décembre 11, 2025

Delphine Ernotte, l’audition de la PDG de France Télévisions: Ambiance entre fuites et tensions sans responsabilité !

Delphine Ernotte Cunci reconnaît, devant les députés, que le débat sur la neutralité de l’audiovisuel public est « légitime »

La présidente de France Télévisions était auditionnée par la commission d’enquête sur la neutralité, le fonctionnement et le financement de l’audiovisuel public, créée par les députés du groupe d’Eric Ciotti.

Le débat sur la neutralité de l’audiovisuel public est « légitime », malgré « les polémiques de ces dernières semaines », et ce principe constitue une « exigence absolue à laquelle veille tout particulièrement » France Télévisions, a affirmé sa présidente, Delphine Ernotte Cunci, en ouverture de son audition par la commission d’enquête parlementaire sur le sujet à l’Assemblée nationale, mercredi 10 décembre.

 


 

Le contexte est inflammable et le rapporteur de la commission, le député Charles Alloncle du groupe Union des droites pour la République d’Eric Ciotti, l’a soumise à plusieurs dizaines de questions incisives. Jusqu’au bout de cette audition fleuve de quatre heures trente, Delphine Ernotte Cunci a pris le temps de la pédagogie. « France Télévisions est un média financé par tous. Il doit donc s’adresser à tous, quels que soient son lieu de vie, ses opinions ou son niveau de revenus », a-t-elle fait valoir.

La commission d’enquête sur la neutralité, le fonctionnement et le financement de l’audiovisuel public a été créée par les députés du groupe Union des droites pour la République d’Eric Ciotti dans la foulée de l’affaire Legrand-Cohen. Ces deux journalistes du service public ont été accusés de connivence avec le Parti socialiste après la diffusion, début septembre, d’une vidéo les montrant dans un restaurant avec deux de ses responsables.

Plus généralement, France Télévisions et Radio France, dont les responsables seront auditionnés la semaine prochaine, sont accusés par une partie de la droite et par le Rassemblement national de partialité en faveur de la gauche. Mais Mme Ernotte Cunci a assuré que France Télévisions se montrait « exemplaire en matière de transparence de son offre d’information et d’équilibre des points de vue ». Divers travaux internes ont été lancés pour renforcer ces principes.

Quant aux erreurs commises sur les antennes, « je ne considère pas que nous soyons irréprochables » et il y a des sanctions internes le cas échéant, expose-t-elle. Mais « cela ne veut pas dire que l’information de France Télévisions n’est pas rigoureuse », oppose-t-elle au rapporteur qui l’appelle à prendre ses « responsabilités ». Dans les prochaines semaines, une « nouvelle direction de la déontologie » transversale va être mise en place.

Puis une élue (Rassemblement national), Anne Sicard, s’agace : « Qui trompe les Français, CNews qui assume sa ligne, ou France Télé ? » « Je considère que nous ne faisons pas le même métier » que CNews, dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, rétorque Mme Ernotte Cunci. En septembre, elle avait qualifié CNews de « média d’opinion » et de « chaîne d’extrême droite », dans un entretien au Monde.

« Il va nous falloir revoir nos missions » en 2026

Sur l’autre volet des travaux de la commission d’enquête, celui concernant le financement, la présidente de France Télévisions a vanté les « efforts massifs » réalisés par l’entreprise depuis son arrivée à sa tête en 2015, qui cependant aboutit à « une inadéquation croissante entre nos missions et nos moyens ». « La télévision publique remplit des missions essentielles qu’aucun autre » groupe audiovisuel ou réseau social ne pourra « jamais remplir », a-t-elle plaidé.

En 2026, « il va nous falloir revoir nos missions » et les contrats avec le monde de la production, prévient la dirigeante. En septembre, un rapport de la Cour des comptes a mis en évidence une « situation financière critique » à France Télé. Les « sages » de la rue Cambon demandent que l’Etat fixe à l’entreprise « une trajectoire financière réaliste ».

« Est-ce que vous admettez votre part de responsabilité ? », la presse Charles Alloncle. Delphine Ernotte Cunci ne se départ pas de son calme et renvoie aux décisions de la « tutelle », l’Etat. Même réponse sur sa rémunération.

Sur les frais de réception élevés de France Télé en 2020, autre point soulevé par le rapporteur, elle rappelle qu’il a fallu nourrir les équipes mobilisées pendant la crise du Covid. Mme Ernotte Cunci balaie aussi les accusations sur des nuitées au Festival de Cannes – « pas un euro d’argent public dépensé » – ou l’emploi dans le groupe d’Arnaud Ngatcha, par ailleurs adjoint de la maire de Paris, mettant en avant son travail.

Interrogée sur sa sœur, Marie-Christine Lemardeley, elle-même adjointe d’Anne Hidalgo, la présidente de France Télévisions vante sa famille « qui croit au service public ». Les députés « insoumis » l’accusent d’être « une agente de communication de la macronie » et font monter sporadiquement la tension. « Je n’ai jamais subi de pression politique », précise à un autre moment la dirigeante.

Charles Alloncle finit par dire sa « frustration », face à une présidente qui parfois « botte en touche » selon lui. Il prévoit de l’entendre à nouveau à la fin des travaux de la commission d’enquête. Jérémie Patrier-Leitus, qui en est le président (Horizons), avait prévenu : « Nous ne sommes pas ici dans un tribunal. Ce ne sera pas le procès de France Télévisions ».

Le Monde avec AFP

https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2025/12/10/france-televisions-la-neutralite-est-un-debat-legitime-et-une-exigence-absolue-selon-sa-presidente-delphine-ernotte-cunci_6656772_3236.html

 


 

«Je ne considère pas que nous soyons irréprochables» : ce qu’il faut retenir de l’audition de Delphine Ernotte face à la commission d’enquête sur l’audiovisuel public

Très attendue, l’audition de la PDG de France Télévisions s’est tenue dans une ambiance parfois électrique du côté des députés, conduisant à une suspension de séance après plus de 3 heures de questions-réponses.

La séquence s’annonçait comme l’un des moments névralgiques de la commission d’enquête sur l’audiovisuel public. Avant même que les micros ne s’allument ce mercredi à 15h30, le tour de chauffe avait démarré. Charles Alloncle, membre du groupe UDR d’Éric Ciotti et rapporteur de la commission faisait monter la pression en dénonçant des «entorses au principe de neutralité» commises par l’audiovisuel public ainsi que de «graves dysfonctionnements financiers et budgétaires». De son côté, la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, préparait le terrain façon opération déminage.

Dans une interview mardi au Figaro , la dirigeante donnait des gages aux députés en proposant un certain nombre de gardes-fous sur la question de l’impartialité de l’information, sujet au cœur des débats… «Delphine Ernotte fait des annonces 24 heures avant son audition, pour espérer disposer de quelques cartouches dans sa besace et s’en sortir, ironise-t-on dans l’entourage d’Eric Ciotti, le président de l’Union…

https://www.lefigaro.fr/medias/je-ne-considere-pas-que-nous-soyons-irreprochables-ce-qu-il-faut-retenir-de-l-audition-de-delphine-ernotte-face-a-la-commission-d-enquete-sur-l-audiovisuel-public-20251210

France Télévisions : «En 2026, mon objectif est d’arriver à zéro déficit», prévient Delphine Ernotte

Le groupe public, ciblé pour sa gestion financière, n’aura «aucun tabou» pour baisser ses dépenses, assure sa présidente.

Effectifs, financement de la création, droits sportifs: la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci, n'aura «aucun tabou» pour baisser les dépenses du groupe public dans un contexte budgétaire tendu, prévient-elle jeudi dans une interview aux Echos . «En 2026, quoi qu'il arrive, mon objectif est d'arriver à zéro déficit (...) Et pour cela, des choix difficiles s'imposent à nous», déclare Delhpine Ernotte Cunci.

Elle chiffre à «150 millions d'euros» les économies à réaliser en prenant en compte le comblement du déficit de 2025 et la baisse attendue de la dotation de l'État (-65 millions d'euros), sur fond de marché publicitaire en berne. «Vu l'ampleur des économies à réaliser, il ne peut y avoir aucun tabou, y compris sur les programmes», assure la présidente du groupe public.

Pour le financement de la création (séries, films, documentaires etc.), «la baisse sera d'au moins 20 millions d'euros et pourrait aller jusqu'à 60 millions d'économies si l'on se conformait à nos strictes obligations légales», développe-t-elle. «Dans la fiction, le cinéma, nous allons arrêter certains projets, les mettre en pause», avertit la dirigeante. «Revoir à la baisse notre soutien à la création est une décision très lourde de conséquences» pour la filière (producteurs, auteurs, acteurs...), «mais nous n'avons pas d'alternative», fait-elle valoir.

La crise à la BBC, «un coup porté à l’ensemble du service public»

Côté effectifs, «nous pouvons continuer à baisser», a-t-elle dit, même s'«il n'y a pas encore de cible définie pour l'an prochain». Les économies concerneront aussi les droits sportifs. «Ces dernières années, nous avons oeuvré pour conserver nos principaux droits sportifs, que ce soit Roland-Garros , le Tour de France, les JO, les Six Nations, etc. Mais nous sommes conscients qu'il faudra faire des choix et revendre une partie de nos droits», poursuit Delphine Ernotte Cunci.

«Trois domaines» seront préservés: «l'offre d'information, les offres pour la jeunesse, et (la) capacité à investir dans les nouvelles technologies, et en particulier l'IA» (intelligence artificielle). Par ailleurs, la dirigeante juge que la crise à la BBC est «un coup porté à l'ensemble du service public de l'audiovisuel, à l'heure où son existence même est remise en cause».

Le président américain Donald Trump menace de réclamer un milliard de dollars (863 millions d'euros) de dommages et intérêts au groupe public britannique pour avoir déformé ses propos dans un documentaire diffusé en octobre 2024. Selon Delphine Ernotte Cunci, «cet épisode illustre le besoin pour les médias publics d'être irréprochables dans le traitement de l'information, en matière d'indépendance, de rigueur, et d'impartialité».

https://www.lefigaro.fr/medias/france-televisions-en-2026-mon-objectif-est-d-arriver-a-zero-deficit-previent-delphine-ernotte-20251113

 

 Le député d’Edouard Philippe qui surprotège France TV et Delphine Ernotte depuis 2h30 pète les plombs !


Quel scandale ! Ce député d’Edouard Philippe, président de la commission, monopolise la parole, vient à la rescousse en permanence de Delphine Ernotte, contredit sans arrêt le rapporteur Charles Alloncle Aucune neutralité, aucune impartialité !!!

 


Le coin des citations !!

 "Est-ce rentable de mobiliser 30h d’antenne pour le Téléthon ? Non De diffuser gratuitement le Tour de France ? Non Imaginer la disparition de l’audiovisuel public, c’est projeter une société dans laquelle tout un pan de notre culture commune serait effacé"

@DelphineErnotte 

           France Télévisions: À l’Assemblée, Delphine Ernotte reconnaît que beaucoup de contenus ne sont pas rentables : médias éducatifs, programmes « de genre », enquêtes type Cash Investigation, soirées militantes, ou films français souvent idéologiques et boudés en salles. Service public ou agenda ?

Delphine Ernotte prétend que les frais de réception pendant le Covid n'étaient pas des dépenses de réception, mais de restauration et compare les journalistes de France Télévision aux soignants.

 


 
Le Tour de France est littéralement un des événements sportifs les plus regardés au monde (3 milliards d’audience). Si France TV n’est pas foutu d’en tirer des bénéfices, changez de business model. 
Antonin Ferreira Roche
 

« Vous dénoncez régulièrement CNews que vous considérez comme une chaîne d’extrême-droite. Pardonnez-moi, mais je crois que ce n’est pas votre rôle, ni de votre ressort de critiquer le contenu d’une chaîne privée. »
📲 La députée UDR Hanane Mansouri face à Delphine Ernotte.

 

 «France Télévisions est complètement à l'ouest, dans l'hypocrisie, le mensonge et l'auto-endoctrinement.» Judith Waintraub

 

 Delphine Ernotte refuse de divulguer le salaire et les avantages d’Arnaud Ngatcha, directeur des opérations spéciales et adjoint d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris, au prétexte que ce ne serait pas son rôle en tant que présidente. Pourtant, il s’agit d’argent public : les contribuables ont le droit de savoir comment, pour quoi et par qui leur argent est utilisé.

Chers Français, je vous prends à témoin : considérez-vous que Monsieur Tardieux, secrétaire général de France Télévisions, répond explicitement par oui ou par non à la question suivante : « Avez-vous demandé à des membres de la Cour des comptes de retarder la publication du rapport ou du pré-rapport de la Cour ? » "Le budget de FranceInfo TV a doublé et est passé de 14 à 28 millions d'euros [...] Un doute sur le coût réel" Et il revient sur le reportage intitulé "Les nazis ont-ils créé les marchés de Noël ?" 

Charles Alloncle

Le député UDR @CHAlloncle rappelle le bilan CATASTROPHIQUE de Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions. « France Télévisions a cumulé plus de 81 MILLIONS € de DÉFICIT depuis 2017 […] La trésorerie est passée de 41 millions € à –27 millions € prévus en 2025. Les capitaux propres sont en chute libre. » Il conclut en posant une question à la présidente de France Télévisions : « Est-ce que vous pensez que n’importe quel dirigeant d’une entreprise privée aurait été renouvelé pour un troisième mandat avec un tel bilan financier ? » (Source : LCP)


Le député UDR Charles Alloncle atomise Delphine Ernotte au sujet de sa gestion calamiteuse de France Télévisions, un vrai régal ! Rappelons quand-même que cette incompétente qui aurait été virée de n'importe quelle entreprise privée va toucher une prime de performance de 78000 € ! Et c'est nous qui la payons... Souriez, vous êtes rackettés !

 

 



1) J’ai interrogé le président de l’Arcom sur la diffamation de Christine Ockrent samedi chez Léa Salamé, accusant CNews de « falsifier les faits » et ses journalistes d’être la « négation du journalisme ». 
2) J’ai interrogé ce matin le «comité d’éthique» chargé de « l’honnêteté et du pluralisme » de France Télévisions sur l’affaire Legrand-Cohen et plus généralement sur l’utilité de ce comité théodule : « à quoi servez-vous? » 
3) J’ai interrogé Delphine Ernotte sur la réservation de suites au Majestic pour dix nuits, lors du festival de Cannes 2023, pour des montants de 1700 euros la nuit, qui a choqué de nombreux Français 
⤵️ (Sa réponse en thread) 
Caroline Parmentier
 


 
Madame Ernotte, qui trompe les Français ? @CNEWS qui assume sa ligne éditoriale et se finance avec l'argent privé ? Ou @FranceTV qui diffuse une opinion déguisée en information, financée avec l’argent des français ? En commission d’enquête sur la neutralité de l’audiovisuel public, j'ai notamment énoncé trois rappels que l'Arcom a fait contre France TV pour manquement à l'honnêteté de l'information. Ce n'est pas de l'information, c'est de l'opinion ! 
« Madame, quand on choisit ce qu’on montre et ce qu’on cache, quand on falsifie des images, quand on transforme des bourreaux en victimes, ce n’est pas de l’information, c’est de l’opinion ! »
Anne Sicard
 



En commission d’enquête, j’ai interrogé @DelphineErnotte sur l’opacité des contrats entre France Télévisions et des producteurs comme @MediawanFr, empire du milliardaire de gauche @MPigasse, ou Together Media : budgets en baisse, marges inconnues, aucun contrôle clair. Pourquoi Caroline Roux a caché aux téléspectateurs que Mathieu Pigasse est 1 des principaux actionnaires de Mediawan ? Mediawan reçoit tous les ans 100M€ du service public pour produire notamment "C dans l’Air" présenté par… Caroline Roux Nous avions dénoncé le soir-même cette grave faute déontologique ! Delphine Ernotte l’a reconnu aujourd’hui Il n’y a pourtant eu aucune sanction contre Caroline Roux et évidemment aucune intervention de l’ARCOM 
Philippe Ballard
 
 
 

décembre 10, 2025

Et si l'argent devenait obsolète via Elon Musk ?

Elon Musk affirme que l'argent deviendra obsolète. A-t-il raison ?

Lors du Forum d'investissement américano-saoudien du 19 novembre 2025, le géant de l'entrepreneuriat Elon Musk a partagé avec son auditoire sa vision d'un avenir façonné par les progrès de l'intelligence artificielle (IA) et de la robotique. Il a notamment déclaré : « À mon avis, si l'on attend suffisamment longtemps – en supposant que l'IA et la robotique continuent de progresser, ce qui semble probable – l'argent perdra toute pertinence. » 

 


 

Un avenir où l'argent n'aura plus sa place ? Est-ce vraiment possible, ou du moins probable ? Pour répondre à ces questions, rappelons-nous d'abord pourquoi l'humanité a besoin d'argent depuis des millénaires. 

Les manuels d'économie classiques recensent trois raisons principales de détenir de la monnaie : son rôle d'intermédiaire des échanges, d'unité de compte et de réserve de valeur. Pourtant, une raison plus profonde précède et détermine en définitive toutes ces raisons : l'incertitude (ou l'imprévisibilité) de l'action humaine. 

Si tout était parfaitement prévisible, l'humanité n'aurait effectivement plus besoin d'argent. Aujourd'hui, chacun connaîtrait déjà tous ses objectifs futurs, ses besoins, les ressources disponibles, les prix, etc. Dans un tel monde, nous pourrions tout organiser dès aujourd'hui afin que l'offre de biens disponibles à l'avenir corresponde parfaitement à la demande future. 

Mais comme l'avenir est incertain, les êtres humains sont incapables de savoir aujourd'hui ce dont ils auront besoin ou envie demain. Ils doivent donc se préparer dès maintenant aux changements futurs qu'ils ne peuvent ni prévoir ni évaluer pleinement. Et c'est précisément cette incertitude quant à l'avenir qui explique la demande de monnaie. Ludwig von Mises (1881-1973) l'exprimait ainsi (p. 377) : « C'est uniquement parce qu'il y a du changement, et parce que la nature et l'ampleur de ce changement sont incertaines, que l'individu doit détenir de l'argent liquide.» 

Détenir de l'argent permet aux individus de faire face à l'incertitude. Cela les rend plus aptes à l'échange et leur permet de réagir aux changements de circonstances de la manière qui leur convient le mieux. Bien sûr, on peut aussi se préparer aux événements futurs incertains en détenant des biens de consommation courante (nourriture, vêtements, etc.). Mais détenir de l'argent est particulièrement simple et efficace, car il s'agit du moyen d'échange universellement accepté, le bien le plus facilement commercialisable. 

L'affirmation de Musk selon laquelle l'argent pourrait devenir superflu (et donc perdre son pouvoir d'achat) présuppose par conséquent que l'incertitude quant à l'avenir des actions humaines peut (ou va) disparaître. À première vue, on pourrait penser que cela pourrait être une conséquence de l'IA, de la robotique ou d'autres avancées technologiques. 

Cependant, à y regarder de plus près, cette conclusion ne tient pas. Deux raisons principales l'expliquent : premièrement, la nature, dans laquelle vivent les humains, ne peut (d'après toute l'expérience) être parfaitement prévisible. Les circonstances changent, souvent de manière totalement imprévisible : des catastrophes naturelles (éruptions volcaniques, inondations, etc.) surviennent de façon inattendue, ou des régions auparavant inhabitables deviennent soudainement habitables en raison de changements climatiques. La nature engendre constamment une incertitude à laquelle les humains doivent faire face. 

 La seconde raison, et la plus déterminante pour cette question, est la suivante : les actions humaines elles-mêmes ne peuvent être prédites par des méthodes scientifiques. Ludwig von Mises (1881-1973) avait déjà souligné que l'action humaine ne peut être expliquée, n'est pas prévisible, par exemple, sur la base de facteurs biologiques ou chimiques externes ou internes :

Les sciences de l'action humaine partent du constat que l'homme poursuit délibérément des fins qu'il a choisies. C'est précisément ce que toutes les formes de positivisme, de béhaviorisme et de panphysicalisme s'efforcent soit de nier complètement, soit de passer sous silence. Or, il serait absurde de nier que l'homme se comporte manifestement comme s'il poursuivait réellement des fins précises. Ainsi, le déni de la finalité des attitudes humaines ne peut se maintenir que si l'on suppose que le choix des fins et des moyens n'est qu'apparent et que le comportement humain est en définitive déterminé par des phénomènes physiologiques pleinement descriptibles par la physique et la chimie.

 

Même les plus fervents défenseurs de la « Science unifiée » hésitent à affirmer sans ambiguïté cette formulation abrupte de leur thèse fondamentale. Cette réticence se justifie. Tant qu'aucune relation précise n'est établie entre les idées et les événements physiques ou chimiques dont elles constitueraient la suite logique, la thèse positiviste demeure un postulat épistémologique issu non d'une expérience scientifiquement validée, mais d'une vision métaphysique du monde. Les positivistes nous annoncent qu'un jour une nouvelle discipline scientifique verra le jour, qui tiendra leurs promesses et décrira en détail les processus physiques et chimiques produisant dans le corps humain des idées précises. Ne nous querellons pas aujourd'hui sur de telles questions d'avenir. Il est toutefois évident qu'une telle proposition métaphysique ne saurait invalider les résultats du raisonnement discursif des sciences de l'action humaine. 

Hans-Hermann Hoppe a par la suite donné à l'argument de Mises un fondement action-logique rigoureux : l'être humain se caractérise par sa capacité d'apprendre (Lernfähigkeit). Apprendre signifie, avant tout, qu'une personne agissante ne peut connaître d'emblée son propre stock futur de connaissances – ni celui de tous les autres – qui déterminera ses actions futures. 

La raison : on ne peut nier de manière contradictoire la capacité d’apprentissage humaine ; la négation de l’affirmation « Je peux apprendre » est logiquement contradictoire, car elle est vraie a priori. Dire « Les humains ne peuvent pas apprendre » revient à commettre une contradiction performative : en faisant cette affirmation, vous présupposez que votre interlocuteur ne le sait pas encore, mais qu’il peut l’apprendre – sinon, vous ne prendriez pas la peine de le dire. 

 (D’ailleurs, les enseignants, les professeurs et les scientifiques, en particulier, présupposent tous que les humains peuvent apprendre. Autrement, ils ne chercheraient même pas à découvrir et à diffuser de nouvelles connaissances, ni pour eux-mêmes ni pour les autres. Tout professeur qui nierait la capacité d’apprendre serait un cynique, voire un charlatan.) 

 Et dire « Les humains peuvent apprendre à ne pas apprendre » revient à présupposer la capacité d’apprendre – c’est-à-dire qu’on peut apprendre qu’on ne peut pas apprendre – ce qui est manifestement faux et constitue une contradiction flagrante. Puisque la capacité d’apprendre des êtres humains en action ne peut être niée sans contradiction — et est donc logiquement vraie a priori —, on ne peut pas non plus savoir aujourd’hui comment les gens agiront à l’avenir : l’acteur ne connaît ni sa propre connaissance future qui déterminera ses actions, ni la connaissance future des autres qui façonnera leurs actions.

On peut croire que l'humanité sera un jour capable de prédire parfaitement les forces naturelles futures – une proposition discutable. Ce qui est indéniable, en revanche, c'est que l'action humaine future deviendra prévisible ou pourra être modélisée comme une fonction impulsion-réponse (« si A se produit, alors B s'ensuit »). 

Bien sûr, cela ne signifie pas que tout dans l'action humaine soit incertain et imprévisible – ni que tout soit certain. Au contraire, pour des raisons purement logiques, là où il y a certitude, il y a forcément incertitude ; et là où il y a incertitude, il y a forcément certitude. La logique de l'action humaine nous apprend qu'il existe des choses dans l'action humaine que nous savons avec une certitude absolue : que les humains agissent ; que l'acteur poursuit les objectifs qu'il cherche à atteindre avec des moyens limités ; que l'action requiert nécessairement du temps, faisant du temps un moyen indispensable pour l'acteur ; et bien d'autres choses encore. Mais la logique de l'action humaine nous apprend aussi : scientifiquement, nous ne pouvons pas savoir avec certitude comment et quand les humains agiront à l'avenir – et la raison en est que les humains peuvent apprendre, une affirmation qu'on ne peut nier sans contradiction et qui est donc vraie a priori. 

Tant que l'action humaine future se déroulera dans un climat d'incertitude – tant qu'il existera des aspects de l'action humaine soumis à l'incertitude – la raison pour laquelle les gens continueront à réclamer de l'argent à l'avenir (aussi avancé technologiquement soit-il) demeure. C'est pourquoi l'argent conservera sa valeur et ne deviendra jamais obsolète. 

Ou bien Elon Musk croit-il peut-être que les humains du futur fonctionneront selon une « logique différente » de la nôtre ? Cela serait difficile, voire impossible, à concevoir. Car notre logique est la condition préalable à toute pensée cohérente. On ne peut même pas formuler l'idée que « la logique pourrait changer » sans s'appuyer sur notre logique actuelle – et plus précisément sur le principe de non-contradiction (selon lequel une même affirmation ne peut être à la fois vraie et fausse, dans le même sens). 


 

Tout être futur (humain, post-humain, IA, extraterrestre, etc.) que nous considérons capable de pensée cohérente, de communication ou de science devrait utiliser les mêmes principes logiques fondamentaux que nous – car ce sont ces principes qui rendent la pensée cohérente possible pour nous. On pourrait spéculer : peut-être que des IA super intelligentes ou des consciences téléchargées penseront un jour d'une manière littéralement inimaginable pour nous, opérant selon une « nouvelle logique ». Mais même une telle pensée repose sur la logique que nous connaissons : tout être qui affirme que « notre logique est différente de la vôtre » présuppose déjà nos catégories logiques d'identité, de non-contradiction et de différence. 

Si un homologue possédait réellement une logique différente, il est fort probable que nous serions incapables de la comprendre, et encore moins de communiquer avec lui. En fait, on pourrait même se demander si un tel homologue nous apparaîtrait comme humain. Par conséquent, si Elon Musk pense réellement que l'argent deviendra un jour superflu pour les humains, cela ne pourrait se produire que dans un monde incompréhensible pour nous, un monde où la logique et l'action humaine n'auraient plus cours.

Thorsten Polleit


 

Dr. Thorsten Polleit is Honorary Professor of Economics at the University of Bayreuth and President of the Ludwig von Mises...

https://mises.org/mises-wire/elon-musk-claims-money-will-become-irrelevant-he-right


Focus : Elon Musk prédit la fin de l’argent et un avenir en or pour le Bitcoin face à une « crise » de 38,3 billions de dollars 

Elon Musk a dévoilé une vision radicale de l’avenir économique. Il s’exprimait le 1er décembre 2025 lors d’un podcast avec l’entrepreneur Nikhil Kamath. Le PDG de Tesla et SpaceX prédit la fin de l’argent. La monnaie fiduciaire disparaîtra progressivement. L’énergie deviendra la « vraie monnaie » fondamentale. Il voit une crise imminente de la dette américaine. Celle-ci a franchi 38,3 billions de dollars. Dans ce scénario, Elon Musk estime que le Bitcoin (BTC) est le principal bénéficiaire. Il le positionne comme un pont énergétique vers ce nouvel ordre économique.

 


 

Musk prédit la fin de l’argent et l’avènement de l’énergie

Elon Musk a partagé sa vision économique lundi. Selon le PDG de Tesla, l’argent disparaîtra en tant que concept. Cela se produira dans les décennies à venir. L’intelligence artificielle (IA) et la robotique avancée satisferont tous les besoins humains.

Musk a été très clair sur ce point. « Si l’IA et la robotique sont suffisantes, alors l’argent n’existe plus ». Sa pertinence diminue fortement dans ce cas. Son raisonnement est économique. La monnaie sert à allouer le travail. Elle distribue les ressources. Dans un monde post-pénurie, ce mécanisme devient superflu.

Il a même cité la série de science-fiction « Culture » (Iain Banks). Cette civilisation vit sans système monétaire.

Musk a toutefois précisé un point. Toute forme de valeur ne disparaîtra pas. Il affirme que l’énergie deviendra la véritable monnaie fondamentale. C’est la base de ce nouvel ordre économique. « L’énergie est la vraie monnaie. Tu ne peux pas décréter l’énergie ». Le milliardaire insiste sur la physique. Les gouvernements peuvent imprimer la monnaie. Il est très difficile de générer de l’énergie utile. Le contrôle des sources d’énergie deviendra le fondement du pouvoir.

Le Bitcoin face à la crise de la dette américaine

C’est ici que Musk positionne le Bitcoin. Il le voit comme l’instrument de transition idéal. Le système de Preuve de Travail (Proof of Work) du Bitcoin fonctionne. Il lie directement la valeur numérique à la consommation d’électricité. « C’est pourquoi je dis que Bitcoin repose sur l’énergie », a insisté Musk.

Il oppose le Bitcoin à l’or ou au fiat. Les gouvernements « peuvent éditer [le fiat] à volonté ». Le Bitcoin offre une protection contre cette manipulation. Son ancrage énergétique le rend plus proche de la physique que de la politique.

Ces prédictions interviennent dans un contexte d’urgence fiscale. La dette nationale américaine a franchi un seuil historique. Elle a atteint 38,34 billions de dollars le 26 novembre 2025. C’est plus du double de sa valeur d’il y a dix ans.

Les intérêts servis sur cette dette s’accélèrent. Maintenir la dette coûte 104 milliards de dollars par mois (depuis octobre). Cela représente 15% des dépenses fédérales prévues pour 2026. Pour l’année 2024, le total des paiements d’intérêts a atteint 1,22 billion de dollars.

L’IA comme solution et le « trade de la dépréciation »

Pour Elon Musk, la solution à cette crise est claire. Elle réside dans une explosion de productivité. L’IA et la robotique doivent la générer. « C’est à peu près la seule chose qui va résoudre la crise de la dette américaine ».

Le milliardaire anticipe une échéance courte. Dans trois ans ou moins, la production de biens dépassera l’inflation. Cette dynamique pourrait déboucher sur une « déflation substantielle ». Cela réduirait mécaniquement le poids de la dette existante.

« Après cela, la déflation s’installera probablement », a prédit Musk. Les taux d’intérêt tomberont à zéro. La dette deviendra un problème moins pressant.

Ces déclarations soutiennent une stratégie d’investissement. Le Bitcoin et l’or connaissent une dynamique haussière. On l’appelle le « trade de la dépréciation ». Cette stratégie parie contre les devises conventionnelles. Elle investit dans des actifs à offre limitée.

Musk lui-même supervise près de 2 milliards de dollars en Bitcoin. Ces fonds sont détenus par Tesla et SpaceX. Il continue de soutenir le Bitcoin. Il apprécie aussi sa cryptomonnaie favorite, le Dogecoin. En août 2025, il avait annoncé que son « America Party » prioriserait le Bitcoin sur le dollar.

Pour conclure Elon Musk et le Bitcoin

En définitive, Elon Musk dessine un avenir en deux temps. D’abord, une crise de la dette à court terme (38,3 billions). Ensuite, une révolution de l’IA menant à la déflation. Le Bitcoin est positionné comme une assurance. Il sert de pont entre notre monde fiduciaire et un futur basé sur l’énergie. Ces prédictions dépendent de progrès technologiques majeurs. Leur réalisation reste incertaine. Pour l’instant, les monnaies nationales dominent. Le Bitcoin fonctionne comme un actif spéculatif. Il est aussi une alternative monétaire émergente pour ceux qui partagent cette vision.


 

 

décembre 09, 2025

Informations Europe et US début décembre 2025

Sommaire:

A) La doctrine Trump pour un monde en mutation 

B) Pourquoi la fin de l’euro serait bénéfique pour l’Europe : les arguments de l’économiste Robin Brooks

C) Gemplus : l’histoire vraie d’un pillage américain orchestré par la CIA et l’État profond 

D) L’Union européenne : une inquisition numérique contre la dissidence croissante

 


 

A) La doctrine Trump pour un monde en mutation 

En novembre 2025, la Maison Blanche a publié la nouvelle Stratégie de Sécurité Nationale des États-Unis, un document d’une trentaine de pages qui marque un tournant décisif dans la politique étrangère américaine.

Signé par le président Donald J. Trump, ce texte se présente comme un plan concret pour restaurer la puissance américaine, corriger les erreurs du passé et prioriser les intérêts nationaux.

Il s’agit d’une doctrine pragmatique, ancrée dans le slogan « America First » , qui rompt avec les approches globalistes des administrations précédentes. Ce document, court mais dense, expose ce que les États-Unis veulent, les moyens à leur disposition et une stratégie régionale précise. Il suscite déjà de vives réactions internationales, notamment en Europe, où il est perçu comme un mélange de réalisme brutal et d’appels à une coopération redéfinie. Dans un monde marqué par des rivalités croissantes, cette stratégie vise à assurer la domination américaine au XXIe siècle, tout en évitant les pièges des interventions interminables.

 


 

Les erreurs du passé et la correction Trumpienne

Le document commence par un diagnostic sévère des stratégies américaines post-Guerre froide. Selon lui, les élites étrangères ont commis une erreur fatale en visant une domination mondiale permanente, sans lien direct avec les intérêts nationaux. Cela a conduit à des guerres coûteuses, un libre-échange destructeur pour l’industrie américaine et une dépendance excessive aux alliés qui déchargent leurs coûts de défense sur les États-Unis. Les institutions internationales, souvent anti-américaines, ont érodé la souveraineté nationale.

Ce bilan fait écho à une critique plus large du mondialisme, accusé de diluer les nations au profit d’élites transnationales.

Trump est présenté comme le correcteur nécessaire. Dès son premier mandat, il a prouvé que des choix audacieux pouvaient inverser la tendance : accords d’Abraham au Moyen-Orient, renforcement des alliances et focus sur la paix par la force. En huit mois de son second mandat, il revendique avoir résolu huit conflits majeurs, de Gaza à l’Arménie-Azerbaïdjan, en passant par Israël-Iran. Cette « présidence de la paix » repose sur une diplomatie non conventionnelle, une puissance militaire dissuasive et un levier économique. Le document pose trois questions centrales : que veut l’Amérique ? Quels sont ses moyens ? Comment les connecter dans une stratégie viable ?

Ce que veut l’Amérique : survie, prospérité et influence

Au cœur de la doctrine, les États-Unis aspirent à leur survie en tant que république souveraine protégeant les droits naturels de ses citoyens. Priorité à la sécurité des frontières, à la lutte contre l’immigration massive, les trafics de drogue et les influences hostiles. Le texte insiste sur une infrastructure résiliente, une armée la plus puissante du monde et une force de dissuasion nucléaire modernisée. Économiquement, l’Amérique vise la domination : une économie dynamique, un secteur énergétique exportateur, une base industrielle robuste et une innovation protégée du vol intellectuel.

Sur le plan international, les objectifs sont régionaux et pragmatiques. Dans l’hémisphère occidental, appliquer un « Corollaire Trump » à la Doctrine Monroe pour exclure les incursions étrangères et stabiliser la région contre les migrations. En Asie, contenir la Chine en sécurisant les chaînes d’approvisionnement et en maintenant la liberté de navigation. En Europe, soutenir les alliés pour préserver leur liberté tout en restaurant leur confiance civilisationnelle. Au Moyen-Orient, éviter les « guerres éternelles » en empêchant une domination hostile sur le pétrole. En Afrique, passer d’une aide idéologique à des investissements mutuellement bénéfiques. Ces intérêts vitaux sont priorisés sans dispersion, marquant une rupture avec les listes interminables des stratégies passées.

Les moyens américains : une puissance inégalée

Les États-Unis disposent d’atouts enviables : une économie innovante, un système financier dominant, une armée supérieure, des alliances stratégiques et une géographie favorable. Le document met l’accent sur la « soft power » américaine, fondée sur une culture de compétence et de mérite, rejetant les pratiques discriminatoires comme le DEI. Trump accélère la réindustrialisation, les coupes fiscales, la dérégulation et l’investissement en technologies émergentes pour renforcer ces bases.

Cette stratégie lie étroitement la puissance intérieure et extérieure. L’énergie américaine, libérée des idéologies « Net Zero » , devient un outil d’influence. La finance et l’innovation servent de leviers pour contrer les rivaux. L’objectif : unir ces actifs pour une Amérique plus forte, plus riche et plus sûre.

Les principes de la stratégie : pragmatisme et America first

La politique étrangère de Trump est décrite comme pragmatique, réaliste et principielle, sans idéologie rigide. Les principes clés incluent une définition focalisée de l’intérêt national, la paix par la force, une prédisposition au non-interventionnisme et un réalisme flexible. La primauté des nations souveraines est affirmée contre les organisations transnationales. La souveraineté est protégée contre la censure étrangère et les manipulations migratoires. L’équilibre des pouvoirs empêche toute domination adverse, tandis que la justice exige un traitement équitable dans les alliances et le commerce.

Le document critique l’hypocrisie des alliés qui profitent de la générosité américaine sans réciprocité.

Les Européens, par exemple, sont invités à augmenter leurs dépenses de défense à 5% du PIB, comme promis à La Haye.

La compétence et le mérite sont élevés au rang de priorités civilisationnelles, contre les idéologies radicales qui affaiblissent l’Amérique de l’intérieur.

Les priorités : fin de l’immigration massive et sécurité économique

Parmi les priorités, la fin de l’ère de l’immigration massive domine. Les frontières sécurisées sont vues comme essentielles à la souveraineté, contre les invasions, le terrorisme et les trafics. Le document appelle à une coopération internationale pour stopper les flux déstabilisants.

La protection des droits fondamentaux, comme la liberté d’expression, est affirmée contre les abus gouvernementaux. Le partage des charges impose aux alliés une responsabilité accrue, avec des incitations pour ceux qui alignent leurs contrôles d’exportations. Le realignement par la paix utilise la diplomatie présidentielle pour stabiliser les régions et ouvrir des marchés.

La sécurité économique est fondamentale : commerce équilibré, sécurisation des chaînes critiques et réindustrialisation. Le renforcement de la base industrielle de défense, la dominance énergétique et la préservation de la suprématie financière sont détaillés. Le rejet des idéologies climatiques, accusées d’avoir nui à l’Europe, souligne un appel à l’autonomie énergétique.

Les Régions : Une Approche Priorisée

La stratégie régionale évite l’exhaustivité pour se concentrer sur les intérêts vitaux.

Hémisphère occidental : le corollaire Trump

L’Amérique réaffirme sa prééminence via un « Corollaire Trump » à la Doctrine Monroe, excluant les rivaux non-hémisphériques. Objectifs : enrôler les alliés pour contrôler migrations et cartels, étendre les partenariats pour développer ressources stratégiques. Priorité à la diplomatie commerciale, aux déploiements militaires ciblés et à la réduction des influences adverses, comme celles de la Chine.

Asie : gagner l’avenir économique, prévenir la confrontation

La Chine est le rival principal. Le document critique les erreurs passées favorisant son ascension et appelle à un endiguement économique : rééquilibrer le commerce, protéger les chaînes d’approvisionnement et aligner les alliés contre les pratiques prédatrices. Militairement, maintenir la dissuasion dans la Première Chaîne d’Îles, sécuriser le détroit de Taïwan et la mer de Chine méridionale. Coopération accrue avec l’Inde, le Japon et l’Australie via le Quad (Dialogue de Sécurité Quadrilatéral – en anglais : Quadrilateral Security Dialogue).

Europe : promouvoir la grandeur

L’Europe est en déclin économique et civilisationnel, dû à l’immigration, la censure et la perte de confiance.

Le document accuse l’UE d’éroder les souverainetés et appelle à restaurer l’identité occidentale. Priorité à la stabilité avec la Russie, via une fin rapide de la guerre en Ukraine. Les États-Unis encouragent les partis patriotiques et un partage des charges accru, tout en critiquant l’hypocrisie européenne sur les dépendances énergétiques.

Moyen-Orient : transférer les fardeaux, construire la paix

Moins prioritaire qu’avant, grâce à l’autonomie énergétique américaine. Focus sur la paix via les Accords d’Abraham étendus, la neutralisation de l’Iran et la stabilisation. Passer d’interventions à des partenariats économiques, acceptant les traditions locales sans ingérence.

Afrique : de l’aide à l’investissement

Abandonner l’idéologie libérale pour des partenariats mutuels : résoudre les conflits, promouvoir commerce et investissements en énergie et minéraux critiques. Vigilance contre le terrorisme sans engagements prolongés.

Réactions et implications : un monde divisé

Ce document a provoqué des remous en Europe, où il est vu comme une ingérence. Les leaders critiquent ses appels à des tarifs contre la Chine et sa description factuelle du déclin européen, mais certains, comme en France, envoient des signaux de convergence sur les douanes. Des voix soulignent l’hypocrisie américaine : forcer l’Europe à acheter du gaz cher tout en critiquant son affaiblissement, ou promouvoir le wokisme via des ONG tout en le dénonçant. Pourtant, la doctrine invite l’Europe à suivre son bon sens pour retrouver indépendance et prospérité, sans se noyer dans le filet américain.

Globalement, cette stratégie actualise un impérialisme américain adapté, rompant avec le mondialisme.

Elle reconnaît les erreurs post-1945 : libre-échange destructeur, guerres inutiles, immigration excessive. En repliant sur les Amériques tout en sécurisant les routes commerciales, elle positionne la Chine comme rival principal. Pour l’Europe, c’est un appel à renouer avec la Russie et à abandonner les normes excessives, mais aussi une invitation à assouplir pour les firmes américaines.

En conclusion, la Stratégie de Sécurité Nationale de 2025 est une feuille de route pour une Amérique dominante, riche et pacifique. Elle pourrait perdurer sous JD Vance, marquant une ère de réalisme nationaliste. Mais son succès dépendra de la capacité des alliés à s’aligner sans se soumettre, et des rivaux à négocier sans confrontation.

Dans un monde multipolaire, cette doctrine pourrait stabiliser ou diviser, selon qu’elle soit vue comme bienveillante ou hégémonique. 

https://multipol360.com/la-doctrine-trump-pour-un-monde-en-mutation/ 

 


 

B) Pourquoi la fin de l’euro serait bénéfique pour l’Europe : les arguments de l’économiste Robin Brooks 

L’idée d’une dissolution de l’euro refait surface dans un contexte de crises économiques persistantes et de tensions géopolitiques croissantes en Europe.

L’économiste américain Robin Brooks, Senior Fellow à la Brookings Institution et ancien Chief Economist à l’Institute of International Finance (IIF), est l’un des voix les plus influentes à défendre cette thèse. À travers une série d’articles publiés sur Substack en novembre 2025, formant une « trilogie » analytique,

Brooks argue que la monnaie unique n’est pas un pilier de stabilité, mais un frein à la croissance et à la résilience européenne.

Selon lui, mettre fin à l’euro ne signifierait pas la fin de l’Union européenne, mais plutôt une opportunité pour l’Europe de se renforcer économiquement et de mieux affronter des défis externes comme la concurrence chinoise ou la supposée menaces russes. Cet article explore en détail ses arguments, en s’appuyant sur ses publications récentes et ses interventions sur les réseaux sociaux, tout en examinant les critiques et les implications potentielles.

 


 

Qui est Robin Brooks ? un expert des marchés et des changes

Robin Brooks n’est pas un économiste marginal ; son parcours le place au cœur des institutions financières mondiales. Après avoir dirigé l’équipe de stratégie des changes chez Goldman Sachs, il a occupé des rôles clés à l’IIF, où il analysait les flux de capitaux internationaux et les risques systémiques. Aujourd’hui, à la Brookings Institution, il se concentre sur les politiques monétaires et les dynamiques géoéconomiques. Brooks est particulièrement actif sur X (anciennement Twitter), où son compte @robin_j_brooks compte des centaines de milliers de followers, et sur Substack, où il publie des analyses approfondies.

Ses critiques de l’euro ne datent pas d’hier. Dès 2023, il pointait du doigt la surévaluation de la monnaie unique face au dollar, aggravant la stagnation post-choc énergétique. Mais c’est en 2025, face à la crise politique en Allemagne et aux débats sur la dette européenne, que Brooks a intensifié son plaidoyer. Dans une publication sur X, il déclare : « Je suis fier d’être Européen. Il devrait être clair pour tous désormais que l’Europe ne fonctionne pas. Nous devons débattre ouvertement de ce qui nous freine et y remédier. » Pour lui, l’euro est le principal coupable, un « système de parités de change fixes » obsolète qui empêche l’Europe d’avancer.

L’euro comme un « mauvais mariage » : la métaphore centrale

L’une des analogies les plus frappantes de Brooks est celle du « mauvais mariage« . Dans son article « What the End of the Euro Looks Like » (Comment serait la fin de l’Euro, novembre 2025), il compare l’euro à une union dysfonctionnelle où la séparation, bien qu’effrayante, est inévitable pour le bien des deux parties. « L’euro est comme un mauvais mariage. Beaucoup pensent qu’il devrait y avoir une fin, mais le divorce fait peur, surtout quand un côté continue de menacer l’apocalypse, » écrit-il sur X. Selon Brooks, l’euro n’est pas une véritable union monétaire, car il manque une union fiscale complète. Au lieu de cela, il impose des parités fixes entre des économies hétérogènes, forçant des ajustements douloureux via l’austérité plutôt que via des mécanismes naturels comme la dévaluation.

Pourquoi cela est-il problématique ? Dans un système de changes flexibles, un pays comme l’Italie pourrait dévaluer sa monnaie pour rendre ses exportations plus compétitives, stimulant ainsi la croissance sans dépendre de transferts fiscaux des pays plus riches comme l’Allemagne. Avec l’euro, ces ajustements sont impossibles, menant à des déséquilibres persistants.

Brooks argue que la fin de l’euro permettrait un « rééquilibrage naturel » , où chaque nation retrouve sa souveraineté monétaire.

Cela ne signifierait pas un retour au chaos des années 1970, mais une transition gérée, avec des accords bilatéraux pour stabiliser les changes si nécessaire.

En pratique, Brooks envisage un scénario où l’Allemagne sortirait en premier. Dans « Why Germany Needs to Leave the Euro » (Pourquoi l’Allemagne doit quitter l’euro), il explique que cela entraînerait une restructuration de la dette des pays périphériques, impliquant les créanciers (un « bail-in« ) et libérant des ressources fiscales massives. L’Allemagne, libérée de l’euro surévalué, pourrait relancer son économie, tandis que les autres pays ajusteraient leurs monnaies à leur réalité productive.

Créer de l’espace fiscal pour affronter les menaces géopolitiques

Un argument clé de Brooks est que l’euro entrave la capacité de l’Europe à générer des ressources pour sa défense et son innovation. Dans « Why Euro Breakup is Necessary » (Pourquoi la rupture de l’euro est nécessaire), il pointe du doigt l’ « illusion de dette » maintenue par la BCE : les pays à haut endettement (comme l’Italie ou l’Espagne) utilisent la banque centrale pour éviter des réformes structurelles, extrayant des « rentes » des pays plus disciplinés. Cela crée un cercle vicieux où l’Europe entière stagne, incapable d’investir dans des priorités stratégiques.

Brooks insiste sur le contexte géopolitique : l’Europe fait face à la guerre russie/Ukraine, à la concurrence chinoise en technologie et à des défis internes comme l’immigration. Sans l’euro, les pays pourraient taxer plus efficacement leur richesse privée abondante – par exemple, les ménages allemands détiennent des actifs massifs mais sous-taxés. « Personne ne devrait vouloir la rupture de l’euro. Mais personne ne devrait non plus vouloir le statu quo. L’euro est devenu un mécanisme de défense pour les pays très endettés,  » tweete-t-il. La menace d’une dissolution forcerait des réformes fiscales, libérant des fonds pour la défense (augmenter les dépenses à 2% du PIB comme exigé par l’OTAN) et l’innovation en IA ou en énergie verte.

Par exemple, Brooks cite la crise énergétique post-2022 : l’euro a amplifié les chocs en empêchant des ajustements monétaires, rendant l’Europe dépendante des importations américaines de GNL coûteuses. Une sortie de l’euro permettrait des politiques monétaires adaptées, favorisant la réindustrialisation et réduisant la vulnérabilité aux chocs externes.

L’Euro favorise la stagnation et l’inutilité de l’Europe

Brooks va plus loin en accusant l’euro de perpétuer la stagnation économique. Depuis son introduction en 1999, la croissance de la zone euro a été inférieure à celle des États-Unis ou même de certains pays européens non-membres comme la Suède ou la Pologne. La monnaie unique surévalue les économies du Nord (comme l’Allemagne) tout en sous-évaluant celles du Sud, menant à des bulles de dette et à une perte de compétitivité.

Dans ses analyses, Brooks note que l’euro encourage une bureaucratie excessive à Bruxelles, où les débats sur les règles fiscales (comme le Pacte de Stabilité) distraient des vrais problèmes. Sans l’euro, l’Europe pourrait se concentrer sur une coopération plus flexible : des accords commerciaux, une défense commune, sans l’entrave d’une monnaie rigide. « La vérité est que l’Europe serait plus forte sans l’euro et mieux à même de faire face aux innombrables menaces extérieures » affirme-t-il. Cela rendrait l’Europe plus « pertinente » sur la scène mondiale, évitant l’ « inutilité » due à des querelles internes.

Robin Brooks soutient aussi que l’euro masque des problèmes structurels comme le vieillissement démographique ou le déclin industriel. Une dissolution forcerait des réformes : privatisation, flexibilité du marché du travail, et investissements dans l’éducation. Il cite des exemples historiques, comme la sortie de la Grèce en 2015 (évité de justesse), qui aurait pu accélérer sa reprise via une drachme dévaluée.

Critiques et débats : une idée controversée

Cependant, les arguments de Brooks ne font pas l’unanimité. Des économistes comme Shahin Vallée, sur LinkedIn, contestent que la fin de l’euro ramènerait l’Europe à l’instabilité monétaire des années 1970-1980, avec des spéculations et des dévaluations compétitives. Vallée argue que sans l’euro, l’Europe perdrait son influence globale, car la monnaie unique est un outil de soft power face au dollar ou au yuan.

Brooks répond que l’euro n’est pas indispensable pour une politique étrangère commune ou une union bancaire. Il pointe du doigt l’hypocrisie des défenseurs de l’euro, qui ignorent ses coûts fiscaux. De nombreux analystes financiers renforcent son point de vue : l’euro renforce la bureaucratie de l’UE au détriment des nations.

Dans un podcast « Macro Musings » en août 2025, Brooks discute de ces critiques, insistant sur une transition ordonnée : conversion des dettes en nouvelles monnaies, avec des garanties de la BCE pour éviter les paniques bancaires. Il admet les risques à court terme (inflation, chute des marchés), mais argue que les bénéfices à long terme – croissance accrue, résilience – l’emportent.

Implications pour l’Europe et le monde

Si les idées de Brooks étaient adoptées, l’Europe post-euro ressemblerait à une confédération plus lâche : monnaies nationales, mais coopération accrue en défense et commerce. Cela alignerait l’Europe sur des modèles comme la Suisse ou le Royaume-Uni post-Brexit, qui ont prospéré sans monnaie unique. Géopolitiquement, une Europe plus forte pourrait mieux négocier avec les États-Unis (comme dans la Stratégie de Sécurité Nationale de 2025) ou contrer la Chine.

Cependant, la probabilité reste faible : les élites européennes craignent le chaos. Brooks appelle à un débat ouvert, comme il l’a fait dans sa trilogie Substack. « Nous devrions débattre ouvertement de ce qui nous retient et le réparer » conclut-il.

En résumé, pour Robin Brooks, la fin de l’euro n’est pas une catastrophe, mais une « nécessité économique » pour une Europe dynamique et résiliente. Ses arguments, ancrés dans une expertise des changes, challengent le statu quo et invitent à repenser l’intégration européenne. Dans un monde multipolaire, cette réflexion pourrait être cruciale pour que l’Europe ne sombre pas dans l’inutilité ; même si l’UE ne se résume pas dans son économie.

https://multipol360.com/pourquoi-la-fin-de-leuro-serait-benefique-pour-leurope-les-arguments-de-leconomiste-robin-brooks/

 


C) Gemplus : l’histoire vraie d’un pillage américain orchestré par la CIA et l’État profond 

Introduction : la puce dorée qui faisait trembler Washington

En 1999, une PME française de 6 000 salariés, basée à Gémenos près de Marseille, contrôlait 40 % du marché mondial des cartes à puce. 

Gemplus équipait déjà plus de 400 millions de cartes SIM, la quasi-totalité des cartes bancaires européennes, les passeports biométriques naissants, les cartes Vitale, les systèmes de télévision cryptée et même certains systèmes militaires chiffrés. 

Dans ses coffres ultra-sécurisés : des centaines de millions de clés cryptographiques secrètes. Celui qui possède ces clés peut écouter, déchiffrer, authentifier ou bloquer à peu près n’importe quelle communication ou transaction sur la planète.

Cette entreprise n’était pas américaine. C’était intolérable pour Washington !

Ce qui va suivre n’est pas une théorie du complot : c’est l’histoire documentée, reconnue par les protagonistes eux-mêmes, d’une opération d’ingérence économique menée par la CIA via un fonds d’investissement écran, Texas Pacific Group (TPG), et son bras armé In-Q-Tel, le fonds de capital-risque officiel de l’Agence.

Une opération qui a ruiné le fondateur Marc Lassus, détruit la souveraineté technologique française sur la carte à puce et permis aux États-Unis de rattraper en quatre ans un retard de dix ans sur l’Europe.

Marc Lassus : le capitaine d’industrie qui a cru aux « alliés »

Marc Lassus n’est pas un start-upper de 25 ans en hoodie. C’est un fils d’instituteurs béarnais, ingénieur chez Bull, puis chez Schlumberger, qui a vu avant tout le monde le potentiel de la carte à puce inventée par Roland Moreno (lui aussi français). 

À 48 ans, en 1988, il plaque tout, rassemble six ingénieurs fous et lance Gemplus avec France Télécom et quelques investisseurs privés. 

En dix ans, il en fait la première licorne française (le terme licorne est utilisé pour décrire une entreprise dont la valorisation est supérieure à 1 milliard de dollars) : 50 % de croissance annuelle, 200 millions d’euros de chiffre d’affaires, 3 millions de cartes produites par mois.

Mais un marché lui résiste : les États-Unis. 

Là-bas, on utilise encore la bande magnétique (facilement clonée) et le réseau mobile CDMA (sans carte SIM). Pour les Américains, adopter une technologie européenne, c’est hors de question.


Lassus commet alors la faute fatale : il croit que le « partenariat stratégique » avec un fonds américain va enfin ouvrir les portes du marché US. 

Il ignore qu’il vient de signer l’arrêt de mort de son entreprise.

2000 : l’entrée du loup – Texas Pacific Group et In-Q-Tel

TPG, dirigé par le milliardaire David Bonderman, propose 550 millions de dollars pour 26 % du capital – une somme astronomique, quatre fois supérieure à ce que le fonds investit habituellement. 

Les cofondateurs flairent le piège : minorité de blocage, montant suspect, fonds non spécialisé tech… 

Marc Lassus, obsédé par le marché américain, passe outre et force le deal avec l’aide des actionnaires allemands (famille Quandt, BMW).

Six mois plus tard, le cauchemar commence :

  • Remplacement systématique de toute l’équipe dirigeante française par des Américains
  • Antonio Perez nommé DG (décisions absurdes : abandon des télécartes, vente d’actifs stratégiques, rachat de coquilles vides pour plomber les comptes)
  • Chute du cours de bourse (-80 % en quelques mois)
  • Surveillance physique de Marc Lassus (filatures à Londres, fouille de poubelles, cambriolages simulés avec portes cassées de l’intérieur)
  • Convocation piège à Washington pour le forcer à démissionner de son propre conseil d’administration

En 2002, le coup final : Alex Mandl, ex-membre du conseil d’administration d’In-Q-Tel (le fonds de la CIA), est imposé comme directeur général. 

Le journaliste de La Tribune qui révèle le lien In-Q-Tel en 2002 est licencié peu après. L’information passe presque inaperçue.

La prédation comme doctrine : la CIA hors de tout contrôle démocratique

Ce n’est pas un « accident capitalistique ». C’est une opération planifiée.

La CIA dispose depuis 1999 d’In-Q-Tel, un fonds de capital-risque officiellement créé « pour investir dans les technologies d’avenir utiles au renseignement ». En réalité, In-Q-Tel sert à infiltrer, racheter ou détruire toute entreprise non-américaine qui menace la suprématie technologique des États-Unis – même quand elle appartient à un pays allié.

Gemplus n’est pas un cas isolé :

  • 1994 : Crypto AG (Suisse), leader mondial du chiffrement, rachetée secrètement par CIA/BND
  • 1998 : Plettac (Allemagne), cryptographie militaire, sabotée après tentative de rachat
  • 2013 : révélations Snowden – la NSA a bel et bien piraté Gemalto (successeur de Gemplus) pour voler des millions de clés de cartes SIM
  • 2024-2025 : ASML (Pays-Bas), Verkor, Photonis, Exotrail, Latecoere… la liste des pépites européennes passées sous contrôle américain s’allonge chaque année

L’État profond américain – ce complexe militaro-industriel-renseignement-finance – échappe largement au contrôle du Congrès et même du président en exercice. 

Bill Clinton lui-même ignorait probablement l’opération Gemplus. 

Barack Obama, pris la main dans le sac en 2013 avec l’espionnage de Merkel et Hollande, n’a rien pu (ou voulu) faire.

Les conséquences : une France qui paie encore la facture 25 ans après

En 2006, Gemplus fusionne avec Axalto pour former Gemalto. 

En 2019, Gemalto est racheté par Thales… mais le cœur technologique a déjà été vidé entre 2002 et 2006. 

Les États-Unis lancent leur première carte bancaire à puce en 2003 – juste après l’arrivée d’Alex Mandl chez Gemplus. Coïncidence ?

Marc Lassus, lui, finit ruiné : 

  • 70 millions de dollars de prêt-actionnaire exigés par TPG
  • Actions devenues sans valeur après le sabotage boursier
  • Condamnation par l’AMF française (sur pression américaine ?)
  • Saisie de ses biens, y compris son bateau 

Aujourd’hui, l’homme qui a créé la première licorne française vit d’une modeste retraite amputée par le FISC français, bras armé d’un gouvernement qui n’a pas su (ou voulu) défendre les intêrets d’un fleuron français…

2025 : rien n’a changé, tout a empiré

Vingt-cinq ans plus tard, la France continue de servir de garde-manger technologique aux prédateurs américains :

  • 2024 : Photonis (vision nocturne militaire) → racheté par l’américain Teledyne
  • 2025 : Verkor (batteries) → entrée massive de fonds américains
  • 2025 : Exotrail, Latecoere, le Dolipran… la liste est interminable

Pendant ce temps, les États-Unis interdisent purement et simplement à ASML de vendre ses machines EUV à la Chine, bloquent les exportations de puces avancées, et menacent de couper l’accès aux turbines General Electric des sous-marins nucléaires français le jour où Paris ne sera plus assez docile (voir ici).

 

                                      L'histoire secrète du fleuron français assassiné de l'intérieur.
 

Conclusion : le prochain Gemplus est déjà dans le viseur

Aujourd’hui, les nouvelles cibles s’appellent Mistral AIAleph Alpha, ou toute start-up européenne qui ose concurrencer OpenAINvidia ou Palantir

Les méthodes ont évolué : plus besoin de fonds d’investissement écran. Il suffit d’une loi (CFIUSEntity ListCloud Act)

ou d’une simple pression sur Bercy pour que l’entreprise « choisisse » de se vendre « librement » à un acteur américain.

La leçon de Gemplus est cruelle mais limpide : dans la guerre économique que se livrent les superpuissances, il n’y a pas d’alliés, il n’y a que des proies ou des prédateurs.

Tant que la France continuera de croire au « partenariat transatlantique », au « camp du Bien » et à la loyauté entre « amis », elle continuera de perdre ses champions un à un. Le jour où les États-Unis estimeront que l’Europe n’est plus utile – ou pire, qu’elle devient un concurrent – il sera trop tard pour pleurer.

Marc Lassus, lui, n’a plus de larmes. Il a tout perdu pour avoir cru que les Américains jouaient au même jeu que nous.

Et nous, quand allons-nous enfin ouvrir les yeux ?

https://multipol360.com/gemplus-lhistoire-vraie-dun-pillage-americain-orchestre-par-la-cia-et-letat-profond/


 

D) L’Union européenne : une inquisition numérique contre la dissidence croissante

Une machine à punir qui ne s’arrête jamais

L’Union européenne ne régule plus : elle punit. Elle ne protège plus : elle condamne.

Chaque semaine apporte son lot de nouvelles sanctions, d’enquêtes, d’amendes astronomiques contre ceux qui osent penser autrement qu’elle. Hier c’était Meta, avant-hier Google, aujourd’hui X et Elon Musk avec 120 millions de dollars d’amende pour « manque de transparence ». Demain ce sera Telegram, Rumble, Gab ou le premier média indépendant qui dépassera la ligne rouge tracée par Bruxelles. La liste des « coupables » s’allonge inexorablement, et, comme par hasard, elle coïncide presque parfaitement avec celle des plateformes et des personnes qui refusent de censurer à la demande.

Comment l’UE a ciblé Elon Musk et 𝕏 au fil des ans :

→ Juin 2023 : L’UE a audité les systèmes de sécurité 𝕏 et a signalé des faiblesses dans la gestion des discours de haine et de la désinformation.
→ Octobre 2023 : L’UE a émis une lettre d’avertissement accusant 𝕏 de diffuser de la désinformation pendant le conflit israélo-hamasien.
→ Juillet 2024 : L’UE a proposé 𝕏 un accord secret illégal stipulant que si 𝕏 elle censurait discrètement la parole sans en informer le public, elle ne lui infligerait pas d’amende 𝕏 .
→ Août 2024 : L’UE a tenté d’empêcher Elon Musk d’organiser un Space en direct 𝕏 avec le président Donald Trump.
→ Janvier 2025 : L’UE a intensifié son enquête sur Elon Musk 𝕏 quelques jours avant l’investiture de Trump.
→ Décembre 2025 : L’UE est condamnée à une amende 𝕏 € de 120 millions pour violation des règles de la législation de l’UE sur le contenu en vertu de la loi sur les services numériques.

Pourquoi ont-ils peur du @elonmusk ? Pourquoi craignent-ils une plateforme qui donne une véritable voix aux gens ?

Au nom de quoi cette inquisition numérique ?

Au nom d’aucun mandat populaire clair, voilà la vérité crue. 

La Commission européenne, véritable cerveau de cette répression, n’est élue par personne. Ses commissaires sont nommés en coulisses par des tractations entre chefs d’État, puis validés par un Parlement européen où la voix d’un électeur français pèse douze fois moins que celle d’un Maltais en termes de représentation proportionnelle. Quant au Conseil, il décide souvent à la majorité qualifiée, c’est-à-dire contre l’avis exprès de plusieurs peuples. Jamais une institution aussi puissante n’aura été aussi peu légitime démocratiquement. Et pourtant, c’est elle qui s’arroge le droit de décréter ce qui est vrai ou faux, acceptable ou « haineux », démocratique ou « extrémiste ».

Le DSA, arme absolue d’une bureaucratie sans contrôle

Le Digital Services Act de 2024 est le glaive de cette nouvelle inquisition. Sous prétexte de « protéger les citoyens européens », il donne à une poignée de fonctionnaires non élus le pouvoir de mettre à genoux n’importe quelle plateforme mondiale. Pas besoin de preuve irréfutable, pas besoin de procès équitable : il suffit qu’un rapport d’« experts indépendants » (souvent militants anti-Musk ou anti-droite patentés) pointe une « asymétrie informationnelle » pour que tombe l’amende. Et quand l’accusé refuse de livrer ses algorithmes ou de censurer sur commande – comme Elon Musk le fait depuis 2022 –, on passe à l’étape supérieure : enquête pénale pour « bande organisée », perquisitions, menaces de blocage total du service en Europe. On l’a vu en juillet 2025 avec l’opération française contre X : un parquet parisien qui ose qualifier une entreprise américaine de « gang organisé » parce qu’elle laisse circuler des idées qui dérangent l’Élysée.

Deux poids, deux mesures : le clientélisme des aides à la presse

Pendant que l’UE traque les dissidents, elle continue d’arroser grassement les médias dociles. Rien qu’en France, près de 2 milliards d’euros d’aides directes et indirectes ont été distribués en dix ans à une poignée de titres appartenant à neuf milliardaires (Arnault, Bolloré, Dassault, Niel, Pigasse, etc.). Ces journaux, qui touchent des dizaines de millions chaque année, n’ont jamais remis en cause la doxa européenne ni les scandales du pouvoir macroniste. Le clientélisme institutionnalisé, voilà le vrai visage de la « liberté de la presse » selon Bruxelles et Paris.

Musk, l’homme qu’on ne peut pas plier

Et face à ce rouleau compresseur, il y a Elon Musk. 

Musk peut faire exactement ce qu’il veut. Il a les moyens financiers, les avocats, les serveurs hors d’atteinte, les contrats militaires américains, et surtout l’appui d’une administration Trump qui regarde l’Europe comme une relique du passé. 120 millions de dollars ? Des cacahuètes. L’UE n’a ni flotte, ni armée, ni police capable d’aller saisir un centime dans les caisses de Tesla ou SpaceX. 

Comme disait Staline à propos du Vatican : « L’Europe, combien de divisions ? » Aucune ! (enfin, pour le moment…)

Alors elle aboie, elle amende, elle menace… et Musk répond, sourire en coin : « Cause toujours, tu m’intéresses. »

 


 

La dissidence qu’ils fabriquent eux-mêmes

Le plus tragique, c’est que plus l’UE tape fort, plus elle perd. Chaque sanction contre X fait grossir la plateforme de plusieurs millions d’utilisateurs supplémentaires qui fuient la presse subventionnée et les réseaux censurés. Chaque enquête contre un média alternatif crée dix nouveaux comptes Telegram, Substack ou Rumble.

L’Europe est en train de fabriquer elle-même la révolte qu’elle prétend combattre.

Un jour prochain, quand les peuples auront fini de payer la note de cette bureaucratie hystérique et déconnectée, ils se souviendront que c’est elle, et elle seule, qui aura transformé des citoyens ordinaires en résistants. Et ce jour-là, les 120 millions de dollars d’Elon Musk paraîtront bien dérisoires face au prix que l’Union européenne aura payé pour avoir voulu jouer les grands censeurs d’un continent qui rêve seulement de respirer librement.

https://multipol360.com/lunion-europeenne-une-inquisition-numerique-contre-la-dissidence-croissante/

 

 

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