Delphine Ernotte Cunci reconnaît, devant les députés, que le débat sur la neutralité de l’audiovisuel public est « légitime »
Le débat sur la neutralité de l’audiovisuel public est « légitime », malgré « les polémiques de ces dernières semaines », et ce principe constitue une « exigence absolue à laquelle veille tout particulièrement » France Télévisions, a affirmé sa présidente, Delphine Ernotte Cunci, en ouverture de son audition par la commission d’enquête parlementaire sur le sujet à l’Assemblée nationale, mercredi 10 décembre.
Le contexte est inflammable et le rapporteur de la commission, le député Charles Alloncle du groupe Union des droites pour la République d’Eric Ciotti, l’a soumise à plusieurs dizaines de questions incisives. Jusqu’au bout de cette audition fleuve de quatre heures trente, Delphine Ernotte Cunci a pris le temps de la pédagogie. « France Télévisions est un média financé par tous. Il doit donc s’adresser à tous, quels que soient son lieu de vie, ses opinions ou son niveau de revenus », a-t-elle fait valoir.
La commission d’enquête sur la neutralité, le fonctionnement et le financement de l’audiovisuel public a été créée par les députés du groupe Union des droites pour la République d’Eric Ciotti dans la foulée de l’affaire Legrand-Cohen. Ces deux journalistes du service public ont été accusés de connivence avec le Parti socialiste après la diffusion, début septembre, d’une vidéo les montrant dans un restaurant avec deux de ses responsables.
Plus généralement, France Télévisions et Radio France, dont les responsables seront auditionnés la semaine prochaine, sont accusés par une partie de la droite et par le Rassemblement national de partialité en faveur de la gauche. Mais Mme Ernotte Cunci a assuré que France Télévisions se montrait « exemplaire en matière de transparence de son offre d’information et d’équilibre des points de vue ». Divers travaux internes ont été lancés pour renforcer ces principes.
Quant aux erreurs commises sur les antennes, « je ne considère pas que nous soyons irréprochables » et il y a des sanctions internes le cas échéant, expose-t-elle. Mais « cela ne veut pas dire que l’information de France Télévisions n’est pas rigoureuse », oppose-t-elle au rapporteur qui l’appelle à prendre ses « responsabilités ». Dans les prochaines semaines, une « nouvelle direction de la déontologie » transversale va être mise en place.
Puis une élue (Rassemblement national), Anne Sicard, s’agace : « Qui trompe les Français, CNews qui assume sa ligne, ou France Télé ? » « Je considère que nous ne faisons pas le même métier » que CNews, dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, rétorque Mme Ernotte Cunci. En septembre, elle avait qualifié CNews de « média d’opinion » et de « chaîne d’extrême droite », dans un entretien au Monde.
« Il va nous falloir revoir nos missions » en 2026
Sur l’autre volet des travaux de la commission d’enquête, celui concernant le financement, la présidente de France Télévisions a vanté les « efforts massifs » réalisés par l’entreprise depuis son arrivée à sa tête en 2015, qui cependant aboutit à « une inadéquation croissante entre nos missions et nos moyens ». « La télévision publique remplit des missions essentielles qu’aucun autre » groupe audiovisuel ou réseau social ne pourra « jamais remplir », a-t-elle plaidé.
En 2026, « il va nous falloir revoir nos missions » et les contrats avec le monde de la production, prévient la dirigeante. En septembre, un rapport de la Cour des comptes a mis en évidence une « situation financière critique » à France Télé. Les « sages » de la rue Cambon demandent que l’Etat fixe à l’entreprise « une trajectoire financière réaliste ».
« Est-ce que vous admettez votre part de responsabilité ? », la presse Charles Alloncle. Delphine Ernotte Cunci ne se départ pas de son calme et renvoie aux décisions de la « tutelle », l’Etat. Même réponse sur sa rémunération.
Sur les frais de réception élevés de France Télé en 2020, autre point soulevé par le rapporteur, elle rappelle qu’il a fallu nourrir les équipes mobilisées pendant la crise du Covid. Mme Ernotte Cunci balaie aussi les accusations sur des nuitées au Festival de Cannes – « pas un euro d’argent public dépensé » – ou l’emploi dans le groupe d’Arnaud Ngatcha, par ailleurs adjoint de la maire de Paris, mettant en avant son travail.
Interrogée sur sa sœur, Marie-Christine Lemardeley, elle-même adjointe d’Anne Hidalgo, la présidente de France Télévisions vante sa famille « qui croit au service public ». Les députés « insoumis » l’accusent d’être « une agente de communication de la macronie » et font monter sporadiquement la tension. « Je n’ai jamais subi de pression politique », précise à un autre moment la dirigeante.
Charles Alloncle finit par dire sa « frustration », face à une présidente qui parfois « botte en touche » selon lui. Il prévoit de l’entendre à nouveau à la fin des travaux de la commission d’enquête. Jérémie Patrier-Leitus, qui en est le président (Horizons), avait prévenu : « Nous ne sommes pas ici dans un tribunal. Ce ne sera pas le procès de France Télévisions ».
«Je ne considère pas que nous soyons irréprochables» : ce qu’il faut retenir de l’audition de Delphine Ernotte face à la commission d’enquête sur l’audiovisuel public
Très attendue, l’audition de la PDG de France Télévisions s’est tenue dans une ambiance parfois électrique du côté des députés, conduisant à une suspension de séance après plus de 3 heures de questions-réponses.
La séquence s’annonçait comme l’un des moments névralgiques de la commission d’enquête sur l’audiovisuel public. Avant même que les micros ne s’allument ce mercredi à 15h30, le tour de chauffe avait démarré. Charles Alloncle, membre du groupe UDR d’Éric Ciotti et rapporteur de la commission faisait monter la pression en dénonçant des «entorses au principe de neutralité» commises par l’audiovisuel public ainsi que de «graves dysfonctionnements financiers et budgétaires». De son côté, la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, préparait le terrain façon opération déminage.
Dans une interview mardi au Figaro , la dirigeante donnait des gages aux députés en proposant un certain nombre de gardes-fous sur la question de l’impartialité de l’information, sujet au cœur des débats… «Delphine Ernotte fait des annonces 24 heures avant son audition, pour espérer disposer de quelques cartouches dans sa besace et s’en sortir, ironise-t-on dans l’entourage d’Eric Ciotti, le président de l’Union…
https://www.lefigaro.fr/medias/je-ne-considere-pas-que-nous-soyons-irreprochables-ce-qu-il-faut-retenir-de-l-audition-de-delphine-ernotte-face-a-la-commission-d-enquete-sur-l-audiovisuel-public-20251210France Télévisions : «En 2026, mon objectif est d’arriver à zéro déficit», prévient Delphine Ernotte
Le groupe public, ciblé pour sa gestion financière, n’aura «aucun tabou» pour baisser ses dépenses, assure sa présidente.
Effectifs, financement de la création, droits sportifs: la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci, n'aura «aucun tabou» pour baisser les dépenses du groupe public dans un contexte budgétaire tendu, prévient-elle jeudi dans une interview aux Echos . «En 2026, quoi qu'il arrive, mon objectif est d'arriver à zéro déficit (...) Et pour cela, des choix difficiles s'imposent à nous», déclare Delhpine Ernotte Cunci.
Elle chiffre à «150 millions d'euros» les économies à réaliser en prenant en compte le comblement du déficit de 2025 et la baisse attendue de la dotation de l'État (-65 millions d'euros), sur fond de marché publicitaire en berne. «Vu l'ampleur des économies à réaliser, il ne peut y avoir aucun tabou, y compris sur les programmes», assure la présidente du groupe public.
Pour le financement de la création (séries, films, documentaires etc.), «la baisse sera d'au moins 20 millions d'euros et pourrait aller jusqu'à 60 millions d'économies si l'on se conformait à nos strictes obligations légales», développe-t-elle. «Dans la fiction, le cinéma, nous allons arrêter certains projets, les mettre en pause», avertit la dirigeante. «Revoir à la baisse notre soutien à la création est une décision très lourde de conséquences» pour la filière (producteurs, auteurs, acteurs...), «mais nous n'avons pas d'alternative», fait-elle valoir.
La crise à la BBC, «un coup porté à l’ensemble du service public»
Côté effectifs, «nous pouvons continuer à baisser», a-t-elle dit, même s'«il n'y a pas encore de cible définie pour l'an prochain». Les économies concerneront aussi les droits sportifs. «Ces dernières années, nous avons oeuvré pour conserver nos principaux droits sportifs, que ce soit Roland-Garros , le Tour de France, les JO, les Six Nations, etc. Mais nous sommes conscients qu'il faudra faire des choix et revendre une partie de nos droits», poursuit Delphine Ernotte Cunci.
«Trois domaines» seront préservés: «l'offre d'information, les offres pour la jeunesse, et (la) capacité à investir dans les nouvelles technologies, et en particulier l'IA» (intelligence artificielle). Par ailleurs, la dirigeante juge que la crise à la BBC est «un coup porté à l'ensemble du service public de l'audiovisuel, à l'heure où son existence même est remise en cause».
Le président américain Donald Trump menace de réclamer un milliard de dollars (863 millions d'euros) de dommages et intérêts au groupe public britannique pour avoir déformé ses propos dans un documentaire diffusé en octobre 2024. Selon Delphine Ernotte Cunci, «cet épisode illustre le besoin pour les médias publics d'être irréprochables dans le traitement de l'information, en matière d'indépendance, de rigueur, et d'impartialité».
Le député d’Edouard Philippe qui surprotège France TV et Delphine Ernotte depuis 2h30 pète les plombs !
Quel scandale !
Ce député d’Edouard Philippe, président de la commission, monopolise la parole, vient à la rescousse en permanence de Delphine Ernotte, contredit sans arrêt le rapporteur Charles Alloncle
Aucune neutralité, aucune impartialité !!!
Le coin des citations !!
"Est-ce rentable de mobiliser 30h d’antenne pour le Téléthon ? Non De diffuser gratuitement le Tour de France ? Non Imaginer la disparition de l’audiovisuel public, c’est projeter une société dans laquelle tout un pan de notre culture commune serait effacé"
France Télévisions: À l’Assemblée, Delphine Ernotte reconnaît que beaucoup de contenus ne sont pas rentables : médias éducatifs, programmes « de genre », enquêtes type Cash Investigation, soirées militantes, ou films français souvent idéologiques et boudés en salles. Service public ou agenda ?
Delphine
Ernotte prétend que les frais de réception pendant le Covid n'étaient
pas des dépenses de réception, mais de restauration et compare les
journalistes de France Télévision aux soignants.
Le Tour de France est littéralement un des événements sportifs les plus regardés au monde (3 milliards d’audience). Si France TV n’est pas foutu d’en tirer des bénéfices, changez de business model.Antonin Ferreira Roche
La députée UDR Hanane Mansouri face à Delphine Ernotte.
«France Télévisions est complètement à l'ouest, dans l'hypocrisie, le mensonge et l'auto-endoctrinement.» Judith Waintraub
Delphine Ernotte refuse de divulguer le salaire et les avantages d’Arnaud Ngatcha, directeur des opérations spéciales et adjoint d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris, au prétexte que ce ne serait pas son rôle en tant que présidente. Pourtant, il s’agit d’argent public : les contribuables ont le droit de savoir comment, pour quoi et par qui leur argent est utilisé.
Chers Français, je vous prends à témoin : considérez-vous que Monsieur Tardieux, secrétaire général de France Télévisions, répond explicitement par oui ou par non à la question suivante : « Avez-vous demandé à des membres de la Cour des comptes de retarder la publication du rapport ou du pré-rapport de la Cour ? » "Le budget de FranceInfo TV a doublé et est passé de 14 à 28 millions d'euros [...] Un doute sur le coût réel" Et il revient sur le reportage intitulé "Les nazis ont-ils créé les marchés de Noël ?"
Charles Alloncle
Le député UDR @CHAlloncle rappelle le bilan CATASTROPHIQUE de Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions. « France Télévisions a cumulé plus de 81 MILLIONS € de DÉFICIT depuis 2017 […] La trésorerie est passée de 41 millions € à –27 millions € prévus en 2025. Les capitaux propres sont en chute libre. » Il conclut en posant une question à la présidente de France Télévisions : « Est-ce que vous pensez que n’importe quel dirigeant d’une entreprise privée aurait été renouvelé pour un troisième mandat avec un tel bilan financier ? » (Source : LCP)























