L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre.
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Clare Rogers Memorial Chapel on the campus of Tulane University.
Le libéralisme, ce Français oublié
Difficile de trouver un terme dont le sens et la philosophie ont été autant déformés que celui de libéralisme
A l’heure actuelle, le mot libéralisme n’est plus guère
utilisé en France que par ses détracteurs ou ses faux amis. Un citoyen,
dans l’environnement actuel, a donc peu de chances de connaître le vrai
libéralisme, sauf s’il s’y est intéressé activement en lisant par
lui-même les ouvrages libéraux. Les idées libérales ne sont pourtant pas
absentes, mais elles ne sont jamais défendues avec l’étiquette
libérale. Beaucoup d’électeurs y compris de gauche exigent parfois des
mesures libérales comme Monsieur Jourdain fait de la prose : sans le
savoir.
Vidéo par le Collectif Antigone : http://www.collectifantigone.fr/
La Collectif Antigone regroupe des bénévoles pour défendre les idées libérales classiques.
Pour en savoir plus sur le libéralisme : http://dantou.fr/
Les BD viennent du site : http://digitalcomicmuseum.com/
La Collectif Antigone regroupe des bénévoles pour défendre les idées libérales classiques.
Pour en savoir plus sur le libéralisme : http://dantou.fr/
Les BD viennent du site : http://digitalcomicmuseum.com/
La France, ce grand pays du libéralisme
Pour
effrayer l’électeur, le libéralisme est souvent labellisé « anglo-saxon
», qualificatif rédhibitoire dans notre douce France. Les anglo-saxons
ont brûlé Jeanne d’Arc, fait des misères à Napoléon et boudent Johnny.
On le voit, ils ne respectent rien, ils sont capables de tout, en
particulier d’imposer insidieusement une idéologie anti-France à notre
pays génétiquement étatiste.
Ce joli conte de fées pour
étatistes xénophobes ne tient pas la route. Des auteurs anglo-saxons
(John Locke, Thomas Paine, Edmund Burke) ont effectivement participé à
la tradition libérale, mais au milieu de nombreux auteurs d’Europe
continentale, en particulier français. Sans Turgot, Richard Cantillon,
Sieyès, Jean-Baptiste Say, Alexis de Tocqueville, Benjamin Constant,
Frédéric Bastiat, Gustave de Molinari ou Raymond Aron, le libéralisme
n’aurait jamais eu la forme qu’il a aujourd’hui. La France a une grande
tradition libérale, reconnue partout… sauf en France.
La
France a connu de longues périodes historiques où les idées libérales
ont façonné le débat politique et les institutions. Mais l’histoire est
écrite par les vainqueurs, et les vainqueurs depuis quelques décennies
sont étatistes de droite comme de gauche.
1789, la révolution portée par des idées libérales
« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme; ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. » Article II de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789
Quel
est le pays dont l’assemblée en 1789 « reconnaît et expose » une
déclaration reprenant un à un tous les concepts libéraux ayant émergé au
siècle des Lumières ? (Attention c’est un piège : ce pays n’est pas
anglo-saxon). Eh oui, avec la Déclaration des Droits de l’homme de 1789,
la France se dote d’un document fondateur… libéral (presque) pur sucre.
Ce n’est pas le fruit du hasard, l’abbé Sieyès, comme les autres
rédacteurs (La Fayette en particulier), a été inspiré par les idées
libérales du siècle des Lumières, de Locke à Montesquieu en passant par
Voltaire.
Les mesures libérales de la Révolution de 1789
pleuvent comme la pluie sur une île anglo-saxonne : abolition des
corporations, rôle de l’État limité à la défense du droit à la liberté, à
la sûreté et à la propriété. Longtemps cette paternité était
officiellement reconnue, les communistes parlant avec mépris de cette
révolution petite-bourgeoise et de ses libertés « formelles ».
Les libéraux à vapeur
«
Quand un fonctionnaire dépense à son profit cent sous de plus, cela
implique qu’un contribuable dépense à son profit cent sous de moins.
Mais la dépense du fonctionnaire se voit, parce qu’elle se fait ; tandis
que celle du contribuable ne se voit pas, parce que, hélas! on
l’empêche de se faire. Vous comparez la nation à une terre desséchée et
l’impôt à une pluie féconde. Soit. Mais vous devriez vous demander aussi
où sont les sources de cette pluie, et si ce n’est pas précisément
l’impôt qui pompe l’humidité du sol et le dessèche. »
Frédéric Bastiat, Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas
Le XIXesiècle
n’est pas en reste en matière de libéralisme « french touch ». Sans
doute aiguillonné par un Bonaparte autoritaire et étatiste, les
mousquetaires du libéralisme français (Benjamin Constant, Alexis de
Tocqueville, Frédéric Bastiat) et son d’Artagnan Belge (Gustave de
Molinari) écrivent parmi les plus belles pages de l’histoire du
libéralisme. Ces auteurs classiques reconnus à l’étranger sont largement
oubliés par la population française, aidée il est vrai par une
éducation d’État toujours soucieuse d’éviter les lectures pouvant semer
le doute sur l’attachement éternel des Français à leur État bouffi et
centralisé.
Des milieux plus cultivés acceptent
toutefois de citer Alexis de Tocqueville ou Benjamin Constant, mais en
précisant immédiatement que ces derniers n’ont rien à voir avec
l’affreux néolibéralisme économique contemporain. Cette position nuancée
doit toutefois s’appuyer sur une absence de lecture des dits auteurs
ainsi sauvés de la déchéance « économique ». En lisant leurs livres, la
terrible vérité émergerait assez vite : Alexis de Tocqueville comme
Benjamin Constant seraient horrifiés de la place qu’a prise l’État dans
nos sociétés contemporaines, y compris dans la sphère économique, et
certaines de leurs pages semblent avoir été directement dictées par les
pires néolibéraux anglo-saxons des dernières années.
Benjamin Constant, libéral et amoureux
« J’ai défendu quarante ans le même principe : liberté en tout, en religion, en littérature, en philosophie, en industrie, en politique, et par liberté j’entends le triomphe de l’individualité tant sur l’autorité qui voudrait gouverner par le despotisme que sur les masses qui réclament le droit d’asservir la minorité à la majorité. »
Benjamin Constant, Ecrits politiques
Bonaparte
expulse de France Madame de Staël pour faute de goût impardonnable :
pas assez d’enthousiasme napoléonien. Elle se réfugie (dans un château
familial, tout de même) à Coppet en Suisse pour y ouvrir un salon
intellectuel. On y croise du beau monde européen : Chateaubriand, Byron,
Goethe et l’amant passionné bien qu’intermittent de l’hôtesse du lieu :
Benjamin Constant (1767–1830).
Benjamin Constant, à fois
philosophe et député, aura une influence considérable sur la diffusion
du libéralisme en France et en Europe. Dans Principes de politique,
il s’oppose d’abord à la vision de Rousseau et sa souveraineté
populaire illimitée. Constant expose dans ce livre majeur une vibrante
défense des droits individuels. « Au point où commence l’indépendance et
l’existence individuelle, s’arrête la juridiction de cette
souveraineté.» Marqué par l’épopée napoléonienne autant que par la
terreur révolutionnaire, son souci est de protéger les droits
individuels des tyrans comme des masses. Il attache ainsi une grande
importance au respect d’une constitution politique – pas de décrets
arbitraires – ainsi qu’aux procédures judiciaires – pas d’arrestations
arbitraires.
Le respect des formes politiques et
judiciaires, couplé à une défense de la liberté d’expression pour mettre
les politiques sous la surveillance des citoyens instruits, devait
permettre d’éviter de retomber dans la tyrannie. En bon libéral,
Benjamin Constant n’oublie pas, bien sûr, quelques passages émouvants
sur le libre-échange et l’injustice des impôts trop élevés. En France,
l’influence de Benjamin Constant se fera sentir jusqu’à la IIIe
république : le rédacteur de cette constitution était son éditeur. Mais
hélas pour nous, Benjamin-l’optimiste s’est lourdement trompé : que cela
soit la tyrannie ou la dictature révolutionnaire, le XXe siècle n’a rien retenu des leçons de la France révolutionnaire ou napoléonienne…
La science économique
La
douche froide ne s’arrête pas là pour nos amis courageux. Dès le début
du XVIIIème siècle, avec son Essai sur la nature du commerce en général,
Richard Cantillon, un Français d’adoption originaire d'Irlande, pose
les bases de la science économique libérale sans les erreurs qu’Adam
Smith commettra plus tard et qui ouvriront la voie à la valeur travail
de Karl Marx. Cantillon entraînera dans sa suite les physiocrates, dont
Jacques Turgot, brillant savant et contrôleur général de Louis XVI.
Le XIXe siècle
sera un vrai feu d’artifice de sciences économiques françaises avec
Jean-Baptiste Say, Frédéric Bastiat, Charles Coquelin et les auteurs du Journal des économistes, Yves Guyot…
La
science économique classique portée par ces auteurs sera ensuite
reprise du côté germanique avec Carl Menger puis Ludwig von Mises et
Friedrich Hayek.
L’influence de l’Europe continentale, en
particulier française, est donc déterminante dans l’évolution de la
science économique et dans la compréhension des mécanismes d’une
économie de marché.
Malgré ce cocorico libéral, pas
question de substituer à la dénonciation de l'ultralibéralisme
anglo-saxon celle d'un ultra interventionnisme tout autant anglo-saxon.
Pourtant, le paradoxe est réel: de Marx l'exilé à Keynésien
l'autochtone, les mauvaises idées économiques - que nous subissons
encore aujourd'hui - viennent souvent de l'autre côté de la Manche.
La nature humaine, c’est exercer la raison et le langage et vivre en société
L’homme réduit à
l’homo-economicus ? Le libéralisme développe une vision de l’individu et
de la vie en société fondée sur le droit naturel
L’une des accusations souvent formulées à l’encontre du libéralisme
est de réduire l’Homme à une simple machine économique calculant des
profits et pertes pour maximiser son bien-être matériel :
l’homo-economicus. Cette accusation est deux fois fausse.
D’abord
le concept d’homo-economicus n’appartient pas particulièrement à l’école
économique libérale. Au contraire, l’Ecole autrichienne, locomotive
libérale en science économique, critique sévèrement ce concept utilisé
abondamment par des écoles économiques interventionnistes.
Ensuite
et surtout, le libéralisme est d’abord une philosophie du droit et de
la politique. Son socle n’est de toute manière pas un concept venant des
sciences économiques.
Dans le cadre de la philosophie du droit,
le libéralisme s’appuie sur une définition de la nature humaine proche
de la philosophie classique grecque : un individu doué de la raison et
du langage vivant en société. C’est à partir de cette définition que le
libéralisme développe sa vision de l’individu et de la vie en société, à
travers la tradition du Droit naturel. Exit l’homo-economicus, place à
la nature humaine
Les étages de la fusée « Droit naturel »
« Rejeter le Droit naturel revient à dire que tout droit est positif, autrement dit que le droit est déterminé exclusivement par les législateurs et les tribunaux des différents pays. Or, il est évident et parfaitement sensé de parler de lois et de décisions injustes. En passant de tels jugements, nous impliquons qu’il y a un étalon du juste et de l’injuste qui est indépendant du droit positif et qui lui est supérieur : un étalon grâce auquel nous sommes capables de juger du droit positif. »Léo Strauss,Droit naturel et Histoire
Etage n° 1 : La raison. Avec la modernité au XVIIIe siècle,
la raison devient le meilleur outil capable de connaître et comprendre
quelque chose à la nature humaine et au monde extérieur. Cela ne veut
pas dire que tout le monde, tout le temps, accède à la vérité. C’est
même plutôt le contraire, la raison n’étant pas infaillible ni répartie
également. Cela veut juste dire que cette tentative est possible. Cette
possibilité est aujourd’hui largement contestée dans les sciences
humaines postmodernes pour qui la raison n’est que le jouet passif de la
classe sociale, l’histoire, la culture ou l’inconscient.
Etage n° 2 : La nature humaine. D’Aristote
à John Locke, en passant par l’École de Salamanque, les penseurs
cherchent donc à déterminer ce qui constitue la nature humaine. Les
débats qui ont eu lieu remplissent des bibliothèques entières… et ils
vont probablement encore remplir dans les prochains siècles des
teraoctets de mémoire optique quantique quadridimensionnelle en silicium
jupitérien.
Pour les libéraux de la tradition du Droit naturel moderne, la définition la plus concise est : « La nature humaine est d’être un individu doté de la raison, du langage et vivant en société. »
Etage n° 3 : Le Droit naturel. Il
s’agit ensuite de déduire les grandes règles du droit respectant cette
nature humaine. On peut décliner ces grandes règles sous forme
d’interdiction « Ne pas agresser physiquement » ou sous forme de droits
(« droit à la sécurité ») comme dans la déclaration des droits de
l’Homme de 1 789. Ces grands principes universels guident ensuite un
code de lois grâce à l’infinité de situations qui se présentent devant
le juge ou le législateur. Ces codes de lois peuvent varier suivant les
cultures et les époques, tout en restant dans le cercle de ces
principes.
La nature
La
« nature » du Droit naturel ne fait pas référence à la nature, aux
petits oiseaux, au shampoing à la camomille, à la jungle ou l’herbe
verte, mais à une autre définition de ce même mot.
« Nature :
ensemble des caractères fondamentaux propres à un être ou à une chose »,
comme le dit si bien un gros livre un peu ennuyeux à lire de A à Z mais
si pratique pour comprendre une langue. La nature d’un pont est par
exemple d’enjamber un obstacle. La nature humaine est bien sûr beaucoup
plus compliquée à définir que la nature pontaine. Beaucoup d’ailleurs
affirment, soit qu’elle n’existe tout simplement pas, soit qu’elle est
totalement dominée par la culture.
A contrario, pour les
défenseurs du Droit naturel, la raison – même incertaine – permet
d’approcher une nature humaine et un droit conforme à cette nature. Les
lois particulières à chaque culture, par delà leurs différences, devant
être conformes à ce Droit naturel.
L’égalité en droit
La
nature humaine, c’est donc d’être un individu doté de la raison et du
langage vivant en société. Quelles sont les règles — le Droit naturel —
conformes à cette nature humaine ?
D’abord, par définition, tous
les êtres humains partagent la même nature humaine. Il n’y a pas
plusieurs types de nature humaine, donc il n’y a pas plusieurs types
d’êtres humains. Il n’y a pas de sur-être humain, de sous-être humain,
d’être humain du haut, d’être humain du bas. Si tous les Hommes
partagent la même nature humaine, qui fonde le Droit naturel, ils sont
donc égaux devant le droit.
La première règle du Droit naturel,
c’est l’égalité en droit, l’égalité devant la loi. Des lois posées par
les États qui distingueraient différents types d’êtres humains ne
seraient pas conformes au Droit naturel. L’apartheid, les lois
antisémites ou les lois de l’Ancien régime protégeant les privilèges de
l’aristocratie sont des exemples flagrants d’une telle violation.
Aujourd’hui,
sous l’influence du postmodernisme et de sa branche activiste, le
politiquement correct, la loi devient différente selon les catégories
d’êtres humains : loi sur la parité, discrimination positive,
distinctions selon les revenus, les professions.
La sécurité et la propriété de soi
« Article II : Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. »
Déclaration des Droits de l’Homme de 1789
La
première des conditions pour être un individu est d’être vivant (eh
oui, avec l’usage de la raison, on fait vraiment des découvertes
stupéfiantes… Ça ne rigole pas chez les partisans du Droit naturel).
D’une manière générale, on ne peut rien faire sans vivre. Agir et penser
nécessitent d’être vivant, y compris d’ailleurs pour se suicider ou
pour désirer la mort. Les individus sont les seuls « propriétaires » de
leur vie. Un droit conforme à la nature humaine interdit donc
l’agression physique.
Personne n’a le droit de vous tuer ou de
vous blesser, même si vous êtes très pénible à supporter. Personne ne
peut vous interdire de vous tuer doucement (alcool, joint, charcuterie)
ou rapidement (euthanasie, scooter), même si vous êtes très sympathique.
Le corollaire de ce droit pour un gentilhomme est le devoir de
respecter la vie et la sécurité des autres personnes.
La liberté
Vous
avez donc un droit à la liberté. Il ne s’agit pas de la liberté
métaphysique (liberté par rapport à Dieu, à la nature humaine ou à ses
passions), ni d’un droit à la capacité, un droit d’être ou avoir ce que
l’on rêve d’être ou avoir (liberté d’être beau et célèbre, liberté
d’avoir des vacances à la plage, etc.). Il s’agit de la seule liberté
qui puisse être garantie par une loi humaine sans nuire à la liberté des
autres : la liberté d’agir ou de penser sans limite autre que la
jouissance des même libertés par les autres. Le corollaire de ce droit
pour un gentilhomme est le devoir de respecter la liberté des autres
personnes.
La propriété
Pour
beaucoup de gens, la propriété est le vilain petit canard des droits
naturels. Un truc un peu vulgaire et matérialiste par rapport à la
liberté. Et surtout quelque chose d’acquis aux dépens des autres. En
réalité, la propriété est un magnifique cygne conspué justement parce
qu’il est le socle incontournable de la liberté. Dans ce monde matériel,
l’usage libre de votre temps implique que vous puissiez échanger ou
produire des biens matériels.
Si quelqu’un vous prend ces biens
matériels sans votre consentement, cela signifie qu’il a disposé du
temps que vous avez mis à les produire ou à les échanger. On ne peut pas
être en sécurité, en vie, si l’on ne peut pas disposer du fruit de son
travail et de ses échanges pour assurer sa survie. On ne peut pas être
libre si l’on vous confisque les ressources que vous avez obtenues par
votre travail ou par vos échanges. On ne peut pas être libre si l’on est
obligé de quémander à l’Etat ou à ceux qui le dirigent l’usage de ses
propres ressources en échange de la soumission ou de l’obéissance. On ne
peut pas mener à bien ses projets si ce que l’on possède est confisqué
par l’État pour que ce dernier mène à bien ses propres projets, ou plus
exactement, les projets des lobbies qui le contrôlent. Le droit à la
propriété est donc une conséquence du droit à la liberté et du droit à
la sécurité.
Le corollaire de ce droit pour un gentilhomme (ou une gentille femme) est le devoir de respecter la propriété des autres.
Le salaire minimum, une aberration au seul profit du prestige de la classe politique
Le salaire
minimum, voilà l'ennemi. Les travailleurs n’ont pas à être
reconnaissants à l’État d'un salaire qu’ils ne doivent qu’à leur talent
Dans Action humaine, Ludwig von Mises écrit :
« L’histoire est un long répertoire de prix-plafonds et de lois contre l’usure. A de nombreuses reprises, des empereurs, des rois, des dictateurs révolutionnaires ont tenté de s’immiscer dans les phénomènes de marché. Des punitions sévères ont été infligées aux réfractaires, négociants et cultivateurs. Bien des gens ont été victimes de poursuites rigoureuses qui soulevaient l’approbation enthousiaste des foules. Rien n’y fit, toutes ces entreprises ont échoué. L’explication que les écrits des juristes, des théologiens et des philosophes offraient de cette faillite s’accordait pleinement avec les opinions des dirigeants et des masses. L’homme, disaient-ils, est intrinsèquement égoïste et pécheur, et les autorités étaient malheureusement trop indulgentes en faisant appliquer la loi. Il ne fallait que davantage de fermeté et de ton péremptoire de la part des gens au pouvoir… »
Les étatistes sont formels, dans un marché libre, les salaires baissent et les loyers augmentent. Toujours.
Les travailleurs qui louent leur habitation sont-ils alors condamnés à être de plus en plus pauvres ?
Non ! Heureusement, l’Etat nounou, héros solitaire contre tout exploiteur, tel un demi-dieu de l’économie, fixe le salaire minimum pour éviter l’exploitation, puis le loyer maximum pour éviter l’expulsion. Les électeurs rassurés peuvent voter pour leurs sauveurs, une classe politique étatiste infiniment bonne qui les aime et qui les protège. Ce mythe du salaire minimum ou du loyer maximum est l’une des plus grosses fumisteries que les étatistes ânonnent pour justifier leur existence.
La
réalité est que les travailleurs ne doivent leur pouvoir d’achat qu’à
eux-mêmes, à la force de leur bras et à l’intelligence qu’ils ont entre
les oreilles. Ils n’ont pas à être reconnaissants à l’Etat pour un
salaire qu’ils ne doivent qu’à leur talent.
Le salaire minimum comme le loyer maximum est une aberration économique au seul profit du prestige de la classe politique – ou des syndicats – et au détriment des plus pauvres.
Le prix plancher
Le
prix plancher, officiellement, c’est l’Etat qui, par la seule force de
sa volonté, fixe un prix minimum juste et beau à un bien ou à un service
(par exemple certains prix agricoles, les prix des livres, le salaire
minimum).
C’est très beau, le paranormal au service du juste et du
beau. Malheureusement, depuis la pierre philosophale, nous savons tous
que la création de richesses par simple contact d’une pierre magique ou
d’un texte de loi, c’est rare.
L’Etat est totalement incapable de
fixer un prix minimum à une catégorie d’échanges sans supprimer une
partie de ces échanges. Si l’État fixe un prix minimum de 10 euros à un
journal quotidien, vous n’allez pas vous mettre à acheter le journal à
10 euros, vous allez simplement renoncer à acheter ce journal pour
acheter autre chose. Pour ceux qui doivent vendre des journaux, la
concurrence est plus dure, les acheteurs sont plus rares. C’est 10 euros
ou rien du tout. Les acheteurs peuvent donc faire les difficiles, poser
leurs conditions.
Ainsi, l’État ne fixe rien. Il se contente
d’interdire l’existence d’échanges de biens ou de services en dessous
d’un prix donné. Cela ne signifie absolument pas qu’il a créé ex nihilo
des nouveaux échanges à un autre prix pour remplacer ceux dont il a
empêché l’existence.
Le salaire minimum
Parmi
les nombreux totems de la religion de l’Etat-Dieu, il en est un devant
lequel la classe politique fait consciencieusement sa génuflexion bien
dans l’axe de la caméra : le salaire minimum. Elle n’a pas beaucoup de
mérite à se prosterner avec emphase, ce totem est d’abord à sa gloire et
au détriment des travailleurs les plus modestes. En premier lieu, le
salaire minimum est immoral : il empêche des échanges souhaités par les
deux parties. Si l’échange n’était pas souhaité par l’une ou par les
deux parties, il ne serait pas nécessaire de l’interdire, il n’aurait
pas lieu de toute manière. Car si le salaire minimum ne force que très
marginalement les salaires vers le haut, il empêche d’exister les
emplois avec des salaires en dessous du Smic.
Les travailleurs
modestes font donc face à un chômage important qui les met dans une
concurrence aggravée face aux employeurs. Les étatistes ont tellement
conscience de ce phénomène qu’ils se gardent bien de multiplier par deux
ou par trois le Smic : cela créerait immédiatement un chômage de masse.
Dans le même temps, les étatistes multiplient les emplois payés en
dessous du Smic – emplois aidés, stages, suppression des cotisations
fiscales, etc – dont ils s’attribuent encore le mérite. Qu’il existe des
employeurs cupides, c’est une réalité, mais la meilleure méthode pour
limiter leur nuisance, c’est de favoriser la concurrence entre
employeurs, y compris pour les bas salaires. Le Smic ne sert ni les
travailleurs, ni les patrons. Il ne sert que les étatistes.
Le salaire minimum contre les travailleurs
La
propagande sur le salaire minimum est donc parfaitement mensongère :
les travailleurs ne doivent rien aux étatistes ni aux syndicats. Si les
patrons les payent un certain salaire, c’est parce que leur travail vaut
ce salaire, pas parce que l’Etat fixe un salaire minimum.
L’Etat
nounou s’attribue ainsi le mérite d’une rémunération qui ne lui doit
rien. Beaucoup de salariés sont embauchés au-dessus du Smic, alors que
le patron aurait sans doute voulu les payer moins. Le patron n’avait pas
le choix : il était en concurrence avec d’autres patrons et ce travail
valait ce salaire. Il en est de même avec de nombreux salariés au Smic :
leur salaire vaut de toute manière le Smic ou plus, et s’ils sont payés
ainsi ce n’est pas par charité, ni par obligation, mais parce que de
fait, leur travail a de la valeur.
Ainsi, les étatistes n’hésitent
pas à rabaisser les travailleurs en leur faisant croire qu’ils doivent
leur pouvoir d’achat à l’Etat nounou. C’est faux, d’autant que dans le
même temps les étatistes multiplient les prélèvements : cotisations pour
les caisses maladie et de retraite mal gérées et imposées en monopole,
pour les organismes de formations inutiles, par l’inflation monétaire.
Le prix plafond
Avec
le prix plancher (le salaire minimum), l’autre grande habitude des
étatistes est de fixer un prix plafond à certains biens (parfois un
loyer). Comme le prix plancher, le prix plafond est injuste et
inefficace. Le seul moyen de faire diminuer le prix d’un bien est
d’augmenter sa profusion. Fixer un prix plafond (sur le logement par
exemple) sur une ressource rare n’abolit pas la rareté de la ressource.
Quoi qu’en disent les hommes politiques, ils n’ont pas un chapeau
magique d’où sortent des lapins à volonté, permettant de faire baisser
le prix de ces derniers.
Pour faire baisser le prix des lapins
fixé entre personnes libres, il ne suffit pas de déclamer une formule
magique : « Lapin, sois moins rare ! » même avec le vocabulaire
ronflant, technique et incompréhensible d’une mesure administrative.
Lorsqu’un bien ou un service est rare, il y a trois manières de le partager :
–
La violence : le plus gros tape sur le plus petit et prend le bien
rare. Méthode longtemps utilisée alors même qu’elle fait très mal (mais
c’était avant le libéralisme et la reconnaissance du Droit à la
propriété.)
– La queue : spécialité soviétique ou des HLM, le
premier arrivé est le premier servi. J’y suis, j’y reste. Enfin «
premier arrivé, premier servi », c’est seulement pour les plus faibles
ou les plus honnêtes. Les passe-droits, les petites enveloppes ou les
coups médiatiques permettent aux plus forts ou aux plus grandes gueules
de s’épargner ce genre de désagréments.
– Les prix : chacun en
fonction de son envie subjective, de ses moyens, de ce qu’il est prêt à
échanger et des envies subjectives des autres, accepte ou non de faire
la transaction. Lorsque beaucoup de personnes veulent des lapins ou des
logements, d’autres personnes libres changent d’activité pour leur
fournir davantage de lapins ou de logements.
Dans une organisation
humaine, il n’existe pas de quatrième méthode magique, juste,
omnisciente et bonne permettant d’affecter des biens rares. En fixant un
prix plafond, l’Etat n’abolit en aucune façon la rareté du bien visé.
Il ne répartit pas non plus les biens selon une quatrième méthode. Il se
contente de privilégier une méthode d’attribution en tous points
inférieure à celle des prix : la queue et ses passe-droits.
Et il
empêche le seul processus capable de faire réellement diminuer la rareté
de ce bien : faire en sorte que davantage de personnes libres, attirées
par l’augmentation du prix, consacrent leur travail, leur intelligence
et leur imagination à la production de davantage de lapins, euh… de biens
Le protectionnisme ne fait que traiter un symptôme en aggravant la maladie
Ce fléau nommé mondialisation. Difficile d’interdire les échanges avec l'extérieur, dans l’intérêt économique de tous
Dans Action humaine, Ludwig von Mises (1881-1973) écrit :
« La philosophie protectionniste est une philosophie de guerre […]. La Société des Nations a fait faillite parce qu’il lui manquait l’esprit du libéralisme authentique. C’était une entente entre des gouvernements animés par l’esprit du nationalisme économique et entièrement voués aux principes de la guerre économique. Pendant que les délégués se complaisaient à tenir des discours sur la bonne volonté entre peuples, les gouvernements qu’ils représentaient infligeaient des dommages abondants à toutes les autres nations… »
Le libéralisme n’avait
déjà pas très bonne réputation chez certains bien pensants, et ce « bad
boy » n’a rien trouvé de mieux que d’aller traîner avec le nouveau caïd
de la planète : la mondialisation. Il y en a qui cherchent vraiment les
ennuis !
Car les méfaits de la mondialisation seraient
innombrables : elle délocalise le travail des employés nationaux, elle
tire les salaires vers le bas, elle augmente le déficit de la balance
commerciale, elle désindustrialise notre pays, elle appauvrit les pays
pauvres, etc.
Heureusement, des super-héros souverainistes ou
socialistes veulent nous interdire d’échanger dans notre intérêt, tout
en augmentant leur pouvoir sur nos vies. Pour les libéraux, la
mondialisation n’est pas parfaite sur de nombreux plans, mais d’abord,
elle est optionnelle. Personne n’est obligé d’acheter des produits
étrangers, de travailler pour ou avec des étrangers. Les souverainistes
ne veulent pas résister à la mondialisation – ils peuvent déjà le faire
–, ils veulent commander aux autres.
Ensuite, une grande partie
des méfaits qu’on reproche à la mondialisation sont inexacts ou viennent
d’exactions des États eux-mêmes. Revue de détail.
Le déficit commercial
A
la messe du journal de 20 h 00, le grand prêtre a un regard soucieux
lorsqu’il annonce la terrible nouvelle : « Notre pays a un déficit
commercial de (beaucoup) de millions, c’est très très grave et même un
peu inquiétant ». Puis il passe la parole à un souverainiste, au regard
lui aussi soucieux, mais avec cette pointe de détermination farouche,
caractéristique de l’étatiste qui sait ce qu’une politique volontaire
peut apporter à l’économie. Le constat est froidement évoqué par cet
homme lucide, et la solution d’une logique imparable est chaudement
recommandée par cet homme d’action : « Si nous avons un déficit, c’est
parce que nous importons trop et que nous n’exportons pas assez, donc il
faut limiter les importations avec le protectionnisme et augmenter les
exportations grâce à la dévaluation de la monnaie. » La lumière apparaît
au bout du tunnel. Non ! Le déficit commercial n’est pas une fatalité
et les souverainistes lucides vont nous protéger contre
l’ultralibéralisme.
Oui, sauf que le déficit commercial n’est pas
en soi un problème, tandis que le protectionnisme comme la dévaluation
de la monnaie sont des problèmes. Le souverainiste est finalement
surtout très lucide pour augmenter le pouvoir de l’Etat (et le sien) au
détriment du peuple au nom de faux problèmes.
La balance commerciale
Une
première observation : la balance commerciale comme le déficit
commercial sont des créations comptables artificielles dues à
l’existence d’une frontière. On pourrait tout aussi facilement calculer
la balance commerciale d’une région vis-à-vis des autres ou d’un
quartier vis-à-vis du reste de la ville, etc. On peut couper le pays en
2, 3 ou 3 419 morceaux, puis calculer entre ces morceaux des déficits
commerciaux, qu’il faudrait corriger en donnant plus de pouvoir aux élus
locaux.
Une deuxième observation : un déficit commercial n’est
pas forcément une mauvaise chose. L’argent utilisé pour acheter les
marchandises à l’étranger peut revenir sous forme d’investissements dans
le pays importateur ou de versements de dividendes ou de salaires
effectués par des Français à l’étranger. Si votre maison était un pays,
elle serait en lourd déficit commercial. Vous passeriez votre temps à
importer des biens de consommation mais cela n’aurait pas d’importance :
votre travail, votre épargne effectués en dehors de votre appartement
vous rapporteraient des devises. La balance commerciale seule n’est pas
un signe de bonne ou de mauvaise santé économique.
Ce qui peut
poser problème à long terme, c’est lorsque le pays, le quartier ou
l’individu s’endettent pour consommer. C’est-à-dire qu’ils échangent un
bien ou un service aujourd’hui contre un paiement demain parce qu’ils ne
produisent pas assez aujourd’hui pour payer leur consommation. Le
déficit commercial n’est pas forcément un problème. C’est un symptôme
qui, lorsqu’il est accompagné d’un autre symptôme, la dette pour
consommer, est le signe d’une maladie : production trop faible par
rapport à la consommation.
Les solutions protectionnistes des
souverainistes ne font que traiter un symptôme – le déficit commercial –
en aggravant la maladie.
La désindustrialisation
Pour
justifier l’interdiction d’échanger entre deux personnes qui ne leur
ont rien demandé et qui ne leur font pas de mal, les étatistes
s’appuient sur des macro-statistiques, vraies ou fausses, qui
s’éloigneraient d’une valeur idéale – connue d’eux seuls – et qu’ils
auraient la lourde charge de corriger.
La désindustrialisation est
devenue le grand drame national des souverainistes comme des
socialistes, qu’ils se proposent de résoudre en taxant les produits
étrangers. Le remède est suspect, d’autant que la maladie est
incertaine. La « désindustrialisation » est un phénomène mondial.
Partout dans le monde la part de l’industrie dans les économies diminue
au détriment des services. D’abord grâce à des technologies de plus en
plus performantes qui diminuent les besoins de main-d’œuvre dans
l’industrie, ensuite parce que de nombreuses industries ont externalisé
tout ce qui n’était pas dans leur cœur de métier. Là où hier, un
constructeur automobile avait des employés pour faire le ménage et la
communication, il aurait plutôt tendance aujourd’hui à faire appel à une
société de ménage ou de communication externe. Le même employé faisant
le même travail dans la même usine fait aujourd’hui partie du secteur
des services.
La « désindustrialisation » ne se traduit donc même
pas par une baisse de la production industrielle, nos industries
produisent plus aujourd’hui, mais avec moins de monde.
La baisse des salaires
Quoi
de plus beau qu’un souverainiste, dans le soleil levant, prenant la
tête d’une croisade pour protéger les bas salaires de l’affreuse
mondialisation libérale, un subtil mélange de Jean Valjean, d’Ivanhoé et
de l’abbé Pierre au service des ouvriers ? Cette image héroïque se base
d’abord sur un gros, gros, gros malentendu.
Le salaire nominal,
ce n’est pas le pouvoir d’achat. Un ouvrier qui gagne 100 euros par jour
avec un chariot de course moyen à 80 euros par jour est plus prospère
qu’un ouvrier qui gagne 200 euros par jour avec le même chariot moyen
qui coûte 250. Le salaire nominal peut parfois effectivement baisser
avec le libre-échange, mais cela se traduit dans le même temps par une
baisse encore plus importante du prix des biens et des services. Sans la
mondialisation, les prix des biens exploseraient, des téléphones
portables jusqu’aux voitures en passant par le matériel médical. Les
Ivanhoé du protectionnisme devraient bien expliquer cela à leurs
protégés :
« Vous allez gagner plus, mais vous pourrez acheter beaucoup moins. »
D’autant que le protectionnisme s’appuie sur une méthode
simple : taxer les produits étrangers. Sauf que là aussi l’expression
est trompeuse. Ce ne sont pas les produits étrangers qui sont taxés, ce
sont ceux qui les achètent. On n’a jamais vu un paquet de T-shirts
chinois sortir 300 euros pour les donner à la douane française. Ceux qui
payent la taxe sont ceux qui achètent les T-shirts : les Français,
souvent d’ailleurs les plus modestes.
L’altermondialisme
Certains
messages de l’altermondialisme sont des petites lumières sympathiques :
la réduction de la pauvreté, l’importance des choix des personnes même
lorsqu’ils ne sont pas conformes aux goûts de la majorité, certaines
critiques pertinentes sur le rôle et les actions des institutions
internationales. Le problème est que dès que l’on va au-delà de cette
jolie petite lumière, on découvre rapidement les vieilles dents
décrépites du marxisme, la lutte des classes, un constructivisme mondial
via des taxes ou des interdits, un étatisme omniprésent, le mépris des
droits fondamentaux au profit d’une liste de droits créances
approximative et changeante. Ces vieilles dents ont déjà fait des
méchantes morsures à l’humanité, en la maintenant dans la misère ou en
asservissant des personnes libres.
Cela étant, si les libéraux
refusent l’alter-monde néo-marxiste, cela ne signifie pas qu’ils
trouvent la mondialisation satisfaisante. Au contraire, pour les
libéraux, les progrès à accomplir à l’échelle mondiale sont immenses en
ce qui concerne le respect des droits naturels – sûreté, liberté,
propriété –, la démocratie, le droit, les distorsions dues à la monnaie,
la lutte contre la corruption, l’éducation… Raison de plus pour ne pas
appliquer à l’échelle mondiale ce qui n’a jamais marché à l’échelle
nationale, régionale, continentale…
Par Daniel Tourre
Source L'Opinion
Daniel Tourre
De Wikiberal
Daniel Tourre, né en 1971 à Paris, est un auteur libéral français. Il fait partie des 100 auteurs du livre Libres ! 100 idées, 100 auteurs.
l passe une partie de son enfance en Île-de-France et, suivant les déplacements de ses parents, à Madagascar et au Portugal.
Militant dans le milieu libéral au lycée et à l’université, il
étudie la physique théorique à Strasbourg puis à Groningen (Pays-Bas) et
St Andrews (Écosse).
Il débute ensuite une carrière en indépendant sur l’informatique
bancaire où il se forme sur l’économie, la gestion des risques bancaires
et les problèmes monétaires.
En 2007, considérant que le libéralisme n’est ni de droite, ni de
gauche, il adhère le même jour au PS et à l’UMP afin de défendre cette
doctrine en interne dans les deux grands partis de gouvernement. Il
s’investit aussi dans un nouveau parti libéral, Alternative Libérale, dont il est le candidat pour les législatives dans le Ve arrondissement de Paris en 2007.
Il accompagne la création du Parti Libéral Démocrate qu’il quitte début 2012 pour animer la campagne présidentielle fictive de Frédéric Bastiat (www.bastiat2012.fr).
Il vit aujourd’hui avec sa femme à Nancy tout en travaillant à Paris et au Luxembourg.
Pulp Libéralisme
En 2012, Daniel Tourre publie Pulp Libéralisme, La tradition libérale pour les débutants, aux éditions Tulys.
Ce livre présente de manière humoristique les bases philosophiques du libéralisme classique
ainsi que des notions de sciences économiques. Il est divisé en 36
courts chapitres répondant à des clichés communs sur le libéralisme.
Distrayant, il est illustré par près de 230 vignettes kitsch de
bandes dessinées américaines des années 1950 (super-héros, robots,
monstres improbables, demoiselles en détresse...) dont le contenu des
bulles a été modifié.
Il s’appuie aussi sur plusieurs centaines de citations courtes
d’auteurs majeurs du libéralisme, permettant d’identifier les ouvrages
permettant d’aller plus loin à ceux qui le souhaitent.
Citations
- « Une pièce d’or, trouvée au fond de l’eau dans un galion naufragé, a conservé sa valeur pendant 400 ans, sans banque centrale, sans experts et sans ministres de l’Economie. Les crustacés sont manifestement plus compétents pour garder une monnaie saine, moins arrogants et moins coûteux qu’une banque centrale ».
- « En France, il n'y a pas de problèmes économiques, il y a juste des taxes qui n'ont pas encore été trouvées. »
- « L'État mammouth veut votre bien. Le maximum de votre bien. »
Liens externes
- (fr)Le libéralisme pour les débutants
- (fr)Articles de Daniel Tourre sur Contrepoints
- (fr)Daniel Tourre présente son livre : Pulp Libéralisme (par l'Institut Coppet)
- (fr)Pulp Libéralisme : la tradition libérale pour les débutants (présentation sur France-Culture)
- (fr)Ron Paul, la revanche du libéralisme classique (article dans Le Monde)