- La Russie et le Venezuela renforcent leur alliance stratégique
- Le Pakistan étend son parapluie nucléaire à l’Arabie saoudite
- Tensions au sein du projet SCAF
Zelensky, le mendiant de l’Occident : Les Européens, éternels dindons de la farce
Dans le théâtre géopolitique actuel, Volodymyr Zelensky joue
le rôle du suppliant éternel, tendant la main à Donald Trump et à
l’Union européenne pour quémander argent et armes, tout en orchestrant
un système où les États-Unis s’enrichissent sur le dos des contribuables européens.
Ce scénario, digne d’une comédie noire,
révèle comment l’Ukraine profite d’une aide massive sans jamais
rembourser, pendant que les peuples d’Europe subissent une austérité
accrue.
Et comble de l’ironie, Zelensky annonce maintenant la vente d’armes excédentaires produites grâce à ces dons – une double, voire triple peine pour les Européens qui financent cette boucle infernale.
Zelensky, maître dans l’art de la mendicité diplomatique
Depuis l’opération spéciale russe en 2022, Zelensky n’a cessé de
multiplier les appels à l’aide, alternant entre discours émouvants et
pressions directes. En septembre 2025, alors que la guerre s’enlise, il
prépare une rencontre avec Trump pour implorer un soutien continu en
armes et fonds. Mais ce n’est pas nouveau : Zelensky a déjà prouvé sa
capacité à jouer sur la culpabilité occidentale, obtenant des milliards
sans contrepartie réelle. Face à un Trump pragmatique, qui répète
que les États-Unis ne financeront plus directement l’Ukraine mais
vendront des armes aux alliés, Zelensky risque de devoir supplier plus
fort que jamais. L’UE, de son côté, reste le principal bailleur, avec plus de 3,9 milliards d’euros issus d’actifs russes gelés alloués en 2025 pour soutenir Kiev.
Zelensky « pleure » auprès de ces puissances, mais c’est une stratégie
calculée : il sait que l’Occident, divisé, continuera à payer pour
éviter une victoire russe.
Trump vend, l’Europe paie : Un deal gagnant pour les Américains
Sous l’administration Trump en 2025, la politique d’aide à l’Ukraine a
pris un virage mercantile. Les États-Unis approuvent des paquets
d’armes – comme des systèmes Patriot – financés par les alliés de l’OTAN, qui achètent ensuite l’équipement américain pour le transférer à Kiev. Trump lui-même l’admet sans ambages : « Nous gagnons de l’argent sur la guerre parce que l’OTAN achète notre équipement. »
C’est un coup de maître pour Washington :
les ventes d’armes boostent l’industrie américaine, tandis que l’Europe
assume le fardeau financier.
Zelensky, de son côté, reçoit ces armes sans débourser un centime,
sachant pertinemment que l’Ukraine, endettée jusqu’au cou, ne les
remboursera jamais. Les prêts et garanties européennes s’accumulent,
mais Kiev, ravagé par la guerre, n’a pas les moyens de payer – et
personne ne semble exiger de comptes. Résultat : Zelensky est
« gagnant », armé aux frais des autres, et les États-Unis engrangent des
profits records sur les exportations militaires.
Les peuples européens, saignés à blanc par l’austérité
Pendant ce temps, les citoyens européens sont les grands perdants de cette équation. Les gouvernements de l’UE imposent des politiques d’austérité pour équilibrer des budgets grevés par l’aide à l’Ukraine, qui pèse sur la croissance et alimente l’inflation.
Des milliards d’euros sont détournés
vers Kiev, forçant les États membres à couper dans les services publics,
les retraites et les investissements sociaux.
En France, en Allemagne ou ailleurs, les contribuables se saignent
pour financer une guerre lointaine, tandis que leurs économies stagnent
sous le poids de la « nouvelle austérité » imposée par ce
« keynésianisme militaire ». Les mouvements sociaux grondent
: pourquoi sacrifier le bien-être des Européens pour un conflit qui
profite d’abord à l’industrie américaine ? Les sondages montrent une
fatigue croissante face à cette aide inconditionnelle, qui creuse les
inégalités et menace la reprise post-pandémie.
La cerise sur le gâteau : Zelensky revendra les armes « excédentaires »
Et comme si cela ne suffisait pas, Zelensky a annoncé le 19 septembre
2025 un plan d’exportations « contrôlées » d’armes ukrainiennes,
incluant des drones navals et des systèmes antichars produits en excès.
L’Ukraine, qui produit désormais des millions de drones par an grâce
aux technologies et
fonds occidentaux, compte vendre ces surplus à des alliés pour financer
plus de production. Mais ces armes n’ont pas été payées avec l’argent
de Kiev : elles résultent en grande partie des aides européennes et des
transferts d’équipements. Comme le souligne de nombreux internautes, « Les Européens se saignent pour aider l’Ukraine et lui livrer des armes. Et Zelensky va les revendre. »
De plus, ce flux incessant d’armes prolonge la guerre, augmentant les
morts de part et d’autre, et la grande majorité de ces armes sont détruites par
des tirs de missiles russes alors qu’elles ne sont pas encore
déployées, souvent dans des dépôts de stockage visés par des frappes
extrêmement précises.
C’est une insulte flagrante : les
peuples européens financent, Zelensky reçoit, et maintenant il monétise
ce qui lui a été donné gratuitement. Une double peine ? Non, triple :
payer pour armer l’Ukraine, subir l’austérité, et voir ces armes
revendues sur le marché international, potentiellement à des pays
hostiles.
Ce cercle vicieux expose la complicité des dirigeants européens, qui
sacrifient leurs citoyens sur l’autel du profit et de leur ego
surdimensionné. Zelensky mendie, Trump vend, et l’Europe paie la note. Il
est temps que les peuples d’Europe exigent des comptes et lance une
vaste enquête sur ce profit macabre, suivi de jugements et de
condamnations des protagonistes.
La Russie et le Venezuela renforcent leur alliance stratégique : un accord face aux pressions américaines
Le parlement vénézuélien a approuvé à l’unanimité, le 18 septembre 2025, un traité de partenariat stratégique avec la Russie, marquant une étape décisive dans la consolidation des relations bilatérales.
Signé par les présidents Vladimir
Poutine et Nicolás Maduro en mai 2025, cet accord étend la coopération
politique, économique et militaire jusqu’en 2035, dans un contexte de
tensions accrues avec les États-Unis.
Caracas cherche ainsi à approfondir ses liens avec Moscou pour contrer les sanctions et les ingérences américaines, renforçant une alliance qui s’appuie sur environ 350 accords bilatéraux existants.
Une coopération multidimensionnelle : défense, énergie et technologie
Cet accord couvre une vaste gamme de domaines, incluant des
initiatives conjointes au sein de l’OPEP+ et du Forum des pays
exportateurs de gaz, pour stabiliser les marchés énergétiques mondiaux. Sur le plan militaire, des exercices impliquant
des chasseurs russes Su-30 ont eu lieu au Venezuela en septembre 2025,
démontrant une collaboration concrète et servant de signal dissuasif
face aux menaces régionales. L’arsenal vénézuélien, largement d’origine
russe, comprend des fusils AK-103 produits sous licence, des systèmes
antiaériens Buk-M2 et S-300VM, des lance-roquettes BM-30, ainsi que des
avions Su-30, renforçant la capacité défensive de Caracas.
Dans le secteur énergétique, les projets portent sur l’exploration
pétrolière et gazière, avec une assurance pour le transport pétrolier
résistant aux sanctions. La technologie spatiale est également au
programme, via l’installation d’une station GLONASS russe au Venezuela,
tandis que l’industrie bénéficie de collaborations en
métallurgie, extraction minérale et pharmacie. Des initiatives en
renseignement, lutte contre l’espionnage, drones, projets ferroviaires
et télécoms complètent cet accord, avec une réduction de 25 % des tarifs
sur les biens vénézuéliens dans l’Union économique eurasiatique.
Un soutien mutuel pour un monde multipolaire
Les deux pays s’engagent à un soutien
mutuel à l’ONU, pour résister aux sanctions et promouvoir un ordre
mondial multipolaire, luttant contre le terrorisme et le trafic de
drogue.
Maduro pourrait se rendre en Russie plus tard en 2025 pour finaliser
les détails, tandis que des consultations bilatérales à Moscou ont déjà
renforcé cette alliance globale. Cet accord renforce l’influence russe
en Amérique latine, avec le Venezuela comme allié principal, et soutient
l’adhésion de Caracas aux BRICS.
Implications géopolitiques : un message de souveraineté
Des discussions sur les réseaux sociaux, présentent cet accord
comme un symbole de paix, de souveraineté et de résistance aux
tentatives de « changement de régime » orchestrées par les États-Unis. En
pleine crise économique et politique au Venezuela, ce partenariat offre
un bouclier contre les pressions extérieures, tout en diversifiant les
alliances de Moscou au-delà de l’Europe et de l’Asie.
Cet accord entre la Russie et le
Venezuela illustre un réalignement géopolitique, où les nations
sanctionnées unissent leurs forces pour défier l’hégémonie américaine.
Il pourrait transformer les dynamiques en Amérique latine, favorisant
un monde davantage multipolaire, mais soulève aussi des questions sur
la stabilité régionale face aux tensions persistantes.
Le Pakistan étend son parapluie nucléaire à l’Arabie saoudite
Le Pakistan et l’Arabie Saoudite ont signé un pacte de défense mutuelle le
17 septembre 2025, étendant le parapluie nucléaire pakistanais au
royaume saoudien dans un contexte de tensions croissantes au
Moyen-Orient.
Cet accord, révélé par des sources
proches du gouvernement saoudien, marque un tournant stratégique,
permettant potentiellement à Riyad de bénéficier de la dissuasion
nucléaire pakistanaise face à des menaces régionales comme Israël.
Alors que les États-Unis sont perçus comme de moins en moins fiables, cette alliance renforce les liens entre deux puissances musulmanes et soulève des inquiétudes sur la prolifération nucléaire.
Un historique de coopération nucléaire discrète
Les racines de cette alliance remontent aux années 1970-1990,
lorsque l’Arabie Saoudite a investi plus d’un milliard de dollars dans
le programme nucléaire pakistanais, en échange d’un accès potentiel aux
armes en cas de crise. Islamabad, qui possède aujourd’hui environ 170
ogives nucléaires selon l’Institut international de recherche sur la
paix de Stockholm (SIPRI), dispose de vecteurs avancés comme le missile Shaheen-III (portée de 2.750 km) et des avions JF-17 capables de les déployer. Ce
financement saoudien a été crucial pendant les sanctions
internationales contre le Pakistan, et l’accord actuel formalise cette
relation symbiotique. Des analystes comme Ali Shihabi, proche de la couronne saoudienne, confirment que « le nucléaire est une partie intégrante de cet accord », rappelant le soutien mutuel historique.
Le contexte récent : un bombardement qui accélère les alliances
Cet accord intervient dans un climat de haute tension, exacerbé par le bombardement israélien sur Doha, au Qatar, le 9 septembre 2025, visant des leaders du Hamas.
Condamné par les pays du Golfe, cet
incident a mis en lumière les faiblesses des garanties de sécurité
américaines, poussant l’Arabie Saoudite à diversifier ses partenariats
militaires.
Le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Muhammad Asif,
a explicitement déclaré que le programme nucléaire pakistanais pourrait
être mis à disposition de l’Arabie Saoudite dans le cadre de ce pacte,
renforçant ainsi la dissuasion conjointe contre toute agression. Par
ailleurs, plus de 2,5 millions de Pakistanais résident en Arabie Saoudite, renforçant les liens économiques et humains entre les deux nations.
Les détails de l’accord : une dissuasion étendue mais spéculative
Le pacte inclut l’utilisation potentielle des armes nucléaires
pakistanaises pour défendre l’Arabie Saoudite, bien que certains aspects
restent spéculatifs et basés sur des sources non publiques. Des
discussions sur les réseaux sociaux évoquent le rôle du Pakistan comme
« gardien » d’armes financées par l’Arabie Saoudite et le Qatar, avec
des liens potentiels aux États-Unis via des systèmes de contrôle
d’activation (PALs) supervisés par la CIA. Cet arrangement vise à
équilibrer les forces régionales, particulièrement face à l’avancée du
programme nucléaire iranien.
Les implications régionales et mondiales : vers une escalade nucléaire ?
Cet accord pourrait redessiner l’équilibre des puissances au
Moyen-Orient, offrant à l’Arabie Saoudite une alternative crédible aux
alliances occidentales et contrant les menaces posées par Israël et
potentiellement l’Iran (avec qui le Pakistan s’est néanmoins rapproché).
Cependant, il soulève des craintes de prolifération nucléaire, risquant
d’escalader les tensions dans une région déjà volatile.
Les experts s’inquiètent d’une course
aux armements qui pourrait impliquer d’autres acteurs, comme le Qatar ou
les Émirats arabes unis, et affaiblir les efforts internationaux de
non-prolifération.
Une alliance nécessaire ou un risque incalculable ?
En étendant son parapluie nucléaire à l’Arabie Saoudite, le Pakistan
non seulement renforce sa position géopolitique mais contribue aussi à
un réalignement des alliances au Moyen-Orient, loin de la dépendance traditionnelle vis-à-vis des États-Unis.
Cet accord, fruit d’une coopération de longue date, répond à des
menaces immédiates mais pose des questions cruciales sur la stabilité
mondiale. Dans un monde où les tensions nucléaires s’intensifient, cette
initiative pourrait soit stabiliser la région, soit précipiter une
crise majeure. Il est impératif que la communauté internationale soit
attentive à ces développements afin d’éviter une éventuelle escalade
rapidement incontrôlable.
Tensions au sein du projet SCAF : L’Allemagne envisage-t-elle d’exclure la France ?
Le projet SCAF
(Système de Combat Aérien du Futur), également connu sous le nom de
FCAS (Future Combat Air System), est l’un des piliers de la coopération
européenne en matière de défense.
Lancé en 2017 par la France, l’Allemagne
et l’Espagne, ce programme ambitieux vise à développer un avion de
combat de sixième génération, accompagné d’un écosystème de drones, de
systèmes de surveillance et de ravitaillement en vol.
Avec un budget estimé à 100 milliards d’euros, il est censé remplacer les Rafale français et les Eurofighter allemands et espagnols d’ici 2040-2045.
Cependant, des tensions persistantes entre Paris et Berlin menacent
désormais sa viabilité, avec des rumeurs selon lesquelles l’Allemagne
pourrait chercher à se passer de la France. Ces frictions s’inscrivent
dans un contexte plus large de relations franco-allemandes marquées par
une posture allemande de plus en plus belliqueuse en matière commerciale et étrangère.
Le contexte du projet SCAF
Le SCAF n’est pas seulement un avion : c’est un système intégré conçu
pour assurer l’autonomie stratégique de l’Europe face aux puissances
comme les États-Unis et la Chine. Dassault Aviation,
en France, est chargé de piloter le pilier central, le Next Generation
Fighter (NGF), un chasseur piloté. Airbus, représentant l’Allemagne et
l’Espagne, gère d’autres aspects comme les drones et les systèmes de
communication. Dès le départ, les divergences étaient prévisibles : la
France insiste sur des capacités nucléaires et navales (pour ses
porte-avions), tandis que l’Allemagne et l’Espagne n’ont pas ces besoins
spécifiques. Dans ce cadre, Emmanuel Macron a envisagé un dialogue
stratégique sur l’extension de la dissuasion nucléaire française à
l’Europe, y compris l’Allemagne, comme indiqué dans une tribune commune
avec le chancelier allemand Friedrich Merz en juin 2025, appelant à
renforcer la défense européenne.
Ce projet, remis sur la table par Macron dès mars 2025, est perçu par beaucoup comme une véritable trahison de
la souveraineté française en matière de dissuasion nucléaire, d’autant
plus que Berlin semble vouloir exclure la France du SCAF tout en
profitant potentiellement de ce « parapluie » nucléaire.
Cette ouverture de Macron à un partage nucléaire
est critiquée comme une imprécision stratégique, risquant de diluer la
force de frappe indépendante de la France, et souligne une asymétrie :
Les Allemands apparaissent comme
particulièrement gonflés en cherchant à utiliser la France pour
renforcer leur sécurité nucléaire via ce dialogue, tout en menaçant de
l’écarter pour l’avion du futur qu’est le SCAF.
Malgré des avancées initiales, le projet stagne depuis des années. Huit
ans après son lancement, il est toujours bloqué à la phase de
pré-démonstrateur, avec des négociations interminables sur la
répartition des tâches et la propriété intellectuelle.
Les tensions actuelles : exigences françaises et frustrations allemandes
Les crispations se concentrent sur deux points majeurs. D’abord, la
répartition du travail. Des rapports indiquent que la France, via
Dassault, pousserait pour un contrôle accru sur le NGF, allant jusqu’à
80 % des tâches selon certaines sources. Cependant, cette affirmation a
été démentie par des analyses plus nuancées, expliquant que Dassault
vise plutôt une restructuration pour respecter le délai critique de 2045
pour la France, où le Rafale doit être remplacé pour maintenir la
crédibilité nucléaire. Dassault argue de son expertise unique,
illustrée par le succès commercial du Rafale, et refuse une gouvernance
diluée qui pourrait compromettre l’efficacité.
De son côté, l’Allemagne s’agace de ces
« exigences » françaises. Berlin estime que, en tant que financeur
majeur, il doit avoir un accès complet aux technologies développées, y
compris les « secrets » de Dassault.
Airbus, soutenu par le gouvernement allemand, menace de quitter le projet si
ses intérêts ne sont pas préservés. Le PDG de Dassault a publiquement
critiqué ce modèle collaboratif, le qualifiant d’inefficace et risquant
de mener à l’échec.
Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, a récemment renforcé ces critiques lors
d’une audition à l’Assemblée nationale le 9 avril 2025, qualifiant le
modèle trinational de « complexe et long », comparé au succès du
démonstrateur de drone nEUROn, réalisé avec cinq autres pays européens
en dix ans et plus de 170 vols d’essai. Il a déploré l’attribution du
pilier drone à Airbus malgré l’expertise de Dassault, créant des
problèmes d’interface, et plaidé pour un maître d’œuvre unique centré
sur l’avion. Trappier a averti que le NGF, tel que conçu à trois,
pourrait s’avérer bien plus cher que le Rafale.
Ces désaccords ont culminé récemment avec des informations selon lesquelles l’Allemagne explore des alternatives pour continuer sans la France.
Des sources indiquent que Berlin envisage de s’associer avec la Suède
(qui développe un successeur au Gripen) ou le Royaume-Uni, impliqué dans
le programme concurrent GCAP (Global Combat Air Programme) avec
l’Italie et le Japon. L’Espagne pourrait suivre l’Allemagne dans cette
voie, laissant la France isolée.
Les positions des parties prenantes
Du côté français, on minimise la crise. Le ministère des Armées affirme que « la France et l’Allemagne restent déterminées à mener à bien le programme SCAF en coopération avec l’Espagne ».
Paris se veut rassurant, évoquant une « solution d’ici la fin de
l’année » lors d’une réunion de haut niveau prévue en octobre. Dassault
insiste sur un modèle « best athlete », où les compétences priment sur
les quotas nationaux. Trappier va plus loin en affirmant que la France
pourrait développer seule le successeur du Rafale, déclarant : « De qui j’attends des compétences, à part moi, pour faire un avion de combat ? (…) Les compétences, c’est moi qui les ai. » Il
cite Otto von Bismarck pour illustrer la difficulté d’un partenariat à
trois : « Dans un système à trois puissances, il faut être l’une des
deux. »
L’Allemagne,
quant à elle, appelle à mettre les intérêts nationaux de côté pour
relancer le projet, mais ses actions suggèrent le contraire. Des
officiels allemands ont exprimé leur frustration face au manque de
progrès, et des médias rapportent que Berlin réclame un partage plus
équitable des technologies pour éviter une dépendance excessive à la
France.
Airbus,
au cœur du débat, déclare que le SCAF reste « possible » malgré les
tensions avec Dassault. L’Espagne, plus discrète, semble alignée sur
l’Allemagne pour des raisons industrielles.
Le SCAF dans un contexte plus large de relations franco-allemandes tendues
Les tensions autour du SCAF ne sont pas isolées, mais s’inscrivent dans une posture allemande de
plus en plus belliqueuse en matière commerciale et étrangère, comme le
souligne une analyse récente. L’Allemagne utilise les institutions
européennes pour amplifier ses intérêts nationaux, adoptant des mesures
protectionnistes et interventionnistes présentées comme défensives, mais
qui révèlent une agressivité croissante. Par exemple, Berlin pousse
l’UE à préparer des représailles commerciales contre les États-Unis en
cas de nouveaux tarifs douaniers, potentiellement jusqu’à 30 % sur les
produits européens, avec une mise en œuvre possible dès le 1er août.
Cette ligne dure est partagée avec la France, où les deux pays
s’alignent pour activer l’Instrument Anti-Coercition (ACI)
de l’UE, incluant des tarifs supplémentaires, la suspension d’activités
commerciales américaines ou des restrictions d’accès aux marchés
publics.
Cependant, cette convergence masque des divergences plus profondes.
En politique étrangère, l’Allemagne adopte une position plus agressive,
notamment dans le conflit en Ukraine, en achetant des armes américaines
supplémentaires (financées par la dette) pour les envoyer à Kiev,
soutenant ce qui est perçu comme une guerre par procuration des
États-Unis contre la Russie. Cela contraste avec l’ère Merkel, où
l’Allemagne externalisait sa sécurité aux États-Unis, sa croissance à la
Chine et son énergie à la Russie – une stratégie aujourd’hui en échec.
Les sanctions contre la Russie ont
entraîné la perte d’énergie bon marché via Nord Stream, accélérant la
désindustrialisation et augmentant les coûts énergétiques, au point que
l’Allemagne achète désormais de l’électricité à la France en raison de
son sous-investissement dans le nucléaire.
Économiquement, ces politiques agressives, amplifiées par l’UE,
ont des coûts élevés pour les citoyens européens : stagnation,
inflation, frictions sociales et hausse de la criminalité. L’Allemagne, décrite comme le pire performer du G7 avec une récession en cours, influence des politiques comme le Green Deal de 2020, critiqué pour désindustrialiser l’Europe au profit de ses industries exportatrices. Cette dynamique renforce les suspicions françaises dans le SCAF, où Berlin est vu comme cherchant à dominer, rappelant une arrogance historique dans les relations bilatérales.
Les implications pour la défense européenne
Si l’Allemagne décidait d’ « éjecter » la France, cela porterait un
coup sévère à l’ambition d’une défense européenne unifiée. Le SCAF
symbolise la coopération post-Brexit, mais son échec pourrait fragmenter
l’industrie aéronautique européenne, favorisant une dépendance accrue
aux États-Unis (via des achats d’F-35) ou à d’autres partenaires.
Economiquement, des milliers d’emplois sont en jeu, et stratégiquement,
l’Europe risquerait de perdre du terrain face aux avancées américaines
et chinoises en matière d’avions de nouvelle génération. Dans ce
contexte de bellicisme allemand, un échec du SCAF pourrait accentuer les
fractures au sein de l’UE, avec l’Allemagne priorisant ses intérêts
nationaux sur l’intégration européenne.
Trappier suggère que la France pourrait opter pour un développement indépendant, comme pour le Rafale, en s’inspirant du modèle du nEUROn pour des partenariats plus flexibles basés sur les compétences industrielles plutôt que sur des critères géographiques.
Certains observateurs rappellent l’histoire : dans les années 1980,
la France avait quitté un projet similaire pour développer seule le
Rafale, avec succès. Une répétition pourrait convenir à Dassault, mais
au prix d’un isolement européen.
Vers une résolution ou une rupture ?
Cependant, face à une UE, en train de sombrer, dans des travers totalitaires, les peuples européens n’en veulent plus.
Ils exigent de conserver une entière
souveraineté dans laquelle la coopération resterait possible, tout en
préservant impérativement l’indépendance de chaque pays.
Hors de question de perdre sa souveraineté dans ce processus. La position de Dassault apparaît donc comme la meilleure : prioriser les compétences et l’expertise française pour un développement potentiellement autonome. La France a toujours su construire d’excellents avions (Rafale, Concorde, etc…) et trains (TGV) : il faut donc absolument relancer une industrie forte, avec une revalorisation de la recherche et développement (R&D) pour assurer une autonomie stratégique et économique. Si
la coopération prévaut sous ces conditions, le SCAF pourrait renforcer
l’Europe ; sinon, il risque de devenir un symbole d’échec continental,
amplifié par les tensions commerciales et étrangères actuelles.
Les Français ne veulent pas de défense
européenne ; ils veulent leur propre armée forte, mais certainement pas
une armée européenne confiée à quelques technocrates belliqueux et
affairistes.
Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif),
Alors que l’économie européenne tourne au ralenti, la Commission européenne, suivie par certains États, lance l’idée d’un regain de compétition industrielle. Une relance qui suivrait les recommandations du rapport de Mario Draghi et passerait par des investissements massifs supplémentaires dans les énergies renouvelables, de l’ordre de 750 à 800 milliards d’euros supplémentaires par an. Dans les faits, l’écart entre PIB européen et PIB américain ne cesse de s’accroître.
Décryptage avec Fabien Bouglé, auteur de Guerre de l’énergie: au cœur du nouveau conflit mondial, aux éditions du Rocher.
Epoch Times – Que faut-il penser du retrait de Donald Trump des accords de Paris ?
Quelles conséquences voyez-vous pour les Européens ?
Fabien Bouglé – Je crois que la sortie des accords de Paris est un moment clé et presque révolutionnaire, car elle entérine la fin du dogme des enjeux climatiques. Ce dogme avait été conforté par tous les établissements bancaires, y compris BlackRock, qui s’était retiré du plan bancaire climatique.
Ces politiques climatiques, qui dénigrent les énergies fossiles et imposent des énergies intermittentes polluantes, confortent la politique d’opposition de Donald Trump puisque ce dernier, hostile aux éoliennes, a immédiatement promulgué un décret visant à empêcher leur construction en mer au large des côtes américaines. Il a également exprimé une hostilité générale envers les éoliennes.
Évidemment, cela aura des conséquences fondamentales sur les filières climatiques qui génèrent beaucoup d’argent dans leurs filières. C’est aussi un signal fort pour ceux qui bénéficient de subventions publiques, puisque la sortie des accords de Paris signifie l’arrêt du financement à perte de solutions climatiques, qui ont par ailleurs prouvé leur inefficacité.
Cette décision intervient à un moment où de nombreuses sociétés, acteurs de cette politique climatique, subissent des pertes en bourse considérables, à hauteur de milliards de dollars.
Des politiques en Europe et en France insistent sur une relance de la compétitivité européenne et évoquent cette démarche comme une réponse face à la nouvelle administration Trump. Cette compétitivité passerait par un renforcement des investissements dans les énergies vertes et le Pacte vert. Qu’en pensez-vous ?
D’après moi, nous assistons aux derniers soubresauts de la bête avant sa mort. Toute cette politique climatique et ce Pacte vert européen est voué à un échec retentissant.
La semaine dernière, des voix se sont élevées à la Commission européenne et au Parlement européen pour dénoncer des subventions massives accordées par la Commission à des associations anti-nucléaires et pro-énergies vertes, visant à conforter la politique de M. Timmermans, alors vice-président chargé de l’énergie. On voit bien que c’est une mascarade et que de nombreux pays membres de l’Union européenne contestent cette orientation.
L’Agence internationale de l’énergie indique que le prix de l’énergie en Europe est quasiment deux fois plus élevé qu’aux États-Unis et en Chine. Quelles conséquences pour les économies européennes ?
Vous soulignez un enjeu fondamental. Dans mon livre Guerre de l’énergie : au cœur du nouveau conflit mondial, publié il y a un an, j’évoquais déjà la baisse de compétitivité et l’augmentation de la facture énergétique due au dénigrement du nucléaire, et en particulier du nucléaire français. Cela est lié au marché européen de l’électricité, qui fait la part belle aux énergies intermittentes comme l’éolien et le solaire, ce qui a conduit à une explosion des prix de l’énergie. La France, qui disposait historiquement d’une électricité bon marché grâce à son parc nucléaire, a vu son avantage disparaître ces quatre dernières années.
L’Europe ne retrouvera sa compétitivité qu’avec un coût énergétique plus faible, ce qui passe inévitablement par une autonomie accrue vis-à-vis des énergies fossiles, notamment du gaz naturel liquéfié américain et du gaz russe. Il est impératif de relancer un plan nucléaire européen. Historiquement, l’Union européenne s’est construite sur une énergie peu coûteuse grâce au nucléaire. Il faut revenir à ces fondamentaux pour restaurer la compétitivité industrielle.
Le coût élevé de l’énergie en Europe a également conduit de nombreuses entreprises à quitter le continent. La politique de Joe Biden, avec l’Inflation Reduction Act, a incité les industries à s’installer aux États-Unis. Donald Trump va renforcer encore cette tendance en attirant davantage d’industries sur le sol américain. Cette concurrence exacerbée constitue un défi majeur pour l’Europe, qui doit impérativement réagir.
Un plan nucléaire a toute sa place, le nucléaire, c’est la paix, la liberté. Il est au cœur de l’histoire de la communauté européenne, fondée sur le traité de l’Euratom (Communauté européenne de l’Énergie Atomique) de mars 1957. La France pourrait tout à fait fournir aux autres pays européens ces « électrons de la liberté » pour assurer l’autonomie énergétique de l’Europe et éviter sa dépendance aux énergies fossiles.
Il nous faut revenir aux sources, mais il existe des freins puissants. On le voit avec le GreenGate qui vient d’être révélé et qui concerne le financement d’officines anti nucléaires par la commission européenne.
Le GreenGate, c’est 1 milliards d’euros reversé depuis 2019 à environ 185 associations ayant pour but d’influencer les parlementaires européens afin de voter certaines mesures punitives prévues par le Green Deal. Les dépenses ont été reconnues « inappropriées » par la Commission européenne, mais en France, ce sujet ne semble pas trop intéresser les grands médias…
Ce n’est pas illégal, mais en vérité, c’est fou de se dire que la Commission européenne, qui est le bras exécutif de l’UE, manipule grâce à de l’argent le vote des députés européens. Mais ce phénomène ne se limite pas à Bruxelles. En Allemagne, une commission d’enquête a révélé que le ministère de l’Écologie finançait également des ONG environnementales pour soutenir sa politique anti-nucléaire. En France, le ministère de l’Écologie subventionne un réseau d’organisations anti-nucléaires, incluant Greenpeace et WWF, pour influencer les décisions politiques.
Ce « Greengate » est un énorme scandale, qui ébranle les fondements du Pacte vert. Ursula von der Leyen tente de le défendre, mais il est évident qu’il est piloté en sous-main par l’Allemagne pour favoriser son industrie énergétique. La découverte de ce système renforce ma conviction que la politique climatique européenne actuelle est vouée à disparaître au profit d’une approche plus rationnelle, garantissant la souveraineté énergétique de l’Europe.
Y a-t-il un risque de perte de compétitivité pour l’Europe, si les prix de l’énergie ne baissent pas ?
La flambée des coûts de l’énergie en Europe, combinée à la politique de Joe Biden, a inévitablement attiré les entreprises et notamment les industries vers les États-Unis, perçus comme un nouvel eldorado. C’est un atout majeur maintenant pour Donald Trump : il est déterminé, volontaire et ne reculera sur rien à ce sujet. J’alerte donc nos gouvernants sur la compétition internationale qui s’annonce extrêmement rude.
Cette situation entraînerait une perte considérable de ressources pour l’Europe, aussi bien en termes de compétences que d’opportunités industrielles. L’effet en cascade est évident : un coût énergétique trop élevé réduit la compétitivité, ce qui impacte fortement les résultats économiques et pousse les industries à quitter le continent.
Le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, la décision de M. Zelensky de couper le gazoduc euro-sibérien et la déstabilisation du réseau énergétique européen ont aggravé cette crise. Ainsi, cette guerre de l’énergie a des conséquences dramatiques pour l’Europe, menaçant à la fois sa compétitivité et son avenir industriel.
En novembre dernier, Donald Trump a évoqué le nucléaire français dans le podcast de Joe Rogan. Il a parlé des mini-réacteurs construits en France et suggéré une coopération franco-américaine sur ce sujet. Qu’en pensez-vous ?
Cet appel du pied de Donald Trump est intéressant, à condition qu’il ne se traduise pas par une guerre énergétique nucléaire entre la France et les États-Unis. J’ai entendu parler de possibles sanctions américaines contre Framatome, notre fleuron du nucléaire. Si une coopération avec les États-Unis est envisageable, il faut s’assurer que cela ne nous empêche pas de travailler avec d’autres partenaires, notamment la Russie. Je défends depuis toujours une politique de neutralité entre les États-Unis et la Russie dans le domaine du nucléaire.
"Politique catastrophique de l'UE vis à vis du nucléaire et le suivisme désastreux de la France par rapport à cette politique décidée et imposée par l'Allemagne et d'autres.Quand les politiques français vont ils se réveiller et ne plus accepter ces diktats allemands (et autres) et imposer que l'on revienne aux traités européens où la politique énergétique est une souveraineté des États-membres?
Cette politique en plus d’être inutile et contre-productive pour le climat pour la France détruit un des rares domaines où la France est compétitive.
"Mais il faudrait pour cela qu’en France les administrations ministérielles et le pouvoir politique aient
une conception plus claire des intérêts de la France et des consommateurs français afin que ces intérêts
soient défendus de façon plus déterminée, comme l’Allemagne sait si bien le faire dans bien des
domaines. Il serait temps aussi que dans les administrations concernées, on ouvre les yeux sur la façon
dont les différentes logiques européennes sont en train de miner le terrain sur lequel doit se fonder la
poursuite de l’option nucléaire".
"Le Brexit et le nucléaire posent des questions existentielles à l’UE et à la France. Un petit peu de géopolitique du nucléaire européen. Avec le Brexit, la France se retrouve seule nation nucléaire intégrale en UE : avec une capacité à concevoir et construire des centrales, et avec du nucléaire militaire. Or, l’UE est devenue antinuc
Le nucléaire énergétique est exclus récemment des financements du green deal
Le nuc militaire est tabou. Pourtant le nuc militaire a un gros avantage pacifiste : il est « skin in the game » même un dictateur au chaud dans son palais est menacé par la bombe. Le monde d’aujourd’hui est en pleine dissonance entre le réchauffement climatique et être antinuc (alors que c’est la SEULE énergie décarbonée scalable)Mais le monde a aussi peur de la guerre nucléaire et de la croissance. L’UE ne peut rassurer les gens sur la guerre nucléaire car elle ne s’autorise pas à parler du sujet du nuc militaire. Elle se prive donc d’un outil pour rassurer sur le nuc civil.
Beaucoup ont peur du nuc civil à cause du nuc militaire. (à raison ou non). Et sur la croissance, l’UE a tellement peu d’ambitions qu’elle ne promeut pas la croissance, au contraire. L’UE a déjà investi des centaines de milliards dans les éoliennes et PV en pure perte contreproductive et cela va empirer.
Cela ruine l’UE. La sortie du nucléaire civil a été mise en place en Autriche (1978), Suède (1980), Italie (1987), Belgique (1999), Allemagne (2000), et d’autres pays n’y sont jamais rentrés !
L’Espagne est sous moratoire. Même la France réduit sa part du nucléaire (LTECV) contre toute logique mais surtout faute de grands défenseurs du nuc qui osent parler géopolitique énergétique et militaire.
Fermeture de réacteurs
Réduction du nuc à 50% de l’électricité. Le RU construit une centrale nuc avec la France mais avec financements chinois. L’Autriche bloquait le projet. Et le Brexit a largement favorisé le projet ! (Échec européen). La Pologne construit une centrale nuc avec les Américains (encore un échec européen) https://www.sfen.org/rgn/pologne-financement-premiere-centrale-nucleaire. La Hongrie construit une centrale nuc avec les Russes (nouvel échec européen) https://www.euractiv.fr/section/energie/news/hungary-wins-final-eu-approval-for-russian-built-nuclear-plant/. L’Allemagne sort du nuc et construit un gazoduc (Nordstream 2) vers la Russie pour mieux dépendre des Russes. Double échec européen. (Quoique de nos jours, problème) L’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité plonge la France dans un monde absurde où elle doit faire encore plus de place aux catastrophiques Éoliennes et PV. Sur le plan militaire tout pays désarmé se pose la question de qui est son protecteur.
Aujourd’hui l’UE (sauf France) est démunie et donc tournée vers les USA.
La France est trop petite et a trop peu de têtes pour garantir la souveraineté européenne. Cela explique les accords germano-américains sur la défense antimissile aux dépends d’une industrie européenne.
La défense antimissile relève de la dissuasion pour les Allemands contrairement à la France.
Cf projet MEADS / Patriot. Cela explique les accords belgeo-américains sur le F35 aux dépends du Rafale.
Les américains autorisent l’emport de leur bombe atomique sur F35 (même si sous codes américains évidemment)
Contrairement à la France. C’est bête et tabou. Cela explique tous les accords d’armement pays UE et Amérique. Sans le nuc la défense européenne est un gadget très hypocrite. Tous ceux qui se plaignent de l’achat de F35 / Patriot par des pays de l’UE doivent comprendre que la seule alternative est de discuter du nuc militaire européen.
Sujet tabou. L’UE a besoin d’une politique nucléaire civile et militaire sous peine de disparaître en étant complètement obsolète :
Obsolète sur le changement climatique
Obsolète économiquement en se ruinant dans les EnRi inefficientes
Obsolète sur la défense. L’UE et la France resteront de petits vassaux des américains (voire des Russes ou Chinois) sans nuc militaire d’envergure et des criminels du climat sans nuc civil. Pour rappel Poutine a réarmé la Russie au niveau nucléaire et a menacé de l’utiliser.
Et il a été extrêmement agressif ces dernières années (Georgie, Ukraine, etc.) Les US ne sont pas en reste et le monde se réarme https://www.latribune.fr/economie/international/retour-des-armes-nucleaires-l-ere-du-desarment-est-derriere-nous-826133.html. L’UE sans la bombe, sans défense, sans ambition, ne peut rester qu’une coquille absurde, antinuc, de facto pro-réchauffement et décroissantiste.
L’UE a-t-elle pour seule ambition d’être une sorte de Suisse du monde comme dirait@dr_l_alexandre ?
(Et encore ce serait pas si mal quand on voit le chaos que cela devient...) Évidemment il fallait un « Airbus du nuc énergétique » mais l’Allemagne l’a tué en sortant du nuc.
L’Allemagne, à mon sens, a tué l’UE à ce moment mais avait-elle le choix ?"
Tous ces éléments font que la France nucléaire a pour choix : Soit une UE atomique
Soit Frexit (et continuer à se tourner vers le RU)
Faut il faire une menace d’un Frexit pour sauver la France du diktat allemand ? Ou le mettre en œuvre ?
Entre les barrages hydrauliques & le nucléaire, la souveraineté de la France est attaquée avec certains députés européens français et ministère complices de collaboration !
Dominique Finon est un économiste de l'énergie.
Cela parait normal qu'il traite du nucléaire civil et pas du nucléaire militaire.
L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre.
Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.
Sommaire:
A) - Le budget de la défense reste insuffisant face aux nouvelles menaces - Les Echos du 16 janvier 2015 par le groupe de réflexion « les Arvernes3 »
B) -Le jihad en Syrie et en Irak : un défi pourla France - IFRI du 16 janvier 2015 par Marc Hecker
C) - Le vrai crime de la Corée du Nord
- Slate du 16 janvier 2015 par Anne Applebaum
D) - En attendant l’issue des négociations entre l’Iran et l’Occident sur le nucléaire... - L’Orient le Jour du 16 janvier 2015 par Scarlett Haddad
E) - Les Etats-Unis sur les dents après les attentats de Paris - La Libre Belgique du 16 janvier 2015
F) - 102,9 milliards de dollars -
Le monde du 16 janvier 2015
G) - Nasrallah menace de riposter contre les raids israéliens en Syrie - L’Orient le Jour du 16 janvier 2015
H) - Bassin du lac Tchad : vers un Etat islamique Boko Haram ? - L’Express du 15 janvier 2015 par Alain Nkoyock
A) - Le budget de la défense reste insuffisant face aux nouvelles menaces
Alors que le coût des opérations extérieures explose, le budget voté pour le ministère de la
Défense en 2015 comporte de graves lacunes. A l’occasion de ses vœux aux armées et
cherchant à tirer les conséquences des attentats meurtriers qui ont récemment frappé notre
pays, le président de la République a annoncé le 14 janvier 2015 qu’il souhaitait revenir sur le
rythme de réduction des effectifs du ministère de la défense. Cette annonce intervient dans un
contexte d’accroissement régulier des risques et des menaces de nature géopolitique, alors que
l’année 2015 se lève sous des auspices particulièrement troublés, dans un contexte de hausse
régulière des difficultés structurelles du ministère français de la défense. En effet, la politique
de défense du président de la République est construite sur le postulat suivant : le budget de la
défense est sanctuarisé et « l’effort de la nation pour sa défense est tenu ». Ces assertions sont
à ce jour totalement fausses. De fait, en 2015, le ministère de la Défense continue de
s’affaiblir. En dehors des 7.500 postes supprimés, soit 65 % des 11.431 postes supprimés dans
la fonction publique d’Etat, le budget voté par l’Assemblée nationale le 18 novembre 2014
pour 2015 fait état de 31,4 milliards d’euros de crédits de paiement pour la défense, dont 2,4 milliards d’euros constitués de « crédits exceptionnels », qui ne sont gagés sur rien de
tangible.
Ces « crédits exceptionnels » devaient entre autre être tirés de la vente de fréquences
hertziennes et des retombées des exportations d’armements. Or, le ministère de la Défense est
aujourd’hui confronté à un double problème. D’une part, les ventes de fréquences ne pourront
pas se faire avant 2016 pour des raisons de négociations internationales et d’atonie du marché
des télécommunications. D’autre part, les exportations françaises d’armements sont
confrontées à de nouvelles difficultés qui tiennent d’abord aux irrésolutions de la politique
française de défense. Ainsi, depuis le début de l’année, l’Inde a fait savoir à deux reprises
qu’elle étudiait un plan B pour l’équipement de ses forces aériennes, en proposant d’acheter
des avions de combat russes Sukhoi-30 plutôt que les 126 Rafale proposés par Dassault. A
cela s’ajoute une dimension politique plus franco-française qui pourrait conduire à la fin des
espoirs de Rafale sur ce marché. Si c’était le cas, des questions devraient être posées sur les
possibles effets de la récente crise franco-russe sur ce contrat et sur l’impact plus global de
l’attitude française sur nos potentiels acheteurs d’armements. De fait, on ne mesure pas
suffisamment le coût politique que représente pour l’industrie française de défense la non-livraison des deux navires BPC de classe Mistral à la Russie, en décembre dernier.
L’erreur
politique fut effectivement de signer ce contrat avec la Russie en juin 2011, éveillant la
méfiance de nos partenaires de l’Otan. Mais à cette erreur initiale s’ajoute désormais un doute
certain sur la parole de la France et sur sa capacité à honorer les contrats signés ; ce que n’ont
pas manqué de rappeler les Russes aux Indiens. A l’heure où le budget des opérations
extérieures françaises explose (450 millions prévus dans le budget 2014 pour une facture
finale dépassant le milliard d’euros) et où la Cour des Comptes pointe dans son rapport du 29
septembre 2014 l’extrême faiblesse du maintien en condition opérationnelle des matériels
militaires français, le ministère de la Défense propose, pour colmater les brèches budgétaires
de plus en plus béantes, de vendre notre matériel militaire à des sociétés de projet ou SPV
(« special purpose vehicle »), qui seront ensuite chargées de louer ces matériels à nos forces.
Un constat évident s’impose : la défense française n’est pas du tout sanctuarisée.
Les récents propos du président de la République montre au contraire, s’il en était encore besoin, que les
sacrifices imposés au ministère de la Défense depuis 2012 ont durablement fragilisé notre
sécurité et nos capacités à répondre avec succès aux défis sécuritaires, d’où qu’ils viennent.
B) - Le jihad en Syrie et en Irak : un défi pour la France
Le jihad en Syrie et en Irak a attiré environ 15 000 volontaires étrangers dont 3 000
occidentaux. Parmi ces derniers, de nombreux Français. Les chiffres fournis par le ministère
de l’Intérieur en novembre 2014 sont impressionnants : 1132 résidents français étaient alors
impliqués dans les filières jihadistes. 376 étaient présents en Syrie ou en Irak, plus de 300
étaient décidés à partir de France, 184 étaient en transit, 199 avaient quitté les zones de guerre
(dont 109, de retour en France, avaient été mis en examen) et 49 étaient décédés. Ces
individus ont des profils variés : si les jeunes issus de familles musulmanes, ayant un faible
niveau scolaire et des difficultés à s’insérer professionnellement semblent surreprésentés, on
trouve aussi nombre d’individus ayant abandonné en France un emploi stable et
convenablement rémunéré. Le nombre de convertis est élevé – probablement supérieur à 20%.
Les femmes sont nombreuses : environ 250. Si les cas d’adolescents ayant rejoint la Syrie ont
particulièrement défrayé la chronique, la moyenne d’âge n’est en réalité pas si basse : elle se
situerait aux alentours de 25 ans. L’origine géographique des jihadistes est tout aussi variée :
plus de 80 départements français comptent au moins un jihadiste en Syrie ou en Irak. Internet
et les réseaux sociaux ont facilité cette forme de décentralisation qui permet à l’idéologie de
l’État islamique (EI) ou de Jabhat al-Nosra d’arriver jusqu’aux coins les plus reculés de
Normandie ou du Languedoc-Roussillon. Pour mieux appréhender le phénomène du jihad en
Syrie et en Irak, il convient de le remettre dans une perspective historique puis d’avancer
certaines raisons expliquant l’engouement qu’il suscite. Ce n’est qu’ensuite que les mesures
mises en place par la France pour lutter contre les filières jihadistes pourront être discutées.
Les jihads de l’ère moderne
Le phénomène de l’afflux de jihadistes étrangers vers une zone de conflit n’est pas nouveau.
L’occupation de l’Afghanistan par l’Union soviétique dans les années 1980 a ouvert l’ère du
jihad moderne. En 1984, Oussama Ben Laden et Abdallah Azzam créent à Peshawar une
structure appelée le « bureau des services » – l’ancêtre d’Al Qaïda – chargée d’accueillir les
volontaires arabes désireux de soutenir les moudjahidines afghans. En 1984 également,
Azzam publie un livre intitulé La Défense des territoires musulmans dans lequel il affirme
que le jihad en Afghanistan est une obligation individuelle pour tous les musulmans. Cette
affirmation constitue une innovation doctrinale majeure puisqu’elle déterritorialise le jihad.
En effet, jusqu’alors, l’obligation individuelle de faire le jihad ne s’appliquait qu’aux
habitants du territoire concerné. L’appel d’Azzam est entendu : de 1984 à 1989, le « bureau
des services » attire des milliers de combattants arabes. Les estimations varient grandement
selon les sources : entre 3 000 et 25 000. Les conséquences de ce jihad afghan se sont fait
sentir sur le long terme. Le retour des jihadistes dans leur pays d’origine a été un facteur de
déstabilisation, le cas le plus emblématique étant celui de l’Algérie où les « Afghans » ont
nourri la dynamique de la guerre civile.
Dans la mythologie jihadiste, le jihad en Afghanistan occupe une place spécifique, d’une part parce qu’Al Qaïda y trouve son origine et d’autre part
parce que les jihadistes sont convaincus qu’ils ont réussi à battre l’Armée rouge et, au-delà, à
abattre l’Union soviétique. Les jihadistes jouiraient ainsi d’une supériorité morale qui leur
permettrait de vaincre n’importe quel ennemi. D’autres jihads ont suivi dans les années 1990
et la première décennie des années 2000 – Bosnie, Tchétchénie, Afghanistan post-2001, Irak
post-2003 –, mais aucun n’a suscité le même engouement que celui des années 80 contre
l’Union soviétique. Ce qui se lit dans les chiffres de volontaires affluant vers ces zones de
conflits : pour ce qui est des jihadistes français, les départs vers chacun de ces théâtres se sont
comptés en dizaines. Aujourd’hui, le jihad en Syrie et en Irak concurrence, dans l’imaginaire
jihadiste, celui contre l’Union soviétique et ce pour plusieurs raisons.
Les raisons de l’engouement pour le jihad en Syrie et en Irak
Au moins trois types de raisons – théologiques, historiques et pratiques – contribuent à
expliquer pourquoi le jihad en Syrie et en Irak suscite un tel engouement. Au niveau
théologique, tout d’abord, la Syrie est englobée dans ce que les jihadistes appellent « le pays
de Cham ». Ils expliquent souvent que cette zone est magnifiée dans le Coran, et qu’elle
constitue la deuxième région la plus importante dans l’islam après la péninsule arabique. Elle
est, en tout état de cause, bien plus importante que le Khorasan, expression employée par les
jihadistes pour parler de l’Afghanistan et d’une partie de l’Asie centrale. En outre, des cheiks
influents, comme Youssef al Qaradawi, ont appelé au jihad en Syrie. Venir en aide aux
populations massacrées par le régime alaouite de Bashar el-Assad est ainsi vu comme un acte
légitime dans une grande partie du monde sunnite. Au niveau historique, la Syrie et l’Irak ont
été le cœur du califat abbasside de 750 à 1258. Pendant une brève période, la ville de Raqqa –
aujourd’hui un des principaux bastions de l’EI – en a d’ailleurs été la capitale.
Or le chef de
l’EI, Abou Bakr al Bagdadi, accorde une importance particulière à la notion de califat : à l’été
2014 il s’est autoproclamé calife, et a par là même pris de court Al Qaïda dont les chefs
conçoivent traditionnellement la restauration du califat comme l’aboutissement à long terme
de leur lutte. Le califat se veut transnational et l’EI a beaucoup joué sur la symbolique de
l’effacement des frontières héritées des accords Sykes-Picot. En plus de ces aspects
théologiques et historiques, des raisons pratiques expliquent aussi l’attrait exercé par le jihad
en Syrie et en Irak. La Syrie est facilement accessible via la Turquie. Quelques centaines
d’euros suffisent pour se rendre à Istanbul puis à la frontière turco-syrienne et il n’est pas
nécessaire d’avoir un visa, ni même un passeport, pour ce faire : une simple carte d’identité
suffit. Par ailleurs, il est très aisé d’échanger sur les réseaux sociaux avec des jihadistes déjà
présents en Syrie, qui peuvent donner des conseils utiles pour rejoindre ce pays. Ainsi le web
social n’est pas seulement un vecteur de propagande pour l’EI ou Jabhat al-Nosra mais une
véritable plateforme organisationnelle. L’engouement pour le jihad en Syrie et en Irak a de
quoi inquiéter les autorités des pays occidentaux.
Les responsables politiques français
craignent en particulier que des combattants ne reviennent en France et ne commettent des
attentats en s’inspirant de Mohammed Merah ou de Mehdi Nemmouche. Ils s’attèlent à
prévenir un tel scénario.
La lutte contre les filières jihadistes
Pour lutter contre l’EI, la France cherche à agir à la source en participant, depuis le 19
septembre 2014, aux frappes de la coalition internationale. Les moyens déployés sur le théâtre
des opérations – 9 Rafale, 6 Mirage 2000-D, un ravitailleur C 135FR, un Atlantique II et une
frégate antiaérienne – ne sont pas négligeables au regard des capacités et des engagements
actuels des armées françaises. Sur le territoire français, une approche policière et judiciaire est
privilégiée. En avril 2014, le ministre de l’Intérieur a ainsi annoncé la mise en place d’un plan
de lutte contre la radicalisation, qui s’est d’abord traduit par l’ouverture d’un numéro vert
destiné aux proches de personnes en voie de radicalisation.
De la fin avril au début du mois de
novembre, 625 signalements « pertinents et avérés » ont été effectués. Sur ces 625
signalements, une centaine de personnes avaient déjà quitté le territoire français. En novembre
2014, le dispositif français a été renforcé par l’adoption d’une nouvelle loi antiterroriste. Cette
loi comprend trois points essentiels. Premièrement, elle permet des mesures d’interdiction
administrative de sortie du territoire. Concrètement, un individu souhaitant se rendre sur une
terre de jihad pourra se voir retirer, pour une durée maximale de deux ans, son passeport et sa
carte d’identité. S’il tente de quitter le territoire français, il pourra être condamné à trois ans
d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Cette mesure ne sera pas infaillible dans la
mesure où les frontières nationales sont poreuses : un individu déterminé à quitter la France
n’aura pas grande difficulté à le faire malgré l’interdiction. En outre, un individu faisant
l’objet d’une mesure d’interdiction de sortie pourra être tenté de passer à l’acte directement
sur le territoire national. Deuxièmement, la notion d’« entreprise terroriste individuelle » est
spécifiée dans la nouvelle loi. Cette mesure vise à prendre en compte l’évolution de la menace
terroriste et à prévenir le passage à l’acte de « loups solitaires ». Cette innovation permettra
sans doute de condamner et d’incarcérer des personnes dangereuses. Reste cependant à
améliorer la prise en charge des jihadistes dans les prisons, pour qu’ils ne puissent pas
radicaliser d’autres prisonniers. Reste aussi à améliorer le suivi des détenus après leur sortie
de prison. En novembre 2014, un premier jihadiste de retour de Syrie a été condamné à 7 ans
de prison. Que deviendra cet individu une fois sa peine purgée ? Comme l’a tragiquement
rappelé l’attentat contre Charlie Hebdo, cette question se pose aussi pour les individus
incarcérés dans de précédentes affaires de filières jihadistes, notamment du temps de la guerre
en Irak au milieu des années 2000. Troisièmement, la nouvelle loi comprend des dispositions
sur l’utilisation du web par les jihadistes.
Elle permet notamment de sanctionner lourdement
(jusqu’à 7 ans de prison) l’apologie du terrorisme sur Internet, et prévoit la possibilité pour
l’autorité administrative de demander aux fournisseurs d’accès de bloquer certains sites web.
Cette dernière mesure risque d’être peu efficace : il est facile, à l’aide de logiciels
téléchargeables gratuitement, de contourner un tel blocage et, d’autre part, la propagande
jihadiste sur le web se trouve aujourd’hui pour l’essentiel sur des plateformes grand public –
comme Facebook –, qu’il n’est pas envisageable de bloquer. Pour que l’arsenal législatif
antiterroriste soit utile, encore faut-il que les terroristes soient repérés, arrêtés et présentés à
des juges. Le travail des services de renseignement est donc essentiel. En 2014, la Direction
centrale du renseignement intérieur (DCRI) a été transformée en Direction générale de la
sécurité intérieure (DGSI), et une augmentation de ses effectifs a été annoncée. Ils passeront à
environ 3700 dans les trois prochaines années. Quand on sait que la filature complète d’un
individu nécessite une quinzaine d’hommes, et que le jihadisme n’est qu’un des sujets traités
par la DGSI, il ne serait guère surprenant que d’autres attentats surviennent dans les
prochaines années.
C) - Le vrai crime de la Corée du Nord
Les Etats-Unis ont sanctionné Pyongyang pour le piratage de Sony, mais qu’en est-il de sa
responsabilité dans le meurtre de millions de personnes? Dans les années 1990, un important
groupe de prisonniers fut libéré d’un camp de travail secret en Corée du Nord. Il ne s’agissait
pas de criminels, pas même d’ennemis politiques. Non, de l’aveu même d’un ancien garde, il
s’agissait de petits-enfants et même d’arrière-petits-enfants de «propriétaires terriens, de
capitalistes, de collaborateurs du gouvernement colonial japonais et d’autres personnes à la
généalogie problématique». A une époque, l’Union soviétique arrêtait les femmes et les
enfants de prisonniers politiques. Récemment la Russie a envoyé en prison le frère d’un
dissident politique. La Corée du Nord, elle, n’hésite pas à interner dans des camps des
familles entières, sur plusieurs générations, durant des décennies. Et plusieurs d’entre elles s’y
trouvent encore, notamment certaines qui avaient été apparemment libérées il y a vingt ans:
sans logements, sans liens et sans connaissance de la vie en dehors du goulag, beaucoup ont
tout simplement décidé de rester sur place. Ils étaient devenus «libres», mais ne pouvaient
vivre ailleurs que dans la prison qu’ils avaient toujours connue. D’autres semblent en avoir
disparu, mais pas parce qu’ils ont été relâchés. Le nombre de prisonniers dans les camps nord-
coréens aurait, semble-t-il, chuté ces dernières années, alors que rien n’indique qu’ils sont
partis. Tout laisse donc croire qu’ils sont sans doute morts de faim (nous parlons ici de
dizaines de milliers de personnes). Voici donc la vraie nature du régime dont nous avons tant
entendu parler en décembre: il emprisonne des familles entières sur plusieurs générations. Et
lorsque la nourriture vient à manquer, il laisse tranquillement mourir des milliers de
personnes. Les camps sont si sévèrement contrôlés qu’il est extrêmement difficile de trouver
des informations à leur propos, même dans un monde où les téléphones et les services de
messagerie instantanée sont omniprésents.
Certains organismes, comme le Comité pour les
droits de l’Homme en Corée du Nord, font un travail extraordinaire pour se tenir informés de
ce qui se passe dans le pays au moyen de photographies par satellite et de renseignements
provenant notamment de déserteurs de l’armée. Mais ceux qui parviennent à s’échapper en
passant par la frontière chinoise mettent parfois des années à rejoindre la Corée du Sud, non
sans être victimes en chemin de passages à tabac, de violences sexuelles et/ou de la famine.
Lorsqu’ils arrivent, leurs souvenirs des camps de prisonniers remontent parfois à plusieurs
années. Pire encore, leurs témoignages sont souvent difficiles à entendre. Il n’est, par
exemple, pas facile de se fier aux témoignages des déserteurs. Ils sont souvent timides,
instables sur le plan émotionnel et incapables de se faire à la vie en Corée du Sud ou ailleurs.
Il y a quelque chose, dans la sévérité du régime nord-coréen, qui dépasse l’entendement: il
nous semble si étrange qu’il nous fait rire au lieu de nous faire pleurer. J’ai entendu un jour,
lors d’une rencontre organisée par le Congrès américain, plusieurs anciens prisonniers nord-
coréens parler de leur vie derrière les barbelés. Leurs récits étaient consternants. Mais même
si le public les écoutait avec attention, il était clair qu’il attendait qu’un parlementaire ne
dénonce le régime de Pyongyang dans un langage plus familier.
Cela aide peut-être à
comprendre pourquoi les efforts menés pendant tant d’années ont eu moins d’impact sur la
politique extérieure américaine que l’annonce du piratage des systèmes informatiques de Sony
Pictures par des hackers apparemment liés à Pyongyang et leur révélation de ragots sur
Angelina Jolie pour se venger de la sortie du film L’Interview qui tue, comédie pas drôle sur
le dictateur nord-coréen. Je ne veux pas minimiser la dangerosité du piratage informatique (la
prochaine cible pourrait être une centrale nucléaire), mais il n’en est pas moins étonnant que
la possible implication de la Corée du Nord dans les problèmes de Sony ait convaincu le
président américain d’imposer de nouvelles sanctions à Pyongyang. Les multiples comptes-
rendus d’atteintes gravissimes aux droits de l’homme perpétrées durant des décennies n’ont
jamais eu autant d’effet. Et peut-être en sera-t-il toujours ainsi. Il y a quelque chose, dans la
sévérité du régime nord-coréen, qui dépasse l’entendement: il nous semble si étrange qu’il
nous fait rire au lieu de nous faire pleurer.
Ce n’est pas un hasard si les réalisateurs de
L’Interview qui tue ont été incapables de traiter le régime autrement que sous une forme
burlesque et vulgaire à souhait. A l’instar de son père Kim Jong-il, Kim Jong-un est devenu
une figure amusante, le méchant dictateur ridicule dont on se moque. Nous lisons avec une
avidité amusée ses exploits au basketball, de la même manière que nous lisions les articles
consacrés à l’obsession de son père pour Elvis Presley et sa peur de l’avion. Et pourtant, sous
son régime, des gens meurent tous les jours de faim ou sous la torture. Ils passent des années
en prison sans avoir rien fait pour et leurs enfants sont, eux aussi, emprisonnés. Au lieu de
nourrir son peuple (sans parler de ses prisonniers), le régime dépense des fortunes pour
fabriquer des armes à diriger vers Séoul. En dépit des protestations internationales, il tente
même de construire des armes nucléaires. Le régime est tellement rongé par son obsession du
secret qu’il a récemment interdit des films russe et chinois, au cas où ils auraient une
influence quelconque. Nous pouvons comprendre Sony, nous pouvons comprendre Angelina
Jolie... mais nous avons du mal à comprendre tout le reste.
D) - En attendant l’issue des négociations entre l’Iran et l’Occident sur le nucléaire...
Le Liban a donc six mois pour se préparer aux développements attendus dans la région. C'est
ainsi qu'un ancien responsable résume la situation actuelle, rappelant que l'avenir de la région
dépend de l'issue des négociations entre l'Iran et l'Occident au sujet du nucléaire iranien. Trois
hypothèses sont envisagées. La première est que l'Iran et les États-Unis ne parviennent pas à
un accord total sur le nucléaire et décident une nouvelle prolongation des négociations comme
ce fut le cas en novembre dernier. Ce qui maintiendrait une sorte de statu quo dans la région,
avec des dossiers non résolus, mais avec un plafond à ne pas dépasser qui empêche les guerres
totales. Le nouveau délai qui serait fixé serait tributaire de l'élection présidentielle américaine
et la région serait ainsi condamnée à une sorte de statu quo instable pour au moins deux ans
La seconde hypothèse est que l'Occident et l'Iran parviennent à un accord sur le nucléaire en
juin prochain et que le président américain parvienne à faire accepter cet accord par le
Congrès et le Sénat, bien que son pays soit à la veille du lancement de la campagne
présidentielle de 2016. Ce serait bien sûr un scénario idéal qui signifierait que la région serait
en train de se diriger vers des solutions pour tous les dossiers conflictuels en suspens, d'abord le nucléaire, mais ensuite la Syrie, l'Irak, le Yémen, la Libye, etc. Mais, selon l'ancien
responsable, c'est le scénario le plus difficile à réaliser, même s'il n'est pas impossible. Il se
heurte en tout cas à la vive opposition de toutes les parties régionales qui ne veulent pas d'un
tel accord. En tête de ces parties se trouve Israël qui serait prêt à tout pour empêcher la
conclusion d'un accord entre l'Iran et les États-Unis et surtout pour interdire à la République
islamique de posséder la technologie de la fabrication de la bombe atomique Pour les
Israéliens, les déclarations de l'actuel guide suprême, l'ayatollah Khamenei, sur le refus de
l'Iran de se doter de la bombe atomique parce que c'est incompatible avec les valeurs de
l'islam ne constituent pas des garanties suffisantes. Car les Israéliens qui planifient sur le long
terme craignent qu'un autre guide suprême qui succédera à l'ayatollah Khamenei change
d'opinion et profite du fait que l'accord nucléaire autorise l'Iran à se doter de la technologie
sans aller jusqu'à la fabrication de la bombe. Aucune garantie ni américaine ni internationale
ne serait donc en mesure de rassurer les Israéliens qui ne veulent pas entendre parler de la
possibilité pour l'Iran de se doter de la bombe atomique. L'ancien responsable est donc
convaincu que les Israéliens pourraient recourir au déclenchement d'une nouvelle guerre
contre le Liban de préférence et s'il le faut frapper directement l'Iran. C'est pourquoi, en dépit
des assurances internationales et des discours rassurants, les Libanais doivent être vigilants.
Le scénario pourrait donc être le suivant : Daech et al-Nosra décideraient de lancer des
opérations au Liban pour affronter directement le Hezbollah sur son propre terrain et le
contraindre ainsi à retirer ses troupes de Syrie, tout en l'affaiblissant même à l'intérieur du
pays. À ce moment-là, Israël lancerait une nouvelle offensive contre le Liban profitant du fait
que le Hezbollah est trop occupé par son combat contre les groupes takfiristes, Daech et al-
Nosra. C'est dans ce sens que l'ancien responsable interprète l'arrivée massive de combattants
de Daech dans le jurd du Qalamoun comme s'il s'agissait d'une préparation de la bataille.
Dans la logique de ces groupes takfiristes, ils n'ont pas d'autre choix que d'effectuer des
percées au Liban, puisqu'ils ne peuvent plus s'étendre ni en Syrie, ni en Irak, ni même vers la
Jordanie ou l'Arabie saoudite. Si, en plus, ils bénéficient d'un appui tacite et d'encouragements
de la part d'Israël qui leur ouvre le passage à partir de Chebaa et de ses environs, ils ne
devraient pas hésiter à lancer une vaste opération contre le Liban... C'est d'ailleurs pour
décourager tous ceux qui souhaiteraient se lancer dans une telle aventure que le secrétaire
général du Hezbollah a déclaré dans un entretien à la chaîne al-Mayadeen que son parti est
prêt à mener la guerre contre Israël et il dispose pour cela de toutes sortes d'armes. Il a ajouté
que si les Israéliens songent à entrer au Liban, les combattants du Hezbollah mèneront une
offensive en Galilée... La troisième hypothèse se résume à l'impossibilité pour l'Occident et
l'Iran de s'entendre sur le dossier nucléaire et après avoir reconnu qu'ils ne peuvent pas trouver
une entente, ils plongeront la région et le monde dans une longue période de troubles et
d'instabilité dont le Liban ne sortirait pas indemne. Cette troisième possibilité peut toutefois
ne pas se résumer à un constat total d'échec et les protagonistes pourraient déclarer que s'ils ne
peuvent pas s'entendre sur le nucléaire, ils peuvent malgré tout unir leurs efforts pour mener la
guerre contre le terrorisme. Ce qui pourrait être l'alternative positive à la confusion générale
en cas de désaccord total. Tous ces scénarios sont pris au sérieux par les milieux sécuritaires
et politiques qui estiment indispensable pour le Liban de consolider sa cohésion interne afin
de pouvoir faire face à toutes les éventualités. Même si les dialogues actuellement en cours,
ou en préparation, entre les formations politiques libanaises n'aboutissent pas à une entente
totale, ils peuvent au moins permettre aux Libanais de se retrouver et de redécouvrir les
nombreux points qui peuvent les rassembler pour faire face aux scénarios violents et
destructeurs qui pourraient être en train d'être préparés.
E) - Les Etats-Unis sur les dents après les attentats de Paris
Renforcement des contrôles aux aéroports, surveillance des mosquées, multiplication des
policiers infiltrés... Les Etats-Unis sont sur les dents après les attentats de Paris face à la
menace grandissante des "loups solitaires" ou de petites cellules téléguidées par les
organisations extrémistes. Mercredi, le FBI annonçait l'arrestation d'un jeune Américain de
l'Ohio (nord) accusé d'avoir projeté un attentat contre le Capitole qui abrite le Congrès
américain à Washington. Un policier sous couverture avait réuni des preuves de son soutien,
de vive voix et sur internet, au "jihad violent, ainsi qu'aux attaques violentes commises par
d'autres en Amérique du Nord et ailleurs". Le même jour, un jihadiste américain "en
puissance" écopait de vingt ans de prison en Floride (sud-est) pour tentative de soutien à Al-
Qaïda. Signe de la sévérité de la justice américaine: de nouvelles charges étaient infligées
jeudi aux frères Qazi, des Américains arrêtés en 2012 pour avoir voulu faire exploser une
bombe à New York. Le directeur du FBI James Comey parlait récemment de "métastase" de
la menace terroriste depuis le 11-Septembre. Les experts ont bien observé une montée en
puissance en Occident des "loups solitaires" et autres petites cellules jihadistes du type de
celle des frères Kouachi et d'Amédy Coulibaly, auteurs des attentats de Paris. Dans les deux
cas - individu seul ou cellule, ce sont des musulmans locaux inspirés, voire préparés par les
jihadistes d'Al-Qaïda ou de l'organisation Etat islamique, qui décident de faire leur propre
bombe artisanale ou fomentent une attaque avec le soutien d'une organisation terroriste. La
menace est "presque indétectable" et les attaques "extraordinairement difficiles à empêcher",
explique à l'AFP l'analyste Max Abrahms, qui s'attend à "voir de plus en plus d'opérations
infiltrées" par le FBI, du type de celle de l'Ohio, pour tenter de déjouer un acte terroriste. En
outre, l'attaque contre le journal satirique français Charlie Hebdo a été revendiquée par Al-
Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa). La branche yéménite de l'organisation terroriste,
"particulièrement inquiétante pour les Etats-Unis, fait beaucoup de bruit en ce moment et,
bien naturellement, cela donne la frousse aux responsables de la sécurité américaine", ajoute
le professeur à la Northeastern University. "C'est tout à fait normal, particulièrement parce
que l'attaque était liée à l'Aqpa, que les Etats-Unis accroissent leur propre sécurité", estime cet
expert en terrorisme. Dans la foulée des attentats de Paris, qui ont fait 17 morts, le ministre
américain de l'Intérieur Jeh Johnson a annoncé le renforcement des mesures de sécurité et de
surveillance aux abords des édifices gouvernementaux et dans les aéroports. "L'heure est à
une vigilance accrue", a-t-il dit en annonçant aussi des efforts de sensibilisation des
communautés religieuses et ethniques à travers les Etats-Unis. "La menace terroriste
persistante" pesant sur le pays a été rappelée à tous les services américains du renseignement
et de police lors d'une téléconférence du FBI et du ministère de l'Intérieur mercredi. "Une
vigilance continue, le partage d'informations et la coordination à tous les niveaux sont la clé
d'une prévention efficace" contre une attaque, selon un communiqué du FBI diffusé après la
téléconférence.
De plus, deux enquêtes parlementaires se pencheront sur le terrorisme venu
de l'intérieur. Le président républicain de la commission de la Sécurité intérieure de la
Chambre des représentants, Michael McCaul, l'a annoncé: il s'agira de déterminer comment le
gouvernement américain lutte contre ces menaces "domestiques" et se prémunit contre des
"failles dans nos systèmes de défense afin de tenir les terroristes à l'écart des Etats-Unis".
"Ces terroristes sont déterminés à attaquer notre pays et tentent de convaincre des Américains
de se radicaliser, de souscrire à leur vision du monde retorse et de perpétrer des actes de
violence", a-t-il souligné.
F) - 102,9 milliards de dollars
Les investissements chinois à l'étranger ont bondi de 14,1 % en 2014, dépassant pour la
première fois la barre des 100 milliards de dollars pour atteindre ce montant de 102,9
milliards de dollars (87,8 milliards d'euros), selon des chiffres officiels publiés vendredi, alors
qu'à l'inverse les investissements étrangers en Chine se tassaient de façon marquée.
Contrairement aux attentes initiales du gouvernement, le total des investissements chinois à
l'étranger n'a pas dépassé le volume des IDE (investissements directs étrangers) en 2014, mais
de l'avis de Zhong Shan, vice-ministre du commerce, ce n'est désormais qu'une question de
temps. Hors secteur financier, les entreprises ont renforcé leurs acquisitions, notamment dans
les secteurs de l'énergie, des exploitations minières ou agricoles, mais aussi des services et du
tourisme. Ces investissements à l'étranger avaient déjà grimpé de presque 17 % (à 90,17
milliards de dollars) en 2013, à l'unisson des encouragements vigoureux de Pékin, soucieux
de s'assurer des approvisionnements de matières premières et des débouchés commerciaux
pour la deuxième économie mondiale. Dans le même temps, les IDE en Chine, également
calculés hors secteur financier, ont progressé l'an dernier de seulement 1,7 %, totalisant 119,6
milliards de dollars.
G) - Nasrallah menace de riposter contre les raids israéliens en Syrie
Le Hezbollah, allié indéfectible de Bachar el-Assad, a menacé hier Israël de riposter « à tout
moment » à ses raids répétés en Syrie, se disant prêt à toute nouvelle guerre contre l'État
hébreu. Dans un entretien à la chaîne de télévision al-Mayadeen, le secrétaire général du parti
chiite, Hassan Nasrallah, a même affirmé que son mouvement était prêt à envahir la Galilée
(nord d'Israël), une menace qu'il avait déjà proférée en 2011. « Les raids répétés sur différents
objectifs en Syrie sont une grave violation », a-t-il déclaré, précisant que « toute frappe contre
des positions en Syrie vise tout l'axe de la Résistance (Damas, Téhéran, Hezbollah, NDLR) et
pas seulement la Syrie. Oui, cet axe pourrait décider de riposter (...) C'est son droit. Cela peut
arriver à tout moment. Nous ne cherchons pas une nouvelle guerre (...) mais nous y sommes
prêts. Si le commandement de la Résistance demande (à ses combattants) d'entrer en Galilée,
ils doivent être prêts ». Hassan Nasrallah a également annoncé, et ce pour la première fois,
que son parti possédait des missiles iraniens Fateh-110 pouvant atteindre tout le territoire
d'Israël. Les missiles Fateh-110, d'une portée pouvant aller jusqu'à 300 km « nous sont
parvenus depuis longtemps, depuis 2006. Nous sommes plus forts que jamais », a-t-il dit.
Interrogé sur le conflit syrien, Hassan Nasrallah a affirmé que « toute solution en Syrie sans le
président Assad est impossible ». Il a précisé avoir dit au vice-ministre russe des Affaires
étrangères Mikhaïl Bogdanov lors d'une rencontre à Beyrouth que « toute solution aux dépens
du président Assad n'en est pas une » et que « même la Russie serait perdante si elle lâchait le
président Assad ». Et se référant à la revendication par les alliés de l'opposition d'un départ de
M. Assad, Hassan Nasrallah a ajouté : « Pourquoi donner à ces pays en politique ce qu'ils ont
échoué à prendre durant la guerre ? »
« Que quelqu'un me remplace... »
Sur le plan local, Hassan Nasrallah a affirmé que « toute violation de l'espace et de la
souveraineté du Liban est une ligne rouge pour le Hezbollah, et la Résistance a le droit d'y
répondre. Nous ne sommes liés par aucune règle ou directive », a-t-il toutefois fait remarquer,
soulignant son refus de voir son parti amené à répondre à tout acte israélien contre le Liban,
indépendamment de sa volonté. Enfin, Hassan Nasrallah a démenti avoir des ambitions personnelles en tant que dirigeant du parti, affirmant qu'il avait proposé d'être remplacé. « Au
Hezbollah il n'a pas de chef, il y a un secrétaire général. Le commandement se fait en groupe.
Le secrétaire chapeaute les dirigeants », a-t-il fait remarquer, alors qu'il est à la tête du parti
depuis 1992. « Il y a des élections et c'est lors de ces élections que j'ai été reconduit en tant
que secrétaire général. Je n'avais pas voulu être à ce poste et j'avais œuvré à ce que quelqu'un
d'autre y soit désigné. Mais le destin en a voulu autrement. Il n'est pas question d'ambition
personnelle. J'ai même proposé que quelqu'un me remplace, mais ils (les dirigeants du parti,
NDLR) n'ont pas voulu. J'ai également proposé une rotation au sein du parti, sans toutefois
obtenir de réponse positive. »
Le cas Chawraba
De plus, le secrétaire général du Hezbollah a affirmé que « des services de renseignements
arabes ont apporté des renseignements aux Israéliens lorsque le parti chiite était en guerre
avec l'État hébreu. Il y a des services de renseignements et même des États arabes qui
travaillent pour le compte des Israéliens », a-t-il lancé, minimisant le rôle de Mohammad
Chawraba, la taupe israélienne arrêtée dans ses rangs « il y a environ cinq mois ». « Un
responsable embauché par les services de renseignements américains et israéliens a été
démasqué, c'est vrai. Mais le sujet a été exagéré dans les médias. Il a été dit que cet individu
était chargé de ma sécurité, ce qui n'est pas vrai. On a également dit qu'il était responsable
d'unités spéciales (...). Cette personne n'avait en réalité rien à voir avec tout cela. Elle faisait
partie d'une unité sécuritaire sensible, il est vrai, mais elle était isolée. Nous avons découvert
que c'était un transfuge et il a avoué les faits ».
H) - Bassin du lac Tchad : vers un Etat islamique Boko Haram ?
Si rien n'est fait maintenant, le bassin du Lac Tchad va devenir, sans délai, un Etat Islamique
Boko Haram. Nous sommes à l'aube d'une autre catastrophe humanitaire, après celle de
l'assèchement du lac, sans que cela n'attire suffisamment l'attention du monde entier,
communauté internationale, instances régionales et sous-régionales comprises. Les récentes
percées de Boko Haram et le désordre en Libye vont continuer à nourrir le terrorisme dans
cette région.
Le bassin est d'une superficie de 967.000 km2 (sans la Libye). Il comprend trois
régions du Cameroun, deux régions du Niger, six (Etats fédérés) du Nigeria, trois régions de
la RCA et l'ensemble du territoire du Tchad, avec une population estimée à 30 millions. Les
habitants du bassin du Lac Tchad sont issus de plusieurs groupes ethniques et tribaux
(Kanouris, Mobbers, Boudoumas, Haoussas, Kanembous, Kotokos, Arabes shewa, Haddas,
Kouris, Fulanis et Mangas). Ils sont pêcheurs, éleveurs, agriculteurs ou commerçants.
Plus de 20 000 morts et 1 500 000 déplacés Depuis plus de trois ans, les parties camerounaise et nigériane du bassin sont touchées, de
plein fouet, par le terrorisme de la secte, avec comme conséquences de lourdes pertes en vies
humaines, des enlèvements, des destructions de biens privés et publics. Boko Haram détient
toujours plus de 200 jeunes filles kidnappées en avril 2014 dans leur lycée de Chibok dans
l'État de Borno. Depuis cet événement qui a marqué les esprits, et malgré l'apparente
gesticulation mondiale, le groupe islamiste continue d'enlever ou de tuer régulièrement des
milliers d'hommes, femmes et enfants. Même si les statistiques ne sont pas disponibles, à ce
jour, le conflit de Boko Haram et les forces de sécurité camerounaise et nigériane ont fait plus
de 20 000 morts et 1 500 000 déplacés. Beaucoup dépeignent cette situation comme le
résultat d'une crise politique interne au Nigeria, depuis le troisième mandat raté du Président
Obasanjo, qui a été forcé par le Sénat en 2006 de quitter le pouvoir au profit de feu le
Président Yaradu'a, nordiste, malade et décédé en 2010, avec comme vice-président le discret
homme politique sudiste de l'Etat de Bayelsa, Goodluck Ebele Jonathan, qui préside
aujourd'hui aux destinées du pays. Mais cela n'explique pas comment un petit groupe de
malfrats est devenu une puissante force qui défie les armées organisées, redoutables et
républicaines, comme celle du Cameroun. Pour comprendre la dynamique de cette crise, nous
devons examiner trois causes profondes.
Des frontières poreuses héritées de l'indépendance
La première cause est l'héritage de la colonisation. Le Cameroun et le Nigeria ont accédé à
l'indépendance en 1960 et sont devenus la même année membres de l'ONU. En février 1961,
la population du Cameroun septentrional a décidé, à une majorité importante, d'accéder à
l'indépendance, en s'unissant à la Fédération de Nigeria, en application de la résolution 1608
(XV) de l'Assemblée générale des Nations Unies. Aujourd'hui, presque chaque nigérian
nordiste a une famille de l'autre côté au Cameroun et vice-versa. La porosité de nos frontières
ne permet pas un contrôle strict sur le transfert des armes et l'utilisation du Cameroun comme
base logistique par les djihadistes Boko Haram.
La mauvaise situation économique s'ajoute aux dissensions
La deuxième cause est la mauvaise gouvernance politique et socio-économique. La situation
socio-économique de la plupart des pays de la région se trouve, d'une manière générale,
fortement détériorée, au regard des indicateurs pessimistes des secteurs sociaux de base.
Depuis moins d'un quart de siècle, de nouvelles ressources économiques (agricoles, minières,
industrielles) y créent une nouvelle différenciation de l'espace, une grande mobilité des
populations et l'apparition de conflits intercommunautaires. Or, le bassin du lac Tchad
apparaît comme une zone d'échange privilégiée entre Afrique du Nord et Afrique centrale.
Les pays du bassin font face à des dissensions internes depuis des années, exacerbées par un
manque de consensus politiques. Au Nigeria, dès l'annonce des intentions du Président
Obasanjo de réformer la Constitution afin de briguer un troisième mandat, le vice-président nordiste Atiku Abubakar, futur candidat à l'élection présidentielle de 2007, a pris le flambeau
pour mener une campagne contre cet amendement. Atiku était ainsi soutenu par des
politiciens nordistes majoritairement musulmans, tel que l'ex-général et ancien président
Muhammadu Buhari, principal challenger du président Goodluck à l'élection présidentielle de
février 2015. Cependant, le départ d'Obasanjo et la santé fragile de Yaradu'a n'ont pas aidé le
pays à se maintenir dans cette dynamique de développement initiée par Obasanjo. Le
Cameroun traverse une période de transition politique assez compliquée, amplifiée par les
arrestations des grands dignitaires du pays dans le cadre de la lutte contre la corruption.
Nationalisme à court terme Enfin, la troisième cause provient des faiblesses de l'intégration sous-régionale. Depuis
l'avènement des indépendances, le bassin a toujours connu une situation d'instabilité au plan
socio-économique. Cette situation a conduit les pouvoirs publics à chercher d'abord à
consolider leur autorité au plan interne avant de s'engager dans d'autres entreprises,
notamment l'intégration. Cet état de choses a renforcé un micro nationalisme latent avec, pour
conséquence, une prédominance des intérêts nationaux très étroits et souvent à court terme,
sur l'esprit communautaire. C'est l'une des raisons pour lesquelles la Commission du Bassin
du Lac Tchad (CBLT) peine à mettre en place un mécanisme communautaire de prévention et
la résolution des conflits.
La secte continue de nuire malgré les réunions Le 17 mai 2014, les chefs d'Etat (Nigeria, Cameroun, Benin, Tchad, Niger) et le président
François Hollande se sont réunis à Paris et ont adopté un plan d'action régional pour lutter
contre la secte. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Union européenne y étaient également
représentés. Le plan adopté par le sommet prévoit la coordination du renseignement, l'échange
d'informations, le pilotage central des moyens, la surveillance des frontières, une présence
militaire autour du lac Tchad et une capacité d'intervention en cas de danger. Le 7 octobre
2014, un sommet régional de chefs d'Etat africains pour lutter contre la secte a été organisé à
Niamey autour du président nigérien Mahamadou Issoufou, et ses homologues du Nigeria, du
Tchad, du Bénin et le ministre de la Défense du Cameroun. Comme d'habitude en Afrique
centrale, la date butoir du 20 novembre 2014 a été dépassée sans que la coordination des
forces mixtes et la finalisation des contingents soient effectives, éléments essentiels de la
stratégie de lutte commune élaborée par des états-majors des différents pays du bassin. Sur le
terrain, la secte a multiplié les menaces verbales, les attaques meurtrières sur les civils, les
institutions publiques, les extorsions d'argent aux hommes d'affaires et les prises des camps
militaires, mettant en doute l'efficacité des actions entreprises pour contenir le terrorisme.
Que la communauté internationale apprenne des erreurs du passé
Les stratégies annoncées ont deux défauts majeurs : a) la non prise en compte des
organisations régionales comme la CEMAC, la CEEAC, ou l'UA mais surtout la CBLT, dont
l'une des missions est la préservation de la paix et la sécurité dans le bassin ; b) la non-
implication officielle des organisations islamiques comme l'Organisation de la coopération
islamique, capables d'enrichir les stratégies adoptées avec des discussions avec les musulmans
membres de la secte. La non-traduction en action de la volonté politique des Etats membres,
la prédominance des intérêts nationaux sur l'esprit communautaire, la duplicité et les
suspicions, une très grande dépendance de certains dirigeants vis-à-vis de l'extérieur, des
infrastructures inadéquates, surtout dans le domaine de la communication, le manque de confiance pour certaines armées dans la gestion des informations stratégiques collectées par
les drones, ont contribué à amplifier cette crise. Le Conseil de Sécurité de l'ONU doit
rapidement voter une résolution pour le déploiement dans cette région d'un contingent
international de prévention et maintien de la paix, qui collaborera étroitement avec la Minusca
en RCA et l'opération Barkhane. Le caractère global de la menace d'un éventuel Etat
islamique sur le bassin du Lac Tchad, que représentent les djihadistes de Boko Haram et
autres terroristes, a pour objectif, au-delà du bassin "d'établir leur pouvoir sur la bande
sahélienne de l'Atlantique à l'Océan Indien et d'y installer leur régime obscurantiste
impitoyable". Les erreurs du passé en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Syrie ou au Mali,
doivent servir de leçons à la communauté internationale.