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octobre 20, 2018

Au-delà de l’être et du devoir être ! (Murray Rothbard sur Hans-Hermann Hoppe)

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Le Professeur Hans-Hermann Hoppe,  immigrant assez récent d’Allemagne de l'Ouest,  vient de faire un immense cadeau au mouvement libéral américain.  
Dans ce qui constitue une percée fulgurante pour la philosophie politique en général  et pour le libéralisme en particulier, il a réussi à transcender la célèbre dichotomie de l’être et du devoir être, de l’opposition entre les faits et les normes  qui infecte la philosophie depuis la scolastique, et qui avait conduit le libéralisme contemporain dans les impasses épuisantes.
Et pas seulement cela :  
ce que Hans-Hermann Hoppe réussi à faire, c’est mener à bien la démonstration des Droits naturels anarcho-capitalistes à la Locke d'une manière à la fois sans précédent et inattaquable, et qui fait paraître ma propre défense du Droit naturel presque mollassonne en comparaison.
Dans le mouvement libéral moderne,  seuls les tenants du Droit naturel sont parvenus de façon satisfaisante à des conclusions libérales absolues.  
Les divers avatars du « conséquentialisme » - qu’elles soient émotivistes,  utilitaristes, stirnériennes, ou quoi que ce soit d’autre - ont la manie de se déformer au niveau des coutures.  A la fin des fins s’il faut, pour arrêter une décision définitive, attendre que ses conséquences se soient produites,  c’est à peine si l’on peut opter pour une position cohérente, inflexible pour la liberté et la propriété privée dans tous les cas imaginables.



Hans-Hermann Hoppe a été formé dans la tradition philosophique moderne  (dans son cas, kantienne) plutôt que celle de la loi naturelle, obtenant un doctorat en philosophie de l'Université de Francfort.  Puis, pour son « habilitation », il s’est attaqué à une deuxième thèse, en philosophie de la science économique.
C’est à cette occasion  qu’il est devenu un fervent et dévoué adepte de Ludwig von Mises et de son approche « praxéologique »,  ainsi que du système de théorie économique que Mises avait construit dessus, et qui parvient à des conclusions absolues logiquement déduites d’axiomes évidents en soi.
Hans s'est avéré être un praxéologiste remarquablement original et productif, en partie parce qu'il est le seul praxéologiste (pour autant que je sache) qui soit arrivé à la doctrine en partant de la philosophie et non de l'économie.  Il a donc, en l’espèce, quelques titres philosophiques à faire valoir.
La percée la plus importante de Hoppe a été, en partant des axiomes praxéologiques standard  (par exemple, que tout être humain agit, c'est-à-dire utilise des moyens pour parvenir à des fins) pour,  tenez-vous bien, en tirer une normative politique anarcho-Lockéenne sans concession aucune.
Or, cela fait  plus de 30 ans que je prêche à la profession des économistes  que c’est ce qui ne peut pas se faire : que les économistes ne peuvent pas arriver à des conclusions politiques normatives  -- par exemple, que les hommes de l’état devraient faire ceci ou ne pas faire cela -- à partir d’une théorie économique purement descriptive.
Fait remarquable, extraordinaire,
Hans-Hermann Hoppe a réussi à prouver que j’avais tort
Pour parvenir à une telle conclusion politique,  ai-je longtemps soutenu, les économistes doivent s’équiper d’une forme ou d’une autre de système normatif.  
Notez que c’est ce que tentent de faire toutes les branches de la  prétendue « économie du bien-être » contemporaine : demeurer « scientifiques » c’est-à-dire purement descriptives,  et n’en pas moins faire toutes sortes de recommandations politiques à la mode (étant donné que la plupart des économistes souhaitent à un moment ou à un autre s’extraire de leurs modèles mathématiques pour formuler des conclusions politiques applicables).  
Même morts,  la plupart des économistes ne laisseraient  pas surprendre en possession d’un système ou d’un principe normatif, s’étant mis dans la tête que cela porterait atteinte à leur statut de « savants ».
Et pourtant,  fait remarquable et extraordinaire,  Hans-Hermann Hoppe a réussi à prouver que j’avais tort :  ce que j’affirmais impossible, il l'a fait ; il a déduit une éthique anarcho-lockéenne des Droits  à partir d’axiomes qu’on ne peut pas réfuter sans contradiction.
Et pas seulement cela : il a démontré que,  tout comme l'axiome de l'action lui-même, il est impossible de nier ou de contredire l'éthique des Droits anarcho-Lockéenne sans tomber immédiatement dans une contradiction pratique  et se réfuter soi-même.

si on ne peut pas tenter de nier une proposition sans s’en servir soi-même, on n’est pas seulement coincé dans une inextricable contradiction,  en même temps on élève cette proposition au statut d'un axiome.

En d'autres termes,  Hans Hoppe apporte à la réflexion politique normative ce avec quoi les misésiens sont familiers en praxéologie et les aristotéliciens-Randiens en métaphysique :  
ce que nous pourrions appeler un « noyau dur  d’axiomes » .
Nier l'axiome misésien de l'action  (à savoir que tout le monde agit) est contradictoire et donc se réfute soi-même pour quiconque, étant donné que la tentative même pour le nier constitue en elle-même une action.
Nier l'axiome randien de la conscience  est contradictoire et donc se réfute soi-même puisqu’il faut bien que ce soit une espèce de conscience qui entreprend cette tentative pour le nier.  
En effet,  si on ne peut pas tenter de nier une proposition sans s’en servir soi-même,  on n’est pas seulement coincé dans une inextricable contradiction, en même temps on élève cette proposition au statut d'un axiome.
Hoppe avait été l’étudiant du  célèbre philosophe néo-marxiste allemand Jürgen Habermas,  et son approche de la normative politique se fonde sur le concept d’« éthique de l'argumentation. » que l’on doit au tandem Habermas-Apel.
Selon cette théorie,  le fait même d’énoncer un argument,  d'essayer de convaincre un lecteur ou un auditeur,  implique de reconnaître et de mettre en oeuvre certains principes normatifs : par exemple, de  reconnaître dans une argumentation les éléments valides qui s’y trouveraient. Et c’est de cette manière que l’on peut surmonter la dichotomie des faits et des normes : la recherche des faits implique logiquement qu'on y adopte certaines valeurs ou principes normatifs.
De nombreux théoriciens du libéralisme se sont récemment intéressé à ce genre de réflexion en philosophie morale : par exemple,  Frank van Dun, anarchiste belge théoricien du droit et le poppérien britannique Jeremy Shearmur.
Cependant, leur éthique de l’argumentation à eux en est une variante « molle »,  étant donné qu’on peut toujours poser la question de savoir pourquoi il faudrait continuer à argumenter, ou à dialoguer.

Cette problématique-là, Hoppe la dépasse totalement, en apportant un noyau dur axiomatique,  praxéologique à la discussion. Ce à quoi Hoppe s’intéresse, ce n’est pas la raison d’être de l'argumentation,  mais le fait que tout argumentation quelle qu’elle soit  (y compris bien sûr celles qui s’en prennent à l’anarchisme lockéen)  implique nécessairement l'appropriation de leur propre corps à la fois par celui qui parle  et par ceux qui l’écoutent, ainsi qu’un Droit de première appropriation qui permette à ceux qui argumentant ainsi qu’à ceux qui les écoutent de rester en vie pour poursuivre cette argumentation et pour l’écouter.
Dans un sens,  la théorie de Hoppe  ressemble au raisonnement fascinant  de Gewirth et Pilon, où Gewirth et Pilon (le premier un socialiste,  le second un libéral minarchiste) avaient tenté de dire la chose suivante :

le fait que Tartempion agit suffit à prouver qu’il affirme avoir le Droit d’agir de la sorte

-- jusqu'ici tout va bien --

de sorte que Tartempion reconnaît  en même temps aux autres ce même Droit.  

Cette conclusion-là,  bien qu’elle mette du baume à l’âme du libéral,  et ressemble à la praxéologie par l'accent qu’elle a mis sur l'action,  n'avait malheureusement pas suffi
-- car,  comme Henry Veatch, théoricien des Droits naturels l’avait souligné dans sa critique de Gewirth,  au nom de quoi Tartempion devrait-il reconnaître en même temps les droits de quelqu'un d'autre ?  
Pour sa part Hoppe,  c’est en insistant sur la contradiction pratique inhérente  à l’argumentation des non-anarcho-Lockéens qu’il a résolu le problème séculaire de la généralisation d'une norme pour l'humanité.
Cependant,  en paraissant avec une théorie véritablement nouvelle  (ce qui est en soi étonnant, étant donnée la longue histoire de la philosophie politique)  Hoppe risque bien de porter ombrage à tous les intérêts intellectuels installés du camp libéral.
 
Les utilitaristes,  qui devraient se réjouir de ce que la valeur de la liberté s’en trouve renforcée, seront scandalisés de devoir constater que les Droits à la Hoppe sont encore plus absolus et « dogmatiquement démontrés » que le Droit naturel.

Quant aux partisans du Droit naturel,  tout en se réjouissant de ce « dogmatisme »,  ils ne seront pas forcément disposés à accepter une réflexion normative  qui ne se fonde pas sur la nature générale des choses.

Les randiens seront particulièrement outrés parce que le système hoppien se fonde (comme c’était le cas de celui de Mises) sur le satanique Immanuel Kant et son « a priori synthétique. »
Les randiens seront peut-être rassérénés,  cependant, d'apprendre que Hoppe est influencé par un groupe de kantiens allemands (dirigé par le mathématicien Paul Lorenzen) qui interprètent Kant comme un aristotélicien profondément réaliste,  contrairement à l'interprétation idéaliste courante aux États-Unis.

En tant que partisan du Droit naturel,  je n’y vois pour ma part aucune véritable contradiction, ni pourquoi on ne pourrait pas en tenir en même temps pour les droits naturels et la norme hoppienne du Droit.  Ce qui fonde l’une et l’autre philosophie du Droit, après tout, comme la version réaliste du kantisme, c’est la nature de la réalité.
Le droit naturel offre aussi une éthique personnelle et sociale au-delà de la philosophie politique libérale,  et c’est là un domaine dont Hoppe ne s'est pas préoccupé.
Un programme de recherche à venir pour Hoppe  et autres philosophes libéraux serait
(a) de voir jusqu’où on peut étendre l’axiomatique à d'autres domaines de la philosophie morale,  et

(b) de voir si,  et comment, cette axiomatique pourrait s’intégrer à l’approche standard du droit naturel.
Ces questions offrent un fascinant potentiel  pour le philosophe.
Hoppe  vient de libérer le mouvement aux Etats-Unis  de décennies de débat stérile et de blocage, et de nous fournir une voie pour le développement ultérieur de la discipline libérale.

Murray Rothbard , Liberty, Novembre 1988 ; Mises Daily,  24 août 2010

Murray N. Rothbard (1926-1995) était le chef de file de l'École autrichienne d’économie. Il était économiste,  historien de l'économie,  et philosophe politique libertarien.
Voir  l’archive des articles de Murray Rothbard.






janvier 20, 2018

Stéphane Geyres: Y a-t-il des obligations chez les libertariens ?

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Sommaire

A) Y a-t-il des obligations chez les libertariens ? - Stéphane Geyres - Contrepoints

B) Divers articles et bio de cet auteur


A) Y a-t-il des obligations chez les libertariens ?

Les libertariens et même les anarcho-capitalistes ne sont pas contre toute obligation. Lesquelles sont acceptables selon eux ? Une perspective propriétariste.

Obligation, interdiction ou pas, tout n’est apparemment pas toujours clair pour ceux qui critiquent ou tentent d’assimiler la logique libertarienne en matière d’autorité, d’interdit et d’autorisation. Il me semble que c’est souvent dû à une compréhension imparfaite de l’organisation et du mode de gouvernance au sein d’une société libérale ou libertarienne. Je vais donc tenter de l’éclaircir ici.

La société libre pour les libertariens

La société libre, ou Libertalie, repose sur la propriété privée du sol, exclusivement et partout. Il n’existe donc pas d’espace public, nulle part. L’intérêt de couvrir l’ensemble de la Planète par la propriété privée n’est pas tant de vouloir éradiquer les espaces publics que d’assurer que des règles claires de droit et de gouvernance existent et soient définies partout. Car la propriété privée d’un territoire, ce n’est pas tant un capital immobilier – même si cela reste vrai – que l’attribution d’un responsable précis et unique du droit à un territoire précis. J’ai bien dit le droit : le propriétaire fait le droit.

Comme le propriétaire fait le droit – la notion de propriétaire est large, cela peut-être un individu, tel un monarque, un collectif restreint (une entreprise, une oligarchie) ou une copropriété où chacun détient une part variable de la propriété – c’est le propriétaire qui décide du régime politique en vigueur en ce lieu, et selon un processus de décision convenu. On peut donc imaginer une mosaïque quasi infinie de territoires aux régimes et aux règles aussi variés que l’homme pourra la créer.

Second principe de la Libertalie, l’individu est libre de contracter ou de s’associer avec qui bon lui semble et voudra bien s’associer avec lui. Ainsi par exemple, si je souhaite m’installer quelque part, il y a deux situations de base : soit je suis propriétaire d’un sol et c’est réglé, soit je ne le suis pas ; et dans ce second cas, il suffit que je trouve une propriété qui voudra bien m’héberger, ou m’accepter au sein de sa copropriété, ou encore me louer un espace ou logement. Ou toute variante. Dans tous les cas, je passerai un libre contrat avec l’entité propriétaire – individu ou non – pour me loger.

Tout au long de sa vie, chacun de nous peut évoluer sur ces territoires en fonction de ses goûts, priorités ou fortunes. On peut ainsi naître en un endroit, une fois majeur y rester (ou pas) en signant un contrat avec le territoire local, puis déménager vers un autre territoire et y signer un autre contrat, et ainsi de suite selon les aléas de la vie et aussi selon l’évolution des territoires eux-mêmes.

Les obligations librement consenties

Pour revenir à l’obligation, ou pas, on comprend qu’il faut aborder la question en deux temps. Le premier consiste au choix du territoire où l’on s’installe. Ce choix est a priori parfaitement libre, on peut aller où on le souhaite, pourvu que l’on y soit accepté. De la même manière, ce choix est réversible par annulation ou fin du contrat, pour quitter le territoire. Il n’y a donc aucune forme d’obligation qu’un « État » impose au citoyen, puisque le citoyen peut choisir son « État » librement.

Ensuite, comme l’installation passe par un contrat, clairement celui-ci pourra prévoir dans ses annexes tout un tas de clauses qui correspondent aux règles et au régime en vigueur au sein du « pays » choisi, comme lorsqu’on achète un appartement en copropriété et que cela nous engage à respecter le règlement intérieur ; mais aussi à participer à sa révision lorsque cela a du sens. Il y a donc obligation, et obligation forte, mais c’est une obligation volontaire, non imposée par la force.

La question de l’obligation change alors notablement. Si on a librement choisi de s’installer au sein d’une communauté végan – pure hypothèse à la mode – il est évident qu’il nous est alors obligatoire d’en respecter les règles, et donc interdit de mettre viandes et gibiers à nos menus. Ou encore, si l’on a opté pour un « pays » explicitement francophone, il faudra y respecter l’usage exclusif du français.

On voit donc que la société libre ne supprime jamais totalement les obligations que nous pouvons connaître dans l’environnement étatique actuel. Vivre ensemble, c’est s’obliger au respect de règles convenues. Mais justement, la grande différence entre la Libertalie et un État monopole de la force, c’est que tout repose sur notre choix individuel explicite, comme un véritable contrat social. Il est à tout moment possible de rompre notre contrat et de quitter les lieux, sans contrainte donc.




B) Divers articles et bio de cet auteur


EXPRESSION: La Main Invisible/Stéphane GEYRES et le livre Libres !! 

Stéphane GEYRES et le libertarianisme 

 

 




octobre 14, 2015

Du communisme à une vision libertarienne pour la Liberté. Essai d'un être "libéral" sans le savoir, comme beaucoup d'entre-nous.

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.


 
Bonjour à tous. Aujourd’hui, je publie un article un peu spécial. Bien souvent, les individus m’expliquent qu’ils ne comprennent pas pourquoi je suis libertarien, en m’expliquant que pour eux, cela s’apparente à une « forme d’utopie hypercapitaliste » ou un « ultralibéralisme poussé ». On me rétorque également très souvent que les libertariens sont proches des courants néo-conservateurs américains, ce qui est relativement faux lorsqu’on connaît les positions libertariennes en général en terme de politique étrangère.

Les libertariens sont tout d’abord des libéraux, et ont donc les mêmes positions en terme de libertés économiques, de liberté d’entreprendre, de contracter, de s’associer, de s’exprimer, etcetera.

Le mouvement libertarien américain (« libertarian ») s’est formé au cours des années 60, lorsque les Républicains issus de la Old Right décidèrent de s’en aller à cause des montées des courants néo-conservateurs au sein du Parti. Murray Rothbard partira donc du Parti pour ses raisons et Ayn Rand suivra, du fait de son profond athéisme et de ses idées sur l’égoïsme qui en gênaient plus d’un au sein de ces nouveaux courants grandissants du fait de la guerre froide.

Le mouvement libertarien est donc également d’abord constitué de la Old Right Républicaine, relativement attaché à la Constitution bafoué, et suivant le vieil adage de Thomas Jefferson : »Commerce avec toutes les nations, d’alliance avec nulles d’entre elles. »
À leur départ, les libertariens ont rejoint la New Left, parti anarchiste de gauche de l’époque. Les libertariens de la Old Right et les anarchistes de la New Left ont donc coopéré sans trop de dégâts durant quelques années, prouvant que le débat est bien moins entre les mouvances de gauche et de droite qu’entre les mouvements étatistes et constructiviste, mus par le désir de modeler la société et de faire de l’État un but, et les mouvements « anti-agressionnistes », qui base les choix individuels pleinement volontaires et non sur l’usage agressive et abusive d’un outil de coercition de masse.

Mais plus tard, les « Old-Rightists » quitteront la New Left pour former enfin le Parti Libertarien, entrainant avec eux bien des membres de la New Left. La dernière composante des libertariens étaient désormais là, à savoir la branche des anarchistes individualistes. Il faut d’ailleurs savoir que les États-Unis ont eu des mouvements anarchistes au cours de l’histoire, anarcho-individualiste notamment avec des personnes comme Henri David Thoreau, Benjamin Tucker, William Lloyd Garrison ou encore l’éminent Lysander Spooner, que nombre de libertariens apprécie pour son jusnaturalisme (idée du Droit Naturel) et son abolitionnisme et son sécessionnisme radical (et dont la plupart des libertariens partage les idées) à une époque où l’esclavage était encore présent. Spooner écrira également « Les Vices ne sont pas des crimes », qui représente clairement la position libertarienne en terme de drogue, alcool, prostitution, etcetera.

Le courant libertarien est donc composé historiquement des courants libéraux classiques, des courants non-interventionniste en matière de politique étrangère, et des branches anarcho-individualistes.

Les libertariens épousent plusieurs approches philosophiques dans le but de défendre la Liberté.

-Les différentes formes de conséquentialisme :
Le conséquentialisme est une théorie qui tente de déterminer les obligations liées aux actions humaines en s’interrogeant simplement si une action ou une règle produit le plus grand résultat (conséquence) net, ou le plus grand « bien » ou le moins « mauvais ». Certains libertariens sont favorables au conséquentialisme : les principes éthiques généraux sont pour eux des règles généralement valables (comme le Droit Naturel), mais qui peuvent avoir des exceptions, comme avec certains « utilitaristes de droits », qui considèrent que les actes qui maximisent les droits d’autrui sont les seuls valables. Ainsi, pour les libertariens conséquentialistes jugent un acte selon leurs effets plutôt que selon leur nature. Ainsi, ils sont libertariens car ils jugent l’action étatique forcément mauvaise.
Au sein des libéraux et des libertariens, les principaux conséquentialistes (toutes tendances confondues) sont : David Friedman, Ludwig Von Mises, John Stuart Mill, Jeremy Bentham, Walter Block.

-L’approche jusnaturaliste, ou la théorie du Droit Naturel :
Les libertariens jusnaturalistes partent du postulat que les hommes ont des Droits, et qu’il est des choses qu’on ne peut faire aux hommes, car la nature les a pourvu de Droits inaliénables, qui en font le propriétaire légitime de lui-même. Tout homme qui agresse un homme et lui enlève le fruit de son travail sans son consentement nuit à ses Droits et se voit sous la menace que justice soit faite par ses pairs dans le but du rétablissement des Droits retirés à leur camarade. Le point de vue des libertariens jusnaturalistes est donc que l’État est une institution illégitime vivant par le vol des classes productives de la société, et qu’ainsi ils militent pour son abolition, ou pour le moins, pour la simple gestion des fonctions régaliennes. Ainsi, comme le fait comprendre Frédéric Bastiat, un État qui aurait pour autre but que celui de lutter contre la spoliation extra-légale organiserait la spoliation légale. Ainsi, les libertariens peuvent se diviser en deux catégories : les anarchistes et les minarchistes (partisans de l’État minimum).

Au sein des libéraux et libertariens, les principaux partisans du Droits Naturels sont : Murray Rothbard, Ayn Rand, Robert Nozick, John Locke, Frédéric Bastiat.

-L’approche contractualiste :
Les libertariens contractualistes basent leur vision libérale sur la base de la théorie du choix rationnel, qu’il serait possible de reconstruire et fonder en raison notre morale (comme le souligne David Gauthier). Celle-ci peut en effet être pensée comme le résultat d’un accord entre personnes rationnelles. L’ouvrage souligne que les institutions des sociétés libérales naissent d’un tel contrat. Ces institutions, et la morale par l’accord sur laquelle elles reposent, présupposent une condition, celle qui attribue des droits aux individus. Morale et contrat, d’inspiration hobbesienne, rejoint alors l’idée lockienne des droits individuels, en la fondant rationnellement. La morale, ainsi comprise, n’a pas simplement la valeur d’un moyen pour l’individu rationnel. Certains contractualistes imaginent clairement le besoin d’un besoin (comme James Buchanan, avec son livre Les limites de la liberté) et d’autres sont carrément anarcho-capitalistes, comme Jan Narveson.

Les principaux libéraux et libertariens sont : James Buchanan, Anthony de Jasay, David Gauthier, Jan Narveson.

Voilà donc les 3 plus grandes approches philosophiques et morale des libertariens. Cette liste est bien entendue non exhaustive.

D’où viennent les libertariens ? Ils sont la grande alliance des courants libéraux classiques, anarcho-individualistes et non-interventionnistes étrangers, comme nous l’avons vu dans la première partie.

Tout d’abord, d’où vient le mot libertarien ? Il est d’origine américaine, avec l’apparition du mot « libertarian », utilisé dans le but de caractériser les libéraux face aux Démocrates interventionnistes, qui se définissaient comme « Liberal » (Keynes, par exemple, se disait « Liberal »). Plus tard, Henri Lepage, économiste français, importera le terme « libertarian » qu’il traduira par libertarien (et non par libertaire pour éviter toute confusion avec des anarchistes socialistes) dans son livre Demain le capitalisme en 1978, alors que nos camarades canadiens francophones utilisaient déjà le terme. Le terme libertarien s’est implanté au Canada pour les mêmes raisons que le « libertarian » aux États-Unis, où le Parti Libéral au Québec est interventionniste et socialiste. Au Royaume-Uni, les « Liberals Democrats », sans être socialistes, restent assez modérés et n’ont plus beaucoup d’influence depuis l’ère Thatcher, d’où la formation récente d’un Libertarian Party UK. En Suisse, le Parti des libéraux-radicaux est composé à la fois de vrais libéraux et de « libéraux » plus modérés. Un Parti Libertarien s’est formé l’année dernière à Genêve. En France, peu de personnes se disent libérales (ce qui résout en quelque sorte l’appropriation malsaine du terme) car le terme est farouchement détesté par tous les courants politiques, quels qu’ils soient, du Nouveau Parti Anticapitaliste jusqu’au Front National en passant par l’UMP. L’usage du terme ultralibéral est la panacée pour tout candidat interventionniste souhaitant se faire apprécier à coup de cadeaux électoraux. Si le terme libertarien se développe en France, c’est moins par souci d’affirmer ses traditions libérales que par le fait de sortir de ce marasme idéologique et ignorant de ce qu’est vraiment la pensée libérale.

Ainsi, oui, les libertariens sont les petits-enfants des libéraux. Ils ont peu ou prou les mêmes références. Libéral et Libertarien entretiennent tout deux un scepticisme important vis-à-vis de l’intervention de l’État, et ils sont donc tous deux au courant des grands concepts fondamentaux de l’École du Choix public et des notions de marché politique . Ils se basent tout deux sur les mêmes écoles de pensée économiques par exemple. Libéral et libertarien sont tous les deux de grands admirateurs de l’économiste autrichien Friedrich Hayek et de son analyse du rôle de la connaissance dans le fonctionnement de l’économie. Libéral comme Libertarien sont conscients que les hommes ont des Droits et qu’il est des choses que des organisations comme les États ne peuvent leur faire. Ils possèdent tout deux le respect de leurs pères pour l’humanité, et considèrent que si l’homme est nécessairement mauvais, il est dangereux que certains hommes aient un pouvoir sans borne. Ils suivent le vieil adage de Friedrich Hayek dans sa Route de la servitude et ne croient pas à ce fantasme étatiste de « séparation des pouvoirs » car « Ce n’est pas la source, mais la limite du pouvoir qui l’empêche d’être arbitraire. »

Oui les libertariens sont les descendants libéraux. Et comme tous bons descendants, ils leur arrivent d’être en désaccord avec leurs aieux. Ils voient comme futiles bon nombre de théories, comme la théorie des biens publics, qui, si elles étaient appliquées jusqu’au bout de leur logique, conduiraient à l’opposé même de ce que défendent les thèses libérales classiques. Ils s’interrogent sur la validité du concept d’État minimum, pour la simple et bonne raison que l’État ne se limite jamais de lui-même, d’où l’approche sécessionniste et abolitionniste de bon nombre de libertariens. Ainsi, un nombre conséquent de libertariens sont anarchistes (les plus éminents étant David Friedman, fils de Milton Friedman, ayant interdit à son père de se qualifier de libertarien de par ses idées relativement modérées en comparaison des autres membres du mouvement, et Murray Rothbard) et systématisent des théories dans lesquelles les fonctions régaliennes seraient confiées au marché (David Friedman notamment, dans son livre Vers une société sans État, conclut que la justice a de fortes chances d’être prises en charge par les assurances, et comme le marché des assurances ne compte pas de monopoles, il répond à la critique de Nozick comme quoi un marché de fonctions régaliennes aboutirait à un monopole, et donc à un État, potentiellement plus agressif que le précédent).

Les libéraux et les libertariens ont donc les mêmes racines, et pour éviter les conflits, il vaut mieux les empêcher de parler de la nature de l’État entre eux (humour).
 
Aux États-Unis sévît un conflit à ce jour, bien moins présent qu’il y a quelques décennies et inexistant en France. Ce grand débat réside dans l’opposition entre les « libertarians » (comptant donc libéraux et libertariens) et les partisans de Ayn Rand, les randiens, ayant eux-mêmes qualifié la philosophie de Ayn Rand par le terme « objectivisme », regroupant sous ce système toutes les vues éthiques et philosophiques de leur grande dame Ayn Rand sous cet appellogie (l’objectivisme porte également le nom « d’éthique des vertus »). 

Tout d’abord, quels sont les points communs entre « libertarians » et objectivistes ? Au demeurant, un nombre tout de même assez important. Ils sont de grands admirateurs de son livre « Atlas Shrugged », traduit en français (La Grève), et décrivant une parfaite dystopie où l’Europe n’est plus que peuplée que de Républiques populaires socialistes et ne tenant que grâce aux envois de ressources par les dirigeants américains, qui, si ils ne sont pas aussi interventionnistes que leurs confrères européens, vont passer d’un niveau d’interventionnisme similaire à celui que nous connaissons en France jusqu’à un quasi-Communisme d’État qui se détruira progressivement car toutes les personnes productives du pays auront cessé toutes activités ou se seront enfuies pour ne pas voir l’aboutissement de leur statut d’esclave. John Galt, un des héros de Atlas Shrugged, durant son célèbre discours dont tout libéral a au moins entendu parlé, énonce plusieurs axiomes. L’un d’entre eux est l’axiome d’identité. Cette axiome a pour postulat que chaque homme se doit de respecter la réalité et la nature de son être et qu’aucune sorte de force ne peut le lui interdire. Ainsi, toute homme qui use de la force pour contraidre autrui et faire de l’autre son esclave en quelque sorte, se met à dos sa réalité et l’identité de son être. L’axiome d’identité est donc en tout point similaire au principe d’agression, sauf sur sa dimension éthique qui est bien plus poussée que le « Non-Agression Principle ». Tout au long de son livre (et des autres), nous pouvons observer un véritable attachement aux libertés individuelles, un refus de voir l’Homme comme un simple animal sacrifiel égorgé au nom de l’idée que l’Homme est un moyen et non une fin (idée très kantienne, malgré le fait que Ayn Rand est manifesté son rejet des idées de Kant), et un véritable engouement pour la libre-entreprise.

Alors, malgré si nombreux et importants points communs, pourquoi les partisans du « Libertarianism » et ceux du « Radical-Capitalism » se détestent-ils autant ? Leurs querelles se résument par la détestation mutuelle de leurs figures respectives, Murray Rothbard et Ayn Rand. Mais surtout, la question d’éthique personnelle est ce qui sépare les deux groupes. Tout deux militent pour un État limité, voire pour l’anarchie pour les néo-randiens qui ne suivent pas complètement Ayn Rand, mais l’objectivisme condamne par exemple l’usage de drogue, certains comportement individuels non coercitifs et en encouragent d’autres, alors que libéraux et libertariens, de par leur philosophie, se contentent de condamner tous actes agressifs et coercitifs abusifs, sans intégrer un code comportemental pour autant, ce pour quoi ceux-ci sont qualifiés de « hippies de droite » par les objectivistes. Les objectivistes, ironiquement, malgré leur athéïsme marqué par leur principe d’identité, ont tout des adeptes religieux, soutenant le besoin d’une éthique stricte dans la vie des hommes. Ils rejoignent en cela, encore ironiquement, les libertariens traditionnalistes et chrétiens, qui voient la religion sans liberté comme un autoritarisme sans nom, et voient la liberté comme nécessaire, même si les individus se doivent d’avoir une éthique stricte pour que ce ne soit pas la voie de la débauche (attachement à la tradition/religion dans leur cas, volonté de respecter la Réalité pour les objectivistes).

Le « libertarians » et l’objectiviste sont donc simplement le reflet de deux frères appartenant à une même grande et prestigieuse se querellant de manière insidieuse pour savoir qui prendrait le lit du haut.

Voilà donc la dernière partie de ce dossier sur les libertariens. Comment suis-je moi-même devenu libertarien ? Comment ais-pu passer en quelques années du stade de communiste au stade de libéral. C’est un changement qui prend ses racines il y a peu ou prou trois ans : c’est à dire en 2011, lorsque je commençais mon année scolaire en Première ES. Mon intérêt pour la politique (et surtout l’économie) s’est éveillée quelques mois plutôt, mais ce n’est que durant la campagne présidentielle que cette passion, dirais-je, s’est cristallisée. Les idées défendues notamment par le candidat et actuel Président de la République François Hollande me correspondaient assez bien. Je n’ai même pas pris le temps de lire les programmes des extrêmes ou celui des autres candidats. C’est clairement à ce moment là que des idées socialistes bourgeonnèrent. Je considérais notamment l’imposition du capital ou l’impôt à 75% sur le revenu comme de bonnes idées pour ne citer qu’elles. Une autre chose me caractérisait à cette époque : la haine de ce qu’on appelait consumérisme et machinisme. Je vous laisse donc imaginer ma joie à la victoire du candidat que je soutenais. Et ma déception lorsque je le vis reculer sur certaines de ses promesses. Mon intérêt pour la politique s’effrita petit à petit.

Quelque chose d’autre m’avait perturbé durant cette année scolaire : l’étude de la seconde guerre mondiale et plus particulièrement du communisme. Et c’est là qu’une étrange chose advint, même si elle était prévisible. Le communisme captivait mon attention. Un idéal se dessinait dans mon esprit : un monde où tout le monde serait égaux. Personne ne serait riche mais personne ne serait pauvre et nous serions épargnés du déficit moral du matérialisme et autres dépravations de nos sociétés capitalistes. C’est lorsque je repense à cette époque que je réalise la pertinence de la critique de Murray Rothbard envers Ludwig von Mises : ce dernier défendait une position utilitariste, et refusait toute considération éthique concernant le libéralisme. Or à l’époque, étant communiste, ce n’était pas son efficacité qui m’avait convaincu de l’être, car je m’apercevais bien de son inefficacité. C’est l’éthique, ou le semblant d’éthique, qui caractérisait le communisme qui m’avait convaincu à défendre ses positions. Même meurtrier, c’était pour la bonne cause, tout en me disant qu’il serait préférable de ne plus faire couler de sang à l’avenir.

Rejet de la violence
Mais cette passion, que dis-je, cette adoration du communisme s’estompa lorsque je découvris ce qui fut ma première caractéristique libérale : la détestation de la violence. Non, en effet, à y regarder plus près, je me demandais si le fait de fermer les frontières n’était pas l’aveu même de la défaite de mes idéaux, et je réalisais que, sauf à user de la violence, un pays communiste ne pouvait pas émerger. La chimère communiste et pleinement centralisatrice s’estompa. Mais elle fut rapidement remplacée par une autre : la mouvance alter-mondialiste. Si on ne peut se passer d’une économie de marché, faisons en sorte que celle-ci ne soit pas aussi destructrice que ce qu’elle était naturellement dans mon esprit. Il fallait au moins s’épargner le renard libre dans le poulailler libre. Une époque où désillusion allait sur désillusion : une époque où lorsque je critiquais les ultra-libéraux, je mentionnais d’emblée les renflouements des banques, les subventions publiques, la politique expansionniste de la Banque Centrale. Tous ces artifices me semblaient être l’expression même de la caste libérale qui se servait de ses pouvoirs pour accroître la potentialité du pouvoir économique à écraser les plus pauvres. Les droits de succession ? Les plus pauvres seraient obligés de vendre leurs terres à des agents immobiliers. C’était forcément une injure libérale qui se cachait derrière cela.

Mes cours de sciences économiques avaient cependant amené une autre pierre à l’édifice interventionniste que je représentais : j’ai nommé le keynésianisme. Autant dire que je commençais à accumuler les mauvais actifs. Il survint cependant un remède guérissant ces stigmates étatistes, lentement mais sûrement. J’avais eu l’avantage d’avoir un enseignant hors norme dans l’éducation nationale. Très conservateur sociétalement, si je puis dire, mais très libéral sur le plan économique.

Autant dire que j’avais droit à une certaine critique des tentatives de relance en France, du protectionnisme ou de la politique de la Fed, ou que celui-ci nous parlait des Lois Hartz et de la flat tax dans les pays anciennement communistes. Un professeur un peu atypique en somme et à qui, malgré notamment nos nombreuses divergences sur le plan sociétal, je dois l’attraction que je subis progressivement vers le libéralisme. Cela ne se fit pas du jour au lendemain. Il me fallut mon année de Terminale pour me débarrasser d’une partie des pensées keynesio-marxistes qui me caractérisaient. Ainsi je considérais vers la fin de l’année scolaire la taxe à 75% comme une imbécillité, ainsi que la très grande rigidité du marché du travail français. Ce n’était pas grand-chose mais au vu de mes précédentes promenades au fin fond du socialisme, on pouvait considérer cela comme un progrès.

Après avoir passé mon bac, je commençais à m’intéresser à l’UDI, qui s’était formée depuis quelques mois. Parallèlement, il me prît l’envie de relire les programmes de chaque parti. Je vous laisse deviner ma stupeur quand je me suis aperçu que, peu ou prou, c’était les mêmes programmes. Derrière chacun d’entre eux se cachait l’État, et seul le degré auquel il se manifestait variait, encore que très peu. À cette découverte, une idée me traversa l’esprit. Je devais absolument savoir ce qu’était le libéralisme, ce qu’il était vraiment (pas ce qu’on en disait à la télévision). C’est à ce moment là que je découvris que le PLD faisait partie de l’UDI.

Il me semblait approprié donc de lire leur programme. Et le moins que je puisse dire est que j’étais choqué, plutôt dans le bon sens du terme, par ce que je lisais. Retraite par capitalisation ? Les médias parlaient tous les jours de la retraite par répartition sans proposer d’alternative. Cela me semblait être une bonne idée. En somme, j’étais relativement d’accord avec tout ce que je lisais.

J’avais cependant encore en détestation les inégalités économiques et je souhaitais que l’État les résolvent. Une personne me fit cependant remarquer que l’égalité économique était le contraire de l’égalité de droit, et qu’à vouloir des individus vivant pareillement, il fallait agir différemment avec chacun d’entre eux. En somme, chacun aurait une part inégale de sa propriété qui lui appartiendrait. Le dogme de l’égalitarisme s’envola définitivement.


Mieux connaître le libéralisme
Passons vite ma première année de Licence. Elle correspond à l’année où j’ai essayé d’approfondir mes connaissances sur le libéralisme. Je m’étais mis à lire Contrepoints, les publications de l’Ifrap, de l’Iref Europe et parfois de l’Institut Coppet et l’Institut Molinari, et je discutais régulièrement avec des libéraux sur Twitter. Je finis rapidement par me considérer comme minarchiste, c’est-à-dire que je défendais un État minimal. Mais même si la tentation d’aller plus loin me tenaillait, je voyais dans l’anarcapie un danger profond pour la liberté, et je ne comprenais pas comment certains individus en arrivaient à un tel … « extrémisme » ? Je me refusais à user de ce terme, sachant que c’était ce que les étatistes disaient des libéraux en général.

Le jour arriva cependant où je me mis à discuter avec un anarcho-capitaliste. Ma position restait la même : l’État devait gérer les fonctions régaliennes. Il essayait cependant de me convaincre que ce n’était pas nécessaire. Il sema le doute dans mon esprit et je ne savais plus que penser. Cependant, l’aboutissement de ma quête arriva lorsqu’une excellente nouvelle illumina mon quotidien. C’est à celle-ci que je dois mon arrivée à l’anarcho-capitalisme.
C’est cette personne qui me fit réaliser que le seul monde où elle méritait de vivre, c’était dans un monde de liberté. Pas un monde dépravé, enchaîné et spolié par l’État. Un monde où elle pourrait s’épanouir et ne pas avoir à se soucier de mafieux en tout genre. Un monde où celle-ci verrait que la liberté n’est pas un bien, mais un droit de l’humanité.

Désormais, je me considère avant tout comme un étudiant essayant d’approfondir ses connaissances le plus possible en la matière, en philosophie politique comme en économie dans le but de protéger l’héritage de cette déesse que nous appelons Liberté.


 
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