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Sommaire
A) «Gilet jaunes: qu’attend-on pour lancer Le Bon coin de la revendication syndicale?» -
B) L’explosion des impôts sur les ménages depuis 2008 par les chiffres -
C) Gilets jaunes : mais où sont passés les « Enfoirés », intermittents de la solidarité ? -
D) Les Gilets jaunes sont entrés dans Paris -
E) « Macron démission »……mot d’ordre unificateur des gilets jaunes, de la France d’en bas. - Jacques Cotta - La Sociale; Analyses et débats pour le renouveau d'une pensée de l'émancipation
F) Divers propos et charte des GJ
A) «Gilet jaunes: qu’attend-on pour lancer Le Bon coin de la revendication syndicale?»
L’ampleur du mouvement des Gilets Jaunes dépasse de loin le simple prix du carburant, ou le cadre d’une jacquerie fiscale, pour toucher directement les fondements de notre démocratie. Le pouvoir a face à lui la somme de toutes les colères et se trouve dans une impasse : faut-il toujours plus d’Etat ou, au contraire, ce dernier doit-il se retirer pour laisser davantage de place aux Français ? Mais comment faire pour que ceux-ci s’organisent ?
Dernièrement dans un tweet, Emmanuel Macron a dit qu’il voulait
réconcilier la base et le sommet. Cette formule est révélatrice de la
situation absurde dans laquelle se trouve l’un des présidents les plus ultra-jacobins que la France ait jamais eu. En effet, depuis son élection, la tendance est à la concentration du pouvoir, notamment par l’affaiblissement des élus locaux. Jacobin, centralisateur, voici donc Jupiter transformé en Atlas
portant toute la misère du monde sur les épaules. Ce jeune Quadra
aurait-il la prétention de régler seul l’ensemble de ces problèmes ?
Et le voici bien isolé face à la rue et à sa somme de colères atomisées, dont il a lui-même remarqué que cela ne faisait pas un programme politique.
Mais à qui la faute ? Il ne s’est pas mis tout seul dans cette
situation inconfortable. Il n’y serait jamais arrivé seul, si cette
constitution conçue pour remettre dans les mains d’un seul homme le
destin de nos vies, ne le lui avait pas permis. Le problème étant que
nous voici prisonniers - lui et nous, le sommet et la base - de cette
structure verticale qui laisse si peu de place aux volontés
individuelles et les contraint dans un carcan où toute initiative est
corsetée dans un filet administratif, législatif et fiscal centralisé… Si le mouvement des Gilets Jaunes a toutes les apparences d’une jacquerie,
ce serait une faute d’analyse grave que de le réduire à cela, car il
présente surtout toutes les prémisses d’une révolte d’un peuple qui se
rebelle contre la confiscation du pouvoir par un seul homme.
Or
ce dernier a bien compris que dans ce combat qui l’oppose lui et ses
soutiens contre le reste de la France - cette fameuse base - il n’y a
qu’une seule issue : pour gagner il faut jouer des divisions entre ces
colères hétérogènes. Il est vrai que loin de s’additionner, celles-ci se
divisent en autant de chapelles, même si le matraquage fiscal hors du
commun est la raison qui les unit pour manifester. Aussi les
éditorialistes s’interrogent pour savoir s’il s’agit d’un mouvement de
gauche ou de droite. Les politiques, quant à eux, de gauche et de
droite, des extrêmes et du centre font des pieds et des mains pour
récupérer la fronde. Des initiateurs de la vague se sont prononcés pour un retour de l’ISF,
pendant que d’autres ont bloqué les approches d’une perception afin de
signifier le ras-le-bol fiscal. Certains veulent encore plus d’Etat,
pendant que d’autres réclament qu’on leur lâche les baskets. On se
demande alors comment un seul homme, bien qu’il ait fait sien le « en même temps », sera en mesure de répondre à toutes ces demandes.
Puisque
les Français ne veulent pas renoncer au modèle social, mais qu’ils ne
peuvent plus payer pour le financer, pourquoi ne pas laisser les
citoyens s’organiser ?
Réorganisation. La situation est donc inextricable, et on attend le lapidaire « On a tout essayé».
A moins que… le pouvoir renonce à ses prérogatives et laisse les
Français se débrouiller. Qu’il cesse de les contraindre par des lois
absurdes et de les forcer à payer des charges iniques et qu’il les
laisse prendre davantage d’initiatives et de responsabilités. Or, pour
cela, nous ne voyons qu’une solution et elle ne dépend pas du programme
d’un homme ou d’un parti politique mais passe par une réorganisation
totale du modèle social à la française. Puisque les Français ne veulent
pas renoncer à celui-ci, mais qu’ils ne peuvent plus payer pour le
financer, pourquoi ne pas laisser les citoyens s’organiser ?
Concrètement, plus aucun programme politique ne pourra répondre à la
somme des demandes - et d’ailleurs les Français ne croient plus dans
aucun parti - et diriger la société française en mode vertical. Par
contre si on encourageait la création de syndicats libres et
indépendants - de vrais syndicats de service financés par leurs
adhérents - ils pourraient plus facilement apporter la réponse attendue
par les Françaises et les Français que n’importe quel homme politique.
Ils pourraient représenter plus directement les intérêts de leurs
membres. Le syndicalisme français retrouverait ainsi une tradition
mutualiste plus respectueuse des aspirations collectives.
Comment
atteindre cet objectif ? Une fois de plus, la technologie pourrait
apporter une solution. Il suffirait de lancer plusieurs plateformes qui
soient en quelque sorte des « bon coin de la revendication syndicale ». Ne
doutons pas un instant que les Gilets Jaunes sauront s’emparer de ces
outils pour s’organiser en fonction de leurs intérêts
socio-professionnels. Chaque individu pourra construire sa demande
et rencontrer une offre sur mesure. Voici une piste à creuser et qui ne
demanderait aucun effort aux politiques, ne coûterait rien du tout à
l’Etat, voire permettrait de diminuer certains budgets… Et en finir avec
le fardeau fiscal.
Comme par magie, on passera ainsi du « one
size fits all » dans lequel l’Etat, le paritarisme et leur modèle
monopolistique veulent nous enfermer à une offre citoyenne respectueuse
des libertés. Une vraie solution aux idéaux respectables des Gilets
Jaunes qui réclament vouloir vivre décemment de leur travail.
L’Etat,
quant à lui, n’aura plus qu’à se concentrer sur ses prérogatives
régaliennes, en déléguant ces tâches… Et Jupiter, délesté de sa base,
pourra repartir à ses rêves de sauver la Terre.
Le collectif «
Laissez faire les Français » regroupe Ferghane Azihari, Philippe Fabry,
Serge Federbusch, Edouard Fillias, Jean-Louis Guénégo, Sabine Herold,
Sébastien Laye, Jean-Paul Oury, Guy André Pelouze, Marc Rameaux et Eric
Verhaeghe
B) L’explosion des impôts sur les ménages depuis 2008 par les chiffres
Y a-t-il eu ou non une explosion des impôts sur les ménages depuis 2009? Assez curieusement, alors que les Gilets Jaunes bloquent les rues depuis plusieurs jours pour exprimer leur ras-le-bol fiscal, aucune étude posée n’a examiné clairement ce sujet. Les quelques lignes qui vont suivre se proposent de combler modestement ce vide en approchant un sujet touffu qui mériterait des études bien plus fournies… Le lecteur fera donc preuve d’indulgence, on l’espère, pour les manques d’un article qui n’a pas la prétention de se substituer à une étude universitaire ou scientifique en bonne et due forme.
Premier point de méthode: une compréhension globale (et impartiale)
de la fiscalité, et du coût de l’impôt pour les ménages dans un pays, ne
peut se faire sans une perspective sur la capacité fiscale des ménages.
On sent bien, intuitivement, pour être clair, que lever l’impôt dans un
pays où les gens vivent bien ne se heurte pas aux mêmes limites que
dans un pays où la capacité des gens à payer est plus faible.
La masse salariale du secteur privé augmente de 15% en 9 ans
Ce
point assez évident est souvent traduit par une analyse de la
croissance du PIB. Plus le PIB augmente, plus le potentiel fiscal, à en
croire certains économistes, augmente également. Selon nous il s’agit
d’une vision biaisée, car le PIB ne nous dit rien sur la répartition des
richesses. De ce point de vue, une analyse de la masse salariale paraît
plus pertinente. Le tableau ci-dessous retrace l’évolution de la masse
salariale depuis 2009.
Comme on le voit, la masse salariale du secteur privé a globalement
augmenté de 75 milliards € entre 2009 et 2017. On insistera toutefois
sur le caractère « approchant » de ces chiffres tirés des séries
trimestrielles de l’ACOSS et retraités par nos soins. La définition de
la masse salariale a, à la marge, changé plusieurs fois
durant cette période, en particulier à la fin de 2010 (ce qui explique
pour une part la majoration de 14 milliards entre 2010 et 2011, qui est
anormalement élevée). Ces chiffres donnent donc une tendance
représentative à environ 95% de l’évolution de la masse salariale des 16
millions de salariés du secteur privé en France.
On se signalera
toutefois que cette masse sert de base au calcul des cotisations
sociales. Elle correspond à ce que les URSSAF appellent « l’assiette
déplafonnée » de rémunération (sur tous ces points, nous renvoyons à
l’explication méthodologique de l’URSSAF).
La masse salariale de l’État augmente de 15% en 3 ans
À
ces chiffres qui concernent les salariés du secteur privé, il faut
ajouter les autres éléments de masse salariale, notamment ceux qui
concernent les fonctionnaires, pour approcher d’une vision globale sur
le pouvoir d’achat des Français. L’objectif de cet article n’étant pas
celui-là, nous nous contenterons seulement ici de signaler l’évolution
de la masse salariale de l’État (hors collectivités locales, donc) sur
la même période. Nous reprenons ici les chiffres issus de la situation
mensuelle de l’État depuis 2009.
Comme on le voit, l’ère Sarkozy était parvenue à juguler la hausse
constante de la masse salariale des fonctionnaires de l’État (ce qui
exclut les fonctionnaires territoriaux et les fonctionnaires
hospitaliers). L’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron précipite
l’augmentation de la masse salariale de l’État, créant un puissant appel
d’air pour les impôts…
On pourrait presque dire que ce graphique explique à lui seul le mouvement des gilets jaunes.
17 milliards de taxes locales nouvelles depuis 2009
Si
l’on examine l’augmentation réelle des impôts sur les ménages et les
particuliers, une étape importante consiste à saisir un chiffre rarement
publié (et difficile à trouver): la somme prélevée par les
collectivités locales. Dans la pratique, aucune instance ne publie
jamais clairement la somme réelle de ces « impôts locaux » dont beaucoup
de Français déplorent régulièrement la hausse incessante.
Faute
de données simples, nous avons ici réduit le périmètre de l’étude aux
trois « taxes ménages » (habitation, foncier bâti, foncier non bâti)
incluses dans les « quatre vieilles » retracées régulièrement (mais de façon opaque) par Bercy. Voici le graphique d’évolution de ces taxes:
On le voit, ce sont presque 17 milliards de taxes locales
supplémentaires qui sont venus ponctionner le pouvoir d’achat des
ménages. Rappelons que ce volume de taxes ne concerne pas les impôts
dits « économiques » qui touchent les entreprises. Il n’inclut pas non
plus les taxes comme celle qui pèse sur les ordures ménagères, supposées
financer le ramassage des ordures.
Ces 17 milliards nouveaux ne
concernent que le financement des communes, des départements et des
régions hors services opérationnels rendus à la population.
25 milliards d’impôts sur le revenu en plus depuis 2009
Le
tableau suivant présente l’évolution du produit de l’impôt sur le
revenu des personnes physiques depuis 2009: il fait apparaître une
hausse de 25 milliards en volume depuis cette date.
Comme on le voit, les années Ayrault ont coûté très cher aux
Français. Lorsque Jean-Marc Ayrault est arrivé à Matignon, l’impôt sur
le revenu rapportait un peu plus de 50 milliards. Lorsqu’il a quitté le
pouvoir, le même impôt rapportait 20 milliards de plus, soit un choc de
40% en deux ans.
Voilà qui en dit long sur la sensation de
ras-le-bol qui a étreint les Français sous François Hollande, et qui ne
faiblit pas depuis. On rappellera que moins de 50% des foyers fiscaux
acquittent cet impôt. Ce rappel en dit long sur l’effort demandé aux
classes moyennes depuis la grande crise de 2008.
36 milliards de TVA en plus depuis 2009
Selon
une légende bien ancrée, due à la comptabilité nationale et à ses choix
de classement discrétionnaires, la TVA est un impôt sur les entreprises
et non sur la consommation. Et pourtant, il suffit d’aller au café ou
dans un magasin d’informatique pour voir apparaître, sur la note finale,
le montant de la TVA que le consommateur final paie. En réalité, la TVA
est bien une taxe sur la consommation payée par les ménages.
L’évolution de son volume depuis 2009 est retracée ci-dessous:
Comme on le voit, la TVA rapportait 117 milliards en 2009. En 2017,
elle a rapporté plus de 152 milliards. Ce différentiel de près de 36
milliards est finalement payé par le consommateur, c’est-à-dire par les
ménages. On mesure ici le poids de la ponction qui s’est exercée…
17 milliards de CSG en plus depuis 2009
Un
autre impôt a fait beaucoup de dégâts en France depuis 2009: la
contribution sociale généralisée, destinée à financer la sécurité
sociale (et son action auto-proclamée solidaire) en plus des cotisations
sociales. Le graphique ci-dessous en retrace l’évolution depuis 2009:
Comme on le voit, le produit de la CSG est passé, en 2009, de près de
83 milliards à une somme de 99 milliards en 2017. Pire: en 2018, il est
annoncé à plus de 124 milliards, soit une hausse de 25% de son
produit.
Au vu de ces chiffres, qui concernent tous les revenus,
on comprend le sentiment de dégradation de pouvoir d’achat exprimé par
les Français.
Les éphémères 3 milliards en moins sur la TICPE
Reste
la TICPE, la taxe intérieure sur la consommation de produits
énergétiques, dont l’augmentation prévue en janvier 2019 est au coeur
des polémiques et des échauffourées. Le graphique qui va suivre permet
de restituer les raisons pour lesquelles le mouvement des Gilets Jaunes a
éclaté:
Si le produit de la TICPE est tombé à 11 milliards en 2017, soit 3,5
milliards de moins qu’en 2009, il était monté à près de 16 milliards en
2016. Entre 2016 et 2017, la baisse de cette taxe a donc restitué près
de 5 milliards de pouvoir d’achat aux Français.
L’annonce d’une
augmentation des taxes en 2019 pour combler ce manque met assez
naturellement le feu aux poudres. La hausse devrait effacer un gain net
pour les ménages durement gagné (au prix d’une baisse des déplacements)
pour compenser les hausses vertigineuses par ailleurs.
Psychologiquement, cette hausse est désastreuse dans la mesure où elle
punit des efforts faits en matière de maîtrise de la consommation, et
dans un contexte d’efforts accrus sur tous les postes fiscaux.
Hors TVA, la pression fiscale sur les ménages a augmenté de plus de 65 milliards depuis 2009
Le
graphique ci-dessus propose un récapitulatif de la hausse de la
pression fiscale sur les ménages en retirant la TVA de l’ensemble. Ce
choix est méthodologique est destiné à éviter le débat sur la nature
exacte de la TVA.
En particulier, la CSG et l’impôt sur le revenu des personnes
physiques ont littéralement rincé les Français en quelques années. Sur
cet ensemble, il serait bien difficile pour les pouvoirs publics de
justifier d’une amélioration réelle des services publics qui leur sont
proposés. En attendant, la pression sur le pouvoir d’achat est bien
réelle. Les chiffres de 2018 devraient d’ailleurs confirmer une
accélération de cette tendance.
Plus de 90 milliards d’impôts en plus sur les ménages avec la TVA depuis 2009
En
2009, TVA incluse, la pression fiscale sur les ménages (hors taxes
diverses comme celle sur les tabacs) s’élevait à 302 milliards €. En
2017, TVA incluse, elle a grimpé à 391,5 milliards, soit une
augmentation de 30% sur une période de 8 ans, comme l’indique le
graphique en introduction de ce document. Dans le même temps, la masse
salariale du secteur privé a augmenté de 15% à peine.
Autrement
dit, le choc fiscal auquel les ménages ont été confrontés a non
seulement éliminé tous les bienfaits de la hausse des salaires sur la
période, mais il a conduit à une véritable baisse du pouvoir d’achat.
Faut-il
chercher ailleurs d’autres explications au mouvement des Gilets Jaunes?
Sans une diminution sensible de la pression fiscale, la France n’est
pas prête de retrouver la paix civile.
C) Gilets jaunes : mais où sont passés les « Enfoirés », intermittents de la solidarité ?
Ces quelques mots s’adressent à un public averti car
ici d’Enfoirés il s’agit. Non, pas des enfoirés habituels auxquels vous
pensez c’est-à-dire ces « premiers de cordée » dont on se demande ce
qu’il foutent considérant le « pognon de dingue » qu’ils nous coûtent
pour des résultats « qui ne sont rien ».
Cette fois, je vous parle des Enfoirés, avec un E
majuscule, une marque déposée et tout le bazar télévisuel habituel qui
promeut des individus hors-sol pour des héros qui vont sauver le monde.
Sauf que ces mêmes Enfoirés et officiellement revendiqués comme tels qui chantent « qu’on aura plus jamais faim ni froid » et bien sur les barrages ou dans les médias on ne les voit pas.
Que des millions de Français descendent dans la rue car ils n’en
peuvent plus de la précarité, cela semble ne leur faire ni chaud ni
froid. Evidemment « progressistes » et tous « derrière Jupiter » sans
quoi ils seraient interdits d’antenne et ne seraient donc pas des
« stars » – version française on se comprend, les Enfoirés que le monde entier nous envie sûrement sont aux abonnés absents.
Probablement à Saint Barth, à Los Angeles ou à Bali à préparer leur
rentrée pour gagner leurs deniers en chantant la « solidarité » et en
rappelant qu’il faut « bien voter ». La différence des Enfoirés
télévisés avec les enfoirés habituels, c’est qu’ils ne mentent pas sur ce qu’ils sont à savoir de véritables enfoirés. Un mot sympa toutefois pour Patrick Sébastien, un ex-enfoiré du « service public », qui n’a pas oublié « sa France ».
Les « gilets jaunes » vous saluent bien car Coluche, lui, ne nous aurait jamais ignoré, bande d’enfoirés !
est féministe, libérale et passionnée d'histoire politique.
D) Les Gilets jaunes sont entrés dans Paris
E) « Macron démission »……mot d’ordre unificateur des gilets jaunes, de la France d’en bas.
Comme tout bon joueur de poker qui se respecte, Christophe Castaner, le ministre de l’intérieur, est coutumier du mensonge. Dans les cartes cela peut paraît-il rapporter gros. En politique, l’exercice est plus risqué. Ce 24 novembre, ses services ont dénombré 106 301 manifestants dans les rangs des gilets jaunes. Le trois cent unième laisse rêveur… Pour Paris, dés 12h15, le ministre lui-même annonçait la participation de 5000 personnes sur les champs Elysées… La bataille de chiffres est absurde. Les images parlent d’elles-mêmes et confirment l’impression ressentie sur place. Sur l’avenue elle-même comme dans les rues adjacentes, de l’Etoile au rond-point des champs, plusieurs dizaines de milliers - 25 à 30 000 au moins- se pressaient dès le matin pour converger sur la « plus belle avenue du monde ».
Un contenu renforcé
Chaque jour confirme et renforce un peu plus ce que les jours précédents avaient déjà révélé.
-Le coeur revendicatif se cristallise sur le pouvoir d’achat, la question du gasoil étant la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de l’exaspération.
-Le mot d’ordre centralisateur lancé et repris spontanément met le Président de la République au centre: « Macron démission… »
-Les manifestants représentent une France qui depuis des années est ignorée, méprisée, rejetée. C’est la France du NON au référendum de 2005 qui avait déjoué toutes les manoeuvres -politiques, médiatiques notamment- en rejetant le projet de constitution européenne, qui réapparait sur la scène de l’histoire. Cette France est faite des ouvriers, des salariés, des travailleurs, des retraités, des jeunes... Il suffit d'y aller, de voir, de discuter. C'est en réalité un front de classe qui se constitue contre la politique d'Emmanuel Macron, le front de classe d'une France qui discute, réfléchit, qui fraternise, qui se veut solidaire lorsque sont vantés les mérites de l'individualisme et du chacun pour soi.
Comme en 2005, La France des gilets jaune est la France majoritaire. C’est ce qui excède le pouvoir qui représente l’oligarchie, qui sert le capital financier, qui applique lorsqu’il ne les devance pas les desiderata de l’Union Européenne. Cette France ne s’est pas engagée par hasard. Silencieuse jusque là, elle est aujourd’hui excédée et c’est en profondeur que se trouvent les ressorts des mobilisations, blocages, manifestations…
-Le coeur revendicatif se cristallise sur le pouvoir d’achat, la question du gasoil étant la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de l’exaspération.
-Le mot d’ordre centralisateur lancé et repris spontanément met le Président de la République au centre: « Macron démission… »
-Les manifestants représentent une France qui depuis des années est ignorée, méprisée, rejetée. C’est la France du NON au référendum de 2005 qui avait déjoué toutes les manoeuvres -politiques, médiatiques notamment- en rejetant le projet de constitution européenne, qui réapparait sur la scène de l’histoire. Cette France est faite des ouvriers, des salariés, des travailleurs, des retraités, des jeunes... Il suffit d'y aller, de voir, de discuter. C'est en réalité un front de classe qui se constitue contre la politique d'Emmanuel Macron, le front de classe d'une France qui discute, réfléchit, qui fraternise, qui se veut solidaire lorsque sont vantés les mérites de l'individualisme et du chacun pour soi.
Comme en 2005, La France des gilets jaune est la France majoritaire. C’est ce qui excède le pouvoir qui représente l’oligarchie, qui sert le capital financier, qui applique lorsqu’il ne les devance pas les desiderata de l’Union Européenne. Cette France ne s’est pas engagée par hasard. Silencieuse jusque là, elle est aujourd’hui excédée et c’est en profondeur que se trouvent les ressorts des mobilisations, blocages, manifestations…
Basses manoeuvres gouvernementales
Contre cette France toutes les tentatives sont bonnes.
-La provocation sur les Champs-Elysées où quelques palissades brulées sont ridiculement appelées à la rescousse pour tenter de discréditer, dans l’affolement, un mouvement soutenu par plus de 77% des français.
-La mise en cause de gilets jaunes comme Lepénistes, au prétexte que Marine Le Pen a soutenu leur mouvement depuis le début et s’est étonnée que l’avenue des champs-Elysées leur soit interdite.
Marine Le Pen est ainsi dénoncée par le ministre Castaner, et par quelques parlementaires « En Marche » en panne d’arguments, dans la continuité des déclarations d’Emmanuel Macron qui souhaiterait se présenter aux prochaines élections européennes comme chef des « progressistes » opposés aux « nationalistes » ou autres « fascistes ». Voila pourquoi elle est le coeur de cible qui dans d’autres circonstances aurait pu être occupé par Mélenchon par exemple.
La tentative politicienne ne peut avoir aucun effet sur les français, sinon sur les organisations syndicales qui devraient être au coeur des mouvements dont le moteur est le pouvoir d’achat, le droit de se loger, de se nourrir, de se déplacer, de se soigner… Sans doute Martinez et ses semblables trouveront là justification à leur absence, coupant un peu plus le mouvement syndical de la france réelle.
-La provocation sur les Champs-Elysées où quelques palissades brulées sont ridiculement appelées à la rescousse pour tenter de discréditer, dans l’affolement, un mouvement soutenu par plus de 77% des français.
-La mise en cause de gilets jaunes comme Lepénistes, au prétexte que Marine Le Pen a soutenu leur mouvement depuis le début et s’est étonnée que l’avenue des champs-Elysées leur soit interdite.
Marine Le Pen est ainsi dénoncée par le ministre Castaner, et par quelques parlementaires « En Marche » en panne d’arguments, dans la continuité des déclarations d’Emmanuel Macron qui souhaiterait se présenter aux prochaines élections européennes comme chef des « progressistes » opposés aux « nationalistes » ou autres « fascistes ». Voila pourquoi elle est le coeur de cible qui dans d’autres circonstances aurait pu être occupé par Mélenchon par exemple.
La tentative politicienne ne peut avoir aucun effet sur les français, sinon sur les organisations syndicales qui devraient être au coeur des mouvements dont le moteur est le pouvoir d’achat, le droit de se loger, de se nourrir, de se déplacer, de se soigner… Sans doute Martinez et ses semblables trouveront là justification à leur absence, coupant un peu plus le mouvement syndical de la france réelle.
Macron dans l’impasse
Il existe derrière ces gesticulations gouvernementales une impasse
politique qui angoisse à juste titre jusqu’au plus haut niveau de
l’état. Le président de la république va tenter de présenter une série
de mesures qui toutes vont s’avérer être plus dilatoires et
catastrophiques politiquement les unes que les autres. Les centaines de
milliers de français qui depuis des jours manifestent et bloquent ne
veulent ni d’un saupoudrage d’aides diverses et variées, ni d’une
nouvelle grand-messe comme il y en a déjà eu tant sur l’écologie, les
« moyens de transports », la « mobilité » lorsque de toute évidence les
mesures prises -bus Macron contre service public ferroviaire- ou les
mesures prévues -exonération du coût de la carte grise poids lourds-
vont à l’encontre des intentions affichées et de la raison minimale.
Selon certains députés "En Marche" qui se risquent à défendre dans le contexte actuel la politique macronienne, il y aurait une contradiction entre la volonté « moins de taxes » et l’exigence « plus de services publics », les unes devant permettre le financement des autres. Il existe pourtant deux solutions immédiates pour régler la question, deux solutions qui posent bien le problème central des manifestations, « Macron démission ».
-Revenir sans hésiter sur la suppression de l’ISF synonime d'un manque à gagner de 5 milliards d’euros, soit le montant attendu des taxes que rejettent les français.
-Refuser les exigences de la Commission européenne en sortant des seuils imposés, quitte à laisser courir les déficits pour permettre les financements demandés. Engager un bras de fer avec Bruxelles comme cela est pour le moment fait en Italie pour les retraites, les investissements et autres engagements pris vis à vis du peuple italien… S'engager dans une voie de rupture avec l'union européenne...
Mais l’une et l’autre montrent bien qu’Emmanuel Macron est coincé. Représentant de l’oligarchie, l’ancien banquier de chez Rothschild ne peut se dédire vis à vis de ses amis qui l’ont porté au pouvoir pour être servis, pas plus qu’il ne peut défier l’UE dont il doit par essence faire respecter les directives et décisions contre l’intérêt du peuple français.
Voila notamment pourquoi ce qui est engagé dans le pays marquera durablement l’avenir. Il ne s’agit d’un feu de paille à aucun point de vue. Ni pour les français qui n’en peuvent plus. Ni pour le pouvoir qui ne peut rien. Il s'agit d'un moment de la lutte des classes que l'idéologie dominante voulait faire croire révolue. Contrairement aux « optimistes » qui veulent se rassurer en pariant sur un essoufflement, ne sommes nous pas à la veille d’une grande confrontation?
Selon certains députés "En Marche" qui se risquent à défendre dans le contexte actuel la politique macronienne, il y aurait une contradiction entre la volonté « moins de taxes » et l’exigence « plus de services publics », les unes devant permettre le financement des autres. Il existe pourtant deux solutions immédiates pour régler la question, deux solutions qui posent bien le problème central des manifestations, « Macron démission ».
-Revenir sans hésiter sur la suppression de l’ISF synonime d'un manque à gagner de 5 milliards d’euros, soit le montant attendu des taxes que rejettent les français.
-Refuser les exigences de la Commission européenne en sortant des seuils imposés, quitte à laisser courir les déficits pour permettre les financements demandés. Engager un bras de fer avec Bruxelles comme cela est pour le moment fait en Italie pour les retraites, les investissements et autres engagements pris vis à vis du peuple italien… S'engager dans une voie de rupture avec l'union européenne...
Mais l’une et l’autre montrent bien qu’Emmanuel Macron est coincé. Représentant de l’oligarchie, l’ancien banquier de chez Rothschild ne peut se dédire vis à vis de ses amis qui l’ont porté au pouvoir pour être servis, pas plus qu’il ne peut défier l’UE dont il doit par essence faire respecter les directives et décisions contre l’intérêt du peuple français.
Voila notamment pourquoi ce qui est engagé dans le pays marquera durablement l’avenir. Il ne s’agit d’un feu de paille à aucun point de vue. Ni pour les français qui n’en peuvent plus. Ni pour le pouvoir qui ne peut rien. Il s'agit d'un moment de la lutte des classes que l'idéologie dominante voulait faire croire révolue. Contrairement aux « optimistes » qui veulent se rassurer en pariant sur un essoufflement, ne sommes nous pas à la veille d’une grande confrontation?
F) Divers propos et charte des GJ