-mondialiste" , et qu'il prétend "combattre" sous la dénomination de mondialisme, ce sont en fait des entreprises qui sont complètement opposées dans leurs principes, des projets politiques qui sont aux antipodes l'un de l'autre ; alors que lui les fourre dans le même sac et les dénonce dans un même élan. 

Une vitupération impuissante parce que contradictoire

La conséquence de ces contradictions est que ce discours se contredit lui-même et n'a de ce fait aucune existence intellectuelle : il dit à la fois une chose et son contraire, et en outre, dans la mesure où il dénonce le mondialisme pour ce qu'il n'est pas et ne le dénonce pas pour ce qu'il est, il fait en réalité son jeu, il le favorise, en défendant des principes qui sont les siens et en dénonçant des principes qui lui sont contraires. D'une manière doublement absurde, il lui reproche de vouloir favoriser la concurrence alors qu'il ne veut et ne peut pas le faire, ce qui le conduit à dénoncer comme ses "complices" des gens qui sont en réalité ses premiers ennemis. Il désamorce donc la critique du mondialisme, il désarme annule et diqualifie sa dénonciation ; et ce faisant, il empêche de tordre le cou au projet mondialiste en exposant son caractère criminel et destructeur. 

Les amalgames

Le projet mondialiste au sens strict n'est et ne peut être rien d'autre que la marche vers un état mondial. 

Le mot "mondialisme" dénaturé

Le concept a donc un sens précis, mais on y associe d'autres ambitions et d'autres projets, ce qui le dénature et multiplie les confusions. 

Le rôle des anticoncepts socialistes

Les anti-concepts sont le camouflage et l'alibi principal du Socialisme Pseudo-Démocratique. Le plus souvent, ils n'ont aucun sens, ou en tout cas aucune applicabilité dans le contexte politique où ce socialisme-là s'en sert : c'est notamment le cas de la "Tolérance", ou de la "Haine". Ils sont là pour permettre aux Puissants de la Pseudo-Démocratie Socialiste de rationaliser leur arbitraire, en donnant le sens qu'ils veulent à des concepts qu'ils présentent comme normatifs, alors que ceux-ci sont absolument inapplicables au le contexte politique où ils ont pris le parti de les manipuler. C'était par exemple la démarche de Humpty Dumpty dans De l'autre côté du miroir de Lewis Carroll, où Humpty Dumpty dit à Alice que les mots veulent dire ce qu'il a décidé lui, et pas autre chose. En effet, quand on invente des anti-concepts comme la "Tolérance"", comme la "Discrimination", ou comme la Haine, pour faire des politiques, c'est qu'on a décidé de détruire le sens des mots pour pouvoir détruire le Droit. En ce qui concerne le mondialisme', en revanche, on a plutôt affaire à la dénaturation d'un concept qui a un sens très précis.

Un anti-concept par amalgame

Qu'est-ce donc que le mondialisme ? C'est le projet de ceux qui veulent imposer un gouvernement mondial à l'ensemble des peuples. Et ce n'est rien d'autre, car y associer d'autres projets qui ne s'en déduisent pas ne peut que faire du mot un anti-concept par amalgame, un mot qui détruit la pensée parce qu'il fourre dans le même sac des objets de nature différente, de sorte qu'il conduit à prêter à ceux-ci des caractéristiques qu'il l'appartiennent qu'à ceux-là et réciproquement --et il conduit à le faire sans en avoir conscience, ce qui rend l'erreur d'autant plus difficile à déceler. L'expression "libre-échangisme mondialiste" est d'abord un anti-concept par amalgame, avant d'être un anti-concept par fausses distinctions. 

Un projet esclavagiste

Pourquoi instituer un gouvernement mondial? La seule chose à quoi cela puisse servir, c'est imposer toutes sortes de lubies socialistes, comme moyen d'empêcher quiconque d'y échapper. En effet, le socialisme est forcément voué à l'échec car il échoue forcément à atteindre ses objectifs prétendus ; cependant il peut maintenir l'illusion s'il réussit à voler davantage pour compenser ses destructions et faire subir aux autres la charge de ses déprédations : c'est à ces conditions que ses adeptes peuvent rester au pouvoir. Seulement, il n'y parvient même pas si ses esclaves lui échappent, ce qui se produit forcément lorsqu'il y a des états suffisamment petits pour que ce soit facile de voter avec ses pieds. Donc le projet mondialiste est un projet socialiste. Et de ce fait, il n'a rien à voir avec ce qu'on appelle la mondialisation. 

La mondialisation est un retour à la normale

Car ce qu'on appelle "la mondialisation", c'est le retour à un degré de développement des échange qui existait déjà avant 1914 : les échanges étaient alors aussi développés relativement aux productions nationales qu'aujourd'hui. Le développement récent des échanges ne fait donc que nous ramener à cette époque, antérieure aux catastrophes du vingtième siècle. 

De ce point de vue là, la notion de "mondialisation" n'a même pas de sens en soi. Le monde est mondial, donc on ne peut pas le ""mondialiser. 

La centralisation s'oppose au développement des échanges

Si les échanges qui se font à travers les frontières se développent, ça veut dire que les gens trouvent davantage l'occasion d'échanger avec les individus qui se trouvent habiter dans une autre circonscription étatique que la leur. 

Mais ça ne veut absolument pas dire qu'il faudrait supprimer ces circonscriptions étatiques. Bien au contraire, plus l'état est petit, et plus immédiatement il lui apparaît vain de vouloir d'empêcher d'échanger avec l'extérieur. Les gens qui veulent la liberté des échanges ont donc intérêt à ce que les états soient petits ; à ce qu'ils soient les plus petits possible, aussi petits qu'il est compatible avec une organisation sérieuse de la défense nationale. 

L'indépendance de la Lettonie n'est pas un projet mondialiste

C'est pourquoi ils sont hostiles au gouvernement mondial et même à la soi-disant "construction européenne : ils sont pour les petits pays, ils sont donc pour l'autonomie, voir l'indépendance de la Bretagne, si c'est ce que désirent les Bretons ; pour l'autonomie voire l'indépendance de l'Alsace si c'est ce que veulent les Alsaciens ; et en tout cas pour l'indépendance de la Suisse, de la Finlande, de la Croatie, et de l'Estonie, et de la Lettonie. 

L'indépendance de la Lettonie, n'est pas un projet mondialiste. Traiter de "mondialistes" des gens qui s'opposent à la centralisation, aux grandes entités, qui leur préfèrent des petits pays indépendants à la manière de Goethe, c'est une erreur manifeste. 

Le faux "libre-échangisme" du discours mondialiste

Il reste que, par incohérence ou par ruse, les mondialistes vont tenir un langage qui est quelquefois proche de celui des partisans du libre-échange, et dénoncer les frontières comme autant d'obstacles aux échanges, comme s'il était nécessaire de les supprimer pour qu'elles ne soient plus un prétexte pour les empêcher. 

En fait, ce qu'ils reprochent aux frontières, ça n'est pas d'être un obstacle aux échanges. Parce que les échanges ils peuvent les entraver partout ailleurs, et que c'est précisément ce qu'ils font ! S'il ce qu'ils veulent, c'était supprimer les entraves aux échanges, on ne les verait pas multiplier des entraves à l'intérieur des frontières par leurs réglementations monopolistiques, et les rançonner avec leurs impôts. Une bonne illustration de cette possibilité-là, c'est que les douaniers peuvent fourrer leur nez dans vos affaires partout. 

Par conséquent, si le mondialiste, qui veut vous imposer les lubies du socialisme, veut supprimer les frontières, ce n'est pas parce qu'il serait partisan de la liberté des échanges : ce qu'il leur reproche, à ces frontières, c'est de limiter le pouvoir de la police de voler pour leur compte. La police française ne peut voler votre argent, ce qui est l'essence du socialisme, que si vous habitez la France ; si vous habitez ailleurs qu'en France, si par exemple vous habitez la Suisse, eh bien la police française ne peut pas vous y voler votre argent. Alors, évidemment, la police suisse le fera aussi, mais dans une moindre mesure : le fait qu'il y a des frontières gêne les policiers pour voler les gens au nom du socialisme. C'est cela que les socialistes reprochent aux frontières, c'est pour ça qu'ils veulent les supprimer. 

Le libre échange ne veut pas supprimer les frontières

Les partisans de la liberté des échanges ne veulent pas supprimer les frontières ; ce qu'ils veulent c'est qu'elles ne servent pas de prétexte, entre autres, pour empêcher les échanges entre les gens, qui sont nécessairement productifs : étant pour la production et contre la destruction, ils sont contre les entraves aux échanges parce que ces entraves sont destructrices ; qu'on les impose aux frontières ou qu'on les impose ailleurs : ce qui compte pour eux --comme d'ailleurs les mondialistes , mais pour des raisons opposées, ce sont les entraves, et non les frontières ; mais parce que leurs raisons sont opposées, et parce qu'ils savent que les frontières limitent la destruction socialiste, ils veulent les maintenir alors que les mondialistes veulent les supprimer. 

Et ils entendent aussi réfuter le discours, qui ne repose que sur des illusions, qui consiste à prétendre que la frontière serait un endroit singulièrement approprié pour entraver les échanges, ce qu'on appelle le protectionnisme. Ce que les partisans de la liberté des échanges reprochent au protectionnisme, c'est de croire en dépit de la logique que les frontières seraient une justification spéciale pour entraver les échanges. Alors que ce que les partisans du mondialisme lui reprochent, c'est de vouloir conserver ces frontières qui sont autant de limites à leur pouvoir de voler. 

Des principes opposés

Du point de vue des principes, cela signifie que le libre-échangisme et le mondialisme sont en réalité des projets opposés l'un à l'autre, malgré les convergences apparentes entre eux. 

Les organismes internationaux entravent les échanges sous prétexte de les "réguler"

A partir de la décennie 1920, les gouvernements ont progressivement institué des organismes internationaux qui visaient, soi-disant, à "réguler" les échanges à travers les frontières, mais dont l'effet est essentiellement de redistribuer, c'est-à-dire de voler les producteurs pour donner le butin de ce vol à de puissants prédateurs. 

A la liberté des échanges, de ce fait, ces institutions sont inutiles, et même nuisibles : c'est le cas par exemple de la FAO, du FMI, la Banque Mondiale, de la BIRD. Elles ne servent qu'à donner des privilèges et des prébendes à une soi-disant "élite" autoproclamée, qui méprise le peuple et cherche de plus en plus à s'émanciper de toute obligation de se faire élire par celui-ci. Sans ces institutions mondiales, par exemple, on n'aurait pas pu lancer l'escroquerie réchauffiste

C'est aussi vrai de l'Union Européenne que des institutions mondiales qui ne sont contrôlées par personne. 

L'histoire des organismes internationaux

Le premier organisme international à être créé fut la Banque des Règlements Internationaux, la BRI, et presque simultanément, le Bureau International du Travail. Nous sommes à la fin de la décennie 1920. Et quinze ans plus tard, à la fin de la guerre 39-45, il va y avoir ces fameuses organisations, l'ONU, qui prend la place de la SDN - chacun sait les effets que cette organisation a pu avoir, mais aussi le Fonds Monétaire International, la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement, etc etc, pour ne pas parler par la suite de la création de l'OMS, (l'Organisation Mondiale de la Santé), de l'Organisation Alimentaire Internationale, etc etc. Toutes ces institutions internationales doivent être envisagées comme des éléments à caractère interventionniste dans les échanges internationaux, non pas pour les faciliter, mais pour que les états puissent avoir la mainmise sur, disons, les échanges en question. 

Les exceptions

L'exception du GATT

Le seul domaine où une institution n'avait pas été créée, où seuls des accords de libre-échange avaient été passés, c'est ce qu'on appelait hier le General Agreement on Tarriffs and Trade, le GATT, qui a disparu dans la décennie 90 pour être remplacé par une organisation internationale qu'on appelle aujourd'hui l' Organisation Mondiale du Commerce. Ce GATT a quand même eu, lui, un effet en matière de libre-échange, puisqu'il est arrivé de la fin de la décennie 40 jusque à la décennie 80 à abaisser progressivement les obstacles aux échanges internationaux. Les obstacles dans ce domaine étaient, dans le vocabulaire officiel, tarifaires, et non-tarifaires, les uns et les autres entravant et rançonnant les échanges, ce qui illustre l'équivalence de l'impôt et du monopole. Dans la décennie 80, il y a eu effectivement une libéralisation des échanges internationaux, tout le monde en a bénéficié : la réduction des obstacles a conduit à un développement important des échanges, qui s'est combiné avec le progrès technique pour favoriser le développement. 

L'exception de l'Acte Unique

Certaines décisions dans le cadre de la Communauté Économique Européenne, les années 85-86, à l'initiative de Margaret Thatcher. C'est ce qu'on a appelé l'Acte Unique. Celui-ci avait comme objectif de créer pour 1993 un marché unique, tant en matière financière que non financière. 

Régression et échecs européens

Le rapport de forces s'est ensuite inversé, la chute du Mur de Berlin inspirant aux socialistes un effort pour sauver leur prédation en Europe. 

La régression du Traité de Maastricht

Mitterrand et Kohl se sont entendus au sujet de la création à terme, effectivement, d'un état européen, l'étape intermédiaire étant la création d'une monnaie commune. Et cela a pris forme en 1992, c'est ce qu'on a appelé le traité de Maastricht, traité créant ce qu'on appelle aujourd'hui l'Union Européenne : il s'agissait de multiplier les "politiques communes", aggravant la redistribution politique et multipliant les cartels réglementaires et des fiscaux, pour mettre en échec la concurrence entre les Etats qui est la garantie principale de la liberté
L'unification monétaire forcée, forme de prédation aggravée
L'Euro, en particulier, est une mise en commun forcée des politiques monétaires, qui a pour effet net de déteriorer la qualité de la monnaie et d'aggraver le dilemme entre l'inflation et le chômage. 

C'est aussi un moyen de noyer la responsabilité du gouvernement français dans ses extravagances financières; et dans ses extravagances en matière de sécurité sociale. Le gouvernement français peut ainsi se cacher derrière l'Euro pour continuer à voler de l'argent en pure perte et pour continuer à accumuler des déficits sans que le marché, notamment le marché des devises, exprime sa défiance envers une politique aussi folle, par la dévaluation qui l'aurait autrement sanctionnée. 

L'Europe alibi à la démagogie locale

Ce qui montre à quel point l'Union Européenne est contraire à la liberté des échanges en dépit même de certains de ses principes, comme la libre circulation, c'est la réaction de la classe politique française, et finalement l'échec à libéraliser, de l'Acte Unique et des principes que celui-ci avait mis en œuvre. 

La classe politique française, voyant que l'Acte Unique prévoyait de lui imposer des réformes qui étaient nécessaires -- libéralisations, suppression des monopoles, en a profité pour tenir un langage de démagogie au profit exclusif des groupes de pression, pour maintenir ces monopoles, se battant contre leur abolition sous prétexte qu'elle était censée venir de Bruxelles. Cette déresponsabilisation a donc donné aux politiciens et aux fonctionnaires locaux, surtout français, des prétextes pour s'opposer à la liberté des échanges. 

L'état français viole sa propre loi

Et aujourd'hui, la manifestation la plus grave de cette irresponsabilité consiste dans le maintien illégal du monopole de la Sécurité sociale : le droit européen a interdit le monopole en matière d'assurance, il a imposé aux hommes de l'état français de changer la législation française pour qu'ils mettent fin au monopole de la Sécurité sociale : ce monopole de la sécurité sociale n'est donc plus légal, mais les hommes de l'état français continuent de l'imposer au mépris du droit européen et de la loi française. 

Poursuite du complot socialiste par l'aggravation des politiques communes

L'Union Européenne atteint aujourd'hui vingt-sept membres, et elle est le lieu d'un nouveau complot pour centraliser les décisions, et aggraver la redistribution politique et les cartels intergouvernementaux, sous la dénomination fallacieuse de "Mini-traité". La démocratie irlandaise lui a donné un coup d'arrêt pour le compte des victimes désignées de ces politiques. 

Donc, le projet mondialiste et ses manifestations partielles dans l'Union Européenne est contraire à la liberté des échanges. Il est, de fait, et de plus en plus, dans l'intention. Il est complètement absurde de confondre le libre-échangisme et le mondialisme. 

La confusion du libéralisme avec l'immigrationnisme inconditionnel

Une deuxième confusion qui aucun sens, qui est elle aussi formellement absurde, est celle qui confond le libéralisme avec l'immigrationnisme inconditionnel. Un certain nombre de gens qui passent pour libéraux, ou qui le sont réellement mais n'ont pas suffisamment réfléchi à cette question, se déclarent partisans de la liberté d'immigrer. C'était notamment le cas de Ludwig Von Mises, même si celui-ci disait quand même des socialistes hitlériens que s'ils voulaient s'installer en Grande Bretagne pour y renverser le régime, il faudrait les en empêcher : cette recommandation est d'actualité vu la négation de certains Droits de l'homme par la Loi islamique. Cependant, Von Mises, très grand économiste, n'était pas un bon philosophe politique et même pas un philosophe politique du tout. 

Les arguments des économistes en faveur de l'immigration

Les économistes en tant que tels connaissent des arguments en faveur de l'immigration qu'ils sont les seuls à connaître, et qu'ils ont le devoir de faire connaître puisqu'ils sont vrais et qu'ils ont donc leur place dans un débat sur l'immigration, dans la mesure où celui-ci n'est pas interdit. 

En particulier, ils ont le devoir de dire que l'immigration d'étrangers non prédateurs est un enrichissement pour l'économie, qu'il est très douteux que l'immigration pèse à la baisse sur le niveau moyen des salaires, ou que l'immigration prive les indigènes d'emplois qu'ils obtiendraient autrement. 

Ces démonstrations pourraient les faire passer pour des immigrationnistes, mais elles ne justifient en elles-mêmes aucune politique et ne sauraient le faire : ce qui peut justifier une politique c'est la philosophie et elle seule. 

Le libéralisme est logiquement incompatible avec l'immigrationnisme inconditionnel

Que que dit le libéralisme à propos de l'immigration? 

Le principe libéral est celui de la propriété privée

En fait, il ne dit rien. En effet, le principe de la propriété naturelle qui est le sien a pour conséquences que chacun a le droit d'inviter chez lui qui bon lui semble, et personne n'a le droit de s'installer chez les autres sans y avoir été invité. Cependant, ce principe-là ne peut trouver d'application simple et directe que dans une mise en oeuvre totale du principe de la propriété naturelle, à savoir un régime d'anarcho-capitalisme : et dans un régime anarcho-capitaliste chaque propriétaire privé invite qui il veut, et proscrit de sa propriété qui bon lui semble, sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit. Et dans un régime anarcho-capitaliste il n'y a pas de problème d'immigration, parce qu'il n'y a pas d'"étrangers", et donc pas d'"immigrés" aux sens habituels du terme ; ceux-ci impliquent l'existence d'une communauté politique, disposant d'un territoire commun. 

L'état est là pour imposer une police des étrangers

A partir du moment où vous ne croyez pas que le système anarcho-capitaliste puisse véritablement fonctionner (pour l'instant), ou dès lors qu'il n'y a pas d'anarcho-capitalisme, qu'il existe un état, même un état ultra-minimal qui est chargé uniquement de la défense nationale, il s'ensuit nécessairement qu'il existe des étrangers indésirables : parce que la défense nationale est là, par définition, pour tenir à l'écart du territoire national les étrangers que le souverain aura jugé indésirables

Donc le libéralisme se distingue de l'anarcho-capitalisme en ce qu'il reconnaît qu'on ne peut pas, pour l'instant, se passer de l'état ultra-minimal. Et cet état-là, même ultra-minimal, implique automatiquement la police des étrangers ; qu'il existe des étrangers indésirables, et que ces étrangers doivent être tenus à l'écart du sol national et ne doivent pas être admis dans la communauté des citoyens à n'importe quelle condition. 

Il s'ensuit donc du fait que le libéralisme proprement dit admet l'existence de l'état que l'immigrationnisme inconditionnel est logiquement incompatible avec le libéralisme. C'est une chose qu'un certain nombre de libéraux ne comprennent pas, et a fortiori des adversaires du libéralisme, surtout quand ils sont nationalistes. 

L'immigrationnisme inconditionnel implique une négation du droit de propriété sur le sol qui est le contraire absolu du libéralisme, c'est une lubie communiste, et de ce point de vue, la confusion entre le libéralisme et l'immigrationnisme est absurde et il faut lui tordre le cou. 

Les problèmes de l'immigration naissent des imperfections de la "propriété publique"

En l'espèce, ce qui est en question, ce n'est pas la propriété privée, mais la propriété publique

C'est l'état qui a la gestion de ce domaine public, et il ne se comporte pas en propriétaire de ce domaine public. Si tout le domaine était privé, que les propriétaires, et on ne voit pas pourquoi ils ne mèneraient pas leur gestion comme ils doivent, puisqu'ils ont choisi d'être propriétaires, eh bien toutes les propriétés constituant le territoire ne poseraient aucune difficulté. Autrement dit, les immigrés, sur le territoire, seraient nécessairement invités, par Untel et Untel, il n'y aurait pas de problème d'immigration. S'il y a un problème d'immigration, ce problème est lié au fait que l'état, dans sa fonction de gestionnaire du domaine public, ne remplit pas les obligations que tout propriétaire dans son domaine privé croirait bon de respecter. 

L'état ne peut pas se conduire comme un propriétaire dans la mesure où il ne l'est pas. On peut penser, comme le dit Hans-Hermann Hoppe, qu'un monarque doit traiter le domaine public national comme une propriété privée; c'est d'ailleurs ce qu'il fait. Et à ce titre il va inviter les étrangers désirables et va tenir à l'écart les étrangers indésirables de son point de vue. 

À partir du moment où il y a un état, le souverain décide qui sont les étrangers désirables et qui sont les étrangers indésirables. Le problème de la pseudo-démocratie socialiste, c'est qu'elle a besoin de clientèle et de prétextes pour voler. Pour un pseudo-démocrate socialiste, les étrangers que n'importe quel propriétaire jugerait indésirables, c'est-à-dire des gens qui sont improductifs voir dangereux, lui les considère comme désirables parce qu'ils peuvent devenir une clientèle de son parasitisme institutionnel d'état. Et c'est ce qui se passe avec l'immigration dans la pseudo-démocratie socialiste à la française. Le souverain nominal c'est le peuple. C'est-à-dire que toute immigration qui a lieu contre l'opinion majoritaire est injuste. Elle est illégitime au regard du principe démocratique qui fait que le souverain de cet état-là, c'est le peuple. Donc, le simple fait qu'un immigré est installé sur le sol national alors que la majorité de la population était hostile à cette immigration est un acte criminel. 

La présence de l'immigré contre la volonté du souverain qui est le peuple est un acte criminel. C'est un acte d'invasion. Et à fortiori, dans la pseudo-démocratie socialiste, dans la mesure où la grande majorité de ces envahisseurs vit d'argent volé par la force au peuple en question, c'est une deuxième violation manifeste du principe démocratique, c'est-à-dire du droit des citoyens, mais en plus, c'est une violation des droits de l'Homme, dans la mesure où les droits de l'Homme c'est justement le droit de n'être pas esclave. 

La population hôte, la population d'accueil dans cette politique pseudo-démocratique socialiste, voit ses droits violés à deux titres, en tant que citoyen, et en tant qu'être humain. Puisque en tant que citoyen on voit mépriser son droit de décider de l'immigration, en tant que citoyen on voit censurer son droit de protester contre cette violation des droits du citoyen, et en tant qu'être humain, c'est une violation des droits de l'Homme parce que les envahisseurs vivent par la force sur le dos des indigènes. Et, de ce fait, en esclavagistes, sur le dos de ses esclaves. 

Donc la politique d'immigration menée par les gouvernements pseudo-démocratiques socialistes successifs depuis une trentaine d'années est doublement contraire aux Droits de l'Homme et du Citoyen, et évidemment elle est totalement contraire aux principes du libéralisme. 

Alors, de ce point de vue là, il y a une troisième confusion qu'il faut dissiper, ce que fait d'ailleurs très bien Hans-Hermann Hoppe encore une fois, c'est la confusion entre l'importation des biens et l'immigration des gens. C'est l'argumentation de Jean-Marie Le Pen contre la liberté des échanges, contre le libre-échange, disant que dans une maison on n'ouvre pas toutes les fenêtres et toutes les portes à n'importe qui et n'importe quoi. Mais c'est une confusion entre l'importation des biens et l'immigration des gens. Parce que une importation de produit a toujours été invitée par quelqu'un qui se trouve dans la maison. Si dans votre maison arrive un bien, c'est parce qu'il a été invité, par un propriétaire légitime ou par un résident légitime de la maison en question; en d'autres termes toutes les importations ont été invitées par quelqu'un qui avait le droit de la faire. 

Alors que les étrangers, eux, se déplacent qu'on les ait invités ou pas. Et, de même qu'il est impossible qu'une importation n'ait pas été voulue par un résident légitime sur le territoire national, de même il est parfaitement possible qu'un immigré ne soit pas voulu par le propriétaire légitime du territoire national. Il y a donc lieu de distinguer de la manière la plus stricte la liberté des échanges qui est une simple conséquence du droit de propriété, et cette prétendue liberté d'immigrer qui, si on la prend inconditionnellement, est une négation du droit de propriété : il n'y a pas une confusion à faire entre les deux, il y a une distinction absolue à faire entre les deux. La liberté des échanges est une expression de la propriété naturelle, et elle est l'incarnation même de la justice naturelle, alors que l'immigrationnisme inconditionnel, c'est la négation de la propriété sur le sol, c'est-à-dire la négation de la justice naturelle. De ce point de vue là, la distinction est absolue, et ceux qui font la confusion, que ce soit pour prôner l'immigrationnisme inconditionnel, ou pour se servir du caractère illégitime de l'immigration pour condamner le libre-échange, ces gens-là entretiennent la confusion, et ils en abusent. 

Alors, il y a une quatrième confusion qu'il y a lieu de dénoncer à propos du mondialisme, c'est celle qui consiste à postuler une fausse identité d'intérêts entre les résidents nationaux face à la politique protectionniste. À partir du moment où le produit importé a été invité par un résident légitime, il s'ensuit que le protectionnisme viole les droits du résident légitime. Et en empêchant cette invitation, en l'interdisant, en l'entravant, le protectionnisme viole un droit légitime. Et en violant un droit légitime, il crée une pomme de discorde entre les résidents nationaux. Il n'y a absolument aucune solidarité entre le voleur et son volé, comme on l'a déjà dit à plusieurs reprises. Le protectionniste est un voleur, l'importateur bafoué est un volé. Le protectionniste est un criminel, l'importateur est un propriétaire légitime qu'il voit disposer de son bien contre son consentement. 

Le protectionnisme n'est pas l'expression d'une solidarité nationale, qui serait naturelle, il est incompatible avec la solidarité nationale, puisque bien au contraire il crée un conflit entre les résidents. De ce point de vue là, il n'y a aucune identité des intérêts entre les nationaux, de même qu'il n'y a aucune identité des intérêts entre les étrangers face à la politique protectionniste. La politique protectionniste, c'est une politique qui oppose des résidents nationaux entre eux. Le sal-étranger n'est que le chiffon rouge qu'on agite devant le nationaliste pour lui faire perdre de vue que le protectionnisme crée un conflit à l'intérieur de la communauté nationale, c'est-à-dire que c'est le contraire même de la solidarité nationale. 

Liens externes


Par Liberté économique et progrès social, 125, octobre 2008, pp. 18-32. (Georges Lane avec François Guillaumat)
 Source: http://fr.liberpedia.org/Main_Page


B) - Liens de Georges Lane  
→ Lewis Carroll : De l’autre côté du miroir
→ Georges Lane :Le projet de traité d’Union européenne : une illusion fiscale qui cache une spoliation de plus.”
→ Ludwig von Mises : Les illusions du protectionnisme et de l’autarcie
→ Hans-Hermann Hoppe : “Pour le libre échange et une immigration limitée”
→ François Guillaumat : “Le libéralisme contre l’immigrationnisme
→ Frédéric Bastiat : “L’Etat
La loi de Bitur-Camember


 C) - Une page de l'Institut Liberté

Question de Mondialisation

INITIATION A LA MONDIALISATION
(de notre temps fin XX, début XXIème siècle)

 

 

 D) - Le Vatican appelle au mondialisme

Contre-info dénonce régulièrement les menées mondialistes, instiguées par divers courants, lobbies ou sectes, à l’encontre de l’ordre naturel, du réalisme et du patriotisme les plus élémentaires.
Il ne serait pas honnête de notre part de nous taire quand elles viennent d’où elles ne devraient pas.
Les autorités vaticanes modernes, depuis l’aggiornamento religieux du concile Vatican II, ont aussi une nouvelle approche politique.
Les prises de position ne manquent pas, y compris au plus haut niveau, qui célèbrent la démocratie, qui condamnent le nationalisme, qui promeuvent le mondialisme…
Mise-à-jour déc. 2012 :  devant l’Assemblée plénière du Conseil Pontifical pour la justice et la paix le 3 décembre 2012, Benoît XVI a réitéré son appel à une autorité mondiale, en se référant à l’encyclique Pacem in terris de Jean XXIII, qui déjà faisait profession de foi mondialiste en 1963, on a tendance à l’oublier. «  Le bienheureux Pape Jean XXIII a motivé l’engagement pour la construction d’une communauté mondiale, avec une autorité correspondante, justement à partir de l’amour, et précisément de l’amour pour le bien commun de la famille humaine. »
En 2009, Benoît XVI avait déclaré dans son encyclique Caritas in Veritate qu’il était urgent que soit mise en place une véritable « Autorité politique mondiale » « pour le gouvernement de l’économie mondiale, pour assainir les économies frappées par la crise (…) ».

Des arguments similaires à ceux d’Attali, vous l’aurez remarqué.

Puis, le Saint-Siège, par la voix du « Conseil pontifical Justice et Paix », avait enfoncé le clou au travers d’un document de 18 pages paru en octobre 2011, intitulé : « Pour une réforme du système financier international dans la perspective d’une autorité publique à compétence universelle ».

On y appelle à la création d’une autorité politique mondiale et d’une banque mondiale, pour entre autres, protéger la démocratie.
Morceaux choisis :

« On voit, sur le fond, se dessiner en perspective l’exigence d’un organisme assurant les fonctions d’une sorte de ‘Banque centrale mondiale’ réglementant le flux et le système des échanges monétaires, à la manière des banques centrales nationales. »

« Cette transformation s’effectuera au prix d’un transfert, graduel et équilibré, d’une partie des attributions nationales à une Autorité mondiale et aux Autorités régionales, ce qui s’avère nécessaire à un moment où le dynamisme de la société humaine et de l’économie, ainsi que le progrès de la technologie, transcendent les frontières qui se trouvent en fait déjà érodées dans l’univers mondialisé. »

« Si aucun remède n’est apporté aux différentes formes d’injustice, les effets négatifs qui s’en suivront au plan social, politique et économique seront de nature à engendrer un climat d’hostilité croissante et même de violence, jusqu’à miner les bases mêmes des institutions démocratiques, celles qui sont également considérées [par qui?! NDCI] comme les plus solides et les plus sûres. »

En septembre dernier, Mgr Vegliò, en sa qualité de président du Conseil pontifical pour les migrants, s’était exprimé de façon délirante sur l’immigration et le nationalisme.

Le prélat avait commencé par décrire ce qui constitue, à ses yeux, « l’actuel contexte européen » (nous n’avons pu nous empêcher d’annoter son charabia) :

« Nous constatons dans les faits que l’Europe est un continent historiquement multiculturel [sic]. Le visage qu’il présente actuellement est le résultat de la coexistence de diverses cultures, aussi grâce aux mouvements migratoires. À la fin du XXème siècle et au commencement du XXIème siècle, deux phénomènes se sont manifestés, certainement liés entre eux.

D’un côté, cette période peut être définie comme “ère de l’émigration”, mais, de l’autre, elle a été aussi “l’ère du nationalisme”, où l’on a observé des actes de refus et de marginalisation systématique et même violente des populations minoritaires, comme aussi l’adoption de politiques hostiles à la différence culturelle
[plutôt favorable à la sauvegarde de la différence, non?!], qui, de manière plus ou moins visible, ont incité à la peur de la diversité.

Dans tous ces cas, les flux migratoires ont été perçus comme menace à l’identité des populations autochtones
[sans blague ?!].

Évidemment, la méfiance vis-à-vis de l’étranger et le rejet de celui-ci, avec ses éléments culturels, idéologiques, religieux ou éthiques différents, n’est pas une nouveauté. De fait, la lecture attentive de l’histoire révèle que la diversité culturelle a été la source de nombreux conflits et de guerres entre les peuples, qui se prolongent jusqu’à aujourd’hui.

Face à la réaction immédiate de soupçon et de peur que le divers et l’inconnu puissent provoquer la perte de l’identité, il faut rapppeler que l’identité collective comme l’identité personnelle ne sont pas statiques mais dynamiques, et qu’elles se construisent et se renouvellent chaque jour dans les relations réciproques. Peut-être est-il également utile d’affirmer que l’histoire de l’Europe comme continent, en conformité avec l’histoire de la majorité des Etats qui la composent, est marquée par l’héritage reçu de peuples variés
[à quel point?!], qui ont produit une évidente hybridation culturelle.

Cela permet de dire que la diversité culturelle n’est pas seulement une conséquence de l’immigration contemporaine, mais qu’il s’agit d’une caractéristique de l’identité européenne, sans laquelle il serait impossible de comprendre son présent et son passé. Du reste, le respect de la diversité culturelle et religieuse est inscrit dans le Traité de l’Union européenne et dans sa Charte des droits fondamentaux
[ah, ben dans ce cas...]. 
Parce que toute les cultures sont enfermées dans certaines limites, la rencontre entre cultures diverses et leur connaissance paisible, réciproque et sans préjugés, est surtout une richesse, un élément positif, indépendamment des difficultés que peut produire la coexistence entre personnes de cultures diverses ».
 
Pour le prélat militant, le réveil du nationalisme a provoqué le « refus violent de la diversité ».

Alors que c’est précisément le contraire : la violence de la « diversité » (comprendre « l’invasion migratoire ») a logiquement réveillé le nationalisme.

Source: Contre-info



 E) - L’idéologie mondialiste, son essence et la résistance

 Le mondialisme existe depuis l’existence de l’humanité. On peut même dire que l’on trouve ce principe dans la Genèse. En effet, la Bible rapporte que le péché d’Adam et Eve consiste – sous l’influence du « grappin » (pour reprendre l’expression du saint curé d’Ars) – à être « comme des dieux » (« qui ut deus ? »). C’est l’histoire incessante de l’orgueil humain voulant être le centre de toute chose rejetant toute autorité supérieure. Ce principe humaniste a été cassé avec l’instauration du christianisme, plus exactement par le catholicisme. Cependant, la Renaissance accompagnée de l’émergence du protestantisme (Luther, Calvin, Cranmer, …) à partir du XVIème siècle accorde une position centrale à l’homme. L’homme est de plus en plus déifié. La Déclaration des droits de l’homme de 1789, précédée par la création du premier Etat d’inspiration maçonnique, les Etats-Unis ; entre dans l’accélération de cette déification où est réuni le triptyque classique né de la mystique maçonnique (1ère loge créée en 1717 à Londres par deux protestants : James Anderson et Jean-Théophile Désaguliers) : nominalisme (pas de vérité éternelle et fixe), le naturalisme (la morale est évolutive) et la primauté de l’homme. La finalité du maçonnisme est d’aboutir à une unité mondiale et à l’émergence d’un homme indifférencié, nomade, « hors sol » si je puis dire. Le nouvel ordre mondial (le NOM) est la suite logique de cet « idéal ». Pour autant doit-on mettre dans le même sac le catholicisme qui en grec signifie « universel » ? La réponse est négative. En effet, le christianisme a instauré un principe révolutionnaire qui est la distinction du spirituel et du temporel depuis la fameuse déclaration du Christ : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». L’autorité et le pouvoir politique des nations ne se mêlent pas à l’autorité et au pouvoir spirituel du pape. Certes, certains papes par faiblesse humaine ont essayé de soumettre à leur autorité celle des Etats. Mais pareil à l’équilibre du fléau de la balance, ces tentatives contraires à la doctrine catholique ont échoué. L’extension du catholicisme voulue par les papes au cours des siècles n’interdisait pas la variété des nations et de leurs traditions propres dans un cadre politique souverain. L’un devait soutenir l’autre sans pour autant se mélanger. Cette disposition du catholicisme est le meilleur contre poison empêchant l’émergence soit d’une théocratie planétaire soit d’une entité politique mondiale athée. En revanche, l’Islam n’obéit pas à ces critères car il ne distingue pas le spirituel du temporel. L’Islam est en même temps une foi et une loi constituant un nouvel ordre mondial avec ses propres caractères. Ceci explique l’opposition farouche entre, d’un côté, les tenants du mondialisme mercantile et messianique véhiculé par des élites anglo-saxonnes et juives et, de l’autre, les défenseurs du prophète Mahomet et des principes édictés par le Coran ; ces derniers représentant un autre courant du nouvel ordre mondial.

La pax romana qui s’est imposée après la victoire de Jules César a, certes, instauré un modèle sans pour autant détruire la diversité des tribus gauloises. La variété du nombre de fromages en France en fait foi. En fait, on a assisté à un mariage entre ces deux entités qui a enfanté un monde nouveau : les Gallo-romains. Cette civilisation gallo-romaine issue de la réunion des principes philosophiques, juridiques, politiques et religieux des mondes athénien, romain, de l’Ancien/Nouveau Testament et de la Tradition de l’Eglise constituent l’essence même de la civilisation française.

Il existe des rivalités internes entre ces différents mondes. Ainsi, au sein du monde anglo-saxon affairiste, il existe une branche acquise au mondialisme reposant sur un socle régi par Washington et Londres et, de l’autre, le mondialisme planétarien où aucun pays ne prédomine ; l’ensemble de l’humanité constituant une purée générale. Parallèlement à cela, les élites juives poursuivent un idéal messianique qui fait dire, par exemple à Jacques Attali, qu’une gouvernance mondiale verrait comme capitale planétaire … Jérusalem. Dans cette affaire, nous avons une alliance objective entre ces deux mondes. En ce qui concerne les milieux pangermanistes, il y a une alliance avec les deux groupes cités ci-dessus[1] à condition pour le monde germanique de rester centré sur l’Europe en coopération étroite avec les élites anglo-saxonnes et juives. C’est le « partage du travail » (Arbeitsteilung) comme le disait l’ancien chancelier Schröder. Enfin, en ce qui concerne l’évolution du processus depuis la chute du mur de Berlin, nous sommes passés à une vitesse supérieure, en d’autres termes, dans la dernière ligne droite conduisant aux tentatives d’aboutir à une unité planétaire. Je ne fais que reprendre le passage présenté dans mon livre « La Fondation Bertelsmann et la gouvernance mondiale » (page 112) : « La période de la guerre froide vit l’opposition de deux blocs apparemment antagonistes. En fait, la thèse américaine née en 1776 (capitaliste et religieuse) et l’antithèse soviétique (communiste et athée) née en 1917 constituaient l’avers et l’envers d’une seule et même pièce reposant sur la primauté de l’homme traité sous un angle différent selon l’idéologie en place. La disparition de l’antithèse communiste soviétique en 1990 annonçait l’effondrement de la thèse capitaliste américaine afin de passer à la vitesse supérieure, le lancement d’une synthèse ou « alternative » pour reprendre l’expression de Mikhaïl Gorbatchev, afin de fusionner les deux systèmes (application du principe hégélien). Ainsi, la synthèse doit aboutir à l’émergence d’un système dans lequel des entreprises chargées de la production et de la distribution des biens doivent prendre forme mais sous l’égide d’un gouvernement mondial. Ce dernier, instance de régulation et assurant par l’intermédiaire d’un réseau bancaire le financement global de la planète, dictera les quantités à produire et le nombre d’entreprises habilitées à fabriquer le produit donné. On appelle cela la concentration des moyens obtenue grâce à la centralisation de l’autorité. L’état d’esprit guidant les élites mondialistes dans ce monde glocalisé (local et global) et infligeant ses volontés à une humanité indifférenciée et nomade se fera dans le cadre d’une agapè inversée. L’ouvrage du Colonel House, conseiller du président américain Wilson, prophétisait dans son ouvrage de 1912 ‘’Philip Dru, administrator’’, l’émergence d’un système où ‘’la propriété et les vies de chacun sont aux mains d’un seul homme’’ et l’instauration d’un ‘’socialisme tel que l’aurait rêvé Karl Marx’’. L’accélération de la mise en forme du nouvel ordre mondial, suite à la crise financière partie des Etats-Unis, est l’illustration de cette tentative d’aboutir à cette synthèse ou ‘’alternative’’ devant conduire théoriquement à une gouvernance mondiale dans le cadre d’un socialisme de marché ».

La formation de ces blocs continentaux constitue le marche pied vers la gouvernance mondiale. L’Union européenne (l’UE) représente le bloc le plus avancé. Nous avons aussi l’Union Africaine (UA) lancée en 1999/2000, la Communauté Economique Eurasiatique avec la Russie à sa tête (CEEA ou Eurasec en anglais) fondée en 2000 ou encore l’Union des nations Sud-américaine (UNASUR) dont la création remonte à mai 2008. Le phénomène est général sur tous les continents. Il est intéressant de noter l’évolution de l’Amérique du Nord. En effet, dans le cadre de l’Association du libre-échange Nord-américain (l’ALENA équivalent de la CEE pour l’Europe avant le Traité de Maastricht), les Etats-Unis, le Canada et le Mexique constituent une seule entité. Or, des bouleversements sont en préparation puisque le think tank américain moteur de la politique étrangère de Washington, le Council on foreign Relations (le CFR), a annoncé en 2005 sa volonté de voir ce bloc évoluer en une « Communauté nord-américaine » pour 2010[2] ; c’est-à-dire un bloc politique, économique et militaire unifié. Il ne faut pas se polariser sur la date théorique de 2010 compte tenu que ces choses se mettent en place avec un décalage de quelques mois ou de quelques années. L’intérêt de ce type de document officiel est de prévenir d’un basculement dans un avenir relativement proche et non pour 2050. Ce phénomène est si attendu que le géographe et ancien ambassadeur français dans les pays baltes, Michel Foucher proche des mouvances mondialistes, a fait paraître en novembre 2010 un atlas de gépolitique[3] désignant le bloc nord-américain non sous le terme d’ALENA mais d’Union nord-américaine. Or au moment où sont écrites ces lignes (janvier 2011) ; officiellement, l’Union nord-américaine n’existe pas. En fait, Michel Foucher au courant de ces changements profonds a pris un peu d’avance. Enfin, signalons que des liens politiques se mettent en place entre ces différents blocs. C’est le cas de la volonté de créer une Assemblée transatlantique entre l’UE et le bloc Nord-américain en formation dans le cadre d’une union euro-atlantique prévu théoriquement pour 2015[4] ou encore d’Eurolat, Assemblée parlementaire de liaison entre l’UE et l’UNASUR[5]. La finalité de cette politique est d’être coiffée d’une Assemblée parlementaire mondiale parallèlement à l’introduction d’une monnaie planétaire. C’est chose faite dans le cadre de l’ONU depuis 2007 avec le lancement de l’Assemblée parlementaire des Nations Unies (l’APNU)[6] sous la direction de l’Allemand Andreas Bummel auteur d’un ouvrage présentant les enjeux de cette politique[7].

La mise en place d’une gouvernance mondiale nécessite l’effondrement des Etats-Unis. J’ai eu l’occasion à maintes reprises de citer les « Mémoires » de David Rockefeller qui, outre son aveu consistant à reconnaître la conspiration menée par lui et ses amis contre les Etats-Unis, appelle clairement à une « direction des affaires mondiales ». Ainsi, au cours de ce processus, nous allons assister à l’émergence et au renforcement de blocs continentaux plus ou moins rivaux ; mais utile dans la gestion des affaires mondiales. L’ouvrage d’Orwell, 1984, décrit parfaitement ce processus où les trois grandes entités politiques (Eurasia, Estasia et Oceania), dirigées d’une manière dictatoriale avec des systèmes politiques apparemment différents, s’opposent en entretenant un climat de violence et d’incertitude justifiant par la suite la mise en place de mesures liberticides. Cependant, l’opposition fratricide ne va pas à son terme car il s’agit de ne pas détruire l’adversaire. L’ennemi est un « ami » utile pour justifier sa propre existence. Par ailleurs, la Chine dont le modèle fait rêver nos élites occidentales présente des faiblesses. On peut relever sa démographie à enfant unique et si possible mâle prélude à des conséquences désastreuses pour sa stabilité. Un déséquilibre complet de la pyramide des âges chinoise s’installe. Même si le colosse chinois prend les formes d’un Léviathan ; il présente des faiblesses internes réelles comme, par exemple, l’opposition énorme entre la Chine de la côte et la Chine de l’intérieure. Enfin, j’ajouterai qu’aucune organisation politique sur terre n’est éternelle. La Chine fidèle à des révolutions sociales au cours de son histoire connaîtra tôt ou tard des révoltes remettant en cause l’autorité de Pékin.

par Pierre Hillard


F) - Le mondialisme, l’ethno-régionalisme et l’Europe par Pierre Hillard

Les autorités politiques allemandes sont à l’origine de tous les textes favorisant le régionalisme, la disparition des frontières politiques au profit de frontières administratives et de l’ethnicisme. Il faut souligner que la promotion du régionalisme ne concerne pas uniquement les régions à forte identité ethnique. En fait, il s’agit de promouvoir l’autonomie politique, économique, fiscale, etc des régions qu’elles soient ethniques ou pas afin de les raccrocher directement aux autorités supranationales de Bruxelles sans passer par la case « Nation ». Le processus doit se poursuivre selon la vulgate euro-mondialisme par la mise en forme d’eurorégions. Celles-ci constituées de régions autonomes se regroupent de part et d’autre des frontières nationales abolies par le système afin de constituer de nouvelles entités territoriales artificielles, en d’autres termes, de gros départements au niveau de l’Europe. Ces eurorégions sont nombreuses. On peut citer par exemple : l’eurorégion Pyrénées-Méditerranée[8], l’eurorégion Alpes Méditerranée[9] ou encore les eurorégions entourant l’Allemagne[10].

Les élites mondialistes veulent détruire les Etats au profit d’une gouvernance mondiale, en fait forme déguisée d’une multinationale unique. Il va de soi que leur soutien apporté aux revendications ethno-régionalistes en Europe, en fait, partout dans le monde (Sud Soudan et par ricochet toute l’Afrique, une partie de la Bolivie, le Tibet, le Proche-Orient, etc … la liste est longue) entre dans cette volonté de dissoudre l’ensemble dans un grand magma. Les blocs continentaux constituent la nouvelle ligne d’horizon traitant de plus en plus avec des régions. Entre les deux, les Etats sont pris en étau et passent à la trappe. L’exemple du parti des Vert/Alliance Libre Européenne (Verts/ALE) au Parlement européen est particulièrement probant. Les Verts dirigés par Daniel Cohn Bendit, paragon forcené du mondialisme, se sont associés à un parti (ALE) regroupant une trentaine de partis régionalistes européens[11]. Or, depuis avril 2010, le président des ALE est Eric Defoort[12], Flamand et co-fondateur du parti indépendantiste la NVA[13] dirigée par Bart de Wever catalogué à droite voire à l’extrême-droite. Or ce même Bart de Wever a parfaitement compris l’évolution des choses en répétant que la Belgique finira par s’évaporer entre l’Europe et les régions. Ce parti indépendantiste flamand est acquis à la cause mondialiste par son adhésion aux Verts/ALE. Cette tendance est appelée à se généraliser. Le cas belge est à observer avec attention car le processus d’éclatement est lancé. Bien malin celui qui peut donner une date. En tout cas, le démembrement tôt ou tard de ce pays aura des répercussions profondes dans toute l’Europe et à l’échelle planétaire. J’ajoute que les pions mondialistes se mettent gentiment en place car le président de la communauté germanophone de Belgique (Eupen et Saint Vith), Karl Heintz Lambertz[14], a été nommé président de l’Association des régions frontalières européennes (l’ARFE)[15] le 19 février 2010. Il faut rappeler que le but officiel de cet institut est de transformer les frontières nationales en frontières administratives permettant par la suite la création des eurorégions. Dans le programme d’éclatement de la Belgique, Karl Heinz Lambertz est vraiment bien placé. Un tel idéal a trouvé sa récompense avec l’octroi de la « Grande croix du mérite » de la République fédérale d’Allemagne en mars 2010. L’ambassadeur allemand s’est plu à reconnaître l’engagement de Karl Heinz Lambertz en faveur de la coopération transfrontalière avec les eurorégions « Sarre-Lor-Lux » et « Meuse-Rhin »[16]. « Etonnant » comme aurait l’ami Pierre Desproges.

Ayant la chance de posséder la thèse d’origine consacrée au rôle des B’nai B’rith et du sionisme sous la plume de Nathan Feinberg publiée intégralement sur internet[17], j’ai pu démontrer le rôle de la franc-maçonnerie juive dans la rédaction des textes en faveur de l’ethnicisme dans le cadre du Traité de Versailles. L’action fut menée de main de maître par Louis Brandeis, premier juge juif à la cour suprême des Etats-Unis qui sut très bien conseiller le président américain Wilson. On peut dater la collusion de ce milieu avec les mouvements politiquement à droite voire à l’extrême-droite allemands (milieux pangermanistes) dès les années 1920. Le représentant allemand pangermaniste, Ewald Ammende en liaison avec l’appareil gouvernemental de Berlin, travaillait avec le représentant des B’nai B’rith au Traité de Versailles, Leo Motzkin. Celui-ci était lui-même lié au mouvement sioniste. Cette époque est très importante à comprendre pour suivre les événements en cours en ce début de XXIè siècle. En effet, le mouvement sioniste sous la direction de Theodor Herzl voulait la création d’un Etat juif. Or, il reçut un appui décisif avec la fameuse « Déclaration Balfour » en 1917. Ce texte reconnaissait l’existence d’un foyer juif en Palestine avec l’approbation du gouvernement britannique. Cette reconnaissance fut officialisée par une lettre envoyée à Walther Rotschild[18] qui était un intermédiaire avec le mouvement sioniste en Grande-Bretagne. Les racines de cette affaire sont encore plus profondes. En effet, le grand historien américain Carroll Quigley a prouvé que le véritable auteur de cette lettre n’était pas Balfour mais Alfred Milner ; affirmant même que ce document capital aurait dû s’appeler la « Déclaration Milner »[19]. Alfred Milner était le chef du cabinet de guerre de Lloyd George durant la Première guerre mondiale. En fait, cet homme appartenait à la haute oligarchie anglo-saxonne travaillant à l’instauration d’une organisation planétaire. Il fut le bras droit et successeur de Cecil Rhodes à l’origine du lancement des principes d’un nouvel ordre mondial sous direction anglo-saxonne. Par la suite, des tensions internes sont apparues – même si la finalité est la même – au sein de ces élites entre les partisans du mondialisme anglo-saxon et les partisans du mondialisme planétarien tous alliés au sionisme. Le rappel de ces faits est capital. En effet, la coopération observée entre, d’un côté, le mouvement sioniste avec en toile de fond l’idéal d’un mondialisme messianique et, de l’autre, les partis populistes européens prend de la vigueur. En ce début de XXIè siècle, on observe un rapprochement étroit entre les partis politiques européens appelés « populistes » en Autriche, au Pays-Bas, en Suède ou encore en France favorable à la cause du sionisme. Ces dirigeants populistes condamnent avec justesse le mondialisme tout en commettant un contresens complet en s’engageant en faveur du sionisme qui est un enfant du … mondialisme. Ces milieux sionistes – eux-mêmes tiraillés par des tensions internes – en lutte contre l’Islam séduisent avec succès les partis populistes européens stigmatisant le monde musulman. Je crains qu’il s’agisse là que d’un moyen d’attiser le « Choc des civilisations » et de faire des nationalistes des dupes dans cette affaire. Il serait plus logique – mais aussi plus difficile – de la part des défenseurs des traditions nationales et de la civilisation européenne de prendre leur distance face à ces deux mondes au lieu d’être la balle de pingpong appelée à être broyée entre deux métaphysiques si éloignées des concepts classiques du vieux continent.

Je vais peut-être étonner certains qui disent que la France s’est suicidée en s’engageant en faveur de la construction européenne. En fait, les origines de notre chute sont plus lointaines. La France a perdu sa force vitale en 1789. Notre pays disposait d’un atout majeur : l’indépendance du pouvoir royal (monarchie « absolue » : ab solutus signifie « être délié ») par rapport au monde de la finance. Le 17 juin 1789, le Tiers Etat s’est déclaré Assemblée constituante donnant officiellement le pouvoir au peuple, en fait la bourgeoisie d’affaires. Cette bourgeoisie française affairiste est désormais au pouvoir avec les ramifications directes vers Londres et la famille Rothschild. L’intermède napoléonien vide la France de son sang. En 1815, la France est à genoux et elle ne s’est plus relevée. Est-ce un hasard de constater que l’alignement de notre politique sur celle de l’Angleterre date de cette époque. Le processus d’affaiblissement se poursuivant, il s’agit selon la doxa européiste, de dissoudre la France pour qu’elle ne soit plus qu’un simple espace géographique. Nous devons regarder l’histoire de France et du monde sur une époque longue. En fait, 1789 est la conséquence logique issue de la Renaissance et de la Réforme, début XVIè siècle, matrices de l’idéologie maçonnique à partir de 1717. Primauté de l’homme, matérialisme outrancier, morale évolutive, idéologies de substitution, dissolution des nations, mélange des populations et montée en puissance d’une agapé inversée infernale caractérisent ce long processus lancé il y a 500 ans en passe de se concrétiser en ce début de XXIè siècle dans le cadre d’un monde orwellien. Nous sommes dans la dernière ligne droite. Notre sort va être réglé au cours de la décennie 2010. Dans le cas de l’UE on observe une tentative d’instaurer un véritable Etat européen disposant d’une fiscalité et d’une autonomie financière complète. C’est l’ambition voulue par Herman van Rompuy, président du Conseil européen par la grâce du Bilderberg[20], et dont les projets consistent à profiter de la crise pour soumettre les budgets nationaux à l’autorité supranationale de Bruxelles comme l’a révélé, le 10 février 2010, The Independent[21] ; la finalité étant de créer un pôle européen unifié et soumis au bloc nord-américain en formation. Il est vrai que l’évolution de cette Europe a toujours été encouragée par les élites anglo-saxonnes qui, dès le lendemain de la Seconde guerre mondiale, ont promu par des moyens financiers la réussite du projet européen. Cette tendance fut révélée par un article du Daily Telegraph (19 septembre 2000)[22] montrant, suite aux travaux du chercheur Joshua Paul de l’université Georgetown, que les services secrets américains finançaient les promoteurs du projet européen. L’euro, monnaie incompatible en raison de la variété des systèmes nationaux et de la diversité des langues européennes freinant considérablement la mobilité professionnelle, est considéré comme la pierre angulaire du projet. En fait, la finalité du projet mondialiste est l’instauration d’une monnaie mondiale comme le souhaite le rapport du FMI du 13 avril 2010 appelant à l’instauration du Bancor et d’une banque centrale mondiale[23]. Inévitablement, une telle ambition passe par un effondrement du dollar dont la fragilité n’a rien à envier à celle de l’euro. Des économistes comme Barry Eichengreen n’hésitent pas à le dire[24]. Finalement, nous observons un bouillonnement généralisé sur la planète où fragilité du système financier appelé à s’effondrer, boom des dettes publiques, bons du trésor américain de plus en plus délaissés, l’immobilier en vrille (bulles américaines, anglaises, chinoises etc), déluge de papier monnaie, liens de plus en plus forts entre l’Allemagne et la Russie et revendications ethno-régionalistes promettent à l’humanité un fantastique chaos en raison de l’interdépendance si chère à la Société fabienne (Fabian Society), mélange de « Mad Max » et de « la guerre du feu ». Cependant, je crois profondément au renouveau sur de nouvelles bases mettant fin à l’aventure issue des cinq derniers siècles. La Tour de Babel s’écroulera parce qu’elle est d’essence infernale.

Pierre Hillard, auteur de La décomposition des nations européennes, 2è Editions, François-Xavier de Guibert, 2010.

 


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