octobre 31, 2025

Jordan Bardella, produit de l’État profond !

Jordan Bardella : le nouvel Emmanuel Macron de la droite française ? 

Dans le paysage politique français, Jordan Bardella émerge comme une figure qui, par bien des aspects, rappelle Emmanuel Macron. À 30 ans en 2025, Bardella incarne une jeunesse dynamique et un charisme qui séduisent, tout comme Macron l’a fait en 2017. Mais au-delà des apparences, leurs positions, particulièrement en politique extérieure, révèlent des similitudes troublantes. Alors que le Rassemblement National (RN) se modère, Bardella pourrait bien être le candidat « markété » par l’État profond, un outil pour canaliser le vote de droite vers des thèses mondialistes, à l’image de Raphaël Glucksmann sur la gauche.

 

Des similitudes physiques et un charisme superficiel

Jordan Bardella, né en 1995, a 30 ans en 2025, un âge proche de celui de Macron lors de son ascension (39 ans en 2017). Tous deux partagent un physique avantageux : Bardella, avec son allure soignée, ses costumes impeccables et son sourire médiatique, attire un électorat féminin souvent qualifié de « ménagères françaises ». Des témoignages révèlent un attrait superficiel, similaire à celui observé chez les supporters de Macron. Dans une vidéo d’interviews de rue datant de 2017, des électrices macronistes avouaient voter pour lui « parce qu’il est beau, un beau gosse » , soulignant sa « fraicheur » et son « renouveau » sans pouvoir articuler ses idées politiques. Une femme déclarait : « C’est quelqu’un de même pas 40 ans et voilà qui a fait partie du gouvernement de François Hollande exactement et c’est pas un problème en fait c’est une sorte de nouvelle vision quoi. » Une autre admettait : « Je sais pas franchement, très compliqué comme question ; d’autant plus que j’ai pas tout compris hein. »

Ce phénomène se répète avec Bardella. Des reportages montrent des supportrices du RN louant son apparence : « J’ai voté pour lui parce qu’il est beau« , un écho écœurant à l’engouement pour Macron. Une vidéo similaire met en scène des interviews où les raisons du soutien restent vagues, centrées sur la jeunesse et le charisme perçu plutôt que sur des politiques concrètes. Ce marketing de l’image, amplifié par les réseaux sociaux, transforme ces figures en produits électoraux, où l’attrait physique prime sur le fond.


 

Alignement sur la politique extérieure de Macron

Les similitudes ne s’arrêtent pas à l’apparence. En politique étrangère, Jordan Bardella adopte des positions qui convergent avec celles d’Emmanuel Macron, particulièrement sur la Russie, l’Ukraine et l’OTAN. En mars 2025, Bardella qualifiait la Russie de « menace multidimensionnelle pour la France et pour les intérêts européens« , citant des ingérences russes et des tensions en mer Noire. Il s’opposait à une « guerre larvée » avec une puissance nucléaire, mais défendait la souveraineté ukrainienne, écho à la ligne macroniste d’aide à Kiev sans escalade directe.

Sur l’OTAN, Bardella temporise : en avril 2024, il déclarait ne pas vouloir quitter le commandement intégré « tant que la guerre en Ukraine est en cours« , arguant qu’ « on ne change pas les traités en période de guerre » . Cela contraste avec le programme historique du RN, mais s’aligne sur la prudence de Macron, qui maintient la France dans l’Alliance atlantique tout en critiquant Vladimir Poutine. Bardella n’exclut pas les livraisons de missiles Scalp à l’Ukraine, contrairement à Le Pen qui les qualifiait d’ « irresponsables » en 2023.

Ces convergences sont soulignées par Florian Philippot et Nicolas Dupont-Aignan, qui accusent Bardella d’aligner son discours sur les « européistes » et Macron, particulièrement sur l’UE, l’OTAN et l’Ukraine. En mars 2025, alors que Le Pen minimisait la « menace russe » (« Si au bout de trois ans, la Russie a du mal à avancer en Ukraine, il y a peu de chances pour qu’elle ambitionne de venir jusqu’à Paris« ), Bardella insistait sur les risques, marquant un désaccord interne au RN.


Des positions sociales convergentes

Au-delà de l’extérieur, Bardella rejoint Macron sur des enjeux sociétaux. En octobre 2025, lors d’une interview sur France 2, Bardella soutenait l’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans, qualifiant cela de « sujet de santé publique« . Emmanuel Macron avait promis la même mesure en juin 2025, en réponse aux préoccupations sur la santé mentale des jeunes. Des critiques comme Philippot et Dupont-Aignan y voient une porte à la censure, mais cela illustre une convergence sur la régulation numérique.

Bardella, produit de l’État profond ?

L’État profond, ce système occulte qui oriente les choix électoraux, pourrait transformer Jordan Bardella en candidat mondialiste. Condamnée en mars 2025 pour détournement de fonds (4 ans de prison dont 2 avec sursis, 5 ans d’inéligibilité), Marine Le Pen a vu son influence diminuer, propulsant Bardella comme successeur. Philippot accuse « le Système » d’avoir éliminé Le Pen pour favoriser Bardella, plus aligné sur les thèses oligarchiques.


Le RN modère déjà ses positions : Le Pen affirmait en 2022 que « l’islam est compatible avec la République » , diluant le discours anti-immigration.

Jordan Bardella pourrait aller plus loin, devenant un candidat de droite « pratique« , comme Glucksmann l’est à gauche – un social-démocrate pro-UE, pro-OTAN, qui canalise le vote progressiste sans menacer le système.

Bardella, avec son charisme et ses positions flexibles, pourrait épouser des thèses mondialistes : soutien à l’UE, alliance atlantiste, immigration « contrôlée » mais non rejetée. Des sondages post-condamnation le montrent à 35-36 % d’intentions de vote pour 2027, un marketing électoral en marche.

En conclusion, Bardella n’est pas seulement un Macron de droite par l’âge et l’apparence ; ses positions extérieures et sociales convergent vers un centrisme mondialiste.

L’État profond, en le promouvant, assure que le peuple vote pour des candidats qui, sous des étiquettes différentes, préservent le statu quo.

On ne peut pas être patriote souverainiste si l’on soutient les thèses qu’il soutient : il est encore temps pour lui (et les Français) d’acquérir un peu plus de culture géopolitique qui lui permettrait de ne pas tomber dans les pièges béants que lui tendent les médias et le système qui adorent le voir hurler avec les loups.

 

« Les réseaux sociaux sont un vrai sujet de santé publique ! » « Il faut les interdire aux moins de 15 ans » ! (cf vidéo ⤵️) 

https://x.com/f_philippot/status/1984212295921053926

 Bardella cadre exactement comme Macron et les européistes le débat sur les réseaux sociaux ! Mot pour mot ! ➡️ Ça ne pourra mener à la fin qu’à la censure totale voire à leur interdiction ! C’est donc irresponsable ! Non, il faut d’abord et avant tout dire que les réseaux sociaux sont un formidable outil de liberté d’expression pour détruire les narratifs de propagande imposés par l’oligarchie et ses relais médiatiques ! Covid, vaccins, UE, immigration, Ukraine, Russie, Macron, etc. Il est LÀ le vrai enjeu et c’est pour ça que Macron et l’UE veulent les interdire ! Reprendre la propagande du Système est mortel !

Florian Philippot


 

Vie privée sauvegardée: L’UE renonce au Chat Control !

Précédemment ici la prévision était:

La Stasi en rêvait, l'Europe le fait : à partir d'octobre, nous serons toutes et tous mis sur écoute.


L’UE renonce au Chat Control : une victoire pour la vie privée 

Le 30 octobre 2025, l’Union européenne a marqué un tournant majeur dans le débat sur la surveillance numérique en abandonnant la mesure la plus controversée du projet « Chat Control« .

Cette décision, survenue à la veille de la date limite pour un cadre réglementaire expirant en avril 2026, évite une surveillance de masse généralisée des conversations privées.

Pourtant, ce recul n’efface pas les craintes d’une érosion progressive des libertés numériques, comme l’ont souligné des voix influentes dans le secteur tech. Retour sur un dossier qui a divisé l’Europe et continue d’inquiéter.


Qu’est-ce que le Chat Control ?

Le « Chat Control » , ou Règlement sur les Abus Sexuels envers les Enfants (CSAR), est une initiative lancée par la Commission européenne en 2022. Son objectif officiel : combattre la pédocriminalité en ligne en obligeant les plateformes de messagerie – telles que WhatsApp, Signal ou Telegram – à scanner automatiquement les contenus partagés, y compris dans les conversations chiffrées de bout en bout. Cette analyse se ferait via une technologie appelée « client-side scanning« , qui examine les messages, photos et vidéos directement sur l’appareil de l’utilisateur avant leur chiffrement et envoi. Les algorithmes détecteraient des éléments suspects, comme des images pédopornographiques ou des sollicitations criminelles, pour les signaler aux autorités.

Bien que présenté comme un outil de protection des enfants, le projet a été critiqué pour son potentiel de surveillance massive. Il risquerait de fragiliser le chiffrement, pilier de la sécurité numérique, et d’exposer les données privées à des abus. Des experts soulignent que les vrais criminels pourraient contourner ces mesures en migrant vers des réseaux non surveillés, comme le dark web, rendant l’approche inefficace. Un sondage YouGov dans dix pays européens révèle que 72 % des citoyens s’opposent à cette idée, avec un rejet encore plus marqué chez les jeunes (73 % chez les 18-24 ans). Des organisations comme l’Internet Society la qualifient d’ « approche disproportionnée et dangereuse« , préférant renforcer les enquêtes ciblées plutôt qu’une intrusion généralisée.

Le parcours tumultueux et la décision récente

Le projet a connu plusieurs rebondissements. Relancé en 2023 par l’ex-commissaire Ylva Johansson, il a fait face à une opposition croissante. Un rapport de l’Internet Watch Foundation en 2024 indiquait que 62 % des contenus pédopornographiques sont hébergés en UE, mais cela n’a pas suffi à convaincre les sceptiques. Les discussions au sein des 27 États membres ont été intenses, avec des pays comme l’Allemagne (représentant 18,56 % de la population européenne) bloquant une majorité qualifiée requise (au moins 15 pays et 65 % de la population).

Initialement prévu pour un vote le 14 octobre 2025, le texte a été ajourné grâce à l’opposition allemande, puis modifié sous la présidence danoise. Le 30 octobre, l’UE a retiré l’obligation de scanner les conversations chiffrées pour tous les citoyens, optant pour un régime volontaire similaire aux règles actuelles. Le ministre danois de la Justice, Peter Hummelgaard, a expliqué ce choix : « Il y avait un risque sérieux que nous nous retrouvions pendant une longue période sans l’outil dont nous disposons aujourd’hui. Nous ne pouvions pas nous permettre cela. » Ce compromis évite un « vide réglementaire » mais est perçu comme insuffisant par certains, qui regrettent l’absence d’une obligation plus stricte.

La France, autrefois opposée, a joué un rôle pivot en soutenant activement le projet aux côtés de 18 autres pays, dont l’Allemagne, la Belgique et l’Italie. Ce revirement a été qualifié de trahison des valeurs républicaines, sacrifiant la vie privée au nom d’une lutte contre la criminalité dont l’efficacité est douteuse.

Des juristes du Conseil de l’UE, dans un rapport de mars 2025, ont jugé la mesure « disproportionnée » et contraire à la Charte des droits fondamentaux.

Des cryptographes danois avertissent que cela « saperait toute l’idée du chiffrement de bout en bout« . Associations comme La Quadrature du Net et l’Electronic Frontier Foundation (EFF) dénoncent une « dérive autoritaire sans précédent » , avec des risques de faux positifs massifs dénonçant des contenus innocents, comme des photos de famille.

 


 

Réactions et mobilisation citoyenne

La décision a été saluée comme une « victoire » par les opposants. Patrick Breyer, ancien eurodéputé du Parti Pirate allemand, y voit une « avancée majeure » contre une « loi totalitaire« . Des ONG comme European Digital Rights et l’EFF célèbrent la préservation de la confidentialité. En France, des figures politiques comme Florian Philippot appellent à la vigilance, voyant un « énorme revers pour Ursula von der Leyen et Macron » , et soulignant que « ils vont forcément retenter« .

Sur les réseaux sociaux, les réactions fusent. Des utilisateurs célèbrent la « victoire pour la vie privée » tout en critiquant le soutien français initial, avec des publications qualifiant le président de « facho/communiste » obsédé par le contrôle. Claudio Borghi, en Italie, note que « Chat Control a atteint la fin de la route » . La mobilisation citoyenne a été décisive : campagnes comme « Fight Chat Control » avec des millions de courriels, pétitions dépassant 80.000 signatures, et manifestations à Stockholm.

Cependant, des soutiens sont déçus. Associations de protection de l’enfance regrettent un cadre trop laxiste. Hummelgaard qualifie le compromis de « pas l’offensive dont nous avons besoin, mais bien mieux qu’un recul » . Des divisions persistent : douze pays, dont la France, l’Espagne et le Danemark, soutenaient l’obligation stricte, tandis que l’Allemagne, la Belgique, l’Italie et la Suède ont été décisifs dans l’opposition. Des eurodéputés comme Rodrigo Arenas (LFI) le voient comme une « intrusion généralisée » , Mathilde Androuët (RN) comme « très problématique » , et Charlie Weimers (Suède) comme un pas vers une « censure à la chinoise » .

L’avertissement de Pavel Durov et les menaces persistantes

Cette décision intervient dans un contexte plus large d’érosion des libertés numériques, comme l’a souligné Pavel Durov, fondateur de Telegram, dans un message poignant publié le 10 octobre 2025, jour de son 41e anniversaire. Refusant de célébrer, il dénonce un Internet transformé en « outil ultime de contrôle » , avec des mesures dystopiques comme les scans massifs de messages privés dans l’UE, les identités numériques au Royaume-Uni, ou les vérifications d’âge en Australie.

Il pointe particulièrement la France, où des enquêtes pénales visent les leaders tech défendant la vie privée, suite à son arrestation en août 2024 et une surveillance judiciaire en 2025.

« Un monde sombre et dystopique approche à grands pas — pendant que l’on dort » , avertit-il, accusant la génération actuelle de trahir l’héritage de liberté pour une autodestruction morale et intellectuelle.

Pavel Durov appelle à une mobilisation pour préserver un internet respectueux de la souveraineté individuelle, soutenant des plateformes chiffrées comme Telegram face à des régulations invasives. Ces pressions gouvernementales illustrent les risques pour les applications de messagerie, où la confidentialité pourrait être sacrifiée au nom de la sécurité (Finalement, pourquoi ne pas ouvrir le courrier papier acheminé par La Poste ?).

Implications futures : vigilance requise

Ce retrait est une victoire temporaire pour la vie privée, évitant une « surveillance massive » et préservant les libertés fondamentales.

Mais les opposants avertissent que le projet pourrait resurgir, avec des pressions politiques persistantes. Il maintient un cadre volontaire, mais pose des questions sur l’équilibre entre sécurité et droits. Historiquement, des tentatives similaires, comme celle d’Apple en 2021, ont échoué face à l’indignation publique, et une décision de la Cour européenne des droits de l’homme en 2023 contre l’affaiblissement du chiffrement est ignorée.

Pour l’avenir, des solutions décentralisées comme Matrix ou Briar (application de messagerie sécurisée et open-source) pourraient émerger. La mobilisation citoyenne a prouvé son efficacité, mais une vigilance accrue est essentielle. Contacter les eurodéputés, signer des pétitions et sensibiliser restent des armes clés pour défendre la vie privée, pilier de la démocratie. Sans cela, l’Europe risque de basculer vers un « État policier numérique » , comme le craignent experts et citoyens.

https://multipol360.com/lue-renonce-au-chat-control-une-victoire-pour-la-vie-privee/

 

Alexis de Tocqueville, voyageur et acteur des révolutions libérales.

 

Abbatiale de Saint-Maixent-l’Ecole, Deux-Sèvres.

Photographie : T. Guinhut.

 

 

Alexis de Tocqueville,

voyageur et acteur des révolutions libérales.

Par Françoise Mélonio, Michel Onfray

& Raymond Boudon.

 

 

Françoise Mélonio : Tocqueville, Gallimard, 2025, 624 p, 27 €.

 

Alexis de Tocqueville : De la Démocratie en Amérique, Œuvres II,

La Pléiade, Gallimard, 2001, 1232 p, 68,50 €.

 

Alexis de Tocqueville : Quinze jours au désert, Le Passager clandestin, 2011, 112 p, 16 €.

 

Michel Onfray : Tocqueville et les Apaches, Autrement, 2017, 208 p, 18 €.

 

Raymond Boudon : Tocqueville aujourd’hui, Odile Jacob, 2005 304 p, 29,90 €.

 

 

L’on croit connaître Tocqueville si l’on a dit qu’il est l’auteur de De la démocratie en Amérique, dans laquelle il fait l’éloge de la constitution et de la libre entreprise des Etats-Unis. Tout en s’interrogeant sur la passion démocratique de l’égalité qui peut conduire, via la tyrannie de la majorité et l’état tutélaire, à l’acceptation de la servitude. Mais qui est cet homme, comment est-il devenu le penseur et l’acteur des révolutions libérales que nous connaissons trop peu, par quelles enquêtes et voyages ? Opportunément, Françoise Mélonio nous livre une roborative biographie, quand, quoique l’on puisse trouver ce texte en Pléiade, un éditeur qui se veut « clandestin », ose mettre en avant les Quinze jours au désert américains de notre cher Tocqueville. Aussi verra-t-on comment, au milieu du XIX° siècle,  il considère avec une empathie diverses les Indiens américains, les noirs et les Algériens, ce qui suscite l’ire de Michel Onfray. Reste à considérer, à l’aide Raymond Boudon, l’héritage trop oublié d’un Tocqueville libéral que la France d’aujourd’hui méconnait absurdement.

Les biographies de Tocqueville ne manquent pas ni ne sont sans mérites, telles celles de Brigitte Krulic[1] ou d’Olivier Zunz[2]. Mais elles pâlissent devant l’apparition de celle de Françoise Mélonio, opus tout autant soigneusement documenté, foisonnant, qu’agréable à lire, tout entier en faveur de cet « éducateur de la démocratie ».

Lorsque l’on nait en 1805 dans une famille d’aristocrates normands, l’on a forcément derrière soi « un héritage d’échafaud », mais aussi, après 1815, lors de la Restauration, un père, Hervé, plusieurs fois préfet. Très vite, le jeune homme devient déiste, et au conservatisme de l’aristocratie légitimiste il préfère les valeurs issues des Lumières. Une fois acquis son diplôme de Droit, en 1826, il entame un grand tour en Italie, de Naples à la Sicile, où il est frappé par « le despotisme politique et social ». Nommé juge à Versailles, il se fait en ce milieu un ami de toute la vie : Gustave de Beaumont. Navré par l’étroit conservatisme de Charles X, puis la révolution de 1830, il accepte le régime de Louis-Philippe, tout en restant attaché au concept d’une monarchie parlementaire plus libérale.

 

C’est alors qu’il part, en 1831, avec son ami, en Amérique, sous couvert d’y étudier le système pénitentiaire, dont le taux de récidive et le coût sont plus faibles qu’en France.  Ce qui donnera lieu à une publication en 1833. Mais il s’agit surtout de savoir pourquoi « une vaste république est praticable ici, impraticable là ». Il découvre une démocratie égalitaire unique au monde, mue par la nécessité de faire de l’argent, « critère plus souple que la naissance », et traversée par des courants réformateurs « en faveur de l’abolition de l’esclavage, de l’humanisation des prisons, du droit des femmes et du développement de l’instruction publique ». Il explore les forêts lointaines, le Canada français, Boston, le Mississipi. Le voilà choqué par la pauvreté brutale, minée par l’alcool, des Indiens, par la déportation des tribus, par la ségrégation à l’encontre des Noirs.

C’est en deux parties que parut cet essai devenu classique du libéralisme et de la sociologie : De la Démocratie en Amérique, en 1835 puis 1840. Au-delà de la mission qui l’envoya observer le système pénitentiaire américain, Tocqueville élargit sa réflexion et prit de la hauteur pour offrir une pensée politique d’une étendue considérable. La première partie est essentiellement une analyse de la confédération, quand la seconde est plus critique, non sans proposer des comparaisons avec les modes de vie et les législations de l’ancienne Europe. Mue par la passion de la liberté, avertie des vexations imposées par l’Etat, depuis l’indépendance gagnée de haute lutte sur l’impérialisme anglais, les Etats-Unis d’Amérique usent du libéralisme politique et économique au service du progrès humain, à condition de ne pas souffrir avec excès de la différence entre le riche et le pauvre. L’égalité des conditions, civile et juridique, est un gage de démocratie, ce en quoi Tocqueville est fidèle à Benjamin Constant. Voilà la perspective proposée à l’Europe et à la France.

Mais cette passion de l’égalité, peut devenir dangereuse pour les libertés des citoyens, encourageant le conformisme et menaçant les différences et réussites individuelles. L’empire de la majorité fait mieux que les bûchers pour détruire les livres subversifs, « elle a ôté jusqu’à la pensée d’en publier ». Ce qui est une préfiguration des concepts d’autocensure et de l’intimidation par la masse.

Bientôt, Tocqueville en arriva au concept de « despotisme démocratique », étant donné l’emprise de la tyrannie de la majorité : « Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire (…) Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire (…) il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre-arbitre (…) le souverain étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule, il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète (…) un pouvoir unique, tutélaire, tout puissant, mais élu par les citoyens[3] ».

 

Françoise Mélonio n’a pas tort de penser que notre philosophe et sociologue tire de l’Amérique, «  une vision exagérément irénique », du moins par contraste avec la France de son temps. Cependant l’on a compris que la démocratie recèle en son sein de dangereuses espérances…

Moins célèbre est L’Ancien régime et la révolution. Livre d’historien, certes, mais aussi d’analyse politique, qui « traque l’origine du penchant des Français pour les Bonaparte », soit pour les hommes providentiels, voire les tyrans…

Pour revenir à la savante biographie de Françoise Mélonio, grâce à elle l’on sait tout ou presque sur la famille de notre cher Alexis de Tocqueville, ses deux frères, moins brillants, sa carrière judiciaire déçue, son travail de parlementaire. Mais aussi sur sa maîtresse Marie, qu’il finira par épouser, alors que sa fidélité lui permettra de veiller – avec l’ami Beaumont – sur ses manuscrits et leur publication, après la mort précoce de notre sociologue et philosophe politique, en avril 1859, soit à l’âge encore tendre de 54 ans.

Et loin de n’être qu’une biographique narrative, il s’agit là d’une biographie intellectuelle et conceptuelle. C’est « éclairer, à travers un parcours individuel, l’Histoire politique et intellectuelle du XIX° siècle et celle, en amont, de la Révolution », mais plus encore permettre au libéralisme économique et politique de se voir justifiés par l’acuité de l’observation et de la pensée. Tocqueville ne fut romantique que dans sa passion des libertés et des grands espaces américains, mais plus exactement un héritier des Lumières, tant la liberté individuelle et de la presse devait être pour lui le pilier de la démocratie libérale.

Glissons vers des versants méconnus parmi l’œuvre de ce chantre du libéralisme.  Par exemple grâce aux éditions Le Passager clandestin de nous ouvrir des yeux curieux. Car ces Quinze jours au désert sont un précieux journal de voyage dans les profondeurs du Michigan, en 1831. L’auteur parcourt une nature qui le stupéfie par sa vide immensité, en une perspective digne du sublime romantique, où les colons font preuve d’une force physique et morale extraordinaire en vue d’y construire un pays neuf « qui marche à l’acquisition des richesses ». Mais admirant ces villages qui deviennent des villes, déplorant l’abattage des arbres, il est « en quête des sauvages et du désert ». Qui eût cru qu’un tel penseur allait faire preuve de tant d’empathie envers les Indiens, ce « peuple antique, le premier et légitime maître du continent », qu’il allait s’alarmer du comportement des blancs, de leur « égoïsme froid et implacable lorsqu’il s’agit des indigènes » ? Sa première rencontre est pourtant décevante : « Aux vices qu’ils tenaient de nous se mêlait quelque chose de barbare et d’incivilisé qui les rendait cent fois plus repoussants encore ». L’eau de vie qui dévaste leur santé permet aux nouveaux Américains de se déculpabiliser, bien qu’ils la leur vendent… Enfin, il est touché par leur « charme réel », leur fierté, leur bonté, leur attachement à la vie dans la nature, leur « indépendance barbare ». Sans céder au mythe du bon sauvage, Tocqueville, sociologue perspicace, est un humaniste attentif à la condition humaine, y compris des femmes des colons, des métis, ainsi qu’à la variété des religions chrétiennes qui n’empêchent malheureusement pas « le sort final réservé aux races sauvages », soit les massacres, l’exil vers de pauvres pâturages, des réserves arides…


Nous ne partagerons pas forcément les convictions de Tocqueville sur la colonisation de l’Algérie. Pourtant il ne faut en rien oublier que la prise d’Alger, en 1830, fut orchestrée pour mettre fin aux pirateries, pillages et réductions en esclavage par les navires barbaresques venus de ce même port. Ainsi cessèrent enfin ces violences séculaires. Est-ce à dire qu’il fallait compléter la chose par la colonisation de l’Algérie ? Une expédition guerrière coûteuse mobilise des effectifs militaires importants et des moyens financiers considérables. Parmi les personnalités politiques, certaines exigent le retrait des troupes françaises, d’autres préconisent une occupation limitée, d’autres enfin sont en faveur de l’extension de la domination et de la colonisation.

Rappelons-nous à cet égard que Jacques Marseille[4], pensant d’abord établir les bénéfices de la colonisation en faveur de la France, finit par s’apercevoir qu’au contraire, en exportant hommes, matériaux, capitaux et subventions, l’affaire fut largement déficitaire… L’on se doute que, malgré le travail scrupuleusement documenté de l’historien, une cohorte de bien-pensants gauchisants le vilipende à l’envi.

Pour revenir à notre Tocqueville, alors qu’il était déjà nanti d’une abondante documentation, il est nommé membre d’une commission extraordinaire attachée à l’Algérie. En 1841, puis 1846, son enquête soucieuse lui permet de découvrir villes, villages, de faire connaissance avec la population indigène, et d’abord « l’état social et politique des populations musulmanes et orientales : la polygamie, la séquestration des femmes, l’absence de toute vie publique, un gouvernement tyrannique et ombrageux[5] ». Découvrant également les acteurs français, et sans guère hésiter, Tocqueville approuve la colonisation, y compris avec le recours de tribunaux d’exception qui relèvent du droit de la guerre.


Le prolixe et bavard Michel Onfray, familier une fois de plus de l’emporte-pièce, n’hésite pas à déboulonner la tocquevillienne mémoire, usant du réquisitoire à l’envi. Tocqueville et les Apaches, sous-titré « Indiens, nègres, ouvriers, Arabes et autres hors-la-loi », permet de dévoiler un penseur de la démocratie et de la liberté qui justifie le massacre des Indiens d’Amérique, l’apartheid entre Noirs et Blancs, la violence coloniale en Algérie, le coup de feu contre les ouvriers quarante-huitards. Pour Michel Onfray, « si l’on est blanc, catholique, Européen, propriétaire, Tocqueville est le penseur ad hoc », trois qualificatifs fort exagérément dépréciatifs.

Tocqueville désapprouve moins « la grande plaie » de l’esclavage par empathie humaniste que pour cause d’une rentabilité économique bien moins efficace que la liberté et le salariat. Mais Michel Onfray omet de faire allusion à des pages plus clémentes, plaidant la cause des Noirs du Nord des Etats-Unis : « Ainsi le Nègre est libre, mais il ne peut partager ni les droits, ni les travaux, ni les douleurs, ni même le tombeau de celui dont il a été déclaré l’égal[6] ».

Il est, pour Michel Onfray, celui qui justifie et légitime « ce que l’on nomme aujourd’hui ethnocide ou crime de guerre », en particulier dans le cas de l’Algérie. En effet Tocqueville ne se lasse pas de démonter « que le droit de la guerre nous autorise à ravager le pays » que « des voyages meurtriers [lui] paraissent quelquefois indispensables[7] ». Certes Michel Onfray n’a pas tort de dénoncer un « manuel de guerre coloniale », mais c’est négliger la dangerosité de l’islam et des conquêtes arabes, quoiqu’il écrivit un volume brouillon pas toujours cohérent, néanmoins passablement informé, peu amène envers son objet d’étude, intitulé Penser l’islam[8].

C’est pourtant exiger de Tocqueville qu’en dépit de son inscription dans son siècle il soit en tout parfait et conforme à quelque notion du bien absolu qu’un Onfray ne peut représenter péremptoirement, à l’instar du modeste critique qui joue sur son clavier pour produire cette lecture et cette réflexion.

Le sociologue Raymond Boudon est à juste titre beaucoup plus sensible à la pensée de notre Alexis. Dans Tocqueville aujourd’hui, il se pose les indispensables questions suivantes. « Pourquoi est-il si difficile de réformer l’État français ? Pourquoi y a-t-il beaucoup plus de fonctionnaires en France qu’en Allemagne ? Pourquoi les Américains sont-ils beaucoup plus religieux que les Anglais ou les Français ? Pourquoi le culte de l’égalité prend-il le pas sur celui de la liberté ? » Tocqueville prédisait et expliquait l’apparition du culte des droits de l’homme, l’éclatement des religions, le succès de la littérature facile, les effets pervers de l’État-providence, les résistances au libéralisme. Ce dernier avait vu juste tant les choses ont empirées en notre XXI° siècle. Aussi Raymond Boudon accuse-t-il les intellectuels et gouvernants français de ne pas lire Tocqueville, tant le marxisme et l’étatisme centralisateur obèrent la liberté et la croissance françaises.

Pauvre Tocqueville, si tu revenais parmi nous… Voulant assurer « le mirage de la justice sociale » – selon la formule de Friedrich August Hayek[9] – l’égalité économique, écrêter les riches pour donner aux pauvres assistés et autres immigrés importés par flottilles, notre Etat dévoyé, notoirement incompétent, dévore ses enfants et n’en rejette que les os, à force de se dévouer à une obèse sociale redistributive, non seulement dispendieuse, mais contreproductive, car ruineuse, tant sur le plan de la dette appauvrissante que sur le plan civilisationnel. Voici fleurir, sous nos yeux pour le moins inquiets, pour revenir à notre Tocqueville, « les périls que l’égalité fait courir à l’indépendance humaine[10] ». Reste à longuement méditer sa distinction entre la centralisation administrative, liberticide, et la centralisation politique, indispensable pour la sécurité nationale. Et combien « le résultat général de toutes ces entreprises individuelles dépasse de beaucoup ce qu’aucune administration ne pourrait entreprendre. […] Le plus grand soin d’un gouvernement devrait être d’habituer peu à peu les peuples à se passer de lui[11] ». Nous en sommes bien loin, hélas…

Thierry Guinhut

 La partie sur Quinze jours au désert fut publié

dans Le Matricule des Anges, juin 2011

Une vie d'écriture et de photographie


[1] Brigitte Krulic : Tocqueville, Folio 2016.

[2] Olivier Zunz : Tocqueville. L’homme qui comprit la démocratie, Fayard, 2022.

[3] Alexis de Tocqueville : De la Démocratie en Amérique, II, IV, VI, Œuvres II, Pléiade, 2001, p 836-838.

[4] Jacques Marseille : Empire colonial et capitalisme français, Points, 1989.   

[5] Alexis de Tocqueville : Notes du voyage en Algérie de 1841, Œuvres I, La Pléiade, 2001, p 660.

[6] Alexis de Tocqueville : De la Démocratie en Amérique, II, IV, VI, Œuvres II, Pléiade, 2001, p 398.

[7] Alexis de Tocqueville : Notes du voyage en Algérie de 1841, Œuvres I, La Pléiade, 2001, p 706.

[8] Michel Onfray : Penser l’islam, Grasset, 2016.

[9] Friedrich August Hayek : Droit, législation et liberté, II, PUF, 2013.

[10] Alexis de Tocqueville : De la Démocratie en Amérique, II, IV, VI, Œuvres II, Pléiade, 2001, p 849.

[11] Alexis de Tocqueville : Voyage en Amérique. Cahier non alphabétiques 2 et 3, Œuvres I, Pléiade, 2001, p 66

 

 

Photographie : T. Guinhut.


Découverts bancaires interdits, un outil supplémentaire de contrôle et d’exclusion !

Les découverts bancaires interdits : symbole d’un asservissement financier 

En cette fin d’année 2025, une nouvelle réforme bancaire vient frapper les Français au portefeuille : à partir du 20 novembre 2026, les découverts bancaires seront assimilés à des crédits à la consommation, imposant une évaluation stricte de solvabilité et une paperasse administrative lourde pour tout montant supérieur à 200 euros. Présentée comme une mesure de « transparence » et de protection contre le surendettement par la Banque de France, cette ordonnance adoptée le 3 septembre 2025 n’est rien d’autre qu’un outil supplémentaire de contrôle et d’exclusion, renforçant le pouvoir exorbitant des banques tout en facilitant la surveillance de masse par l’État. Au cœur de cette critique : une paupérisation galopante de la population française, qui asservit les plus vulnérables dans un cycle infernal de dette et de dépendance, sans échappatoire pour les plus pauvres.


Le pouvoir exorbitant des banques : des profits sur le dos des fragiles

Les banques françaises, ces géants intouchables comme BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, etc.., exercent un pouvoir quasi absolu sur la vie quotidienne des citoyens. Elles génèrent des milliards d’euros sur les frais d’incidents bancaires :

ces pénalités pour rejets de prélèvements ou dépassements de découvert qui représentent jusqu’à 30-35 % de leur chiffre d’affaires dans ce domaine.

En 2017 déjà, des enquêtes révélaient que ces frais étaient « exorbitants » et automatisés, punissant systématiquement les clients en difficulté sans lien réel avec les coûts encourus par les établissements. Aujourd’hui, en 2025, rien n’a changé : 22 % des banques ne respectent même pas la réglementation sur ces frais, selon une enquête de la DGCCRF en 2023. De plus, selon le rapport annuel de l’Observatoire des tarifs bancaires analysé par l’UFC-Que Choisir, les frais bancaires ont augmenté de 3,1 % sur un an, soit trois fois plus que l’inflation. Les frais de tenue de compte ont bondi de 8,95 % en moyenne, avec certaines banques passant de la gratuité à 24 € par an, et moins de 10 % des établissements les proposant encore gratuitement. Près d’une banque sur deux applique désormais des minima forfaitaires sur les découverts, générant des taux effectifs « délirants » pour de petits dépassements temporaires, comme quelques euros pendant quelques jours.

 

 

Cette réforme sur les découverts aggrave la situation. Au lieu de faciliter l’accès à une bouffée d’oxygène financière,

elle impose un seuil d’endettement à 30 %, rendant impossible l’obtention d’un découvert de 400 euros pour un salarié au SMIC (environ 1 750 euros nets, soit un quart des Français).

Les banques, qui se plaignent déjà que cela « compliquera la vie de nombreux ménages« , en tireront en réalité un profit accru : moins de risques pour elles, plus de frais pour les clients qui osent demander.

C’est un système où les riches obtiennent des facilités, tandis que les pauvres sont relégués à des microcrédits usuraires ou à l’exclusion bancaire pure et simple.

Les critiques fusent : une proposition de loi de la France insoumise vise même à abroger cette « interdiction » des découverts, qualifiée de scandaleuse par des voix comme celle de François Piquemal sur X.

La mainmise des gouvernements : surveillance de masse via les banques

Derrière cette réforme se cache un agenda plus sombre : la consolidation d’une surveillance de masse orchestrée par l’État, avec les banques comme bras armé. Sous couvert de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LCB-FT), les lois françaises et européennes imposent aux institutions financières des obligations de vigilance draconiennes. Depuis la transposition de la 4e directive européenne en 2016, les banques doivent évaluer les risques, surveiller les opérations en temps réel via des dispositifs automatisés, et signaler toute transaction suspecte à Tracfin, le service de renseignement financier.

En 2025, cette surveillance s’intensifie avec la création de l’Autorité européenne de lutte contre le blanchiment (AMLA), qui renforce l’arsenal : injection de fonds criminels traqués, mais au prix d’une intrusion massive dans les comptes privés. La réforme des découverts s’inscrit dans cette logique : chaque demande de découvert nécessite une vérification approfondie des antécédents, transformant un simple outil bancaire en un prétexte pour scruter la solvabilité et les habitudes financières des citoyens. C’est une « surveillance généralisée » qui, comme le soulignent des experts, menace la stabilité des systèmes financiers tout en érodant les libertés individuelles. Le gouvernement Macron, champion de ces mesures, utilise les banques pour « montrer patte blanche à tout instant« , créant un État policier financier où chaque transaction est potentiellement suspecte.

 


 

La paupérisation de la population française : un asservissement inéluctable pour les plus pauvres

Cette emprise bancaire et étatique s’abat avec une violence particulière sur une France en pleine paupérisation. En 2023, le taux de pauvreté a atteint 15,4 % – un record depuis 30 ans – touchant 9,8 millions de personnes vivant sous le seuil de 1.288 euros par mois (60 % du niveau de vie médian). Les inégalités explosent : les 20 % les plus riches ont des revenus 4,5 fois supérieurs aux 20 % les plus pauvres, un écart inédit depuis trois décennies. En six ans, 1,2 million de personnes supplémentaires ont basculé dans la pauvreté, avec une intensité de 19,2 % mesurant l’écart abyssal entre les pauvres et le reste de la société.

Les plus vulnérables – chômeurs, familles monoparentales, travailleurs précaires – sont piégés dans un asservissement financier. Sans découvert, comment survivre à un « petit trou de trésorerie » ? Ils se tournent vers des prêts à taux usuraires ou des aides sociales humiliantes, perpétuant un cycle de dette où les banques profitent des frais cumulés. Cette réforme transforme un outil de survie en « privilège pour les aisés« , excluant les pauvres d’un système déjà biaisé. Pire, la surveillance accrue via les banques les stigmatise : tout mouvement financier suspect peut déclencher des enquêtes, renforçant leur marginalisation. Comme le note le baromètre Ipsos 2025, la précarité reste une réalité vécue par des millions de Français, malgré une légère amélioration perçue, et s’accompagne d’un enrichissement des élites. Les pauvres ne peuvent s’échapper : sans ressources pour contester ou migrer vers des alternatives, ils sont asservis à un système qui les broie.

 

 

Vers une résistance nécessaire : briser les chaînes du contrôle financier

Cette réforme des découverts n’est pas un accident : elle symbolise l’alliance toxique entre banques avides de profits et un État obsédé par le contrôle.

En France, où les frais bancaires restent parmi les plus élevés d’Europe malgré des plafonds légaux, et où la surveillance anti-blanchiment gangrène la vie privée (vous ne pouvez plus retirer votre argent de la banque sans en justifier la destination -même 1.000 €-), il est temps de dénoncer cet asservissement. Les pauvres, déjà fragilisés par une inflation persistante et des inégalités records, paient le prix fort. Mobilisons-nous pour abroger ces mesures, comme le propose certains partis politiques et associations, et réclamons un système bancaire au service du peuple, non de l’élite. Sinon, la France risque de devenir une dystopie financière où la liberté n’est qu’un privilège pour les riches.


Sachez que 100% des eurodéputés français ont voté POUR cette directive européenne (tous partis politiques confondus).
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