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octobre 29, 2025

Ukraine News !

Sommaire:

A - L’échec du plan européen pour financer l’Ukraine : une dette incontrôlable au nom de la guerre ? 

B - Macron envoie la Légion Étrangère aux portes de la Russie

C - l’Ukraine au bord de l’épuisement : quand la guerre devient insoutenable pour le peuple

 


 

A - L’échec du plan européen pour financer l’Ukraine : une dette incontrôlable au nom de la guerre ?  

Dans un contexte de tensions géopolitiques persistantes, l’Union européenne (UE) fait face à un revers majeur dans son soutien financier à l’Ukraine. Le plan initial de la Commission européenne, visant à utiliser les actifs russes gelés pour octroyer un prêt massif à Kiev, s’est soldé par un échec retentissant. Au lieu de cela, Bruxelles envisage désormais un « plan B » reposant sur une dette commune, alimentant les critiques sur le bellicisme croissant de l’institution et son oniomanie – cette compulsion à dépenser sans compter, au détriment des citoyens européens.

 

 

Le plan initial et son naufrage

La Commission européenne avait proposé un mécanisme ambitieux : prêter environ 140 milliards d’euros à l’Ukraine, un montant destiné principalement à financer l’achat d’armes et à prolonger le conflit avec la Russie pour au moins deux ans.

Ce « prêt de réparation » ne devait être remboursé que si Moscou versait des réparations de guerre – une hypothèse hautement improbable.

Les fonds proviendraient indirectement des actifs russes gelés, détenus en grande partie par Euroclear en Belgique, via un emprunt auprès de ce dépositaire. L’UE émettrait alors une reconnaissance de dette, garantie par les États membres et le budget communautaire.

Cependant, ce projet s’est heurté à une opposition ferme. La Belgique, pays hôte d’Euroclear, a refusé de porter seule les risques juridiques et financiers, exigeant un partage des responsabilités et des garanties en cas de litige avec la Russie. Le Premier ministre belge, Bart De Wever, a insisté sur une coordination avec d’autres juridictions et un refus catégorique de voir son pays assumer un fardeau disproportionné – la somme en jeu dépassant même les dépenses annuelles du royaume.

Les États-Unis, pourtant alliés au sein du G7, ont décliné toute participation, affaiblissant encore le plan.

La Slovaquie, par la voix de son Premier ministre Robert Fico, a critiqué vertement cette approche, refusant toute garantie financière pour l’Ukraine et plaidant pour un soutien limité à l’aide humanitaire. La Hongrie s’est abstenue lors des discussions, et au final, seulement 25 des 27 États membres ont soutenu l’initiative, forçant les dirigeants européens à renoncer lors de leur dernière réunion. La Commission doit désormais proposer d’autres options d’ici décembre 2025, retardant ainsi l’aide promise à Kiev.

Ce fiasco révèle les failles d’une stratégie qualifiée par certains observateurs d’arnaque financière : sans toucher directement aux actifs russes, le plan transférait les risques sur les contribuables européens, qui auraient dû rembourser en cas de non-paiement par Moscou.

Le bellicisme de l’UE : une escalade sans fin ?

Au-delà de l’échec technique, cette affaire met en lumière le bellicisme de l’UE, qui persiste à alimenter le conflit ukrainien malgré les coûts humains et économiques. Depuis mars 2025, les leaders européens ont approuvé en principe l’utilisation des profits générés par les actifs russes gelés – environ 3 milliards d’euros par an – pour financer à la fois la reconstruction et l’aide militaire à l’Ukraine. L’objectif affiché : débloquer 20 milliards d’euros d’ici 2026, dont 5 milliards déjà alloués en 2025. Mais les retards s’accumulent, dus à des préoccupations légales et à l’absence d’approbation de la Banque centrale européenne, qui craint des impacts sur la stabilité financière.

Cette posture guerrière, défendue par des figures comme la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, illustre une UE de plus en plus alignée sur une logique d’escalade. En priorisant l’armement de l’Ukraine au détriment de solutions diplomatiques, Bruxelles risque d’entraîner l’Europe dans un conflit prolongé, exposant ses membres à des représailles potentielles de la Russie. L’insistance sur un soutien militaire inconditionnel, malgré les divisions internes, traduit une vision idéologique qui privilégie la confrontation à la paix.

L’oniomanie européenne : dépenses folles et fardeau pour les citoyens

Pire encore, ce bellicisme s’accompagne d’une oniomanie flagrante – une addiction à la dépense compulsive qui creuse les déficits sans égard pour la réalité budgétaire.



                                           Soutien à l'Ukraine après plus de trois ans de guerre

Face au refus belge, la Commission propose désormais une dette commune pour « des dizaines de milliards d’euros », sur le modèle des emprunts contractés pendant la crise du Covid-19.

Cette idée, qui sera présentée aux capitales européennes dans les semaines à venir, obligerait les États membres à lever des fonds collectifs pour maintenir l’Ukraine « à flot ».

Pendant que les gouvernements nationaux, y compris en France, imposent des restrictions budgétaires aux citoyens – hausses d’impôts, coupes dans les services publics –, l’UE envisage de créer une nouvelle montagne de dette pour financer une guerre lointaine et corrompue. Cette compulsion à dépenser, sans évaluation réelle des risques, expose les Européens à un endettement incontrôlable. Si la Russie ne paie pas (ce qui nous paraît être une évidence), ce sont les contribuables qui assumeront le coût, aggravant les tensions sociales déjà vives.

 


 

Le danger d’une institution décriée par les Français

Cette dérive représente un danger croissant pour les États membres, particulièrement pour la France, où l’UE est de plus en plus décriée. Critiquée pour son manque de transparence, ses décisions imposées sans consensus réel et sa perte de souveraineté nationale, l’institution bruxelloise alimente un euroscepticisme grandissant. Les Français, confrontés à une dette publique abyssale, voient dans ces plans une menace directe : une dilution de leur autonomie budgétaire au profit d’une machine bureaucratique belliqueuse et dépensière.

De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer cette UE qui priorise les intérêts géopolitiques atlantistes au bien-être de ses peuples.

Le risque est clair : une escalade financière et militaire pourrait précipiter l’Europe dans une crise économique majeure, ou pire, dans un conflit élargi.

Face à ces périls, il est urgent de repenser le rôle de l’UE, avant que son oniomanie et son bellicisme ne deviennent irréversibles.

https://multipol360.com/lechec-du-plan-europeen-pour-financer-lukraine-une-dette-incontrolable-au-nom-de-la-guerre/ 

 

 

B - Macron envoie la Légion Étrangère aux portes de la Russie

La France, déjà affaiblie par des crises économiques et sociales persistantes, semble être entraînée dans un engrenage belliqueux par Emmanuel Macron et les instances européennes. Selon des rapports récents, des éléments de la Légion Étrangère française seraient déjà positionnés à la frontière ukrainienne, en Pologne, tandis que le président préparerait l’envoi de 2.000 soldats pour soutenir Kiev dans son conflit avec la Russie. Cette alerte, diffusée par le SVR (Service de renseignement extérieur russe) et des médias alternatifs, soulève de graves interrogations sur les intentions de Macron, qui paraît obsédé par une intervention militaire directe, au risque d’une confrontation ouverte avec Moscou.

Les allégations sur le déploiement français : une préparation secrète ?

D’après le SVR, Macron aurait ordonné la préparation d’un contingent de 2.000 soldats, dont le noyau serait formé de légionnaires étrangers, principalement originaires d’Amérique latine.

Ces troupes, déjà en entraînement intensif en Pologne près de la frontière ukrainienne, pourraient être redéployées prochainement vers le centre de l’Ukraine.

Le SVR dépeint Macron comme un leader en quête de gloire historique, comparé à Napoléon ou Charles XII, cherchant à compenser ses nombreux échecs intérieurs par une aventure militaire. Bien que ces affirmations proviennent d’une source russe, elles s’appuient sur des déclarations publiques françaises qui indiquent une préparation accrue.

 


 

En effet, le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de terre, a déclaré le 23 octobre 2025 que la France se tenait prête à déployer des forces en Ukraine dès 2026, dans le cadre d’une « force de réassurance » post-cessez-le-feu. Cette force, annoncée par Macron en mars 2025 et renforcée en septembre, impliquerait une coalition de 26 pays, dont la France et le Royaume-Uni en leaders. Cependant, des médias français comme BFMTV et Ouest-France rapportent que ces préparatifs pourraient masquer une implication plus directe, avec des entraînements pour un conflit de haute intensité.

De plus, un ordre ministériel d’août 2025 demande aux hôpitaux français de préparer des milliers de lits pour des blessés en cas de guerre généralisée en Europe, signe alarmant d’une anticipation de pertes massives.

Des préparatifs similaires au Royaume-Uni, avec des exercices massifs en Lettonie et un possible envoi de troupes dans la même « coalition des volontaires » sont également en cours. Bien que non directement liée à la France, elle illustre une dynamique atlantiste où Macron s’aligne sur des alliés comme le Royaume-Uni, amplifiant les risques d’escalade collective.

Le bellicisme de macron et de l’UE : une politique irresponsable

Emmanuel Macron incarne un bellicisme croissant, poussé par une vision atlantiste et une UE sous influence d’Ursula von der Leyen, qualifiée de « l’Allemande aux commandes de l’Europe« . Depuis le début du conflit en 2022, la France a fourni armes et entraînements à l’Ukraine, mais Macron va plus loin : en janvier 2025, il évoquait déjà l’idée de « contingents » occidentaux en Ukraine. En juillet, il renforçait une force interalliée jusqu’à 50.000 hommes avec Starmer. Cette escalade, soutenue par une « coalition des volontaires » lancée en mars 2025 sous leadership franco-britannique, ignore les avertissements russes et risque de transformer un conflit régional en guerre mondiale.

L’UE, quant à elle, amplifie ce bellicisme via des sanctions et un soutien militaire massif, malgré les divisions internes. Des sommets comme celui d’octobre 2025 avec Zelensky montrent une pression accrue pour prolonger le conflit, sans alternative diplomatique viable. Von der Leyen et Macron poussent pour une « sécurité européenne » qui passe par la confrontation, alignée sur les intérêts américains, au détriment des peuples européens.

Les risques majeurs pour les Français et les Européens

Si ces déploiements se concrétisent, les représailles russes pourraient être dévastatrices. Moscou a déjà qualifié toute présence militaire étrangère en Ukraine de « cible légitime ». Un contingent français deviendrait une provocation extrême, risquant des frappes directes et une extension du conflit à l’Europe. Le Kremlin exprime une « inquiétude » face à ces préparatifs, soulignant que la Russie verrait cela comme une déclaration de guerre. Dans un contexte où la Russie dispose d’un arsenal nucléaire de premier plan, cette escalade pourrait mener à une catastrophe humanitaire et sécuritaire pour des millions d’Européens.

Pour la France, exsangue après des années de crises – dette publique record, inflation galopante, et précarité croissante –, ce n’est pas notre guerre. Les Français font face à des problèmes financiers quotidiens : hausse des prix de l’énergie due aux sanctions anti-russes, chômage persistant, et un budget militaire qui aspire des fonds essentiels pour la santé et l’éducation. Envoyer des soldats exposerait des vies pour une cause rejetée par une majorité : des sondages montrent que 60-70 % des Français s’opposent à une intervention militaire en Ukraine, préférant la diplomatie.

Cette politique, imposée par des « rapaces mondialistes » alignés sur Washington et Bruxelles, ignore le peuple et risque de fracturer davantage une nation épuisée.

Une escalade rejetée par les Français : vers une issue pacifique ?

Les commentaires sur les réseaux sociaux et dans les médias alternatifs reflètent un rejet massif : des internautes français qualifient cela de « honte pour la Légion » ou d’envoi « à la boucherie« . Des figures comme François Hollande ont admis que les accords de Minsk étaient un leurre pour armer l’Ukraine, révélant une duplicité occidentale qui prolonge le conflit. Plutôt que l’escalade, il est temps de pousser pour des négociations réelles, respectant les intérêts de toutes les parties.

Macron et l’UE jouent avec le feu, imposant une guerre par procuration qui pourrait devenir directe. Les Français, las de payer le prix d’ambitions géopolitiques et d’égo surdimentionné, méritent mieux : la paix, pas la confrontation

https://multipol360.com/macron-envoie-la-legion-etrangere-aux-portes-de-la-russie/ 

 


 

C - l’Ukraine au bord de l’épuisement : quand la guerre devient insoutenable pour le peuple

En Ukraine, la guerre contre la Russie, entamée en février 2022, entre dans sa quatrième année avec un bilan humain et moral dévastateur. Alors que les autorités à Kiev insistent sur la nécessité d’une victoire totale, un sentiment de ras-le-bol généralisé s’installe au sein de la population.

Les désertions massives dans l’armée, estimées à plus de 290.000 cas depuis le début du conflit, ne sont que la pointe de l’iceberg d’un malaise profond.

Ce phénomène, exacerbé par une mobilisation forcée de plus en plus violente et une corruption endémique, pousse de nombreux Ukrainiens à questionner le prix de cette guerre. Pire encore, une part croissante de la société semble prête à abandonner le Donbass, cette région contestée peuplée majoritairement de russophones souvent perçus comme hostiles à Kiev, pour mettre fin à l’hémorragie.

 


Le ras-le-bol : une population épuisée et désillusionnée

Les sondages récents peignent un tableau sombre de l’état d’esprit des Ukrainiens. Selon une enquête Gallup menée en 2025, le soutien à une poursuite de la guerre jusqu’à la victoire complète s’est effondré : de 73 % en 2022, il est tombé à seulement 24 % cette année. À l’inverse, 69 % des répondants préfèrent des négociations rapides pour mettre fin au conflit, même si cela implique des concessions. Ce virage reflète une fatigue profonde, tant physique que morale. Une étude du Kyiv International Institute of Sociology (KIIS) révèle que 87 % des Ukrainiens ont vécu au moins une situation stressante liée à la guerre en 2024, avec un sentiment d’épuisement et de frustration qui s’étend des fronts aux villes de l’arrière.


69 se déclarent favorables à une fin négociée de la guerre dans les meilleurs délais contre 24 
favorables à la poursuite des combats jusquà la victoire

Les témoignages sur les réseaux sociaux amplifient cette réalité. Des soldats et civils expriment leur désarroi face à une guerre qui semble sans fin, avec des restrictions imposées par les alliés occidentaux et un manque chronique de ressources. « Nous sommes épuisés« , confie un commandant ukrainien cité par le Financial Times, soulignant l’absence de perspectives claires pour une fin des hostilités. Cette lassitude n’est pas seulement militaire : elle touche l’ensemble de la société, avec plus de 7,5 millions d’Ukrainiens ayant fui le pays depuis 2022, dont 440.000 rien qu’en 2024. La corruption au sein de la hiérarchie militaire et gouvernementale accentue ce sentiment de trahison, les citoyens ordinaires se sentant sacrifiés pour un système qui les ignore.

Les « Busifications » : une mobilisation forcée qui tourne à la violence

Au cœur de ce malaise se trouve la mobilisation forcée, souvent qualifiée de « busification » – un terme populaire pour décrire les raids des centres de recrutement territoriaux (TCC), où des hommes sont littéralement attrapés dans la rue, embarqués dans des bus et envoyés au front sans formation adéquate. Ces pratiques, qui se multiplient depuis mi-2024, deviennent de plus en plus violentes et suscitent des réactions explosives de la part de la population.

Des incidents récents, comme les troubles de masse à Vinnytsia en août 2025, illustrent cette escalade : des centaines d’hommes ont été ciblés lors de raids « violents », provoquant des émeutes et des protestations généralisées. Al Jazeera rapporte des cas d’abus, avec des recruteurs accusés de brutalité, menant à des émigrations massives et des désertions. En mai 2025, un homme de 32 ans a été battu lors d’un tel raid, un exemple parmi d’autres de cette « chasse à l’homme » qui transforme les villes en zones de tension.

 


 

Sur X, les témoignages pullulent : un militaire ukrainien, Anton Black, estime que 70 % des mobilisés forcés désertent rapidement, citant des traitements cruels et un enfermement préalable à l’enrôlement. Ces méthodes, loin de renforcer l’armée, la minent : les désertions ont explosé, avec plus de 22.000 cas enregistrés en quelques mois récents, portant le total à plus de 500.000 depuis le début de la guerre. Les réactions sont vives – des affrontements avec les recruteurs, des fuites vers l’étranger, et un rejet croissant du gouvernement Zelensky, perçu comme répressif.

Un nouveau durcissement des peines pour désertion, prévu pour entrer en vigueur bientôt, risque d’aggraver cette spirale, transformant la désertion en forme de protestation collective.

Prêts à lâcher le Donbass ? un pragmatisme amer face à l’hostilité régionale

Face à cette usure, une idée autrefois taboue gagne du terrain : abandonner le Donbass pour la paix. Des sondages comme celui de KIIS en octobre 2025 montrent que 54 % des Ukrainiens refusent encore toute cession territoriale, mais ce chiffre est en baisse, avec 38 % prêts à des concessions pour arrêter la guerre : une majorité croissante voit dans des négociations, même douloureuses, une issue préférable à une prolongation indéfinie.

Le Donbass, région industrielle clé représentant 15,7 % du PIB ukrainien avant 2022, est peuplé majoritairement de russophones, dont beaucoup sont perçus comme hostiles à Kiev depuis les événements de 2014. « Pourquoi mourir pour une terre qui ne veut pas de nous ? », s’interrogent de plus en plus de voix. Sur X, des analystes comme BIforPeace notent que les Ukrainiens sont réticents à sacrifier des vies pour des régions comme Donetsk et Sébastopol, soulignant que les drones seuls ne tiendront pas les lignes.

Cette évolution pragmatique reflète un rejet de la rhétorique guerrière du gouvernement. 

Vers une réforme ou une implosion ?

L’Ukraine fait face à un tournant critique. Le ras-le-bol populaire, alimenté par des mobilisations violentes et une guerre perçue comme sacrificielle, menace la cohésion nationale. Abandonner le Donbass pourrait être un pas vers la paix, mais sans réformes profondes – lutte contre la corruption, amélioration des conditions militaires et dialogue inclusif – le pays risque l’implosion. Zelensky et ses alliés occidentaux doivent écouter le peuple : la victoire ne se gagne pas seulement sur le front, mais dans les cœurs. Sinon, la guerre jusqu’au dernier Ukrainien deviendra une réalité tragique.

https://multipol360.com/lukraine-au-bord-de-lepuisement-quand-la-guerre-devient-insoutenable-pour-le-peuple/

 

 

 

 

 

mars 14, 2022

Natan Sharansky - Russie/Ukraine/Occident...

Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif), 

 

Dix questions à Natan Sharansky par The Tablet News Desk

Tablet News Desk s’entretient avec le légendaire prisonnier politique soviétique et ministre du gouvernement israélien sur la guerre en Ukraine, les deux Vladimir et les implications pour le Moyen-Orient.

Né à Donetsk, alors appelé Staline, dans la République socialiste soviétique d’Ukraine en 1948, Natan Sharansky reste la principale voix mondiale antisoviétique, sioniste dissidente et pro-démocratie. Prodige des échecs, mathématicien, refusnik, prisonnier politique, militant des droits de l’homme et homme d’État israélien, Sharansky est un monument vivant de l’héroïsme juif du XXe siècle et est particulièrement bien placé pour analyser l’importance des ruptures de liberté, de démocratie et d’ordre mondial dans le 21. Dimanche, il s’est entretenu avec Tablet pour discuter de l’invasion russe de l’Ukraine, des deux Vladimir, des dilemmes de la diplomatie israélienne et de la sagesse du BDS pour la Russie.

 


 


Que pensez-vous de l’invasion russe de l’Ukraine, un État où vous avez grandi dans une famille juive sous l’ex-URSS, et qui est aujourd’hui dirigé par un président fièrement juif ?

Je dois dire que c’est très difficile à croire pour les Juifs, mais la question juive n’a rien à voir avec ce conflit. Le fait que Zelensky soit un juif dévoué est un fait absolument remarquable de l’histoire ukrainienne, ainsi que le fait que même Poutine, avec toutes les choses horribles qu’il fait, est unique dans l’histoire russe pour son attitude positive envers les juifs et Israël. Il n’y a pas de pogroms anti-juifs à ce stade, ni en Ukraine ni en Russie, et ce n’est pas vrai que les Juifs sont au centre de tout cela.

Quand je grandissais à Donetsk, “Juif” était la pire chose que vous pouviez avoir dans vos papiers. C’était comme être né avec une maladie, et de nombreux parents rêvaient de soudoyer des agents pour qu’ils écrivent quoi que ce soit d’autre pour leurs enfants. Aujourd’hui, lorsque les réfugiés se déplacent vers la frontière, la meilleure chose qu’ils puissent avoir sur leur carte d’identité est le mot “Juif”, car le seul pays qui envoie des représentants officiels là-bas pour amener les gens et leur donner la citoyenneté est Israël. Donc, on peut en dire beaucoup à ce sujet, mais encore une fois, si vous voulez comprendre les racines de cette horrible et barbare agression russe, ce n’est pas le point de départ.

OK, commençons ici : Quand je suis né à Donetsk, ça s’appelait alors Stalino. Quand Staline est mort, j’avais 5 ans, et je me souviens que mon père m’avait expliqué que c’était un grand jour pour nous, pour les Juifs, mais de ne le dire à personne. Et puis je me souviens de l’autre grand événement de mon enfance, en 1954, après la mort de Staline, c’était la célébration des 300 ans de l’unification volontaire de la Russie et de l’Ukraine. En 1654, lorsque Bohdan Khmelnytky gagna une guerre, cela rendit l’Ukraine indépendante de la Pologne. Nous avons donc eu une grande célébration de la fraternité des Ukrainiens et des Russes.

Plus tard, quand je suis devenu dissident, j’ai rencontré des nationalistes ukrainiens et j’ai découvert qu’il s’agissait en fait plutôt d’un asservissement russe de l’Ukraine. Mais à ce moment-là, cela n’avait plus la même importance, car en fait, Donetsk était une ville très internationale, elle comptait de nombreuses nations. C’était un centre industriel, donc depuis 100 ans, des gens venaient chercher du travail dans différentes parties de l’empire russe. Il y avait des Ukrainiens et des Russes à Donetsk, bien sûr, mais aussi des Kazakhs et des Arméniens, des Géorgiens et des Tatars. Donc rien de tout cela n’avait vraiment d’importance. Ce qui comptait vraiment, c’était : êtes-vous juif ou non ?

Tout le monde pourrait être d’accord là-dessus.

Les juifs étaient les seuls à être vraiment discriminés. Il y avait des blagues sur chaque nation, mais les vrais préjugés et la discrimination officielle étaient contre les Juifs. Maintenant, j’ai étudié dans une école russe où la deuxième langue était l’ukrainien, et il y avait beaucoup d’écoles ukrainiennes où la deuxième langue était le russe. En tant que Juif, j’ai essayé d’être le meilleur en tout, alors j’ai essayé d’être aussi le meilleur dans la littérature ukrainienne. Et ça, c’est une vraie littérature. L’Ukraine a ses propres chansons, son art, son histoire. C’est la preuve d’un peuple ukrainien que Poutine nie. Il est vrai que pendant de très courtes périodes seulement, les Ukrainiens ont joué un rôle indépendant. Mais la culture était réelle, sans aucun doute.

Quand je suis devenu militant, j’ai déménagé à Moscou à l’âge de 18 ans. Et puis j’ai commencé l’université et je suis devenu militant dans le mouvement sioniste, puis aussi dans le mouvement des droits de l’homme. Et j’ai rencontré des nationalistes ukrainiens dans le Groupe Helsinky de Moscou, en fait le deuxième groupe Helsinki a été créé à Kiev. Et plus tard, en prison, j’ai rencontré de nombreux nationalistes ukrainiens. Et il était clair pour nous alors que nous avions beaucoup d’intérêts mutuels, dans la liberté, l’indépendance et la démocratie.

En 1997, je suis revenu en tant que ministre du commerce d’Israël. Je suis venu à Kiev et j’ai signé le premier accord économique entre l’Ukraine et Israël. Beaucoup d’hommes d’affaires sont venus à mes réunions là-bas, il y avait beaucoup d’espoirs de développement économique. Cela ne s’est pas vraiment bien développé parce que l’économie n’était pas transparente, il y avait beaucoup de corruption, comme vous le savez. Mais c’était et c’est une démocratie.

Maintenant, depuis cinq ans, je suis président du conseil consultatif de Babyn Yar, ce qui ferme un cercle très important dans ma vie. Babyn Yar est pour moi le symbole de l’Holocauste. Ce n’est pas seulement le plus grand charnier de Juifs ; c’est aussi le symbole des efforts de l’Union soviétique pour effacer la mémoire de l’Holocauste, détruire notre identité et lutter contre la nation juive. J’ai donc décidé que c’était un projet extrêmement important que nous devions faire, transformer ce symbole de la destruction de la mémoire de l’Holocauste en le plus grand musée et centre d’étude de l’Holocauste en Europe.

Et pour cette raison, j’ai eu de nombreuses occasions de rencontrer le président Zelensky et son équipe. Et il a toujours été très positif et très intéressé. Et maintenant, il dirige le peuple ukrainien, à la grande surprise de Poutine, en montrant un tel attachement passionné à l’identité nationale ukrainienne et à sa liberté. Le fait qu’ils soient maintenant un exemple pour les gens du monde entier, et que celui qui les dirige et les inspire et l’homme qui est le président le plus important de leur histoire soit ouvertement juif et fier de ses racines juives et de sa connexion à Israël, c’est vraiment quelque chose. Je ne sais pas si je dois l’appeler ironique ou symbolique ou significative. Mais c’est vraiment quelque chose.

Comprenez-vous l’invasion de l’Ukraine comme un différend frontalier, ou comme un chapitre d’une attaque russe ou russo-chinoise plus vaste et plus globale contre l’ordre démocratique ? Quelle fin de partie pensez-vous que Poutine a en tête pour ce conflit ?

Poutine, que j’ai rencontré il y a 15 ou 20 ans, dans les premières années de sa présidence, est une personne très différente de ce qu’il était alors. Il a toujours été bien sûr le même officier du KGB avec la même approche et la même vision du monde, mais à l’époque, il cherchait de toute urgence à être reconnu par les dirigeants du monde – par George W. Bush, par Angela Merkel – et il a essayé très difficile de trouver des moyens de les convaincre qu’il était un nouveau type de dirigeant russe. Je pense que ce qui s’est passé avec lui, c’est qu’après 20 ans ou plus au pouvoir, il a vu tous ces dirigeants – Bushes et Merkels et Obamas et Bidens et Macrons et tous les autres – comme des pions, ils viennent et ils partent, et ils sont échangés, ils sont remplacés. Il est le seul à ne jamais être remplacé.

Il est le seul, vrai, fort leader, et il est la seule vraie figure historique – comme il se voit lui-même – et il a une mission historique. Il a dit pendant de nombreuses années que la plus grande tragédie du XXe siècle a été la destruction de l’Union soviétique. Sa mission est donc de ramener cette superpuissance russe unique. Il ne veut pas ramener l’idéologie communiste, qui ne l’intéresse pas. Poutine se considère comme remplaçant Pierre le Grand, Ekaterina [Catherine la Grande] et Staline. Ce sont trois de ses grands héros, qui ont amené les terres historiques « russes » sous une seule règle.

 


 

Donc, que ce soit la Pologne ou le Kamtchatka, il les voit tous comme un tsar – toutes les terres russes – et il voit leur retour comme sa charge historique. Pour cela, il travaille déjà depuis de nombreuses années. La Biélorussie fait pratiquement partie de la Russie maintenant. Il a essayé la Géorgie en 2008, et il a obtenu l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, qui sont maintenant en fait la Russie. La Tchétchénie aussi, bien sûr, mais avec beaucoup de sang, mais maintenant c’est le sien. Et il est actif tout le temps au Kazakhstan et dans les autres Stans.

Mais bien sûr, la clé ici a toujours été l’Ukraine. Même dans les prisons de nos dissidents, quand nous avons tous vu que l’Union soviétique allait s’effondrer, parce qu’elle était trop faible de l’intérieur, la pièce maîtresse que nous avons vue à l’époque était l’Ukraine. Dans nos rêves, l’Ukraine devenait un pays indépendant, comme la France ou quelque chose comme ça, non seulement à cause de sa grande population, mais parce qu’elle avait le blé, le charbon, la métallurgie, les missiles et tout.

Cela ne s’est pas passé exactement ainsi. À cause de la corruption et d’autres facteurs, l’Ukraine a traversé une période difficile. Mais néanmoins, une Ukraine démocratique est née. Cela a donc été un grand choc pour Poutine, et c’est pourquoi il doit déclarer ouvertement que l’Ukraine n’est pas un État et que l’Ukraine n’est pas une nation, et les traite de néo-nazis, et parle de ramener son « statut historique ».

Comment la Russie imagine-t-elle qu’elle réintégrera l’Ukraine dans un État impérial russe renaissant ?

La Russie n’est pas le pays le plus fort et Poutine n’est pas le leader le plus fort du monde. En fait, la Russie représente aujourd’hui quelque chose comme 3 % de l’économie mondiale et l’OTAN représente quelque chose de plus proche de 50 %. Et ici, il est très important de comprendre la psychologie de Poutine. De mon passage parmi les criminels en prison, je sais très bien que celui qui est le meneur dans la cellule n’est pas celui qui est physiquement le plus fort, mais celui qui est prêt à utiliser son couteau. Tout le monde a un couteau, mais tout le monde n’est pas prêt à l’utiliser. Poutine pense qu’il est prêt à utiliser son couteau et que l’Occident ne l’est pas, que l’Occident ne peut que parler, même s’il est physiquement plus fort.

Je dois vous rappeler que la première étape de ce processus ukrainien a été la Crimée. Cela a commencé après que le président Obama a tracé une ligne rouge en Syrie au sujet des armes chimiques, puis lorsqu’elle a été franchie, il n’a rien fait. C’était un signe terrible. Les résultats immédiats ont été que Poutine a amené ses armées en Syrie et y a établi une base – en fait, il a obtenu les clés de l’espace aérien syrien – puis il est allé en Crimée. Il a vérifié si l’Occident réagirait, et quand ce n’était pas le cas, il a non seulement pris la Crimée, mais il a également lancé ce mouvement séparatiste dans le Donbass, affirmant que tout cela était la Russie historique. C’était donc le début.

Maintenant, il est dans la deuxième étape, et il ressent surtout la faiblesse de l’Amérique. Je pense — je n’en suis pas sûr, mais je pense — que le retrait d’Afghanistan lui a montré qu’il serait très difficile pour ce gouvernement américain de se mobiliser pour une action militaire. Et donc il peut menacer les armes nucléaires. Il dit : « L’Ukraine n’est pas un pays, nous allons la ramener à la Russie, et ceux qui se dresseront sur notre chemin subiront des dégâts qu’ils n’ont jamais connus dans leur histoire. Alors tous ses moyens de dissuasion sont préparés.

Et la réponse américaine est d’annuler l’entraînement de leurs forces nucléaires qui était prévu depuis un an. Le Pentagone l’annule et dit : « C’est parce que nous ne voulons pas être responsables d’avoir mis en danger les États-Unis. Poutine ne pouvait donc pas obtenir un meilleur signe que sa dissuasion fonctionnait. Alors maintenant, il croit vraiment qu’il est le leader le plus fort du monde, non seulement parce qu’il est important, et non seulement parce qu’il n’a pas à s’inquiéter de choses comme ces élections occidentales stupides, mais aussi parce qu’il est prêt à menacer d’une guerre nucléaire et ses ennemis ne le sont pas. Il est prêt à utiliser son couteau.

Avait-il raison ?

Bien sûr, il y a eu quelques surprises pour lui.

Premièrement, il est plutôt isolé du monde réel, alors il s’est convaincu que les Ukrainiens conviennent qu’ils ne sont pas un peuple et qu’ils n’opposeraient donc aucune résistance sérieuse.

Deuxièmement, il avait raison de dire que l’Occident ne serait pas prêt à faire face à sa menace militaire, mais l’Occident est mobilisé par les sanctions. Alors maintenant, les sanctions sont une arme très dangereuse contre lui, et elles auront un effet pendant longtemps. Il comprend donc maintenant qu’il n’a pas beaucoup de temps – mais le temps qu’il a, il doit l’utiliser efficacement, en utilisant la menace de la guerre nucléaire pour envahir, détruire, occuper, et puis si le monde a peur , pour continuer à tester les limites.

Le calme relatif d’Israël face à l’assaut de Poutine est-il une reconnaissance sensée de la réalité de la force militaire russe en Syrie, ou renforce-t-il imprudemment les forces de la dictature et de l’illibéralisme ? Et quel rôle l’accord nucléaire relancé entre l’Amérique et l’Iran, qui est la façon dont la Russie est entrée en Syrie en premier lieu, joue-t-il là-dedans ?

Je peux vous dire ma position, mais malheureusement je suis minoritaire. Dès le premier jour de l’invasion, j’ai dit qu’il ne s’agissait pas simplement d’une lutte historique entre la Russie et l’Ukraine. Ce n’est pas simplement entre un dictateur vicieux et un leader sympathique et démocrate. C’est un effort pour changer tous les principes de base sur lesquels repose le monde libre depuis la Seconde Guerre mondiale. Le monde libre tout entier est en danger, et Israël en fait partie.

Israël ne peut pas survivre simplement en se jouant entre dictateurs. Nous devrions être les premiers à le comprendre. Donc pour nous moralement, et pour le monde publiquement, et pour la survie du monde libre, nous devons être clairement d’un côté. Stratégiquement, il ne faut pas hésiter à en parler très clairement et publiquement.

Les gens ici me disent que je ne comprends pas que l’obligation morale la plus importante d’Israël est la sécurité des citoyens israéliens, et que pour protéger cette sécurité, nous devons avoir la liberté d’opérer en Syrie. Or, sur le plan tactique, il ne fait aucun doute que nous dépendons d’un accord avec Poutine lorsque nous attaquons des bases iraniennes en Syrie. À partir de 2013, il y a eu une telle faiblesse avec l’administration Obama en Syrie, où ils n’allaient pas contester cette nouvelle présence militaire russe, puis en 2015, il y a eu un accord supplémentaire avec l’Iran, en vertu duquel l’Amérique a envoyé des milliards et des milliards de dollars à Téhéran, dont une partie en espèces. Et avec la transformation du Hezbollah en une véritable armée et la construction de nouvelles bases avec l’Iran, la Syrie et le Liban, nous n’avions d’autre choix que d’avoir une entente stratégique avec Poutine.

Nous sommes maintenant confrontés au nouvel accord avec l’Iran dans quelques jours peut-être. Ainsi, le monde libre prend de nombreuses mesures pour retirer des milliards de dollars à Poutine, et en même temps, il s’assure que l’Iran recevra des milliards de dollars – et comme dans le cas d’Obama, il ne sera lié à aucun Iranien l’obligation d’arrêter les activités terroristes dans la région ou d’abandonner leur engagement à détruire l’État d’Israël. Donc, sans aucun doute, une grande partie de cet argent neuf ira à leurs opérations en Syrie. Et Israël devra les détruire. Nous serons donc encore plus dépendants de Poutine.

Je pense que dans le cadre de la lutte du monde libre contre Poutine, il doit aussi aider Israël à lutter contre sa dépendance à son égard en Syrie. Parce qu’en général, les intérêts du peuple juif et les intérêts d’Israël, bien sûr, sont que l’agression de Poutine soit stoppée.

Aujourd’hui, nous voyons que même avec tout l’amour, la compassion et la sympathie que le monde a adressés à Zelensky et aux Ukrainiens, en fait le monde libre a déjà décidé qu’ils seraient les victimes. Il faut donc toujours être capable de se défendre.

Les boycotts et les sanctions contre la Russie, et en particulier contre des Russes individuels, sont-ils un bon moyen d’influer sur la politique russe ? Si oui, pourquoi ne sont-ils pas aussi un bon moyen d’exprimer sa désapprobation des politiques israéliennes que certaines personnes n’aiment pas ?

Cela n’a absolument rien à voir avec le BDS [Boycott, Désinvestissement, Sanctions] d’Israël, et je vais vous expliquer pourquoi. Tout d’abord, le BDS d’Israël a été inventé non pas pour influencer la politique israélienne mais pour contribuer à la destruction d’Israël. Israël ne devrait pas exister, mais nous ne pouvons pas le détruire militairement, nous devons donc le détruire en encourageant le monde entier à le boycotter économiquement. Et deuxièmement, il est basé sur un double standard évident. Ce qui signifie, OK, vous décidez que ceux qui violent les droits de l’homme doivent être boycottés, vous définissez ce qu’est une violation des droits de l’homme, puis vous choisissez de ne pas respecter la définition ou d’appliquer le boycott partout dans le monde – au Xinjiang, etc. – sauf en Israël.

Maintenant, avec la Russie, si le monde était prêt à défier Poutine militairement, comme à envoyer ses avions et ses troupes, il n’y aurait pas besoin de sanctions. Mais parce que le monde libre n’est pas prêt à le faire et que nous cherchons des moyens de faire quelque chose sans avoir à nous battre en Ukraine, l’idée est de faire en sorte que les gens à l’intérieur de la Russie se sentent mal à propos de ce que fait Poutine et de lui faire changer de politique. . C’est donc très différent d’essayer d’isoler Israël pour le détruire ; il essaie simplement de mettre un terme à cette terrible agression. Je préférerais qu’on arrête l’agression en envoyant les avions. Mais je comprends que c’est difficile. Et Poutine ne s’attendait pas à des sanctions aussi sévères. Je pense donc qu’ils sont justifiés.

Quel effet le placement de sanctions personnelles sur la soi-disant liste Navalny des oligarques liés à Poutine, dont Mikhail Fridman et d’autres, aura-t-il sur la vie juive, à la fois en Israël et dans la diaspora ? Ces sanctions contre les individus sont-elles une bonne idée en tant que politique publique ? Sont-ils bons pour les Juifs ?

Certaines de ces personnes font de très bonnes choses pour Israël et le peuple juif, comme Mikhail Fridman, qui donne à la défense des communautés juives partout dans le monde, et apporte non seulement leur fierté d’être juif et leur générosité financière mais aussi de nouvelles idées, comme le prix Genesis et bien sûr le mémorial de Babyn Yar. Mais je dois dire que lorsque les Américains et les Européens décident de sanctions, ces choses ne doivent pas être prises en considération. Les critères devraient être de savoir si leur argent est utilisé pour aider Poutine à lutter contre la démocratie et la liberté et l’opposition, etc., ou si l’argent et les outils de ces personnes peuvent être utilisés pour saper les sanctions.

J’espère très sincèrement que ceux qui sont utiles au peuple juif ne sont pas impliqués là-dedans. Mais c’est bien sûr aux organes compétents en Amérique et en Europe d’en décider. Et je propose de ne pas mélanger ces deux choses.

Nous devrions toujours être très reconnaissants envers ceux qui font de bonnes choses pour Israël. Mais il faut aussi comprendre l’importance de ces sanctions, et j’espère qu’elles seront employées avec de vrais critères et avec de vraies actions, et pas simplement pour contribuer à cette atmosphère de haine de tous ces riches Russes.


 

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Le Tablet News Desk couvre les actualités, Israël et le Moyen-Orient, la science et les sports.

Natan Sharansky, né Anatoli Borissovitch Chtcharanski, est l’un des plus célèbres opposants soviétiques. Anti-communiste et sioniste, Il est ancien ministre du gouvernement israélien et ancien chef de l’Agence juive. Son dernier ouvrage co-écrit avec Gil Troy: Never Alone: Prion, Politics, and My People a été publié en septembre 2020.

 

 

 

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