décembre 12, 2014

L'Etat est coercitif (sa raison d'exister), mais les pacifiques "écolos" anti tout quoi en penser réellement ? Les médias étrangers nous informent.

L'Université Liberté, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.

Et ou sont les médias français

C'est tout de même incroyable qu'il faille aller sur les médias étrangers pour avoir une autre version des faits. Après cela on va nous dire que les médias français sont impartiaux (mdr)

A  voir , même si on ne comprend pas l'anglais, cela se passait en septembre....Nous pouvons supposer la suite....les gentils écolos ?


La vidéo présentée ici a été tournée les 04 et 05 septembre 2014 sur la Zone Humide de la vallée du Tescou. Il faut remercier le travail remarquable de ces journalistes anglais de VICE NEWS qui ont su montrer la réalité du terrain.

La vidéo qui est désormais disponible librement sur YOUTUBE ci-dessous dure environ 14 minutes:

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Deep in the tranquil Forest of Sivens in the south of France, eco-militant activists and French riot police are fighting a violent battle in woodlands being cut down to make way for a dam, which will spell the end for 41 acres of trees.

The activists are armed with Molotov cocktails and gas canisters; the police are trying to protect workers as they clear the forest. The local council says that the dam will irrigate cornfields in the area, but the activists — and many locals — are against the destruction.

VICE News followed the fight for the forest alongside the group of activists that have previously been hostile to any media approaches.

Watch Now:

Protesters March Agains Climate Change: http://bit.ly/1qVIir4
The Worst Fish in America: Asian Carpocalypse - http://bit.ly/1nLTVXi
The Lake That Burned Down a Forest: http://bit.ly/1pqDlHc
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Pour vous donner un petit avant-goût voici des photos extraites des vidéos:

D’abord un petit feu de barricade

Un petit TAG aux couleurs de l’ A.C.A.B ( pour souhaiter la bienvenue aux Cops)

Et un bouclier , … un ! Mais il se prend pour un gendarme mobile celui-là ?

Le journaliste anglais montre à la caméra les cocktails Molotov prêts à l’emploi.

Là, le journaliste montre carrément une pleine caisse de cocktails Molotov. Ces ZADistes sont vraiment dans le … FLOWERS  POWER !
 


Et une bouteille de gaz piégée, …une …! Mais c’est sûrement pour faire peur aux corbeaux qui mangent les graines de tournesols ?

Et un petit caddy volé chez LIDL GAILLAC ( mais il vont vous dire que le caddy est monté tout seul dans leur camion pourri)
Alors là, c’est un cours de maçonnerie : plantation de ferrailles à béton diamètre 10 dans la route ! Cours magistral isn’t-it ?

Le journaliste vous a fait un gros plan au cas où vous voulez le refaire chez vous ce week-end ….

Bon, alors là c’est la variante sans ciment, … directement dans le goudron … ( pour ceux qui n’ont pas de bétonnière à la maison où qu’ils n’ont pas le temps d’aller en voler une chez Brico Dépôt Gaillac  ! )

Ils ont des boucliers, mais ce n’est pas un peloton de gendarmes mobiles ! ( car le gendarme mobile, lui, il sent bon)

Que dire après ça ? A part souhaiter un bon rétablissement aux gendarmes blessés par ces voyous !
Et puis , éventuellement fournir cette vidéo à leur avocate Maître Claire DUJARDIN juste histoire qu’elle constate, elle-même, qu’une bouteille de gaz piégée est assimilable à …..

 Sans oublier la dernière vidéo ! ICI
Très bon reportage par les journalistes de FRANCE 2 qui nous font découvrir, entre autre, le quotidien de la ZAD du TESTET, avec ses punks à chiens, ses camés, ses alcooliques, ....tous ces gens qui vont bosser pour payer nos retraites .... que des chances pour la France qui ont décidé de camper sur des terres ne leur appartenant pas, le tout dans la plus grande impunité, vive la France ! 

décembre 09, 2014

La laitière et le pot au lait de Jean de la Fontaine ou la France qui tombe ?

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La France ne respecte pas les traités européens. Elle hésite à engager des réformes structurelles douloureuses mais nécessaires. Faute de moyens, elle peine à maintenir sa puissance militaire. Son influence s’érode. Résultat : la chute devient prévisible.  

« En politique, le plus grand crime est d’avoir des ambitions plus hautes que ses capacités » (Napoléon). 
La France est le plus mauvais élève de la classe européenne pour déficit (4,4% du PIB), pour le déficit primaire, pour le déficit structurel, pour la croissance de la dette, pour les prélèvements obligatoires et pour finir, elle a la dépense publique (vs PIB) la plus importante de l'OCDE. Tout ça a été chiffré par la Cour des comptes.
La France va donc dans le mur toute seule et en plus en klaxonnant.

Philippe Dessertine et Natacha Valla.


Divulguée par le site Médiapart, la lettre adressée, en anglais, le 24 octobre 2014 par le commissaire européen aux affaires économiques, Jyrki Katainen, au ministre des Finances, Michel Sapin, fait l’effet d’une bombe. Prise en flagrant délit de déficit excessif, la France est sommée par la Commission européenne d’expliquer comment elle « prévoit de se conformer à ses obligations de politique budgétaire en 2015, conformément au pacte de stabilité et de croissance ». Cette missive intervient dans un contexte où « le mot ‘réduction de dettes’ devient familier. Longtemps demeuré dans le registre pornographique, il fait son entrée au catéchisme » (Michel Camdessus). La France est « l’homme malade de l’Europe », un « pays déficitaire récidiviste », le « cancre de la zone euro » pour 2016. L’aval de son budget 2015 sous forme d’ultime avertissement n’écarte pas les risques de déclassement. 

"Je vous écris pour vous demander les raisons qui ont conduit la France à dévier des objectifs budgétaires fixés par le Conseil, en ce qui concerne à la fois le déficit public et l'ajustement de l'équilibre budgétaire structurel en 2015, écrit le commissaire européen aux Affaires économiques et budgétaires Jyrki Katainen. Je voudrais également savoir comment la France prévoit de se conformer à ses obligations de politique budgétaire en 2015, conformément au pacte de stabilité et de croissance
Selon les éléments fournis par la France, le projet de budget ne prévoit pas de ramener le déficit public sous la barre des 3 % du PIB d'ici à 2015, la valeur de référence du traité", constate Jyrki Katainen. 2015 est "la date butoir fixée par le Conseil dans ses recommandations du 21 juin 2013 avec l'objectif de mettre fin à la procédure de déficit public excessif pour la France". 
"Tout porte à croire que le projet de budget pour 2015 prévoit de manquer aux obligations budgétaires qui découlent des recommandations du Conseil, sous la procédure de déficit public excessif", insiste le Commissaire, même s'il précise que "la Commission cherche à poursuivre un dialogue constructif avec la France".
Le système français ne peut plus éviter une crise majeure. Ceci est dû à 40 ans de laxisme politique durant lesquels l'État français a creusé sa tombe : celle des déficits.
Quand on s'endette, on perd son indépendance et le jour où ceux qui prêtent à l'État français en auront assez, les fonctionnaires et les retraités français ne seront plus payés.
Il faut donc urgemment couper dans les dépenses publiques et pour ceci, il faut un chef de gouvernement au dessus des partis politiques.
François de Closets.


La France, « l’homme malade de l’Europe ».
Les gouvernements se succèdent, les politiques ne changent pas. « Depuis dix ans, La France, comme tous les pays de l’Europe latine, s’est laissée aller au dévergondage budgétaire, c’est- à-dire à l’abandon de toute discipline en matière de comptes publics » (Valéry Giscard d’Estaing, 25 octobre 2014). Notre pays ne cesse de souscrire à des engagements précis en termes de discipline budgétaire qu’il ne peut ou veut pas respecter. Ainsi, il réclame des délais supplémentaires pour parvenir à l’engagement d’un retour du déficit public sous la barre des 3%. « Tournons-nous vers le passé ; ce sera un progrès » (Giuseppe Verdi). Que nous-dit-il ? La France adhère fin 2012 au pacte de stabilité et de croissance dont la Commission a la responsabilité de juger de la conformité des projets de budget. Elle ne peut donc feindre aujourd’hui d’ignorer ce qu’elle acceptait hier de plein gré. La duplicité n’a qu’un temps dans les relations internationales. Reprenant l’adage romain Pacta sunt servanda, l’article 26 de la convention de Vienne sur le droit des traités de 1969 dispose que « tout traité en vigueur lie les parties et doit être exécuté de bonne foi ». Juridiquement, la France se retrouve « en manquement grave » à ses obligations au nom d’une discipline collective acceptée. Or, que se passe-t-il ? Certains hommes politiques ne tolèrent pas que la France soit traitée ainsi par les technocrates de Bruxelles. Emmanuel Macron rappelle que « la réduction des déficits budgétaires et le respect des engagements que nous avons pris sont indispensables ». C’est peu dire que les tentatives françaises visant à déroger aux contraintes du pacte accepté en 2012 font grincer des dents nos partenaires. Ils attendent des actes. Les belles paroles ne suffisent plus. Les rappels succèdent aux mises en garde. Les projets de loi de finances rectificatives se succèdent pour satisfaire aux exigences de la Commission. 

Selon les informations en provenance de Bruxelles, la Commission européenne pourrait refuser le projet de budget 2015 présenté par le gouvernement socialiste français. Une humiliation qui ferait l’effet d’une bombe.
Les conséquences d’une telle expérience sont assez désolantes pour la France. L’hexagone va passer inexorablement pour la cancre économique de la classe européenne.

La France : le chemin du déclassement.
Le temps de l’angélisme est passé. La Commission européenne exige des résultats rapides (Cf. son avis sur le projet de budget 2015 rendu le 28 novembre 2014). Or, l’économie française est en panne ; le déficit égal à 4,4% du PIB ; l’autorité politique affaiblie ; la confiance des citoyens ébranlée. La France doit réformer le périmètre de ses missions régaliennes, doit rechercher le « mieux d’Etat ». La France est tentée par la rupture politique dès que l’Europe l’attaque sur le plan financier. Aujourd’hui, les Etats de la zone euro partagent leur souveraineté budgétaire. Même si Paris évite de justesse la sanction de la Commission en corrigeant in extremis son budget 2015, l’horizon n’est pas durablement éclairci. La France ne pourra faire l’économie de réformes structurelles douloureuses sauf à se mettre au ban de l’Union européenne. Faute d’un réel sursaut, de l’abandon de la « comédie de la réforme », Paris risque d’être mis à la diète. Utopie hier, réalité demain. L’épée de Damoclès européenne place la France dans une situation de souveraineté limitée, de tutelle renforcée. Faute de maîtriser ses choix budgétaires, « notre pays risque de se retrouver dans la situation qu’a connue la Grèce. Les pouvoirs publics seront conduits à demander l’aide du FMI » (VGE). Sur la scène mondiale, la France, qui enregistre une perte d’influence à Bruxelles, risque de subir un sérieux déclassement par rapport à son statut de « puissance moyenne d’influence ». Déclassement d’autant plus sensible qu’elle ne pourra plus s’appuyer sur un outil militaire fort, un engagement à niveau nécessaire pour garantir un effet de crédibilité politique suffisant. Les questions ne manquent pas. Comment peser en continuant à réduire drastiquement le budget de la défense ? Comment moderniser un outil militaire vieillissant ? Comment s’engager dans de multiples opérations extérieures budgétivores (plus d’un milliard d’euros en 2014) avec des moyens contraints ? En un mot, comment résoudre la quadrature du cercle ? 

Les retraites des fonctionnaires sont un gouffre abyssal pour les finances publiques et ce sont les contribuables et les générations futures qui payent.
Avec tous ces parasites de fonctionnaires, bien trop nombreux en France, la dette de la France s'élève à 5 000 milliards d'euros soit 250% du PIB.


La France qui tombe ?
Cet avatar d’une saga européenne n’est une surprise que pour certains Candide. La perte d’influence du pays est avérée, mais somme toute logique. Une réponse rapide s’impose. Elle passe par l’impérieuse nécessité de s’écarter des contingences du moment au profit de la vérité, si contraignante soit-elle. Elle passe par le choix incontournable d’assumer le réel. Prenons garde à la culture de la fausse grandeur. Si nous ne faisons rien, que restera-t-il de la « grande nation » ? Faute de puissance, il ne nous restera plus que la mise en scène de la souveraineté. Sans parler de son décrochage économique, de sa perte de leadership en Europe et dans le monde, la France serait menacée d’une « portugalisation » que redoutait en son temps le général de Gaulle. 

La morale de cette histoire est à chercher dans un plagiat de Jean de la Fontaine

 « Adieu défense, diplomatie, puissance, influence »  
(La laitière et le pot au lait).
Adieu défense, diplomatie, puissance, influence.
Source, journal ou site Internet : esprit corsaire
Date : 8 décembre 2014
Auteur : Guillaume Berlat





Le ministre des Finances et des Comptes publics a envoyé  la réponse du Gouvernement à la Commission européenne.

Retrouver la copie du courrier envoyé :




Alors que l'Allemagne annonce un équilibre budgétaire pour 2015, la France laisse filer le déficit de l'État qui sera de (au moins) 4,4% en 2014. Autant de dette en plus pour nos enfants et les générations futures.

décembre 07, 2014

Ayn Rand, La Grève, par Sophie Bastide-Foltz, et les critiques voir sommaire

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 Sommaire:

décembre 04, 2014

Des mégapoles mondiales en concurrence !

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Centres de pouvoir politique, entités aux commandes de l’économie mondiale, pôles diversifiés de la culture planétaire, les villes mondiales se développent sur tous les continents. Leur puissance se mesure désormais à la variété et au nombre de leurs connexions. Partenaires et/ou rivales, les villes mondiales ont toutefois des identités diverses. Chacune est une combinaison de fonctions économiques spécifiques et de connexions globales particulières.

Notion délicate à cerner et relevant d’une terminologie floue, le concept de la ville mondiale se voit appliquer, depuis une dizaine d’années, un nombre croissante de définitions destinées à la caractériser.

Des appellations multiples

Dans un article intitulé "La ville mondiale : une histoire de représentations"*1 publié dans "Les villes mondiales" (dossier de la revue Questions internationales n°60, mars-avril 2013), Anne Bretagnolle explique comment « certaines villes se sont, dès l’Antiquité, pensées comme centre de monde, un monde à leur dimension et à leur portée. Leur acte de fondation en témoigne : Babylone, Pékin, Alexandrie, Athènes ou Rome s’étendent autour d’un site symbolique (…) Paris, qui n’a jamais été qualifiée par les historiens de centre de l’économie-monde, atteint un tel rayonnement culturel qu’elle est qualifiée de "ville mondiale" par Goethe en 1797. »

L’auteure dresse un inventaire exhaustif des appellations proposées pour définir la ville mondiale. Concernant la notion de « métropole mondiale », « il faut attendre la fin du XIXe siècle pour que des polarisations d’échelle mondiale soient évoquées. Les métropoles sont alors définies par Halford MacKinder et Paul Vidal de la Blache comme permettant l’articulation du local et du global grâce aux réseaux de transport mécaniques modernes, qui leur assurent une "nodalité" exceptionnelle. (…) Le terme "mégalopolis" est proposé en 1961 par le géographe français Jean Gottmann, à partir de l’observation de la région urbaine de la côte Est des États-Unis. Il qualifie une région urbaine s’étendant de manière continue sur plusieurs centaines de kilomètres de Boston à Washington, rassemblant plusieurs dizaines de millions d’habitants (…). »

Les concepts d’« archipel mégalopolitain mondial » ou d’« économie en archipel » (…) « insistent surtout sur les liens horizontaux tissés entre les villes d’envergure mondiale (…) qui parviennent à occuper des positions stratégiques dans les flux mondiaux. (…) Le terme world city, apparu sous la plume de Paul Geddes au début du XXe siècle, désigne (…) des conurbations, formes urbaines tentaculaires nées de l’étalement de très grandes villes grâce aux chemins de fer. (…) À partir des années 1980, les descriptions d’une nouvelle économie globale insistent sur le rôle des métropoles mondiales et font état de villes "mondiales" ou "globales" et de "systèmes de villes mondiales ". (…) Les puissantes économies d’agglomérations et les rendements croissants qui les caractérisent leur  permettent de se développer constamment pour devenir plus grandes et former des "global megalopolitan regions". (…)

Depuis le XXe siècle, la croissance urbaine affecte fortement les pays en développement et privilégie les très grandes villes. (…) Les mégapoles, dont la taille est sans commune mesure avec celle des autres villes du pays, ne constituent pas forcément des nœuds de l’archipel mégalopolitain mondial. Ainsi Bogota ou Le Caire, peuplées de respectivement de 8 et 12 millions d’habitants en 2007 selon l’ONU, concentrent 15 à 20 % de la population de leur pays. Elles ne figurent pourtant qu’au 55e et 59e rang des métropoles les plus connectées en 2000 dans le classement du Globalization and World Cities research network …. »

La course à la verticalité

cône architecturale du XXe siècle, le gratte-ciel garde aujourd’hui toute sa vitalité. Céline Bayou en fait la démonstration dans un article intitulé "La ville-debout : le gratte-ciel au XXIe siècle"*1. En effet, « le lien entre la tour et la projection de puissance de la ville qui s’en dote reste fort »,  alors que « la course vers le ciel traduit l’aspiration constante à l’élévation, spirituelle comme temporelle. (…)Apparus à la toute fin du XIXe siècle, les gratte-ciel ont d’abord été l’apanage de quelques grandes villes américaines, avant que l’Europe n’entre dans la course à la hauteur. Aujourd’hui, la compétition a changé de rivages, la prolifération de tours construites en Asie et les records de hauteur détenus par le Moyen-Orient bouleversant la carte des villes verticales. Réponse à la croissance urbaine mais, plus encore, symbole de richesse et de pouvoir, le gratte-ciel est un outil marketing qui, par l’image qu’il projette, continue d’incarner la ville moderne. Curieusement malgré les coûts qu’il induit  – de construction comme d’entretien – et alors que l’époque se prête plus volontiers aux discours sur le développement durable et la ville verte, il semble triompher de l’essoufflement du capitalisme mondial. »


Se positionnant en tant que nouveaux acteurs mondiaux, les villes participent de la globalisation contemporaine et apparaissent comme les ancrages territoriaux urbains de la mondialisation.

Quels critères pour classer une ville ?

Dans un texte intitulé "Comment se vendre sur le marché mondial ?"*2 publié dans le n°8082 de la revue Documentation photographique (Anne Bretagnolle, Renaud Le Goix et Céline Vacchiani-Marcuzzo, "Métropoles et mondialisation", La Documentation française, juillet-août 2011), les auteurs montrent que « les métropoles adoptent des stratégies de communication pour développer leur attractivité mondiale, notamment quand elles sont très spécialisées. Elles visent à diversifier leur portefeuille d’activités pour faciliter une sortie de crise (Liverpool ou d’autres villes marquées par la première révolution industrielle) ou anticiper une crise à venir (les villes du Golfe, menacées par le déclin prévisible de la rente pétrolière). Il faut attirer le tourisme international, les firmes, les investisseurs. Le city marketing fait appel à des cabinets de consultants internationaux et s’appuie souvent sur des partenariats public-privé, relayés dans des grandes villes par des agences de promotion, comme pour DubaiTourism. Les discours convergent : on met en avant le patrimoine de la ville, les aménités du site, la qualité de sa gouvernance (propreté et sécurité). Ils sont assortis d’icônes ou de slogans simples et faciles (city branding), orientés vers la culture à Liverpool, le luxe à Dubai. »

le top 10 des villes qui comptent dans le monde selon les classements mondiaux

Le top 10 des villes qui comptent dans le monde selon les classements mondiaux
Indicateur des différents classements

Rang
Global
Network
Connectivity
Index 2008
Global
Network
Connectivity
Index 2000
Image
2009
Attractivité
2009
Investissements
2008-2009
1
Londres
Londres
Londres
Londres
Londres
2
New York
New York
New York
Bombay
Shanghai
3
Hong Kong
Hong Kong
Paris
New York
Hong Kong
4
Paris
Paris
Shanghai
Shanghai
Paris
5
Singapour
Tokyo
Hong Kong
Paris
Pékin
6
Tokyo
Singapour
Bombay
 
Moscou
7
Sydney
Chicago
Singapour
 
Barcelone
8
Milan
Milan
Tokyo
 
Madrid
9
Shanghai
Los Angeles
Pékin
 
Tokyo
10
Pékin
Toronto
Sydney
 
New York

Indicateur des différents classements (Suite)

 Rang
Global
Power
City Index
2011
Global
Cities
Index
2008
Master
Card
Index
2008
Cities of
Opportunities
2010
World
Cities
Survey
2010
1
New York
New York
Londres
New York
New York
2
Londres
Londres
New York
Londres
Londres
3
Paris
Paris
Tokyo
Singapour
Paris
4
Tokyo
Tokyo
Singapour
Chicago
Tokyo
5
Singapour
Hong Kong
Chicago
Paris
Los Angeles
6
Berlin
Los Angeles
Hong Kong
Toronto
Bruxelles
7
Séoul
Singapour
Paris
Sydney
Singapour
8
Hong Kong
Chicago
Francfort
Tokyo
Berlin
9
Amsterdam
Séoul
Séoul
Hong Kong
Pékin
10
Francfort
Toronto
Amsterdam
Stockholm
Toronto


Sources : tableau établi à partir de GaWC Bulletin Research, no 300 ; Paris-Île-de-France Capitale économique & KPMG, 2010 (colonnes 4, 5 et 6) ;
Institute for Urban Strategies. The Mori Memorial Foundation, 2012 ; A. T. Kearney and the Chicago Council on Global Affairs, 2008 ; MasterCard,
2008 ; PriceWaterCoopers, 2010 ; Knight Frank & City Bank, 2010.

Expression spatiale de la globalisation

« Aujourd’hui, les six cents plus grandes métropoles planétaires représentent plus d’un tiers de la richesse mondiale. Ce phénomène est favorisé par une urbanisation croissante : depuis 2008, il y a dans le monde plus de citadins que de ruraux, et cette évolution devrait se poursuivre jusqu’en 2050. D’ici là, la population urbaine mondiale pourrait croître de 200 000 habitants en moyenne par jour », note la rédaction de la revue Problèmes économiques dans  un numéro consacré aux "Villes dans la globalisation" *2 (n° 3093, La Documentation française, août 2014).

Mais au-delà d’une certaine uniformisation réductrice que produit inévitablement la globalisation, Lise Bourdeau-Lepage affirme dans un article intitulé "Un monde polycentrique et métropolisé" *1 (publié dans "Les villes mondiales", Questions internationales, n° 60, mars-avril 2013, La Documentation française) que « le rôle que joue une métropole dépend d’une multitude de facteurs. Il n’existe donc pas d’archétype de métropoles globales, mais plutôt des métropoles globales qui se différencient les unes des autres, formant des réseaux urbains variés au sein desquels les villes qui comptent dans le monde interagissent. Ces réseaux peuvent être économiques – par exemple financiers, commerciaux –, de recherche, mais aussi politiques – comme celui reliant les villes capitales –, culturels, sociaux, écologiques, etc. Un monde multicentrique et métropolisé émerge ainsi, dans lequel chaque métropole présente une combinaison d’atouts qui lui est propre et lui permet de s’insérer dans cet archipel urbain global où la complémentarité semble prendre le pas sur la concurrence. »



Ce qui caractérise avant tout les villes mondiales, c’est leur capital démographique et leur densité. La hiérarchie des grandes agglomérations mondiales, pour sa part, est un compromis entre critères démographiques et économiques.

La domination de l’Asie

Dans un article intitulé "Nouvelle hiérarchie des grandes agglomérations et nouvelles formes de peuplement"*1 publié dans "Les villes mondiales" (dossier de la revue Questions internationales n°60, mars-avril 2013), François Moriconi-Ébard et Cathy Chatel affirment que « les historiens s’accordent sur le fait qu’aucune ville n’avait jamais pu dépasser le seuil de 1 à 1,2 million d’habitants jusqu’au début du XIXe siècle. C’est en Europe que ce seuil fut pour la première fois dépassé. Pionnière de la révolution industrielle, l’Angleterre voit en effet sa capitale franchir les 2 millions d’habitants dès 1842. Paris la suit en 1863, puis New York (1875), Berlin (1892), Chicago (1893), Manchester (1903), Vienne (1906), Tokyo (1908) et Philadelphie (1911).  À la veille de la Première Guerre mondiale, cinq des huit plus grandes villes du monde sont donc européennes et une seule asiatique. (…)

En 2010, la Chine abrite les deux agglomérations de loin les plus peuplées au monde : Shanghai – qui englobe également Nanjing et Hangzhou – et Shenzhen – comprenant Guangzhou (Canton), Macao et la partie nord des New Territories de Hong Kong. Au 14e rang mondial, on trouve également une troisième agglomération chinoise, Pékin (Beijing). (…) Seul autre pays à dépasser le milliard d’habitants, l’Inde compte quatre agglomérations de plus de 10 millions d’habitants. Les États-Unis, le Brésil, le Japon et le Pakistan en possèdent deux. Au seuil minimum de 10 millions d’habitants, tous les grands pays sont représentés, à l’exception notable de l’Allemagne. La domination de l’Asie, où vivent les deux tiers de l’humanité, est écrasante.

Les agglomérations de plus de 10 millions d’habitants

Les agglomérations de plus de 10 millions d’habitants
 
Agglomération
Pays
Nombre d’habitants
(en milliers)
Superficie urbanisée
(en km2)
Densité
(en h/km2)
Année des
dernières
sources
1
Shanghai
Chine
94 500
22,630
4,176
2010
2
Shenzhen
Chine
44 409
5,321
8,346
2010
3
Tokyo
Japon
39 800
4,201
9,474
2010
4
 New York
États-Unis
27 764
20,388
1,362
2010
5
Delhi
Inde
23 300
1,411
16,513
2011
6
Jakarta
Indonésie
22 551
2,199
10,255
2010
7
Séoul
Corée
20 500
1,179
17,388
2010
8
Manille
Philippines
20 078
1,092
18,386
2010
9
Karachi
Pakistan
19 589
807
24,274
2010
10
São Paulo
Brésil
18 890
2,008
9,407
2010
11
Mexico
Mexique
18 050
1,746
10,338
2010
12
Cochin
Inde
17 950
9,033
1,987
2011
13
Calcutta
Inde
17 200
1 852
9 287
2011
14
Pékin
Chine
16 700
2 400
6 958
2010
15
Bombay
Inde
16 500
465
35 484
2011
16
Le Caire
Égypte
15 691
1 328
11 816
2006
17
Dhaka
Bangladesh
15 680
1 077
14 559
2011
18
Los Angeles
États-Unis
15 449
7 099
2 176
2010
19
Osaka
Japon
14 500
2 900
5 000
2010
20
Bangkok
Thaïlande
14 160
3 150
4 495
2010
21
Moscou
Russie
14 009
1 901
7 369
2010
22
Hô Chi Minh-Ville
Vietnam
13 750
3 000
4 583
2009
23
Istanbul
Turquie
13 460
1 126
11 954
2011
24
Téhéran
Iran
12 135
1 917
6 330
2011
25
Rio de Janeiro
Brésil
11 350
1 568
7 239
2010
26
Buenos Aires
Argentine
11 200
2 500
4 480
2010
27
Lagos
Nigeria
10 590
863
12 271
2006
28
Paris
France
10 518
1 867
5 634
2009
29
Londres
Roy.-Uni
10 223
2 190
4 668
2011
30
Lahore
Pakistan
10 000
367
27 248
2008
 
Ensemble
 
610 496
109 585
5 571
2010
 
Reste de la planète
 
6 220 091
135 890 415
46
2010

Date de référence : 1er juillet 2010.
Source : d’après e-Geopolis.

Mais un deuxième indicateur est également étroitement corrélé au sommet de la hiérarchie : c’est le trafic des ports maritimes. Shanghai est devenue depuis 2009 le plus grand port au monde (650 millions de tonnes de fret en 2010) et, en additionnant les trafics des ports de Shenzhen et de Guangzhou, la conurbation de la rivière des Perles atteint 621 millions de tonnes. Suivant le même calcul, la baie de Tokyo arrive au 3e rang en additionnant le trafic des quatre ports de Yokohama, Kawasaki, Tokyo et Chiba. 

Cet indicateur rappelle l’importance fondamentale des échanges de biens matériels dans le processus de formation des agglomérations urbaines. À l’opposé, le déclassement spectaculaire des agglomérations d’Europe est la conséquence de la désindustrialisation rapide du continent au cours des trois dernières décennies. »

Le revers de la médaille ?

La croissance des villes mondiales est leur force, mais peut aussi révéler leur fragilité et contribue à la création d’inégalités, à l’échelle infra-métropolitaine. « Et si la ségrégation socio-spatiale était la rançon à acquitter pour demeurer une ville mondiale ? », s’interroge Stéphane Leroy dans un article intitulé "La ségrégation socio-spatiale dans les villes mondiales" *1.

En effet, « les conséquences de la mondialisation sur l’espace interne des métropoles sont considérables. La tertiarisation généralisée et l’hyperspécialisation économique des plus grandes villes ont bouleversé les fragiles équilibres socio-spatiaux. La division sociale de l’espace urbain s’est recomposée au profit des populations plus qualifiées et plus aisées qui peuvent choisir leur localisation résidentielle, se regrouper entre elles et mettre à distance les plus défavorisées. »

Dans un texte intitulé "Des métropoles inégalitaires"*2 publié dans le n°8082 de la revue Documentation photographique (Anne Bretagnolle, Renaud Le Goix et Céline Vacchiani-Marcuzzo, "Métropoles et mondialisation", La Documentation française, juillet-août 2011), les auteurs expliquent qu’« évaluer les inégalités intra-urbaines est possible grâce à un indicateur très utilisé à l’échelle des États, le coefficient de Gini. (…) Si, à l’échelle mondiale, le Brésil arrive en tête des pays les plus inégalitaires pour la population totale, à l’échelle des villes, ce sont trois métropoles sud-africaines – East London, Johannesburg et East Rand – qui présentent les plus forts contrastes socio-économiques (…). Dans leur ensemble, les métropoles africaines présentent les plus fortes inégalités dans le monde …. »

La mondialisation et l’urbanisation croissante qui l’accompagne, si elle « engendre de nombreuses externalités positives, comme un meilleur accès à l’éducation, à la santé, à l’information, etc., (…) provoque aussi (…) de multiples effets négatifs », notamment « une bidonvillisation galopante. *2» (Problèmes économiques, n° 3093 consacré aux "Villes dans la globalisation" (La Documentation française, août 2014).)

 

Anne Bretagnolle est professeur de géographie à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, unité mixte de recherche « Géographie-cités ».

1. La notion de ville mondiale est-elle typique des XXe et XXIe siècles ou n’a-t-elle pas toujours existé ?

Cette notion est très en vogue depuis les années 1990, même si les expressions employées sont variables : en France ou dans les pays francophones, on parle généralement des métropoles mondiales, tandis que les pays anglo-saxons évoquent plutôt la notion de ville-monde (world city, global city). L’objet géographique renvoie pourtant à une réalité beaucoup plus ancienne, qui peut être analysée selon deux grilles de lecture.

La première est celle de la ville mondiale comme capitale d’un territoire-monde, faisant appel à une vision hiérarchique et verticale des fonctions urbaines. Dès l’Antiquité, des villes comme Babylone, Pékin, Alexandrie ou Rome se sont pensées comme centre du monde, même si ce monde ne constituait pas encore la totalité du globe terrestre. Elles ont d’ailleurs largement mis en scène cette centralité mondiale par leur symbolique monumentale et urbanistique. Au Moyen Âge, avec les progrès de la navigation, des villes comme Venise, Amsterdam ou Londres ont tour à tour dominé un vaste réseau de villes et de comptoirs. La République maritime de Venise ressemble à un véritable empire colonial, composé d’îles, de villes, de places fortifiées ou de ports, en Méditerranée, dans l’Atlantique nord et au Moyen Orient.

La deuxième vague de mondialisation des échanges, au XIXème siècle, a largement contribué à développer une nouvelle représentation de la ville mondiale, plus horizontale, renvoyant à l’idée d’un espace planétaire organisé par des nœuds inter-connectés, liés par des relations de compétition et de complémentarité. New York ou Londres sont décrites par Paul Vidal de la Blache ou Halford Mackinder comme des super-nœuds, maritimes et ferroviaires, des interfaces entre le local et le global dominant chacune de vastes portions du monde. Mais c’est surtout avec la phase actuelle de la mondialisation des échanges, débutant aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, que la vision horizontale et réticulaire s’impose, notamment avec les travaux de Peter Hall ou Saskia Sassen. On a là un système monde, constitué d’un archipel de nœuds extrêmement bien connectés les uns aux autres et assurant par leurs interdépendances le fonctionnement de l’ensemble du système productif mondial et de la finance globalisée. Les villes mondiales d’aujourd’hui sont celles qui dominent l’économie-monde et ne doivent pas être confondues avec les mégapoles des pays en développement, démesurément grandes par leur taille mais économiquement dépendantes des premières.

2. Pourquoi est-ce important pour une métropole d’accéder au statut de ville mondiale aujourd’hui ?

Il serait illusoire de penser qu’on peut "accéder" au statut de ville mondiale à grands coups d’opérations médiatiques, par exemple en construisant le gratte-ciel le plus haut du monde, l’hôtel ou le centre commercial le plus luxueux, ou bien encore en accueillant des événements sportifs ou culturels d’ampleur mondiale. Il s’agit là de stratégies développées par certaines villes de pays émergents pour attirer plus d’entreprises transnationales, de touristes ou de travailleurs qualifiés, voire par d’anciennes métropoles industrielles européennes ou américaines pour redynamiser leur image. Même les métropoles mondiales qui s’imposent actuellement dans les pays d’Asie (Shanghai, Hong Kong, Singapour, etc.) partagent avec leurs homologues d’Europe ou d’Amérique du Nord deux caractéristiques fondamentales : la diversité de leurs fonctions, qui leur permet de traverser les crises liées à des fins de cycle ou des bouleversements mondiaux, et l’accumulation historique de leur richesse, à la fois mobilière et immobilière. Ces deux caractéristiques ne s’acquièrent pas en quelques années….

3. Quelle est la pertinence des critères retenus pour classer les villes mondiales ? Et pour qui ces hiérarchies ont-elles un sens ?

Il est extrêmement difficile de proposer une liste des villes mondiales, et cela pour deux raisons. Tout d’abord, on manque de bases de données fiables et comparables à l’échelon du monde, par exemple sur la richesse produite par les villes (Produit urbain brut) ou sur les caractéristiques des firmes transnationales dans chaque grande ville du monde (nombre et importance des sièges sociaux, densité et taille des réseaux de filiales ou sous-traitants). Ensuite, même lorsqu’on s’intéresse à un indicateur qui paraît simple en apparence, celui de l’accessibilité dans les réseaux d’échanges aériens mondiaux, les choix dans le type de données et leur traitement sont multiples et amènent à des classements divergents. Enfin, chacun des trois critères proposés aboutit à une hiérarchie différente des villes mondiales. Sur les 10 premières déterminées par chacun des critères pour les années comprises entre 2008 et 2010, seules 4 apparaissent simultanément (New York, Londres, Tokyo et Paris), tandis que 14 des 20 répertoriées ne sont citées que dans l’un des trois classements. Il est néanmoins important de continuer à travailler sur ces critères et ces hiérarchies, pour enrichir les bases de données et mieux comprendre la dynamique particulière des villes mondiales.

4. Cette compétition entre les villes ne contribue-t-elle pas à accroître les inégalités la fois entre les villes et en termes d’habiter, à savoir pour les populations de ces villes ?

Il est clair, que même s’il est difficile de proposer une liste précise des villes mondiales, l’étude de leur richesse, de leur accessibilité dans les réseaux d’échanges et de leurs fonctions économiques ou culturelles montre un creusement des écarts avec la situation de la plupart des autres villes. Le renforcement actuel des processus de mondialisation économique rend ce phénomène de décrochage extrêmement inquiétant, non seulement pour les petites villes qui, pour la plupart, participent de moins en moins aux dynamiques mondiales (sauf à en subir les effets), mais aussi pour les populations qui vivent à l’intérieur des métropoles mondiales.

On observe aujourd’hui des tensions de plus en plus fortes, liées notamment à la présence de cadres hyperqualifiés qui travaillent dans les sièges sociaux des firmes transnationales mais aussi dans tout ce qui gravite autour (consultants, experts, analystes, chercheurs…). On a là une dissociation croissante avec les classes sociales plus modestes, dont la présence reste nécessaire au fonctionnement des entreprises, des services urbains, des services à la personne, etc. Or les villes mondiales se caractérisent par des prix fonciers extrêmement élevés, en raison de la présence de ces cadres mais aussi de mécanismes spéculatifs, ce qui entraîne ou accentue des processus de ségrégation socio-spatiale. Ces processus sont assez préoccupants car, historiquement, l’un des rôles majeurs joué par les grandes villes est de mettre en contact une diversité d’activités économiques et de catégories sociales et ethniques, favorisant ainsi l’innovation et de la créativité. On évoque par exemple beaucoup la créativité des banlieues aujourd’hui, qu’il ne faut certes pas nier, mais on doit aussi se rappeler que c’est bien la centralité qui fait la ville et que les banlieues sont, par définition, éloignées du centre et peu reliées les unes aux autres. En outre, elles sont de plus en plus homogènes socialement et favorisent de ce fait assez peu les rapprochements entre les catégories.


*1:
DossierLes villes mondiales
Ouverture. Mondialisation et villes mondiales (Serge Sur)
La ville mondiale : une histoire de représentations (Anne Bretagnolle)
La banalisation d’un modèle urbain (Marc Dumont)
La ville debout : le gratte-ciel au XXIe siècle (Céline Bayou)
La ségrégation socio-spatiale dans les villes mondiales (Stéphane Leroy)
Nouvelle hiérarchie des grandes agglomérations et nouvelles formes de peuplement (François Moriconi-Ébrard et Cathy Chatel)
Mondialisation et gouvernance des métropoles (Christian Lefèvre)
Tourisme, salons, congrès, composantes incontournables des villes mondiales (Hélène Pébarthe-Désiré)
Un monde polycentrique et métropolisé (Lise Bourdeau-Lepage)
Les principaux Encadrés du dossier
– New York, LA ville mondiale par excellence ? (Marie-Fleur Albecker)
– Los Angeles, une métropole fragmentée (Renaud Le Goix)
– Le rôle des transports ferroviaires (Marie Delaplace)
– La montée en puissance des villes mondialisées asiatiques (Frédéric Bouchon)
– Les villes-mémoires mondialisées, entre conflits et nouveau régime patrimonial (Géraldine Djament-Tran)
– Les villes mondiales  : quelques éléments chronologiques (Questions internationales)
Chroniques d’actualité
Premières leçons de l’intervention française au Mali (Renaud Girard)
John Kerry ou les habits neufs de la diplomatie américaine (André La Meauffe)
Questions européennes
Les tiraillements de la politique extérieure de la Suisse (Hervé Rayner)
Regards sur le monde
Corée du Sud : les défis de la nouvelle présidence (Perrine Fruchart Ramond)
Histoires de Questions internationales
Paris, capitale des exilés de l’Europe centrale après 1945 ? (Antoine Marès)
Les questions internationales sur Internet
Abstracts


*2:
Actrices majeures d’un monde globalisé, les grandes villes se livrent entre elles à une compétition acharnée. La Documentation photographique propose ici une réflexion originale et utile sur ce phénomène et ses conséquences, inscrits désormais au programme de géographie de quatrième.
Les grandes villes jouent désormais aussi un rôle majeur dans la mondialisation. Métropoles du Nord et métropoles émergentes se livrent une compétition sur tous les fronts : l’économie, l’innovation technologique, la culture ou le marketing urbain. Les habitants des centres urbains ont à subir eux-mêmes les impacts de la globalisation : accroissement des inégalités urbaines, transformation des centres-villes, surenchères foncières. Les auteurs de ce dossier proposent une réflexion renouvelée sur ces enjeux, en lien avec le nouveau programme de géographie de quatrième de la rentrée 2011. Comme tous les dossiers de la Documentation photographique, ce numéro offre une iconographie de qualité, accompagnée de cartes, d’encadrés, d’indications statistiques...



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