décembre 03, 2014

L'espace l'enjeu !!

L'Université Liberté, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.

Les débuts de la conquête spatiale furent largement marqués par les préoccupations stratégiques liées à la guerre froide. Avec le développement des satellites, les utilisations de l’espace, d’abord militaires, s’orientèrent ensuite vers des usages civils. De nos jours, la conquête et l’utilisation civile comme militaire de l’espace extra-atmosphérique restent plus que jamais un enjeu primordial des relations internationales.


Que recouvrent les termes d’exploration spatiale et de missions spatiales ?

Le terme générique de mission spatiale englobe toutes les missions à destination de l’espace extra-atmosphérique. La plupart d’entre elles sont désormais considérées comme banales, à l’instar de la mise en orbite géostationnaire de satellites commerciaux. L’exploration spatiale recouvre quant à elle deux domaines. D’une part, l’exploration du système solaire ou planétaire. D’autre part, les missions d’exploration humaine, hier sur la Lune, demain sur Mars, dans lesquelles les objectifs scientifiques sont pour les États moins importants que la démonstration de puissance. Dans cette catégorie, le projet le plus ambitieux à l’heure actuelle est celui que la Maison- Blanche a fixé à la NASA d’envoyer un homme sur un astéroïde en 2025. L’objectif de cette mission est de préparer aux vols habités de très longue durée, notamment vers Mars. Pourtant, le contexte budgétaire actuel aux États-Unis n’est pas favorable à un voyage habité vers Mars, qui durerait dix mois à l’aller et dix mois au retour et coûterait au minimum 200 milliards de dollars.

On connaît la prépondérance américaine dans les activités spatiales. Peut-on coopérer de façon équilibrée avec la NASA ?

Du fait de la puissance budgétaire dont elle dispose et de l’avance scientifique qui est la sienne en de nombreux domaines, la NASA bénéficie d’une indépendance absolue. À ce titre, elle n’a sur le principe aucun besoin impératif de coopérer. Elle trouve cependant un intérêt financier à le faire ponctuellement afin de faire baisser la facture de certains projets. La majeure partie des coopérations actuelles concerne la délivrance d’instruments scientifiques. C’est ainsi que le rover Curiosity actuellement sur Mars est équipé d’un laser français et d’un capteur météo espagnol.

La mission Cassini-Huygens, qui est la première mission spatiale consacrée exclusivement à l’exploration de Saturne, est un exemple de coopération entre l’Europe et les États-Unis souvent mis en avant. Lancée en 1997, elle est menée par la NASA, qui a réalisé le module orbital Cassini, et l’Agence spatiale européenne (ESA) qui a fourni la sonde Huygens. Après un périple de sept ans, la sonde et le module se sont insérés en orbite de Saturne le 1er juillet 2004. Le 14 janvier 2005, la sonde Huygens a plongé dans l’atmosphère du principal satellite de Saturne, Titan, et s’est posée à sa surface. Grâce à la coopération américano-européenne, Titan est ainsi devenu le cinquième astre et le plus lointain sur lequel l’homme a réussi à faire atterrir un engin spatial, après la Lune, Vénus, Mars et l’astéroïde Éros. L'orbiteur doit collecter jusqu'en 2017 des données sur la structure et l’environnement de Saturne et de ses satellites.

En termes de collaborations et de coopérations spatiales, les États-Unis demeurent néanmoins très prudents. Ils redoutent en effet de voir leurs technologies leur échapper ou, pire, se retourner contre eux. Même si l’administration américaine a récemment dressé une liste de partenaires fiables, qui facilite les relations entre Américains et Européens, un cadre bureaucratique très contraignant continue d’alourdir et de ralentir les échanges pourtant généralement fructueux qui existent entre les responsables de projet et les chercheurs.

La Station spatiale internationale (ISS) ne représente-t-elle pas un grand succès en matière de coopération spatiale internationale ?

Ce programme, lancé en 1998 et piloté par la NASA et développé conjointement avec l'agence spatiale fédérale russe (Roscosmos) avec la participation des agences spatiales européenne, canadienne et japonaise, peut en effet être considéré comme un succès en termes de coopération spatiale. Si l’ISS est incontestablement une réussite technologique, le bilan apparaît toutefois plus nuancé en matière scientifique, la Station permettant surtout d’acquérir l’expérience des longs séjours habités en orbite.

L’actuelle crise en Ukraine met en avant la manière dont les enjeux géopolitiques pèsent sur la Station. Depuis l’arrêt des vols de la navette américaine en 2011, les Russes sont en effet les seuls à pouvoir envoyer des astronautes vers la Station. Une dégradation des relations diplomatiques entre Washington et Moscou pourrait remettre en cause l’accès des Américains à la Station.

Qu’en est-il des nouvelles puissances spatiales que sont la Chine et l’Inde ? Ces pays ont-ils des velléités de coopération avec les puissances spatiales traditionnelles ou se posent-ils ouvertement en compétiteurs ?

Les deux grandes puissances émergentes que sont la Chine et l’Inde ont en commun de mener chacune un programme spatial ambitieux et multiplient la mise en orbite de satellites. En termes de missions scientifiques, deux récents succès sont à noter. L’agence spatiale indienne (Indian Space Research Organisation, ISRO) a réussi le 5 novembre 2013 le lancement d’une sonde, Mangalyaan, conçue et produite en un temps record avec un budget réduit. Le succès de la mission – la sonde mettra près d’une année pour atteindre Mars – pourrait contribuer à affermir la réputation technologique de l'Inde. Quant au programme spatial chinois, il a effectué une grande avancée en réussissant à poser un rover, baptisé Yutu (« lapin de jade »), sur la Lune le 14 décembre 2013. Les autorités chinoises envisagent aussi le développement à court terme d'une station spatiale en orbite basse. L’impressionnante couverture médiatique de ces deux événements dans chacun des deux pays montre, s’il en était encore besoin, l’importance que représente la conquête de l’espace pour la perception de la puissance d’un État.

Pour l’heure, Pékin ne mise pas sur les coopérations internationales pour son programme spatial. Ce pays a la volonté de développer ses propres technologies, de réaliser avec ses propres ingénieurs ses propres expériences, mêmes si celles-ci ont déjà été effectuées par d’autres États. De son côté, Delhi a manifesté plus d’ouverture avec notamment la réalisation de deux missions conjointes entre le CNES et l’ISRO. À la différence de la NASA ou de l’ESA, les agences indienne et chinoise ne communiquent que très peu sur les résultats de leurs programmes et de leurs missions spatiales.

Francis Rocard est planétologue au Centre national d’études spatiales (CNES).
 
Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le numéro 67 de Questions internationales, "L’espace – un enjeu terrestre", mai-juin 2014, La Documentation française.



Si l'homme observe les astres depuis des dizaines de milliers d'années, c’est seulement depuis un demi-siècle qu’il a les moyens technologiques d’aller à leur rencontre. La conquête spatiale remonte aux années 1960 et s’est développée autour de quatre enjeux principaux : le vol spatial habité, le secteur de la défense, les missions scientifiques et, plus récemment, les applications liées à l’usage des satellites.

Nouvelles découvertes, nouvelles conquêtes

L'idée de voyager dans l'espace, d'atteindre une autre planète ou la Lune est en fait très ancienne. Dans un texte consacré à « Des nouvelles de la planète Vermeer » ("La différence". Espace(s). Le cahier de laboratoire de l’observatoire de l’espace du CNES, mars 2013), Christine Lapostolle s’interroge  sur deux toiles peintes par Johannes Vermeer, L’Astronome (1668) et Le Géographe (1669). Le sujet commun des deux toiles, un savant dans son cabinet d'étude, renvoie à la soif de découverte des mondes nouveaux, qu'ils soient terrestres ou célestes, à la mesure scientifique et à la représentation graphique de ces espaces :

« Qui a posé ? Vermeer lui-même ? Un de ses fils ? Un ami ? On a pensé à Anthonie van Leeuwenhoek, naturaliste, géomètre, qui habitait à quelques rues de chez les Vermeer. (…) Que fait cet homme exactement ? Pourquoi est-il immortalisé dans deux instants ? (…) Qui a prêté les instruments, les livres, les cartes ? C’est un homme qui étudie, disposant d’un matériel moderne mais sans plus. (…) En 1668, l’année où est peint le premier des deux tableaux, l’astronome Christiaan Huygens publie sa découverte de Titan, le plus gros satellite de la planète saturne. La même année commencent les travaux de l’Observatoire de Paris. A Dantzig, Johannes Hevelius publie sa Cometographie (…) Il me reste à prouver qu’il y a des Mondes infinis dans un Monde infini (…). Ainsi parle le Philosophe dans L’Autre Monde de Cyrano de Bergerac, un des premiers romans de science-fiction, qui s’écrivait à l’époque où Vermeer peignait ses tableaux. »

Trois siècles après, entre 1961 et 1981, l’homme se lance dans une nouvelle conquête, la plus grande jamais entreprise, celle de l’espace.

Le vol habité, marqueur de la puissance d’un État

Dans un article consacré à "Quelques pistes d’avenir pour l’activité spatiale", Gilles Ragain explique que « l’histoire du vol habité est dominée par les premiers succès soviétiques, la contre-attaque américaine avec le programme Apollo et les premiers pas de l’homme sur la Lune. (…) Moins d’une décennie sépare [en effet] le discours de John F. Kennedy (25 mai 1961) du premier pas sur la Lune (21 juillet 1969). Ces huit années ont permis de passer de la page blanche à la réussite la plus complète. Le budget du programme est à la hauteur du défi. En 1966, plus de 5 % du budget fédéral américain était consacré à l’espace, et le budget total [de la mission Apollo] [entre] 1959 et 1970, ramené en équivalent du budget fédéral américain actuel, serait supérieur à mille milliards de dollars. Tel était le prix pour démontrer la suprématie du système américain sur le communisme autrement que par un conflit armé. Qu’importe si le programme a été sans lendemain du point de vue scientifique et technique. Là n’était pas son objectif. (…)

Après la Lune, les États-Unis se focalisent sur la construction d’une Navette spatiale. Les Soviétiques se concentraient quant à eux sur les stations spatiales. La Navette devait (…) enclencher un cercle vertueux avec des coûts de lancement drastiquement réduits puisqu’elle était réutilisable. Les opportunités de lancement devaient augmenter ainsi que la fiabilité et la sécurité des vols. Or, les coûts n’ont cessé de croître tandis que le nombre de lancements stagnait. Il a fallu près de quarante ans et deux accidents terribles – Challenger en 1986 et Columbia en 2003 – pour que les Américains décident finalement d’arrêter ce qui fut l’un des engins les plus complexes jamais construits par l’homme.

Depuis les années 1990, le programme spatial américain de vol habité apparaît plus hésitant. Les présidents américains successifs ont certes fait des annonces –Mars ou les astéroïdes –, mais celles-ci sont à ce jour toutes restées sans lendemain.

Dans les faits, une révolution a récemment eu lieu aux États-Unis. La NASA (National Aeronautics and Space Administration) décide de confier à des opérateurs privés la desserte de la Station spatiale internationale (ISS), et ceci est un succès. Pour moins d’un milliard de dollars et en cinq ans, deux nouveaux entrants – les sociétés SpaceX (Space Exploration Technologies Corporation) et Orbital Sciences Corporation – ont réussi à développer deux systèmes de desserte de l’ISS. SpaceX s’impose désormais dans le domaine du service de lancement [de satellites]. Ces nouveaux types de partenariats entre la NASA et des investisseurs privés semblent donc promis à un bel avenir (…). »


Les usages civils en constant développement

« Parallèlement à la conquête de la Lune s’est mis en place un autre type d’activité spatiale, le lancement et l’exploitation des satellites. En moins de douze ans, les évolutions ont été majeures, de l’envoi des premiers satellites de météorologie en 1959 à ceux de télécommunication en 1960 en passant par la mise en orbite des premiers satellites de télécommunication géosynchrone (1972) ou d’observation de la Terre (1960). La création des organismes consacrés à l’usage civil des satellites a suivi : Intelsat (1964), Eutelsat (1977), Landsat (1972), Spot Image. Dans ce domaine, l’Europe s’est distinguée avec la création d’Arianespace en 1980 (privatisation du service de lancement), puis celle, en 1985, de la Société européenne des satellites (SES), l’un des premiers opérateurs privés.

La télédiffusion par satellite a depuis envahi la planète et tout le monde peut, enfin, regarder les mêmes feuilletons. Le système de géopositionnement GPS (Global Positioning System) devient un outil quotidien. Les services de météorologie s’appuient sur une flotte internationale de satellites. Google Earth® rend accessible à tous l’image satellite. (…) Une industrie privée s’est mise en place, allant de la construction des satellites jusqu’aux opérateurs et aux utilisateurs finaux. Cette émergence de l’industrie des télécommunications spatiales a entraîné la croissance des services de lancement auxquels l’Europe prend une large part. Près de 50 % des satellites placés à ce jour en orbite géostationnaire l’ont été par un lanceur de la famille Ariane. »


Une "puissance spatiale" est un État qui a prouvé sa capacité à placer des satellites en orbite à l'aide de ses propres lanceurs et qui peut conduire en toute autonomie l'activité spatiale de son choix. 

Dans un article consacré à "Un nouveau ‘club’ des puissances spatiales"  Isabelle Sourbès-Verger dresse un panorama des puissances spatiales reconnues :

Les États-Unis occupent une place hégémonique en termes d’activités spatiales, tant d’un point de vue civil que militaire. Ils « dépensent à eux seuls dans l’espace plus du double du total des autres budgets spatiaux réunis. Cette disparité est d’autant plus écrasante qu’elle se maintient globalement depuis plus de cinquante ans. La place des financements privés est tout aussi disproportionnée, les États-Unis bénéficiant d’une place unique dans le domaine des satellites de télécommunications, le secteur le plus rentable de l’activité spatiale.

Depuis le milieu des années 2000, le nombre de lancements américains augmente régulièrement sans pour autant atteindre celui des lancements russes mais en se situant, depuis 2010, au niveau des lancements chinois. (…)

L’Europe est la deuxième puissance spatiale en termes de budget, mais avec moins du cinquième de celui des États-Unis. Plusieurs facteurs contribuent à cette situation et, en premier lieu, l’absence d’activité spatiale militaire significative. (…) Nul doute que l’absence de programme autonome européen de vols habités ne participe aussi à cet écart. » Concernant les satellites, « les lancements depuis Kourou et l’installation d’un deuxième pas de tir pour le lanceur Soyouz à côté d’Ariane sont symboliques d’une position tournée vers le marché international et la mise en orbite de satellites de pays tiers. »

 La Russie est un cas particulier. « Les vols habités sont une composante forte du secteur, et les programmes militaires reprennent progressivement de l’importance, alors que  le budget, en croissance depuis 2010, ne se situe désormais plus très loin du budget européen avec près de 6 milliards d’euros. (…) Le secteur des lancements figure dans les priorités. (…) En 2014, les vaisseaux Soyouz sont les seuls à assurer la desserte de la Station spatiale internationale depuis le dernier vol de navette américaine en 2011. »

 

Le Japon présente une situation qui « ressemble assez à celle de l’Europe. On retrouve une place quasi exclusive des activités civiles traduisant (…) une volonté d’autonomie et [de] présence dans les recherches sur l’environnement et l’exploration scientifique. (…) Le nombre de tirs annuels reste limité et le budget spatial stagne (…). »

« La Chine est souvent présentée comme le nouveau compétiteur des États-Unis. » Son budget spatial est estimé entre 4 et 5 milliards d’euros par an. « Les réalisations dans le domaine des vols habités et les récentes missions lunaires s’inscrivent dans une volonté de démonstration de compétences [technologiques] nationales » et de puissance. Les programmes satellitaires sont également de plus en plus développés, comme dans les télécommunications ou l’observation de la Terre.

« Dès le début de son programme spatial, l’Inde a posé comme priorité fondamentale l’usage des satellites pour son développement national en s’imposant un principe strict d’économie, d’où un budget qui atteint seulement, en 2012, un milliard de dollars. Dans ce cadre, l’Inde a privilégié les satellites d’application, utilisant sa position de pays non aligné pour multiplier les coopérations aussi bien avec l’Europe et les États-Unis qu’avec l’Union soviétique, puis  la Russie. (…) Ses ambitions dans le domaine de l’exploration et des vols habités sont récentes.

L’Iran possède depuis très longtemps un programme de fusées-sondes, entamé sous le régime du Shah dans le cadre d’une coopération avec les États-Unis.  (…) [Le pays] possède plusieurs satellites lancés par la Russie et dispose d’une expérience scientifique et ponctuellement industrielle non négligeable. »

Concernant la Corée du Nord, « les besoins spatiaux portent davantage sur l’observation à des fins de renseignement que sur la volonté de mise en valeur d’un territoire (…). En revanche, la signification symbolique du lancement d’un satellite doit davantage être perçue comme à finalité nationale qu’internationale. »

Quant à la Corée du Sud, son ambition « de démonstration d’excellence technologique est à vocation régionale et vise à conférer au pays une position reconnue entre le Japon et la Chine. Propriétaire de satellites à la construction desquels elle participe, [la Corée du Sud] fait également appel à des coopérations variées. »


Si l’utilisation militaire de l’espace commence en 1960, la mondialisation de l’espace militaire est elle en marche depuis les années 1990. L’espace devient une composante indissociable des activités militaires, notamment en matière de renseignement.

L’indispensable satellite

Dans un article consacré à "La militarisation de l’espace", Jacques Villain affirme que depuis la guerre froide, « les satellites deviennent progressivement les outils indispensables des activités militaires » (…) répondant à deux principaux besoins :

« - tout d’abord le renseignement. Il s’agit d’obtenir des images de sites ou d’objectifs, (…) de localiser avec précision des objectifs et de réaliser la cartographie de régions présentant un intérêt stratégique. Sont aussi concernées  l’interception et l’écoute des liaisons radioélectriques (….) », tout comme « la surveillance des océans et de l’espace aérien, la détection des explosions nucléaires dans l’espace ou sur Terre ;
- les opérations militaires proprement dites avec l’alerte avancée pour détecter les lancements de missiles balistiques, voire le décollage des avions adverses, la météorologie, les communications, la navigation des moyens mobiles terrestres, aériens et maritimes, la géodésie pour connaître de façon précise le géoïde terrestre et améliorer ainsi la navigation des sous-marins et le guidage des missiles mais aussi le calibrage des radars installés au sol. »


Quels nouveaux défis ?

Jacques Villain souligne que « si une vingtaine de pays (….) ont investi l’espace en y envoyant des satellites à vocation militaire, essentiellement à des fins de renseignement, seuls trois pays sont actuellement capables d’y mener des opérations armées : les États-Unis, la Russie et la Chine. (…)

Pour l’heure, les enjeux militaires et sécuritaires liés à l’espace tournent autour de la question de la protection des satellites de télécommunication et de navigation militaires et civils, en cas de conflit ou même face au terrorisme. Il s’agit, en effet, d’envisager de protéger ces satellites contre :

– leur destruction ou leur neutralisation à partir du sol à l’aide de faisceaux lasers ou électromagnétiques de grande puissance ;
– le brouillage des liaisons montantes ou descendantes entre un satellite et le sol. Cette menace figure parmi les plus sérieuses du fait de la facilité de sa mise en œuvre. De nombreux exemples de brouillage volontaire et involontaire ont en effet déjà été rencontrés dans le cadre de l’exploitation des satellites civils de télécommunication et lors d’opérations militaires récentes ;
– les actions de destruction au sol des stations de contrôle et de réception des satellites ;
 l’utilisation et/ou la prise de contrôle frauduleuse d’un satellite à l’insu de son exploitant par un groupe terroriste ou un pays hostile. Cette menace vise essentiellement des satellites de télécommunication et de transmission de données. Al-Qaïda a ainsi échoué dans plusieurs tentatives de prise de contrôle frauduleuse d’un satellite depuis l’Afghanistan ces dernières années ;
– la neutralisation ou la destruction d’un satellite par l’action d’un satellite hostile s’approchant à faible distance.

Comme l’ont souligné les récents conflits en Irak ou en Libye, il est désormais acquis que toute opération militaire de grande envergure ne peut être lancée et se dérouler sans l’apport des satellites. Les satellites militaires permettent aussi en temps de paix d’identifier les menaces potentielles. Alors qu’hier les satellites à capacités militaires n’étaient pas exportés par les deux superpuissances, n’importe quel État peut dorénavant en acheter et les faire lancer par un autre pays disposant de capacités de lancement. C’est ainsi que Israël ou l’Égypte utilisent les services de lancement de la Russie.

Si une telle opération commerciale est pour le moment possible pour les satellites de renseignement, elle est toutefois peu probable pour ce qui concernerait le déploiement d’armes dans l’espace. Seuls des États capables de maîtriser l’ensemble de la chaîne spatiale, de la réalisation du satellite et du lanceur au lancement et au contrôle des opérations tout au long de la vie opérationnelle du système pourraient y parvenir. Et ils ne sont pas prêts de partager cette prérogative. »

 

1957
4 octobre : la première mise en orbite d’un satellite artificiel par l’URSS, Spoutnik 1, marque le début de l'histoire du vol spatial et attise, en pleine guerre froide, la compétition entre les États-Unis et l’URSS.
1958
1er février : les États-Unis mettent en orbite le premier satellite à vocation scientifique, Explorer et, en décembre, le premier satellite de télécommunications, Score.
1959
2 janvier : le lancement de la sonde soviétique Luna 1 inaugure les voyages interplanétaires.
1961
12 avril : le Soviétique Youri Gagarine devient le premier homme à effectuer un vol dans l’espace.
1962
12 septembre : le président américain John F. Kennedy prononce un célèbre discours dans lequel il confirme le lancement d’un programme spatial – baptisé par la suite programme Apollo – dont l’objectif est d’envoyer un Américain sur la Lune avant la fin de la décennie.
1965
18 mars : le cosmonaute soviétique Alexeï Leonov est le premier homme à réaliser une sortie extravéhiculaire dans l’espace.
1967
27 janvier : signature du Traité sur les principes régissant les activités des États en matière d’exploration et d’utilisation de l’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes (dit Traité de l’espace) qui entre en vigueur le 10 octobre 1967.
1969
21 juillet : alunissage réussi d’Apollo 11. Les Américains Neil Armstrong et Edwin Aldrin sont les premiers hommes à poser le pied sur la Lune.
1970
La sonde spatiale soviétique Venera 7 réussit à atterrir avec succès sur Vénus et à transmettre des informations jusqu’à la Terre.
1971
19 avril : les Soviétiques mettent sur orbite la première station spatiale, Saliout.
1975-1976
Au terme d'un voyage de moins d'un an, les sondes américaines Viking se posent sur Mars.
1977
Lancement des deux sondes spatiales américaines du programme Voyager qui vont survoler les planètes Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune ainsi que 48 de leurs lunes.
1979
24 décembre : premier lancement depuis le centre spatial guyanais de Kourou d’une fusée Ariane, conçue conjointement par le Centre national d’études spatiales (CNES) français et l’Agence spatiale européenne (ESA).
1986
28 janvier : la navette spatiale américaine Challenger se désintègre au moment de son décollage entraînant la mort des 7 membres d’équipage présents à son bord.
1986-2001
La station spatiale russe Mir, occupée par une série d'équipages effectuant des séjours de longue durée, devient la première station spatiale permettant le vol spatial habité à long terme.
1990
25 avril : mise en orbite du télescope spatial Hubble, développé par la NASA avec la participation de l’ESA, qui permet des découvertes de grande portée dans le domaine de l'astrophysique.
1998
Début de l’assemblage en orbite de l’International Space Station (ISS, Station spatiale internationale), une station orbitale issue de la collaboration des États-Unis, de la Russie, du Canada, du Japon et de l’Europe – dont dix États de l’ESA.
2003
1er février : après onze jours passés en orbite, la navette spatiale américaine Columbia se désintègre lors de son entrée dans l’atmosphère, entraînant la mort des 7 astronautes présents à son bord.
15-16 octobre : en envoyant pour la première fois un taïkonaute dans l’espace, la Chine rejoint la Russie et les États-Unis dans le club très fermé des pays ayant effectué des vols habités.
2005
La sonde européenne Huygens se pose sur Titan, satellite de Saturne. Titan est le premier corps du système solaire lointain (au-delà de la ceinture d’astéroïdes) et le premier satellite d’une autre planète que la Terre sur lequel un objet terrestre s’est posé.
2013
5 novembre : lancement de Mangalyaan, la première sonde interplanétaire de l’Inde à destination de Mars.
14 décembre : alunissage de l’astromobile chinois Yutu (« lapin de jade »).
2014
La NASA annonce la découverte de 715 nouvelles planètes situées hors du système solaire (exoplanètes) grâce au télescope spatial Kepler – ce qui porte à près de 1 700 le nombre des exoplanètes confirmées.

 

2014
Comme chaque année depuis 2003, le présent rapport d'information a pour objet d'analyser les conditions de l'exécution des crédits du budget de la Défense. L'année 2013 a été marquée d'une part par la publication, le 29 avril, d'un nouveau Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale définissant les principes, les priorités, les cadres d'action et les moyens qui assureront dans la durée la sécurité de la France, d'autre part par la promulgation de la loi n° 2013-1168 du 18 décembre 2013 relative à la programmation militaire pour les années 2014 à 2019 et portant diverses dispositions concernant la défense et la sécurité nationale, destinée à mettre en oeuvre les orientations de la politique de défense française pour les six prochaines années. Les rapporteurs ne se limitent pas à l'examen de la seule exécution des crédits, abordant des thématiques plus spécifiques : dissuasion nucléaire ; cyberdéfense ; recettes exceptionnelles liées aux cessions de bandes de fréquence et de biens immobiliers, dont l'importance est accrue dans la nouvelle loi de programmation militaire ; niveau jugé insuffisant de crédits prévus pour faire face aux besoins en titre 2, en dépit de la poursuite de la baisse des effectifs ; modalités spécifiques de budgétisation et financement du surcoût des opérations extérieures (OPEX).

Auteur(s) :
GOSSELIN-FLEURY Geneviève, VITEL Philippe
FRANCE. Assemblée nationale. Commission de la défense nationale et des forces armées 
_____________________
2014
La Cour des comptes rend public un rapport sur le maintien en condition opérationnelle (MCO) des matériels militaires. Dans un précédent rapport, en 2004, la Cour avait constaté que la crise de disponibilité des matériels observée au début de la décennie 2000 s'expliquait par la baisse des crédits de MCO à la fin des années 1990, et par des causes structurelles liées notamment à l'organisation du ministère de la défense. Si les crédits ont progressé depuis lors, et si le ministère de la défense a réorganisé le MCO en profondeur, des difficultés persistent néanmoins, caractérisées par une disponibilité insuffisante et un coût croissant. Dans un contexte de mobilisation des armées françaises, un MCO efficace, à même de garantir une disponibilité optimale des matériels militaires, est une exigence légitime, estime la Cour.
 
Auteur(s) :
FRANCE. Cour des comptes
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novembre 30, 2014

Les socialistes de droite ont retrouvé leur leader charismatique: SarkoTax !! Quel bonheur !!

L'Université Liberté, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.

Une élection à l'UMP afin de désigner un leader, ouf, effectué et sans souci informatique. Pour quel projet en 2017 ? Avec quel baron ?
Enfin j'ai bien peur que d'ici là l'UMP n'existera plus. Monsieur Sarkozy aura bien pris soin de créer un nouvel organisme politique rassembleur (ou centralisateur) duquel il sera le fondateur, le  coordinateur, le principal acteur et décideur. Duplicité ? Ne voudrait-il pas occulter les primaires dans ce nouvel outil politico/électoraliste pour 2017 ?
Qu'en pensez-vous gentes personnes de l'UMP comme sympathisants ?
Ce qu'en pense les libéraux, ........................., ?

Voici les résultats de cette élection UMP:

Adhérents à jour de cotisation, inscrits de plein droit : 268 236
Votants : 155 851
Bulletins blancs : 434
Suffrages exprimés : 155 285
Majorité absolue : 77 643

Hervé MARITON : 9 809
Nicolas SARKOZY : 100 159
Bruno LE MAIRE : 45 317
168 077 adhérents pouvaient choisir de ne pas le faire élire.


 Avec Hollande me diriez-vous ce fût pire ! Non pas plus, très similaire...et avec Marine se sera très rigolo, une vraie chute...Socialistes de gauche, socialistes de droite, socialistes des extrêmes...Les libéraux sont gavés en France de votre philosophie du socialisme, révisez svp vos lectures et osez la Liberté, encore faut-il en connaitre son sens tant philosophique qu'historique.



Voici un optimiste contributeur et fan "sarkoziste":

Un vainqueur!!! : l'UMP, dispose enfin d'un véritable patron : Sarkozy ! La victoire de l'ancien président est nette sans être spectaculaire. Elle ouvre une nouvelle ère politique. Place aux idées et à un programme d'alternance. Nicolas Sarkozy le 29 novembre 2014, c'est une date qui en marquera l'histoire, celle d'un homme et du peuple de France qui attendait un chef charismatique! Ouf c'est Fait mais le plus dur reste en devenir!

Depuis quelques semaines, il était de bon ton dans les médias et la presse d'assener que la campagne de Nicolas Sarkozy patinait, tournait en rond, lassait, frôlait l'abîme... Les plus mauvais connaisseurs des ressorts politiques et populaires de la France imaginaient déjà un second tour mais voilà? Que l'homme Nicolas Sarkozy qui se refuse aux interviews y compris samedi soir, où quelques dindes dites journalistes politiques ,en faisaient avec des gorges chaudes des commentaires stupides, comparant sa victoire à une défaite puisqu'elle avaient définies qu'il devait faire un score de 75 à 80%!!!


Avec 64,5 % des suffrages exprimés, l'ancien président n'a pas à attendre la Saint-Nicolas du 6 décembre pour l'emporter. Il redevient président de l'UMP le jour où Jacques Chirac souffle ses 82 bougies : On appréciera ces symboles... Dans le détail, Sarkozy obtient 100 159 voix. En 2002, lors du congrès fondateur de l'UMP, Alain Juppé l'avait certes emporté avec 79,42 %, mais cela ne représentait que 37 822 voix. Sur les 164 000 adhérents, un peu plus de 48 000 avaient pris part au vote... Les 85 % obtenus par Nicolas Sarkozy en 2004 ne représentaient que 60 266 bulletins. Lors de la tragi-comédie de 2012, Jean-François Copé s'imposa avec 87 388 voix et une participation de 54 %. Le Sarkozy de 2014 est donc le président de l'UMP le mieux élu en nombre de voix. Dès demain, cela comptera....
(Notamment à l'heure où les primaires ouvertes ont le vent en poupe à l'UMP.)


L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a comme souvent résumé par une énième" Raffarinade" ce nouveau rapport de force à l'UMP : "Un résultat qui désigne un vainqueur et trois gagnants." Omettant que le seul gagnant, en était bien évidemment avant tout la France qui retrouvait enfin un chef Charismatique, en lieu et place d'un pygmée boutonneux nous étant venu de Corrèze, le 6 mai 2012, un petit notaire de province qui avait Henri Queuille comme modèle, l'ayant par ailleurs cité à de multiples occasions lors de sa campagne présidentielle: François Hollande n'en retint de lui que ces deux aphorismes: « Il n'est aucun problème assez urgent en politique qu'une absence de décision ne puisse résoudre. » « La politique n'est pas l'art de résoudre les problèmes, mais de faire taire ceux qui les posent. »

Toutefois redevenons sérieux puisque la France est en danger? Hors des commentaires stupides de commentatrices dites politiques, disons-le ouvertement c'est une victoire qui n'en demeure pas moins brillante, plus de 58% de participation, 64,50% des voix obtenues en moins de deux mois de campagne, la globalité des médias et d'une presse le massacrant, lui relevant une foultitude de travers y compris les plus sordides, voila qu'enfin Nicolas Sarkozy à repris en main la direction du plus grand parti politique de cette nation, comme il y a dix ans! 

La tache est immense, il ne s'agit pas de lui, mais de la France, souillée, abimée, méprisée, entachée depuis les méfaits commis en moins de trente mois, par une alliance contre nature, Socialo Communiste et Trotskiste dite les verts? Qu'elle belle palette d'extrémistes avec le FRONT de Gauche de Mélenchon.

Certes la presse couvrit en 2011 et 2012 François Hollande de louanges le trouvant comme un homme plutôt aimable, très cultivé, grand admirateur de Bergson, fort courtois, il possédait disait-elle, à l'inverse de Sarkozy, un don incontestable de séduction, une culture remarquable, de l'éducation, tout le contraire d'un Nicolas Sarkozy inculte, brut de décoffrage, mal élevé, impertinent, insolent etc. Que n'avons nous pas entendu comme qualificatifs méprisants envers lui, dès 2008 date à laquelle il refusa aux journaliste le rétablissement d'amendements fiscaux défaits sous Juppé!! 

François Hollande avait hélas, bien des travers soigneusement cachés par ces mêmes Média et cette presse de plus en plus gauchisante, à savoir que hors son intelligence il subsistait chez cet être atteint de "Procratisme" à savoir tout remettre au lendemain, par l'habitude qu'il a de considérer les questions sous tous leurs aspects à un point tel que cela en paralyse, annihile totalement à sa volonté d’action.

Certes François Hollande est conférencier persuasif, dialecticien retors, ingénieux faiseur de plans, il se montre plus habile à exposer les difficultés, mais bien meilleurs à savoir les esquiver, qu'à les trancher. Peut-être aussi n'a-t-il pas, dans le fond de son cœur, parfaitement confiance dans l'outil qu'il est appelé à manier ou bien ne sait nullement comment faire tel Gamelin. 

Bref, François Hollande n'est pas, dans le sens plein du mot, un chef charismatique, sa bonhommie franchouillarde le ridiculise face au monde entier, dans toutes les ambassades l’on se gausse de lui et n'en retienne que ses bons jeux de mots. En conclusion il est à l'égal de Maurice Gamelin en faisant partie de ses hommes qui font plus de mal à leur pays par leur incapacité à savoir trancher dans le vif, supprimer en quatre ans 1,5 millions de fonctionnaires inutiles , stopper les hémorragies d’embauches "keynésiennes "et revoir au plus vite ses stratégies" malthusiennes". Son inaptitude à l'action et ses indécisions face au monde réel promet non seulement notre économie à une faillite certaine, mais de surcroît, il est une menace envers notre Vème République qu'il place à la merci du Front national mais davantage encore, sous la coupe réglée des marchés financiers!



La France depuis le 6 mai 2012 comme celle de 1940, souffre de l'absence de leadership et de stratégie. Comment ne pas dépeindre François Hollande sous les traits du général Weygand ou plutôt ceux Maurice GAMELIN, Nommé généralissime des forces franco-britanniques, lui qui estima alors la ligne Maginot et les Ardennes infranchissables, il fut donc persuadé que les Allemands attaqueraient en Belgique comme en 1914. Le 10 mai 1940, l'attaque prévue a lieu. Aussitôt, Gamelin fait avancer ses meilleures troupes vers le nord pour épauler l'armée belge et protéger le territoire français par une stratégie de défense avancée. En fait, il se trompait alors complètement sur le centre de gravité de l’attaque allemande ce qui conduisit à la défaite !!!

Pourquoi une telle comparaison me diriez-vous, tout simplement puisque comme dans les années du" Front Populaire", on désarma dangereusement la FRANCE, lui amputant dans les périodes les plus troubles de son histoire son armée de quelques 60.000 hommes, en mois de trente mois, lui coupant et amputant de plus de 40% à ses budgets, au lieu de réduire drastiquement une fonction publique d'état et territoriale qui souffre d'une excédant de 1 millions 500 000 fonctionnaires sous utilisés ou fort mal employés 

Voici ce que devra en réparer très vite le nouveau patron de l'UMP, élu avec 64,5% des voix, il doit mobiliser ses troupes et à toutes les énergies afin de remettre très vite une FRANCE au travail, lui proposer un nouveau contrat d'Avenir?

Soit une tache immense afin que nous en retrouvions et fassions que cette nation en brille de nouveau à tous ses éclats d'autrefois et qu'elle redevienne le phare de cette Europe qu'elle participa sous le Général de Gaulle aidé du chancelier Allemand Adenauer à la construire en lui donnant 70 années de paix et 30 années d'un gloire incontestable de par le Monde, mais détruite dans ses splendeurs par 20 années de gouvernance Socialiste, que de toute manière il nous faudra bien les en bouter hors des ors de la république , si nous ne voulons plus être le problème de l'Europe et de nous-mêmes. 


Fernand Chaput.


 http://universite-liberte.blogspot.fr/.../nicolas-sarkozy...

Franklin D. Roosevelt et ses 4 libertés en 1941 - Qu'en pensez-vous libéraux ?

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« ... Nous attendons avec impatience un monde fondé sur les quatre libertés humaines essentielles. La première est la liberté de parole et d'expression - partout dans le monde. La deuxième est la liberté pour chacun d’adorer Dieu comme il l'entend - partout dans le monde. La troisième, c’est d’être libéré du besoin (. . .) - partout dans le monde. La quatrième, c’est d'être libéré de la peur (. . .) - partout dans le monde. »

- Franklin D. Roosevelt, le 6 janvier 1941

En 1941, la tyrannie s'était emparée d'une bonne partie du monde. L'Italie fasciste avait annexé l'Éthiopie. Le Japon avait envahi la Chine. L'Allemagne nazie avait conquis la Norvège, le Danemark, la Hollande, la Belgique et la France, et se tenait prête à envahir la Grande-Bretagne.

Le président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt, venait de proposer d'envoyer de l'aide à la Grande-Bretagne, mais il savait que beaucoup d’Américains étaient déterminés à ce que leur nation reste à l’écart de ce conflit. M. Roosevelt décida d'expliquer à ses compatriotes et à tous les peuples de la planète pourquoi il fallait résister à l’agression.

Roosevelt présenta sa vision du monde au Congrès et au peuple des États-Unis le 6 janvier 1941. Le président décrivit la menace qui guettait les États-Unis et d'autres nations démocratiques et formula la vision d'un monde pacifique, sûr et démocratique dans lequel les personnes jouiraient des droits fondamentaux de l'homme.

Le discours du président Roosevelt est dit « des quatre libertés », car en ce jour le chef de l’exécutif énonça les droits que la nation défendrait, à savoir la liberté d'expression, la liberté de culte, celle d’être libéré du besoin (freedom from want) et celle d’être libéré de la peur (freedom from fear). Ces libertés, comme Roosevelt le fit remarquer, valaient pour tous les peuples, pas seulement pour les Américains. Il ne s'agissait pas là de « la vision d'un millénaire éloigné ». « C'est, promit-il, l'assise concrète du genre de monde réalisable à notre époque et par notre génération. »

Les nations et les peuples se tourneraient vers les quatre libertés du président Roosevelt pour reconstruire le monde de l’après-guerre. La Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée par les Nations unies en 1948, et d'autres instruments garantissant les libertés fondamentales portent le sceau du discours de Roosevelt.

Aujourd'hui, les Américains continuent de construire le monde qu’envisageait le président Roosevelt. Un monde où toute personne, où qu'elle soit, est libre de parler et de prier, libérée du besoin et de la peur.

« Tout comme notre politique nationale en matière d'affaires intérieures a été fondée sur un respect décent pour les droits et la dignité de tous nos concitoyens, de même notre politique nationale en matière d'affaires étrangères a été fondée sur un respect décent pour les droits et la dignité de toutes les nations, grandes et petites. » 

- Le président Franklin D. Roosevelt, le 6 janvier 1941


novembre 29, 2014

Alain MADELIN et le "Libéralisme" en 2014/15 - Un "Libéral complet" !!

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Alors que l'UMP désigne ce weekend son nouveau président, l'ancien ministre et candidat à la présidentielle, nous a accordé un entretien fleuve, dans lequel il réaffirme ses convictions libérales

A la veille de l'élection du président de l'UMP, quel regard portez-vous aujourd'hui sur ce qui a longtemps été votre famille politique? Est-elle à la hauteur des enjeux actuels?
 
Alain MADELIN: A l'évidence, l'UMP, dans ses propositions, son programme et son action n'a pas vraiment permis de relever les défis posés à notre pays. Après l'immobilisme chiraquien post-2002, et à la faveur - ou avec l'alibi - de la crise, la droite UMP a plaidé pour le retour de l'Etat, le renforcement des frontières, la mise en oeuvre du principe de précaution, par exemple pour les gaz de schiste, augmenté les impôts et même défendu l'idée d'aligner la fiscalité du capital sur celle du travail! Sans doute l'idée la plus fumeuse pour l'économie, partiellement mise en œuvre sous Sarkozy, parachevée par les socialistes. Ce qui nous vaut aujourd'hui le double record du monde de la fiscalité du capital et de la taxation marginale du travail.

De même, l'idée du Pacte de responsabilité et du CICE était en germe dans la TVA sociale prônée par l'UMP.
Je pense que si les libéraux sont entrés dans l'UMP après 2002, le libéralisme en est sorti.
La droite libérale que vous incarnez existe-t-elle encore? Qui pourrait la représenter aujourd'hui?
Il est frappant de voir comment l'UMP, née de familles gaullistes, centristes et libérales, qui n'étaient pas de droite à l'origine, a viré à droite toute et en est même très fière: la «droite décomplexée», ça marche. Or, pour moi, se dire de droite est bien trop court: il existe une droite dirigiste, protectionniste, xénophobe, à l'opposé de ce que je pense, et aux antipodes des solutions qu'il faut proposer aujourd'hui.
Les idées libérales aujourd'hui ne sont pas incarnées politiquement. En revanche, elles irriguent de plus en plus largement le champ politique.

Nicolas Sarkozy a-t-il été un jour libéral, comme certains le lui reprochaient d'ailleurs en 2007?
Cette question me rajeunit. Du temps de mon premier compagnonnage avec Nicolas Sarkozy, celui des Etats Généraux de l'opposition - qui avaient alors très largement une tonalité libérale - les journalistes nous demandaient souvent ce qui nous différenciait lui et moi. Je répondais que j'étais libéral avant d'être de droite, tandis que lui disait qu'il était de droite avant d'être libéral. 

Le mot «libéralisme» a mauvaise presse en France. Comment l'expliquez-vous?
e conteste votre affirmation. Tous les sondages montrent que lorsqu'on met le mot «libéralisme» en compétition avec les mots socialisme, droite, capitalisme, il ressort largement en tête.
J'ajoute que lorsque l'on oublie le mot pour présenter aux français des propositions libérales en termes de liberté d'agir ou de choisir, on rallie les deux tiers et les trois quarts d'entre eux. Prenons un exemple précis: l'âge de la retraite. Faut-il l'établir à 64, 65, ou 70 ans?
C'est une mauvaise solution car le problème ne se pose pas ainsi.

La question économique est de ne pas distribuer plus d'argent qu'il n'y en a dans les caisses. La solution sociale la plus juste, c'est d'appliquer le principe «à cotisations égales, retraites égales» et de laisser en suite chacun choisir librement l'âge de sa retraite - c'est la retraite à la carte - et faciliter la constitution d'une épargne retraite complémentaire.

C'est le principe de la retraite par points, une idée qui d'ailleurs transcende aujourd'hui les clivages. Voilà un exemple de réforme libérale qui pourrait rassembler. Des idées qui hier, semblaient marginales, font souvent aujourd'hui presque consensus. Il serait dès lors dommage de ne pas profiter de cette opportunité pour transformer en profondeur notre pays.

N'avez-vous pas manqué de pédagogie, en vous enfermant dans une sémantique libérale?
On peut ne pas aimer le mot, néanmoins politiquement, philosophiquement, économiquement, il a un contenu clair, de plus en plus actuel. C'est un mot magnifique, évoqué par tous les défenseurs des droits de l'homme dans le monde dont le premier sens, selon le dictionnaire, est «généreux». Aujourd'hui d'ailleurs, qualifier un socialiste de libéral est une preuve d'évolution dans l'échelle politique! 

Diriez-vous que d'une certaine manière François Hollande mène une politique libérale?
La croissance, c'est à la fois la compétitivité des entreprises et celle de l'Etat. De façon assez surprenante, vous avez une sorte de consensus mou entre la gauche, la droite, le centre et le patronat, sur l'idée selon laquelle le problème de compétitivité serait essentiellement dû au coût du travail trop élevé. On prône alors une politique qui a sa cohérence économique, la déflation salariale. Puisque je ne peux pas dévaluer ma monnaie, je pratique une sorte de dévaluation intérieure, en baissant les coûts de production, à commencer par le coût du travail, et en demandant aux salariés de payer une partie du coût de leur travail comme consommateur ou comme contribuable. C'est la politique initiée au précédent quinquennat avec la TVA sociale et poursuivie aujourd'hui avec le CICE et le Pacte de responsabilité. Je ne cesse de dire que cette politique est inepte et inefficace. La désillusion, qu'on commence à voir pointer, s'annonce grande. 

Les coupes salariales et l'austérité combinées forment une politique qui ne peut qu'échouer, et beaucoup la remettent en cause. Lorsque vous arrosez l'ensemble des entreprises avec un pacte de responsabilité de 50 milliards, les entreprises applaudissent ce qu'elles voient comme une reprise des impôts supplémentaires qu'on leur a fait payer. Dans les faits, on arrose le sable: la Poste ou la grande distribution sortent gagnants, alors que le problème de la compétitivité est celui de l'investissement dans les entreprises innovantes. 50 milliards paraît énorme, mais représente à l'arrivée 2% maximum du coût d'un produit industriel soumis à la compétition international, c'est-à-dire moins qu'une variation de quelques jours de l'euro, moins que l'impact de la facture du pétrole. Imaginer qu'on va bouleverser la compétitivité avec cette mesure est absurde.

Il faut changer de cap économique. S'il est vrai qu'on a distribué plus de salaires qu'il n'y a eu de gain de productivité au cours des 15 dernières années - il faut bien constater que cette augmentation est de la seule responsabilité du patronat. La question n'est pas aujourd'hui de diminuer les salaires au niveau des gains de productivité, mais d'augmenter les gains de productivité pour rejoindre le niveau des salaires. 

Cette politique de baisse du coût du travail et de coupes dans les dépenses publiques, apparait comme une purge, et je ne veux pas laisser penser qu'il s'agit d'une politique libérale. Il y a peut-être des socio-patronaux dans le gouvernement, mais sûrement pas de socio-libéraux!

Alors que faut-il faire?
S'il n'est pas dans le pouvoir de l'Etat de fabriquer la croissance, il est en son pouvoir de la libérer. Les deux ingrédients de la croissance sont le travail et le capital. Or, nous avons -répétons-le - les records mondiaux de taxation du capital et du travail. Ceci ne passe pas par le chômage et le recul du pouvoir d'achat.

Nous avons donc d'urgence besoin d'une fiscalité normale, qui s'aligne au moins sur la fiscalité des pays nordiques, qui ont, comme nous, un fort taux de dépenses sociales.

Nous avons également le patronat le plus assisté au monde. La facture de l'assistance au patronat et à l'économie va dépasser 150M€. En échange de cette somme, je pourrais supprimer l'impôt sur le revenu, sur les sociétés et les charges sociales patronales. C'est vous dire l'énormité de cette facture. Certes, on ne peut tout supprimer, mais il existe des marges de manœuvre. Je propose d'échanger ce trop plein de subventions contre des baisses d'impôts et des libertés supplémentaires!
Nous avons besoin aussi de reconstruire un vrai marché du travail, avec un droit du travail moins rigide et plus moderne.

La formation professionnelle devrait être également une grande cause de mobilisation nationale au-delà des clivages partisans. Plutôt que de faire des emplois d'avenir, qui sont bien chiches en terme d'avenir, mieux vaudrait mobiliser l'ensemble des entreprises au service d'une action d'urgence et en utilisant tous les nouveaux moyens de l'éducation numérique.

Ajoutons que nous avons besoin d'une large ouverture à la concurrence d'activités fermées, y compris les activités publiques. 

L'outil de la compétitivité de l'Etat n'est pas la hache budgétaire mais la restructuration et la délégation de gestion pour réinventer l'Etat.

On connaît mal vos positions sur les questions de société ... Les qualifieriez-vous également de libérales? 

En fait, et c'est ce qui angoisse Zemmour, c'est qu'il sait bien au fond de lui-même que nous ne subissons pas une simple crise dont il serait facile de sortir en restaurant l'ordre ancien. Nous vivons une profonde mutation.

Un changement de civilisation avec le passage de la société industrielle à la société mondiale de la connaissance. Une mutation de la notion de souveraineté, le grand passage de la souveraineté de l'Etat à la souveraineté de l'individu.

La réinvention des Etats est aujourd'hui guidée par le principe de subsidiarité, admirablement résumé par Abraham Lincoln «Tout ce que les citoyens sont capables de faire, il faut leur laisser faire».

Et on sent aujourd'hui chez nos concitoyens une revendication spontanée de reprise en main de leurs affaires malmenées par l'Etat, une sorte de nouveau «laissez-nous faire» sous-jacent à beaucoup de colères des français. Les politiques doivent comprendre que le «faites moi confiance» ou l'anaphore égocentrique du «Moi président de la République» ne sont plus supportables. Je rêve d'un président qui dirait: «Je vous fais confiance», et qui ajouterait «je ne suis pas là pour faire, mais pour permettre de faire». Ceci dépasse la gauche et la droite. Il existe d'ailleurs à gauche un héritage génétique libéral autour de l'idée de «l'émancipation» des individus et j'accepte volontiers la devise des sociaux- démocrates «la liberté autant que possible, l'Etat autant que nécessaire».

Le triomphe de Zemmour ne signifie-t-il pas la défaites de vos idées?
Quand le bateau menace de couler, c'est le moment où l'on attend beaucoup de la protection du capitaine. Dans l'état de désarroi qui est le nôtre, et lorsque le capitaine parait dépassé, on désigne des boucs émissaires, comme les riches, la finance, les immigrés, l'Europe, l'Euro… On se réfugie dans un certain conservatisme social. 

Je sais bien qu'à côté du niveau de vie économique, il existe aussi un niveau de vie du cœur, fait d'un certain nombre de valeurs, d'un héritage culturel, de règles de vie commune, et que ce niveau de vie là baisse aussi. Je ne mésestime pas ces problèmes même si je pense que la crispation identitaire n'est pas la solution.

Prenez l'exemple du mariage pour tous. J'avais critiqué le pacs devant le notaire à l'époque, en disant qu'il n'allait pas assez loin et qu'il fallait faire l'union civile devant le maire. Personne, hélas, ne m'a suivi alors à droite. Ainsi, les couples homosexuels se seraient de fait «mariés» à la mairie, et l'on n'aurait pas donné aux nombreux français qui sont attachés au mot «mariage» comme une sorte «appellation hétérosexuelle contrôlée» le sentiment d'être dépossédés.

Les analyses de Zemmour sont souvent très fines, mais ses conclusions, le rétablissement de l'autorité et de la virilité perdues, me paraissent d'un autre âge.

L'économie libre que vous prônez ne soulève-t-elle pas une question morale? Que faites-vous des ouvriers et des mineurs exploités dans des pays en voie de développement?
Il y a effectivement une question morale: faut-il interdire aux plus pauvres de s'enrichir? Les plus pauvres profitent incontestablement de libertés économiques et du libre-échange. La vraie question me parait être celle de la baisse du moral des français, de la perte de confiance dans l'avenir. Regardons aujourd'hui l'avenir avec confiance.
Deux moteurs de croissance sont aujourd'hui allumés à l'échelle de la planète. Le moteur de l'innovation et de la création destruction. Les progrès à venir dépassent l'imagination. Le moteur de la mondialisation et de l'enrichissement par l'échange.
7% de croissance signifie que vous doublez votre niveau de vie tous les dix ans, tandis que 0,5% de croissance le doublent tous les 150 ans. Le problème, c'est que les français ont aujourd'hui la sensation de subir une grande panne. Ceci exacerbe les tensions sociales et les politiques sont tentées, faute de résultats, de s'affirmer par des discours démagogiques.
Je considère aujourd'hui la situation sociale comme très grave: la pauvreté et le précariat gagnent du terrain, le chômage progresse, le pouvoir d'achat réel recule, les fins de mois sont de plus en plus difficiles, et même souvent dramatiques pour beaucoup trop de nos compatriotes. Une partie de France décroche, que ce soit dans nos cités ou au fond de nos campagnes.

Tous ces drames humains au quotidien ne sont pas le fruit d'un excès de libéralisme ou d'une insuffisance de dépenses publiques!

J'ai le sentiment de vivre une sorte de «perestroïka française». Souvenez-vous, dans les pays de l'Est, vers la fin du communisme. On y faisait ce diagnostic «la base ne veut plus, le sommet ne peut plus». La perestroïka, c'était la tentative de la nomenklatura de faire un certain nombre de réformes censées prolonger le système et le préserver d'une remise en cause plus profonde. Je pense qu'aujourd'hui l'urgence sociale, l'impératif de la croissance et l'exigence de mutation de l'économie et de l'Etat exigent un sursaut libéral.

Alain Madelin : l'UMP, le libéralisme et moi

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Alain Madelin

De Wikiberal
 
Alain Madelin est un homme politique français, né le 26 mars 1946 à Paris (XIIe arrondissement).
Fils de Gaétan Madelin, ouvrier spécialisé de Renault et d'Aline, femme de ménage, il passe son enfance à Belleville, à Paris.
Choqué par les accords d'Évian, il s'engage dès ses 16 ans pour la cause nationaliste et devient famillier des bagarres avec les militants d'extrême gauche. En 1963 il est à la Fédération des Etudiants Nationalistes où il est responsable de l'action militante, il sera blessé à l'entrée du lycée Turgot dans une bagarre entre lycéens communistes et membres de la FEN. En 1964, alors qu'il étudie le droit à Assas, il est l'un des fondateurs du mouvement Occident, mouvement étudiant d'extrême droite, avec Gérard Longuet et Patrick Devedjian. Revenant sur cette époque, il déclare qu'il s'agit d'un
«anticommunisme militant, extrême et passionné, qui a accompagné une bonne partie de ma vie d'étudiant. Et comme à ce moment-là, la France de l'anticommunisme était marginalisée, nous avons été systématiquement confinés à l'extrême droite. En face, ils étaient pour Mao et Pol Pot, pour les Gardes rouges et pour les Khmers rouges. Je ne regrette pas de ne pas avoir choisi ce camp-là. »
Le 12 janvier 1967, Occident opère une action commando contre des militants d'extrême gauche qui distribuent des tracts à la faculté de Rouen. Le commando, dont fait partie Madelin, laisse sur le carreau, cinq blessés, dont un grave, crâne fracturé et même percé d'un coup de clé à molette. Ironie du sort, ce blessé grave n'est autre qu'un futur journaliste du Monde : Serge Bolloch.
Les militants d'Occident affrontent les manifestants de mai 68 ; à l'issue de la crise le groupuscule est dissous.
À l'automne 1968, Alain Madelin retourne à la faculté de droit d'Assas, et adhère aux Républicains indépendants de Valéry Giscard d'Estaing. Il obtient une licence de droit. L'avocat prête serment en 1971, mais ne coupe pas vraiment les ponts. Il travaille dans différents instituts et organismes patronaux, notamment avec Georges Albertini, un ex-lieutenant du collaborationniste Marcel Déat, qui fut un des derniers ministres du maréchal Pétain.
Il intègre l'état-major de Valéry Giscard d'Estaing, qui est élu président en 1974. (idem en 1981)
En 1978, Alain Madelin est élu député d'Ille-et-Vilaine et devient vice-président du Conseil régional de Bretagne ; il fait sensation en arrivant sans cravate dans l'hémicycle.
Lorsque la droite gagne les élections législatives en 1986 et que débute la première cohabitation, Jacques Chirac le nomme ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme. Le scénario se répète lorsque la droite gagne les élections législatives en 1993 et qu'Édouard Balladur, premier ministre de la seconde cohabitation, nomme Alain Madelin ministre des Entreprises et du Développement économique.
Son passage laisse deux traces notables : d'une part les contrats de retraite dit « Madelin », permettant aux non-salariés de se constituer une retraite par capitalisation ; d'autre part une simplification des démarches de création d'entreprise, avec la mise au point du statut d'entreprise unipersonnel (EURL et EARL).
En 1995, Alain Madelin est élu maire de Redon.
Lorsque l'UDF se range derrière Édouard Balladur à l'élection présidentielle de 1995, il choisit de soutenir Jacques Chirac. Élu, ce dernier le nomme ministre de l'Économie et des Finances mais ses positions le mènent à la démission au bout de trois mois et il est remplacé par Jean Arthuis. Lors de son passage au ministère il ne fait pas montre d'un libéralisme excessif : il approuve une hausse importante des impôts ; il signe avec d'autres ministres la "loi anti-Reichman", destinée à empêcher les gens de s’assurer librement en-dehors de la sécurité sociale (loi jamais été appliquée en l'état, et rapidement remaniée, puisque contraire aux dispositions communautaires).
À la victoire de la gauche en 1997, il prend la tête du Parti républicain. À l'été 1997, il renomme ce parti en Démocratie Libérale.
Il se présente à l'élection présidentielle de 2002, mais ne parvient pas à atteindre le seuil de 5% des voix qui lui permettrait de se faire rembourser ses frais de campagne : financièrement acculé, il rejoint avec son parti l'UMP en 2002.
Avec Henri Lepage, il a fondé dans les années 90 le (futur cyber) Institut Euro 92, qui constitue depuis lors une réserve inestimable d'articles portant sur des sujets aussi variés que la monnaie, l'environnement, la santé, ou encore l'histoire des idées libérales.
Il a continué à prendre part à la vie intellectuelle française avec les cercles libéraux.
Il est aujourd'hui avocat au barreau de Paris, divorcé, et a trois enfants.
Depuis novembre 2007, il préside le Fonds mondial de solidarité numérique créé en 2005 sous l'égide du Président sénégalais Abdoulaye Wade.

Fonctions et carrière politique

Mandats électifs

  • Député d'Ille-et-Vilaine (1978-1986, 1988-1993 et depuis 1995).
  • Parlementaire européen (1989, 1999-2002).
  • Conseiller régional de Bretagne (1992-1998).
  • Conseiller général du canton de Redon (Ille-et-Vilaine, 1994-1995).
  • Maire de Redon (Ille-et-Vilaine, 1995-2001).

Responsabilités exercées

  • Ministre de l'industrie, des postes et télécommunications et du tourisme (1986-1988).
  • Vice-président de l'Union pour la Démocratie française, UDF (1991-1996).
  • Ministre des entreprises et du développement économique, chargé des petites et moyennes entreprises et du commerce et de l'artisanat (1993-1995).
  • Ministre de l'économie et des finances dans le gouvernement Juppé (18 mai-26 août 1995).
  • Président de Démocratie libérale (1997-2002).

Sanction disciplinaire

  • 02/02/1984 Infraction : « Injures ou menace envers le Président de la République française » (Article 73 du Règlement de l'Assemblée nationale) Peine: « Censure simple » (privation pendant un mois de l'indemnité parlementaire). Contexte : pendant le débat portant sur la loi visant le groupe Hersant, François d'Aubert, Alain Madelin et Jacques Toubon avaient mis en cause l'honneur du Président François Mitterrand en rappelant les relations que le chef de l'État avait entretenues, au sein d'une revue féminine intitulée Votre Beauté, avec d'anciens responsables du CSAR (i. e. la Cagoule).
 

Journalisme: vérité, orientation politique, idéologique...pour quel respect éthique ?

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L’ère numérique a transformé la manière dont le contenu journalistique est créé et distribué. Avec l’ubiquité des téléphones et autres appareils portables qui peuvent connecter leurs usagers à l’Internet, la ligne de démarcation entre les consommateurs et les créateurs de contenu est devenue floue, au point parfois de s’effacer. Plus le nombre et la diversité des sources de contenu augmentent, plus les gens risquent de recevoir des informations déformées ou malhonnêtes et d’agir en conséquence.

Dans un tel environnement, les gens ont besoin d’un journalisme crédible et fiable pour comprendre leur communauté et le monde en général, et pour prendre des décisions citoyennes en toute connaissance de cause. Les journalistes adoptent et respectent des normes déontologiques qui ont pour objet d’assujettir leur travail aux valeurs de vérité, de transparence et de communauté. De la sorte, les journalistes et les organisations qui publient leurs articles gagnent la confiance du public qui reconnaît leurs compétences et leur intégrité. Mais comment un journaliste adhère-t-il aux plus hautes normes déontologiques ?

Où qu’ils se trouvent, les journalistes respectent les normes d’éthique en exprimant clairement des principes qui incarnent les valeurs fondamentales de leur métier.
En voici quelques-uns :

• Chercher la vérité et la communiquer de la manière la plus complète possible.
• Obliger les puissants à rendre des comptes.
• Donner une voix à ceux qui n’en ont pas.
• Adopter la transparence dans ses pratiques journalistiques.
• Traiter ses articles avec impartialité et à fond.
• Éviter les conflits d’intérêts dans la mesure du possible et divulguer les intérêts personnels conflictuels.
• Réduire le plus possible le risque de préjudice, en particulier pour les personnes vulnérables.
• Conserver son indépendance vis-à-vis de ceux qui se serviraient de leur influence pour déformer la vérité afin de faire avancer leur propre cause.
• Placer sa loyauté envers son public avant tout autre intérêt.
• Vérifier ses informations avec vigilance et discipline.
• Créer un espace public de discussion et de critique.

Cette liste propose des principes fondamentaux à titre d’exemple, mais elle n’est pas un référentiel complet. Toutes les salles de presse et toutes les associations de journalistes doivent établir leur propre liste de principes qui guident la mission et la pratique du journalisme. Une fois ces principes clairement énoncés, la prise de décisions éthiques exigera du journaliste des qualités de leadership, l’esprit critique, la faculté de poser des questions, celle de cerner toutes les façons possibles d’aborder une situation donnée et, en fin de compte, celle de choisir la décision qui correspond le mieux à la finalité de son journalisme.

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Par exemple, beaucoup de journalistes comptent sur des sources anonymes pour savoir ce qui se passe vraiment au gouvernement. Admettons qu’une source vous contacte pour vous dire qu’un élu touche des pots-de-vin de la part d’une entreprise locale et qu’en contrepartie elle se voit octroyer des marchés publics lucratifs. 
Pour commencer, le journaliste et ses collègues se poseraient des questions comme celles-ci :

• Suivre cette filière répond à quelle finalité journalistique ? En quoi est-ce servir les citoyens ?
• Qu’est-ce qui motive cette source à révéler une telle corruption ?
• Y a-t-il des documents publics qui pourraient corroborer cette allégation ?
• Cette source peut-elle mettre la main sur des documents ou d’autres preuves ?
• Comment devrait-on décrire la nature de cette source, ses connaissances et les raisons pour lesquelles nous allons préserver leur anonymat ?
• Où pouvons-nous trouver d’autres sources pour corroborer cette information ? Leur identité sera-t-elle révélée ?
• Quelles recherches et enquêtes pouvons-nous faire pour être sûrs d’avoir couvert tous les angles ?
• Si nous décidons de compter sur cette source, que devrions-nous faire pour la protéger contre toute répercussion négative ?

Ces questions n’excluent pas l’établissement de pratiques optimales concernant la question des sources anonymes. Certaines salles de presse établissent des lignes directrices qui encouragent un journalisme éthique. 
En voici des exemples :

• Il faut généralement identifier ses sources par leur nom.
• L’anonymat représente un défi pour notre crédibilité et ne devrait être accordé que rarement, et uniquement pour des questions de grande importance.
• Si nous publions des informations fournies par une source anonyme, nous devons trouver deux autres sources pour corroborer ses dires.

Les lignes directrices de ce type peuvent se révéler très utiles. Mais comme il n’y en a aucune qui puisse couvrir tous les scénarios possibles, elles ne peuvent que compléter l’esprit critique nécessaire à la prise de décisions résolument éthiques, et non s’y substituer.

Un autre cas de figure auquel les journalistes se heurtent souvent à notre époque concerne les informations introduites sur le marché des idées, par le biais des médias sociaux par exemple, mais qui n’ont pas été vérifiées. Il pourrait s’agir d’une vidéo ou d’une photo prise à l’aide d’un téléphone portable et sujette à controverse, d’un document contenant des allégations de corruption ou d’un discours qui a fini par s’imposer. Quand les citoyens d’une communauté discutent en long et en large des informations qui ne sont ni confirmées ni vérifiées, le journaliste doit chercher à clarifier la situation. Voici quelques questions à se poser :

• Que peut-on faire pour vérifier ou discréditer cette information ?
• Comment peut-on découvrir davantage de faits ou d’informations contextuelles qui aideraient le public à mieux comprendre la question ?
• Quelle obligation avons-nous de corriger les informations erronées introduites par d’autres ?
• Quand on prend note d’informations, comment pouvons-nous exprimer clairement notre confiance, ou notre manque de confiance, dans ces informations?

Pour un journaliste, ce n’est pas le fait de connaître la réponse à toutes les questions qui est une source de confiance et de compétence ; c’est plutôt le fait de bien comprendre les valeurs et l’éthique du journalisme, et d’avoir les facultés intellectuelles voulues pour poser de bonnes questions qui révèlent diverses solutions possibles et de nouvelles voies qui mènent à la vérité.

Kelly McBride
Poynter Institute



Journalisme

De Wikiberal
 
Le journalisme est l'activité qui consiste à collecter, rassembler, vérifier et commenter des faits pour les porter à l'attention du public, à travers les médias (journaux, radio, télévision, cinéma, Internet, etc.).

Journalisme et étatisme

Certains États faussent le marché en subventionnant la presse. Par exemple, le système des aides à la presse en France, sous le prétexte du "pluralisme", maintient à flot des journaux qui feraient faillite faute d'un nombre suffisant de lecteurs (de telles aides représentent des montants estimés autour de 1,2 milliards d'euro en France[1], soit environ 50000 € par journaliste, à comparer avec un chiffre d'affaires de 8,7 milliards selon l'INSEE).
Par exemple, le journal Le Monde est en 2010 le second quotidien français qui reçoit le plus de subventions de l’État avec 17 millions d'euros d'aides directes. En 2013, les deux journaux les plus aidés sont : Le Figaro (18,6 millions), Le Monde (18,2 millions)[2]. Ils sont suivis par Ouest France (11,9 millions), La Croix (10,7 millions), Télérama (10,3 millions) et Libération (10 millions).
En France, les journalistes bénéficient également d'une "niche fiscale", qui les autorise à déduire un certain montant de leur revenu imposable (7650 euros en 2012).
Un exemple typique de l'arbitraire étatique en matière de soutien à la presse fut l'effacement par l’État français, en 2013, d'une dette du journal l'Humanité à hauteur de plus de 4 millions d'euro[3].
Les subventions à la presse impactent directement la liberté de la presse : les journalistes sont transformés en "bouffons du Roi", entretenus par le pouvoir pour amuser la galerie, mais pas pour remettre en question ce même pouvoir.
 
« Il est inutile de s‘adonner à l'exercice puéril de la dénonciation : qui est à gauche, qui est à droite ? À quoi bon puisqu'il suffit de les lire ? On est même en droit de se demander quels seraient les critères de différenciation idéologiques entre droite et gauche, puisque visiblement tous sont dans le camp des thèses antilibérales de l’État-protecteur, dans la connivence avec l’État et le Puissant, dans une pensée unique issue d'un humanisme collectiviste d'après guerre. Seuls 6 % des journalistes sont à droite, mais 100% sont conservateurs. Qui connaît un journaliste capable de remettre en cause le système social français, de dénoncer la vampirisation de l'économie par la sphère publique, de préconiser l'éclatement de l'éducation nationale, le démantèlement du ministère de la culture (d'Etat), la défense des OGM... ? »
(Denis Hubert, 94 % des Journalistes de Gauche ?, Libres ! 100 idées, 100 auteurs


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