octobre 27, 2025

Le président Javier Milei, des législatives réussies, des réformes à venir....

Milei News !!
 
 51% et plus de gauchistes vont être mécontent, certes bravo....cependant la démocratie est un système illibéral passer d'une idée à une autre, ou se situe la Liberté ? Des corrompus balayés d'un côté, pour d'autres ? Une sécession le serait !!
Le président Javier Milei a commenté la victoire de La Libertad Avanza : « À partir du 10 décembre, nous aurons 101 députés au lieu de 37, et au Sénat, nous passerons de 6 sénateurs à 20. Nous aurons le Congrès le plus réformateur de l'histoire de l'Argentine. »
 
  +5,2% de croissance en 2025  
chute de l’inflation de 288% à 32%  
pauvreté : 32% en 2025 vs 53% en 2024  
premier surplus budgétaire en 14 ans
 

 
Merci, Président @realDonaldTrump, de votre confiance envers le peuple argentin. Vous êtes un grand ami de la République argentine. Nos nations n'auraient jamais dû cesser d'être alliées. Notre peuple aspire à la liberté. Comptez sur moi pour défendre la civilisation occidentale, qui a sorti plus de 90 % de la population mondiale de la pauvreté.
MAGA 🇦🇷🤝🏼🇺🇸
 
📈 PIB : +7% au S1 2025 
📊 Chute de la pauvreté : de 50% à 29% 
📉 Déficit zéro en un mois ! 
📉 Baisse des dépenses publiques de 30% 
📊 Hausse des salaires réels 
📈Excédent budgétaire primaire de +2 % du PIB, une première en 123 ans. 
📉 Chute de l'inflation : de 25% à 2,4% par mois 
📉Hausse de 86,5 % des recettes fiscales 
📊Baisse de l'insécurité dans un climat de prospérité retrouvé 
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Excellent discours de Javier Milei, appelant à un large accord pour transformer le Pacte de mai en loi.

« Merci à tous les Argentins »
« Si vous pouviez voir à quel point l’Argentine est belle et à quel point le violet y est beau. »
« La liberté et le progrès commencent »
Je tiens à remercier Guillermo Francos, et surtout le Dr Bullrich et Luis Petri, car nous avons décidé de nous unir pour vaincre le populisme.
Au ministre Toto Caputo, à l'ancien ministre des Affaires étrangères Gerardo Whertein, au colosse Pablo Quirno, à la combattante infatigable qu'est Sandra Petovello et au colosse Federico Sturzenegger, au reste des ministres, à Martín Menem, María Ibarzabal, Manuel Adorni, et aux architectes Santiago Caputo et Karina Milei.
« Pendant les deux premières années, nous avons évité de tomber dans le précipice. »
Au cours des deux prochaines années, nous poursuivrons le chemin des réformes pour rendre à l’Argentine sa grandeur.
« Nous sommes passés de 37 à 101 représentants au Congrès et de 6 à 20 sénateurs. »
« La grande Argentine sera grande pour tous »
Et nous pourrons parvenir à des accords fondamentaux au Congrès ! Nous pourrons nous asseoir avec la grande majorité des gouverneurs représentés au Congrès pour définir les fondements de l'Argentine. Nous transformerons le Pacte de mai en lois réformatrices.
« Les Argentins n’ont rien dit au populisme, plus de populisme. »
« La priorité sera d’offrir un avenir meilleur aux 47 millions d’Argentins. »
« Nous allons poursuivre les réformes qui sont encore nécessaires pour réaliser cet avenir. »
« Réfléchissons ensemble, cherchons des accords. Que Dieu bénisse le peuple argentin et que les forces du ciel soient avec nous. »
 
Président Milei
FÉLICITATIONS!!!!
 
 

La députée américaine María Elvira Salazar a félicité le président Javier Milei après sa victoire écrasante, affirmant que « les forces du ciel sont avec lui » et que son triomphe démontre que la liberté et le marché sont la voie de la prospérité.
Salazar a qualifié Milei de « leader moral de l'hémisphère » et de symbole de la renaissance démocratique en Amérique latine.
 
 
Législatives Argentina !!
Milei gagnant sur toute l'Argentine !
 

 
 
 
"Aujourd'hui ont lieu des élections législatives cruciales en Argentine. Pour la survie de Milei et du libertarianisme.
 
Le parti de Milei a 37 députés et 7 sénateurs. Jusqu'ici ce nombre est insuffisant pour voter pleinement sa politique libertarienne.
 
Habilement, Milei a réussi à passer quelques textes depuis son élection de 2023, grâce à des alliances circonstanciées ainsi que l'utilisation de décrets d'urgence qui ne peuvent être contrées que par deux tiers des députés ce qui n'est pas encore arrivé.
 
Mais son insuffisance parlementaire lui empêche d'avoir les mains libres et lui a fait subir récemment deux échecs de ses véto pour empêcher l'opposition de voter des hausses de dépenses.
 
Sa défaite électorale à Buenos Aires ainsi que les budgets socialistes passés récemment, ont logiquement fait dérailler le pesos avec la confiance du marché dans sa capacité à redresser le pays.
 
Le prêt de 40 milliards de dollars de Trump pour sauver les réserves de devises et permettre au pesos de se stabiliser face au risque de pénurie hors impression monétaire, a temporisé la situation.
 
Mais si le parti de Milei, la libertad avanza, n'obtiens pas au moins un tiers des parlementaires aujourd'hui, soit 49 députés élus pour arriver à 86 et 18 sénateurs pour arriver à 24, alors il ne pourra qu'appliquer une faible partie de son programme.
 
Et la gauche pourra continuer son travail de sabotage de la politique libertarienne en passant des budgets déficitaires avec la droite, et ainsi aggraver la pauvreté des Argentins, pour régner en bons socialiste sur l'égalité dans la misère.
 

 
C'est donc un vrai test pour le libertarianisme aujourd'hui. 
Les peuples sont-ils capables de comprendre son fonctionnement et ses enjeux ? 
Acceptent-t-ils la radicalité et l'efficacité de sa liberté sans concessions ni mensonges ? 
Ou préfèrent-t-il le doux chant des sirènes de la dépense publique et de la stigmatisation des riches ?
 
Le traitement libertarien n'est administré qu'aux économies au bord de l'effondrement. C'est un remède dûr mais nécessaire, qui comme une chimio est efficace au bout de plusieurs années de lutte. Au-delà des quelques affaires qui touchent Javier Milei, c'est donc la survie de l'Argentine dont il est question.
 
Les dés sont ainsi jetés et rien n'est sûr pour le sort du libertarianisme en Argentine. Tout va se jouer aujourd'hui. Puisse le peuple argentin continuer d'ouvrir les yeux comme il a si bien su le faire en novembre 2023."
 
Libre Max
 
 

David Lisnard félicite Javier Milei pour sa victoire aux législatives. 
 
"Contrairement à ce qu’annonçaient les médias. La réalité a l’outrecuidance de contredire leur rabâchage propagandiste et le prêt à penser idéologique de leur entre-soi. 
Vive la LIBERTÉ !"

 


Milei présente les élections comme la confirmation de son modèle économique et moral, et rejette la responsabilité des difficultés actuelles sur le « torpillage » du Congrès et de la gauche.
 
 🗳️ 1. Lecture du résultat électoral Milei affirme que les Argentins ont « décidé de ne pas revenir au passé ». Selon lui, deux tiers du pays ont choisi un projet de prospérité et de liberté contre le modèle « socialiste » ou « kirchnériste », qu’il associe à Cuba ou au Venezuela. Il salue le rejet populaire d’un projet « destructeur ». 
 
📉 2. Situation économique et bilan Milei décrit l’économie héritée comme au bord de la catastrophe : un excédent monétaire dangereux, une inflation qui aurait pu exploser à 15 000 %, une situation pire, dit-il, que celle de 1975 ou de 1989. Il affirme que « le pire est passé » : L’économie, en récession au moment de son arrivée, aurait cessé de chuter dès avril. Le PIB se serait redressé (+6,6 % désaisonnalisé). L’inflation, bien qu’encore élevée (autour de 30 %), aurait été réduite de niveaux « apocalyptiques ». Il présente ce redressement comme une preuve de la validité de son programme d’austérité : baisse des dépenses publiques, équilibre budgétaire et désendettement. 
 
⚖️ 3. Le rôle du Congrès et le « torpillage » Selon Milei, la reprise a été stoppée par le sabotage du Congrès à majorité hostile. Les parlementaires auraient adopté une quarantaine de lois pour casser l’équilibre budgétaire, ce qui a fait grimper le riesgo país (le risque-pays) et bloqué le crédit, provoquant un frein brutal de l’activité. Il insiste : quand la politique ne gêne pas, l’économie se redresse ; quand elle s’en mêle, tout s’effondre. 
 
🧾 4. Les réformes à venir Trois réformes sont présentées comme prioritaires : Réforme fiscale : suppression d’une vingtaine d’impôts, baisse des taux, élargissement de la base pour réduire l’évasion. → Objectif : rendre au secteur privé 500 milliards $ d’ici 2031. Réforme du travail : maintien du système actuel pour ceux qui le veulent, mais création de contrats plus flexibles pour les travailleurs informels, afin de favoriser leur intégration et améliorer le financement des retraites. Réforme des retraites, en dernier, quand le système se sera stabilisé. Il affirme que ces mesures bénéficieront à tous sauf « à ceux qui veulent garder les Argentins en esclavage ». 
 
🤝 5. Alliances et futur gouvernement Milei reconnaît que son gouvernement devra désormais s’appuyer sur de nouvelles alliances au Congrès pour faire passer ses réformes. Il envisage d’intégrer au gouvernement des figures d’autres forces politiques « si cela sert à atteindre les résultats ». Il confirme la stabilité de son noyau dur : Karina Milei et Santiago Caputo restent ses principaux stratèges. Des changements de cabinet auront lieu, mais seulement après le 10 décembre, quand le nouveau Congrès sera en place. 
 
🧠 6. Message économique final Pour Milei, la remontée du peso, la baisse du risque-pays et la hausse des actions et des obligations confirment la confiance retrouvée des marchés. Il explique longuement que la tasa de interés (taux d’intérêt) reflète le « prix du temps » : plus le futur paraît incertain, plus ce prix monte. Selon lui, le retour de la confiance politique abaisse ce coût, relance le crédit et donc la croissance.
 
 

 

Milei triomphe aux élections Mid-Term : succès ultra-libéral ou mirage éphémère en argentine ?

Dans un revirement électoral spectaculaire, Javier Milei, le président argentin surnommé le « Messie à la tronçonneuse » pour ses coupes drastiques dans les dépenses publiques, a remporté une victoire éclatante lors des élections législatives du 26 octobre 2025.

Avec 41 % des voix, son parti La Libertad Avanza a vu son nombre de députés bondir de 37 à 101, marquant un « raz-de-marée » selon les observateurs.

Ce succès, célébré par des partisans comme une validation populaire de ses réformes ultra-libérales, intervient pourtant dans un contexte de controverses croissantes, incluant des incidents lors de ses voyages aux États-Unis et des critiques sur l’efficacité réelle de son modèle économique.

Alors que l’Argentine semble s’aligner davantage sur l’Occident, cette dynamique contraste avec la propension grandissante des pays non-occidentaux à s’émanciper du colonialisme et du néocolonialisme occidental.

Une victoire électorale inattendue

Le scrutin mid-term (mi-mandat) a surpris bien des analystes. Malgré les prédictions de déclin, Javier Milei a consolidé sa base électorale, prouvant que sa « tronçonneuse » – symbole de ses coupes budgétaires radicales – reste « ultra-populaire ». Comme l’a déclaré un commentateur sur les réseaux sociaux, « Malgré les efforts de désinformation des médias subventionnés, Milei remporte un raz-de-marée électoral ». Cette performance électorale intervient après plus de 300 mesures ultra-libérales mises en place depuis son élection en décembre 2023, incluant la dérégulation massive, la privatisation et l’élimination des subventions pour l’énergie, les transports et les services de base. Des milliers d’emplois publics ont été supprimés, et les prestations sociales drastiquement réduites, dans l’objectif de retirer l’État pour libérer les forces du marché.

Cette victoire est d’autant plus remarquable qu’elle défie les critiques internationales et domestiques. Des figures médiatiques françaises, par exemple, avaient prédit la fin de Milei il y a encore deux semaines, mais les résultats prouvent le contraire. Les partisans y voient une approbation populaire : « Viva la libertad, carajo ! » (Vive la liberté, bon sang !), comme le clament les soutiens du président.

Les ombres sur l’expérience ultra-libérale

Pourtant, derrière ce triomphe électoral, l’expérience mileiste montre des signes de vacillement. L’inflation a certes chuté de près de 300 % en avril 2024 à environ 34 % à l’été 2025, et le budget a été équilibré grâce à des prêts du FMI dépassant 40 milliards de dollars. Mais ces gains masquent une réalité économique sombre : le PIB a reculé de près de 4 % en 2024, contrastant avec la croissance du Brésil voisin. Les secteurs industriels, comme les plastiques et le caoutchouc, ont vu leur production chuter jusqu’à 25 %, tandis que le peso surévalué a forcé la banque centrale à dépenser 1,1 milliard de dollars en trois jours pour le soutenir. Les réserves en devises étrangères ont fondu à environ 5 milliards de dollars, et la fuite des capitaux s’intensifie.

Socialement, la pauvreté continue d’augmenter, et les conditions d’approvisionnement dans les zones péri-urbaines se dégradent. La polarisation politique s’aggrave, Milei manquant de majorité au Congrès et devant diluer ses décrets. Un scandale de corruption impliquant sa sœur Karina et des rejets parlementaires de coupes budgétaires ont fait chuter sa popularité sous les 40 %. Des mesures d’urgence, comme des allégements fiscaux pour les exportations agricoles, ont été introduites pour stabiliser la situation.

Incidents aux États-Unis : symbole de dépendance ?

Les voyages récents de Milei aux États-Unis – le onzième depuis son mandat – illustrent cette vulnérabilité. En quête de soutien financier, il a obtenu des promesses du secrétaire au Trésor américain Scott Bessent, incluant des lignes de swap (accords conclus entre deux banques centrales permettant au pays récipiendaire d’obtenir des liquidités dans la devise du pays émetteur.) et des achats d’obligations argentines. « Toutes les options sont sur la table », a déclaré Bessent. Mais cette aide suscite des débats : la sénatrice Elizabeth Warren a averti contre un sauvetage « aux dépens du peuple américain ». Des économistes critiquent ce soutien, arguant qu’il empêche une dévaluation nécessaire du peso et ne résout pas les problèmes structurels.

Pire, ces voyages ont été marqués par des incidents violents. Lors d’un événement de campagne en août 2025 près de Buenos Aires, Milei a été évacué d’urgence après que des manifestants lui ont lancé des pierres, l’accusant de corruption. Une vidéo circulant montre le président, en veste de cuir, entouré de sécurité dans une porte tournante, face à une foule hostile pointant du doigt et criant, illustrant la tension croissante. Des manifestations similaires à Córdoba l’ont vu accusé de « trahir les Argentins » au profit d’intérêts étrangers.

Ces événements soulignent un fossé entre la base électorale de Milei et une opposition grandissante, qui voit dans son alignement sur Washington une forme de dépendance néocoloniale.

La propension des pays non-occidentaux à s’émanciper du colonialisme occidental

Ce rapprochement de l’Argentine avec les États-Unis contraste avec une tendance globale : la propension croissante des pays non-occidentaux à s’émanciper du colonialisme et du néocolonialisme occidental. Historiquement, la décolonisation post-1945 a vu des nations africaines et asiatiques gagner leur indépendance formelle, mais souvent sous des formes néocoloniales, comme les « indépendances néocoloniales » de 1960 en Afrique, où la France et d’autres puissances maintenaient une influence économique via des accords biaisés.

Des exemples récents illustrent cette émancipation. En Afrique de l’Ouest, des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont rompu avec l’influence française, expulsant les troupes et se tournant vers la Russie ou la Chine pour des partenariats plus équilibrés, rejetant l’ « obsession anticoloniale » qui, selon certains, retarde le développement mais permet une souveraineté réelle. L’expansion des BRICS, incluant l’Égypte, l’Éthiopie et l’Iran en 2024, symbolise ce virage vers un multilatéralisme non-occidental, défiant la domination du dollar et des institutions comme le FMI. En Amérique latine, des nations comme le Venezuela et la Bolivie ont nationalisé des ressources pour briser les chaînes néocoloniales, tandis que l’Afrique du Sud mène des actions contre Israël à la CIJ, affirmant une voix indépendante.

Cette dynamique met en lumière les limites du modèle mileiste : en cherchant l’aide occidentale, l’Argentine risque de perpétuer une dépendance, alors que le monde multipolaire encourage l’émancipation. Si les réserves en dollars s’épuisent et que l’hyperinflation menace, comme le prédisent les analystes, l’expérience ultra-libérale pourrait bien toucher à sa fin, forçant Javier Milei à réviser son cap.

https://multipol360.com/milei-triomphe-aux-elections-mid-term-succes-ultra-liberal-ou-mirage-ephemere-en-argentine/

Javier Milei triomphe. La gauche française en plein déni.

Dissonance cognitive aiguë chez nos éminents caciques de gauche. L’horrible Javier Milei, vous savez, ce président argentin ultralibéral à la limite du fascisme – eh bien, vu le traitement infâme qu’il inflige à ses concitoyens, il n’aurait jamais dû gagner les élections de mi-mandat de dimanche dernier. Et pourtant, voilà qu’il domine le match avec plus de 40 % des voix contre 32 % pour l’alliance des péronistes, alors que tous les sondages annonçaient le triomphe inéluctable de ces derniers.

Une « victoire surprise », donc, qui ne peut avoir qu’une seule explication logique : les 20 milliards de dollars promis fin septembre par Donald Trump pour soutenir la monnaie argentine, additionnés à 20 milliards supplémentaires en fonds privés annoncés tout récemment par le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent ont constitué une ingérence majeure dans les élections, avec pour effet d’en modifier significativement le résultat. Ajoutez une abstention massive et le tour est joué.

Telle est notamment la position du président LFI de la commission des Finances de l’Assemblée nationale Éric Coquerel (vidéo ci-dessous, 3′ 02″), une position qu’il partage avec le Parti socialiste et le journal l’Humanité dans une unité de vue des plus touchantes. Rien de tel qu’un ennemi commun pour renouer avec les joies de l’union en politique !

Sauf que, d’une part, il est difficile de parler de « victoire surprise » si l’on prend la peine de consulter les résultats des sondages successifs réalisés par différents sondeurs depuis de nombreux mois (voir le tableau ci-dessous, extrait de l’encyclopédie Wikipedia en espagnol).

Et sauf que, d’autre part, on n’observe pas de renforcement du parti de Javier Milei dans les intentions de vote (en violet) depuis que les deux fois 20 milliards des Américains ont été mis sur la table. On constate même que l’alliance péroniste (en bleu) arrive plus souvent en tête depuis ces annonces, ce qui tend à indiquer que les motivations du vote ne relèvent pas uniquement de ce facteur.


 

Examinons maintenant les autres récriminations de M. Coquerel.

Selon lui, le taux d’abstention « extrêmement fort » observé lors de ce vote (32 %) traduit plus une défaillance de l’opposition péroniste qu’une victoire de « la politique très autoritaire et ultralibérale de Javier Milei ».

À l’entendre, ce dernier n’a rien gagné du tout, mais pour la prochaine fois, et pour les futures élections françaises peut-être, petit conseil sans frais de M. Coquerel : les socialistes doivent impérativement se présenter avec un programme de gauche d’une grande radicalité pour motiver efficacement les électeurs. On pense immédiatement aux mesures phares du socialisme bolivarien : hausse du salaire minimum, abaissement de l’âge de la retraite, hausse des pensions, emplois publics par milliers et subventions à gogo ! Autrement dit, tout ce qui a coulé le pays et dont une majorité d’Argentins ne veulent plus.

Que la gauche qualifie le libéralisme argentin d’ultra et d’autoritaire n’a rien de surprenant ; tout ce qui n’est pas 100 % socialiste doit être immédiatement relégué dans les tranchées nauséabondes de l’extrême droite, histoire de décourager toute curiosité à l’égard d’autres façons de faire de la politique. Mais il n’est pas faux de dire que nombre d’Argentins anciennement acquis au péronisme, notamment dans les banlieues pauvres de Buenos Aires, n’ont pas eu envie de se déplacer pour apporter une fois encore leur soutien à ce mouvement perclus de corruption et responsable d’une inflation à trois chiffres.

Et puis, contrairement à ce que prétend Éric Coquerel, la politique de Javier Milei n’a pas eu que des « effets économiques très mauvais ».

Certes, le peso argentin, même dévalué dès décembre 2023, montre des signes de faiblesse depuis que le contrôle des changes a été levé en avril dernier (d’où l’importance du prêt du FMI et du swap de devises avec les États-Unis), mais le président argentin avait promis de faire baisser l’inflation et il a tenu parole : de 211 % en rythme annuel à la fin de 2023, au moment où il accédait à la présidence, elle est tombée à 32 % en septembre 2025, toujours en rythme annuel. 

Du côté des finances publiques, les dépenses ont été considérablement diminuées – Milei parle d’un « ajustement » de 5 points de PIB – ce qui a permis au pays de dégager un solde budgétaire légèrement positif dès 2024. Dans le même temps, la dette publique est passée de 155 % du PIB en 2023 à environ 85 % en 2024. Mais bien évidemment, rien de tout ceci n’intéresse notre gauche piketto-zucmanienne. Seuls comptent les impôts qu’il est possible de soutirer aux ultrariches afin de clientéliser puis contrôler les électeurs. Et tant pis si une telle politique ne débouche que sur de la pauvreté partout où elle est appliquée.

À ce propos, M. Coquerel prétend que « la politique très autoritaire et ultralibérale de Javier Milei » a provoqué une hausse dramatique de la pauvreté en Argentine. Selon lui, elle ne cesse d’augmenter. Or les chiffres de l’INDEC, c’est-à-dire l’équivalent de notre INSEE, nous indiquent que le taux de pauvreté est passé de 41,7 % au second semestre 2023 à 52,9 % au premier semestre 2024 puis à 38,1 % au second semestre 2024 et à 31,6 % au premier semestre 2025. Autrement dit – mais la gauche n’aime pas que ce soit dit – ce taux est dorénavant inférieur de 10 points à ce qu’il était quand Javier Milei est arrivé au pouvoir (ajouts en vert de ma main) :


 

Une fois de plus, la réalité ne corrobore pas les fantasmes de la gauche piketto-zucmanienne. Ses plus brillants économistes avaient annoncé que la politique de Javier Milei serait synonyme de « dévastation ». Non seulement il n’en est rien, mais les Argentins en redemandent.

Assez comiquement, Éric Coquerel déploie une méthode toute trumpienne pour se sortir de sa dissonance cognitive. Il prétend qu’il a d’autres informations, il prétend que les chiffres de l’INDEC, rebaptisés « chiffres de Milei », sont faux, en vertu du fait qu’ils sont « contestés par les organisations sur place ». Des organisations compatibles avec ses croyances et opinions, j’imagine, et qui, de ce fait, sont seules habilitées à dire où se situe la vérité. 

Tout est tellement simple chez les socialistes (et chez tous leurs clones « de tous les partis », comme disait Hayek) ! Ils ont toujours raison et les autres ont toujours tort. Pas question de permettre au réel de renverser ce dogme.

La Liberté dans nos Vies / Politique Libéralisme Catholicisme


 

Un néo-communisme chez les démocrates US, et en France ??

Les démocrates n’ont pas fléchi le genou, ils sont devenus la révolution : le communisme est désormais le programme du parti.

Hier soir, le candidat à la mairie de New York, le communiste Mamdani, a tenu un grand rassemblement à New York. Des communistes déclarés, AOC et Bernie Sanders, étaient présents. Ils ont quitté la scène au chant « Taxez les riches ». 

Des démocrates « traditionnels », comme la gouverneure de New York Kathy Hochul, étaient également présents. Elle a soutenu Mamdani à la mairie. 

 


 

Les experts démocrates tentent de tracer une ligne entre un « démocrate » et un « socialiste démocrate ». Quand on est démocrate et qu'on plie le genou en soutenant un socialiste démocrate, la frontière est claire. On est une seule et même personne. 

Tout démocrate qui soutient un socialiste démocrate a démontré qu'il ne se soucie que du pouvoir, et non du peuple. Point final. 

 Ce sont des communistes. Il n'y a aucune différence entre eux : la Chine, l'ancien bloc soviétique, la Corée du Nord, Castro ou les Khmers rouges du Cambodge. 

Dans les années 60, William F. Buckley tentait de rallier les républicains au mouvement conservateur. L'une de ses premières mesures fut de débarrasser le Parti républicain des radicaux comme la John Birch Society. Nombreux étaient ceux qui lui disaient : « Nous risquons de perdre les élections si nous ne les incluons pas. » Il s'en fichait. Gagner des élections en s'associant aux communistes, ou aux John Birch, revient à ne pas vraiment gagner. Il faudra toujours prendre des décisions politiques avec eux à la table des négociations, et donc toujours adopter de mauvaises politiques.

Pour faire simple, « J'ai fait de délicieux brownies au chocolat. J'y ai mis juste un peu de crotte de chien, mais ils sont quand même délicieux. En voulez-vous un ? » 

 Regardez ce qui s'est passé dans des États comme l'Illinois. La vieille machine de Chicago voulait s'accrocher au pouvoir. Elle ne s'intéressait pas aux gens. Juste aux leviers de pouvoir qui les contrôlaient. Peu à peu, elle a été infiltrée par les communistes. Finalement, les communistes ont eu l'intelligence de dire ce que la vieille machine voulait entendre, puis de s'emparer du pouvoir. Toni Preckwinkle a été l'une des premières. Elle contrôle le comté de Cook. Finalement, le conseil municipal de Chicago comptait neuf communistes, et il y a maintenant un maire communiste. Le gouverneur de l'État essaie de se présenter comme un démocrate centriste traditionnel, mais il ne l'est pas. Il est gouverné par une gauche radicale et trouve plus de points communs avec les communistes qu'avec les capitalistes du libre marché. 

 Les personnes qui ont hérité de leur fortune se sentent souvent coupables et adhèrent à des causes comme le communisme pour apaiser cette culpabilité. D'où l'expression « assez riche pour être démocrate ». C'est une construction psychologique étrange et néfaste. 

 Il y a toujours eu des différences entre républicains et démocrates. Mais ces différences sont très marquées aujourd'hui et très différentes de ce qu'elles étaient il y a 50 ans. Autrefois, les démocrates étaient pour les petites gens et les syndicats, tandis que les républicains étaient pour les grandes entreprises et les riches clubs de campagne. 

 Cette différence n'est plus vraie. Les démocrates sont pour les grandes entreprises et pour un pouvoir bureaucratique centralisé et non élu. Les élus démocrates placent simplement leurs proches à ces postes non élus, puis feignent la fonction de contrôle qu'ils sont censés exercer.

Il en résulte une diminution des libertés pour les citoyens et une corruption généralisée. 

La transformation du Parti démocrate a pour conséquence une défense vigoureuse du communisme et des valeurs anti-occidentales. Je ne parle pas de religion, mais simplement des idées simples développées par les Grecs et les Romains de l'Antiquité, puis mises en pratique par les fondateurs des États-Unis. Ironiquement, leur expérience a trouvé son chemin dans d'autres pays. Nombre de ces pays sont ceux d'où les fondateurs ou leurs familles ont émigré. 

 Hier, après 100 ans de corruption et de régime bureaucratique capitaliste de copinage fortement centralisé, l'Argentine a voté pour donner à Mileil la majorité dans toutes les chambres de son assemblée législative. Il a fallu 100 ans pour éliminer la puissance des péronistes corrompus. 

Pourquoi ? 

 Parce que cette corruption s'auto-alimente. Ses tentacules s'étendent au monde des affaires, et celui-ci se retrouve à voter pour la corruption. Les coûts d'opportunité pour les entreprises sont initialement minimes, comme la crotte de chien dans un brownie.  Finalement, ils prennent de l'ampleur et finissent par engloutir l'entreprise tout entière. 

 Ça commence par « nommer telle personne » ou « embaucher telle personne ». Ça se termine par « Donnez-nous tous vos bénéfices ».

Transcription : 

Cela peut être une expérience très solitaire et isolante. J’ai beaucoup de chance d’avoir cinq autres camarades soutenus par DSA qui m’accompagnent à l’Assemblée et au Sénat. Mais, par exemple, avant notre élection, Julia Salazar a été au pouvoir pendant deux ans sans qu’un seul autre socialiste ne soit soutenu par DSA. 

Il est alors beaucoup plus facile de mener une campagne axée sur la sensibilisation aux classes sociales, car nous la mènerons en remettant en question le statu quo actuel et en démontrant, par notre critique, qu’il s’agit d’un problème de capitalisme. Il y a donc 107 démocrates à l’Assemblée de l’État de New York sur 150 membres. Parmi ces 107 démocrates, on compte six élus soutenus par DSA et sept membres. 

Nous avons une septième personne qui est membre de DSA, bien qu’elle n’ait pas été soutenue par DSA. Elle s’appelle Jessica Gonzalez-Rojas. Nous ne disposons manifestement pas des effectifs nécessaires, tels qu'ils sont actuellement, pour obtenir la législation radicale nécessaire et commencer à croire que ces résultats sont suffisants. 

Nous devons continuer à élire davantage de socialistes et nous assurer d'assumer pleinement notre socialisme. Nous avons mené une campagne de boycott universitaire, dont l'un des volets consistait à lutter contre les études à l'étranger dans des universités israéliennes complices de l'occupation, notamment en développant des technologies d'armement pour Tsahal. Aujourd'hui, en portant la question de l'apartheid israélo-palestinien à Bowdoin, vous la mettez au premier plan et elle est plus difficile à ignorer. 

Et ensuite, veiller à démanteler cette relation. Ce sont des choses que vous pouvez faire en tant que législateur. Par exemple, le gouverneur Cuomo a un décret interdisant à l'État de New York de faire affaire avec toute entreprise soupçonnée de sympathiser avec le mouvement BDS. 

En tant que législateur, je peux, une fois que nous aurons constitué une coalition suffisamment large pour cela, annuler ce décret. Mais je crois sincèrement en ce projet politique. Je crois sincèrement au socialisme. 

 Pour moi, c'est la Palestine qui m'a amené à rejoindre ce mouvement. Être socialiste peut être une expérience très solitaire, et ce l'était pour moi, pour tout un pays. Car mon parcours, comme Oren l'a évoqué, a commencé sur mon campus universitaire avec les Étudiants pour la Justice en Palestine. 

 Pour alimenter ce chemin et comprendre que c'est pour le socialisme que nous nous battons en ce moment. Qu'il s'agisse de l'annulation de la dette étudiante ou de l'accès à l'assurance maladie pour tous, ces questions bénéficient d'un soutien populaire massif dans tout le pays. Mais il y a aussi d’autres questions auxquelles nous croyons fermement, que ce soit le BDS ou l’objectif final de s’emparer des moyens de production.


Histoire et libéralité: Comment le monde s’est enrichi ? Suivez Edouard Hesse !

Comment le monde s’est enrichi

Pourquoi le monde moderne est-il si riche ? 
 
La technologie, à elle seule, ne l’explique pas. Pour Joel Mokyr, auteur de La culture de la croissance et nouveau prix Nobel d’économie aux côtés de Philippe Aghion et Peter Howitt, la Révolution industrielle est née d’un big bang intellectuel : l’apparition d’une culture du progrès… que nous avons peut-être oubliée depuis.
 
 



Pendant des millénaires, les innovations — moulin à eau, harnais, imprimerie — améliorent la vie sans créer de progrès durable. Au point que chaque génération contemple avec nostalgie la grandeur disparue de l’Antiquité. Les savants, issus des élites cultivées, et les inventeurs, en prise avec le quotidien, ne se côtoient pas. Ils travaillent séparément, sans théorie commune. Impossible, pour un innovateur médiéval, de passer du moulin à eau aux lois de l’hydraulique.

Mais vers 1760, tout bascule. Les innovations s’enchaînent, se renforcent, et le progrès devient une habitude. D’une génération à l’autre, les gens vivent plus longtemps, mangent mieux, travaillent moins et accèdent à des ressources qui, jadis, étaient le privilège exclusif des rois.

Joel Mokyr montre que cette révolution ne vient pas seulement des institutions ou des marchés, mais d’une mutation culturelle : la foi dans la connaissance, le goût du progrès, la récompense de l’innovation. Au cœur de cette culture, des « entrepreneurs culturels » qui osent transformer le monde. À leur sujet, l’économiste cite George Bernard Shaw : « L’homme raisonnable s’adapte au monde ; le déraisonnable persiste à essayer d’adapter le monde à lui-même. Tout progrès dépend donc de l’homme déraisonnable. »



Bouleverser l’ordre établi


Deux figures se trouvent au cœur de ce bouleversement : Francis Bacon et Isaac Newton.
Au début du XVIIᵉ siècle, la science n’est qu’une branche de la philosophie, soumise à l’autorité des Anciens. Bacon rompt avec cette tradition : elle ne doit pas servir uniquement à décrire le monde, mais à le transformer pour améliorer concrètement la condition humaine. Il appelle à unir la théorie des savants et le savoir-faire des artisans. La connaissance devient utile, la recherche se met au service du progrès.

Newton en offre la démonstration. Ses "Principia Mathematica" révèlent que l’univers obéit à des lois simples, universelles et accessibles à la raison. Cet ordre nouveau nourrit un immense optimisme : comprendre la nature, c’est pouvoir l’utiliser. Dans la Grande-Bretagne du XVIIIᵉ siècle, entrepreneurs et manufacturiers en tirent la conviction que la science peut résoudre leurs problèmes concrets ou offrir de meilleurs produits à leurs clients. La science se diffuse, elle se démocratise.

    A lire : Le savant et l’artisan

Premier savant mondialement célèbre, anobli et enterré à Westminster, Newton fait de la science une voie d’accès au prestige social. Avec Bacon, il pose les fondations culturelles sur lesquelles les Lumières bâtiront le monde moderne. La confiance dans la raison et le progrès devient alors la source de l’explosion de richesse qui suivra.

Unité intellectuelle, fragmentation politique


La Révolution industrielle n’avait rien d’inévitable. Elle aurait pu ne jamais avoir lieu, ou surgir ailleurs. Des « entrepreneurs culturels » sont apparus en Chine ou dans le monde islamique, mais ils furent étouffés, marginalisés, réduits au silence.

En Europe, au contraire, ils ont trouvé un allié inattendu : le chaos politique. Entre 1500 et 1700, le continent, morcelé en royaumes, principautés et cités rivales, ressemble à un champ de bataille permanent. Ce désordre crée un véritable marché des idées. Aucun pouvoir ne peut imposer son orthodoxie à tous. Un savant chassé de Paris se réfugie à Amsterdam, un inventeur censuré à Rome s’installe à Londres. Descartes, Locke et Bayle prospèrent grâce à cette libre circulation.

Les princes européens eux-mêmes se disputent les talents. Mathématiciens, ingénieurs et philosophes négocient leur patronage, changent de protecteur et accroissent leur prestige.
 
 

 

A lire : Quand l’Europe osa ce que la Chine refusa

Ce dynamisme s’appuie sur la République des Lettres, un réseau informel de savants qui communiquent par-delà les frontières et inventent ce que nous appelons aujourd’hui la science ouverte. La réputation joue un rôle clé : pour l’obtenir, il faut publier, soumettre ses travaux à la critique des pairs, établir l’antériorité de sa découverte. Le secret devient contre-productif.

Enfin, l’Europe se distingue par sa perméabilité intellectuelle. Là où d’autres civilisations dressent des barrières, elle emprunte sans complexe : poudre et imprimerie chinoises, chiffres arabes, techniques textiles indiennes. Le continent devient le lieu de convergence des savoirs du monde.

Que reste-t-il aujourd’hui de la culture qui a permis le Grand Enrichissement ? 
De cette foi dans la connaissance, de cette volonté de comprendre la nature pour l’harnacher aux besoins humains ? 
La marche du progrès n’est pas éternellement acquise. Elle peut s’éroder, se diluer, disparaître. La peur des OGM, des vaccins, de l’intelligence artificielle ou du nucléaire en témoigne : autant d’inquiétudes souvent démesurées face à des technologies qui améliorent la vie et préservent l’environnement. Comme au XVIIIᵉ siècle, nous devons célébrer la connaissance plutôt que la craindre, encourager l’innovation plutôt que la freiner, voir dans la science un instrument d’émancipation plutôt qu’une menace.
 
Edouard Hesse 

octobre 26, 2025

À propos de l'ordre naturel et de son renversement, voire extinction - Hans-Hermann Hoppe

J'ai abordé de nombreux sujets différents dans mon travail intellectuel, mais le sujet central autour duquel tout mon travail s'est finalement articulé est celui de la propriété privée. Mon objectif a été de démontrer – non pas simplement d'affirmer, de proposer ou de suggérer – mais de prouver strictement et logiquement que l'institution de la propriété privée est (et a toujours et partout été) le fondement, ou l'exigence nécessaire et indispensable de la paix (des relations pacifiques) entre les hommes (y compris les femmes, bien sûr, et tous ceux qui se situent entre les deux) et, avec la paix, de la prospérité et, en un mot, de la civilisation humaine.
 

 
Parce que toute action requiert l'emploi de moyens physiques spécifiques – un corps, un espace, des objets extérieurs –, un conflit entre différents acteurs doit surgir dès que deux acteurs tentent d'utiliser les mêmes moyens physiques pour atteindre des objectifs différents. La source des conflits est toujours et invariablement la même : la rareté ou la rivalité des moyens physiques. Deux acteurs ne peuvent utiliser simultanément les mêmes moyens physiques – les mêmes corps, espaces et objets – à des fins différentes. S'ils tentent de le faire, ils doivent entrer en conflit. Par conséquent, afin d'éviter un conflit ou de le résoudre s'il survient, un principe et un critère de justice ou de droit applicables sont nécessaires, c'est-à-dire un principe régissant l'utilisation et le contrôle (la propriété) justes, licites ou « appropriés » par rapport à l'utilisation et au contrôle (la propriété) injustes, illicites ou « inappropriés » de moyens physiques rares.

Logiquement, les conditions requises pour éviter tout conflit sont claires : il suffit que chaque bien soit toujours et à tout moment une propriété privée, c’est-à-dire contrôlé exclusivement par un individu spécifique (ou une société ou association), et que l’on puisse toujours identifier quel bien est possédé et par qui, et lequel ne l’est pas ou appartient à quelqu’un d’autre. Les opinions, les projets et les objectifs de divers acteurs-entrepreneurs en quête de profit peuvent alors être extrêmement différents, et pourtant aucun conflit ne surviendra tant que leurs actions respectives impliqueront uniquement et exclusivement l’usage de leur propre propriété privée. 
 
Mais comment cet état de fait – la privatisation complète et sans ambiguïté de tous les biens – peut-il être concrètement réalisé ? Comment les biens matériels peuvent-ils devenir propriété privée ? Et comment éviter les conflits dès l’origine de l’humanité ?
 
Une solution unique – praxéologique – à ce problème existe et est connue de l'humanité depuis ses origines, même si elle n'a été élaborée et reconstruite logiquement que lentement et progressivement. Pour éviter tout conflit dès le départ, il est nécessaire que la propriété privée soit fondée sur des actes d'appropriation originelle. La propriété doit être établie par des actes (et non par de simples paroles, décrets ou déclarations), car seules des actions, se déroulant dans le temps et l'espace, permettent d'établir un lien objectif – intersubjectivement vérifiable – entre une personne et une chose. Et seul le premier possesseur d'une chose auparavant non appropriée peut acquérir cette chose comme sa propriété sans conflit. Car, par définition, en tant que premier possesseur, il ne peut entrer en conflit avec personne lors de l'appropriation du bien en question, puisque tous les autres n'apparaissent que plus tard.
 
Ceci implique de manière importante que, si chaque personne est propriétaire exclusive de son propre corps physique comme principal moyen d'action, nul ne peut jamais être propriétaire du corps d'autrui. Car nous ne pouvons utiliser le corps d'autrui qu'indirectement, c'est-à-dire en utilisant d'abord notre propre corps, que nous nous sommes approprié et contrôlé directement. Ainsi, l'appropriation directe précède temporellement et logiquement l'appropriation indirecte ; et par conséquent, toute utilisation non consensuelle du corps d'autrui constitue une appropriation abusive et injuste de quelque chose déjà approprié directement par quelqu'un d'autre. 
 
Toute propriété légitime (licite) revient donc, directement ou indirectement, par une chaîne de transferts de titres de propriété mutuellement bénéfiques – et donc également exempts de conflits – aux possesseurs et aux actes d'appropriation antérieurs et initiaux. Mutatis mutandis, toute revendication et tout usage de biens par une personne qui ne les a ni appropriés ni produits auparavant, ni acquis par un échange exempt de conflits avec un propriétaire antérieur, sont injustes (illicites). 
 
Permettez-moi de souligner que je considère ces idées élémentaires comme irréfutables sur le plan argumentatif et donc a priori vraies. Si vous souhaitez vivre en paix avec autrui – et vous le démontrez en argumentant avec lui ! –, une seule solution s'offre à vous : vous devez posséder la propriété privée (exclusive) de toutes choses rares et utilisables comme moyens (ou biens) pour la poursuite des fins humaines. Cette propriété privée doit être fondée sur des actes d'appropriation originelle – l'enclavement ou l'enclosement reconnaissable de ressources rares – ou encore sur le transfert volontaire de cette propriété d'un propriétaire antérieur à un propriétaire ultérieur. 
 
Nous pouvons donc dire que ces règles expriment et explicitent la « loi naturelle ». « Naturelle », étant donné l'objectif spécifiquement humain d'interaction pacifique ; et « naturelle », car ces lois sont « données » et simplement découvertes comme telles par l'homme. Autrement dit, il ne s'agit absolument pas de lois inventées, forgées de toutes pièces ou décrétées. En fait, toute loi créée par l’homme (plutôt que découverte ou trouvée), c’est-à-dire toute législation, n’est pas du tout une loi, mais une perversion de la loi : des ordres, des commandements ou des prescriptions qui ne conduisent pas à la paix mais au conflit et qui sont donc en contradiction avec le but même des lois. 
 
Cela ne signifie pas qu'avec la découverte des principes du droit naturel, tous les problèmes d'ordre social seront résolus et toutes les frictions disparaîtront. Des conflits peuvent survenir, et surviennent effectivement, même si chacun savait comment les éviter. Et dans tout cas de conflit entre deux ou plusieurs parties en conflit, le droit doit être appliqué – et pour cela, la jurisprudence, le jugement et l'arbitrage (par opposition à la juridiction) sont requis. Des différends peuvent surgir quant à savoir si vous ou moi avons mal appliqué les principes dans des cas précis concernant des moyens particuliers. Des désaccords peuvent surgir quant aux faits « réels » d'une affaire : qui était où et quand, et qui a pris possession de ceci ou cela à tels moments et lieux ? Et il peut être fastidieux et long d'établir et de clarifier ces faits. Divers litiges antérieurs et ultérieurs doivent être examinés. Les contrats peuvent devoir être examinés de près. Des difficultés peuvent surgir dans l'application des principes aux ressources souterraines, à l'eau et à l'air, et surtout aux flux d'eau et d'air. De plus, se pose toujours la question de l'adéquation d'une peine à un crime donné, c'est-à-dire de la mesure appropriée de restitution ou de rétribution que l'agresseur doit à sa victime, puis de l'application des décisions de justice. 
 
Aussi complexes que ces problèmes puissent parfois être, les principes directeurs à suivre pour trouver une solution sont toujours clairs et incontestables. 
 
Dans tout litige porté devant un tribunal en vue d'obtenir un jugement, la présomption est toujours en faveur du propriétaire actuel de la ressource en question et, mutatis mutandis, la charge de la preuve contraire incombe toujours à l'opposant d'un état de fait et de possessions actuels. L'opposant doit démontrer que, contrairement à ce qui semble à première vue, il détient un droit sur un bien spécifique plus ancien que celui du propriétaire actuel. Si, et seulement si, l'opposant parvient à le démontrer, la possession contestée doit lui être restituée. En revanche, si l'opposant échoue à faire valoir ses arguments, non seulement le bien reste la propriété de son propriétaire actuel, mais ce dernier acquiert à son tour un droit légitime à l'encontre de son adversaire. Car le corps et le temps du propriétaire actuel ont été détournés par l'opposant lors de son argumentation infructueuse et rejetée. Il aurait pu faire autre chose, à sa guise, de son corps et de son temps plutôt que de se défendre contre son adversaire.
 
Et surtout : la procédure à choisir pour rendre la justice selon les lignes qui viennent d’être indiquées est claire et implicite dans l’objectif même d’une résolution pacifique et argumentative des conflits. Puisque les deux parties en litige – Jean et Jim – avancent ou maintiennent des affirmations contradictoires – moi, Jean, suis le propriétaire légitime de telle ou telle ressource, et non, moi, Jim, suis le propriétaire légitime de cette même ressource – et donc, puisque tous deux, Jean et Jim, sont intéressés, partiaux ou biaisés en faveur d’une issue particulière du procès, seule une tierce partie neutre ou désintéressée peut être chargée de rendre la justice. Cette procédure ne garantit évidemment pas que justice sera toujours rendue. Mais elle garantit que le risque de verdicts injustes est minimisé et que les erreurs de jugement sont facilement et probablement corrigées. En bref, pour tout litige de propriété entre deux (ou plusieurs) parties en litige, la règle doit être la suivante : aucune partie ne peut siéger en jugement et agir en dernier ressort dans un litige la concernant. Au contraire, tout recours à la justice doit toujours être adressé à des « étrangers », c’est-à-dire à des juges tiers impartiaux. 
 
On peut qualifier l’ordre social issu de l’application de ces principes et procédures d’« ordre naturel », de « système de justice naturelle », de « société de droit privé » ou de « constitution de la liberté ».  
 
Il est intéressant de noter que, bien que les prescriptions et exigences d'un ordre naturel paraissent intuitivement plausibles et raisonnablement peu exigeantes pour ses composantes, c'est-à-dire pour nous en tant qu'acteurs individuels, nous vivons en réalité dans un monde qui s'écarte significativement de cet ordre. Certes, partout et à tout moment, des traces de droit naturel et de justice subsistent, que l'on retrouve dans la vie civile et la gestion des conflits civils. Aucune société rejetant le droit naturel dans son intégralité ne pourrait survivre. Mais le degré de préservation du droit naturel – ou le degré de déviation par rapport à celui-ci – est et a été significativement différent d'un lieu et d'une époque à l'autre ; et, par conséquent, certaines sociétés sont ou ont été plus prospères : plus civilisées, plus pacifiques et plus prospères que d'autres. 
 
Cela soulève la question de la ou des causes de ces distorsions ou déviations par rapport au droit naturel – ou, pour ainsi dire, de la décivilisation.
 
L'erreur ultime responsable de ces déviations – le « péché originel », si l'on peut dire – est l'instauration d'un monopole sur l'usage de la force ou de la violence. Sans un tel monopole, sans un État comme on l'appelle communément – ​​et c'est ce qu'on nous dit généralement à l'école et à l'université, et ce que la plupart des gens croient réellement et habituellement –, il n'y aurait et ne pourrait y avoir de coopération sociale pacifique entre les hommes, mais l'« anarchie » éclaterait, autrement dit une guerre sans fin de tous contre tous. 
 
Mais cette croyance est non seulement empiriquement erronée ; il suffit d'observer autour de soi, c'est un mensonge grossier. Autrement dit, il ne s'agit pas d'une simple erreur innocente, mais d'une erreur délibérément propagée pour promouvoir des objectifs illicites (avec de mauvaises intentions). 
 
L'instauration d'un monopole sur l'usage de la violence implique l'abandon de la procédure de droit naturel et de la méthode de résolution des conflits par l'arbitrage d'un tiers indépendant, mentionnées précédemment, c'est-à-dire qu'aucune partie ne peut jamais siéger en jugement et agir en dernier ressort dans un litige la concernant. Le détenteur du monopole de la décision ultime (au-delà de laquelle aucun appel n’est autorisé) est précisément cela : un juge siégeant dans le jugement de conflits (différends) l’impliquant lui-même.  
 
 Cependant, une telle institution ne peut contribuer ni ne contribue à éliminer ni à minimiser les conflits – comme c'est le but et l'objectif du droit naturel – mais, au contraire, elle en accroîtra et en élargira l'étendue. Quiconque détient un monopole territorial sur l'usage de la violence peut, et le fera, de manière prévisible, non seulement être biaisé en sa faveur dans tout conflit avec une autre partie privée, mais un agent ou une agence monopolistique peut également provoquer, initier et provoquer des conflits avec d'autres personnes et leurs biens – et déclarer ensuite ces interférences et impositions sur d'autres personnes et leurs avoirs comme justifiées et légales. 
 
 On comprend donc aisément pourquoi le rôle ou la fonction d'un monopole de la violence peut intéresser certains. Il permet à un acteur ou à une agence de vivre et de s'enrichir aux dépens d'autrui. Il leur permet d'améliorer leur bien-être et leur statut social non pas en se donnant la peine de produire ou de vendre quelque chose, ou d'acquérir quelque chose auprès d'autrui par un échange mutuellement acceptable, mais, apparemment sans effort, par un simple décret, verdict ou autorisation unilatérale. 
 
Et à la lumière de cela, il est également aisé de comprendre pourquoi tout fondateur potentiel d'État et tout agent (principal) actuel de l'État voudraient promouvoir la croyance même en la nécessité de l'État pour l'établissement et le maintien de la paix et de la civilisation – même s'ils reconnaissaient eux-mêmes que cette croyance est fausse. Car cette croyance est un mensonge nécessaire si votre objectif, ou celui de votre organisme, est de vivre aux dépens d'autrui et de le dominer, c'est-à-dire d'exercer le pouvoir. 
 
 Le principal moyen d'exercer le pouvoir est donc la législation, c'est-à-dire l'élaboration des lois (plutôt que leur découverte). Le droit « naturel » est remplacé par le droit « positif » créé par l'homme, c'est-à-dire par des « lois » conçues pour modifier, déformer, contourner, pervertir ou remplacer les dispositions du droit « naturel » à son propre avantage (celui de l'État). 
 
De manière caractéristique, afin d'affirmer son statut de juge suprême, une législation exempte de toute responsabilité les agents de l'État en tant qu'agents de l'État. En effet, en se déclarant, ainsi que ses agents, exempts de toute responsabilité personnelle pour tout dommage ou dette causés ou contractés dans l'exercice de leurs fonctions, toute inhibition subsistante à l'exercice du pouvoir vis-à-vis d'autrui est apaisée. De plus en plus, et sans grande hésitation, des impositions de plus en plus coûteuses, frivoles et risquées, au détriment d'autrui et de ses biens – mais à l'avantage du monopoleur lui-même, en termes de ses propres possessions (ou avoirs) et de son contrôle sur les avoirs d'autrui – seront inscrites dans la loi (légitimes). 
 
En principe, en tant que juge suprême exempt de toute responsabilité, il peut décréter que toute chose et toute personne sur un territoire donné soit soumise à la législation. Par décret, il pourrait taxer, accabler, interdire ou punir qui et ce qu'il veut. Toute activité peut être réglementée – punie ou récompensée – par la loi. Rien n'échappe littéralement au champ d'application de la législation. 
 
Nous, ici et maintenant, dans ce que l'on appelle le monde occidental, n'avons pas encore atteint ce point de contrôle étatique total. Mais en légiférant partout aujourd'hui, même sur la parole et les mots, au moyen de codes de langage et de contrôles de la pensée officiellement sanctionnés, nous avons manifestement déjà fait un long chemin vers un régime totalitaire. 
 
Il a fallu beaucoup de temps à l'État occidental pour atteindre ce point dans sa quête de pouvoir (contrôle sur autrui, ses biens et ses possessions). Et permettez-moi de souligner ici, en passant, le rôle déterminant qu'a joué l'institution de la démocratie (élections populaires, règle de la majorité, libre accès au gouvernement) dans l'essor du pouvoir étatique. J'ai écrit un livre sur ce sujet [Democracy: The God That Failed (Transaction, 2001)]. Il suffit de dire ici que l'expansion du pouvoir étatique s'est faite progressivement, étape par étape, et ce, sur une très longue période. Chaque étape sur ce chemin, depuis l'établissement initial d'un monopole territorial de la violence jusqu'à aujourd'hui, a rencontré une certaine opposition ou résistance. Car, par définition, toute expansion du pouvoir de l'État implique un contrôle accru sur les autres et leurs biens et, inversement, une diminution correspondante du contrôle des autres sur leurs biens actuels. Chaque décret d'État, chaque nouvelle loi, engendre donc des victimes, des personnes dont le contrôle sur quelque chose est réduit ou supprimé en conséquence, et qui s'opposent de ce fait à cette législation. 
 
L'État, pour se développer et croître, doit donc apprendre à surmonter – à briser, à réduire, à réduire au silence ou à éliminer – toute opposition ou résistance de ce type. 
 
Comme le montre amplement le monde actuel, les États occidentaux ont accompli d'énormes progrès dans cette tentative d'étouffer toute opposition. Tous les citoyens actuels ont été élevés et socialisés dans l'environnement d'un État « mature » et ont appris à vivre avec et à le supporter. Les droits de propriété privée ont été érodés et réduits à leur plus simple expression. Des décrets réglementent dans les moindres détails ce que vous pouvez ou non faire de votre propriété privée : quoi et comment produire, quoi et comment consommer, quoi vendre et acheter (ou pas) ; comment construire, équiper, meubler, chauffer ou climatiser votre maison ou votre usine ; comment ou comment se déplacer à vélo, en voiture, en train et en avion ; quoi manger et boire, comment gérer vos affaires familiales et professionnelles et comment élever vos enfants ; Que dire et que ne pas dire, comment s’adresser à une autre personne et, enfin et surtout, que garder de sa propre propriété et que céder au monopoleur – et pourtant, il y a peu, voire aucune, opposition ou résistance à ces régimes de plus en plus invasifs.

Et si peu d'opposition existe, elle est principalement verbale et ne s'élève que rarement (voire jamais) au niveau de résistance active. La plupart des gens ont conclu un accord avec l'État. Certains travaillent comme fonctionnaires, d'autres bénéficient du favoritisme, des fonds et de l'argent de l'État. Ils ont tendance à ne pas faire grand cas afin de conserver leurs faveurs, leurs emplois ou leurs subventions. D'autres ont simplement abandonné (démissionné) et, par habitude, se soumettent plus ou moins discrètement aux ordres de l'État pour éviter les ennuis. Quant à l'opposition verbale, qui existe bel et bien, elle est presque invariablement dirigée contre la mauvaise cible et, par conséquent, inefficace et « inoffensive » du point de vue de l'État, monopole de la violence. 
 
Toutes les critiques visent des personnes spécifiques ou le fonctionnement d'un service (bureau) spécifique au sein de l'administration et de l'appareil d'État, et la solution proposée est toujours la même : un changement de personnel ou une modification de la structure organisationnelle du gouvernement. Que certaines fonctions, ou l'institution même d'un État, puissent être source de problèmes et, par conséquent, devoir être abolies (supprimées) plutôt que « réformées » paraît impensable. Même les critiques apparemment les plus virulentes du gouvernement d'État finissent par se révéler être ses apologistes. Ils ressemblent en effet à ces critiques du socialisme (à l'ancienne, à la soviétique) qui expliquaient – ​​et excusaient – ​​les échecs apparents du régime socialiste en désignant les « mauvais » responsables. Avec Trotski, Boukharine ou X, Y ou Z aux commandes plutôt que Staline, le socialisme aurait été une réussite.
 
 Dans le même ordre d'idées, les critiques du modèle occidental actuel d'État-providence pointent toujours du doigt un membre du personnel ou une organisation interne spécifique pour expliquer tout problème ou échec apparent. Et de fait, la génération actuelle de politiciens aux commandes d'un appareil d'État – la classe dirigeante – offre un large champ de critiques. Où que l'on regarde, des États-Unis, premier et plus puissant prototype ou modèle de l'État occidental (démocratique), à ​​la Grande-Bretagne, en passant par l'Europe continentale, et en particulier l'Allemagne, et les anciennes colonies européennes du Canada, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, on observe partout le même tableau d'une incompétence générale et stupéfiante. Partout, la masse populaire, des millions et des millions, est gouvernée par un petit groupe, composé de quelques centaines ou milliers de personnes, composée d'échecs et de ratés professionnels, de faux-semblants, de mégalomanes, de narcissiques, de propagandistes, de flagorneurs, de menteurs, d'escrocs, de clowns, de pillards et d'assassins. Il n'est donc pas étonnant que les scandales se succèdent jour après jour, et donc qu'il y ait toujours une abondance de « choses » insensées à dénoncer, à critiquer et à dénoncer. Et il n'est pas étonnant que la classe dirigeante soit largement méprisée par un nombre considérable de personnes. Il est difficile d'accepter d'être dirigé et manipulé par une bande d'« ignorants » et d'« incapables », d'imbéciles et d'abrutis. Nombreux sont ceux qui se sentent simplement insultés (et irrités) par l'ampleur de l'incompétence, de l'ignorance et de l'arrogance rencontrées dans leurs relations avec le pouvoir d'État.
 
Mais croire, comme le font, consciemment ou non, la quasi-totalité des critiques actuels du système démocratique occidental, que ces scandales et ces désagréments incessants pourraient être évités si seulement le personnel actuel à la tête de l'appareil d'État était remplacé par d'autres personnes, plus « meilleures », est naïf et fondamentalement erroné. 
 
L'institution d'un État attire, nourrit et promeut certains caractères et traits de caractère. D'emblée, elle attire les avides de pouvoir, ceux qui veulent dominer les autres et dominer leur conduite, et d'autre part, en tant que complément psychologique, elle attire les serviles, ceux qui désirent s'accrocher, servir et se soumettre aux puissants en échange de sécurité, de protection et de privilèges personnels. Et ces traits de caractère (peu désirables) de soif de pouvoir et de servilité sont alors systématiquement nourris, renforcés, promus, stimulés, cultivés, affinés et diversifiés par l'entrée dans l'appareil d'État et le travail au sein de l'État. Voilà ce que signifie réellement « le pouvoir corrompt ». Cela rend les avides de pouvoir encore plus avides, et parallèlement à la croissance du pouvoir (de l'État), un espace toujours plus grand s'ouvre également à la croissance et au développement de parasites serviles. Il en résulte l'incompétence générale mentionnée ci-dessus, dans tous ses aspects et variantes désagréables.
 
Croire, alors, que le remplacement d'une personne ou d'un groupe de personnes exemptées de responsabilité par une autre personne ou un groupe de personnes équivalents puisse résoudre un quelconque « problème social » est une pure illusion. Le pouvoir corrompt et corrompt tout le monde, partout. Et tant que les critiques de l'État occidental actuel limiteront leurs critiques aux défaillances d'agents ou d'agences étatiques spécifiques et exigeront simplement leur remplacement ou leur réorganisation par d'autres agents ou agences similaires, nous sommes condamnés et la marche vers le contrôle totalitaire est vouée à se poursuivre. 
 
Que nous soyons gouvernés par des incompétents, des ignorants, des imbéciles, des crétins, des imbéciles et des racailles, et que cette situation scandaleuse et déplorable ne se soit pas améliorée, mais ait empiré au fil du temps, n'est pas un hasard. C'est la conséquence prévisible et logique de l'acceptation du mythe originel concernant la nécessité d'un État – un monopole de la violence, un juge suprême et définitif qui, contrairement à tout le monde, ne peut être convoqué par personne pour être jugé pour ses actes – pour le maintien de la paix.  
 
En réalité, et au contraire, il est scandaleux et moralement outrageant que quiconque puisse dominer quelqu'un. Qu'une personne puisse s'emparer de la « propriété naturelle » d'autrui (bien acquis légalement, selon la « loi naturelle ») et lui imposer ses ordres sans son consentement et même contre son gré. Et que cette personne soit alors à l'abri de toute accusation extérieure, demande reconventionnelle ou contestation « légale ». 
 
 Il s'agit d'une violation et d'une perversion flagrantes de la loi naturelle : une telle personne n'est pas un acteur respectueux des lois, mais plutôt un criminel, un hors-la-loi. 
 
Plus ahurissant encore, scandaleux et outrageant, qu'un homme ou un petit groupe de personnes (aussi « bons » ou bien intentionnés soient-ils) puissent régner sur des centaines, des milliers, voire des millions de personnes, leurs biens et possessions, sans que les dirigeants ne connaissent personnellement ni n'aient jamais rencontré aucun d'entre eux, et sans qu'aucun d'eux n'ait jamais consenti à un tel traitement. Ces dirigeants ne sont pas seulement des hors-la-loi, ce sont des bandes de hors-la-loi, de menteurs invétérés, d'escrocs, de tricheurs et d'escrocs, de criminels endurcis et de récidivistes. Convoqués devant un tribunal de droit naturel, ils seraient tous confrontés à d'innombrables accusations et condamnés à des restitutions, des indemnisations et des sanctions, les conduisant à la faillite personnelle et à la ruine économique. 
 
La marche actuelle, apparemment interminable, vers un régime de plus en plus totalitaire, menée par une petite classe dirigeante, observée dans tout le monde occidental, ne pourra être stoppée et inversée que si l'institution de l'État elle-même est critiquée et reconnue comme une puissante entreprise criminelle, dénuée de toute légitimité, et dirigée par des individus tout sauf « honorables » (comme ils aiment à se faire considérer), voire carrément méprisables. 
 
En s'inspirant du célèbre principe 20-80 de Pareto, on peut donc prédire (spéculer) quand – si jamais – ce spectre prendra fin et l'État commencera à s'effondrer. Parmi tous les critiques publics actuels et futurs de l'État, c'est-à-dire les intellectuels, les journalistes, les commentateurs, etc., environ 20 % doivent en venir à reconnaître et à dénoncer l'État comme une entreprise prédatrice et une monstruosité morale. À cette fin, il serait utile, par exemple, que parmi le nombre considérable de critiques actuels de l'État, qu'ils soient « constitutionnalistes » ou « étatistes minimalistes », une part substantielle se résout enfin à admettre l'incohérence logique et la faillite intellectuelle de leur propre doctrine et, par conséquent, à se convertir ouvertement à l'anarchisme de la propriété privée et au droit naturel. Aujourd'hui, aussi radicale que puisse paraître leur critique de l'État, ils se révèlent finalement d'inoffensifs défenseurs de l'État. Puis (par la suite), en tant que représentants d'une société de droit privé sans État, ils dénoncent et délégitiment l'État comme une institution illégitime et leur « ennemi » – ce qui, cependant, exige non seulement de la perspicacité, mais aussi du courage, car une telle position est perçue par l'État comme « dangereuse » et peut entraîner des répercussions ou des représailles.
 
Et cette minorité non négligeable d'intellectuels publics (au sens large du terme) doit alors amener environ 20 % de la population d'un territoire (étatique) donné à considérer l'État comme une puissante entreprise criminelle – à craindre, mais aussi à dénoncer, ridiculiser, railler et rire, en raison de l'incompétence, de l'arrogance et de la prétention omniprésentes de ses dirigeants, démontrées dans tous leurs actes et leurs paroles. 
 
Une fois cet objectif atteint – et seulement alors, si l'on en croit le principe de Pareto – la délégitimation de l'État aura suffisamment progressé pour qu'il puisse commencer à s'effriter, ou à dépérir, selon la terminologie marxiste, et se désintégrer ou se décomposer en ses composantes locales plus petites. 
 
Il va sans dire que nous sommes encore loin de cet objectif et qu'il nous reste encore beaucoup à faire.
 
Hans-Hermann Hoppe 
Hans-Hermann Hoppe, économiste de l'école autrichienne et philosophe libertarien/anarcho-capitaliste, est professeur émérite d'économie à l'UNLV, membre distingué de l'Institut Ludwig von Mises, fondateur et président de la Property and Freedom Society, ancien rédacteur en chef du Journal of Libertarian Studies et membre à vie de la Royal Horticultural Society. Il est marié à l'économiste Dr A. Gulcin Imre Hoppe et vit avec son épouse à Istanbul.

Vous trouverez ci-dessous une version éditée du discours prononcé lors de la réunion annuelle 2024 du PFS (22 septembre 2024) (podcast sur PFP288).
 Cette conférence est issue de la 18e réunion annuelle (2024) de la Property and Freedom Society, Bodrum, Turquie, du 19 au 24 septembre 2024.

 
 
 
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